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Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews.
00:00:04 Pas de surprise, à quelques heures de l'allocution d'Emmanuel Macron, les Français n'attendent
00:00:08 rien de la prise de parole présidentielle, alors que la loi sur la réforme des retraites
00:00:12 a été adoptée et désormais promulguée au journal officiel.
00:00:15 On vous a posé la question quand même sur le compte Twitter de CNews, pensez-vous que
00:00:18 cette intervention peut éteindre la colère ? La réponse est écrasante non ? A 94% on
00:00:25 va en débattre ce soir.
00:00:26 On reviendra aussi sur ces images saisissantes d'un rodéo urbain en plein centre commercial
00:00:33 à Échirol, c'est le banlieue de Grenoble, des délinquants qui n'ont plus peur de rien
00:00:37 et surtout pas de faire des blessés.
00:00:39 Reportage dans un instant.
00:00:41 Voilà pour les grandes lignes de nos débats, ce sera juste après le rappel des titres
00:00:44 de l'actualité de 17h avec Mathieu Devez, c'est parti.
00:00:46 Près de 14 ans après le crash du vol Rio-Paris, Airbus et Air France ont été relaxés.
00:00:58 Si des fautes ont été commises, aucun lien de causalité certain avec l'accident n'a
00:01:02 pu être démontré.
00:01:03 Le tribunal correctionnel de Paris reconnaît cependant leur responsabilité civile.
00:01:07 Les proches des victimes se disent écoeurées.
00:01:09 Airbus et Air France étaient poursuivis pour homicides involontaires après le crash en
00:01:12 2009 du vol Rio-Paris, un crash dans lequel 228 personnes sont décédées.
00:01:17 Le décollage de la plus grande et la plus puissante fusée du monde est reportée, Starship,
00:01:23 c'est son nom, un mastodonte noir et argenté de 120 mètres de haut destiné à des voyages
00:01:27 vers la Lune et Mars.
00:01:28 La méga fusée de SpaceX devait pourtant décoller en début d'après-midi, mais elle a rencontré
00:01:33 un problème technique durant les dernières minutes de préparatif.
00:01:37 Et puis un homme a été poignardé à Brest après avoir voulu faire cesser un rodéo
00:01:41 urbain, les faits se sont produits rue Francis Garnier, la victime présumée à un homme
00:01:44 de 30 ans a été poignardée à trois reprises.
00:01:47 Son pronostic vital n'est pas engagé, les forces de l'ordre ont ouvert une enquête
00:01:50 pour retrouver l'auteur des coups de couteau.
00:01:53 Merci beaucoup Mathieu pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:01:55 On est en plateau avec Louis de Ragnel, chef du service politique d'Europe.
00:01:57 Bonsoir Louis.
00:01:58 Bonsoir Laurence.
00:01:59 Avec Philippe Guibert, enseignant et consultant.
00:02:00 Bonsoir Laurence.
00:02:01 Maître Pierre-Henri Bovis, bonsoir.
00:02:02 Bonsoir.
00:02:03 Vous allez bien ? Très bien.
00:02:04 Eric Revelle, journaliste.
00:02:05 Bonsoir mon cher Eric.
00:02:06 Vous êtes un peu surmené vous m'avez dit, un peu de repos vous fera du bien.
00:02:11 Oui, oui, oui.
00:02:12 Vous savez tout.
00:02:13 Je vois votre petite lumière dans les yeux.
00:02:15 On va commencer, et vous m'avez vu un tout petit peu titiller le président de la République
00:02:20 en disant qu'on n'attend rien de sa prise de position Louis de Ragnel.
00:02:23 Ça vous surprend ? C'est les Français qui le disent en réalité.
00:02:26 Moi ça ne me surprend absolument pas pour plein de raisons.
00:02:28 Il y a des raisons conjoncturelles.
00:02:30 Je pense que les Français sont extrêmement lassés par cette période.
00:02:33 Ils ont l'impression qu'ils ont toujours entendu le même discours dans la bouche d'Emmanuel
00:02:37 Macron.
00:02:38 Et puis je pense qu'il y a des raisons de fond.
00:02:39 C'est-à-dire que les Français ont été très déçus par Emmanuel Macron lors de son
00:02:43 premier quinquennat.
00:02:44 Ils ont vu les Gilets jaunes.
00:02:45 Ils ont cru au grand débat qu'Emmanuel Macron a voulu relancer après cette crise des Gilets
00:02:50 jaunes.
00:02:51 Ils ont été un peu bleus, je pense, un peu surpris.
00:02:53 Ils ont accepté de se laisser surprendre.
00:02:55 Et aujourd'hui, j'ai l'impression que c'est ce qu'on appelle l'effet du ressort cassé.
00:03:00 L'effet du ressort cassé, c'est-à-dire que vous avez tiré un peu sur le ressort.
00:03:06 Et puis ça va être très difficile de reconvaincre à nouveau les Français.
00:03:09 Donc je pense qu'il y a deux objectifs pour Emmanuel Macron ce soir.
00:03:12 Le premier, c'est essayer de réparer le lien avec les Français.
00:03:16 Vous partez dans le numéro un, numéro deux, numéro trois.
00:03:17 Non, il n'y en a que deux.
00:03:18 Et deuxièmement, c'est important pour Emmanuel Macron, je pense qu'il va aussi essayer de
00:03:21 rassurer ses électeurs, sa base, qui elle, a beaucoup de mal.
00:03:26 Le socle qui ne bouge pas pour l'instant.
00:03:27 Le socle qui ne bouge pas beaucoup.
00:03:28 Sachant qu'il a quand même perdu dix points depuis plusieurs semaines.
00:03:32 Donc cette séquence, ce moment est quand même assez important pour lui.
00:03:36 Je vais tous vous passer la parole.
00:03:37 J'ai terminé, chère Laurence.
00:03:38 Je sais que vous allez me faire un petit trois, un petit quatre.
00:03:40 On va juste écouter les Français et après je vous passe la parole parce que c'est vrai
00:03:43 qu'ils sont assez désabusés.
00:03:44 Ils le disent.
00:03:45 On a beau entendre le micro, on l'a attendu vraiment toute la journée et ils nous disent
00:03:49 à peu près la même chose.
00:03:50 Écoutez.
00:03:51 C'est du sur place.
00:03:52 Il ne se passera rien.
00:03:53 De toute façon, il est grillé.
00:03:56 Quoi qu'il fasse, maintenant, les gens ne lui font plus confiance.
00:04:00 Ça fait un moment qu'ils ne lui font plus confiance.
00:04:02 Pour moi, il est terminé son quinquennat.
00:04:05 Ses sorties sont même dangereuses.
00:04:08 Je pense qu'il ne peut pas se balader dans la rue.
00:04:11 Je suis assez désespérée pour mes enfants, mes petits-enfants.
00:04:14 Quand j'étais jeune, je pensais que la société allait vers le mieux, qu'on allait avoir
00:04:19 plus d'avantages pour le commun des mortels.
00:04:22 Et maintenant, ce n'est pas du tout le cas.
00:04:25 Si ça va au-delà, tu comprends que ton peuple n'est pas d'accord par rapport à tes réformes
00:04:31 ou par rapport aux choses que tu voulais mettre en place, vous retirez tout simplement.
00:04:36 C'est très intéressant ce que disent les Français.
00:04:39 Ils sont très sévères sur leur jugement, Philippe Guybert.
00:04:41 Il y en a un qui dit que les sorties d'Emmanuel Macron sont dangereuses pour sa sécurité.
00:04:46 C'est un sentiment qui est partagé dans l'entourage du chef de l'État.
00:04:50 Ils ont peur pour lui.
00:04:51 Effectivement, je comprends.
00:04:52 Je crois qu'il doit assister à la finale de la Coupe de France dans une quinzaine de
00:04:56 jours et j'attends ce moment avec intérêt pour voir comment ça se passe.
00:05:00 Mais il a cassé la confiance.
00:05:02 Il a éprouvé les limites du consentement qui fondent finalement la légitimité d'un
00:05:08 pouvoir qui est que même si on n'est pas d'accord, on accepte quand même ses décisions.
00:05:12 Donc il a poussé très loin en utilisant toute la ficelle de la Constitution que le
00:05:16 Conseil constitutionnel a validé, à tort ou à raison, mais il l'a validé.
00:05:20 Ils ont raison, ce sont les sages, Philippe Guybert.
00:05:22 Ils sont sages, donc ils ont raison.
00:05:23 Et donc il a éprouvé vraiment les limites du consentement et donc la confiance est cassée.
00:05:29 Donc il peut parler de tout ce soir, des salaires, du pouvoir d'achat, des services publics,
00:05:36 plein d'autres sujets qui sont effectivement des sujets importants et même tout à fait
00:05:40 essentiels.
00:05:41 Ça n'empêchera pas qu'il y a quelque chose de cassé, qu'il n'a pas voulu, il n'a pas
00:05:47 voulu résoudre cette crise de confiance.
00:05:50 Et donc il a fait une croix dessus, il n'a pas voulu prendre sa perte.
00:05:53 Il n'a pas eu le panache d'aller au vote sur une réforme qu'il savait profondément
00:05:59 contester et ça, c'est le péché originel.
00:06:01 Éric Revel, il y a aussi une dame qui disait "on pensait dans notre société qu'on irait
00:06:06 vers le mieux, ce n'est plus le cas".
00:06:07 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, les parents sont inquiets pour l'avenir de leurs enfants.
00:06:10 Ils se disent "moi, je ne veux pas vivre mieux, mais pire encore, mes enfants vont
00:06:13 moins bien vivre que moi".
00:06:15 Oui, c'est ça, c'est-à-dire que les pauvres sont encore plus pauvres et maintenant ce
00:06:19 sont les classes moyennes en France qui sont touchées.
00:06:22 Et au-delà de la dégradation du niveau de vie des classes moyennes, il y a aussi une
00:06:27 inquiétude qui naît et qu'on sent très fortement, c'est l'inquiétude pour ses
00:06:30 propres enfants.
00:06:31 C'est-à-dire qu'il y a des classes moyennes qui sont en difficulté sur les questions
00:06:34 de pouvoir d'achat et ces classes moyennes qui espèrent, et c'est vrai pour n'importe
00:06:39 quel parent forcément, qui espèrent un meilleur sort pour leurs enfants, sont obligées de
00:06:42 faire le constat que ça paraît difficile parce que la société française semble bouchée.
00:06:47 Alors, ce n'est pas seulement conjoncturelle à cause sans doute du niveau de l'inflation,
00:06:51 vous avez plein de jeunes qui ont comme projet de quitter la France, formés ou pas formés,
00:06:58 avec des métiers intellectuels ou des métiers manuels, parce qu'ils ont l'impression que
00:07:02 ce pays appartient définitivement à la vieille Europe et qu'il est corseté dans une espèce
00:07:07 de magma dont on n'arrive pas à sortir et dont Emmanuel Macron, là, aujourd'hui,
00:07:12 incarne.
00:07:13 Le président de la Start-up Nation.
00:07:14 Alors oui, alors moi, vous connaissez ma punchline, il nous avait promis une Start-up Nation,
00:07:18 son quinquennat va se terminer en TPE, en toute petite entreprise.
00:07:21 C'est un peu dur, mais c'est ça, c'est-à-dire qu'il avait suscité énormément d'espoir,
00:07:25 de modernité.
00:07:26 Et là, on s'aperçoit que l'impasse est totale.
00:07:28 Le soufflet a retombé.
00:07:29 Maître Bovis.
00:07:30 La vraie difficulté de la rupture de confiance qu'il peut y avoir, c'est que l'opposition,
00:07:34 on joue beaucoup et on délégitime les institutions.
00:07:37 C'est-à-dire que le Conseil constitutionnel, aujourd'hui, est vu, certes, à une époque,
00:07:42 on l'appelait le chien de garde de l'exécutif, mais aujourd'hui, le Conseil constitutionnel
00:07:45 est vu comme une sorte de bras armé de l'État qui répond à l'exécutif et qui, par copinage,
00:07:53 rend des décisions en faveur du président Macron.
00:07:54 Je ne veux pas vous laisser dire ça, parce que vous le savez parfaitement, vous êtes
00:07:57 un juriste.
00:07:58 Certains membres ont été nommés par Emmanuel Macron et ses proches, d'autres par François
00:08:01 Hollande, d'autres par Claude Barthelote.
00:08:03 Donc ils sont neufs.
00:08:04 Et beaucoup par Gérard Larcher.
00:08:05 Et trois par Gérard Larcher.
00:08:06 Non, non, mais je dis ça, si vous voulez, en réponse à des propos qui ont pu être
00:08:11 tenus par l'opposition.
00:08:12 Je pense à Jean-Luc Mélenchon, je pense à Sandrine Rousseau, etc.
00:08:15 Et c'est ce manque de confiance qui fait qu'aujourd'hui, on délégitime les institutions
00:08:19 qui n'ont pas à l'être.
00:08:20 C'est mon propos.
00:08:21 Le Conseil fait du droit.
00:08:23 Le Conseil fait du droit à ce qui n'a pas à l'être.
00:08:24 Il ne fait pas de la politique.
00:08:25 Mais dans l'esprit populaire aujourd'hui, lorsque l'on lit les réseaux sociaux, on
00:08:28 a tendance à voir que ces institutions qui pourtant représentent le droit, qui pourtant
00:08:32 représentent la neutralité, l'impartialité, répondraient à l'exécutif.
00:08:37 Et c'est là tout le danger, si vous voulez.
00:08:39 Et donc ça intervient du fait de cette rupture de confiance qu'il peut y avoir entre le
00:08:42 chef de l'État et la population.
00:08:44 Et c'est peut-être très dangereux pour la démocratie.
00:08:46 Vous avez raison.
00:08:47 Un tout petit mot Philippe Guibert.
00:08:48 Oui, mais vous avez raison de souligner ce point parce que le droit strict ne suffit
00:08:52 jamais à gouverner.
00:08:53 Il faut toujours une légitimité politique.
00:08:54 Et d'utiliser toutes les ficelles de droit, quand bien même c'est parfaitement constitutionnel,
00:08:59 ça ne suffit jamais.
00:09:00 Et je trouve que c'est du coup Emmanuel Macron qui a un peu fragilisé l'adhésion qu'on
00:09:06 peut avoir aux institutions en procédant ainsi.
00:09:08 Il aurait pu avoir le panache de redécider un vote par l'article 10, alinéa 2 par exemple.
00:09:14 J'aimais bien le mot panache aujourd'hui Philippe Guibert.
00:09:15 Je le répète plusieurs fois.
00:09:17 Panache, voilà.
00:09:18 Mais je trouve que c'est important quand on est chef d'État.
00:09:21 Les exercices du pouvoir n'aident pas forcément à faire l'artifice.
00:09:23 Ce n'est pas qu'un exercice de panache, mais quand on n'a jamais de panache, c'est un peu
00:09:26 embêtant.
00:09:27 Mais voyons, on revanche pour...
00:09:28 Oui, mais il y en a d'autres hommes politiques qui n'ont pas toujours eu une panache aussi.
00:09:30 Je vous l'accorde.
00:09:31 On est bien d'accord.
00:09:32 Sur les attentes du discours du président, j'espère attendre des grandes annonces parce
00:09:38 qu'aujourd'hui on a eu la réforme des retraites.
00:09:40 Vous y croyez vraiment ?
00:09:41 Non, moi j'espère pas les grandes annonces sur la réforme des retraites, mais j'attends
00:09:43 à ce qu'il y ait des grandes réformes à venir sur des sujets que tout le monde attend.
00:09:48 La santé, l'éducation, la sécurité, on va en parler là sur ce plateau.
00:09:51 Donc c'est-à-dire des grands sujets qui concernent aussi l'ensemble de la population.
00:09:55 Si c'était avec les mêmes mots que par le passé, les Français qui en ont marre ou
00:09:58 qui sont très déçus d'Emmanuel Macron, s'ils entendent "on va accélérer les réformes",
00:10:02 c'est absolument pas ce qu'ils veulent entendre.
00:10:04 Aujourd'hui, il y a des besoins de protection qui sont immenses.
00:10:07 Il y a besoin aussi d'avoir un exécutif qui dit "voilà, ça on va vraiment le faire très
00:10:12 concrètement et ça va se produire à côté de chez vous".
00:10:15 Et si on revient à des discours très incantatoires avec des exposés de grande valeur, alors
00:10:22 ça peut être très beau, mais vous ne toucherez pas les Français.
00:10:25 Je pense qu'il faut vraiment qu'Emmanuel Macron mette en pratique l'humilité qu'il
00:10:30 proclame.
00:10:31 Non mais à chaque fois il dit "on va faire ça de manière humble".
00:10:33 Mais non, il le dit souvent, les gens ont besoin de considération, on va faire ça
00:10:37 avec beaucoup d'humilité.
00:10:38 Il faut en fait le mettre en pratique et ensuite il faut du très très concret.
00:10:42 L'exercice est impossible parce qu'il doit à la fois apaiser et accélérer.
00:10:49 Il doit apaiser et accélérer.
00:10:51 Les deux sont antinomiques, c'est-à-dire apaiser par rapport à la ferme des retraites
00:10:54 et accélérer sur les réformes.
00:10:55 Comment est-ce que vous voulez que l'accélération apaise ?
00:10:57 Mais cher Éric, accélérer sur les réformes, ça c'est des mots parce qu'en fait on sait
00:11:03 très bien que dans les faits, il n'a pas la majorité absolue.
00:11:07 Oui mais sur la loi travail, il peut peut-être concilier des choses.
00:11:10 Mais il n'y a pas d'inclus aujourd'hui.
00:11:12 Et donc globalement, il est face à une impasse politique, les Français l'ont très bien
00:11:16 compris.
00:11:17 Et donc s'il essaye de montrer que tout va bien et qu'en fait c'est une toute petite
00:11:20 crise qu'on vient de surmonter, les Français eux savent que c'est faux.
00:11:24 Donc il faut aussi qu'Emmanuel Macron montre qu'il a pris conscience du fait que la situation
00:11:28 dans laquelle il est est très compliquée.
00:11:29 Sur le fond, l'impasse politique, je nuancerais puisque on disait depuis plusieurs semaines,
00:11:33 plusieurs mois qu'il était dans une impasse politique.
00:11:35 Pour autant, la ferme des retraites, il l'a fait passer.
00:11:36 Donc si vous voulez, politiquement, s'il veut lancer, il peut le faire.
00:11:42 Jusqu'à la fin de l'année, plus de 49 trois utilisables.
00:11:44 Et là, la réforme des retraites, il voulait la faire passer par le vote et ça n'a pas
00:11:48 fonctionné.
00:11:49 Il ne reste pas un des 43 ou quoi ?
00:11:50 Elizabeth Borne a dit qu'elle ne voulait pas s'en servir.
00:11:52 Non mais il en reste un.
00:11:53 Théoriquement, oui.
00:11:54 Si ils nous disent quelque chose, les Français le contraire.
00:11:55 Mais la Première Ministre s'est engagée à ne pas le faire.
00:11:58 Alors après, sauf à penser que...
00:11:59 Les promesses n'engagent que...
00:12:00 Que ceux qui les croient.
00:12:01 J'écoute quand même.
00:12:02 Je suis un peu grésule encore, vous savez, Laurence.
00:12:03 Encore ? À votre âge, Louis, il faut vous soigner.
00:12:06 J'y crois, j'y crois.
00:12:07 Moi, je ne crois pas, moi.
00:12:08 Juste avant, j'aimerais qu'on parle, parce que moi, ce sont des images qui m'ont vraiment
00:12:14 heurtée.
00:12:15 Elles se sont déroulées dans un centre commercial à Échirol, en Isère, tout près de Grenoble,
00:12:20 avec des arrodés urbains directement dans le centre commercial.
00:12:23 C'est surréaliste.
00:12:24 On va regarder les explications d'Alexis Vallée et puis je vais vous passer la parole ensuite.
00:12:28 En plein centre commercial à Échirol, dans l'Isère, rien ne semble arrêter ces rodéos.
00:12:39 Cette vidéo, diffusée sur les réseaux sociaux, a pour but d'illustrer un clip de musique.
00:12:44 Tout rodéo est très dangereux.
00:12:45 Et encore plus quand on se permet d'aller dans un centre commercial et traverser la
00:12:48 foule comme ça, et qu'ils ne sont pas inquiétés.
00:12:50 Je rappelle que c'est un lieu privé, donc la sécurité n'était pas présente.
00:12:53 À aucun moment, ils ne sont inquiétés.
00:12:56 Et de ce moment-là, ils n'hésitent pas à traverser et à repartir comme si rien
00:13:02 ne s'était passé.
00:13:03 Quelques jours plus tôt, dans le même département à Villefontaine, d'autres individus s'amusent
00:13:07 à traverser ce ponton, malgré la présence de nombreux riverains.
00:13:11 Les rodéos sauvages, un fléau contre lequel luttent les forces de l'ordre.
00:13:16 Depuis le 1er mars, le ministère de l'Intérieur a enregistré 7000 verbalisations et plus
00:13:22 de 102 roues saisies.
00:13:24 Il nous faudrait un observatoire national des rodéos, parce que pour l'instant, on
00:13:29 a des remontées de chiffres.
00:13:30 Ça veut dire aussi qu'on mène une lutte contre ces rodéos.
00:13:33 Mais comme toutes les luttes, comme les stups, etc., ce sont des luttes sur du long cours.
00:13:37 On ne peut pas faire stopper des habitudes en un coup de claquement de doigt.
00:13:43 Ce n'est pas possible.
00:13:44 Les auteurs de rodéos peuvent être passibles d'une amende de 30 000 euros, ainsi qu'une
00:13:49 peine de deux ans d'emprisonnement.
00:13:50 Voilà pour ce qui s'est passé à Grenoble.
00:13:53 Je trouve que ces images sont symboliques parce qu'elles participent du climat délétère
00:13:57 dans lequel on se trouve, Éric Reuvel.
00:13:59 Là, on a des délinquants qui ne redoutent absolument rien, surtout pas de faire des
00:14:03 blessés, qui se disent que la sanction, de toute façon, elle sera quasiment nulle.
00:14:07 Donc, on y va.
00:14:08 On fait un rodéo dans le centre de la France.
00:14:09 Oui, vous dites sentiment délétère.
00:14:11 Moi, je dirais que ça incarne bien, me semble-t-il, sans exagération trop forte, la société
00:14:17 dans laquelle on vit, c'est-à-dire une société violente et un sentiment d'impunité.
00:14:21 Parce que franchement, encore une fois, quand vous garez et que vous ne mettez pas le bon
00:14:26 ticket, vous vous dites "bon, je vais quand même me payer une amende, elle va être surtaxée,
00:14:31 c'est embêtant".
00:14:32 Mais là, vous voyez bien que c'est ultra violent quand même.
00:14:34 Hyper dangereux.
00:14:35 Très dangereux, ultra violent.
00:14:36 Et il y a un sentiment d'impunité.
00:14:37 On nous dit qu'ils risquent 30 000 euros d'amende et deux ans d'emprisonnement.
00:14:40 Très bien.
00:14:41 Écoutez, ça ne leur fait absolument pas peur.
00:14:42 Ils continuent.
00:14:43 Et j'ai l'impression que les rodéos sauvages auxquels on assistait sur des autoroutes,
00:14:47 des périphériques ou même en ville, en fait, maintenant, ils sont dans des centres
00:14:51 commerciaux.
00:14:52 Donc, ça veut bien dire que le sentiment d'impunité est total, est total.
00:14:55 Et que cette violence, elle peut arriver dans notre quotidien du jour au lendemain.
00:14:59 Vous faites vos courses avec vos enfants dans ce centre commercial.
00:15:02 Si vous êtes renversé par une moto, qu'est-ce qui vous reste ? Personne ne les attrape.
00:15:07 Et je ne jette pas l'opprobre sur la police, puisque la police, on explique qu'il ne faut
00:15:10 plutôt pas aller au contact, il faut les interpeller tranquillement, normalement dans
00:15:16 leur papier.
00:15:17 Et là, je veux dire, c'est à l'image du pays.
00:15:20 Je suis d'accord.
00:15:21 Maître Bovide.
00:15:22 Il faut les interpeller, mais il ne faut pas faire de course-poursuite parce que si ceux
00:15:26 qui conduisent ces motocross se blessent, ce sera de la faute des policiers, etc.
00:15:30 Donc, c'est un peu le monde à l'envers.
00:15:32 C'est-à-dire qu'on essaie de créer des lois, puisque maintenant, c'est passible
00:15:36 d'un délit, c'est depuis peu, il me semble, depuis deux ans, je crois, ou on est passé
00:15:41 de 15 000 à 30 000 euros d'amende avec deux ans de prison et de sursis.
00:15:43 On sait très bien que ces peines ne sont généralement pas appliquées.
00:15:46 Il faut arrêter aussi que les renseignements du ministère de l'Intérieur, parfois, balancent
00:15:51 des chiffres pour lesquels je doute beaucoup.
00:15:55 Parce que de ce qu'on constate, c'est que ces peines-là ne sont pas appliquées.
00:15:58 On ne retrouve pas la plupart du temps les délinquants, qui eux-mêmes, d'ailleurs,
00:16:01 ne sont pas solvables.
00:16:02 C'est-à-dire que lorsqu'on inflige des peines, ils ne peuvent pas les payer, ils
00:16:04 ne les règlent pas.
00:16:05 Donc, effectivement, il faut essayer, pour endiguer ce problème, de modifier, à mon
00:16:09 avis, le cadre législatif pour permettre soit une courte poursuite, et d'ailleurs,
00:16:13 il y a pas mal de syndicats de policiers qui demandaient cette réforme, puisqu'il faut
00:16:17 savoir qu'en Angleterre, c'est tout à fait possible.
00:16:19 Oui, mais ils ne veulent pas aller en Angleterre, ils vont au contact.
00:16:21 Ils peuvent faire tomber le motard, ce que ne veulent pas les policiers français.
00:16:24 Exactement.
00:16:25 Ils ne le réclament pas.
00:16:26 Il y a un débat là-dessus, mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que cette espèce
00:16:29 de flou législatif qui fait qu'aujourd'hui, ceux qui conduisent ces motocross ne peuvent
00:16:32 pas être interceptés, rend ces individus dans une impunité totale.
00:16:37 Et c'est un sentiment qui aujourd'hui s'aggrave.
00:16:41 Et ça participe aussi, vous pensez, Louis, de cette espèce de défiance des Français,
00:16:46 en se disant, de toute façon, les gens honnêtes qui bossent, ils en prennent plein la tête.
00:16:51 Et ceux qui sortent du chemin, c'est pas grave.
00:16:53 Et ça participe à la fois à un phénomène de lassitude, parce qu'en fait, ces scènes,
00:16:56 hélas, ne sont pas nouvelles.
00:16:57 Ça participe aussi à un phénomène de sentiment de révolte, avec ce côté totalement injuste.
00:17:02 Effectivement, il y a des gens qui payent leurs impôts, qui bossent, qui essayent de
00:17:05 transmettre après leurs enfants le fruit de leur travail.
00:17:08 Et puis, en fait, souvent, on augmente leurs impôts.
00:17:11 On leur demande toujours plus parce qu'eux, on sait très bien qu'ils ne râleront jamais.
00:17:15 Alors qu'effectivement, ces personnes-là bénéficient d'une totale impunité.
00:17:19 Ce que je voulais simplement dire, je ne veux pas être surstigmatisant par rapport à la
00:17:23 ville de Grenoble, mais de fait, ça se passe à Grenoble, où il y a un maire...
00:17:27 Mais c'était Lyon aussi.
00:17:28 Oui, oui, c'est pareil.
00:17:29 Grenoble, c'est deux villes, deux villes tenues par des maires écolos, deux villes...
00:17:35 Et le maire de Grenoble, attendez...
00:17:37 À Toulouse, le maire de droite, il n'y a aucun problème de sécurité.
00:17:40 Mais attention, il va nous sortir Bordeaux.
00:17:42 Non, j'aurais pu, mais de fait, on est dans une ville tenue par un maire qui, quand même,
00:17:47 fait des campagnes d'affichage pour expliquer une espèce d'inversion des valeurs permanentes
00:17:52 où le policier est quasiment systématiquement l'agresseur et la personne qui se fait contrôler
00:17:56 est par définition la victime, une ville dans laquelle une femme voilée va être beaucoup
00:18:01 plus promue qu'une femme qui est non voilée, une ville dans laquelle, en fait, tout est
00:18:04 inversé.
00:18:05 Et donc, moi, ça ne me surprend pas.
00:18:07 Alors, il y a cet exemple à Grenoble, mais c'est l'illustration d'un phénomène beaucoup
00:18:11 plus global qui se passe en France, où il y a une inversion des valeurs et où il y a
00:18:14 cette impunité.
00:18:15 Et je trouve aussi, et simplement pour terminer, qu'il y a quelque chose d'assez grave, c'est
00:18:19 que les parents, ces enfants ou ces grands enfants ont des parents et très souvent,
00:18:24 les parents ne sont pas mis en cause.
00:18:26 Comment ?
00:18:27 Souvent, c'est des mineurs et les parents sont encore normalement responsables à peu
00:18:32 près de leurs enfants.
00:18:34 Et je pense que si on sanctionnait les parents, alors c'est peut être un peu dur à entendre,
00:18:38 eh bien peut être que ça mettrait du plomb dans la cervelle aux enfants.
00:18:40 OK, Philippe Guibert.
00:18:42 Je trouve que là, ça va au delà de l'impunité, de la provocation pure et simple.
00:18:48 C'est à dire qu'on va dans le centre commercial qui est lieu, comme le disait Eric, où les
00:18:52 familles se retrouvent pour faire leurs courses en fin de journée, après la journée de
00:18:56 travail où on y va avec les enfants.
00:18:58 Et donc, ces jeunes motards mineurs ou majeurs expliquent juste "c'est notre territoire
00:19:04 et puis on fait ce qu'on veut".
00:19:05 Et on se filme et on met sur les réseaux sociaux.
00:19:07 Et on met dans les réseaux sociaux et donc on est les maîtres du territoire.
00:19:11 C'est ça que ça veut dire.
00:19:12 C'est comme ça que je comprends cette vidéo.
00:19:13 Parce que sinon, l'intérêt d'aller dans un centre commercial pour faire du rodéo
00:19:16 me paraît assez limité.
00:19:18 Donc, c'est de la pure provocation.
00:19:20 Et donc, ça veut dire que c'est une interpellation des forces de l'ordre.
00:19:25 C'est à dire qu'on fait ce qu'on veut, on est les maîtres.
00:19:28 Et donc, la question est renvoyée à l'État parce que, aux dernières nouvelles, cher
00:19:32 Louis, ce ne sont pas les maires qui ont beaucoup de pouvoir pour empêcher ça.
00:19:36 Je veux dire, la police municipale, ce n'est pas à son rôle d'intervenir là-dessus.
00:19:39 Elle peut avoir d'autres missions très intéressantes.
00:19:43 Et donc, c'est bien l'État qui est interpellé, c'est le législateur, c'est la police.
00:19:47 Moi, cette idée de ne pas aller au contact, de ne pas faire de course-poursuite, me paraît
00:19:54 quand même discutable.
00:19:55 Parce qu'il y a un moment donné où on s'impuissante soi-même.
00:19:58 Oui, mais le problème, c'est ce que disait Maître Rovies, c'est si il y a un blessé
00:20:03 du côté des Allemands, là, c'est les maudits.
00:20:06 Parce que je doute qu'en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Espagne, en Italie, il n'y
00:20:10 ait pas aussi des jeunes qui ont envie de faire des rodéo urbains.
00:20:13 Pourquoi ce problème prend-il une dimension spécifique en France ?
00:20:17 Oui, mais après, Maître Rovies…
00:20:18 Moi, je pense que même intellectuellement, ce concept, si on l'applique à tout, la
00:20:21 police ne va plus jamais au contact nulle part.
00:20:23 C'est-à-dire qu'elle n'intervient plus sur un cambriolage parce qu'elle peut prendre
00:20:26 le risque de faire face au cambrioleur.
00:20:29 Non, mais il n'y a plus même d'interpellation quand vous faites un excès de vitesse parce
00:20:33 que la police prend le risque d'avoir quelqu'un qui est armé en face.
00:20:36 Et en fait, je trouve que, je vais dans le sens de ce que vous disiez tout à l'heure,
00:20:40 ça impuissante totalement l'État.
00:20:41 Et moi, je pense qu'il faut que l'on retrouve la peur du gendarme, la peur du policier.
00:20:46 Pas de manière excessive, mais de manière totalement proportionnelle.
00:20:50 Maître Rovies, s'il ne faut pas, je pense que si effectivement la police est amenée
00:20:54 à les poursuivre et qu'ils se blessent, tant pis pour eux.
00:20:57 C'est de leur faute.
00:20:58 Non, mais à un moment, il faut aussi arrêter de se culpabiliser.
00:21:02 C'est-à-dire qu'on a des délinquants qui prennent des motocross, qui vont dans
00:21:06 un centre commercial ou même parfois sur les autoroutes, ou même en centre-ville,
00:21:11 et qui s'amusent à faire ce genre de choses, qui voient les policiers arriver et qui s'en
00:21:14 fuient, s'ils se blessent, tant pis pour eux.
00:21:17 Personne ne les plaindra.
00:21:19 Donc c'est pour ça que si vous voulez, c'est peut-être gravissime, c'est peut-être
00:21:23 ce qui va leur arriver, mais ils l'auront cherché.
00:21:25 Il faut arrêter non plus de se plaindre des conséquences alors qu'on en chérit
00:21:29 nous-mêmes les causes.
00:21:30 C'est ce que disait Bossuet.
00:21:32 Donc moi, si vous voulez, sur cette histoire de course-poursuite, je serais favorable
00:21:35 effectivement à cette modification du cadre législatif pour justement renforcer les
00:21:39 pouvoirs de la police et permettre à ce qu'il y ait une vraie sécurité, que ce
00:21:43 soit d'ailleurs même de ceux qui seraient prêts à prendre la moto un lendemain, mais
00:21:47 qui du coup seraient récalcitrants peut-être à le faire en voyant ce qui arrive aux copains,
00:21:51 et en même temps assurer la sécurité de ceux qui font leurs courses ou alors de ceux
00:21:56 qui se promènent en ville.
00:21:57 Ce qui est terrible aussi, Eric Revelle, c'est qu'on a un ministre de l'Intérieur
00:21:59 qui est très actif, qui vraiment fait preuve d'autorité, se déplace à chaque fois
00:22:03 qu'il y a un problème.
00:22:04 Et concrètement, les Français ne voient pas la situation changer pour eux.
00:22:07 La sécurité, l'insécurité, elle est permanente pour eux.
00:22:10 Ça aussi, ça fait partie de ce décalage.
00:22:13 Oui, mais parce que je pense qu'il y a une montée de la violence en fait dans le pays
00:22:16 qu'il faut regarder en face.
00:22:17 Ça, les rodéos sauvages dans un centre commercial, pour moi, c'est le symptôme d'une montée
00:22:21 de la violence.
00:22:22 Donc en réalité, oui, vous avez raison, Darmanin, il promet quand il peut des compagnies
00:22:27 de CRS qui restent, qui restent pas.
00:22:29 On a eu ce débat la semaine dernière à propos de Nice, vous savez, où le maire de Nice,
00:22:32 Christian Estrosi, estimait que la compagnie CRS 8, je crois, faisait du tourisme sur la
00:22:35 côte d'Azur.
00:22:36 Bon, je pense qu'il est peut-être revenu un peu sur ses propos, mais vous avez raison.
00:22:39 On a l'impression que...
00:22:40 Alors Darmanin se déplace beaucoup.
00:22:42 Il se déplace beaucoup.
00:22:43 Il est en phase de communication aussi.
00:22:45 Il y a une montée de la violence ?
00:22:46 Oui.
00:22:47 Il y a une montée de la communication aussi ?
00:22:48 Oui, bien sûr.
00:22:49 Mais ce que je veux dire...
00:22:50 Non, mais attendez, attendez.
00:22:51 C'est pas nouveau, les déplacements de ministres de l'Intérieur ?
00:22:52 Non, c'est pas nouveau.
00:22:53 Alors, j'arrête, terminé.
00:22:54 Mais ce que je veux dire, c'est que moi, j'ai ce sentiment-là.
00:22:57 Peut-être que je me trompe, peut-être que j'exagère, mais j'ai l'impression que le
00:23:00 pays est de plus en plus violent.
00:23:02 En réalité, les...
00:23:03 Je vous lis tous les chiffres de la France, je te montre.
00:23:04 Enfin, c'est statistique.
00:23:05 Il n'y a pas très longtemps, on parlait encore d'incivilité.
00:23:09 Maintenant, on ne parle plus d'incivilité, vous voyez.
00:23:11 Quand vous aviez quelqu'un qui crachait à la figure de quelqu'un d'autre, c'était une
00:23:14 incivilité.
00:23:15 Maintenant, vous avez des actes de violence qui posent des problèmes à l'intégrité
00:23:19 des uns et des autres.
00:23:20 Et ce qui est le plus angoissant, je trouve, pour le quotidien, pour ce qu'on vit, nous,
00:23:24 dans la rue, ainsi que tout le monde, c'est que ça peut arriver à n'importe qui.
00:23:27 Encore une fois, vous êtes dans ce centre commercial, vous vous faites renverser par
00:23:30 une moto où votre gamin est blessé grièvement par une moto qui fait...
00:23:34 Mais quelle réaction vous allez avoir vous-même en tant que parent ?
00:23:37 Ça devient un vrai sujet.
00:23:39 C'est-à-dire que la violence monte, on a le sentiment qu'il n'y a pas de sanction réelle
00:23:45 et qu'au bout d'un moment...
00:23:46 Moi, ça m'arrive.
00:23:47 Comment je réagis ? Je suis incapable de vous le dire.
00:23:49 Est-ce que j'ai réagi quel moment ? Je ne sais pas.
00:23:51 C'était David Lissnar, le maire de Cannes, qui avait dit que si sa grand-mère était
00:23:54 attaquée comme on l'avait vu, elle serait peut-être en prison.
00:23:56 David Lissnar, à Cannes, quand il chope des rodéos sauvages, il détruit les motos.
00:24:00 Au niveau national.
00:24:01 C'est ce qu'il y a, cette destruction de moto.
00:24:04 Normalement, ça doit l'être.
00:24:05 Un dernier mot, Philippe Guibert, sur cette impuissance politique que les Français constatent
00:24:09 à chaque fois.
00:24:10 Ça fait 10-15 ans qu'on a des ministres de l'Intérieur, mais aussi dans d'autres
00:24:13 domaines, qui communiquent.
00:24:14 Alors, plus ou moins bien.
00:24:16 Darmanin le fait mieux, sans doute, que certains de ses prédécesseurs.
00:24:18 Mais l'action, l'effectivité de l'action, on ne la retrouve pas.
00:24:24 Et c'est une des crises du politique en France.
00:24:26 Si les gens ne vont plus voter à un moment donné, c'est parce qu'ils ont le sentiment
00:24:29 que les discours n'ont pas d'influence sur la réalité qu'ils vivent.
00:24:33 C'est vrai dans le domaine de l'insécurité, mais ça pourrait être vrai dans le domaine
00:24:37 économique avec la question du pouvoir d'achat.
00:24:39 Bref, il y a beaucoup de discours politiques.
00:24:41 Le discours politique, il monte en puissance et en grands mots.
00:24:44 Et la réalité, elle, reste triviale.
00:24:47 Dernier mot, Louis.
00:24:48 Simplement sur ce sujet sécuritaire, en fait, le ministre de l'Intérieur, il n'est
00:24:52 presque pas le ministre le plus concerné par le sujet.
00:24:54 Parce qu'en fait, la police, elle interpelle.
00:24:56 Il y a des policiers sur le terrain.
00:24:57 Il y en a plus qu'avant, globalement.
00:24:59 Et la police et la gendarmerie font leur travail.
00:25:01 La sécurité ne bosse pas.
00:25:02 Mais bien sûr, mais parce que le problème, il est beaucoup plus global.
00:25:04 Pour moi, le problème, il n'est pas policier.
00:25:06 Il est au niveau de la justice.
00:25:07 Il est aussi au niveau des politiques publiques qu'on met en place, notamment en matière
00:25:11 migratoire, avec toutes les aides sociales qui sont distribuées.
00:25:14 Et en fait, tant qu'on ne lutte pas contre ce phénomène de manière globale, on n'y
00:25:18 arrivera pas.
00:25:19 Et vous pouvez mettre n'importe quel ministre de l'Intérieur.
00:25:22 La police, elle interpelle.
00:25:23 Ce qui s'est passé avant, ce n'est pas le travail de la police.
00:25:26 Ce qui se passe après, ce n'est plus le travail de la police.
00:25:27 Donc, il faut s'intéresser à avant et après.
00:25:30 Je pense que le vrai problème, il est là.
00:25:32 Vous avez tout à fait raison.
00:25:33 Le problème, c'est sur l'exécution des peines.
00:25:35 C'est à dire que la plupart du temps, les magistrats appliquent la loi et d'ailleurs
00:25:39 prononcent des sanctions qui sont plutôt dures.
00:25:41 Il faut le dire.
00:25:42 Mais il n'y a pas d'exécution de la peine derrière.
00:25:43 Il y a un vrai problème.
00:25:44 Petite pause.
00:25:45 On se retrouve dans un instant dans Punchline.
00:25:48 On reviendra sur l'allocation du président Macron.
00:25:51 On verra que c'est difficile pour les ministres de se déplacer en France sans se faire huer
00:25:55 ou chahuter.
00:25:56 On se retrouve tout de suite dans Punchline.
00:25:57 17h30, on est en direct dans Punchline sur CNews.
00:26:03 Tout de suite, le rappel des titres de l'actualité avec Mathieu Devese.
00:26:09 Emmanuel Macron s'adresse aux Français ce soir à 20h.
00:26:15 Une allocution d'une vingtaine de minutes que vous pourrez bien sûr suivre en direct
00:26:18 sur CNews.
00:26:19 Le chef de l'État tentera ainsi d'apaiser les tensions et de relancer son second quinquennat
00:26:24 après la promulgation de la réforme des retraites.
00:26:26 Pour les leaders de la gauche, il n'est pas question de tourner la page.
00:26:29 Ils n'attendent rien de l'allocution du président.
00:26:32 L'incendie qui a parcouru environ 1000 hectares dans les Pyrénées-Orientales a été maîtrisé.
00:26:36 Il n'est en revanche toujours pas éteint.
00:26:38 Selon Gérald Darmanin, il faudra encore de nombreuses heures de travail pour les sapeurs-pompiers
00:26:42 pour éviter tout risque de propagation.
00:26:44 Le ministre de l'Intérieur qui s'est rendu sur place ce matin déplore une saison
00:26:48 des feux précoces et appelle à la prudence.
00:26:51 Enfin, la ville de Paris a ouvert aujourd'hui une consultation sur l'avenir du périphérique
00:26:55 de la capitale.
00:26:56 La mairie entend réserver une voie au covoiturage, aux taxis et aux transports en commun à l'horizon 2030.
00:27:02 Le grand public pourra se prononcer par voie électronique jusqu'au 28 mai.
00:27:06 Voilà, merci beaucoup pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:27:09 On est dans Punchline, on accueille Cyril Chabanier, le président de la CFTC.
00:27:13 Bonsoir M. Chabanier.
00:27:14 Bonsoir.
00:27:15 Le président Macron, vous le savez, parle ce soir.
00:27:16 Visiblement, les Français ne sont pas absolument dans le suspense intégral.
00:27:20 Beaucoup de ceux qu'on a interrogés ne vont pas forcément l'écouter ou n'attendent
00:27:25 pas grand-chose de ce qu'il pourrait dire.
00:27:26 On va écouter juste deux petites réactions de deux hommes politiques, Olivier Faure d'abord
00:27:30 du Parti Socialiste et Louis Alliot du RN, qui disent ne pas attendre grand-chose eux
00:27:34 aussi de cette abduction.
00:27:35 On n'attend rien.
00:27:37 On n'en attendait rien depuis son élection et je crois qu'il remplit son contrat.
00:27:43 Parce que de toute façon, tout ce qu'il fait a l'opinion contre lui.
00:27:47 Donc il va venir nous exposer, faire de la communication, ce qu'il sait très bien faire.
00:27:51 Mais sur le fond, il va proposer quoi ? Il y a une urgence.
00:27:54 Je pense moi que la retraite est un sujet important.
00:27:56 Je crois que le président a tout fait pour qu'on n'entende rien du tout de son allocation.
00:28:01 Il a tout fait pour que le lien soit rompu.
00:28:04 Il est face à un pays qu'il a lui-même fracturé.
00:28:07 Et on sait bien qu'il est capable à l'oral de nous faire les plus grands discours.
00:28:13 On se souvient de ses discours pendant la période du confinement.
00:28:16 Mais ce sont précisément ses femmes et ses hommes qu'il a lui-même félicité, applaudi.
00:28:22 Voilà pour ces réactions politiques.
00:28:24 Monsieur Chabanier, qu'est-ce que vous attendez du président à part rien ?
00:28:27 On attend ou j'espère qu'il entende enfin la contestation de la rue
00:28:32 et qu'il mette cette réforme de côté et qu'il nous réinvite à la table des négociations.
00:28:36 Mais c'est plus un espoir qu'une attente.
00:28:38 Parce que très honnêtement, je n'ai pas beaucoup d'espoir sur ça pour ce soir.
00:28:43 Mais c'est ce que j'attendrai en tout cas de la déclaration du président.
00:28:48 Et puis il y a autre chose aussi.
00:28:50 Il y a le fait de peut-être fixer un cap parce qu'on ne voit plus très bien où le président veut aller.
00:28:55 Donc on a besoin d'avoir un cap pour ce pays.
00:28:57 Pensez-vous qu'il sait où il veut aller ?
00:28:59 Ces derniers mois, on a eu un peu de mal à comprendre où il voulait aller.
00:29:02 Donc il y aurait besoin de fixer un cap.
00:29:05 Parce qu'il y a des tas de sujets qui sont aujourd'hui évidemment importants.
00:29:07 On l'a dit sur le pouvoir d'achat et la rémunération,
00:29:10 sur la santé qui est dans un état assez difficile aujourd'hui,
00:29:15 le partage des richesses qui est un gros travail aussi à faire, qu'on a commencé à faire.
00:29:19 Nous on est en agenda social autonome entre les organisations patronales et syndicales.
00:29:24 Donc il y a des tas de sujets sur lesquels il doit se prononcer.
00:29:27 Mais évidemment que pour nous ce soir, la bonne surprise,
00:29:30 ce serait de dire je mets la réforme de retraite sur le côté, je reconvoque et on parle.
00:29:35 On peut prendre les paris.
00:29:36 Je n'y parierai pas non plus parce qu'a priori ce n'est pas ça.
00:29:41 Mais vous me demandez ce que j'attends.
00:29:43 J'attends ça.
00:29:44 Vous attendez ça.
00:29:45 Et vous allez vous réunir avec les autres syndicats à 19h, c'est ça ?
00:29:48 Mais pas pour anticiper la réaction du président.
00:29:51 Non, non, c'était prévu qu'on se réunisse pour évidemment préparer la grande manifestation du 1er mai,
00:29:58 pour aussi faire toute une série d'actions jusqu'au 1er mai plus localisées,
00:30:03 voir les secteurs d'activité qui pourraient continuer des grèves ou des blocages.
00:30:07 Donc c'est vraiment sur la poursuite du mouvement qui est l'objectif principal,
00:30:11 même si forcément on va quand même parler un peu entre nous de ce que va dire le président.
00:30:15 Mais la contestation va continuer, ça c'est important.
00:30:17 La contestation va continuer.
00:30:19 Je crois que le gouvernement et le président comptent sur le fait que suite à la décision du Conseil,
00:30:23 tout s'arrête et nous on va montrer que ça ne s'arrête pas, qu'on ne tourne pas la page,
00:30:26 que la contestation est toujours forte.
00:30:28 Je crois que c'est le dernier espoir pour faire comprendre au président qu'il faut faire machine arrière.
00:30:32 Maître Bovis ?
00:30:33 Moi j'ai l'impression que la contestation, si vous voulez, va cesser d'elle-même,
00:30:37 c'est-à-dire qu'elle est de nue sans objet.
00:30:39 Puisque le président Macron, avant qu'il promulgue la loi,
00:30:42 j'entends qu'il y ait des contestations, j'entends qu'il y ait des réformes,
00:30:45 des contestations, si vous voulez, dans les rues, etc.
00:30:51 Ça je peux le comprendre, mais une fois que la loi est promulguée,
00:30:54 oui on peut, si vous voulez, on peut contester en attendant le décret d'application, peut-être.
00:31:01 D'un point de vue politique, ce n'est pas parce que la loi est promulguée qu'elle rentre en application.
00:31:05 On peut la laisser de côté, ça a été déjà vu par le passé.
00:31:09 Mais si vous voulez, j'ai quand même l'impression que la contestation aujourd'hui perd un peu de son sens et de son but.
00:31:13 C'est-à-dire quel va être le but des prochaines contestations ?
00:31:16 Une fois que la loi est promulguée, si le président Macron met en application,
00:31:22 fait entrer un décret d'application, contester jusqu'à quand ?
00:31:25 Quel va être, si vous voulez, le but à atteindre ?
00:31:28 Il y a quand même une échéance importante qui est le 2 mai,
00:31:30 qui est la décision du Conseil constitutionnel sur le projet de référendum d'initiative partagée.
00:31:36 3 mai.
00:31:37 Il y a très peu de chances qu'il soit accepté ce référendum.
00:31:39 À ce moment-là, il y aura un vrai scandale démocratique.
00:31:44 Que juridiquement, la bataille soit gagnée, strictement juridiquement,
00:31:49 du point de vue de la réforme des retraites, mais qu'il n'y ait aucun moyen de la contester
00:31:53 par un référendum d'initiative partagée, là je trouve que
00:31:56 on entrerait vraiment dans un énorme problème démocratique,
00:31:59 le problème d'illégitimité de nos institutions.
00:32:02 On précise que le premier référendum d'initiative partagée a été retoqué par le Conseil constitutionnel.
00:32:06 Pour des motifs...
00:32:07 En fait, ils demandaient à Tralhau le 62 ans avant que la loi ne soit promulguée.
00:32:11 Ça faisait un tout petit problème.
00:32:12 Mais une deuxième mouture a été proposée.
00:32:15 Les singes se prononceraient le 3 mai.
00:32:18 Louis Dragonel.
00:32:19 C'est un sujet compliqué en fait.
00:32:20 On n'a pas vraiment vu jusqu'à aujourd'hui de rip sur des sujets très concernants
00:32:24 être validés par le Conseil constitutionnel.
00:32:27 Moi, ce qui me gêne, si vous voulez, je suis le premier à être conscient des difficultés politiques,
00:32:31 du problème que ça représente pour Emmanuel Macron,
00:32:34 la violence de la manière avec laquelle Emmanuel Macron a essayé d'imposer par la force cette réforme.
00:32:40 Tout ça, je veux bien l'entendre.
00:32:42 Mais ensuite, je trouve qu'il y a un système qui fonctionne comme ça.
00:32:45 Alors Emmanuel Macron se réfugie dans la carcasse des institutions.
00:32:49 Mais ce qui me gêne beaucoup, et c'est pour ça que j'ai toujours été contre le rip,
00:32:52 je n'ai rien contre les référendums que le président de la République peut proposer.
00:32:55 Mais le rip a été...
00:32:57 Pour moi, c'est un artifice parce qu'en fait, il y a deux systèmes qui sortent.
00:33:01 D'un côté, on a un régime parlementaire où les parlementaires peuvent voter des textes et donc des lois.
00:33:05 Et de l'autre côté, on crée un autre système qui permet d'annuler, de casser les effets du travail de notre système démocratique.
00:33:12 On a tout monté le système pour qu'il ne puisse pas être enclenché.
00:33:14 Dans ce cas-là, il ne fallait pas créer le rip.
00:33:16 La barre est haute.
00:33:17 Mais non, mais il y a déjà eu un rip sur la question de la privatisation des aéroports,
00:33:25 mais qui n'avait pas atteint les 4,8 millions sur les retraites.
00:33:29 Même pas un million de signatures.
00:33:30 Oui, mais là, sur les retraites, il y a un riz.
00:33:32 Là, vous pourriez les avoir, mais il faut que ce soit constitutionnel.
00:33:34 Les avoir, parce qu'il ne faut pas les recueillir.
00:33:37 Le problème, la question que ça pose, c'est qui est légitime ?
00:33:40 En fait, si on accepte l'idée d'un rip, c'est-à-dire qu'on considère que le Parlement n'est pas légitime,
00:33:45 or le Parlement est élu par le peuple.
00:33:48 Mais non, mais c'est pour ça que moi, je suis complètement contre, philosophiquement contre le rip.
00:33:52 Oui, au référendum, mais pas au rip.
00:33:54 Oui, d'une certaine manière, le président de la République, il a commencé tout seul, comme un grand,
00:33:57 à contourner les institutions quand il lance des conventions citoyennes.
00:34:00 Bien sûr.
00:34:01 Quand il lance des grandes...
00:34:03 Il ne peut pas, parce qu'il ne peut pas.
00:34:04 Les conventions citoyennes n'imposent pas au parlementaire un texte.
00:34:06 Mais enfin, la convention citoyenne...
00:34:08 Ben voilà, donc si vous voulez...
00:34:09 Je ne suis pas un amoureux des conventions citoyennes.
00:34:12 On est dans une crise démocratique.
00:34:14 Je suis d'accord avec toi.
00:34:14 Moi, je pense qu'il est dans une double impasse, le président de la République.
00:34:17 Vous savez, une impasse, normalement, c'est où vous cheminez et vous arrivez à un mur.
00:34:21 Alors, il a cheminé, il est arrivé à un mur, mais quand il se retourne, il y a un autre mur.
00:34:24 En fait, il est dans ça, c'est très débloqué.
00:34:26 Juste pour regarder ce qui se passe à chaque fois que les ministres vont sur le terrain.
00:34:30 Là, en l'occurrence, on va regarder la première ministre,
00:34:32 qui était vendredi dans un supermarché.
00:34:34 Mais on va regarder ce qui se passe.
00:34:36 On est là, on est là, même s'il va qu'on ne peut pas nous.
00:34:46 On est là, on est là, on est là.
00:34:49 Merci, merci.
00:34:51 On va vous demander de chanter, mais enfin...
00:34:54 40, 2, 3, on n'en veut pas !
00:35:01 Voilà, les petits sourires crispés, évidemment.
00:35:04 C'est vrai pour le ministre de la Santé qui s'est fait chahuter ce matin,
00:35:07 aussi François Braune.
00:35:08 Ça va être ça en permanence, monsieur Chabanier, des sifflets, des huées.
00:35:12 Je pense que ça va continuer comme ça.
00:35:14 Je voulais juste, si vous permettez, faire deux remarques par rapport aux deux interventions.
00:35:17 D'abord, oui, le RIP.
00:35:19 Je peux comprendre votre interrogation de dire que ça défait ce que le Parlement a fait.
00:35:22 Mais ceci dit, il faut 4,8 millions de signatures.
00:35:26 Donc, on ne va pas défaire beaucoup de choses.
00:35:27 Donc, si une fois de temps en temps, l'initiative populaire défait une loi,
00:35:32 je ne crois pas que ce soit un scandale et ça ne remet pas en cause les institutions.
00:35:36 Et quand vous nous dites, pardon, mais je ne comprends pas pourquoi la mobilisation,
00:35:39 elle continue.
00:35:40 Le Conseil constitutionnel, il a simplement validé le fait que la loi était légale.
00:35:44 Point. Ça ne change rien sur le fond de la loi.
00:35:47 On peut continuer à se battre et à dire que cette loi est profondément injuste
00:35:51 et continuer à essayer de faire en sorte que cette loi, certes promulguée, ne soit pas appliquée.
00:35:56 Le Conseil constitutionnel a validé le fait qu'on passe de 62 à 64 ans.
00:35:59 Ça, c'est validé.
00:36:00 Oui, parce que c'est légal.
00:36:01 Mais ça reste injuste et légitime.
00:36:04 On peut demander que ce ne soit pas appliqué.
00:36:06 Ce serait quand même naïf de penser qu'Emmanuel Macron a mis de côté,
00:36:12 justement, toutes les contestations et les mécontentements pour promulguer la loi.
00:36:16 Et ensuite, au moment de l'application, de se dire bon, finalement,
00:36:19 vu la contestation de la rue, je vais peut-être la mettre de côté.
00:36:22 Je crois que la naïveté, je pense que la naïveté n'est pas là.
00:36:25 Ça me décandide à mon avis de penser une chose pareille.
00:36:27 La naïveté n'est pas tout à fait là.
00:36:28 C'est le gouvernement depuis un certain temps et on l'a bien vu les trois dernières semaines.
00:36:31 On fait le pari qu'avec la décision du Conseil, tout allait s'arrêter.
00:36:35 Et c'est pour ça que souvent, y compris sur ce plateau,
00:36:37 on disait il faut que le gouvernement tienne, tienne jusqu'à la décision du Conseil.
00:36:42 Si maintenant, ça continue et que la mobilisation continue,
00:36:44 on a vu avec l'EUE, avec d'autres grandes manifestations,
00:36:48 au bout de moments, est-ce que le gouvernement peut encore tenir très longtemps comme ça ?
00:36:52 Si ce verdict du Conseil ne marque pas la fin,
00:36:56 moi, je ne suis pas certain qu'à ce moment-là, le gouvernement puisse parvenir à ce que je préjuge.
00:37:00 Ce serait juste se prendre le pari du gouvernement de la rue.
00:37:03 Ça voudrait dire qu'aujourd'hui, on ferait de la rue un gouvernement bis.
00:37:07 Donc ce serait à mon avis aussi terrible.
00:37:09 Contester pas avec négotier au Parlement, ça peut être être être combattu dans la rue.
00:37:12 Le grand inconvénient de la réforme des retraites du point de vue strictement politique et parlementaire,
00:37:18 c'est qu'en voulant à tout prix passer par les ficelles de la Constitution,
00:37:22 Emmanuel Macron a bloqué toute majorité à l'Assemblée nationale.
00:37:27 La coalition avec la LR, elle est en plein échec.
00:37:30 Quand vous écoutez aujourd'hui les dirigeants de LR,
00:37:32 il est évident qu'une coalition ou même un accord texte par texte
00:37:36 est vraiment très, très compliqué et très, très difficile.
00:37:40 Et donc il est passé, oui d'accord, il est passé, juridiquement il est passé.
00:37:44 Mais maintenant, tout est bloqué. Il n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
00:37:47 Donc les annonces qu'il va faire ce soir pour essayer de changer de sujet,
00:37:51 concrètement, comment il va les traduire ?
00:37:53 Par quel projet de loi va-t-il pouvoir mettre en œuvre des mesures sur le pouvoir d'achat,
00:37:58 sur l'hôpital, sur la justice, enfin surtout sur l'éducation ?
00:38:02 Comment il fait pour gouverner ?
00:38:04 Donc le blocage, juste pour terminer, le blocage, la contestation, la transgression,
00:38:11 l'esprit d'Emmanuel Macron en 2017, c'était vraiment les surprises, les choses inattendues.
00:38:16 Et si, il y a peut-être 5% de chance, et si Emmanuel Macron renversait la table ce soir ?
00:38:20 Elle faisait la chose complètement contre-intuitive, mais on ne peut pas l'exclure par principe.
00:38:26 Il y a des choses urgentes.
00:38:27 Il y a des choses urgentes. D'abord, pardonnez-moi, mais c'est un grand risque pour les syndicats
00:38:32 et pour le pays que de voir maintenant des manifestations spontanées, alors bon, chantonnantes.
00:38:39 Il y a des concerts de casseroles ce soir.
00:38:40 Bon, concerts de casseroles, mais parfois qui peuvent être plus violentes.
00:38:42 C'est-à-dire, là, les syndicats sont débordés, on assiste, imaginons, à des groupuscules
00:38:46 de 100, 150 personnes qui serment le chaos à tour de roule dans les villes.
00:38:50 Les gilets jaunes ont été violents, ils ont tenu des choses.
00:38:53 Donc ça, c'est le premier risque.
00:38:54 Maintenant, on va à ce que je pense, mais je ne sais pas si ça s'appelle renverser la table,
00:38:58 mon cher Louis, c'est que le président de la République, quand même, il est dans une drôle de situation
00:39:01 vis-à-vis de cette loi sur la réforme des retraites.
00:39:04 62-64 ans d'accord, ça, c'est le salé absolu, c'est le goût amer pour les syndicats
00:39:09 et pour une majorité de Français.
00:39:10 Mais tout le sucré a été retoqué.
00:39:12 Tout le sucré a été retoqué.
00:39:13 C'est ça que je voulais évoquer.
00:39:15 L'index senior, le CDI senior.
00:39:18 Comment est-ce que vous allez...
00:39:19 Le pire, c'est la pénibilité.
00:39:21 La pénibilité, oui.
00:39:22 Si vous ne comptez pas, si les entreprises ne sont pas contraintes de garder leur senior,
00:39:28 qu'est-ce qui va se passer ? C'est terrible.
00:39:30 Ils vont être virés à 55 ans avec la réforme de la subvention au chômage.
00:39:35 Ils ont deux ans ou trois ans de chômage et ensuite, ils basculent dans le RSA.
00:39:39 Donc le président de la République, ce soir, il est obligé de parler des seniors.
00:39:41 Il est obligé de parler de la pénibilité et il est obligé de parler du pouvoir d'achat.
00:39:45 En revanche, Eric Réveillé, vous savez ce qui peut arranger Emmanuel Macron ?
00:39:48 C'est qu'en fait, le Conseil constitutionnel a retoqué les mesures que vous venez d'évoquer.
00:39:52 Sauf qu'Emmanuel Macron a l'intention de les réintroduire dans une prochaine mois,
00:39:56 trois mois.
00:39:57 Et pour Emmanuel Macron, exactement, ça peut être un moyen de contraindre les syndicats
00:40:02 à revenir à la table des négociations.
00:40:04 Et je vais vous poser la question, demain, Emmanuel Macron, ou après-demain, ou après
00:40:07 le 1er mai, organise des consultations pour parler de CDI senior, d'emploi senior, d'employabilité
00:40:13 des seniors.
00:40:14 Est-ce que vous dites non ou vous dites oui à son invitation ?
00:40:16 Mais on sera obligé d'y retourner sur ces sujets-là.
00:40:20 Parce que les deux sujets principaux pour les retraites, c'est l'emploi des seniors
00:40:25 et la pénibilité.
00:40:26 C'est les deux sujets cruciaux.
00:40:27 Le reste, à la limite, ça n'a que peu d'importance.
00:40:29 Donc, ça arrange presque Emmanuel Macron.
00:40:32 Donc, tactiquement, de se faire retoquer.
00:40:35 Allez-y, M. Jabanis.
00:40:36 Mais ça arrange presque Emmanuel Macron.
00:40:37 Je vous suis sur ça complètement, Louis.
00:40:39 Mais pour nous, et c'est pour ça que je dis, on ne fait pas ce pari-là de "il faudra
00:40:43 bien qu'on parle de ces sujets-là".
00:40:44 Mais nous, on fait un préalable en disant "si vous voulez qu'on parle de ces sujets-là,
00:40:48 avant tout, vous mettez en retrait cette loi".
00:40:51 On fait une grande conférence travail où on parle de ces sujets, plus de l'organisation
00:40:55 du travail, plus de la reconversion, qui sont des grandes thématiques.
00:40:58 On traite ça, ce qu'on aurait dû faire avant.
00:40:59 Et juste derrière, on traite du financement.
00:41:03 On fait une grande conférence du financement.
00:41:04 Je vous rappelle que c'était prévu, ça a été annulé, parce qu'au moment où ça
00:41:08 devait commencer, dix jours avant, il y a eu la crise de la Covid-19.
00:41:11 Conférence travail, conférence financement, mais c'était le moyen idéal de faire une
00:41:15 vraie réforme des retraites, efficace et juste.
00:41:18 Et je suis certain qu'en fonctionnant comme ça, le président et le gouvernement pouvaient
00:41:22 trouver une majorité, je ne sais pas au Parlement, mais peut-être, peut-être une majorité
00:41:27 ou en tout cas certaines organisations syndicales qui auraient pu aller dans ce sens avec eux.
00:41:31 Je ne vois pas comment.
00:41:32 Je ne vois pas comment.
00:41:33 Je ne vois pas comment.
00:41:34 Si le président Macron met de côté la réforme des retraites, s'il met de côté cette réforme
00:41:40 de retraite, un, il perd son socle et deux, c'est quand même la faillite de l'État.
00:41:44 Je veux dire, le président qui a poussé sur cette réforme, est allé contre justement
00:41:48 la rue, a promulgué la loi qui du coup, ensuite la mettrait de côté et ne prendrait pas
00:41:52 d'écrit d'application.
00:41:53 Ce serait vraiment la faillite de l'État et de l'autorité.
00:41:55 Et en plus, il perdrait son socle.
00:41:56 Donc ce serait la double perte.
00:41:57 Je ne suis pas certain qu'électoralement, il serait grandement perdant de faire machine
00:42:00 derrière aujourd'hui.
00:42:01 En tout cas, il a de toute façon un problème, c'est que tout ce que vous avez dit sur éventuellement
00:42:07 revenir dans un autre projet de loi, en reprenant les dispositions censurées par le Conseil
00:42:12 constitutionnel, ça ne lui donne absolument pas une majorité à l'Assemblée nationale.
00:42:16 Donc ça veut dire que les Républicains, tant que les Républicains sont dans cette
00:42:20 situation, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on ne les voit pas en sortir, je
00:42:23 ne vois pas comment Emmanuel Macron, 149-3, avec une première ministre...
00:42:28 Mais la dissolution ramènerait une Assemblée à peu près ingouvernable dans le contexte,
00:42:32 parce que les macronistes baisseraient, l'ERN monterait, la NUPS monterait sans doute un
00:42:36 peu.
00:42:37 Et donc ça nous donnerait quoi ? Ça nous donnerait une Assemblée qui aurait peut-être
00:42:40 encore moins de majorité que celle d'aujourd'hui qui n'en a déjà pas beaucoup.
00:42:44 Donc on est dans un blocage complet, je répète, il a voulu passer en force.
00:42:47 - Comment on sort du blocage, Philippe ?
00:42:49 - Comment on sort du blocage ? Il a commis l'erreur de ne pas vouloir gérer cette crise,
00:42:55 et il s'est précipité pour promulguer, ce qui à mon avis, une erreur considérable.
00:43:00 C'est presque une erreur, j'allais dire, d'arrogance et de volonté de clore un débat
00:43:05 qu'il ne fallait pas clore.
00:43:06 C'est ça que le Président n'a pas compris.
00:43:08 - Mais qu'est-ce que ça aurait changé de promulguer la loi trois jours plus tard ?
00:43:12 - Mais non, il fallait qu'il se laisse une possibilité de redélibérer sur la loi dans
00:43:17 la mesure...
00:43:18 - Mais il ne l'a pas !
00:43:19 - Mais c'est ça son erreur.
00:43:23 C'est qu'il avait un prétexte, tel qu'au Conseil Constitutionnel, qui avait annulé
00:43:26 l'ensemble d'articles, pour dire "on revote la loi telle qu'elle sort du Conseil Constitutionnel".
00:43:30 - Et vous pensez sincèrement que la loi aurait été votée ?
00:43:31 - Il n'a pas eu la sagesse...
00:43:32 En tout cas, il aurait eu une validation démocratique.
00:43:36 - Avec que le salé et sans le sucré ?
00:43:38 - Il aurait eu une validation démocratique.
00:43:40 - Comme pour reprendre les mots d'Éric Revelle ?
00:43:41 - Si le Parlement, si l'Assemblée ne vote pas la loi, il ne vote pas la loi, il reprend
00:43:47 le travail sur la réforme des retraites.
00:43:49 - Il y a une piste, on vous entend, les syndicats sont prêts à aller de nouveau discuter de
00:43:55 pénibilité et d'employabilité, mais il y a une autre piste.
00:43:59 On oublie une chose, c'est qu'il y a un autre sujet qui cristallise, au-delà de la réforme
00:44:04 des retraites, qui met les gens dans la rue, mais il y a un autre sujet, c'est le sujet
00:44:07 du pouvoir d'achat, vous êtes d'accord ?
00:44:08 - Bien sûr.
00:44:09 - Là, il y a une loi, un accord national qui a été signé il y a un mois et demi,
00:44:13 entre les syndicats de salariés et le patronat, qui est un accord sur le partage de la valeur.
00:44:19 Moi, je vous donne mon billet, mais on peut faire des paris, Laurence.
00:44:23 Moi, je pense qu'il va en parler.
00:44:24 Pourquoi ?
00:44:25 - Parce que c'est sûr.
00:44:26 - Explique-nous ce que c'est le partage de la valeur.
00:44:29 - Alors, en fait, c'est de dire que dans des PME, là où il y a des bénéfices, il
00:44:34 doit y avoir un plus grand partage de la valeur sous forme d'intéressement ou de participation
00:44:39 auprès des salariés.
00:44:40 C'est-à-dire que c'est une façon de redonner du pouvoir d'achat.
00:44:43 Alors, il n'ira sans doute pas jusqu'à augmenter les salaires puisque c'est les entreprises
00:44:46 qui décident, ce n'est pas le pouvoir politique.
00:44:47 Mais ça, ça peut être le début d'une piste.
00:44:49 Pourquoi ? Parce que là, il tient un accord et un exemple de dialogue social qui a fonctionné.
00:44:53 Il y a des années, on disait quoi ? On disait les syndicats de salariés et le patronat
00:44:59 ne s'entendent pas.
00:45:00 Aujourd'hui, tout est déporté.
00:45:02 En fait, le dialogue social, il est rompu.
00:45:04 Pourquoi ? Il est rompu entre l'exécutif et les syndicats.
00:45:06 - Oui, parce que je crois que le patronat et les syndicats, on a quand même réussi
00:45:09 à faire un accord national interprofessionnel sur le télétravail.
00:45:12 Sur le partage de la valeur, sur la transition écologique qu'on est en train de faire.
00:45:16 - C'est super important.
00:45:17 Donc, en fait, le paritarisme fonctionne dans ce pays.
00:45:19 C'est le dialogue social entre l'exécutif et les syndicats et les partenaires sociaux
00:45:24 qui ne fonctionnent pas.
00:45:25 Et cet accord-là, à mon avis…
00:45:26 - Mais Éric, concrètement, il veut dire quoi cet accord ?
00:45:29 Parce que c'est l'intéressement et la participation.
00:45:31 Tout le monde est pour.
00:45:32 - Non, non, non.
00:45:33 - Ça concerne assez peu d'entreprise.
00:45:34 - Et concrètement, qu'est-ce qui se passe ?
00:45:35 - Concrètement, il faut que tu payes des gens.
00:45:36 - Et bien, cet accord pourrait être transposé dans une loi.
00:45:37 - Surtout dans les toutes petites entreprises.
00:45:38 - Surtout dans les toutes petites.
00:45:39 - Pour être transposé dans une loi, ça concerne les petites entreprises, alors qu'il ne faut
00:45:44 pas toutes des bénéfices, évidemment.
00:45:46 Et peut-être que cet accord, le président va dire qu'il va le transposer dans une loi
00:45:51 travail qui engloberait aussi la question de l'employabilité du senior.
00:45:55 Et là, vous êtes obligés d'en discuter.
00:45:56 - Vous lui avez rédigé des fiches, Éric, ou pas ?
00:45:58 - Un petit peu, un petit peu.
00:45:59 - Je ne lui ai pas fait de compétence.
00:46:00 - Mais c'est un vrai sujet puisque aujourd'hui, ce sont souvent les salariés des grandes entreprises
00:46:04 qui miturent d'une crise et qui bénéficient de ça, qui en plus bénéficient souvent
00:46:10 d'un comité d'entreprise.
00:46:11 Enfin, c'est ceux aujourd'hui parfois avantageux qui bénéficient d'intéressement et de participation.
00:46:17 Ce n'est pas que ce ne sont pas les gens les plus à plaindre, mais c'est surtout qu'on
00:46:19 ne peut pas oublier toute une partie de nos salariés.
00:46:23 La France, souvent, rappelez-vous, il y avait cette grande publicité que les PME sont...
00:46:28 Et le premier employeur français, ce qui est la vérité.
00:46:31 Et aujourd'hui, dans tous ces PME, souvent, il n'y a pas beaucoup d'avantages avec le
00:46:35 comité d'entreprise.
00:46:36 Parfois, il n'existe même pas.
00:46:37 Et il y a très peu d'intéressement ou de participation qui sont mis en place.
00:46:41 Donc, c'est une façon de faire qui est intéressante.
00:46:44 Après, c'est un premier pas qu'on a fait.
00:46:46 On n'a pas obtenu des choses...
00:46:47 - C'est un peu cheap pour sortir de la crise.
00:46:52 - Mais c'était très important que le patronat et les syndicats montrent qu'ils sont capables
00:46:56 de discuter et d'enclencher le pas sur un meilleur partage de la valeur et partage des
00:47:01 richesses.
00:47:02 - Vous savez, il y a un autre exemple qui a très bien fonctionné.
00:47:03 - Il y a encore quelques années, le patronat ne pouvait même pas évoquer ce sujet-là.
00:47:05 Donc, aujourd'hui, signer quelque chose, c'est un premier geste qui est essentiel.
00:47:09 - Je peux juste une petite parenthèse pour vous montrer comment le paritarisme fonctionne
00:47:14 à bas bruit dans ce pays.
00:47:16 La gestion des caisses de retraite à Gercarco, c'est un succès total entre les syndicats
00:47:23 de salariés et le patronat français.
00:47:25 - Oui, c'est vrai.
00:47:26 - Mais il y a un autre exemple.
00:47:27 On a l'impression que ça ne fonctionne pas le dialogue social en France.
00:47:30 Mais ça ne fonctionne pas entre l'exécutif Emmanuel Macron et les syndicats de retraite.
00:47:33 - En fait, ce n'est pas que l'Etat s'en occupe.
00:47:34 Ce n'est pas que le gouvernement s'en occupe.
00:47:35 - Mais peut-être.
00:47:36 - C'est ça qui me tient.
00:47:37 - Sur lequel on a pris des décisions difficiles et pas toujours hyper populaires.
00:47:41 Parce qu'il y a eu des décisions compliquées à prendre sur la Gercarco.
00:47:43 On les a prises en responsabilité.
00:47:45 Mais on a trouvé des compromis.
00:47:47 - Et vous l'avez cherché même parce que l'Etat voulait mettre la main sur le magot,
00:47:51 comme vous le savez.
00:47:52 - Mais là aussi, il y a eu des choses qui ont été censurées par le Conseil, y compris
00:47:56 on avait pu annuler le passage des transferts des cotisations à l'URSSAF.
00:48:01 Et là, ça a aussi été annulé.
00:48:03 Donc il y a vraiment tout le sucré.
00:48:05 - On continue.
00:48:06 - Tout le sucré a été annulé.
00:48:07 - C'est intéressant parce que ça fonctionne.
00:48:08 - On va évidemment continuer à parler de cette allocation d'Emmanuel Macron, même
00:48:12 si les Français sont assez dubitatifs sur ce que pourrait bien leur dire à nouveau
00:48:16 le président qui va s'adresser à eux.
00:48:18 On vivra ça évidemment en direct sur CNews.
00:48:20 Allez, à tout de suite.
00:48:21 A tout de suite.
00:48:22 Et pour l'instant, on se retrouve dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:48:24 On évoquera aussi un pays fracturé, un pays divisé après des mois de contestation contre
00:48:29 la réforme des retraites.
00:48:30 A tout de suite.
00:48:31 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:48:35 Bienvenue dans Punchline ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:48:38 Qu'attendent les Français de l'allocution d'Emmanuel Macron ce soir à 20h ? A priori,
00:48:42 pas grand-chose si l'on en croit leur réaction désabusée après des mois de contestation
00:48:46 et de colère sociale autour de la réforme des retraites.
00:48:49 Le président de la République va tenter de recoller les morceaux avec un pays fragmenté
00:48:52 et plus divisé que jamais.
00:48:54 Une France secouée par la violence des Black Blocs et les radicaux de toutes sortes.
00:48:58 Un chef de l'Etat en chute libre dans les sondages d'opinion et coupé des syndicats
00:49:01 qui refusent pour l'instant de le rencontrer.
00:49:03 Chronique d'un désaveu annoncé ce soir dans Punchline.
00:49:06 On partira à l'Elysée pour voir les éléments de langage que les conseillers sont en train
00:49:10 de préparer pour ce président.
00:49:13 Voilà, ce sera juste après le rappel des titres de l'actualité de 18h sur CNews et
00:49:17 sur Europe 1.
00:49:18 [Musique]
00:49:30 Il est 18h sur Europe 1 et sur CNews.
00:49:32 Emmanuel Macron s'adresse donc aux Français ce soir à 20h.
00:49:35 Une allocution d'une vingtaine de minutes à peu près, trois jours après la promulgation
00:49:39 express de la réforme des retraites.
00:49:41 Le chef de l'Etat tentera de renouer le dialogue avec les Français et de donner un nouveau
00:49:46 souffle à son second quinquennat qui paraît bien encalminé.
00:49:50 Un militant de la CGT a été condamné à trois mois de prison avec sursis pour avoir
00:49:54 jeté une bouteille contre les forces de l'ordre lors d'une manifestation à Strasbourg.
00:49:58 L'homme d'une cinquantaine d'années avait été placé en détention provisoire en vue
00:50:02 de son procès en comparution immédiate.
00:50:03 L'interdiction de manifester pendant un an requise par la procureure n'a pas été
00:50:08 retenue.
00:50:09 Près de 14 ans après le crash du vol Rio-Paris, Airbus et Air France ont été relaxés par
00:50:15 la justice.
00:50:16 Le tribunal correctionnel de Paris reconnaît cependant leur responsabilité civile.
00:50:21 Les proches des victimes se disent écoeurés par cette décision.
00:50:24 Écoutez leur avocat Maître Alain Jakubowicz.
00:50:26 C'est un jugement qui est difficilement compréhensible pour les familles.
00:50:31 On parle de faute, on ne parle pas de faute.
00:50:34 La responsabilité pénale est écartée.
00:50:37 Vous avez vu comment il a été énoncé.
00:50:41 C'est le supplice chinois.
00:50:42 C'est-à-dire qu'on reprend chacun des éléments juridiques, la faute, le dommage,
00:50:47 le lien de causalité.
00:50:48 Et même lorsqu'on énonce les fautes, il y a du pour, il y a du contre, on n'y comprend
00:50:53 rien et pour les familles de victimes, c'est le supplice.
00:50:56 L'incendie qui s'est déclaré hier dans les Pyrénées-Orientales a été maîtrisé
00:51:00 par les sapeurs-pompiers.
00:51:01 Près de 1000 hectares de forêt sont partis en fumée entre les communes de Cerbère
00:51:05 et de Bagnoules-sur-Mer.
00:51:06 Gérald Darmanin s'est rendu sur place.
00:51:09 On écoute le ministre de l'Intérieur.
00:51:11 Sachant que 9 feux sourdis sont d'origine humaine, qu'ils soient volontaires ou involontaires,
00:51:16 il est extrêmement important que chaque Française et chaque Français, quel que soit l'endroit
00:51:20 où ils se trouvent et notamment dans les zones où il y a de l'humidité la plus importante,
00:51:24 c'est-à-dire singulièrement au sud de la Loire, d'avoir un comportement extrêmement
00:51:29 responsable, ne pas jeter de mégots, ne pas faire de feu dans les forêts, éteindre
00:51:36 ces véhicules lorsque l'on est à l'arrêt.
00:51:38 Voilà pour Gérald Darmanin.
00:51:39 On termine avec le départ de la fusée Starship vers l'espace qui a été reportée en raison
00:51:44 d'un problème technique.
00:51:45 Cette fusée, la plus grande et la plus puissante du monde, devait décoller cet après-midi
00:51:49 du Texas aux États-Unis.
00:51:51 Nous prévoyons un minimum de 48 heures pour retenter le vol, a dit un employé de SpaceX
00:51:56 et donc d'Elon Musk.
00:51:58 Voilà pour les grands titres de l'actualité.
00:52:00 On est en plateau dans Punshine avec Louis de Ragnel, chef du service politique d'Europe 1.
00:52:04 Bonsoir.
00:52:05 Bonsoir Laurence.
00:52:06 Avec Cyril Chamanib.
00:52:07 Bonsoir.
00:52:08 Président de la CFTC.
00:52:09 Président de la CFTC.
00:52:10 Président de la CFTC.
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00:52:39 Président de la CFTC.
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01:02:30 Président de la CFTC.
01:02:31 Les manifestations sont émaillées de tensions.
01:02:32 Banques et magasins se barricadent, la brasserie La Rotonde, où Emmanuel Macron avait fêté
01:02:37 sa victoire en 2017, est prise pour cible le 6 avril.
01:02:40 Une semaine plus tard, après la validation du Conseil constitutionnel, d'autres manifestations
01:02:47 sont organisées.
01:02:48 L'entrée du commissariat de Rennes est incendie.
01:02:50 Alors que le mouvement semble s'essouffler, l'intersyndicale appelle à une mobilisation
01:02:56 massive le 1er mai prochain.
01:02:58 Commissaire Lebas, un tout petit mot.
01:03:01 Il y a encore un risque de violence et il n'est évidemment plus à exclure.
01:03:04 Oui, je crains qu'on puisse affirmer qu'il est quasi permanent.
01:03:07 On voit quand même depuis plusieurs années cette violence qui vient s'infiltrer à la
01:03:11 marge des cortèges.
01:03:12 C'est le terme exact.
01:03:14 Les cortèges en eux-mêmes ne sont pas tous violents.
01:03:15 Mais on voit bien que ça sert de prétexte à certains casseurs, aux délinquants, comme
01:03:19 je les appelle, à venir semer le désordre.
01:03:21 Et puis la manifestation du 1er mai à venir, historiquement, elle a toujours été d'ampleur
01:03:26 et difficile.
01:03:27 Il y en a eu des 1ers mai difficiles.
01:03:29 Celui où l'ancien secrétaire général de la CGT s'était fait gazer par la police.
01:03:33 Il y avait une énorme nébuleuse black bloc qui s'était mis à la tête du cortège.
01:03:35 Il avait fallu intervenir et couper la tête de cortège pour séparer le black bloc des
01:03:41 organisations syndicales.
01:03:42 Bon, ça n'avait pas plu à certains, mais il vaut mieux l'usage de la force de la police
01:03:45 que de laisser un black bloc sans prendre aux représentants syndicaux.
01:03:48 Donc le 1er mai sera une manifestation à risque, vu le climat actuel.
01:03:50 Catherine Nès, cette montée de la violence, il faut la mettre en miroir avec l'impuissance
01:03:55 de l'État, l'impuissance d'Emmanuel Macron.
01:03:57 Non, c'est quand même quelque chose qui est spécifique à la France quand même,
01:04:04 parce que dans tous les pays européens où la réforme des retraites a été faite, tous
01:04:11 les gouvernements qui ont augmenté l'âge de la retraite ont été battus, presque tous.
01:04:16 Mais il n'y a pas eu ces violences.
01:04:18 Il y a quelques jours, en Angleterre, le gouvernement a décidé qu'en 2026, on serait à 67 ans.
01:04:27 On n'a pas vu qu'en casser les...
01:04:32 Non, il y a quelque chose qui est spécifique à la France, qui est...
01:04:36 Je veux dire, depuis mai 68, il y a quelque chose de révolutionnaire qui est comme ça,
01:04:43 qui s'est amplifié avec les Gilets jaunes.
01:04:46 Ça, c'est une évidence.
01:04:49 Et qui est en lien avec la personnalité d'Emmanuel Macron ?
01:04:53 Oui, d'une certaine manière, parce qu'il a été maladroit dans ses déclarations.
01:04:59 Mais est-ce que c'est vraiment ça ? Il y avait un malaise diffus.
01:05:01 Il y avait aussi le sentiment que le pays ne marche pas, que tout est compliqué, que
01:05:07 les services publics ne marchent pas, que l'école régresse, que la santé publique
01:05:12 ne va pas bien, que pour avoir des papiers, des cartes d'identité, on ne sait plus, il
01:05:18 faut changer de département.
01:05:19 Rien n'est organisé.
01:05:20 Je crois qu'il est victime d'une désorganisation et ça, je crois que là, de ce point de vue-là,
01:05:25 le gouvernement a raté les choses.
01:05:27 Voilà.
01:05:28 Donc, il y a tout ça qui entre en jeu pour susciter cette violence.
01:05:31 Je crois qu'on est en ligne avec Gaspard Ganser.
01:05:32 Bonsoir, Gaspard Ganser, ancien conseiller de François Hollande.
01:05:35 Vous avez sans doute préparé un certain nombre de discours à l'époque pour l'ancien
01:05:40 président.
01:05:41 Là, Emmanuel Macron est dans une impasse.
01:05:42 Est-ce qu'il y a des mots-clés qu'il faut qu'il prononce ? Les Français sont très
01:05:45 sceptiques.
01:05:46 Honnêtement, ils n'entendent pas grand-chose de ce discours ce soir.
01:05:49 Oui, c'est vrai qu'on peut être un peu sceptique parce que même si une allocution
01:05:53 présidentielle, c'est toujours un moment solennel avec une audience très importante,
01:05:58 certainement supérieure à 10 millions de téléspectateurs, les Français ont bien
01:06:02 compris qu'il n'y aurait pas de retrait de la réforme et que celle-ci irait au bout
01:06:07 et donc avec toute la colère qui va avec.
01:06:10 Donc, le président de la République, j'espère qu'il trouvera le ton de la sincérité,
01:06:15 de l'humilité.
01:06:16 Je crois qu'on verra plus le président en action que le président comédien parce
01:06:20 que s'il commence à dire une nouvelle fois, comme il a pu le dire par le passé, "j'ai
01:06:26 changé, j'ai entendu la colère des Français, on va changer de méthode", le problème,
01:06:30 c'est que ça fait six ans qu'il est au pouvoir, donc les gens auront du mal à le
01:06:33 croire.
01:06:34 Donc, sa seule chance de s'en sortir, c'est s'il met un genou à terre, mais avec
01:06:38 sincérité et honnêteté, et s'il arrive à relancer de la discussion politique sur
01:06:43 des sujets essentiels pour les Français comme le pouvoir d'achat, l'écologie,
01:06:47 la sécurité et bien d'autres encore.
01:06:49 Mais il faudra qu'il accepte aussi qu'on observe un délai de calme, d'apaisement
01:06:55 et de viduité parce qu'il est évident que les gens ne vont pas recommencer comme
01:06:59 avant du jour au lendemain après des mobilisations si importantes qui ne sont pas finies d'ailleurs.
01:07:03 Vous restez avec nous bien sûr.
01:07:04 Il y a eu le sentiment qu'il a brusqué le pays aussi, Louis de Raguenel, que cette
01:07:08 réforme a été imposée, qu'elle n'a pas été votée par le Parlement, que le débat
01:07:14 a été volé aux Français finalement.
01:07:15 En fait, je pense que le problème réellement, c'est la méthode.
01:07:18 C'est-à-dire que je suis convaincu que si cette réforme des retraites avait été
01:07:21 adoptée avec le 49.3 au mois de septembre, je suis convaincu qu'il n'y aurait pas
01:07:25 eu autant de monde dans la rue et autant de violence.
01:07:27 Pourquoi ? En fait, Emmanuel Macron a longtemps cru qu'il finirait juste par sa personnalité,
01:07:33 par sa force personnelle, à convaincre les opposants à la réforme des retraites.
01:07:36 Sauf qu'en fait, il avait un mur en face de lui, des gens qui ne voulaient absolument
01:07:39 pas bouger.
01:07:40 Et donc, souvenez-vous, au début, la réforme des retraites devait être adoptée fin septembre,
01:07:45 début octobre.
01:07:46 Ce qu'il a dit, en fait, il dit on va repousser l'échéance et donc le moment où sera
01:07:50 débattu le taxe.
01:07:51 Sauf que du coup, qu'est-ce qui se passe dans la tête par exemple de mon voisin de
01:07:54 gauche qui est le leader de la CFTC ? Vous vous dites, on va avoir du temps, peut-être
01:07:59 qu'Emmanuel Macron va vouloir négocier, peut-être qu'il va vouloir renoncer.
01:08:02 Et donc, mine de rien, se faisant comme ça, vous mobilisez les gens et vous mobilisez
01:08:07 de l'espoir contre cette réforme.
01:08:10 Et donc, en fait, Emmanuel Macron se retrouve complètement acculé.
01:08:13 Un, il ne vous satisfait pas du tout.
01:08:16 Deux, il a laissé entendre aux Français qu'il y avait peut-être de l'espoir de
01:08:19 renoncer à certaines choses.
01:08:20 Et troisièmement, il finit en fait par sauver sa réforme en utilisant tous les artifices
01:08:24 de la carcasse de la Ve République, avec des artifices législatives, enfin réglementaires,
01:08:29 avec le Conseil constitutionnel.
01:08:31 Et ce sont tous ces ingrédients-là qui donnent le sentiment aux Français que cette réforme
01:08:36 est passée en force.
01:08:37 Je vais vous dire, ça va peut-être paraître absurde, et je termine simplement d'un mot
01:08:40 là-dessus, je suis convaincu qu'au mois de septembre prochain, pour faire adopter
01:08:45 le budget, le gouvernement passe par le 49-3, ça ne met absolument pas autant de monde
01:08:49 dans la rue.
01:08:50 La question, ce n'est pas celle du 49-3, c'est celle de ce 49-3 utilisé dans ce contexte-là,
01:08:55 où on a donné de l'espoir aux gens et où, in fine, le président n'a pas eu d'autre
01:08:59 choix que de l'utiliser.
01:09:00 Sinon, il prenait le risque de perdre totalement la face.
01:09:03 C'était quand même sa seule promesse de campagne.
01:09:05 M. Chabanier, vous n'allez pas pour l'instant en rendez-vous avec Emmanuel Macron, on est
01:09:10 d'accord ? Non, ça on ne va pas en rendez-vous avec Emmanuel Macron, parce qu'aujourd'hui,
01:09:14 franchement être convoqué demain, alors que la loi a été promulguée dans la nuit
01:09:18 de vendredi à samedi, ça voudrait dire tourner la page sur l'histoire des retraites.
01:09:22 Et on ne peut pas tourner la page quand on a mis trois mois les personnes dans la rue,
01:09:26 ce n'est pas possible.
01:09:27 Là où je ne suis pas d'accord avec Louis, c'est qu'au mois de septembre, quand ça
01:09:31 doit faire un passage en force, je pense qu'il y aurait eu à peu près la même colère
01:09:36 et autant de personnes dans la rue.
01:09:38 Le pari qu'a fait Emmanuel Macron et la première ministre a été, si on fait deux mois de
01:09:43 négociation, on va pouvoir sûrement se mettre d'accord au moins avec une partie des syndicats
01:09:49 parce qu'on fera quelques efforts sur la pénibilité, les carrières longues.
01:09:53 C'était ça le pari.
01:09:54 C'était le pari de ne pas avoir un front uni contre eux alors que le passage en force
01:09:59 au mois de septembre, il y avait d'office un front uni.
01:10:01 Et c'est là où ils se sont trompés.
01:10:02 Mais ils se sont trompés aussi parce que tout a été mal expliqué.
01:10:05 Ils ont changé dix fois d'explication.
01:10:07 On nous a expliqué qu'on faisait une réforme des retraites au départ pour sauver la protection
01:10:11 sociale et trouver de l'argent pour la dépendance.
01:10:13 Et puis après, c'était pour faire une réforme juste.
01:10:15 Et comme ça ne marchait pas après, c'est parce qu'il fallait sauver le système pour
01:10:17 ne pas que le système part et partitue.
01:10:19 Et au bout d'un moment, quand vous changez d'explication tous les quinze jours, il n'y
01:10:23 a plus aucune explication qui est comprise par les Français.
01:10:26 Et c'est bien normal.
01:10:27 La méthode et la communication a été catastrophique.
01:10:29 Alors le fond est très discutable et très injuste.
01:10:31 Mais quand vous avez un fond injuste et une méthode, une communication catastrophique,
01:10:35 on arrive à ce qu'on est arrivé aujourd'hui.
01:10:38 Il y a beaucoup de juristes qui s'interrogeaient sur la décision à venir du Conseil constitutionnel
01:10:42 et qui pensaient à juste titre que le Conseil pouvait censurer le texte au motif précisément
01:10:47 que beaucoup de ministres avaient induit en erreur les parlementaires.
01:10:53 Et donc, effectivement, ils avaient violé le principe de sincérité du débat.
01:10:56 Il y a déjà eu une censure par le Conseil constitutionnel à une certaine époque, c'était
01:10:59 dans les années 80, c'était sur la loi du budget.
01:11:01 Et 2012 avec la loi Duflo.
01:11:03 Exactement.
01:11:04 Et donc, effectivement, on pouvait attendre à ce que le Conseil censure une fois de plus
01:11:08 ce texte et ne l'a pas censuré, puisqu'à considérer par un artifice juridique assez
01:11:13 discutable que justement le fait d'avoir induit en erreur avait participé au débat.
01:11:17 Justement, il avait forcé les uns et les autres à porter la pierre à l'édifice au
01:11:22 débat démocratique.
01:11:23 C'était un argument plutôt discutable, mais vu que ce sont les sages...
01:11:28 Gaspard, on dirait encore un tout petit mot, vous qui avez conseillé des hommes politiques,
01:11:33 notamment un président François Hollande.
01:11:34 Vous disiez tout à l'heure qu'il faut qu'il mette un genou à terre, qu'il fasse vraiment
01:11:38 un acte de contrition.
01:11:39 Mais est-ce que cela suffira ? Parce qu'encore une fois, il y a beaucoup de marge de manœuvre
01:11:44 à reconquérir auprès des Français.
01:11:46 Non, c'est sûr que ça ne suffira pas, mais il faut à l'évidence commencer par là.
01:11:51 Parce que ce qu'on reproche au président de la République, en tout cas ce qu'un grand
01:11:54 nombre de Français lui reprochent, c'est une forme de distance, si ce n'est d'arrogance.
01:11:59 Et donc, il doit montrer, reconnaître que tout n'a pas été parfait, ni dans l'action,
01:12:03 ni dans la décision, ni dans la communication.
01:12:05 Et que s'il veut que ces quatre prochaines années soient utiles, il faut qu'il parle
01:12:09 d'un peu d'humilité, mais ça ne suffira pas.
01:12:11 Il va falloir trouver aussi le moyen de recréer de la confiance avec les parlementaires, avec
01:12:17 les partenaires sociaux et surtout avec les Français.
01:12:18 Et ça, ce sera en parlant de leurs sujets de préoccupation, à commencer par le pouvoir
01:12:22 d'achat, dont on parle finalement relativement peu dans le discours politique à l'heure
01:12:26 actuelle, alors que c'est quand même le principal problème pour les Français à
01:12:29 l'heure actuelle, qui ont vu leur panier de course littéralement exploser au cours
01:12:33 des dernières semaines et des derniers mois.
01:12:35 Catherine Ney ?
01:12:36 Oui, c'est vrai que le président voulait passer par le 49-3 dès le mois d'octobre
01:12:42 et c'est Mme Borne qui a dit "mais non, laissez-nous négocier, moi je suis une femme
01:12:45 de gauche".
01:12:46 Et je crois que là, M. a raison en disant que la pédagogie a été quand même assez
01:12:52 nulle, parce que moi je me souviens quand il disait "il n'y aura pas une retraite
01:12:55 à moins de 1200 euros".
01:12:56 Tout le monde a trouvé ça formidable, mais on se disait que là c'est une avancée
01:13:01 qui va… et puis on s'est aperçu que ce n'était pas tout à fait ça.
01:13:05 Donc il y a eu des tas de ratés comme ça qui ont été très très préjudiciables
01:13:08 et qui ont sûrement énervé les gens, mais le 49-3 en soi, il ne faut pas oublier que
01:13:15 lors de son premier quinquennat, Emmanuel Macron voulait faire toute une autre réforme
01:13:19 et en disant que jouer sur la mesure d'âge était ridicule, c'était la réforme à
01:13:24 points voulue par la CFDT et on s'est aperçu que transformer 42 régimes en un seul régime
01:13:30 posait beaucoup de problèmes, il y avait beaucoup de gens lésés et d'ailleurs cette
01:13:35 loi est passée, bien qu'ayant une majorité, est passée par un 49-3 et le Covid est arrivé
01:13:41 et comme par extraordinaire, on l'a mis dans un tiroir et on n'en a plus parlé.
01:13:44 Et là après Emmanuel Macron a dit pendant la campagne, parce que ça a été la seule
01:13:48 mesure qu'il a bien voulu annoncer, que ça serait la retraite à 65 ans.
01:13:52 Mais qui a bougé face à des syndicats qui eux étaient un bloc de volonté négative
01:13:56 en disant on ne touche à rien ? Dans le fond c'est le gouvernement, parce qu'on était
01:13:59 à 65 ans, on est passé à 64 ans, c'était déjà une ouverture.
01:14:03 Alors M. Chabanier ? Non mais ce n'est pas vrai que les syndicats
01:14:05 ne voulaient rien, il y a plusieurs syndicats qui souhaitent une réforme des retraites
01:14:09 parce que comme vous l'avez très bien dit, on a un système aujourd'hui qui est tout
01:14:12 sauf juste, de toute façon quand on a 42 régimes, par définition ça ne peut pas
01:14:16 être juste.
01:14:17 Et ce n'est pas simplement… La réforme universelle par points a été souhaitée
01:14:21 par la CFDT, par nous, vous l'avez dit clairement.
01:14:24 Il y a eu un problème, une grosse erreur sur la réforme à points, c'est quand Edouard
01:14:29 Philippe a introduit l'âge pivot, et à la limite ce n'est même pas l'âge pivot
01:14:33 en soi, c'est que l'âge pivot entraînait une décote qui était pérenne, c'est-à-dire
01:14:38 il vous manquait deux ans, vous preniez une décote pendant 25 ans si vous viviez 25 ans.
01:14:42 C'est là l'erreur.
01:14:43 Mais jusque à l'introduction de l'âge pivot, cette réforme par points, elle pouvait
01:14:47 avoir l'aval de trois organisations syndicales réformistes et il n'y aurait pas eu ce
01:14:51 qu'il y a eu aujourd'hui.
01:14:52 L'idée c'était que si on travaillait plus longtemps, on avait une retraite plus
01:14:57 forte, si on travaillait moins, c'était une retraite plus faible.
01:14:59 C'est exactement ce qui se passe en ce moment en Allemagne, où les retraites sont bien
01:15:03 moins bonnes qu'en France.
01:15:05 Alors la retraite est à 65 ans, mais la moyenne d'âge de départ c'est 63 ans et 3 mois,
01:15:09 même d'ailleurs aujourd'hui en moyenne en France, c'est 63 ans et 3 mois, mais c'est
01:15:13 vrai que c'est avec une retraite qui a une décote.
01:15:16 Et on voit beaucoup en Allemagne de personnes qui sont sape tués à Géneres, voire au-delà,
01:15:21 qui font des petits boulots, alors ce n'est pas ce qu'on souhaite pour la France, mais
01:15:24 on voit que c'est très difficile et que de toute façon c'est injuste parce que chaque
01:15:29 cas, chaque personne est un cas particulier au fond.
01:15:32 Parce que soit parce qu'il a une santé défaillante, parce qu'il n'est pas l'égal de l'autre,
01:15:35 et c'est très très compliqué.
01:15:37 Allez, 18h30, on fait le rappel des titres de l'actualité avec Mathieu Deveze.
01:15:41 Près de 14 ans après le crash du vol Rio-Paris, Airbus et Air France ont été relaxés.
01:15:52 Si des fautes ont été commises, aucun lien de causalité certain avec l'accident n'a
01:15:57 pu être démontré.
01:15:58 Le tribunal correctionnel de Paris reconnaît cependant leur responsabilité civile.
01:16:02 Airbus et Air France étaient poursuivis pour homicides involontaires.
01:16:05 Après le crash en 2009 du vol Rio-Paris, un crash dans lequel 228 personnes sont décédées.
01:16:10 L'incendie qui a parcouru environ 1000 hectares dans les Pyrénées-Orientales a été maîtrisé.
01:16:15 Il n'est en revanche toujours pas éteint.
01:16:17 Selon Gérald Darmanin, il faudra encore de nombreuses heures de travail des sapeurs-pompiers
01:16:21 pour éviter tout risque de propagation.
01:16:23 Le ministre de l'Intérieur qui s'est rendu sur place ce matin déplore une saison
01:16:27 des feux précoces et appelle à la prudence.
01:16:29 Un homme a été poignardé à Brest après avoir voulu faire cesser un rodéo urbain.
01:16:34 Les faits se sont produits hier en fin d'après-midi, rute Francis Garnier.
01:16:37 La victime, présumée un homme de 30 ans, a été poignardée à trois reprises.
01:16:41 Son pronostic vital n'est pas engagé.
01:16:43 Les forces de l'ordre ont ouvert une enquête pour retrouver l'auteur des coups de couteau.
01:16:47 Merci pour ce rappel des titres de l'actualité.
01:16:49 En un mot, commissaire Lebars, effectivement on a une situation sur les rodéos urbains,
01:16:53 sur le front de la sécurité, qui accentue le déséquilibre.
01:16:55 On a l'impression effectivement que rien ne fonctionne dans notre pays.
01:16:58 C'est-à-dire que quand un événement vient s'additionner à un autre,
01:17:01 on a l'impression qu'on brasse beaucoup de choses et qu'on n'a pas beaucoup de résultats.
01:17:05 Après, moi j'invite aussi tous les élus, les parlementaires notamment,
01:17:08 qui ont la capacité de faire la loi,
01:17:10 de se poser la question de ce qu'il faut nous donner comme outil pour y parvenir.
01:17:13 Le rodéo, on va en parler tous les ans, on va demander que fait la police,
01:17:15 on voit que maintenant ils se permettent de rentrer dans un centre commercial.
01:17:18 Je pense qu'on peut aller plus loin, je l'ai déjà dit sur votre antenne,
01:17:21 il faut peut-être donner la main à l'autorité administrative, au préfet,
01:17:25 pour détruire les véhicules sans attendre le temps judiciaire.
01:17:27 Voilà, parce que les rodéos c'est des véhicules,
01:17:29 et s'il n'y a pas de véhicules, il n'y a pas de rodéo.
01:17:30 Alors peut-être que tout ça est compliqué sur le plan constitutionnel,
01:17:33 mais c'est au législateur aussi de donner les outils aux policiers,
01:17:35 c'est pas aux policiers de répondre à tous les mots de la société.
01:17:37 La police c'est un outil,
01:17:38 le législateur c'est celui qui donne les moyens d'accomplir la mission.
01:17:41 - Commissaire Lebars, merci beaucoup, on fait une petite pause,
01:17:43 on se retrouve dans un instant dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
01:17:46 On revient sur cette prise de parole d'Emmanuel Macron à 20h,
01:17:49 avec des Français qui sont sceptiques, à tout de suite.
01:17:51 18h37, on se retrouve en direct sur Europe 1 et sur CNews.
01:17:58 Les Français, qu'attendent-ils exactement de la déclaration d'Emmanuel Macron ?
01:18:01 Nous leur avons posé la question, écoutez leur réponse.
01:18:04 - C'est du sur place, il ne se passera rien,
01:18:09 de toute façon il est grillé, quoi qu'il fasse maintenant,
01:18:13 les gens ne lui font plus confiance,
01:18:15 ça fait un moment qu'ils ne lui font plus confiance.
01:18:17 - Là, pour moi, il est terminé son quinquennat.
01:18:21 Ses sorties sont même dangereuses,
01:18:22 je pense qu'il ne peut pas se balader dans la rue.
01:18:26 - Je suis assez désespérée, disons pour mes enfants, mes petits-enfants.
01:18:29 Quand j'étais jeune, je pensais que la société allait vers le mieux,
01:18:33 qu'on allait avoir plus d'avantages pour le commun des mortels,
01:18:37 et maintenant ce n'est pas du tout le cas.
01:18:40 - Si ça va au-delà, tu comprends que ton peuple
01:18:44 n'est pas d'accord par rapport à tes réformes,
01:18:46 par rapport aux choses que tu voulais mettre en place,
01:18:49 bah, vous retirez tout simplement.
01:18:51 - Voilà, il faut retirer la réforme.
01:18:53 Mais les Français sont assez durs, Catherine,
01:18:54 ils disent qu'on n'attend rien,
01:18:56 c'est dangereux pour lui de sortir,
01:18:58 parce que, évidemment, à chaque fois qu'il y a un ministre
01:19:00 qui se déplace aujourd'hui, il se fait huer et conspuer.
01:19:02 Ils sont très, très pessimistes.
01:19:04 - Oui, mais c'est téméraire aussi après une victoire juridique,
01:19:08 parce que c'est quand même une victoire juridique.
01:19:10 Samedi, alors on dit qu'il a fait dans la nuit,
01:19:13 mais non, à 20h, il a promulgué,
01:19:15 puis il faut le temps, il faut au journal officiel pour l'imprimer,
01:19:19 il était à 3h du matin,
01:19:20 il n'était pas à 3h du matin quand il a décidé de le faire.
01:19:23 Donc là, il parle aujourd'hui,
01:19:25 alors certains vont prendre, puisque,
01:19:27 alors à l'Élysée, enfin, des proches disent qu'il va faire
01:19:29 un discours charpenté, équilibré, humble.
01:19:32 Donc on va voir comment l'acteur joue son,
01:19:35 non pas son, mais son rôle ce soir,
01:19:38 sur quel registre, et c'est sûr qu'il ne va pas fanfaronner.
01:19:41 Donc, mais c'est vrai que là, aujourd'hui, pour lui,
01:19:44 pour les syndicats, il y a encore un tour de chauve
01:19:47 qui est le 1er mai, dont tout le monde dit,
01:19:49 Madame Bénet, il faut casser la baraque,
01:19:51 ça va être le déferlement dans les rues,
01:19:54 dit le sage M. Berger,
01:19:56 et puis on va bien voir ce qui se passe,
01:19:57 et puis il y a aussi le 3 mai, savoir si le...
01:20:01 - Le référendum.
01:20:02 - Le référendum, si le Conseil constitutionnel remet le couvert,
01:20:05 et c'est ça qu'attendent aussi les gens dans la rue.
01:20:08 - Sébastien Chenu est avec nous, bonsoir député Rémi Minor.
01:20:11 Qu'est-ce que vous attendez d'Emmanuel Macron, à part rien ?
01:20:14 - Moins que rien, non, mais on n'attend rien,
01:20:16 mais on sera quand même déçus.
01:20:17 Donc c'est un grand classique avec Emmanuel Macron.
01:20:20 Je ne sais pas quels sont les scénaristes
01:20:23 qu'imagine Emmanuel Macron,
01:20:24 mais peut-être qu'il pourrait d'abord présenter des excuses aux Français.
01:20:26 Ce serait une bonne chose que le président fasse amende honorable
01:20:30 pour la façon dont il gère le pays,
01:20:32 la façon dont il parle aux Français,
01:20:34 la façon dont il parle des Français,
01:20:36 la façon dont il déconstruit mécaniquement
01:20:38 ce qu'ont construit par leur travail les Français pendant des années.
01:20:42 Ce serait peut-être un bon début,
01:20:44 mais bien sûr, nous n'y croyons pas,
01:20:46 personne n'attend grand-chose,
01:20:47 vous avez vu, c'était assez unanime,
01:20:48 ce que disaient vos téléspectateurs.
01:20:51 Je crois que les Français se sont fait,
01:20:53 au bout d'un an, depuis la réaction d'Emmanuel Macron,
01:20:56 un deuil de ce qu'ils pouvaient attendre de leur président,
01:20:59 même un moment, même un mot de sincérité,
01:21:03 un mot réconfortant, ils ne l'attendent plus.
01:21:05 - D'accord, mais est-ce qu'il y a vraiment une sécession
01:21:07 entre le président et les concitoyens ?
01:21:09 Est-ce qu'il y a un fossé qui est désormais impranchissable,
01:21:12 à vos yeux, pour l'Assemblée nationale ?
01:21:14 - C'est assez réciproque, Emmanuel Macron n'aime pas les Français,
01:21:16 les Français n'aiment pas Emmanuel Macron.
01:21:18 Voilà, c'est une histoire qui ne marche pas,
01:21:20 qui ne fonctionne pas, entre les Français et Emmanuel Macron.
01:21:23 - Il a été élu deux fois, M. Chouardy ?
01:21:25 - Oui, mais c'est autre chose.
01:21:27 Vous parlez, on parle d'un désamour,
01:21:29 on parle de quelque chose, c'est autre chose,
01:21:31 et on connaît les circonstances dans lesquelles il a été élu,
01:21:34 donc ce n'est pas pour ça qu'il a choisi de prendre un chemin
01:21:37 qui permettait de respecter les Français,
01:21:40 parce que je pense que profondément,
01:21:41 il y a une attitude irrespectueuse du travail,
01:21:45 de ce que sont les Français, de notre histoire,
01:21:48 une désinvolture permanente, regardez,
01:21:51 il remplace le fait de recevoir,
01:21:53 possiblement les syndicats qui ne veulent pas y aller,
01:21:55 par le fait de recevoir le MEDEF.
01:21:57 - Ce sont des partenaires sociaux.
01:21:59 - Oui d'accord, mais vous voyez bien la charge symbolique que ça,
01:22:01 on dit oui, mais il n'a pas signé le décret d'application à 3h du matin,
01:22:05 enfin il est président de la République depuis 6 ans,
01:22:08 il sait très bien la lecture qui va être faite.
01:22:10 - Quand on laisse les syndicats travailler avec le MEDEF,
01:22:14 ils ont quand même signé à babrille quelque chose d'important,
01:22:18 le partage de la valeur dans les petites boîtes,
01:22:21 c'est quand même important.
01:22:22 - La politique c'est un univers codifié, avec des symboles,
01:22:26 or Emmanuel Macron il n'est pas idiot du tout,
01:22:30 il sait manier les symboles,
01:22:31 il a commencé en les maniant très fortement d'ailleurs,
01:22:33 lorsqu'il a été élu la première fois,
01:22:35 donc il est un homme qui sait manier les symboles,
01:22:37 je considère qu'entre la signature du décret d'application,
01:22:40 dont il sait qu'elle sera lue comme étant faite rapidement la nuit,
01:22:43 parce que le journal officiel s'imprime la nuit,
01:22:46 et le fait de recevoir les patrons,
01:22:49 et bien il montre sa désinvolture.
01:22:52 - Et ça vous a surpris ?
01:22:53 - M. Péné, pardon, mais c'est surtout que c'est faux,
01:22:57 c'est-à-dire qu'il ne pouvait pas promulguer la loi,
01:23:00 c'est-à-dire la signature de la loi,
01:23:02 avant la notification de la décision du Conseil constitutionnel.
01:23:04 - Mais pourquoi ?
01:23:05 - Il a attendu la notification de la décision du Conseil constitutionnel
01:23:08 pour signer, et ensuite après,
01:23:10 il a fait l'application officielle, et il a eu cinq jours.
01:23:12 - Mais là, on se dit "ah bon, là, on tourne en rond" ?
01:23:15 - Emmanuel Macron utilise des symboles,
01:23:17 il les utilise, et il les utilise à dessin.
01:23:21 - Alors moi, j'aimerais juste qu'on écoute Emmanuel Macron,
01:23:22 et je vais vous demander, Catherine Ney,
01:23:24 si vous connaissez la psychologie d'Emmanuel Macron,
01:23:26 parce qu'on nous dit "il va être humble ce soir".
01:23:29 Si on écoute ce qu'il disait, là,
01:23:31 vendredi, quand il a visité le chantier de Notre-Dame,
01:23:33 on se dit qu'à priori, il n'est pas tout à fait sur ce registre.
01:23:36 Écoutez bien, tendez l'oreille,
01:23:37 il visite casque sur la tête le chantier de Notre-Dame,
01:23:40 et il s'adresse aux équipes qui reconstruisent la cathédrale.
01:23:43 - Le cap qu'on avait ouvert était un peu...
01:23:48 Je connais, j'ai entendu, il y a quatre ans,
01:23:50 quand on a dit "il faut le faire en cinq ans",
01:23:51 mais c'est quand on fixe un cap avec une ambition
01:23:53 qu'on fait bouger l'impossible,
01:23:56 et vous êtes tous en train de le faire.
01:23:57 Je dis "en train" parce que je touche...
01:24:00 Il faut qu'on y arrive, l'année est devant nous,
01:24:03 et ce ne sera pas plus simple, mais elle sera décisive.
01:24:05 Ne rien lâcher, c'est ma devise.
01:24:07 On est loin de la compression, là.
01:24:09 - C'est vrai que là, j'ai trouvé qu'il n'y aurait pas...
01:24:12 qu'il aurait pu être autrement,
01:24:14 parce que le travail qu'ont fait les artisans...
01:24:17 Il y avait un reportage sur le journal sur la 2
01:24:21 qui donnait une fierté d'être français,
01:24:24 de voir le travail qui est encore possible,
01:24:25 avec ces gens de métier qui sont si avisés,
01:24:29 qui font des choses qui se faisaient il y a des siècles,
01:24:31 qui ont travaillé la pierre, les matériaux.
01:24:34 C'est quelque chose de merveilleux.
01:24:36 Il aurait pu dire "écoutez, il y a trois ans, on pleurait tous,
01:24:38 et l'année prochaine, on pourra se réconcilier, merci à vous".
01:24:42 - Là, il ne dit rien, là, c'est sa devise.
01:24:43 - Mais là, il parle de lui.
01:24:45 - Il parle de lui, comme toujours.
01:24:46 - C'est une réaction égotiste,
01:24:50 et c'est là qui peut-être fait que les Français attendent.
01:24:54 Alors, on va voir ce soir s'il est plus humble.
01:24:57 C'est ça qui choque les Français,
01:24:59 parce qu'on se dit...
01:25:01 Chirac, à sa place, il a dit "je suis un peu plus humble".
01:25:04 Là, s'il l'aurait fait, il aurait eu un élan du cœur, quelque chose.
01:25:07 Ça, il ne sait pas faire.
01:25:08 Et c'est pour ça qu'il s'est bousé au début par sa jeunesse,
01:25:11 par sa ductilité intellectuelle qui est indéniable.
01:25:14 Mais il manque ce côté spas-tumène de la chair, de la tendresse.
01:25:20 Voilà, ça, il ne sait pas faire, ça, c'est vrai.
01:25:22 - Éric Revel ?
01:25:23 - Avec tous les voyages que le président Macron a fait en France,
01:25:26 on peut dire qu'il connaît la géographie du pays maintenant,
01:25:28 mais il ne connaît toujours pas les Français.
01:25:29 Ça, ça me frappe.
01:25:30 Je rejoins tout à fait ce que dit Catherine Ney, si vous le permettez.
01:25:34 Et je voudrais juste dire quelque chose que tout à l'heure,
01:25:36 j'entendais Gaspard Ganser, qui est donc conseiller François Hollande,
01:25:39 nous expliquer que d'après lui,
01:25:41 le président devait mettre un genou à terre avec sincérité.
01:25:44 Vous avez parlé de "mea culpa", mais pardonnez-moi,
01:25:46 la génuflexion n'est pas dans le lexique présidentiel.
01:25:49 Justement, justement, vous imaginez Emmanuel Macron dire "je me suis trompé,
01:25:54 j'ai failli sur tel ou tel sujet", mais je ne vois pas pourquoi il le ferait.
01:25:59 D'autant plus qu'on réécoutait avec beaucoup d'intérêt
01:26:02 cette sortie présidentielle sur le chantier de Notre-Dame,
01:26:06 où il est prêt à tout, sauf à la génuflexion précisément.
01:26:10 Dans un lieu où il pourrait être adhérent.
01:26:11 Exactement, c'est pour ça que je parlais de génuflexion.
01:26:14 Donc, constat d'échec à priori.
01:26:18 Il faut bien dire aussi que si t'es moins président de la République,
01:26:21 qui sait quelquefois qu'il a fait "mea culpa",
01:26:23 bon, quelquefois, quand il est dans une erreur,
01:26:25 comme par exemple François Mitterrand, quand sur l'école libre,
01:26:29 il a vu que devant les manifs, il fallait céder,
01:26:32 il ne s'est pas excusé, il a voté en touche,
01:26:34 il a trouvé un moyen d'une espèce d'entourloupe formidable.
01:26:38 Il a quand même reculé, Jacques Chirac sur le CPE a reculé.
01:26:40 Ils avaient des mots vis-à-vis des Français qui n'étaient pas blessants.
01:26:44 Le problème d'Emmanuel Macron, c'est qu'en plus, il ne parle que de lui.
01:26:47 Ça, on le voit, il n'aime que lui, on le comprend.
01:26:50 Il a même du mal à supporter un Premier ministre qui soit un vrai Premier ministre.
01:26:53 En fait, Emmanuel Macron, il n'apprécie que les directeurs de cabinet.
01:26:56 Quand il nomme Edouard Philippe, puis Jean Castex, puis Elisabeth Borne,
01:26:58 c'est d'ailleurs de pire en pire, il nomme des techniciens qui sont des directeurs de cabinet.
01:27:02 Et surtout pas des politiques qui peuvent avoir une pensée.
01:27:08 Donc voilà, il n'est amoureux que de lui, de son image, etc.
01:27:11 Mais on n'attend pas à la limite, on ne va pas psychanalyser le président de la République.
01:27:15 Ce qu'on attend, c'est des gestes, des actes qui permettent de répondre
01:27:18 au quotidien difficile des Français.
01:27:20 Et il faut apaiser le pays parce qu'on a eu des images de violence
01:27:23 au cours des dernières semaines qui ont attaché les cortèges,
01:27:26 mais qui impactent aussi directement les Français.
01:27:29 On a posé la question à nos téléspectateurs et auditeurs,
01:27:31 est-ce que vous pensez que cette allocation peut éteindre la colère ?
01:27:34 94% d'entre eux, sur le compte Twitter de CNews, disent non.
01:27:38 C'est-à-dire que le fossé, on ne voit pas comment il peut le combler,
01:27:43 Louis Dragnel, en réalité.
01:27:44 Parce que l'apaisement, c'est ce dont les Français ont besoin aujourd'hui.
01:27:48 Pour apaiser les choses, il faut des actes,
01:27:50 il faut marquer de manière très concrète, très opérationnelle,
01:27:53 le fait qu'on a cette intention, cette volonté de faire baisser la tension.
01:27:57 Et effectivement, si Emmanuel Macron n'a pas l'intention
01:28:00 au moins d'expliquer ce qui lui paraissait bon
01:28:05 et qui finalement s'est heurté à la réalité d'une insatisfaction des Français,
01:28:09 si au moins il n'acte pas ça, s'il ne le dit pas,
01:28:12 forcément, en fait, non, ça ne va pas apaiser les choses.
01:28:14 Parce qu'en plus, on sait, et c'est ce que disent plusieurs conseillers
01:28:17 d'Emmanuel Macron en privé, c'est qu'en fait,
01:28:20 il y a cette forme de pari du pourrissement,
01:28:23 d'attente jusqu'à l'été.
01:28:24 Et donc, c'est vrai que ça, les Français le voient,
01:28:26 ils voient bien qu'il n'y a rien qui bouge.
01:28:27 Et ce qui est terrible, là, je trouve, pour Emmanuel Macron,
01:28:30 mais qui pourrait concerner n'importe quel autre président,
01:28:32 c'est qu'en fait, il y a cette grande déception des Français
01:28:35 et surtout, il y a un problème politique de gouvernance.
01:28:38 C'est-à-dire qu'il n'a toujours pas de majorité absolue.
01:28:40 Je ne vois pas comment il peut en avoir demain.
01:28:41 Donc, en fait, il n'y aura pas d'avant et d'après cette déclaration,
01:28:45 sauf si, alors, je ne sais pas, peut-être qu'Emmanuel Macron a un coup de génie
01:28:49 ou un éclair d'une espèce de révélation
01:28:52 et trouve la martingale.
01:28:54 Mais ce qui est difficile, c'est que vous avez deux...
01:28:56 Enfin, il y a au moins deux problèmes en même temps.
01:28:59 Il y a les Français et le fait que le pays ne peut pas avancer.
01:29:03 Et ça, il faut qu'il, évidemment, qu'il règle le sujet.
01:29:05 - Il est bloqué aussi dans des images de violence, Sébastien Chenu.
01:29:08 - Mais il y a apaiser et agir.
01:29:09 Enfin, je veux dire, il y a besoin des deux.
01:29:12 Apaiser, évidemment, mais enfin, l'état du pays,
01:29:14 c'est le résultat de sa politique.
01:29:17 Moi, je condamne toutes les violences.
01:29:18 Je trouve ça lamentable, y compris les concerts de casserole
01:29:21 complètement débiles.
01:29:22 - À 20 ans, vous ne vous direz pas...
01:29:23 - Vous me direz, c'est mieux de taper sur une casserole
01:29:25 que sur sa femme, concernant la France insoumise.
01:29:28 Mais agir quand on entend...
01:29:31 - Ce qui n'empêche pas...
01:29:32 - Oui, qu'est-ce que vous dites ?
01:29:32 L'un n'empêche pas l'autre.
01:29:33 C'est probablement pour certains,
01:29:34 mais c'est en tous les cas du même registre.
01:29:39 C'est-à-dire lamentable.
01:29:41 Agir quand on entend la Première ministre dire
01:29:43 "on va ralentir le rythme de l'activité parlementaire".
01:29:46 Mais excusez-moi, mais les problèmes des Français
01:29:48 ne sont pas en train de ralentir.
01:29:50 Enfin, les problèmes d'inflation que subissent les Français,
01:29:52 moi j'étais en la circonscription aujourd'hui,
01:29:54 ce week-end, etc.
01:29:55 Je peux vous dire qu'à Douchy-les-Mines,
01:29:57 les gens, ils vous parlent de ce qu'ils consomment
01:29:59 et du prix, et ils attendent des gestes forts
01:30:01 parce qu'ils voient aussi que partout en Europe,
01:30:02 il se passe des choses.
01:30:04 Au Portugal, en Espagne, en Allemagne,
01:30:06 il se passe des choses sur la baisse de la TVA, par exemple.
01:30:09 Ce que nous proposons avec Marine Le Pen.
01:30:11 Et là, on nous dit, la Première ministre nous dit
01:30:12 "on va ralentir".
01:30:14 Alors ça fera peut-être moins de dégâts pour le dérèglement.
01:30:16 Ralentir, chez Emmanuel Macron,
01:30:17 ça peut peut-être permettre de faire moins de dégâts.
01:30:19 Ça, c'est peut-être une grande annonce ce soir d'Emmanuel Macron,
01:30:22 justement, d'annoncer des grandes réformes
01:30:23 pour lutter contre l'inflation qui est galopante depuis des mois.
01:30:26 Et vous avez tout à fait raison sur la vie chère,
01:30:27 mais aussi sur la sécurité.
01:30:28 On l'a vu tout à l'heure avec les rôdeux urbains.
01:30:30 Ça, ça pourrait être des grandes annonces pour l'après.
01:30:32 Puisque maintenant, la réforme des retraites,
01:30:33 il faut la mettre de côté.
01:30:34 Enfin, la mettre de côté, il faut mettre de côté,
01:30:35 justement, ce débat.
01:30:37 À aucun moment, Emmanuel Macron va reculer.
01:30:39 Ce serait de la double peine.
01:30:40 Ce serait reconnaître la faillite de l'État.
01:30:41 Et ensuite, ce serait perdre son socle militant
01:30:44 qui œuvre encore aujourd'hui, jour après jour, à le soutenir.
01:30:47 - Oui, qui lèse à peu près 20% de l'électorat.
01:30:49 Catherine Ney.
01:30:50 - En 2010, la loi a été votée de passer de 60 à 62 ans
01:30:55 avec des syndicats ligués pour dire non.
01:30:58 Il y avait quand même eu 14 manifestations dans le pays.
01:31:01 Les raffineries bloquées pendant 17 jours.
01:31:04 Et quand la loi a été votée,
01:31:05 Mme Aubry demandait qu'elle ne soit pas promulguée.
01:31:07 Voyez ?
01:31:08 Et Bernard Thibault n'est plus jamais allé à l'Élysée
01:31:10 pour se venger de l'audace de Nicolas Sarkozy.
01:31:13 C'est ça.
01:31:14 Donc c'est très compliqué de faire.
01:31:16 Et Ségolène Royal disait si nous revenons au pays,
01:31:19 au pouvoir, ce qui est arrivé avec François Hollande,
01:31:21 nous reviendrons sur 60 ans.
01:31:22 Bien sûr que non.
01:31:23 Et moi, je peux vous dire que dans quatre ans,
01:31:25 ceux qui succéderont à Emmanuel Macron,
01:31:28 quelles que soient leurs tendances,
01:31:29 n'y toucheront pas à 64 ans.
01:31:31 Ils ne reviendront pas en arrière.
01:31:32 - Alors, alors...
01:31:34 - Sébastien Chenu.
01:31:35 - Vous vous trompez Catherine Ney.
01:31:37 Effectivement, vous avez raison sur un point.
01:31:39 Ceux qui sont dans le même socle idéologique
01:31:41 ne reviendront pas.
01:31:42 Au contraire, ils aggraveront
01:31:43 parce qu'ils seront dans la même philosophie néolibérale
01:31:46 et ils passeront à 65, 66, 67 ans.
01:31:48 Mais ceux qui ne sont pas sur le même socle idéologique,
01:31:51 et j'ai la faiblesse de penser qu'avec Marine Le Pen,
01:31:53 nous ne partageons pas la même vision de la société
01:31:55 qu'Emmanuel Macron,
01:31:55 eh bien, feront autrement.
01:31:57 Remettront ce débat qui n'est pas fini.
01:32:00 C'est là où je ne suis pas d'accord avec vous,
01:32:00 mais le débat, il n'est pas fini chez les Français.
01:32:03 Les Français n'ont pas enterré ce débat
01:32:05 sur la réforme des retraites.
01:32:06 Ils en souffrent, ils ne sont pas d'accord.
01:32:08 Et puis surtout, on va s'apercevoir que beaucoup de gens
01:32:10 n'iront pas jusqu'à 64 ans.
01:32:12 Vous n'imaginez pas le nombre de nos concitoyens
01:32:14 que j'ai rencontrés, qui travaillent dans des EHPAD,
01:32:16 qui travaillent à la chaîne, etc.,
01:32:18 qui m'ont dit "mais de toute façon,
01:32:19 je n'irai pas jusqu'à 64 ans.
01:32:21 Je n'y arriverai pas, je n'irai pas".
01:32:24 Donc, on voit bien qu'il y aura aussi
01:32:25 dans la société des choses qui se passeront,
01:32:27 qui nous obligeront à rouvrir ce débat, et tant mieux.
01:32:30 Oui, mais ça, c'est revoir la loi du travail
01:32:32 et dire que dans ça, il y a encore beaucoup de choses à faire.
01:32:35 Parce qu'évidemment, on n'est pas égal à 64 ans,
01:32:38 selon le travail qu'on a fait.
01:32:40 Mais ça, c'est une loi sur le travail,
01:32:41 sur les conditions du senior,
01:32:43 qui devait être...
01:32:46 que le patronat est prêt à regarder de plus près.
01:32:49 - Et qui est déjà négociée avec les syndicats.
01:32:50 Éric Crevel.
01:32:51 - Pardonnez-moi,
01:32:52 je vous entends dénoncer ce que vous appelez
01:32:54 le néolibéralisme, très bien,
01:32:56 mais il y a encore quelques années,
01:32:59 vous vous souvenez du programme économique du Front National,
01:33:01 avant qu'il soit Rassemblement national,
01:33:03 il était très néolibéral, ce programme économique.
01:33:07 - C'est le Front National de Jean-Marie Le Pen,
01:33:09 dans les années 80.
01:33:10 - Non, mais très bien.
01:33:11 Non, ce que je veux dire, c'est que parfois,
01:33:12 le Rassemblement national, il varie quand même,
01:33:15 sur certaines thématiques économiques.
01:33:16 - Non, non, je crois que...
01:33:17 Non, non, on croit à la même chose,
01:33:18 c'est-à-dire, on croit à la place d'un État
01:33:20 qui soit fort, qui soit stratège, qui soit régulateur.
01:33:23 Or, avec Emmanuel Macron, cet État régulateur,
01:33:25 stratège, il a reculé.
01:33:27 Et grosso modo, il a reculé depuis qu'on a un certain nombre
01:33:29 de présidents de la République qui se sont soumis à une...
01:33:31 - Est-ce que vous pensez réellement que dans 4 ans,
01:33:34 une retraite à 60 ans serait finançable en l'État
01:33:38 et que la situation budgétaire des pays ne serait pas
01:33:41 suffisamment attravaillée pour ne pas faire autrement ?
01:33:43 - On serait le seul pays en Europe.
01:33:44 - Mais d'ailleurs, c'est plus un problème de recettes
01:33:46 que de dépenses, la réforme des retraites.
01:33:48 C'est plus un problème de recettes, c'est-à-dire
01:33:50 faire naître d'autres politiques sur lesquelles...
01:33:52 - Et donc, vous voulez augmenter les cotisations ?
01:33:53 - Non, non, d'autres politiques sur lesquelles
01:33:54 on n'a pas agi depuis des années.
01:33:55 Quand on a parlé de politique nataliste,
01:33:57 il y a des pays qui agissent sur des politiques natalistes.
01:33:59 Ce n'est pas un gros mot d'essayer de faire en sorte
01:34:01 que son peuple se renouvelle et qu'il y ait des générations
01:34:04 qui rentrent accueillir le marché du travail.
01:34:06 - Mais vous savez, le temps que ça trouve d'avoir une politique nataliste
01:34:07 c'est d'avoir des gens qui travaillent et ensuite
01:34:08 qui partent à la retraite, c'est des décennies.
01:34:10 - Mais encore faut-il un moment s'en saisir
01:34:12 et ne pas faire l'inverse.
01:34:13 Or, je note qu'avec François Hollande et Emmanuel Macron,
01:34:16 on a reculé sur ça.
01:34:17 - Oui, oui, on a mis toutes nos natalités en bas depuis 1948.
01:34:20 - Si c'est pour faire la même chose que les autres,
01:34:22 moi, je n'ai pas envie de me battre.
01:34:23 - Non, mais je comprends, vous m'entendez.
01:34:24 - On ne se fait pas pailler pour faire la même chose que les autres.
01:34:26 - C'est que ce soit faisable, c'est que ce soit soutenable.
01:34:29 - Mais c'est faisable.
01:34:30 Mais c'est soutenable, mais c'est faisable.
01:34:31 Et d'ailleurs, je crois qu'on l'a suffisamment démontré
01:34:33 durant tous les débats sur les retraites.
01:34:34 Le problème des recettes, il est largement,
01:34:36 cette réforme de la retraite, elle est largement finançable.
01:34:38 Tout à fait.
01:34:39 - Alors, Catherine Ley, le dernier mot.
01:34:41 Emmanuel Macron, ce soir, attendu.
01:34:42 On verra les scores d'audience d'ailleurs, tout simplement,
01:34:45 pour savoir si les Français vont être au rendez-vous.
01:34:48 Est-ce qu'il va y avoir des réactions dans la soirée, dans des villes ?
01:34:52 Est-ce que, voilà, quelles vont être les réactions ?
01:34:55 On ne sait pas.
01:34:56 Et puis, de toute façon, je crois même, avant qu'il ait parlé,
01:34:59 les gens n'attendent rien et sont déçus.
01:35:00 Donc, ils exprimeront forcément leur déception.
01:35:03 - Maître Bovis ?
01:35:04 - Dans cette réforme, il n'y a ni vainquant ni vaincu, à mon avis.
01:35:07 Puisque quand bien même la réforme a été...
01:35:09 - C'est ce que dit Elisabeth Borne, attention.
01:35:10 - Bon, ben, vous voyez, je ne savais même pas.
01:35:15 Non, mais ce qui est vrai, c'est qu'Emmanuel Macron
01:35:17 n'a pas réussi à rassembler pour faire adopter cette réforme.
01:35:20 Donc, c'est un échec sur ce plan-là.
01:35:22 Et les Français ne sont pas contents, a priori,
01:35:24 de ce que dit votre sondage.
01:35:26 Donc, effectivement, il n'y a ni vainqueur ni vaincu.
01:35:28 Dans cette perspective, elle a raison.
01:35:30 - C'est bizarre d'imaginer la politique lorsqu'on dirige l'État
01:35:34 comme un champ dans lequel il y aurait forcément des vainqueurs et des vaincus.
01:35:37 Moi, je n'ai pas envie et je ne fais pas de la politique
01:35:39 pour me dire qu'une partie des gens, y compris lorsqu'ils ne pensent pas comme moi,
01:35:41 sont vaincus si je gagne des élections
01:35:43 ou si je réussis à faire aboutir un projet qui me tient à cœur.
01:35:46 C'est vraiment très différenciant, probablement, chez nous,
01:35:48 ce qui nous anime de ce qui anime les vainqueurs.
01:35:50 - C'est propre d'un moment.
01:35:51 - C'est propre lexique politique.
01:35:52 - Il y a une campagne.
01:35:54 - Il se gagne, il se gagne.
01:35:56 - On ne pense pas que sur la campagne de la République,
01:35:58 il y a des vainqueurs et des vaincus.
01:36:00 - Merci à tous les cinq.
01:36:02 Merci Catherine Ney d'être venue nous voir dans Pönchstein
01:36:04 dans un instant Europe 1, soir sur Europe 1.
01:36:06 Et Christine Kelly sur CNews pour Facein'l'Info.
01:36:08 Bonne soirée sur nos deux antennes. A demain.
01:36:10 ♪ ♪ ♪