• l’année dernière
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 insensibles à la vie des Françaises et des Français.
00:00:02 D'un pouvoir qui soit reclus à l'Elysée, soit à des milliers de
00:00:06 kilomètres.
00:00:07 Le jour où je recevais les syndicats d'EDF qui m'exprimaient leur dépit
00:00:12 face à l'absence de dialogue du gouvernement, le président Macron
00:00:15 était dans un bar de nuit à Kinshasa.
00:00:18 Quel décalage !
00:00:19 Nous regrettons cette méthode qui confond volonté politique et absence
00:00:26 de dialogue social réel et sincère avec les partenaires sociaux.
00:00:31 Une méthode qui laisse place à tant de revirements et d'incohérences.
00:00:37 Ne vous étonnez pas que les Français n'adhèrent pas à votre réforme
00:00:40 puisque le président Macron lui-même, il y a trois ans, la critiquait
00:00:45 avec virulence.
00:00:46 Le président de la République n'a-t-il rien retenu de la crise des
00:00:49 Gilets jaunes ?
00:00:50 Sans respect des Français, des corps intermédiaires, des partenaires
00:00:54 sociaux, rien n'est possible.
00:00:56 Le bras d'honneur, Madame la Première Ministre, n'est pas une méthode
00:01:00 de gouvernement.
00:01:01 Ce que n'importe quel élu local de notre pays sait du devoir d'écoute
00:01:06 ou de respect des Français, le chef de l'État semble ne l'avoir toujours
00:01:11 pas appris.
00:01:12 La crise que nous traversons, c'est le produit de six années de fracturation
00:01:17 de notre pays.
00:01:18 On ne gouverne pas pendant six ans en poussant par stratégie électorale
00:01:25 les électeurs de gauche dans les bras de l'extrême gauche et les
00:01:28 électeurs de droite dans les bras de Marine Le Pen sans que cela n'ait
00:01:32 de conséquence délétère sur l'état du pays.
00:01:36 Une France fracturée, une France radicalisée, une France désabusée,
00:01:43 une France profondément déprimée, une nation en lambeaux.
00:01:47 Dans ce paysage dévasté, LFI et l'ERN ne sont que les jumeaux infernaux
00:01:54 d'Emmanuel Macron, jouant chacun à merveille sa partie de la pièce et
00:01:59 lui donnant la réplique espérée.
00:02:02 Je le dis très sincèrement, l'idée de rassembler dans ce pays les patriotes
00:02:13 de bonne volonté, ceux qui aiment la France et qui veulent la reconstruire
00:02:18 au-delà des clivages, pourrait être un projet pour l'après Macron.
00:02:22 Je fais partie de ceux qui croient que notre pays méritera de retrouver
00:02:27 un jour l'esprit du Conseil national de la résistance qui a su unir de
00:02:33 façon effémaire mais tellement décisive des gens aussi différents
00:02:37 que les communistes et légalistes, les socialistes et les démocrates
00:02:42 chrétiens, mais qui avaient tous en partage d'être républicains.
00:02:47 Ce projet, ceux qui ont signé cette motion de censure ensemble sont
00:02:52 incapables de l'avoir ensemble pour répondre aux défis de notre pays.
00:02:57 Que feriez-vous sur l'immigration?
00:02:59 Vous pensez l'exact contraire les uns et les autres.
00:03:03 Que feriez-vous sur le rétablissement de notre souveraineté
00:03:06 industrielle ou agricole, difficile quand on déteste les pactons et
00:03:12 vilipendes des agriculteurs?
00:03:13 Que feriez-vous pour redresser les finances publiques et les services
00:03:17 publics d'un pays au bord de la faillite?
00:03:20 Que feriez-vous, vous qui avez en commun d'être incapable d'assumer
00:03:24 la moindre réforme?
00:03:26 Pour contester, il suffit d'être virulent.
00:03:29 Pour reconstruire, il faut être responsable, courageux et cohérent.
00:03:34 Vous êtes tous en train de tirer le pays vers le fond sans proposer de
00:03:40 le redresser.
00:03:41 Le seul sujet au fond, c'est le déclin de la France.
00:03:47 Désormais, au 25e rang mondial seulement de richesse par habitant.
00:03:53 Année après année, notre pays s'appauvrit et les Français
00:03:58 s'appauvrissent.
00:03:59 La compétition économique mondiale sans règle qui a tant fait souffrir
00:04:07 notre industrie et désormais nos services et notre agriculture a sa
00:04:11 part de responsabilité.
00:04:13 Elle tire les salaires vers le bas et affaiblit nos entreprises.
00:04:17 Mais le poids de nos prélèvements et nos pesanteurs normatives en sont
00:04:20 aussi la cause.
00:04:21 Dans cette France moins prospère, les Français regardent avec nostalgie
00:04:27 ce qu'était la vie de leurs parents, où le progrès social, l'amélioration
00:04:31 du niveau de vie semblait promis à ceux qui travaillaient.
00:04:35 Ce n'est plus le cas aujourd'hui.
00:04:36 L'effort est mal récompensé et la solidarité trop souvent injustement
00:04:43 distribuée.
00:04:44 Voilà ce qui mine le pays.
00:04:47 La politique d'Emmanuel Macron, résolument mondialiste d'une part,
00:04:51 et utilisant l'argent public à tour de bras pour tenter d'acheter la
00:04:55 paix sociale d'autre part, n'a fait qu'aggraver ce déclin.
00:04:58 Ne trompons pas les Français.
00:05:01 Le redressement demandera du courage et du travail.
00:05:05 Oui, la France a besoin d'unité nationale, mais vous n'en êtes pas le
00:05:16 chemin, vous n'êtes que celui de la facilité.
00:05:19 Le président de la République a entre les mains de nombreux outils
00:05:26 constitutionnels.
00:05:27 Il peut changer de gouvernement, il peut recourir au référendum, il peut
00:05:34 dissoudre.
00:05:35 Soyons clairs, il n'y a aucune offre de notre part, juste une demande,
00:05:43 le voir exercer différemment son mandat.
00:05:46 A lui d'entendre les avertissements, y compris le nôtre, s'il veut aller
00:05:52 au bout de son quinquennat, réformer, oui, fracturer, non.
00:05:57 Je vous remercie, monsieur le président.
00:06:04 La parole est à monsieur le président.
00:06:05 Voilà donc pour ces discours que l'on a entendus en étant en direct
00:06:09 dans punchline sur cenouz.
00:06:10 Bienvenue, si vous ne rejoignez à l'instant.
00:06:12 Charles de Courson a pris la parole, puis l'ordre de la valette pour le
00:06:15 Rassemblement National.
00:06:16 Aurore Berger pour Renaissance, Mathilde Pannot de la France
00:06:18 Insoumise et à l'instant Olivier Marlex, patron des députés Les
00:06:22 Républicains.
00:06:23 Tous dénoncent la méthode employée par Emmanuel Macron, le 49-3,
00:06:28 sauf Aurore Berger, bien entendu.
00:06:30 Et à l'instant, on a entendu Olivier Marlex dire le problème,
00:06:33 ce n'est pas la réforme des retraites, c'est le président de la République.
00:06:37 On sait évidemment, Louis de Ragnel, bonsoir, chef du service politique
00:06:40 d'Europe 1, que la clé de ce vote, ce sont les députés LR, évidemment,
00:06:43 de ce vote, de ces motions de censure qui seront étudiées dans un instant.
00:06:46 Absolument.
00:06:47 En fait, pour que cette motion de censure puisse être adoptée et donc
00:06:50 permettre le renversement du gouvernement, il faudrait qu'au moins
00:06:53 une trentaine de députés Les Républicains votent la motion de censure.
00:06:56 Objectivement, aujourd'hui, en tout cas selon nous, nos informations,
00:07:00 on n'y est absolument pas.
00:07:01 Pour l'instant, on est à 10 à 15 députés LR qui pourraient voter
00:07:05 cette motion de censure.
00:07:06 On aura le résultat définitif ce soir.
00:07:08 Mais donc, a priori, le gouvernement ne sera pas renversé.
00:07:12 En revanche, maintenant, la question qui se pose et qu'Emmanuel
00:07:15 Macron se pose, il enchaîne les rendez-vous matin, midi et soir,
00:07:19 depuis quelques jours.
00:07:20 Il s'est reposé un peu à la lanterne au château de Versailles ce week-end.
00:07:23 Mais la question qui se pose, c'est quelle est maintenant la capacité
00:07:27 d'Emmanuel Macron à gouverner ?
00:07:28 Comment est-ce qu'il fait à l'avenir pour essayer de travailler ?
00:07:32 Vous savez, on parlait de compromis, on parlait de toute cette culture-là.
00:07:35 D'ailleurs, Aurore Berger l'a rappelé.
00:07:37 Mais compte tenu aujourd'hui de l'impact des séquelles, c'est-à-dire
00:07:39 qu'aujourd'hui, même les députés LR qui vont voter cette réforme,
00:07:42 qui vont, enfin, qui voulaient voter cette réforme des retraites,
00:07:45 qui ne vont pas voter la motion de censure,
00:07:48 la plupart d'entre eux sont très en colère contre le gouvernement.
00:07:51 Et il y a des textes à venir...
00:07:52 Et on a entendu Olivier Marlex dire cette colère,
00:07:54 alors qu'il ne votera pas la motion de censure.
00:07:56 Exactement, alors il dit "nous on ne fait pas partie",
00:07:57 et Olivier Marlex, c'était très intéressant, il dit
00:07:58 "nous on ne fait pas partie de cette classe politique qui veut tout cramer".
00:08:01 Donc là, c'est la référence claire à la NUPES, à la France Insoumise.
00:08:05 Et pour autant, il n'est pas tendre du tout avec Emmanuel Macron.
00:08:09 Et il pointe, non pas Élisabeth Borne, non pas Olivier Dussopt,
00:08:12 il nomme le problème pour Olivier Marlex et le président de la République.
00:08:15 Il est 17h08, si vous nous rejoignez en direct à l'instant,
00:08:18 dans Punchline, sur CNews.
00:08:19 Tout à l'heure, nous aurons l'occasion d'écouter Elisabeth Borne.
00:08:21 La Première Ministre va prendre la parole à l'Assemblée Nationale
00:08:24 pour dire, voilà, peut-être donner un tout petit peu d'élan
00:08:28 aux députés qui hésitent encore à ne pas voter cette motion de censure.
00:08:31 Cyril Chabanier, vous êtes avec nous, président de la CFTC.
00:08:34 Les syndicats, évidemment, sont toujours vent debout, cette réforme,
00:08:37 mais là, on est pratiquement au point final.
00:08:39 Une fois que les motions de censure seront votées et rejetées, ou pas,
00:08:43 ça sera terminé pour vous, les syndicats ?
00:08:45 Non, ça ne sera pas terminé, puisque nous avons demandé
00:08:49 et nous continuons à demander au président de la République,
00:08:51 même si cette loi est promulguée aujourd'hui avec un rejet de la motion de censure,
00:08:57 de ne pas promulguer la loi.
00:08:59 Ça a déjà été fait et on appelle vraiment,
00:09:02 et on l'a vu avec ce week-end, tous les mouvements,
00:09:04 y compris parfois un peu de violence,
00:09:07 on demande vraiment que cette loi ne soit pas promulguée
00:09:09 parce qu'on va avoir une explosion sociale dans notre pays.
00:09:12 Donc on l'appelle à revenir à la raison.
00:09:14 Il n'y a que lui qui peut décider, parce qu'on sait que cette loi
00:09:17 et cette réforme des retraites, c'est lui qui l'a souhaitée.
00:09:20 Et je crois que ça saurait sortir par le haut de ne pas la promulguer.
00:09:22 Marc Twaty, un tout petit mot, vous êtes économiste, bonsoir.
00:09:25 Bonsoir.
00:09:26 Je dirais que c'est vrai que j'ai envie de dire quel gâchis quand même,
00:09:28 parce que je me souviens ici même, au tout début du mouvement,
00:09:31 on avait dit qu'il fallait peut-être éviter,
00:09:33 il fallait essayer de dialoguer davantage.
00:09:35 Et on nous dit, enfin les dirigeants actuels,
00:09:37 ils nous disent "non mais ne vous inquiétez pas, ça ne va pas durer longtemps",
00:09:38 un peu comme les Migilets jaunes, etc.
00:09:40 On voit où on en est aujourd'hui.
00:09:41 Moi ce qui m'inquiète, c'est que d'un point de vue social et sociétal,
00:09:43 c'est quand même en train de déraper.
00:09:44 On voit les images qui circulent en boucle ici en France,
00:09:47 mais également à l'international.
00:09:49 Donc quoi qu'il arrive, j'ai envie de dire,
00:09:51 quelle que soit l'issue de ce vote ou pas,
00:09:53 on a quand même la crédibilité, je dirais,
00:09:55 de moderniser l'économie française, d'aller de l'avant,
00:09:57 d'avoir un projet d'avenir qui est quand même mis en cause.
00:10:00 Et ça, c'est quand même dangereux pour la suite
00:10:02 et donc pour notre économie au sens large.
00:10:04 Comment va-t-on moderniser notre économie ?
00:10:06 Comment va-t-on réussir à générer une croissance forte ?
00:10:08 Moi, je m'attends à ce que, justement, au premier trimestre 2020-2023,
00:10:11 avec toutes ces manifestations, toutes ces grèves,
00:10:13 toutes ces émeutes, etc.,
00:10:14 on risque d'avoir un PIB à zéro, voire en légère baisse.
00:10:17 Donc c'est quand même pas bon tout ça derrière.
00:10:18 Il y a des entreprises qui vont souffrir,
00:10:19 du chômage qui va augmenter.
00:10:21 Donc on va payer une facture, malheureusement, assez costaude.
00:10:23 Et une inflation qui va continuer à monter jusqu'à juin, à reddit.
00:10:26 Elle reste là.
00:10:27 Au mois de mars, il peut y avoir une petite baisse
00:10:29 sur le glissement annuel, si vous voulez, de l'inflation,
00:10:30 mais sinon les prix vont continuer d'augmenter, bien entendu.
00:10:32 Donc là aussi, ça va aggraver ce malaise.
00:10:35 Je vous passe la parole dans un instant, cher Éric Revelle.
00:10:37 On va partir juste à l'Assemblée, rejoindre Élodie Huchard.
00:10:39 Bonsoir, Élodie.
00:10:40 On a les présidents de groupe qui continuent de s'exprimer.
00:10:44 Il y a eu des temps forts, il y a eu des punchlines
00:10:46 dans ceux qui ont pris la parole.
00:10:48 Allez-y, racontez-nous un peu.
00:10:50 Oui, exactement, Laurence.
00:10:53 Et d'ailleurs, les premiers à avoir pris la parole
00:10:55 sont Charles de Courson et Laure Lavalette
00:10:57 pour le groupe Yacht et pour le groupe Rassemblement national.
00:10:59 Ils ont tenté de justifier justement Charles de Courson
00:11:02 qui expliquait que cette motion de censure
00:11:04 signée par plusieurs groupes n'était pas un programme commun,
00:11:07 mais le dernier moyen de rejeter ce texte,
00:11:09 ce à quoi Aurore Berger, qui avait à l'origine
00:11:11 50 minutes de temps de parole, mais n'en a utilisé que 20,
00:11:14 leur a dit ceci.
00:11:15 Si de facto, une motion de censure est bien un programme commun,
00:11:18 allez dire aux Français qu'elle sera votre gouvernement.
00:11:20 Alors, elle propose Charles de Courson, Premier ministre,
00:11:22 Marine Le Pen à Bercy, Mathilde Panot à l'intérieur
00:11:25 ou encore Aurélien Pradié, ministre en charge des relations
00:11:28 avec le Parlement. Et puis à l'instant,
00:11:30 c'est Olivier Marlex, le président des Républicains,
00:11:32 qui a pris la parole.
00:11:34 Alors, d'un côté, il explique qu'ils ne voteront pas
00:11:36 la motion de censure. Il ne veut pas s'associer,
00:11:38 dit-il, à ces noces barbares entre ceux qui veulent le chaos
00:11:41 et ceux qui veulent profiter du chaos.
00:11:43 Et dans le même temps, il explique que cette situation,
00:11:46 celui qui en est responsable, c'est Emmanuel Macron
00:11:48 et la façon qu'il a eu de diriger le pays depuis six ans.
00:11:51 On voit bien que du côté de la droite,
00:11:52 on est un peu sur une ligne de crête.
00:11:54 On ne veut pas voter la motion de censure,
00:11:56 mais on ne veut pas non plus donner un blanc-sang au gouvernement.
00:11:59 OK, merci beaucoup, Élodie Huchard,
00:12:01 en direct depuis l'Assemblée nationale.
00:12:02 On suivra dans un instant le discours d'Elisabeth Borne,
00:12:04 bien sûr, la première ministre.
00:12:05 Éric Revelle, évidemment, il y a eu des mouvements
00:12:08 de blocage aujourd'hui un peu partout, sur les routes,
00:12:11 dépôts de carburant sont bloqués.
00:12:14 La colère est là. Elle va continuer à rester.
00:12:17 Oui, M. Cheminier le disait tout à l'heure.
00:12:18 Je pense que, quel que soit l'issue de ce vote,
00:12:21 le gouvernement est quand même dans une impasse.
00:12:24 Alors, il y a deux choses qui peuvent se passer.
00:12:25 Si la motion est rejetée, c'est un, le Conseil constitutionnel.
00:12:29 Est-ce qu'il retoque toute ou partie de cette loi ?
00:12:32 Bon, notamment sur le véhicule législatif, il faut le redire,
00:12:35 utiliser une loi de finances de sécurité sociale rectificative
00:12:40 pour faire passer un texte sur les retraites,
00:12:43 c'est vrai que ça paraît un peu la carpe et le lapin.
00:12:45 Et puis, il y a peut-être aussi, vous l'avez évoqué tout à l'heure,
00:12:48 c'est une piste, alors, quand on parle de l'égo du président,
00:12:51 on a du mal à imaginer qu'il la prendrait,
00:12:53 mais il peut très bien faire ce qu'avait fait Jacques Chirac
00:12:55 avec Dominique de Villepin, c'est-à-dire ne pas promulguer le fameux CPE,
00:13:00 ne pas promulguer cette loi.
00:13:01 Mais la grande différence, on en parlait...
00:13:02 - Je crois qu'elle a été promulguée et annulée.
00:13:05 - On va pas aller décrire les questions,
00:13:06 mais la grande différence, on en parlait tout à l'heure,
00:13:08 c'est que Jacques Chirac était opposé au CPE
00:13:10 et que Dominique de Villepin le portait pour des raisons
00:13:12 qui allaient le conduire, le croyait-il, à la présidentielle.
00:13:16 Et là, non, là, Élisabeth Borne, en bon petit soldat,
00:13:19 soutient cette réforme comme le président de la République qui l'a voulu.
00:13:22 Donc, ça paraît extrêmement complexe,
00:13:24 mais moi, j'ai trouvé Charles de Courson vraiment très bon tout à l'heure
00:13:27 dans l'argumentation qu'il a portée, notamment sur...
00:13:30 - Moi, je suis pas d'accord sur la remise en cause
00:13:32 de la légitimité des élections présidentielles.
00:13:33 - Non, mais ce que j'ai entendu de la part de Charles Amédée de Courson,
00:13:37 c'est de dire qu'en fait, et d'ailleurs, le président de la République
00:13:40 avait dit "ce vote m'engage", puisqu'en fait, il avait pris acte du fait
00:13:43 que les gens n'avaient pas forcément voté pour lui, mais contre Marine Le Pen.
00:13:46 - Mais ils ont voté pour lui, il ne finit jamais, il a voté un Macron dans l'urne.
00:13:49 - Oui, oui, bien sûr, mais je suis d'accord.
00:13:50 - Des garde-bistouilles, mais à un moment, un vote est un fait.
00:13:52 - Je suis d'accord.
00:13:53 Je ne suis pas d'accord avec vous, Laurence,
00:13:55 mais sur ce qu'a dit Charles Amédée de Courson tel que j'ai entendu,
00:13:58 je comprends ce qu'il a voulu dire.
00:14:00 Maintenant, attention quand même, parce que Louis de Reynalds nous expliquait
00:14:04 que normalement à 15, 20 voix près, la motion sera rejetée.
00:14:09 Moi, je dis attention, il y a un autre danger qui peut se profiler,
00:14:12 c'est si cette motion de censure est repoussée,
00:14:14 non pas à 15, 20, 30 voix près, mais à 7 ou 8 voix près,
00:14:18 alors je ne sais pas quelle sera la réaction de la rue et des syndicats.
00:14:22 - Alors, Louis de Reynalds, on va jouer d'abord au petit jeu des pronostics.
00:14:25 Combien de députés LR, après on parlera des...
00:14:28 Juste, on parle des députés LR.
00:14:29 Combien de députés LR peuvent voter cette motion de censure
00:14:33 qui est proposée par Lyott, donc Charles de Courson ?
00:14:36 - Alors théoriquement, quand on compte, on est à...
00:14:38 Honnêtement, moi, je pense qu'il y aura une grosse dizaine,
00:14:40 maximum, on n'atteindra pas les 15.
00:14:43 Aurélien Pradié dit 10 à 15, Pierre-Henri Dumont également,
00:14:46 qui ce matin était, je crois, sur CNews, Aurélien Pradié sur Europe,
00:14:50 qui ont annoncé ça.
00:14:52 Mais voilà, en tout cas, on ne dépasse pas les 15,
00:14:55 ça c'est quasiment sûr.
00:14:57 Mais à la limite, ce n'est pas tant le sujet du moment,
00:14:59 parce que pour le gouvernement, en fait,
00:15:01 de toute façon, le gouvernement, il y a quelque chose qui ne va pas.
00:15:03 On ne peut pas continuer comme ça.
00:15:05 Et le problème, c'est qu'Emmanuel Macron n'a pas non plus une myriade d'options.
00:15:09 Il y a beaucoup de gens qui plaident pour un référendum,
00:15:11 et tout le monde sait que le référendum,
00:15:12 c'est toujours pour ou contre le président de la République.
00:15:15 Donc, on peut déjà quasiment écarter d'emblée cette option.
00:15:18 Emmanuel Macron ne va pas prendre ce risque-là.
00:15:20 Et donc, en fait, la palette de possibilités n'est pas gigantesque.
00:15:23 Il pourrait proposer un gouvernement d'union nationale,
00:15:26 mais le problème, c'est qu'en fait, il garde en souvenir le fait
00:15:28 qu'il l'a déjà proposé, pas exactement comme ça,
00:15:31 mais au lendemain de sa dernière élection présidentielle,
00:15:34 et globalement, ça n'avait pas fonctionné.
00:15:36 Et donc, au gouvernement, il se pose la question,
00:15:38 en fait, il y a deux possibilités.
00:15:40 Soit il ne change rien, ils maintiennent Elisabeth Borne,
00:15:43 ils peuvent faire un petit remaniement,
00:15:44 mais pas du tout pour envoyer un signal aux Français,
00:15:48 mais pour des raisons d'efficacité.
00:15:49 On parle notamment d'un remplacement possible de Franck Riester,
00:15:52 qui est quand même le ministre chargé des Relations avec le Parlement,
00:15:54 qui vient des LR, et dont la mission était justement
00:15:56 de récupérer les votes des LR.
00:15:58 Et enfin, il y a une dernière possibilité,
00:16:00 c'est de gouverner par décret.
00:16:02 - Et ordonnance. - Et ordonnance.
00:16:03 - Donc là, il n'y a plus de travail parlementaire.
00:16:05 - C'est une piste qui est réellement évoquée,
00:16:06 mais la difficulté, c'est que là, pour le coup,
00:16:08 vous brusquez encore plus les parlementaires.
00:16:10 Alors, vous arrivez à faire passer des textes.
00:16:12 - On va revenir à ça, parce que c'est très important,
00:16:13 ce que vous dites, Louis de Reynem,
00:16:15 c'est toujours très intéressant et important.
00:16:17 Mais je demande juste qu'on parle un instant sur le terrain,
00:16:18 rejoindre l'un de nos correspondants, Michael Chahut,
00:16:20 qui se trouve à Verne-sur-Seche, en Ile-et-Vilaine,
00:16:23 auprès d'un dépôt pétrolier qui est bloqué.
00:16:25 C'est bien ça, Michael ?
00:16:26 On parlait des blocages, des manifestations.
00:16:28 Les dépôts pétroliers, ils sont bloqués.
00:16:30 - Oui, un dépôt de carburant qui est bloqué depuis ce matin 5h,
00:16:35 avec des palettes en bois disposées devant l'entrée,
00:16:38 et une cinquantaine, un peu plus peut-être,
00:16:41 de militants, CGT, forces ouvrières.
00:16:43 Depuis ce matin, aucun camion Citerne n'est entré ici,
00:16:47 et de ce fait, évidemment, les stations-service de la région
00:16:51 n'ont pas pu être ravitaillées.
00:16:54 Alors, il y a eu d'abord ce matin,
00:16:56 si on remonte un peu le fil du temps,
00:16:57 une grosse opération sur la rocade de Rennes,
00:17:00 avec un jeu du chat et de la souris
00:17:02 entre une centaine de manifestants et les forces de l'ordre,
00:17:05 qui ont bloqué tour à tour les différentes portes d'entrée
00:17:08 de la ville avant de laisser place en fin de matinée,
00:17:12 donc en revenant ici à ce blocage.
00:17:14 Alors, qu'est-ce qui se dit ici, sur place ?
00:17:16 Évidemment, on regarde ce qui se passe à l'Assemblée,
00:17:19 on suit sur son téléphone les débats,
00:17:21 mais j'ai envie de vous dire que l'on suit cela
00:17:23 avec beaucoup de distance.
00:17:26 Un responsable syndical, forces ouvrières,
00:17:28 me disait tout à l'heure, de toute façon,
00:17:29 on n'espère qu'une seule porte de sortie.
00:17:32 Il n'existe qu'une seule porte de sortie,
00:17:33 c'est une prise de parole du président de la République
00:17:36 et qui met cette réforme des retraites sur stop.
00:17:39 Merci beaucoup, Michael Chahut,
00:17:41 depuis ce dépôt pétrolier de Verne-sur-Seche.
00:17:44 Cyril Chabanier, les blocages vont continuer,
00:17:46 il va y avoir encore des actions, combien de temps,
00:17:49 à partir du moment où le travail législatif sera terminé ?
00:17:52 Les blocages vont continuer,
00:17:55 nous appelons à toute une série à la fois de manifestations,
00:17:58 de grèves reconductibles, de blocages.
00:18:01 Je tiens à préciser tout de suite,
00:18:02 tant qu'il n'y a pas de violence
00:18:04 ou qu'il n'y ait pas de dégradation de biens,
00:18:05 ça c'est important et je le précise,
00:18:09 au moins jusqu'à jeudi,
00:18:10 puisque jeudi nous avons la grande manifestation
00:18:12 intersyndicale qui va se tenir.
00:18:15 Et ensuite, nous allons nous réunir
00:18:17 pour voir comment on peut continuer cette action.
00:18:20 Mais on est plutôt parti sur le fait de continuer
00:18:22 jusqu'à ce que cette loi soit retirée ou pas promulguée
00:18:26 ou pas appliquée avec les décrets d'application.
00:18:29 Il y a plusieurs sortes, mais on veut aller jusqu'au bout
00:18:33 parce que les salariés vont pouvoir suivre
00:18:36 les mots d'ordre des syndicats,
00:18:37 ils vont pouvoir faire grève indéfiniment,
00:18:39 la feuille de paye va être très fine
00:18:42 pour ceux qui font grève depuis des centaines de jours.
00:18:44 C'est pour ça qu'on s'organise,
00:18:45 et votre reportage le montrait très bien.
00:18:48 Nous avons dans cette raffinerie 40 à 50 personnes
00:18:50 et le lendemain c'est aussi 40 personnes
00:18:53 qui sont différentes,
00:18:55 parce qu'on ne peut pas demander à tout le monde
00:18:56 de faire grève et d'avoir ce problème
00:18:58 avec une inflation aujourd'hui qui est galopante
00:19:01 et un problème de pouvoir d'achat.
00:19:03 Mais il y a beaucoup de secteurs
00:19:04 où avec peu de monde on arrive à bloquer
00:19:06 et donc en relayant les personnes,
00:19:08 on arrive à faire ce type d'action sans trop pénaliser,
00:19:12 même si c'est toujours évidemment important, la fiche de paye.
00:19:15 D'accord, donc ça va continuer.
00:19:17 Marc Twaty ?
00:19:18 Alors justement, j'ai fait un petit calcul
00:19:19 par rapport au coût de tous ces mouvements sociaux.
00:19:21 Comment ça a duré ?
00:19:22 On est presque à 10 maintenant, globalement.
00:19:24 Et puis là, ça dure.
00:19:25 Ça devrait coûter, je dirais en dur,
00:19:27 entre 4 et 5 milliards d'euros.
00:19:29 C'est quand même pas rien, bien entendu.
00:19:31 Mais surtout, ce qui m'inquiète aujourd'hui,
00:19:32 c'est les coûts indirects.
00:19:34 Sur la confiance, on voit la Côte de Propriété
00:19:37 du Paysan et du gouvernement qui est en train de s'effondrer.
00:19:39 On aura la semaine prochaine les indicateurs de confiance
00:19:41 des ménages qui, à mon avis, vont encore baisser.
00:19:43 Et donc, ce climat un peu délétère
00:19:45 n'est pas là pour arranger la situation de la consommation.
00:19:47 Donc, ça veut dire qu'il y a beaucoup d'entreprises
00:19:48 qui sont déjà à la limite, je dirais, en termes d'activité
00:19:51 et donc qui peuvent basculer
00:19:53 avec des taux d'intérêt qui ont également augmenté,
00:19:55 avec cette inflation qui est là.
00:19:56 Donc, on a quand même,
00:19:57 bon, je ne parle pas de la crise financière qui rôde,
00:19:59 on en reparlera sur un autre sujet,
00:20:01 mais qui fait que globalement,
00:20:02 on risque d'avoir une vraie situation très difficile
00:20:05 pour l'ensemble des Français avec une activité qui baisse
00:20:08 et peut-être donc une baisse du PIB
00:20:09 sur le premier trimestre 2023.
00:20:12 Et donc, derrière, ça veut dire des entreprises
00:20:13 peut-être qui déposent le bilan ou du chômage technique
00:20:16 et donc une situation qui va être très compliquée
00:20:18 pour l'ensemble des Français.
00:20:20 Donc, c'est vrai que d'en arriver là,
00:20:22 c'est quand même assez incroyable.
00:20:24 De toute façon, en plus, c'est une réforme
00:20:25 qu'il faudra refaire dans quelques années.
00:20:27 Donc, on n'a rien, finalement, on n'a rien gagné,
00:20:30 mais par contre, on a perdu énormément.
00:20:32 Donc, ça qui est assez douloureux, sans parler du climat.
00:20:34 Mais si on retire la réforme, le fond de finance va revenir.
00:20:37 Les gens seront tellement contents
00:20:39 que la consommation va repartir.
00:20:40 Alors, on ne peut être pas.
00:20:41 Allez, il est 17h20,
00:20:42 si vous me rejoignez à l'instant en direct
00:20:44 dans PUNCHLINE sur CNews,
00:20:45 vous le voyez, les groupes,
00:20:48 les présidents des groupes parlementaires
00:20:49 continuent à prendre la parole
00:20:50 à la tribune de l'Assemblée nationale.
00:20:52 On a Boris Vallaud pour le Parti socialiste,
00:20:55 il y aura après M. Marc Angéli pour Horizon.
00:20:57 Il y a un certain nombre de députés
00:20:59 qui vont prendre la parole avant Elisabeth Borne.
00:21:01 Et bien sûr, on suivra le discours
00:21:02 de la première ministre, Elisabeth Borne, dans un instant.
00:21:05 Louis de Ragnel, j'aimerais qu'on fasse un point avec vous
00:21:06 sur les blocages, les manifestations
00:21:08 qui ont eu lieu aujourd'hui, qui ont eu lieu ce week-end.
00:21:10 Est-ce qu'il y a beaucoup de monde,
00:21:11 en réalité, dans les rues ou pas ?
00:21:13 Alors, de manière objective, non.
00:21:14 Ce n'est pas des masses de personnes.
00:21:17 Aujourd'hui, par exemple, il y avait 9000 personnes
00:21:19 qui ont été recensées par les services de renseignement
00:21:22 et ça représentait 44 blocages et 140 actions,
00:21:26 sur tout le territoire.
00:21:27 Donc ce n'est pas énorme.
00:21:29 Et ce qui est intéressant, c'est quand on regarde la sociologie.
00:21:31 Quelles sont les personnes aujourd'hui qui bloquent ?
00:21:33 Donc il y a des syndicats, il y a des personnes...
00:21:35 Là, on a dit Rennes, on voit que c'était à Rennes, je pense.
00:21:37 Voilà, absolument.
00:21:38 Les blocages de route.
00:21:39 Souvent, c'est une trentaine, quarantaine de personnes.
00:21:42 On ne parle pas de dizaines de milliers de personnes.
00:21:44 Et donc le profil, je peux vous les décrire,
00:21:46 puisqu'on a pu consulter une note qui les décrit.
00:21:48 Ce sont des profils ultra-gauches,
00:21:50 des militants syndicaux, des syndicalistes,
00:21:53 avec parfois la présence d'étudiants qui sont signalés.
00:21:56 Et ce qui est intéressant, c'est que cette note explique
00:21:58 que seulement dans trois départements
00:22:01 ont été recensés la présence de gilets jaunes.
00:22:04 Donc ça montre une chose, c'est que pour l'instant,
00:22:06 les actions de blocage sont menées à la fois par les syndicalistes,
00:22:09 il y en a plein des pacifistes, il y en a des moins pacifistes,
00:22:12 de l'ultra-gauche,
00:22:13 mais il n'y a pas encore un engouement populaire.
00:22:15 C'est-à-dire que les Français ne se mobilisent pas,
00:22:17 ne se déploient pas partout dans la rue.
00:22:19 Simplement, là, pour l'instant, c'est juste à ce stade.
00:22:22 On va voir...
00:22:23 Et ce soir, il y a des choses...
00:22:24 Ce soir, il y a 42 appels à manifester
00:22:26 à l'issue du débat sur l'émotion censure.
00:22:30 On verra le résultat ce soir.
00:22:31 Donc 42, ce n'est quand même pas négligeable.
00:22:33 Et ce qui inquiète un peu les services de police,
00:22:36 c'est que ce sont des manifestations souvent un peu hybrides.
00:22:38 On ne sait pas très bien ce qui va se passer.
00:22:40 Et parfois, il suffit d'avoir une quinzaine, une vingtaine de Black Blocs,
00:22:43 de militants de l'ultra-gauche,
00:22:44 pour donner des images désastreuses.
00:22:46 Par exemple, de saccages dans les rues de grandes villes.
00:22:49 Je pense à Nantes, je pense à Rennes, je pense à Grenoble.
00:22:51 Je pense évidemment à Paris, où on a vu des spectacles,
00:22:54 des scènes totalement, vraiment désolantes ces derniers jours.
00:22:58 Et donc voilà, c'est ça qui inquiète les services de police.
00:23:00 Je peux vous dire également que la sécurité aussi
00:23:03 aux abords de l'Elysée a été renforcée.
00:23:05 Il y a à peu près 14 unités de force mobile qui protègent à la fois l'Elysée,
00:23:10 la place Beauvau, l'Assemblée nationale et le Sénat.
00:23:12 Et la place de la Concorde aussi.
00:23:14 Voilà, et donc ce n'est pas très loin effectivement.
00:23:16 Mais 14 unités de force mobile, c'est considérable.
00:23:18 Donc ça montre aussi quand même une vraie peur,
00:23:22 une vraie crainte de la part de l'exécutif.
00:23:24 Monsieur Chavagnier, vous vouliez rajouter quelque chose ?
00:23:26 Juste pour faire une précision, les organisations syndicales
00:23:28 avaient appelé à des rassemblements ce samedi et ce dimanche.
00:23:32 Et ensuite à une grande mobilisation jeudi,
00:23:35 si je mets de côté des secteurs qui font des grèves reconductibles
00:23:39 ou des blocages, comme dans les raffineries.
00:23:41 Donc ce n'est pas illogique que lundi, mardi, mercredi,
00:23:45 il y ait aussi moins de monde,
00:23:46 puisque ce n'est pas l'appel de l'intersyndicale.
00:23:49 D'accord, ok.
00:23:50 Donc on voit ces images de l'Assemblée nationale.
00:23:53 Là, c'est un nouveau député, M. Marc Angéli,
00:23:57 député Horizon, patron du groupe Horizon qui s'exprime.
00:24:00 Ça, c'est le parti d'Edouard Philippe, c'est ça ?
00:24:03 Absolument, d'ailleurs, ça pourrait être intéressant d'écouter.
00:24:05 Oui, on écoutera tout à l'heure.
00:24:07 Ecoutez ce qu'il dit.
00:24:07 Ce qui est intéressant, c'est que vous avez plusieurs partis
00:24:10 au sein de la majorité.
00:24:11 Donc il y a effectivement Renaissance,
00:24:12 le parti présidentiel, il y a le Modem.
00:24:14 Le Modem et Horizon.
00:24:15 Donc Horizon, le parti d'Edouard Philippe.
00:24:17 Et on sait quand même depuis plusieurs jours
00:24:19 que ça se tend un peu avec les troupes d'Edouard Philippe.
00:24:22 Il y a deux députés du groupe d'Edouard Philippe qui,
00:24:24 s'il y avait eu un vote Nord et pas voté,
00:24:26 la réforme des retraites.
00:24:28 Non, alors pas de motion de censure.
00:24:30 Mais ce qui est intéressant, c'est de voir,
00:24:32 c'est pour ça que moi, je serais très curieux de savoir
00:24:34 ce que dit M. Marc Angéli.
00:24:35 Ils font toujours entendre une musique un tout petit peu différente
00:24:38 de ce que dit la majorité.
00:24:39 Mais on l'écoutera tout à l'heure.
00:24:41 Absolument.
00:24:41 Finalement, ça ne sert pas à rien.
00:24:43 Parce que là, on a vu tout à l'heure,
00:24:43 effectivement, les Républicains ne sont pas forcément d'accord.
00:24:46 Mais finalement, ils ne votent pas la motion de censure.
00:24:47 Donc voilà.
00:24:48 Mais ce qui est intéressant, c'est que globalement,
00:24:50 ce que je viens de parler, c'est que moi,
00:24:52 ce qui m'inquiète par rapport à votre question tout à l'heure,
00:24:53 c'est que la suite, à mon avis, va être très compliquée.
00:24:57 Moi, je ne pense pas qu'on puisse garder le gouvernement actuel.
00:25:00 Alors, peut-être qu'il y aura un remaniement.
00:25:01 Est-ce que ce n'était pas aussi le but ?
00:25:04 Non, mais est-ce que ce n'était pas justement le but également,
00:25:07 peut-être, d'Emmanuel Macron, d'avoir malheureusement un fusible,
00:25:09 en l'occurrence, Mme Borne, en disant,
00:25:11 voilà, on a passé la réforme des retraites,
00:25:13 on fait sauter le fusible, on met notre gouvernement,
00:25:15 peut-être avec certaines dettes qui resteront ou...
00:25:17 Jusqu'à aujourd'hui, Marc, on va être...
00:25:20 Parce que là, le même gouvernement, ça va être compliqué.
00:25:22 Moi, je ne pense pas.
00:25:23 Mais on peut remanier et garder la première ministre, mon cher Marc.
00:25:25 Oui, bien sûr.
00:25:26 Elle peut présenter sa démission.
00:25:28 C'est-à-dire que si, effectivement, on a la rue qui continue...
00:25:30 Elle peut présenter sa démission ce soir et le président la remet immédiatement.
00:25:33 Si on continue à avoir des débordements dans la rue, etc.,
00:25:36 est-ce que justement, on n'attend pas qu'il y ait une petite prise en compte ?
00:25:39 Non, mais je comprends très bien ce que vous dites.
00:25:40 Ce qu'on a observé, en tout cas pour Emmanuel Macron depuis son premier quinquennat,
00:25:44 c'est qu'à aucun moment,
00:25:45 quand des membres de l'opposition réclamaient la tête de son ou sa première ministre,
00:25:48 à aucun moment, il ne l'a donnée.
00:25:50 Souvent, il réagit avec deux, trois mois de...
00:25:53 On pourrait dire de retard.
00:25:54 Non, mais il ne réagit jamais à chaud.
00:25:56 Donc, même l'intervention dans les prochains jours d'Emmanuel Macron,
00:26:00 sans doute à la télévision,
00:26:01 je pense qu'il ne faut absolument pas attendre
00:26:03 qu'il y ait une information qui sorte,
00:26:05 qu'il y ait même une décision qui soit prise par Emmanuel Macron.
00:26:08 Ce qui est assez probable, c'est qu'Emmanuel Macron explique en fait...
00:26:11 Attendez, vous me dites qu'il va prendre la parole dans les prochains jours ?
00:26:13 Il devrait prendre la parole dans les prochains jours.
00:26:14 Demain à la télé, c'est ça ?
00:26:16 Demain, peut-être la semaine prochaine.
00:26:17 Ça pourrait être jeudi ou vendredi prochain.
00:26:18 C'est précis ça, mon cher Louis.
00:26:20 Bien venti, mais on donne de l'information sur ces news.
00:26:23 Avec Emmanuel Macron, vous savez, la digestion des crises est toujours un peu longue.
00:26:27 Et ça d'ailleurs, c'est des propos qui viennent de la bouche de certains de ses proches.
00:26:30 Assez logiquement, il devrait parler.
00:26:33 Il devrait parler, mais ce n'est pas forcément demain.
00:26:37 Ce qui est intéressant, à quoi on est en train d'assister politiquement,
00:26:40 au-delà du spectacle, des motions de censure,
00:26:42 de la très forte contestation contre le gouvernement,
00:26:44 c'est qu'en fait, je pense que le gouvernement est en train de prendre conscience
00:26:47 qu'il n'a peut-être enfin...
00:26:49 Pas la majorité.
00:26:51 Il est temps de se réveiller en même temps.
00:26:52 Non, mais le gouvernement continue d'avoir des réflexes
00:26:54 comme s'il avait la majorité absolue,
00:26:56 comme si tout allait s'enchaîner, tout allait se dérouler facilement.
00:26:58 Et en fait, là, ce sont des coups de butoir.
00:27:01 Et ils sont en train de prendre conscience qu'en fait,
00:27:02 il va falloir composer avec les autres.
00:27:04 Mais je pense qu'on est dans une impasse.
00:27:06 Non, mais je pense qu'on est dans une impasse politique totale.
00:27:08 D'où on se tourne en ce moment.
00:27:09 Le président de la République doit et va prendre la parole.
00:27:11 Bon, c'est une question de jour.
00:27:13 Je pense que le verbe est usé.
00:27:14 Le verbe présidentiel est usé.
00:27:17 Donc, ça va être très difficile.
00:27:19 La parole présidentielle, le verbe présidentiel.
00:27:21 Puisque si c'est le cas, les Français sont encore à la fois en colère.
00:27:23 Changer de gouvernement, je ne pense pas que c'est ça qui fera retomber
00:27:26 la colère des Français, pas plus que l'immobilisation des syndicats,
00:27:29 puisqu'ils veulent leur retrait.
00:27:31 Dissoudre l'Assemblée nationale pour trouver quelle majorité avec qui ?
00:27:34 Ça paraît, mais extrêmement compliqué.
00:27:35 Toutes les projections montrent à peu près la même configuration
00:27:37 que celle qu'on a aujourd'hui.
00:27:38 En réalité, il y a quand même une impasse politique très ferme, totale,
00:27:44 quels que soient les scénarios.
00:27:45 Absolument.
00:27:46 Et on ne sait absolument pas comment peut continuer le quinquennat.
00:27:50 Il y a d'autres lois.
00:27:50 Il y a d'autres lois.
00:27:52 Mais en fait, ce qui se passe, c'est que...
00:27:53 Non, mais attendez, les parlementaires, les LR un peu frondeurs,
00:27:56 qui ne veulent pas voter avec le gouvernement,
00:27:58 par le passé, ils acceptaient de voter certains taxes du gouvernement.
00:28:00 Sauf que là, en fait...
00:28:01 Par le passé, ils étaient pour la retraite à 65 ans.
00:28:03 Mais ça, c'était dans le passé.
00:28:04 Le passé récent, depuis l'élection présidentielle,
00:28:06 ils ont voté certains textes.
00:28:07 Sauf que là, en fait, les mots sont tellement violents.
00:28:09 Il y a tellement de positions de non-retour.
00:28:13 En fait, des députés qui, rationnellement, pourraient voter certains textes,
00:28:16 ne le feront pas parce qu'ils sont exaspérés.
00:28:18 Vous êtes du syndicat de la CFTC.
00:28:20 Il y a une loi, par exemple, travail, qui va arriver.
00:28:23 Comment le dialogue va se renouer avec les partenaires sociaux ?
00:28:25 Est-ce que c'est envisageable, en fait, si cette réforme est promulguée et appliquée ?
00:28:30 Mais c'est le grand problème.
00:28:32 Il y a des tas d'autres sujets qui sont importants à traiter.
00:28:35 Je pense à la loi travail.
00:28:37 Je pense au service à la petite enfance.
00:28:39 Je pense au compte épargne temps universel.
00:28:42 Des sujets qui sont intéressants et qui pourraient apporter un plus aux salariés.
00:28:45 Et qui sont dans cette grande loi travail.
00:28:48 Le problème, ça va être un problème de confiance.
00:28:51 Parce qu'aller à la table des négociations...
00:28:54 Alors, un, il faudra que sur ces sujets, ce soit un vrai plus pour les salariés.
00:28:59 C'est encore à voir.
00:29:00 Parce qu'entre ce qu'on annonce et ce qui arrive à la fin...
00:29:02 Mais ce qu'on va entendre, même si on va à la table des négociations,
00:29:07 moi je pense que dans mon organisation syndicale, par exemple,
00:29:11 si je leur dis "il y a des choses intéressantes à conquérir",
00:29:14 on va me dire "ok, mais est-ce que ça va être la même finalité que les 1200 euros ?"
00:29:19 C'est-à-dire qu'on va y aller en nous promettant des tas de choses,
00:29:22 et puis à la fin, on va avoir que des cacahuètes.
00:29:25 Vous voyez, c'est ça la problématique.
00:29:27 Aujourd'hui, il y a un problème de confiance.
00:29:30 C'est-à-dire aller négocier sur des sujets pour lesquels nos militants vont nous dire
00:29:35 "mais on ne fait plus confiance".
00:29:37 Parce qu'à la fin, on sait qu'on va avoir peut-être pas grand-chose.
00:29:39 Même si les sujets sont importants à traiter.
00:29:41 Il est 17h30, on est en direct dans Punchline sur CNews.
00:29:44 On a toujours l'image de l'Assemblée nationale
00:29:45 où les présidents des groupes, des partis politiques s'expriment
00:29:49 avant le vote de la motion de censure qui peut-être renversera le gouvernement.
00:29:54 On verra cela tout au fil de cette soirée et de cette édition spéciale sur CNews.
00:29:59 Il y a aussi des manifestations.
00:30:01 On va rejoindre Jeanne Cancart et Fabrice Elsner.
00:30:03 Bonsoir à tous les deux.
00:30:04 Vous êtes un peu plus loin que l'Assemblée nationale.
00:30:07 Place Vauban où des manifestants commencent à arriver.
00:30:10 Jeanne, c'est bien cela ?
00:30:11 Oui, Laurence, exactement.
00:30:15 On est ici, Place Vauban, où quelques centaines de manifestants sont réunis
00:30:18 et suivent en ce moment en direct les différentes prises de parole
00:30:21 qui ont lieu à l'Assemblée nationale.
00:30:24 Des enceintes ont été installées par les syndicats, par Sudreip,
00:30:27 pour que ces manifestants puissent écouter les différentes prises de parole
00:30:31 et le vote de ces différentes motions de censure.
00:30:34 Mais ce que nous disent les manifestants présents ici,
00:30:37 c'est qu'ils ne misent pas sur ces deux motions de censure.
00:30:41 Ils nous disent que la motion de censure est ici, dans la rue,
00:30:44 depuis le début de la contestation.
00:30:46 Mouvement quiconque, bien poursuivre,
00:30:48 évidemment avec la grande journée de mobilisation qui est prévue jeudi
00:30:51 à l'appel de l'intersyndicale,
00:30:53 mais aussi par différentes actions au coup de poing.
00:30:56 Nous sommes ici, Place Vauban.
00:30:57 On n'est pas très loin, des Invalides, pas très loin de l'Assemblée nationale.
00:31:00 Et il y a un très important dispositif policier qui est mis en place à la fois ici
00:31:05 et puis surtout au niveau de la Concorde, de l'Assemblée nationale.
00:31:08 On rappelle la semaine dernière, la place de la Concorde avait été
00:31:11 le théâtre d'affrontement entre policiers et les éléments les plus radicaux
00:31:15 qui étaient présents lors du rassemblement.
00:31:17 Les manifestants qui sont présents ici aujourd'hui, parfois le sont depuis midi,
00:31:21 nous disent qu'ils vont rester jusqu'à la fin de la journée ici.
00:31:24 Et certains appellent à des actions coup de poing un petit peu partout
00:31:28 dans les rues de la capitale dès ce soir.
00:31:30 - Jeanne, est-ce qu'il y a des syndicats ?
00:31:32 On voit des drapeaux derrière vous, ce sont des drapeaux de syndicats ?
00:31:36 - Oui, Laurence, il y a quelques syndicats,
00:31:38 mais on va dire qu'il n'y a pas les leaders.
00:31:40 Vous savez, les leaders qui, eux, se réservent pour la mobilisation,
00:31:43 la journée de mobilisation de jeudi.
00:31:45 Donc là, par exemple, on a vu quelques drapeaux de CGT ou de Sud Rail.
00:31:49 On va dire que c'est plus les secteurs plus petits qui sont représentés ici.
00:31:54 Puis il y a aussi beaucoup de jeunes, beaucoup d'étudiants qui sont présents
00:31:57 et qui nous disent au fond ce qu'ils espèrent, eux, c'est qu'Emmanuel Macron
00:31:59 ne promulgue pas la loi, un petit peu comme Jacques Chirac l'avait fait en 2006
00:32:04 avec le CPE. Ils ont tous finalement en tête ceci,
00:32:06 même s'il y en a qui nous disent certains "j'étais pas né, mais c'est ce que j'espère"
00:32:09 ou alors "je vais continuer jusqu'au bout des actions coup de poing,
00:32:12 des mobilisations, des journées de grève jusqu'au retrait de la réforme des retraites".
00:32:16 Merci Jeanne Cancard, Fabrice Esner, vous revenez vers nous évidemment
00:32:19 s'il y a du nouveau de votre côté.
00:32:21 Éric Revelle, on est donc face à ce défilé.
00:32:24 Là, on a Cyriel Châtelain qui s'exprime député NUPES,
00:32:28 deuxième circonscription de l'ISER.
00:32:31 On écoutera tout à l'heure Elisabeth Borne.
00:32:32 Que peut dire la Première Ministre ?
00:32:34 Dire, voilà, on va rester droit dans nos bottes ?
00:32:37 Oui, je pense qu'elle n'a pas le choix.
00:32:40 Parce que là, la moindre phrase, le moindre mot qui pourrait laisser entendre
00:32:45 que finalement, ce n'est pas une bonne réforme, ça aura un effet catastrophique.
00:32:48 Donc, elle est obligée de tenir un discours extrêmement ferme.
00:32:51 Elle va évidemment répondre aux différentes oratrices et orateurs qui sont succédés,
00:32:56 mais elle est obligée de tenir un discours extrêmement, extrêmement ferme.
00:33:00 Ce qu'on a entendu là, juste de Jeanne, moi, me choque un peu.
00:33:04 Je ne vais pas dire ce qu'elle a dit, mais ce que disent les manifestants,
00:33:06 c'est-à-dire la vraie motion de censure est dans la rue.
00:33:08 Alors, très bien, il y a un déni de démocratie à l'Assemblée nationale
00:33:12 qui n'a pas voté ou qui n'a pas pu voter cette loi.
00:33:16 Mais dire que la motion de censure appartient à la rue,
00:33:19 c'est quand même, semble-t-il, extrêmement dangereux.
00:33:22 Parce que dans ces cas-là, l'Assemblée nationale n'a plus aucun rôle,
00:33:26 même si là, de manière conjoncturelle, elle a été bypassée,
00:33:29 comme on dit dans un mot vieil franco-anglais.
00:33:33 Mais dire que la motion de censure appartient à la rue,
00:33:37 moi, je trouve ça extrêmement dangereux, parce que là,
00:33:39 on n'est plus dans une démocratie, on n'est plus en République.
00:33:42 À chaque fois qu'une loi va aussi fondamentale, il y en aura d'autres,
00:33:46 va entraîner l'avenir des Français, si la rue a le dernier mot,
00:33:50 je ne sais pas ce que vous en pensez, mais c'est extrêmement grave.
00:33:53 Dans une société moderne, il faudrait arrêter d'opposer
00:33:57 la démocratie parlementaire et la démocratie sociale.
00:34:00 Il faudrait être capable de pouvoir avoir ces deux démocraties
00:34:03 qui cohabitent, qui se complètent, et non pas qui s'opposent.
00:34:07 Et c'est là où on aura franchi un vrai cap.
00:34:09 Et nous, à la CFTC, on dit ça depuis le départ.
00:34:12 Il y a deux types de démocratie, les deux sont légitimes,
00:34:15 mais les deux ne s'opposent pas, les deux doivent se compléter.
00:34:17 Et aujourd'hui, tout est fait pour opposer les deux.
00:34:20 Et moi, je ne peux pas dire que cette motion de censure n'existe pas
00:34:25 et que la véritable démocratie est dans la rue.
00:34:27 Non, la démocratie parlementaire, je suis extrêmement respectueux de ça,
00:34:30 mais ça doit se compléter.
00:34:32 Et à l'inverse, on ne peut pas dire non plus notre discours de
00:34:35 "parce que j'ai été élu sur un programme pendant cinq ans,
00:34:38 ce qui se passe dans la rue ou ce qui se passe au niveau de nos concitoyens",
00:34:41 on ne l'écoute pas.
00:34:42 On est tout le temps dans l'opposition des deux,
00:34:44 alors que ça devrait se compléter dans une démocratie moderne et intelligente.
00:34:49 Mais voyez, au-delà de la réforme et de la loi qui nous occupe aujourd'hui
00:34:53 et qui est fondamentale pour l'avenir de millions de personnes,
00:34:55 je pense qu'on ne fera pas l'économie non plus d'un débat
00:34:58 sur l'exercice de la démocratie.
00:34:59 Mais tout à fait.
00:35:00 Par exemple, le 49-3, OK, c'est un outil constitutionnel,
00:35:04 mais précisément l'évolution de la demande de démocratie dans un pays comme le nôtre.
00:35:08 Mais qui n'est pas fait pour ça.
00:35:09 Est-ce que la constitution de 58 répond aujourd'hui à ces nouvelles aspirations,
00:35:13 à ce que Ségolène Royal appelait à une autre époque la démocratie participative,
00:35:17 à ce que les jeunes générations portent ?
00:35:19 Nous, enfin j'allais dire, on a été élevé avec le 49-3.
00:35:22 Il a été utilisé 28 fois par Michel Rocart
00:35:28 et Michel Rocart avait une popularité exceptionnelle.
00:35:31 Ce que je veux dire, c'est qu'aujourd'hui, est-ce que le 49-3,
00:35:33 il est audible par des gens qui demandent un autre exercice de la démocratie ?
00:35:37 C'est la question que je me pose.
00:35:39 Ça sera peut-être un des thèmes majeurs de la présidentielle.
00:35:41 Il a été utilisé déjà dix fois avant celui de la retraite.
00:35:44 C'est le problème, effectivement.
00:35:46 Pourquoi avoir fait le 49-3 alors qu'on pouvait justement
00:35:50 peut-être aller jusqu'au bout et faire voter la loi, etc. ?
00:35:52 Parce que là finalement, on prend le même risque.
00:35:54 Elle ne passait pas la loi.
00:35:55 Globalement, il fallait néanmoins aller à la loi.
00:35:58 Emmanuel Macron savait depuis le dimanche qui précédait le possible vote
00:36:02 qu'il n'y avait que le compte qui était pas.
00:36:04 Alors à ce moment-là, il y a un problème sur cette loi.
00:36:06 Le vrai enjeu est là.
00:36:07 C'est-à-dire que si on n'arrive pas à faire voter cette loi
00:36:10 parce qu'on n'est pas sûr ou autre,
00:36:11 c'est qu'il y avait un problème sur la loi et qu'il fallait peut-être l'amender, etc.
00:36:14 Donc là, c'est pourquoi aujourd'hui,
00:36:16 on a effectivement ce décalage de la démocratie vers la rue,
00:36:20 puisqu'il y a eu le 49-3.
00:36:20 Je pense que s'il y avait eu un vrai débat quand on avait fait un vote,
00:36:23 je pense que ça aurait calmé.
00:36:24 Le 49-3 a mis des lignes sur le feu.
00:36:26 Ça n'a jamais été un article pour passer en force une réforme.
00:36:31 Le 49-3, ça a été créé pour éviter des blocages à l'Assemblée.
00:36:35 Pas pour passer en force sur des lois.
00:36:37 C'est quand même ça l'objectif.
00:36:39 C'est quand même ça l'objectif.
00:36:40 C'est quand même ça l'objectif.
00:36:41 C'est quand même ça l'objectif.
00:36:42 C'est quand même ça l'objectif.
00:36:43 C'est quand même ça l'objectif.
00:36:44 C'est quand même ça l'objectif.
00:36:45 C'est quand même ça l'objectif.
00:36:46 C'est quand même ça l'objectif.
00:36:47 C'est quand même ça l'objectif.
00:36:48 C'est quand même ça l'objectif.
00:36:49 C'est quand même ça l'objectif.
00:36:50 C'est quand même ça l'objectif.
00:36:51 C'est quand même ça l'objectif.
00:36:52 C'est quand même ça l'objectif.
00:36:53 C'est quand même ça l'objectif.
00:36:54 C'est quand même ça l'objectif.
00:36:55 C'est quand même ça l'objectif.
00:36:56 C'est quand même ça l'objectif.
00:36:57 C'est quand même ça l'objectif.
00:36:58 C'est quand même ça l'objectif.
00:36:59 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:00 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:01 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:02 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:03 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:04 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:05 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:06 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:33 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:34 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:35 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:36 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:37 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:38 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:39 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:40 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:41 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:42 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:43 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:44 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:45 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:46 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:47 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:48 C'est quand même ça l'objectif.
00:37:49 C'est quand même ça l'objectif.
00:38:15 C'est quand même ça l'objectif.
00:38:43 C'est quand même ça l'objectif.
00:38:45 C'est quand même ça l'objectif.
00:38:46 C'est quand même ça l'objectif.
00:38:47 C'est quand même ça l'objectif.
00:38:48 C'est quand même ça l'objectif.
00:38:49 C'est quand même ça l'objectif.
00:38:50 C'est quand même ça l'objectif.
00:38:51 C'est quand même ça l'objectif.
00:38:52 C'est quand même ça l'objectif.
00:38:53 C'est quand même ça l'objectif.
00:38:54 C'est quand même ça l'objectif.
00:38:55 C'est quand même ça l'objectif.
00:38:56 C'est quand même ça l'objectif.
00:38:57 C'est quand même ça l'objectif.
00:38:58 C'est quand même ça l'objectif.
00:38:59 C'est quand même ça l'objectif.
00:39:00 C'est quand même ça l'objectif.
00:39:29 Je pense qu'au-delà de la réforme des retraites, encore une fois qui intéresse des millions
00:39:34 de personnes, c'est pas un micro-sujet, c'est un macro-sujet, au-delà de cette réforme
00:39:38 spécifique, il faudra qu'on se pose, me semble-t-il, que la classe politique, les partenaires
00:39:44 sociaux se posent collectivement la question de l'évolution de la demande de la démocratie.
00:39:49 Parce qu'elle ne s'exerce plus du tout de la même manière la démocratie aujourd'hui.
00:39:53 Cette constitution de 1958, elle était taillée pour un homme.
00:39:55 Et quel homme ? Le général de Gaulle.
00:39:58 Aujourd'hui, il me semble que les nouvelles générations sont en demande d'autres choses.
00:40:01 Alors, on vient, on se contente du fait qu'il y a très peu de gens qui votent et le taux
00:40:06 d'abstention est très important, mais si on veut réintéresser de nouveau, notamment
00:40:11 les jeunes générations à la politique, alors il faut peut-être trouver les voies
00:40:14 et les moyens pour les intéresser.
00:40:16 Bien sûr, mais il y a plein de pistes qui ont été évoquées.
00:40:17 Regardez les conventions citoyennes qu'Emmanuel Macron a lancées sur le climat.
00:40:21 Là, il y en a une autre sur la fin de vie.
00:40:22 Est-ce qu'il y a même 5% des Français qui sont au courant de ça ? Vous voyez, il y
00:40:27 a eu des tentatives de démocratie participative.
00:40:29 Il y a eu de la proportionnelle.
00:40:31 C'est que de la proportionnelle.
00:40:32 Pour quel résultat ?
00:40:33 Regardez, la proportionnelle.
00:40:34 Le Conseil national de la refondation, le Grand Tour de France, le président Macron.
00:40:37 Mais le problème, c'est qu'on parle d'artifices.
00:40:39 Les guillemets de doléans sont servis à caler les armoires dans les chutes de confection.
00:40:42 On va vous parler de proportionnelle, mais en réalité, ça ne va rien changer.
00:40:45 Les Français ne seront pas davantage satisfaits.
00:40:47 Je crois vraiment que ce qui est important, c'est qu'il y a un besoin de plus de démocratie,
00:40:52 de démocratie directe sûrement, mais les Français aujourd'hui ne sont plus naïfs.
00:40:58 Ils en ont marre.
00:40:59 Ces grandes conventions citoyennes qui, au bout du bout, n'ont apporté rien.
00:41:04 Il faut vraiment le dire.
00:41:06 Et donc, ça a été des opérations de communication qui a terminé avec vraiment un président
00:41:13 qui s'exprime devant un parterre choisi pour, à la fin, ne pas obtenir grand-chose.
00:41:18 Les Français en ont marre.
00:41:20 Ils n'y croient plus.
00:41:22 Vous avez beaucoup parlé du 49.3, mais encore une fois, je le dis,
00:41:24 le 49.3, c'est la goutte qui a fait déborder le vase.
00:41:27 Je crois que beaucoup de personnes, c'est l'accumulation de l'utilisation de tous ces articles
00:41:32 en disant qu'en 4 articles différents, ce n'est pas possible.
00:41:36 Et ce qui est assez surprenant aussi, on voit qu'en ce moment,
00:41:40 les jeunes se mobilisent beaucoup plus qu'il y a quelques semaines.
00:41:43 Et les jeunes se mobilisent beaucoup plus sur l'utilisation du 49.3,
00:41:46 c'est-à-dire sur le problème démocratique, du déni démocratique,
00:41:49 que même sur la réforme des retraites elles-mêmes.
00:41:52 Absolument.
00:41:54 Et donc, il faut absolument qu'on repense, et vous avez un tiers de ma raison,
00:41:57 je partage avec vous, il faut qu'on repense cette démocratie.
00:42:00 Quand on regarde les sondages, on voit que les jeunes, on a vu...
00:42:03 Ils chutent chez des gens qui avaient voté pour lui, spécifiquement sur la méthode,
00:42:07 sur la brutalité, sur la manière de faire, sur un peu le dévoiement.
00:42:10 En fait, Emmanuel Macron a quand même usé tous les recoins de la Constitution
00:42:15 pour essayer de faire passer coûte que coûte son texte.
00:42:17 Mais vous avez raison, c'est pas que les jeunes,
00:42:19 mais par contre, on a vu avec l'utilisation du 49.3,
00:42:22 une bascule des jeunes de manière beaucoup plus importante,
00:42:24 qui sur la place de la Concorde, étaient autant en colère contre ce déni de démocratie
00:42:29 qu'en colère sur la réforme des retraites elles-mêmes.
00:42:31 Bon, j'ai vu, il y avait beaucoup de casseurs aussi, place de la Concorde.
00:42:34 Oui, mais ça c'est un autre sujet, mais sur lequel on est tous bien malheureux de voir ça.
00:42:38 Marc Toiti.
00:42:39 Moi je veux dire qu'il y a un problème, effectivement, de respect, tout simplement,
00:42:42 mais dans les deux sens, c'est-à-dire que globalement, aujourd'hui, on le voit bien,
00:42:44 il y a une sorte de mépris qui a été en permanence par rapport, justement, aux voix qui s'élevaient.
00:42:49 On a répondu, on l'a vu ici même une fois, on répond avec de la technocratie.
00:42:53 Ben non, il faut répondre avec, justement, des sentiments, finalement.
00:42:56 Et puis, de l'autre côté, moi ce qui m'a choqué ces dernières semaines,
00:42:59 c'est la foire d'empoigne qui est devenue l'Assemblée Nationale.
00:43:02 Dans notre jeunesse, on ne le sait pas, il n'y a pas si longtemps,
00:43:05 ça inspirait effectivement du respect de l'Assemblée Nationale.
00:43:08 Il y avait le bipartisme aussi.
00:43:09 Non mais pas que ça, je veux dire, quand on était député, on avait une certaine responsabilité.
00:43:13 Aujourd'hui, on voit comment, effectivement, on réagit au sein même de l'Assemblée Nationale.
00:43:17 Même un ministre qui fait des bras de honneur, etc.
00:43:19 C'est pas sérieux tout ça !
00:43:21 Non mais, comment vous voulez qu'on réhabilite la politique aujourd'hui ?
00:43:26 Parce que, justement, vous l'avez dit, on fait du marketing !
00:43:29 Mais c'est inadmissible !
00:43:30 Aujourd'hui, on a besoin d'une direction.
00:43:32 Moi, je pense qu'aujourd'hui, la France, elle a la croisée des chemins,
00:43:35 on a énormément souffert, on s'est déclassé, il faut être honnête.
00:43:39 Notre niveau de PIB par habitant, donc de richesse par habitant, on est de moins en moins élevé.
00:43:43 On était douzième dans les années 90, on est 25ème aujourd'hui.
00:43:46 Donc il y a un problème qui est en train de se passer.
00:43:48 Mais pour ce faire, il faut effectivement, je dirais, générer l'adhésion de la population.
00:43:52 Mais pour ça aussi...
00:43:53 Il faut un projet, je termine.
00:43:54 Il faut un projet, je suis désolé, aujourd'hui, je le vois pas ce projet.
00:43:57 Quand on voit ce qui se passe en Assemblée Nationale, c'est extrêmement dangereux.
00:44:00 Et notamment pour nos jeunes, parce que, là aussi, il faut dire...
00:44:03 Parce que, très honnêtement, je veux pas être méchant, mais qu'est-ce qu'on me propose de façon alternative aujourd'hui ?
00:44:07 La LFI, etc. Qu'est-ce qu'ils proposent ? Pas grand-chose, si ce n'est tout cassé.
00:44:11 Ils sont contre.
00:44:12 Bon, donc c'est pas une solution non plus.
00:44:13 Mais aujourd'hui, justement, les Français, ils ont besoin, et les jeunes notamment, d'avoir une vision du monde.
00:44:18 Une vision du monde "crédible", entre guillemets.
00:44:21 Et aujourd'hui, personne nous la donne. C'est ça qui est dramatique.
00:44:23 Louis Dragnel ?
00:44:24 Je pense juste aussi, il y a un élément qui explique le décrochage entre une partie des Français et la classe politique.
00:44:29 C'est le fait que beaucoup de gens ont le sentiment qu'en fait, il y a un tiers des Français qui tirent les deux tiers de la société.
00:44:35 Qui travaillent beaucoup, à qui on demande beaucoup.
00:44:38 C'est toujours eux qui ont les augmentations d'impôts.
00:44:40 C'est eux qui s'échinent pour essayer d'élever leurs enfants, de construire, de bâtir.
00:44:45 Et à chaque fois, le gouvernement essaye toujours de donner toujours plus d'aides sociales qui ne sont pas satisfaisantes.
00:44:52 Et je pense que ça pourrait faire l'objet d'un autre débat.
00:44:55 Et du coup, ces Français-là aussi n'en peuvent plus.
00:44:58 Et ça explique pourquoi, moi je pense, une partie par exemple des LR sont contre la réforme des retraites.
00:45:03 Alors que normalement, c'est dans l'ADN historique de la droite.
00:45:06 Ça explique aussi pourquoi une partie même de l'électorat d'Emmanuel Macron, du premier tour, a décroché.
00:45:11 Parce qu'il y a plein de gens qui vous disent "mais bien sûr qu'il faut travailler plus".
00:45:14 Mais le problème c'est sur qui repose à chaque fois la charge des efforts.
00:45:17 Et donc il y a des gens qui mettent le nom à l'album.
00:45:20 C'est la classe moyenne qui s'appuie.
00:45:22 Et dernière chose, c'est quand on regarde d'un point de vue, quand on dézoome un peu, d'un point de vue un peu macro.
00:45:26 La réforme des retraites, l'objectif c'est en fait de compenser 17,5 milliards d'euros de pertes.
00:45:31 Mais quand on compare avec les aides qui ont été données, notamment le bouclier tarifaire, les aides pendant le Covid.
00:45:37 On nous explique que ça peut faire trembler les marchés financiers.
00:45:40 Et globalement, l'État n'a eu aucun problème avec les versées des aides.
00:45:44 Et le gain de 17,5 milliards d'euros, il est objectivement faible.
00:45:48 Vous avez tout à fait raison.
00:45:49 17 milliards d'euros dans les caisses de l'État par an ? Ils ne vont pas dire non, l'exécutif.
00:45:53 Ah non, non, bien sûr.
00:45:54 On est d'accord, c'est pas rien.
00:45:55 Mais vous avez beaucoup de gens qui disent, qui contestent le fait que les aides, les aides sociales,
00:46:00 les aides sociales étaient distribuées à tout le monde, les aides pour l'eau carburante n'étaient pas ciblées.
00:46:04 Ça a coûté à peu près 1,5 à 2 milliards d'euros par mois.
00:46:07 Et de l'autre côté, en fait, c'est la question du sens.
00:46:09 Est-ce que je suis prêt à travailler deux ans supplémentaires pour gagner 17,5 milliards d'euros ?
00:46:14 Alors que le gouvernement de l'autre côté est d'une autre main à dépenser à 2,5 à 2 milliards d'euros par mois.
00:46:19 Je vais rappeler deux choses.
00:46:20 Le régime des retraites 2021-2022 est excédentaire.
00:46:24 Le CORE, il y a 10 ans, nous prévoyait...
00:46:26 Mais là, on a des projections à 8-10 ans.
00:46:28 Justement, le CORE, il y a 10 ans, nous projetait un déficit de plusieurs milliards d'euros pour les années 2020 jusqu'à 2025.
00:46:35 Donc parfois, les projections, il faut quand même faire un petit peu attention.
00:46:38 Et après, il y a une chose que vous avez dit qui est très importante, parce qu'on a aussi un problème de méthode,
00:46:41 c'est le mot "mépris".
00:46:42 Il y a un sondage qui vient de sortir.
00:46:44 C'est le premier mot qui revient lorsque les concitoyens s'expriment sur cette réforme des retraites.
00:46:49 C'est le mot "mépris".
00:46:51 Donc, en dehors du fait que certaines personnes peuvent considérer qu'il faut travailler plus longtemps ou pas,
00:46:56 parce qu'il y avait d'autres moyens que travailler plus longtemps pour financer cette réforme,
00:46:59 il y a eu le problème de la méthode.
00:47:01 Il faut prendre en compte, et le gouvernement devrait comprendre,
00:47:04 que quand dans un sondage, le mot "mépris" est le premier mot qui vient pour parler de cette réforme des retraites,
00:47:09 c'est bien qu'il y a eu un problème.
00:47:11 On a l'impression que, depuis Emmanuel Macron, la méthode, c'est lui, si vous voulez.
00:47:17 Je suis la méthode, c'est ça le souci.
00:47:19 Mais juste, pardonnez-moi Louis Dragnel, mais 17 milliards,
00:47:22 on verra réellement ce que s'économise au bout du bout.
00:47:25 Admettons, 17 milliards, mais ce n'est pas à l'échelle du niveau du déficit budgétaire français de 200 milliards.
00:47:30 Ce n'est pas à l'échelle du niveau du déficit commercial français de -168 milliards.
00:47:34 Ce n'est pas à l'échelle du niveau de la dette, 3000 milliards.
00:47:37 Donc vous proposez quoi ? 70 ans pour la dépense des retraites ?
00:47:39 Non, non, ce n'est pas ça que je dis.
00:47:41 Mais encore une fois, vu le contexte social, vu les difficultés des Français,
00:47:45 il y avait peut-être, au-delà de la méthode, un point de réflexion,
00:47:48 à savoir de mettre une réforme comme celle-ci sans passer par la représentation nationale,
00:47:54 vu le contexte global du pays, on pouvait juste, sans être grand clair ni un grand politique,
00:47:59 estimer que ça allait sans doute mettre le feu aux poudres.
00:48:02 Et puis pardonnez-moi, vous disiez tout à l'heure à juste titre,
00:48:05 la concision de 58, elle était faite dans le cas du bipartisme.
00:48:08 Vous avez raison, mais qui est responsable de la multiplication des oppositions à l'Assemblée nationale ?
00:48:13 C'est vous en même temps !
00:48:14 Mais bien sûr !
00:48:15 C'est la fin du droite-gauche républicain !
00:48:17 Mais vous savez que les macronistes historiques disent vivement le retour du bipartisme.
00:48:21 C'est ça, c'est ça quand même !
00:48:22 Et puis dernier point pour aller dans le sens de Marc Twaty,
00:48:25 il y a un très joli petit livre qui a été publié par Maurice Lévy qui s'appelle "Ouvrez les yeux".
00:48:29 Et moi j'ai vraiment aimé ce livre parce que ce qu'il dit est très inquiétant.
00:48:33 Aujourd'hui, les plus pauvres sont encore plus pauvres,
00:48:36 mais celles qui sont le plus en difficulté sont les classes moyennes.
00:48:39 Les classes moyennes qui s'interrogent sur l'avenir de leurs propres enfants.
00:48:43 C'est-à-dire qu'on en est rendu quand même dans un état économique de ce pays
00:48:48 où en réalité, non seulement en termes de pouvoir d'achat, la France a beaucoup reculé, Marc le disait tout à l'heure,
00:48:53 mais maintenant les classes moyennes qui font l'économie d'un pays, ce sont les classes moyennes, sont en grande difficulté.
00:48:59 C'est ça la réalité.
00:49:00 Et ne font plus d'enfants, ce qui a aussi un impact sur les retraites.
00:49:03 Est-ce qu'il restera des classes moyennes en 10 ans ?
00:49:05 Non mais justement, la force d'un pays justement, d'un grand pays comme la France, c'est sa classe moyenne.
00:49:09 Une classe moyenne développée qui vit bien.
00:49:11 Le drame c'est que la classe moyenne d'en bas, elle s'est appauvrie.
00:49:15 On lui a dit depuis qu'on est tout petit, vous inquiétez pas, en France c'est open bar, tout est pris en charge.
00:49:19 Et puis on se rend compte que ce n'est pas le cas.
00:49:21 Donc la règle du jeu n'était pas claire.
00:49:23 Et donc le grand problème, effectivement, par rapport à quelques chiffres très simples,
00:49:26 en 3 ans, donc de 2020 à 2022, la dette publique a augmenté de 582 milliards d'euros.
00:49:34 Vous vous rendez compte de combien a augmenté le PIB sur la même période ?
00:49:37 161 milliards.
00:49:39 J'ai mis 582 pour récupérer 161.
00:49:42 C'est un problème de dette publique, c'est-à-dire que ces 2 milliers publics, parce que c'est notre argent aussi, ont été mal dépensés.
00:49:48 Donc les 15 milliards ne sont pas l'enjeu précis.
00:49:50 C'est là où quand on parle de 12 milliards, les Français ne comprennent pas, vu cette gamme d'économies de dépenses publiques qui a été faite.
00:49:58 Et le problème c'est qu'aujourd'hui, ce n'est pas un problème de dépense, mais de qualité de cette dépense.
00:50:03 C'est là où effectivement les Français ne s'y retrouvent pas, puisque en termes de dépenses sociales,
00:50:07 par exemple on est numéro 1 du monde, on a 32% de notre PIB, la moyenne de l'OCDE c'est à autour des 20%.
00:50:13 On est très loin du compte, on est très loin devant tout le monde.
00:50:16 Et pourtant il y a quand même de la pauvreté qui augmente, des inégalités qui augmentent, et tellement moins de ça que ça ne va pas.
00:50:21 Donc c'est bien un problème d'efficacité, de fonctionnement de notre dépense publique.
00:50:26 Donc c'est ça le drame aujourd'hui.
00:50:28 Ou la conditionnalité des aides qu'on voulait mettre en place par exemple, pour l'efficacité.
00:50:32 Mais Marc, il faut tout revoir dans votre pensée.
00:50:34 Il est 17h50, on est en direct dans Punchline sur CNews, on a toujours ces discours qui se succèdent à l'Assemblée Nationale.
00:50:40 On vient d'entendre le député communiste Pierre Daréville.
00:50:45 Normalement là c'est Adrien Quatennens, député NUPS de la première circonscription de Noire qui doit prendre la parole.
00:50:51 Je ne sais pas si on peut juste mettre le son pour voir dans quelle ambiance ça se passe.
00:50:56 Bon ben voilà, non inscrit, mais il est très bien.
00:51:02 Voilà, donc ça c'était le début de la prise de parole d'Adrien Quatennens, qui était censé être discrète, si je me rappelle bien.
00:51:08 Mais bon, ça a dû sauter.
00:51:10 Donc dans un instant, je pense que dans très peu de temps, on aura le discours de la première ministre Elisabeth Ban.
00:51:15 Un discours sans surprise, M. Chabanier, où elle va dire pourquoi elle a été obligée d'utiliser l'article 49.3,
00:51:22 pourquoi cette réforme est indispensable pour sauver les finances publiques, on vient de l'évoquer.
00:51:27 Vous pensez qu'il y a une possibilité qu'elle dise autre chose ?
00:51:31 Non, Éric l'a très bien dit tout à l'heure, c'est impossible d'avoir un discours différent pour elle.
00:51:36 La seule personne aujourd'hui qui peut dire stop, c'est le président de la République.
00:51:40 Donc tant que le président ne dit pas stop, le discours du gouvernement, de l'ensemble des ministres et de la première ministre
00:51:46 va être de ressasser les mêmes choses.
00:51:48 Il faut sauver le modèle par répartition, il faut penser à nos enfants.
00:51:52 On a un modèle qu'on veut juste, tout ce qu'on a entendu depuis un certain temps.
00:51:58 Mais encore une fois, il y avait vraiment ce que j'appelle moi une troisième voie sur cette réforme des retraites.
00:52:05 Nous à la CFTC, nous avons toujours dit qu'à la limite, on ne discutait même pas,
00:52:09 parce qu'il y a eu des grandes batailles de chiffres sur combien de déficits, sur les projections 10, 12, 14, 15,
00:52:14 qu'à la limite, ce n'était pas le sujet.
00:52:16 Le vrai sujet, c'était est-ce qu'on est capable ou pas d'aller chercher 15 à 17 milliards d'euros.
00:52:22 Et est-on capable d'aller les chercher sans faire le report de l'âge légal ?
00:52:27 Nous, on pense que oui.
00:52:28 Ce qui est quand même dingue dans cette réforme, c'est qu'on n'a jamais pu parler de ça.
00:52:32 On n'a jamais pu parler d'autres solutions de financement que le report de l'âge légal.
00:52:36 Vous avez raison. Et comme il y a un autre écueil...
00:52:38 Non, non, mais moi je suis entièrement d'accord avec vous.
00:52:40 Il y a un impensé total, c'est la question de la natalité.
00:52:43 Je l'ai beaucoup rappelé, en 1960, il y avait 4 cotisants pour un retraité,
00:52:48 aujourd'hui on est à 1,3 pour un retraité.
00:52:50 Globalement, si on était à la moitié du chiffre des années 60,
00:52:54 je pense que la question de l'âge de départ à la retraite ne se poserait même pas.
00:52:57 C'est une question.
00:52:58 Les décages moyennes ne font plus d'enfants.
00:53:00 C'est le mérite de cette réforme, ce débat, c'est le mérite, parce qu'avant on ne le savait pas.
00:53:04 Ces chiffres-là, on ne les connaissait pas.
00:53:05 Maintenant, on commence à l'école, on se rend compte que le modèle par répartition ne peut pas fonctionner.
00:53:10 C'est une sorte de système Madoff.
00:53:12 Donc ça c'est important.
00:53:15 Je pense qu'on a quand même, malgré tout, avancé.
00:53:17 Maintenant, je suis d'accord, il faut se poser d'autres questions
00:53:19 et donner surtout une part de responsabilité aux Français.
00:53:22 Je pense que le drame, ça a été de forcer les Français en disant
00:53:24 "C'est 64, 65, ce que vous voulez, et pas autrement".
00:53:27 Et c'est ça qui est extrêmement dangereux.
00:53:29 Et surtout, si ça n'avait pas été le cas, je pense que les syndicats comme la CFDT,
00:53:32 peut-être la CFTC également, n'auraient pas fait le front commun des syndicats.
00:53:36 Peut-être qu'on n'en serait pas là aujourd'hui.
00:53:37 Il n'y aurait pas eu le rebondage, il n'y aurait pas eu de front commun.
00:53:39 – Alors, M. Ragnel, Elisabeth Borne recevra ce soir à Matignon
00:53:41 les présidents des groupes de la majorité.
00:53:43 – Absolument.
00:53:44 – Après, évidemment, que les motions de censure aient été votées.
00:53:46 – Absolument, oui.
00:53:48 Et l'objectif c'est d'abord et avant tout d'afficher l'unité
00:53:51 de tous les partis de la majorité.
00:53:53 Donc le modem Renaissance et Horizon, le parti d'Edouard Philippe.
00:53:56 Donc de montrer qu'il y a ce soutien de tous les partis de la majorité derrière elle.
00:54:01 Puis ensuite, je pense que l'idée aussi, c'est de...
00:54:03 Il faut qu'Elisabeth Borne, qui est chef de la majorité, parle, discute,
00:54:08 traite les parlementaires de son propre camp.
00:54:10 Parce qu'en fait, il n'y a pas...
00:54:11 – Parce que même là, il pourrait y avoir des défections.
00:54:13 – Chez Renaissance, il n'y a pas une voix qui a manqué.
00:54:15 Mais le nombre de députés qui ont voté, parce qu'ils n'avaient pas vraiment le choix...
00:54:18 – Il aurait manqué des voix jeudi, si ça avait voté, même chez Renaissance.
00:54:20 – Ah bon ? – Je vous le dis.
00:54:21 – Bon. Mais en tout cas, il y en a beaucoup qui vous disent
00:54:23 "Nous, on n'a pas trop le choix, oui, on était favorable au vote."
00:54:26 Mais c'est vrai que nous, on a besoin aussi d'expliquer ce qu'on ressent, ce qu'on vit.
00:54:29 On a besoin de faire des remontées aussi de ce qu'on a vu le week-end dans notre circonscription.
00:54:33 Donc il y a aussi cette volonté de la part d'Elisabeth Borne d'écouter.
00:54:37 D'ailleurs, espérons qu'elle les écoute.
00:54:40 Parce que globalement, ils ont choisi leur camp, ces députés de la majorité.
00:54:44 Mais pour certains d'entre eux, voilà, c'est des situations qui ne sont pas forcément évidentes.
00:54:47 – Voilà, Adrien Quatennens qui est en train de s'exprimer.
00:54:49 Dans quelques instants, ce sera au tour d'Elisabeth Borne,
00:54:52 la première ministre, de prendre la parole dans cet hémicycle.
00:54:54 Elle a été rudoyée, on se rappelle de la séance de jeudi,
00:54:58 où elle a dégainé le 49.3, M. Chabanier,
00:55:01 avec des vociférations du côté de l'ANUPS,
00:55:04 la Marseillaise qui a été entonnée dans tout l'hémicycle,
00:55:07 des pancartes, "64 ans, c'est non".
00:55:10 Et il y a évidemment une possibilité que ça se passe un peu moins mal ce soir ?
00:55:15 – Je ne sais pas, en tout cas le spectacle qui avait été donné,
00:55:20 enfin voilà, ce n'est pas un spectacle qui est vraiment acceptable.
00:55:24 Et d'ailleurs, je crois que les organisations syndicales
00:55:28 ont pris beaucoup de crédit durant ces deux mois de manifestations et d'opposition.
00:55:32 – Elles en avaient besoin.
00:55:33 – Peut-être qu'elles en avaient besoin, certes.
00:55:35 Moi je pense qu'on était bien durs avec nos organisations,
00:55:38 mais on en avait besoin.
00:55:39 Mais je pense que ça a contrebalancé avec le spectacle assez affligeant
00:55:43 qu'on avait à l'Assemblée nationale, de voir nous,
00:55:45 capables d'organiser des manifestations, bien faites, bien organisées, sans violence.
00:55:50 Je crois vraiment que ça a fait la différence.
00:55:54 – Eric Remel ?
00:55:55 – Non, je voulais juste faire remarquer quelque chose à M. Chabanier,
00:55:57 parce que tout à l'heure il expliquait que son syndicat n'avait pas été entendu,
00:56:01 qu'on n'avait pas pu discuter depuis le début des mesures importantes.
00:56:04 – Sur l'appartement financement.
00:56:05 – Mais il y en a un qui vous a visiblement écouté, c'est Charles de Courson,
00:56:08 parce que 80% des productions que vous avez faites, elles sont dans son discours.
00:56:12 – Alors, mon cher…
00:56:13 – Son discours est très proche du discours qu'on a pu tenir,
00:56:17 parce qu'il a fait un bon lobbying, sauf la partie qui dérange Laurence,
00:56:20 où ça, nous, on ne l'avait pas dit.
00:56:22 – On va s'interrompre, on va écouter évidemment la Première Ministre,
00:56:24 Elisabeth Borne, qui est en train de monter à la tribune.
00:56:27 Elle va prendre la parole pour dire aux députés
00:56:30 qu'il ne faut pas évidemment voter la motion de censure,
00:56:32 qu'ils auront à voter d'ici quelques instants.
00:56:35 On écoute Elisabeth Borne.
00:56:42 – Madame la Présidente, mesdames et messieurs les députés,
00:56:47 des chants, des hurlements, des invectives, des pupitres qui claquent,
00:56:55 voilà le spectacle auquel se sont livrés jeudi dernier certains députés.
00:57:01 Dans un déchaînement de violence comme cet hémicycle en a peu connu
00:57:05 sous la Ve République, certains élus de la nation
00:57:10 ont une nouvelle fois montré le peu de cas qu'ils faisaient du débat
00:57:14 du Parlement de la démocratie.
00:57:17 Ce n'était pas un fait isolé, c'était le paroxysme de semaines entières
00:57:26 durant lesquelles, au cœur même du Parlement,
00:57:29 nous avons vu l'antiparlementarisme à l'œuvre sous toutes ses facettes.
00:57:34 [Applaudissements]
00:57:40 Nous avons vu la NUPES déployer avec méthode, constance et détermination
00:57:47 toute la palette des techniques d'obstruction
00:57:50 dans le seul et unique but d'empêcher le débat.
00:57:54 Nous avons vu le mépris de nos institutions s'afficher sans le moindre scrupule
00:58:00 jusqu'à qualifier la commission mixte paritaire de prise d'otage.
00:58:05 [Applaudissements]
00:58:08 Nous avons vu clair aussi dans le jeu de ceux qui méprisent cette Assemblée
00:58:16 et veulent récolter les fruits du chaos.
00:58:18 Le mutisme de l'extrême droite ne trompe personne.
00:58:22 Jeudi dernier d'ailleurs, le Naturel a repris le dessus
00:58:26 à coup d'attaques personnelles et de cris effrénés.
00:58:30 [Applaudissements]
00:58:36 Mesdames et Messieurs les députés, cet après-midi, intervention après intervention,
00:58:42 j'ai constaté en écoutant certains orateurs
00:58:45 qu'il n'y a décidément pas de limite à la duplicité.
00:58:49 Ce sont les mêmes qui ont tout fait pour saboter le débat
00:58:54 à coup d'amendements dilatoires, de cris et d'insultes
00:58:58 qui viennent nous reprocher de ne pas avoir pu suffisamment débattre.
00:59:02 [Applaudissements]
00:59:06 Ce sont des élus de la Nation qui viennent nous expliquer sans vergogne
00:59:10 que 175 heures de séance, plus que pour les deux précédentes réformes des retraites,
00:59:15 ne valent rien.
00:59:17 Ce sont des députés qui dénient son rôle au Parlement
00:59:21 et affirment que la rue est plus légitime que les institutions.
00:59:25 [Applaudissements]
00:59:30 Mesdames et Messieurs les députés, ces comportements sont graves.
00:59:35 Ils sont graves car il ne s'agit plus de s'opposer avec force,
00:59:39 mais d'empêcher la discussion et de couvrir coûte que coûte
00:59:43 la voix de l'orateur qui ne partage pas vos idées,
00:59:46 comme si toute parole contradictoire était insupportable.
00:59:50 Ils sont graves car pour certains,
00:59:54 toutes les outrances, toutes les violences sont permises.
00:59:58 Ils sont graves car ils constituent, sous le regard des Français
01:00:02 aux deux extrêmes de l'hémicycle, une remise en cause directe et frontale
01:00:08 de nos institutions, de notre Constitution, de notre démocratie.
01:00:13 [Applaudissements]
01:00:20 La haine et la brutalité ne devraient pas avoir leur place
01:00:24 dans le débat parlementaire, car si l'on ne peut plus débattre
01:00:27 à l'Assemblée nationale, c'est le fonctionnement même
01:00:30 de notre démocratie qui est empêché.
01:00:33 [Applaudissements]
01:00:40 Mesdames et Messieurs les députés, comme vous, j'ai été élue
01:00:45 il y a près d'un an. Comme vous, je vais à la rencontre
01:00:49 des Français dans ma circonscription du Calvados
01:00:53 et sur tout le territoire.
01:00:56 Je parle avec nos concitoyens de leurs doutes,
01:01:02 de leurs inquiétudes, de leurs espoirs.
01:01:06 Personne sur ces bandes a le monopole pour parler au nom du peuple
01:01:10 et j'ai bien conscience de l'état d'esprit de notre pays.
01:01:13 [Applaudissements]
01:01:18 Je sais les interrogations et les inquiétudes que cette réforme soulève.
01:01:24 J'ai conscience de l'effort qu'elle demande à bon nombre
01:01:27 de nos compatriotes. Je mesure la mobilisation d'une partie d'entre eux
01:01:32 dans les mouvements sociaux. Cette réforme, le président de la République
01:01:37 s'est engagé à la mener lors de la campagne électorale,
01:01:40 certainement pas pour gagner des voix, mais par exigence de transparence
01:01:44 vis-à-vis des Français.
01:01:46 [Applaudissements]
01:01:52 C'est d'abord par responsabilité, avec gravité, humilité et conscience
01:01:59 de la sensibilité de l'enjeu que l'on s'engage dans une réforme des retraites.
01:02:05 Bien sûr, les constats sont connus, l'impasse démographique
01:02:10 et le creusement des déficits. Mais ce ne sont pas des arguments
01:02:13 d'autorité et personne n'imagine que la seule réalité des chiffres
01:02:18 atténue l'impact de la réforme pour celles et ceux qui devront
01:02:22 progressivement travailler plus longtemps.
01:02:25 Mais alors, il faut être clair sur les alternatives.
01:02:29 Certaines ont été présentées par des amendements dans cet hémicycle.
01:02:33 Elles peuvent se résumer en deux mots "matraquage fiscal".
01:02:37 Ce sont des impôts et des charges supplémentaires qui pèseraient
01:02:43 sur le pouvoir d'achat des Français et menaceraient leurs emplois.
01:02:47 [Applaudissements]
01:02:49 L'autre chemin que certains proposent, c'est l'allongement de la durée
01:02:54 de cotisation. Mais alors, il faut dire la vérité aux Français.
01:02:59 Pour équilibrer notre système de retraite par répartition,
01:03:03 il nous faudrait travailler 45 années. En transparence, que ceux qui la proposent
01:03:10 ou non proposées, assument les conséquences d'une telle mesure.
01:03:14 Pour un titulaire d'un BTS qui a commencé à 20 ans, cela voudrait dire
01:03:21 une retraite à 65 ans. En responsabilité, nous n'avons pas fait le choix
01:03:26 des 45 ans.
01:03:28 [Applaudissements]
01:03:35 Oui, mesdames et messieurs les députés, pour concevoir cette réforme,
01:03:39 avec le ministre du Travail, Olivier Dussopt, nous avons pris le temps
01:03:44 de regarder toutes les propositions et de modifier les nôtres.
01:03:48 Les mois de concertation avec les organisations syndicales et patronales
01:03:53 auront permis d'aboutir à des avancées importantes sur le texte.
01:03:57 Je pense à la prise en compte de la pénibilité, aux carrières longues
01:04:02 ou encore aux carrières incomplètes, notamment des femmes.
01:04:05 Au risque de surprendre aux extrêmes de cet hémicycle, le débat
01:04:10 et la concertation, c'est utile.
01:04:13 Je veux également saluer le travail mené depuis des mois par les parlementaires
01:04:19 des trois groupes de la majorité présidentielle, Renaissance, Modem et Horizon.
01:04:25 [Applaudissements]
01:04:29 Devant le défi des retraites, vous avez fait des propositions importantes,
01:04:33 innovantes, dont beaucoup sont reprises dans le texte final.
01:04:38 Devant le vacarme et les insultes, vous n'avez jamais dévié du cap du débat
01:04:43 et face aux outrances, vous avez montré le visage de la dignité démocratique.
01:04:49 Devant les échéances, vous ne vous êtes pas laissé intimider.
01:04:54 Vous avez pensé à l'intérêt général, à la préservation de notre modèle social
01:04:59 plus qu'à vos destins personnels.
01:05:02 [Applaudissements]
01:05:07 Ce ne sont pas vos voix qui ont fait défaut, et si j'ai dû recourir à l'article 49.3
01:05:13 de la Constitution, ce n'est pas du fait de la majorité, qui, elle, d'un bloc,
01:05:19 était pleinement mobilisée.
01:05:22 Mesdames et messieurs les députés, les mois de concertation en amont du texte,
01:05:27 les propositions de la majorité et des oppositions, et les 175 heures de débat
01:05:33 au Parlement auront permis d'aboutir à une réforme équilibrée,
01:05:38 porteuse de progrès, et qui prend au mieux en compte les situations de chacun.
01:05:44 [Applaudissements]
01:05:49 Aujourd'hui, c'est sur votre texte, pas sur le projet du gouvernement,
01:05:54 mais bien sur le compromis trouvé par le Parlement, que j'engage ma responsabilité.
01:05:59 [Applaudissements]
01:06:05 Rejeter ce compromis, ce serait financer nos retraites par la dette,
01:06:09 et fragiliser dangereusement notre système par répartition.
01:06:14 Rejeter ce compromis, ce serait priver 1,8 million de retraités modestes
01:06:21 d'une augmentation de leur pension dès la rentrée,
01:06:24 une augmentation en moyenne de 600 euros par an.
01:06:28 [Applaudissements]
01:06:30 Rejeter ce compromis, ce serait priver les professions libérales
01:06:34 d'une pension majorée de 10% à leur troisième enfant.
01:06:38 Je pense notamment aux infirmières libérales.
01:06:41 Rejeter ce compromis, ce serait continuer à demander à ceux qui ont commencé à travailler avant 16 ans
01:06:49 de continuer 45 années pour toucher une retraite à taux plein.
01:06:53 Rejeter ce compromis, ce serait renoncer à investir 1 milliard d'euros
01:06:59 pour prévenir la pénibilité des métiers, notamment pour ceux qui portent des charges lourdes,
01:07:04 ont des postures pénibles ou accomplissent des gestes répétitifs.
01:07:08 Rejeter ce compromis, ce serait renoncer à des mesures qui réduiront d'un tiers
01:07:14 les écarts de pension entre les femmes et les hommes.
01:07:17 Et je veux saluer tous les parlementaires qui ont entendu l'appel des Français
01:07:22 au travail conjoint et ont participé au-delà des clivages avec le gouvernement,
01:07:28 avec la majorité, à bâtir et améliorer cette réforme des retraites.
01:07:33 [Applaudissements]
01:07:41 Mesdames et Messieurs les députés, ce débat sur les retraites soulève des réflexions plus larges.
01:07:46 Sur les évolutions de notre rapport au travail, sur l'égalité des chances,
01:07:51 sur les perspectives que l'on peut offrir à chacun.
01:07:54 Avec mon gouvernement, je veux répondre à ces défis, déjouer les déterminismes sociaux,
01:08:00 assurer l'accès à de vrais parcours professionnels et améliorer la qualité de vie au travail.
01:08:06 Face à ces enjeux, je reste convaincue qu'il n'y a qu'une seule méthode,
01:08:11 chercher des compromis et ne jamais renoncer à l'action.
01:08:15 Dans les jours, dans les semaines et les mois qui viennent,
01:08:20 de nouveaux textes seront débattus au Parlement.
01:08:23 Il n'est jamais trop tard pour sortir des postures.
01:08:26 Mais quand je vois une motion de censure, signée par toute la gauche,
01:08:30 mais avec comme figure de proue un partisan de la retraite à 64 ans,
01:08:35 comme le proposait Monsieur le député de Courson, votre amendement en octobre 2013.
01:08:41 (Applaudissements)
01:08:50 Un tenant historique de l'austérité budgétaire, un opposant notoire au mariage pour tous
01:09:00 et qui n'a pas voté l'inscription de l'abolition de la peine de mort dans la Constitution.
01:09:06 (Applaudissements)
01:09:20 Alors je constate que la nupèce a décidément perdu tous ses repères
01:09:28 quand elle est prête à toutes les compromissions quand il s'agit de chercher le blocage.
01:09:33 (Applaudissements)
01:09:38 Plutôt que de construire des alliances baroques, pensons à l'intérêt de notre pays.
01:09:44 Plutôt que de former des blocs contre, travaillons à bâtir des majorités pour.
01:09:49 Mesdames et Messieurs les députés, dans les jours, les semaines et les mois qui viennent,
01:09:57 pour répondre aux interrogations des Français, nous devrons aussi ouvrir une nouvelle page de notre démocratie sociale.
01:10:05 Je suis convaincu que le dialogue social doit être la norme, qu'il doit précéder chaque projet.
01:10:12 Je suis même convaincu que sur beaucoup de sujets, la bonne méthode est de transcrire dans la loi
01:10:17 les accords trouvés avec les partenaires sociaux.
01:10:20 C'est d'ailleurs avec la majorité ce que nous vous proposerons de faire prochainement sur le partage de la valeur.
01:10:29 Mesdames et Messieurs les députés, avec cette réforme, nous ne sommes jamais allés aussi loin dans la construction d'un compromis.
01:10:41 Le gouvernement a pris toutes ses responsabilités, mais les aventures individuelles, les positionnements tactiques
01:10:51 et la crainte de l'impopularité n'ont pas permis d'assurer une majorité.
01:10:56 Cependant, comme il se doit, la démocratie parlementaire aura le dernier mot.
01:11:02 C'est elle qui a permis de forger ce texte, de l'améliorer, de l'enrichir, par des propositions de l'Assemblée nationale comme du Sénat,
01:11:12 des propositions de la majorité comme des oppositions.
01:11:16 C'est la démocratie parlementaire qui a permis d'adopter ce texte par deux fois au Sénat
01:11:22 et lors d'une commission mixte paritaire où le gouvernement n'était pas présent et ses soutiens n'étaient pas majoritaires.
01:11:29 C'est enfin la démocratie parlementaire qui s'exprimera par votre vote.
01:11:35 L'article 49.3 de notre Constitution qui permet au gouvernement d'engager sa responsabilité
01:11:43 et au Parlement de la censurer a une histoire précise.
01:11:47 Garantir au Parlement de ne pas sombrer dans l'impuissance comme cela avait été le cas sous la 3ème puis la 4ème République.
01:11:56 (Applaudissements)
01:12:02 Ceux qui déguisent le 49.3 en un outil antidémocratique ont la mémoire courte.
01:12:08 Ils oublient que c'est justement l'affaiblissement du Parlement et l'incapacité à légiférer dans les situations de crise
01:12:16 qui a conduit certains à remettre en cause la démocratie parlementaire,
01:12:20 voire la démocratie tout court dans les périodes sombres de notre histoire.
01:12:26 (Applaudissements)
01:12:31 Le 49.3 n'est pas l'invention d'un dictateur mais le choix profondément démocrate qu'a fait le général de Gaulle et qu'a approuvé le peuple français.
01:12:40 (Applaudissements)
01:12:47 Car à la fin il y a un vote. Nous sommes au terme du cheminement démocratique et politique de cette réforme.
01:12:54 Si vous voulez renverser le gouvernement qui la porte, vous en avez désormais la possibilité. Je vous remercie.
01:13:00 (Applaudissements)
01:13:06 Voilà donc il est 18h13, on est en direct sur CNews et sur Europe 1.
01:13:10 Elisabeth Borne vient de s'exprimer. Un peu plus d'une vingtaine de minutes pour la Première Ministre
01:13:15 qui a évidemment défendu sa réforme des retraites.
01:13:18 Elle a dénoncé l'antiparlementarisme des oppositions, elle a vanté une réforme de progrès.
01:13:23 Elle estime qu'il y a eu beaucoup d'outrance dans les débats à l'Assemblée nationale.
01:13:28 Et elle estime que nous n'avons pas fait le choix dit-elle des 65 ans.
01:13:33 Alors que pour équilibrer notre système par répartition, il aurait fallu travailler 45 années en responsabilité.
01:13:40 On est avec Frédéric Souillot, secrétaire général de FO.
01:13:43 Bonsoir M. Souillot. Est-ce que vous réagissez à ce que dit Elisabeth Borne ?
01:13:47 Ben non, je ne réagis pas, rien de neuf sous le soleil.
01:13:51 En plus de cela, j'ai écouté. Le discours était moins bien que d'habitude.
01:13:59 Il n'était pas terrible. Et sur les raisons qu'elle donne sur cette réforme des retraites,
01:14:05 c'est tout ce que nous avons combattu depuis toute la période de concertation
01:14:11 et depuis le 19 janvier.
01:14:13 Elle dit qu'aucun gouvernement n'est allé aussi loin dans le compromis et dans les négociations avec les partenaires sociaux.
01:14:19 Pas avec nous en tout cas.
01:14:20 Oui, mais vous étiez faux. Donc ça fait une bonne partie des partenaires sociaux.
01:14:23 Non, mais avec personne de l'intersyndical. En intersyndical, on a dit pas de recul de l'âge de départ,
01:14:28 pas d'allongement de la durée de cotisation. Après, on peut discuter de tout.
01:14:32 Et on n'a discuté de rien.
01:14:36 A chaque fois que nous avions une discussion, d'ailleurs pas avec les ministres ni avec la première ministre,
01:14:43 on nous mettait des beaux conseillers dans des beaux petits costumes neufs
01:14:48 qui notaient des petits trucs sur des cahiers.
01:14:52 Et la seule fois où on a eu un écrit, c'était le relevé de discussion du premier volet de la concertation.
01:15:01 Rien d'autre.
01:15:02 Ça veut dire là, M. Souillot, à l'heure où on se parle, que vous, du côté des syndicats,
01:15:06 si les motions de censure sont rejetées, vous vous appelez à continuer les mouvements ?
01:15:11 C'est ce que l'on appelle déjà à faire le 23.
01:15:14 Et après ?
01:15:16 Eh bien, on va se revoir en intersyndical et on va en rediscuter.
01:15:20 Mais on va appuyer sur tous les boutons parce que jusqu'aux retraites, cette réforme,
01:15:26 ça veut dire quoi tous les boutons, M. Souillot ?
01:15:28 Retraite cette réforme.
01:15:29 C'est quoi appuyer sur tous les boutons ?
01:15:31 Conseil constitutionnel et tout ce qui fera que cette réforme, il faut qu'elle soit retirée.
01:15:38 D'ailleurs, si le gouvernement, l'exécutif, ne voulait pas d'explosion sociale,
01:15:43 comme nous lui avions signalé dans des communiqués intersyndicaux,
01:15:47 dans le courrier au président de la République, il fallait qu'il retire cette réforme.
01:15:51 Et on l'a tous dit depuis le début, prenons les choses par l'emploi avant de parler de la retraite.
01:15:59 C'était le bon sujet.
01:16:00 Alors là, on nous dit signez-moi un chèque en blanc pour la retraite
01:16:03 et après on discutera de l'emploi ou d'une loi de travail.
01:16:06 Alors effectivement, on comprend que vous allez continuer à pousser les blocages,
01:16:11 les manifestations, tant que l'OTEX n'est pas retirée.
01:16:15 Ben oui.
01:16:16 Ça va faire long.
01:16:17 Si le président ne retire pas.
01:16:19 Vous vous rappelez, j'étais venu sur votre plateau et les intervenants disaient "elle va être votée".
01:16:26 Et je disais déjà, cette réforme ne sera pas votée, elle n'est pas votée aujourd'hui.
01:16:31 49.3.
01:16:33 Alors il est 18h16, on est en direct dans PUNCHCHAIN sur CNews et sur Europe 1.
01:16:37 Les députés sont en train de voter les motions de censure.
01:16:40 On rejoindra dans un instant notre envoyé spécial à l'Assemblée Nationale, Éloïe Duhuchard.
01:16:44 Louis Dranglert, ça veut dire quoi là ? Le vote se passe dans l'hémicycle ou pas dans l'hémicycle ?
01:16:47 Très concrètement et très basiquement.
01:16:49 Alors non, tous les députés sont en train de quitter l'hémicycle ou alors l'ont déjà quitté
01:16:53 pour aller dans les salons de l'Assemblée Nationale.
01:16:55 Et donc c'est à l'extérieur de l'hémicycle, dans les salons, qu'ils vont voter.
01:16:59 Seuls les votes favorables à la motion de censure, avec l'intention de renverser le gouvernement, sont comptabilisés.
01:17:06 Ensuite, dans maintenant une grosse vingtaine de minutes, on connaîtra les résultats.
01:17:11 C'est des bulletins secrets ou on connaîtra les noms de ceux qui ont voté la motion ?
01:17:14 Alors ce n'est pas un vote à main levée mais à l'issue on peut connaître effectivement...
01:17:16 La liste de ceux qui ont voté la motion.
01:17:18 Exactement, les parlementaires qui ont voté la motion.
01:17:20 Et par défaut ceux qui ne l'ont pas voté.
01:17:22 Et donc par défaut, exactement, absolument. C'est très malin.
01:17:24 Et donc il y a deux possibilités.
01:17:28 Donc soit la motion de censure est adoptée et à ce moment-là le gouvernement est renversé
01:17:33 et la réforme des retraites n'entrera pas en application.
01:17:37 Soit la motion de censure est rejetée et dans ce cas le gouvernement se maintient.
01:17:42 Et surtout donc ce soir, la réforme des retraites peut entrer en application.
01:17:46 D'accord. Et le gouvernement saute si la motion de censure est adoptée, Louis ?
01:17:50 Absolument.
01:17:51 Automatiquement ?
01:17:52 Automatiquement.
01:17:53 Et le gouvernement remet sa démission au président ce soir si la motion de censure est adoptée ?
01:17:56 Absolument.
01:17:57 Et après qu'est-ce qui se passe ?
01:17:58 Ensuite le président doit charger un premier ministre ou une première ministre
01:18:02 Peut-être même Elisabeth Borg ?
01:18:03 de constituer un gouvernement.
01:18:05 Après même si la motion de censure est rejetée,
01:18:08 Elisabeth Borg peut tout à fait symboliquement présenter sa démission au président
01:18:12 qui peut dans la foulée la renommer.
01:18:14 Tout ça participe de...
01:18:16 Je pense que les Français n'y font pas beaucoup attention, ça ne change rien dans l'opinion publique.
01:18:20 Mais c'est une forme de symbolique pour demander au président de relégitimer Elisabeth Borg
01:18:25 et d'envoyer le message que la première ministre a la confiance du président.
01:18:29 Ce qui est très intéressant, Eric Revelle, qui est avec nous, vous êtes journaliste,
01:18:33 c'est que c'est la première fois en réalité que l'Assemblée nationale vote sur cette réforme des retraites.
01:18:38 Les seuls qui ont voté ce sont les sénateurs.
01:18:40 A l'Assemblée, il y avait tellement d'obstruction qu'il n'y a pas eu de vote de la réforme.
01:18:45 Donc ce sera le seul et unique moment, cette motion de censure,
01:18:47 où les députés vont s'exprimer sur la réforme.
01:18:49 Ils ont le rappeler, il y a d'abord eu un chahut fou lors de l'examen de cette loi.
01:18:53 Vous vous souvenez que le fameux article 7 sur le passage de 62 à 64 ans n'a même pas pu être délibéré.
01:18:59 Parce qu'il y avait des montagnes d'amendements.
01:19:01 Donc c'est aussi la responsabilité des députés, notamment de la France Insoumise,
01:19:06 qui ont permis ce non-débat.
01:19:09 Bon, ça c'est vrai.
01:19:11 C'est vrai que c'est la première fois qu'il va y avoir un vote, et quel vote quand même,
01:19:14 parce que la France entière est suspendue à ce vote.
01:19:17 Mais je voudrais quand même, si vous me permettez, tirer un coup de chapeau quand même à Elisabeth Borne.
01:19:21 Parce que dans l'exercice difficile qu'elle vient de faire, dans la situation dans laquelle elle est,
01:19:25 on sait qu'elle porte la réforme que souhaite le président de la République.
01:19:28 Alors je ne dis pas qu'elle y est opposée, pas du tout.
01:19:31 Mais elle fait vraiment le job jusqu'au bout.
01:19:33 Et dans la Ve République, par définition, le Premier ministre,
01:19:36 c'est à la fois le fusible et à la fois le paratonnerre.
01:19:39 Le problème du paratonnerre, c'est que ce n'est pas sur Elisabeth Borne que le rage s'abat,
01:19:43 et que donc la foudre tomberait.
01:19:45 C'est sur Emmanuel Macron.
01:19:46 Et donc je voulais quand même le signaler, parce qu'elle est dans un exercice extrêmement difficile.
01:19:50 Elle est un bon général jusqu'au bout.
01:19:52 D'ailleurs on ne sait pas si son sort est scellé ou pas, on le verra.
01:19:55 Mais ce que je veux dire, c'est qu'elle ne peut pas servir de paratonnerre,
01:19:57 parce que le rage, il n'est pas sur elle en réalité.
01:20:00 Il n'y a pas de haine sur Elisabeth Borne, mais plutôt sur le président de la République.
01:20:03 Alors, 18h19h, en direct dans Punchline, sur CNews et Europe 1.
01:20:06 Elodie Huchard, vous êtes à l'Assemblée Nationale, bonsoir à vous.
01:20:09 Ça y est, les députés votent la motion de censure.
01:20:12 La motion de censure transpartisane, on est bien d'accord.
01:20:16 Oui exactement, Laurence, pour l'instant on a eu les prises de parole
01:20:19 qui étaient communes aux deux motions de censure, une seule fois,
01:20:22 des explications de vote pour les deux motions.
01:20:24 En revanche, à partir de maintenant, il y aura bien deux votes distincts.
01:20:27 Jusqu'à 18h45, ils votent dans une salle qui se situe juste à côté de l'hémicycle
01:20:31 pour la motion de censure du groupe Lyot, pour cette motion transpartisane.
01:20:35 Ensuite, il y aura la proclamation du vote, deux solutions à ce moment-là.
01:20:39 Soit le gouvernement est renversé, c'est l'hypothèse la moins probable.
01:20:42 Et dans ce cas-là, c'est la fin du processus.
01:20:45 Soit il n'est pas renversé et donc ils passeront au vote de la motion
01:20:48 présentée par le Rassemblement National, exactement le même tempo,
01:20:52 c'est-à-dire que 30 minutes de vote, puis la proclamation des résultats
01:20:55 par Yael Brun-Pivet.
01:20:57 Là, dans combien de temps on aura le résultat du vote, Elodie, pour être très claire ?
01:21:00 Eh bien, 18h45 pour le groupe Lyot, donc à 19h15 à peu près,
01:21:08 pour le Rassemblement National.
01:21:10 Donc à 18h45, on aura la réponse de savoir si la motion de censure
01:21:14 qui a le plus de chances de pouvoir être adoptée l'est ou pas, Louis Dragnel.
01:21:17 Absolument, et je peux vous dire dès maintenant, c'est-à-dire que les oppositions
01:21:21 s'organisent, le Rassemblement National a prévu, en cas de rejet de la motion de censure,
01:21:26 de saisir demain matin à 10h le Conseil constitutionnel.
01:21:29 Puis donc, il y aura d'autres initiatives qui vont sans doute être conduites
01:21:34 par les groupes d'opposition pour essayer, bon gré, malgré tout,
01:21:39 de faire capoter, d'empêcher la mise en application de la réforme.
01:21:44 Mais objectivement, il y a assez peu de chances, je pense,
01:21:49 pour que le Conseil constitutionnel la retoque.
01:21:51 Cyril Jabanier, de la CFTC, vous êtes le président de la CFTC,
01:21:54 merci d'être avec nous. Il y a une chance, selon vous, que cette motion de censure soit adoptée ?
01:21:58 Écoutez, ce n'est pas notre sujet, nous, aux organisations syndicales.
01:22:02 Notre sujet, à nous, c'est le combat...
01:22:04 Ça serait quand même un petit coin pour la réforme des retraites.
01:22:06 Oui, mais le problème de ce...
01:22:08 Tout à l'heure, vous avez dit que c'est la première fois qu'il y avait un vote
01:22:11 sur la réforme des retraites.
01:22:13 Une motion de censure, ce n'est pas uniquement un vote sur la question des retraites.
01:22:17 Ça englobe beaucoup plus de choses.
01:22:19 Vous avez raison.
01:22:20 Et donc, à ce moment-là, c'est de la responsabilité des politiques.
01:22:22 Et moi, en tant qu'organisation syndicale, je ne me mêle pas de ce vote.
01:22:26 Mais par contre, ce qu'il faut savoir, c'est que ce soir, si c'est rejeté,
01:22:30 la loi, elle est adoptée.
01:22:32 Elle n'est pas promulguée.
01:22:34 Elle n'est promulguée qu'après passage au Conseil constitutionnel.
01:22:37 Et c'est là aussi où, tout à l'heure, Frédéric disait, on va utiliser
01:22:40 tous les moyens possibles.
01:22:42 Il y a un combat à mener au Conseil constitutionnel.
01:22:45 Aujourd'hui, je crois que toutes nos organisations syndicales
01:22:48 font travailler nos juristes.
01:22:50 Et on essaiera de déposer des motions ensemble.
01:22:52 Je tiens à rappeler quand même une chose qu'on n'a pas dit tout à l'heure
01:22:55 dans le précédent débat.
01:22:56 C'est qu'en 2012, il y a eu une expérience avec une loi Duflo
01:23:00 pour laquelle le Conseil constitutionnel avait rejeté la loi
01:23:03 parce qu'elle n'était pas claire et sincère.
01:23:06 C'est quelque chose et on pourrait beaucoup discuter de ça aujourd'hui.
01:23:10 Un tout petit mot de Frédéric Souhiau, le patron de l'AFO.
01:23:13 Moi, je me mêle pas de politique.
01:23:17 D'ailleurs, je n'appelle jamais à voter pour l'un ou contre l'autre,
01:23:20 quelle que soit l'élection.
01:23:22 Maintenant, je lis les sondages.
01:23:25 80% des Français sont contre le recours au 49-3
01:23:29 et 71% demandent la démission du gouvernement.
01:23:32 Si on ne voulait pas en arriver là,
01:23:35 ils retiraient leur projet de loi avant et puis c'était terminé.
01:23:40 Mais là, à priori, ça n'en prend pas le chemin, M. Souhiau, on est bien d'accord.
01:23:44 Eh bien, je connais plein de projets de loi qui ont été votés,
01:23:48 notamment 49-3, et c'était en 2020 sur le projet de retraite.
01:23:54 Et c'est le président de la République qui l'a retiré lui-même.
01:23:57 On va passer la parole dans un instant, Marc Twaty qui est avec nous sur le plateau.
01:23:59 Mais d'abord, direction à l'Assemblée nationale, où se trouve le député Pierre-Henri Dumont.
01:24:02 Bonsoir, M. le député et député LR du Pas-de-Calais.
01:24:05 Vous faites partie de ces députés qui vont voter cette motion de censure,
01:24:09 alors même que votre hiérarchie vous incite à ne pas le faire.
01:24:14 C'est bien cela, M. Dumont ?
01:24:18 Oui, en effet, je vais voter la motion de censure déposée par le groupe Liott
01:24:22 pour une raison qui est très simple.
01:24:25 C'est que la Première ministre vient de le redire,
01:24:27 il y a un vote sur le projet de loi de réforme des retraites.
01:24:30 Ce vote, c'est la motion de censure.
01:24:32 Etant contre ce projet de loi de réforme des retraites,
01:24:34 parce qu'il demande à ceux qui travaillent dur de travailler beaucoup plus dur,
01:24:37 et encore plus, sans rien demander aux autres,
01:24:39 je voterai, suivant ces préconisations, celles de la Première ministre,
01:24:43 la motion de censure déposée pour renverser le gouvernement par le groupe Liott.
01:24:48 Vous faites partie avec Aurélien Pradié de ces députés LR qui vont enfreindre,
01:24:52 je le disais, les consignes de leur parti.
01:24:54 Comment êtes-vous exactement, dans les LR, à voter cette motion de censure ?
01:25:00 Vous savez, vous allez avoir la réponse d'ici quelques minutes, maintenant,
01:25:03 puisque le vote se termine dans une grosse trentaine de minutes.
01:25:07 La réponse, je pense, sera autour d'entre 20 et 25 députés LR
01:25:13 qui sont prêts à voter la motion de censure.
01:25:16 Ce qui veut dire entre un tiers et quasiment la moitié du groupe.
01:25:20 Ça prouve bien qu'il y a un malaise vis-à-vis de cette réforme,
01:25:24 et qu'en réalité, en votant la motion de censure, on envoie un message au gouvernement.
01:25:28 Ce message au gouvernement, il est double.
01:25:30 C'est un "plus jamais, plus jamais, plus jamais" un texte
01:25:33 où l'Assemblée nationale ne peut pas s'exprimer,
01:25:35 ni en première lecture, ni après la commission mixte paritaire.
01:25:38 Le deuxième message, c'est qu'il est encore temps de retirer ce texte,
01:25:41 de convoquer une grande conférence sociale,
01:25:43 de pouvoir mettre tout le monde autour de la table,
01:25:45 les leaders syndicaux, les partis politiques,
01:25:47 les représentants des Françaises et des Français,
01:25:50 pour aboutir à une réforme des retraites beaucoup plus juste,
01:25:53 beaucoup plus efficace, qui reporte beaucoup plus.
01:25:55 Parler de tous les sujets dont on n'a pas pu parler
01:25:57 lors de cette petite réformette des retraites,
01:25:59 les politiques de natalité, de démographie,
01:26:01 comment est-ce qu'on fait pour remettre au travail
01:26:03 les 5 à 6 millions de demandeurs d'emploi catégorie A, B, C,
01:26:06 qui aujourd'hui sont au chômage.
01:26:07 Comment est-ce qu'on fait pour, demain,
01:26:09 assurer la pérennité du régime de retraite,
01:26:11 par exemple en mettant une dose de capitalisation.
01:26:13 Voilà, tous ces sujets qui ne sont pas aujourd'hui sur la table,
01:26:16 parce que cette réforme est une petite réforme
01:26:18 qui ne produira pas d'effet,
01:26:19 qui divise profondément les Français,
01:26:21 et qui surtout, parce qu'elle a été mise avec brutalité,
01:26:24 avec violence, crée des désordres dans la société,
01:26:26 et empêchera demain de réformer à nouveau n'importe quel sujet.
01:26:30 Comment est-ce que vous voulez imaginer d'ici 2 mois, 3 mois ?
01:26:33 Je vais peut-être vous poser une petite question,
01:26:35 je ne sais pas si vous m'entendez bien, M. Dumont.
01:26:37 Vous me dites que 20 à 25 députés LR pourraient voter
01:26:39 à la motion de censure, ça veut dire qu'on n'est pas très loin
01:26:41 du fait qu'il y ait 30 députés LR
01:26:43 qui pourraient faire basculer le gouvernement.
01:26:45 Est-ce que le gouvernement peut être renversé ce soir ?
01:26:47 Écoutez, vous m'auriez posé la question ce matin
01:26:52 quand j'étais justement sur CNews à la matinale
01:26:54 pour annoncer mon vote.
01:26:55 Je vous aurais dit qu'il n'y avait aucune chance.
01:26:57 Le nombre de députés qui est prêt à la voter
01:27:00 augmente heure après heure, minute après minute.
01:27:03 Et aujourd'hui, on n'est plus très très loin du seuil.
01:27:06 Non, c'est simplement qu'ils sont arrivés sans idées préconçues,
01:27:11 et en disant "voilà, je vais me définir selon les discours dans les hémicycles".
01:27:14 Ça sert aussi à ça, les discours dans l'hémicycle,
01:27:16 de pouvoir se déterminer sur son vote définitif.
01:27:18 Il y avait probablement une dizaine de députés LR
01:27:20 qui étaient en train de se dire "qu'est-ce que je fais ?
01:27:22 Est-ce que les discours vont me convaincre de voter dans un sens ou dans l'autre ?"
01:27:26 Et probablement que les discours de la Première Ministre,
01:27:28 probablement que le discours de Mme Berger,
01:27:30 la présidente du groupe majoritaire,
01:27:32 a fait en sorte que, parce qu'ils ont été outranciers,
01:27:34 parce qu'ils ont été vulgaires,
01:27:36 poussent les députés LR, et certains députés LR en tout cas,
01:27:38 à voter cette motion de censure.
01:27:40 - Quoi qu'il arrive, concernant, encore une fois, ce que disait votre parti,
01:27:45 vous vous fichez des consignes que donne la direction de votre parti,
01:27:48 on est d'accord, M. Dumont ?
01:27:50 - Bah, vous savez, c'est pas le parti qui me fait lire,
01:27:53 moi ce sont mes électeurs, moi je suis député non pas des Républicains,
01:27:56 je suis député de la Nation,
01:27:58 et donc j'ai des comptes à rendre, peut-être un petit peu à mon parti, oui,
01:28:01 mais surtout à mes électeurs.
01:28:03 Et c'est vers eux que je vais me tourner dès ce soir,
01:28:05 c'est vers eux que je m'étais tourné lors de ce week-end
01:28:07 où j'étais en circonscription à Hofkirk, à Marques, à Audruyc, à Calais,
01:28:11 et qui, partout, les gens que j'ai rencontrés m'ont dit
01:28:14 "Votez la motion de censure".
01:28:16 - Merci beaucoup, Pierre-Henri Dumont, avec Léomar Cheguet,
01:28:19 pour, évidemment, ce duplex à l'Assemblée Nationale.
01:28:22 On fera les comptes, donc 20 à 25 députés LR,
01:28:25 selon M. Pierre-Henri Dumont, qui pourraient voter cette motion de censure.
01:28:28 On accueille Fabien Vildieu, bonsoir M. Vildieu, représentant Sudraï.
01:28:32 Est-ce que vous espérez, ce soir, que cette motion de censure puisse passer,
01:28:36 et donc puisse renverser le gouvernement ?
01:28:39 - Bah oui, tout simplement. Enfin, tout le monde, je pense.
01:28:42 Tout le monde attend. Si un jour on m'avait dit que j'attendais le vote
01:28:45 des motions de censure par les Républicains, je ne l'aurais jamais cru.
01:28:49 Voilà, on l'attend parce que ça permettrait de sortir par le haut de ce psychodrame-là.
01:28:54 Enfin, ça commence à être... ça fait rire plus personne, quoi.
01:28:59 Voilà, il faut arrêter, il faut mettre un stop à toute cette souffrance,
01:29:03 des deux côtés d'ailleurs, je pense même de leur côté, ça ne doit pas être terrible.
01:29:07 Donc la motion de censure, elle passe, ça y est, la loi est retirée sur les retraites.
01:29:14 On a gagné. Voilà. Donc oui, j'espère.
01:29:16 - Donc c'est les députés LR. Vous misez tout sur les députés LR.
01:29:19 - Bah, là, à l'instant T, on vit un moment assez surréaliste, quand même.
01:29:22 - Dans 10 minutes, peut-être qu'on aura le résultat, je miserai sur autre chose.
01:29:26 Mais là, voilà, effectivement, on est tous là à attendre.
01:29:29 Enfin, je pense que tout le monde, je pense que les Français sont tous
01:29:32 en train de regarder, mais qu'est-ce qui va se passer ?
01:29:34 Il y a un suspense de... enfin, moi, je trouve qu'il y a un gros suspense,
01:29:37 et j'espère, voilà, c'est la méthode la plus courte.
01:29:40 Ça veut dire que dès ce soir, moi, je vais faire la fête, quoi.
01:29:44 - Bien sûr. Ou pas. - Et on sera des milliers.
01:29:46 - Marc Twaty, effectivement, les députés LR peuvent faire basculer le scrutin.
01:29:51 Après, on verra dans quelle mesure, il y a vraiment 20 ou 25 députés LR
01:29:55 qui votent la motion de censure.
01:29:56 - Quoi qu'il arrive, j'ai envie de dire, quel pagaille et quel gâchis, surtout.
01:29:59 C'est-à-dire que finalement, tout ça pour ça, encore une fois,
01:30:01 je me souviens au tout début de ces grèves, ces manifestations,
01:30:04 on avait dit "attention", on avait dit au gouvernement "faites attention".
01:30:07 Puis comme pour les gigeoles, mais non, ça va passer, tout va bien se passer.
01:30:10 On devait l'utiliser le 49.3, ce qui, évidemment, ajoute mais de l'huile sur le feu,
01:30:14 et c'est quand même effectivement dommage, sachant qu'on vient de l'entendre,
01:30:18 ça reste quand même une réformette, encore une fois, et moi, je suis déçu
01:30:20 dans la mesure où on n'a pas fait une grande réflexion, effectivement,
01:30:23 sur cette rédaction. Peut-être qu'on la fera maintenant, on verra bien.
01:30:25 Mais le problème, encore une fois, c'est aussi le coût, le coût économique
01:30:28 que ça va générer, parce que quoi qu'il arrive, j'ai envie de dire,
01:30:32 qu'elle passe ou pas cette réforme, le mal est fait.
01:30:34 C'est-à-dire que globalement, on se rend bien compte qu'aujourd'hui,
01:30:36 Emmanuel Macron, son gouvernement, ont beaucoup de difficultés,
01:30:39 finalement, à faire passer des réformes, ou éventuellement moderniser le pays.
01:30:43 On a une fronte sociale qui est montée.
01:30:46 Moi, je pense qu'on est au bord d'une crise sociétale,
01:30:48 et c'est ça qui m'inquiète vraiment.
01:30:49 Et donc, quoi qu'il arrive, on a des coûts économiques qui sont élevés.
01:30:52 Je pense que d'ores et déjà, ça nous a coûté entre 4 et 5 milliards d'euros
01:30:55 en termes de baisse d'activité.
01:30:56 Et si ça continue, finalement, ça ne va pas améliorer les choses.
01:30:58 Et moi, ce qui m'inquiète le plus, c'est qu'on oublie les autres problèmes de fonds,
01:31:01 que ce soit l'inflation, qui est toujours là,
01:31:03 que ce soit les risques qu'on a du système financier international,
01:31:06 ou bancaire ou autre, et les taux d'intérêt qui vont augmenter.
01:31:08 Parce que si demain, la réforme ne passe pas, ou si la situation dégénère,
01:31:12 les taux d'intérêt, la dette publique vont encore augmenter.
01:31:14 Et donc, ça va nous coûter à nous tous, bien entendu.
01:31:16 - La question de la loi de la réforme, c'est une question qui est en direct sur Europe 1 et sur CNEWS.
01:31:19 Il est 18h31. Je vous passe la parole dans un instant, M. Souillaud.
01:31:22 Je veux juste qu'on retourne sur le terrain, juste à côté de l'Assemblée nationale,
01:31:25 rejoindre Jeanne Cancard avec Fabrice Elsner.
01:31:28 Jeanne, vous êtes juste à côté de l'Assemblée nationale,
01:31:30 où il y a déjà des manifestants qui sont rassemblés.
01:31:33 - Oui, Laurence, plusieurs centaines de manifestants sont rassemblés ici en ce moment.
01:31:39 Place vos bancs. Là, ils scandent des slogans assez éloquents.
01:31:43 Mais juste avant, ils suivaient en direct les différentes prises de parole
01:31:46 qui ont eu lieu à l'Assemblée nationale.
01:31:48 Ils vont aussi suivre tous ensemble ici le vote de ces deux motions de censure.
01:31:53 Ces étudiants, ces manifestants qui nous expliquent qu'ils se sont donné rendez-vous ici
01:31:58 dans le cadre d'une manifestation déclarée.
01:32:01 Il y a des syndicats aussi qui sont présents et qui comptent bien poursuivre la lutte,
01:32:05 poursuivre le mouvement, la mobilisation.
01:32:07 Les forceurs de leur côté, elles, craignent parfois des débordements.
01:32:10 On a en tête les images de la semaine dernière à partir de jeudi dernier.
01:32:14 Et puis, ça a continué durant tout le week-end.
01:32:16 Les affrontements qui ont eu lieu entre les éléments les plus radicaux,
01:32:19 des cortèges et les forces de l'ordre.
01:32:22 Et ce que craignent aussi les forces de l'ordre, c'est que les mouvements,
01:32:26 les actions dites coups de poing, non pas la journée de jeudi, de mobilisation générale,
01:32:30 mais les actions un petit peu plus indépendantes qui pourraient avoir lieu ce soir à Paris,
01:32:34 soient un peu plus désorganisées, moins encadrées, et que donc, il y ait plus de débordements.
01:32:39 Mais pour l'instant, ici, Place Vaubois, cela se déroule dans la bonne enfance, dans la bonne ambiance.
01:32:44 Et ce que nous disent aussi les manifestants, c'est la phrase d'Elisabeth Borne qui les a le plus marquées.
01:32:49 C'est la phrase qui disait que le 49-3 n'est pas l'invention d'un dictateur.
01:32:54 Mais pourtant, eux, ils nous disent qu'ils ont le sentiment qu'Emmanuel Macron évolue tout seul,
01:32:58 en voulant, coûte que coûte, faire passer cette réforme des retraites.
01:33:01 Merci beaucoup, Jeanne Cancard, Fabrice Elsner.
01:33:03 Très intéressant ce que vous nous dites.
01:33:05 C'est cette phrase d'Elisabeth Borne qui a vraiment énervé les manifestants.
01:33:09 Le 49-3 n'est pas l'invention d'un dictateur.
01:33:10 Un tout petit mot, Louis de Raguenel, il y a combien de manifestations qui sont prévues ce soir,
01:33:13 après le vote ou pas de la motion de censure ?
01:33:15 Il y a 42 appels à manifester qui ont été recensés, donc à partir de 16h.
01:33:19 Et donc, c'est suivi de très près par les forces de police et de gendarmerie,
01:33:22 donc principalement à Paris et dans les grandes villes, n'entraîne par exemple...
01:33:25 À la peste des syndicats ou pas ?
01:33:27 Non, il y a beaucoup de manifestations spontanées.
01:33:30 Et après, dans certaines manifestations, il y a des syndicalistes qui se joignent aux manifestants.
01:33:34 On a vu des drapeaux d'un certain nombre de syndicats dans cette manifestation.
01:33:38 Frédéric Souillot, quand la Première ministre dit "le 49-3 n'est pas l'invention d'un dictateur",
01:33:42 est-ce que ça vous fait réagir, cette phrase ?
01:33:44 Ce qui me fait réagir, c'est que ce n'est pas l'arme d'un dictateur,
01:33:49 mais ça s'appelle la bérésina politique.
01:33:52 Alors, la pédagogie, c'est l'art de la répétition,
01:33:57 mais répéter 11 fois le 49-3 depuis le début du mandat,
01:34:02 ce n'est plus de la pédagogie.
01:34:05 Vous comprenez, c'est comme ça que ça doit se passer.
01:34:08 C'est bloquer le débat, ça s'appelle un déni démocratique,
01:34:11 et notamment depuis le 19 janvier où nous appelons et nous avons mis des millions de personnes dans la rue.
01:34:16 Quand elle dit "il y a eu des avancées, on a fait des choses avec les syndicats, carrière longue, pénibilité",
01:34:23 non ? C'est faux, ce qu'elle dit ?
01:34:27 Lors de toutes les concertations, nous avons proposé tout un tas d'éléments,
01:34:34 y compris financiers, l'emploi des seniors, l'emploi des jeunes et tout ce qui allait avec,
01:34:40 et on nous a juste dit "recul de l'âge de départ".
01:34:44 Sur pénibilité, on peut nous raconter ce que l'on veut sur pénibilité,
01:34:49 c'est la même majorité qui avait retiré les critères dans le précédent mandat.
01:34:53 Et aujourd'hui, vous vous rendez compte que les égouttiers, ce qu'ils respirent toute la journée,
01:34:58 ça ne rentre pas dans la pénibilité.
01:35:00 Tout ce qui est odeur et tout cela, ça ne rentre pas dans la pénibilité.
01:35:04 Ils vont reprendre dans la pénibilité le plus petit dénominateur commun,
01:35:08 mais pas de socle commun pour la totalité des travailleurs.
01:35:11 Alors si vous êtes dans une branche où ça négocie et où il y a du dialogue,
01:35:14 vous aurez peut-être de la pénibilité,
01:35:16 et si vous êtes dans une branche où ça négocie peu parce que le patronat serre la vis,
01:35:21 vous ne serez pas pénible, vous n'aurez pas de pénibilité avec le même métier.
01:35:25 On peut être pénible, ça peut nous arriver.
01:35:29 Parfois l'Assemblée nationale, et ce que j'ai entendu tout à l'heure,
01:35:35 notamment Mme Berger, c'était plus que pénible.
01:35:40 Pourquoi c'était pénible ?
01:35:42 Je ne sais pas, elle parle d'une majorité, mais il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
01:35:48 C'est un conglomérat de minorités, il n'y a pas de majorité absolue.
01:35:53 Il n'y a pas de majorité absolue.
01:35:55 Là-dessus vous avez raison, et je pense que ce soir,
01:35:58 un des enseignements, alors c'est ce que vous savez déjà tous depuis le début,
01:36:03 côté majorité et côté gouvernement, c'est la vraie prise de conscience du fait qu'ils n'ont pas la majorité,
01:36:09 et en fait leur difficulté au gouvernement et au sein de la majorité,
01:36:12 c'est que depuis le début de ce deuxième quinquennat,
01:36:14 ils font comme s'ils avaient la majorité absolue,
01:36:17 et ça en interne, beaucoup le disent,
01:36:19 ils se disent qu'il y a une incompréhension,
01:36:22 ils se disent "mais avant quand on tirait une manette, ça répondait, ça votait automatiquement,
01:36:25 et maintenant ça ne vote plus automatiquement".
01:36:27 Comment ça il y a une incompréhension ?
01:36:29 Et donc là ils ouvrent les yeux.
01:36:30 Comment ça il y a une incompréhension ?
01:36:31 Ils savent bien qu'ils n'ont pas la majorité absolue depuis le début.
01:36:33 Oui mais ils se disent toujours rien, alors qu'on le sait très bien.
01:36:35 Mais ils sont en ce moment très inquiétants.
01:36:37 Pourquoi Emmanuel Macron dans ce cas a voulu aller jusqu'au bout au vote de ce texte,
01:36:44 sachant que le dimanche 3 janvier, il savait qu'il n'avait pas la majorité ?
01:36:47 Parce que je vais devoir partir.
01:36:49 Allez-y.
01:36:50 Les organisations syndicales, c'est une majorité absolue,
01:36:55 parce qu'il n'en manque aucune,
01:36:56 et on est tous d'accord sur pas de recul de l'âge de départ,
01:36:59 pas d'allongement de la durée de cotisation,
01:37:01 et tout cela jusqu'au retrait de la loi.
01:37:03 C'est une grande réussite de Macron,
01:37:05 parce que c'est grâce à lui que vous avez le lion syndical, finalement.
01:37:08 Je ne sais pas si c'est une réussite d'Emmanuel Macron,
01:37:10 c'est une intelligence des confédérations syndicales.
01:37:16 Et par rapport à cette majorité relative et le reste,
01:37:22 on n'a pas construit notre unité syndicale sur la réforme des retraites,
01:37:26 on l'a déjà construit sur la loi sur le pouvoir d'achat,
01:37:29 après contre la réforme de l'assurance chômage,
01:37:31 et à la fin sur la réforme des retraites.
01:37:33 Donc, pas de réforme des retraites.
01:37:37 Et puis, l'explosion sociale, c'est ce que vous avez dit tout à l'heure,
01:37:43 il y a l'inflation, les salaires qui n'augmentent pas,
01:37:45 la hausse des prix qui s'envole,
01:37:47 et la réforme des retraites c'est le catalyseur de tout cela.
01:37:50 Et bien, qu'il retire son projet de réforme,
01:37:53 après on discutera de hausse de salaire et de baisse de l'inflation.
01:37:56 Frédéric Souillaud, secrétaire général,
01:37:58 EFO était en direct sur Europe 1 et sur CNews.
01:38:00 On part tout de suite à l'Assemblée nationale,
01:38:02 rejoindre la porte-parole de Renaissance, Prisca Thévenaud.
01:38:04 Bonsoir Madame Thévenaud, vous venez d'entendre Frédéric Souillaud de Force Ouvrière.
01:38:09 Les syndicats restent extrêmement mobilisés pour que le gouvernement retire cette réforme.
01:38:13 Ce que j'entends, c'est qu'on parle encore de cette réforme des retraites,
01:38:20 comme s'il n'y avait eu aucun travail fait sur le texte.
01:38:23 Le texte, j'aimerais le rappeler, a énormément changé, évolué,
01:38:27 au gré des consultations qui ont eu lieu,
01:38:30 mais également sur la base du travail parlementaire qui a eu lieu.
01:38:33 Alors certes, il n'a pas pu avoir lieu à l'Assemblée nationale,
01:38:36 mais il a bel et bien eu lieu au Sénat et en commission mixte paritaire.
01:38:39 C'est ce texte qui a permis de passer de 65 à 64,
01:38:43 mais également d'évoluer sur le sujet des carrières longues,
01:38:46 où il y avait une alerte qui a été soulevée à juste titre et que nous avons pu corriger.
01:38:50 On a également pu amender un certain nombre de choses sur les mères de famille.
01:38:54 Vous voyez, tout ce que je suis en train d'égrener,
01:38:56 je pourrais continuer avec les sapeurs-pompiers par exemple,
01:38:58 ou les pensions de reversion pour les orphelins,
01:39:00 eh bien c'est le fruit des concertations, des consultations.
01:39:03 Tout cela a été enrichi grâce au travail fait avec tous.
01:39:06 Madame Thévenot, ce n'est pas ce que pensent les syndicats que j'ai autour du plateau,
01:39:10 FO, Sudarra, CFTC, ils ne disent pas ça.
01:39:13 J'ai une question à vous poser.
01:39:14 Est-ce que vous pensez que cette motion de censure qui est en train d'être votée
01:39:16 par vos collègues députés a une chance de passer ce soir,
01:39:20 et donc le gouvernement d'être renversé ?
01:39:22 Vous savez, je l'ai toujours dit, que ce soit pour cette motion de censure
01:39:27 comme pour le reste en général,
01:39:28 laissons le temps au temps, les collègues sont en train de voter,
01:39:31 laissons les voter et nous retournerons dans l'hémicycle
01:39:34 pour attester des conclusions de ce vote.
01:39:36 Je pense qu'il est important de pouvoir arrêter un peu de faire de la politique fiction
01:39:40 et d'être dans la réalité du temps parlementaire.
01:39:43 Monsieur Pierre-Henri Dumont, député LR,
01:39:46 estimez que 20 à 25 députés LR pourraient voter cette motion de censure,
01:39:50 on ne serait pas loin du seuil de bascule.
01:39:52 C'est un scénario que vous avez envisagé du côté de Renaissance ?
01:39:56 Le scénario que je n'avais absolument pas envisagé,
01:39:59 c'est celui de députés LR qui ont passé des années
01:40:03 à défendre une réforme des retraites,
01:40:06 qui ont passé toute une campagne des présidentielles
01:40:08 autour de Valérie Pécresse à défendre une réforme des retraites,
01:40:12 et qui une fois députée, en légitimité démocratique,
01:40:15 pour la mettre en œuvre, refusent de le faire,
01:40:18 non pas pour défendre les Français,
01:40:20 mais par opportunité et par opportunisme politique personnel.
01:40:23 Ça par contre, je ne m'y attendais pas,
01:40:25 et j'avoue que je ne comprends toujours pas.
01:40:27 Une dernière question, presque à Thévenot,
01:40:29 Elisabeth Born a prononcé cette phrase,
01:40:31 "Le 49-3 n'est pas l'invention d'un dictateur",
01:40:33 ça a beaucoup fait réagir les manifestants
01:40:35 qui disent que c'est une provocation.
01:40:37 Il n'y a pas de provocation, un simple rappel.
01:40:42 Il n'y a absolument pas de provocation à rappeler que oui,
01:40:45 le 49-3 est un outil qui est mis à disposition dans notre Constitution,
01:40:49 et que notre Constitution n'est pas le résultat d'un travail dictatorial,
01:40:53 mais bien le fruit de notre démocratie,
01:40:55 qui fait que nous sommes aujourd'hui parlementaires.
01:40:58 Et moi, ce qui m'étonne un peu, c'est que nous avons aujourd'hui
01:41:01 des parlementaires à l'extrême droite, à l'extrême gauche,
01:41:03 qui se complaisent à taper sur nos institutions,
01:41:06 sur le fonctionnement de notre démocratie,
01:41:08 alors que c'est par justement cette démocratie,
01:41:11 et par son fonctionnement,
01:41:13 qu'ils ont aujourd'hui une voie démocratique légitime.
01:41:16 Donc ce que je pense aujourd'hui, c'est que nous devons sortir
01:41:19 de ces combats d'égo pour enfin retourner sur la défense d'idéaux.
01:41:23 Ce que nous avons entendu aujourd'hui dans l'hémicycle,
01:41:26 c'est tout sauf des idéaux.
01:41:28 Prisca Thévenaud, d'avoir répondu à nos questions sur CNews et sur Europe 1,
01:41:31 merci à Léo Marcheguet qui est à l'Assemblée nationale.
01:41:33 Fabien Villedieu, vous avez entendu ce qu'a dit la députée Renaissance,
01:41:37 ce qu'a dit auparavant le député Les Républicains.
01:41:40 Cette motion de censure, elle est en train d'être votée,
01:41:43 on en aura le résultat d'ici quelques minutes,
01:41:45 en direct sur CNews et sur Europe 1.
01:41:47 Est-ce que le combat va continuer par ailleurs,
01:41:49 pour vous les syndicats, sur le terrain ?
01:41:51 Est-ce que les grèves, vous allez continuer à les faire,
01:41:54 côté SNCF, puisque vous êtes à Sud-Rhin ?
01:41:56 Est-ce que vos collègues, est-ce que vous,
01:41:58 allez tenir le coup, et encore combien de temps ?
01:42:01 Donc là, si elle est rejetée, bah oui, on va continuer.
01:42:05 L'intersyndical a d'ores et déjà appelé à une mobilisation jeudi,
01:42:10 mais c'est vrai que tout le monde,
01:42:12 c'est un plaisir pour personne de manifester,
01:42:16 d'être en grève, quand vous êtes en grève,
01:42:18 vous perdez de l'argent.
01:42:19 Voilà, moi, mon espoir, c'est que ça s'arrête,
01:42:22 et que cette loi s'aie retirée.
01:42:24 Une fois que la loi est retirée, on apaise les choses.
01:42:28 Il y a besoin un peu de concorde,
01:42:30 il y a un besoin un peu de remettre du lien entre les gens,
01:42:33 c'est terrible.
01:42:34 Alors nous, on a réussi à faire du lien
01:42:36 entre les organisations syndicales,
01:42:37 et des organisations syndicales très différentes,
01:42:39 ça, on a fait du lien entre nous,
01:42:40 on a mis du monde, ce qui est déjà pas mal d'ailleurs.
01:42:44 Par contre, je trouve quand même que le président
01:42:48 serait bien aspiré de mettre un peu de concorde, de lien,
01:42:51 il y a beaucoup de tension là, depuis jeudi.
01:42:56 Ça manifeste sans arrêt.
01:42:58 Oui, ça manifeste sans arrêt,
01:43:00 ça part un peu en live dans plein d'endroits,
01:43:02 donc il y aurait besoin d'arrêter tout ça,
01:43:05 mais pour arrêter tout ça, il faut retirer la loi.
01:43:07 Bon, soit si la motion passe,
01:43:13 soit par la mobilisation, parce que la mobilisation continuera.
01:43:17 Alors, monsieur Chabanier, vous êtes le président de la CFTC,
01:43:20 vous dites comme votre collègue, la mobilisation va continuer.
01:43:23 Oui, la mobilisation va continuer, on l'a déjà dit,
01:43:26 puisque nous avons déjà annoncé des rassemblements ce week-end,
01:43:29 ces jours-ci, et une grande manifestation jeudi,
01:43:32 même s'il y aura aussi d'autres combats à faire
01:43:34 sur les recours au Conseil constitutionnel,
01:43:38 si ce soir, cette motion de censure était rejetée,
01:43:41 puisque c'est quelque chose, je rappelle que ce soir,
01:43:43 la loi elle est adoptée, elle n'est pas promulguée,
01:43:45 donc il y a aussi ce combat à faire au niveau du Conseil.
01:43:48 Je voulais quand même revenir sur les déclarations de Prisca Telnaud.
01:43:52 Quand elle nous dit "on a fait des concessions",
01:43:55 parce que c'était 65, on est passé à 64,
01:43:57 mais il n'y a eu aucune concession.
01:43:59 Quelques semaines après l'élection du président,
01:44:01 on avait déjà expliqué que le 65 n'était pas un totem
01:44:03 et qu'on pourrait discuter, et dès la première réunion
01:44:06 dans les cabinets des ministres ou avec la première ministre,
01:44:09 on nous a mis sur la table, "écoutez, on est super ouverts,
01:44:12 choisissez entre 65 ans ou 64 avec l'accélération de la loi Touraine,
01:44:17 c'est-à-dire de la durée de cotisation".
01:44:19 Donc dès la première réunion, on a eu un choix qui était magnifique,
01:44:22 donc c'était un non-choix, mais ce choix-là,
01:44:24 on l'a eu dès le premier jour, dès la première minute sur la table.
01:44:27 Donc venir nous dire que tout le temps de la concertation syndicale,
01:44:31 tout le temps du débat parlementaire que la CMP a abouti
01:44:34 au bout du bout, après des négociations incroyables,
01:44:36 aux 64 ans, non, franchement, depuis le départ, c'était comme ça.
01:44:41 – OK, Éric Revelle, vous voulez réagir ?
01:44:43 – Oui, parce que moi je pense, pardonnez-moi,
01:44:45 mais qu'Elisabeth Borne a raison, on n'est pas dans une dictature,
01:44:48 l'utilisation du 49-3, il est constitutionnel,
01:44:50 mais on ne devrait pas voter une loi aussi importante
01:44:53 dans un contexte social et économique aussi important, par un 49-3.
01:44:57 Maintenant, ça veut dire quoi ?
01:44:58 Ça veut dire que, et quand Louis Derognelle dit,
01:45:02 mais enfin, les députés LR, c'est un peu l'anarchie, tout le monde vote.
01:45:06 En fait, ça prouve quoi ? Le rejet du 49-3 et cette idée
01:45:11 qu'il n'y a plus vraiment de hiérarchie dans l'ordre du patron d'un groupe
01:45:15 qui dit "vous allez voter ceci ou cela".
01:45:17 Ça veut dire qu'en fait, on est devant un vrai débat
01:45:19 qu'il faudra avoir, celui d'un exercice nouveau de la démocratie.
01:45:22 Je pense qu'il y a une demande de démocratie,
01:45:24 et c'est pour ça que le 49-3 coince aussi,
01:45:26 au-delà du côté important sur cette réforme,
01:45:29 c'est qu'il y a des tas de gens, des tas de gens,
01:45:31 qui ne comprennent pas ce que c'est qu'un 49-3,
01:45:33 qui pensent que c'est un déni de démocratie.
01:45:35 Ça veut dire qu'il y a une demande d'exercice de démocratie,
01:45:38 à mon avis, qui est différente, et qui, d'une certaine manière,
01:45:40 est incarnée par l'espèce de vote sans queue ni tête des LR aujourd'hui,
01:45:46 parce que précisément, eux, à l'insu de leur plein gré,
01:45:49 ils incarnent cette demande de démocratie aussi, me semble-t-il.
01:45:53 Non mais c'est important, parce que ça dépasse une partie de la majorité aussi,
01:45:57 s'agissant des LR, parce qu'on a beaucoup parlé du fait que les LR,
01:46:01 la droite, c'était un parti normalement qui avait une vraie culture du chef,
01:46:04 avec des troupes qui suivaient, et d'ailleurs, c'est les critiques du gouvernement,
01:46:08 en sous-main, au gouvernement, ils vous disent "Vraiment, les LR",
01:46:10 et d'ailleurs, c'est ce que Elisabeth Borne a plus ou moins dit,
01:46:13 implicitement, elle dit "Pas une voix n'a manqué à la majorité",
01:46:17 sous-entendu, c'est de la faute des Républicains,
01:46:19 si le texte n'a pas été adopté.
01:46:20 Mais simplement, les Républicains, il faut quand même savoir,
01:46:23 tous ces députés qu'on a aujourd'hui, les Républicains,
01:46:25 ont été élus dans un contexte très difficile pour les Républicains,
01:46:29 ils ne doivent leur élection qu'à eux-mêmes, il faut bien se rappeler ça,
01:46:33 il faut se souvenir que Valérie Pécresse a fait moins de 5% à l'élection présidentielle,
01:46:37 ils n'ont bénéficié d'aucune dynamique qui était portée par la candidate des Républicains.
01:46:41 Et donc, vous vous retrouvez avec une Assemblée nationale,
01:46:44 avec des députés qui disent "Mais moi, mon élection, je la dois uniquement à ma capacité,
01:46:49 à mes électeurs, et donc, week-end après week-end,
01:46:52 si je rentre dans ma circonscription et que mes électeurs me disent
01:46:55 "La réforme des retraites, c'est niaître",
01:46:57 même si ce sont des électeurs culturellement de droite
01:46:59 qui, peut-être, historiquement, étaient favorables à une réforme des retraites,
01:47:02 ils disent "Attention, là, pour le coup clignotant,
01:47:05 il faut que je fasse attention à mon vote, et donc j'agis en conséquence".
01:47:09 Et donc, mécaniquement, un autre député qui va par exemple être
01:47:13 dans une circonscription plutôt libérale, avec des gens plutôt aisés,
01:47:17 donc plutôt favorables à la réforme des retraites,
01:47:19 lui, pour le coup, ça ne lui pose aucun problème
01:47:21 d'appliquer la discipline des Républicains.
01:47:23 Mais vous voyez, ça dépend vraiment de la circonscription
01:47:25 et de la configuration de chaque territoire dont dépend chaque député.
01:47:29 - Il y a un peu d'amateurisme, quand même, de la part du gouvernement,
01:47:32 enfin, du moins, du Renaissance. On ne sait pas tout ça.
01:47:35 On sait très bien qu'effectivement, les Républicains,
01:47:37 ils ont été élus justement à la force du poignet,
01:47:39 donc on ne va pas avoir, effectivement, une armélation globale.
01:47:41 Donc c'est un petit peu...
01:47:43 - Mais regardez, je vous prends l'exemple d'Aurélien Pradié.
01:47:45 - Mais c'est un peu un amateur, quoi.
01:47:47 - Aurélien Pradié, c'est le seul député qui n'avait pas de candidat
01:47:49 de la majorité en face de lui.
01:47:51 Et donc, il faisait beaucoup de gens au sein de la majorité.
01:47:53 Il lui avait fait un peu ce cadeau. Il s'était dit, Aurélien Pradié,
01:47:56 c'est quelqu'un qui est plutôt compatible,
01:47:58 qui va plutôt pouvoir voter Notex, sauf que Patatras,
01:48:00 c'est absolument pas ce qui se passe.
01:48:02 Pradié, il est à la tête des frondeurs
01:48:04 et des gens qui, à droite, contestent la réforme des retraites.
01:48:06 - Mais au-delà, effectivement, des politiques politiciennes,
01:48:08 enfin, des magouilles un peu politiciennes,
01:48:10 ce qui m'inquiète, c'est que vous l'avez dit tout à l'heure,
01:48:12 c'est sûr le fait qu'on a des manifestations qui sont prévues ce soir
01:48:14 qui ne sont pas via les syndicats.
01:48:16 - Jeudi, la prochaine mobilisation.
01:48:18 - Jeudi, j'ai compris. Mais là, aujourd'hui, tous les jours,
01:48:20 il y a des blocages et autres qui sont organisés en dehors des syndicats.
01:48:22 Ça, c'est quand même dangereux.
01:48:24 C'est-à-dire qu'on a réussi, effectivement, à créer un climat
01:48:26 presque d'insécurité. Quand on se balade dans Paris
01:48:28 ces derniers jours, ça fait un peu peur.
01:48:30 Et donc, là, derrière, on crée une tension sociale et sociétale
01:48:33 qui, à mon avis, est très dangereuse.
01:48:35 - On est en direct dans Pönchlein, sur scène des Europeins.
01:48:37 René Coutiel, Braune-Pivet, qui annonce le résultat de la motion de censure.
01:48:41 - La majorité requise pour l'adoption de la motion de censure
01:48:43 soit la majorité absolue des membres composant cette Assemblée 287
01:48:48 pour l'adoption 278.
01:48:51 La majorité requise n'étant pas atteinte, la motion de censure n'est pas adoptée.
01:48:55 Je veux mettre maintenant en voie la motion de censure
01:48:58 déposée par Mme Marine Le Pen et 87 membres de l'Assemblée.
01:49:02 Le scrutin est annoncé dans l'enceinte de l'Assemblée nationale.
01:49:05 Le scrutin va être ouvert pour 30 minutes.
01:49:08 Il sera clos à 19h20. La séance est suspendue.
01:49:11 - Voilà, donc, pour les quelques mots de Yael Braun-Pivet.
01:49:15 Alors, peut-être qu'on va garder ce qui se passe à l'Assemblée nationale,
01:49:19 parce que les députés de la France Insoumise
01:49:21 se sont levés en brandissant des pancartes avec "RIP",
01:49:25 ça veut dire "réfrérendum d'initiative partagée".
01:49:28 Et la grande information, lui, de Ragnel,
01:49:30 c'est que cette motion de censure a été rejetée à très peu de voix.
01:49:33 - Mais très peu de voix !
01:49:34 - 278, il en fallait 287 !
01:49:36 - Donc, on est à 9 voix de la majorité absolue.
01:49:39 Donc, c'est très très court. - C'est très juste.
01:49:41 - Et l'enseignement, j'étais le premier à dire
01:49:43 que je pensais qu'il y avait maximum une dizaine de députés LR.
01:49:45 - Là, on est bien à 20 députés.
01:49:46 - Puisque quand on fait nos calculs, c'est simple.
01:49:48 Vous avez 150 députés NUPES, vous avez 20 députés LIOTS,
01:49:51 vous avez 88 députés RN, ça fait un total de 258.
01:49:57 Donc là, on est à 278, ça veut dire qu'il y a 20 députés LR
01:50:01 qui ont voté la motion de censure.
01:50:04 - Est-ce que vous étiez en réunion il y a quelques instants ?
01:50:06 - Absolument, absolument.
01:50:07 Et donc, on pensait que c'était un objectif maximaliste,
01:50:09 un peu pour vendre cette idée-là.
01:50:11 Et en fait, non, ça correspond à une réalité.
01:50:13 - Cyril Chabanier, une réaction.
01:50:14 Président de la CFTC, rejet de la motion de censure.
01:50:17 - Ce n'est pas une surprise en soi.
01:50:19 Ce qui est surprenant, c'est le peu d'écarts
01:50:21 pour lesquels elle soit rejetée.
01:50:23 Parce que depuis le départ, on sait que cette motion de censure
01:50:26 était plutôt dans un rejet.
01:50:29 Mais vous vous rendez compte, dans la situation politique
01:50:32 dans laquelle on est, une motion de censure
01:50:35 qui est rejetée qu'à 9 voix.
01:50:38 Je crois que maintenant, le président,
01:50:40 y compris avec ce vote, doit comprendre
01:50:42 que cette loi, il faut la retirer.
01:50:45 Donc aujourd'hui, comme c'est à priori refusé,
01:50:49 la motion de censure, elle va être adoptée.
01:50:51 Mais il faut qu'ils disent stop.
01:50:54 Il faut dire maintenant, cet texte, je le retire.
01:50:57 Et ce texte, il n'est pas promulgué.
01:50:59 Et on revient à un peu d'apaisement.
01:51:01 - Monsieur, pardon, Ville-Dieu, Sudraï.
01:51:04 - Moi, je suis un peu déçu.
01:51:06 Je ne vais pas me cacher.
01:51:08 J'aurais préféré que ça passe autrement.
01:51:11 Même si, effectivement, c'est assez juste.
01:51:14 Après, notre motion de censure, à nous,
01:51:16 ça va être la rue, la mobilisation, les grèves.
01:51:19 Là, on avait la possibilité de fermer le banc.
01:51:22 Du coup, on continue.
01:51:24 Dès ce soir, à mon avis, il y aura des mobilisations.
01:51:26 Il y aura, à mon avis, beaucoup de monde dans la rue.
01:51:29 Demain, il y aura des grèves.
01:51:31 On continue la mobilisation.
01:51:33 On en continue comme depuis le 19 janvier.
01:51:35 - Jeanne Cancard est avec nous,
01:51:37 juste à côté de l'Assemblée nationale, avec Fabrice Esner.
01:51:39 Comment réagissent les manifestants avec qui vous êtes
01:51:41 à l'annonce du rejet de cette motion de censure ?
01:51:43 - Bah, écoutez, vous venez peut-être de l'entendre derrière moi,
01:51:47 forcément des huées, ici, au moment de l'annonce du rejet
01:51:50 de cette motion de censure.
01:51:52 Il y a plusieurs phrases qui ne passent pas,
01:51:54 qui ont été prononcées aujourd'hui par les différents membres
01:51:56 du gouvernement, notamment par Elisabeth Borne,
01:51:59 la première ministre, qui a dit "le gouvernement n'est jamais
01:52:02 allé aussi loin dans le compromis", c'est ce qu'elle a assuré tout à l'heure.
01:52:05 Et ça, eh bien, ça fait partie des phrases qui ne passent pas,
01:52:08 ici, pour les manifestants. Ils disent que non,
01:52:10 non, ils n'ont pas été entendus, non, ils n'ont pas été suffisamment
01:52:13 écoutés. Leur révolte, eh bien, ils veulent la poursuivre,
01:52:16 ici, dans la rue, que ce soit à Paris ou un petit peu partout en région,
01:52:19 avec des journées de grève. Tout à l'heure, on l'entendait,
01:52:21 des slogans qui appelaient à la grève générale.
01:52:23 Ils nous le disent, ils ne vont pas s'arrêter là.
01:52:25 Pour eux, la motion de censure la plus importante,
01:52:27 elle est ici, elle est dans la rue, elle n'est pas très loin
01:52:29 de l'Assemblée nationale et elle dure depuis le début
01:52:31 de la contestation. Maintenant, vous voyez ici,
01:52:33 sur les images de Fabrice Esner,
01:52:35 cette place Vauban, on n'est pas très loin des Invalides,
01:52:38 cette place qui se remplit de plus en plus
01:52:40 de manifestants qui sont présents ici.
01:52:42 Tout autour de cette place, il y a aussi
01:52:44 un dispositif policier très important
01:52:46 qui est déployé pour, justement, éviter
01:52:48 tout débordement. Et on va se quitter
01:52:50 sur, tout simplement, ces images,
01:52:52 ces slogans des manifestants qui protestent
01:52:54 et qui affichent, évidemment, leur colère
01:52:56 et leur déception face au rejet de la motion.
01:52:58 Merci beaucoup, Jeanne Coquin, Fabrice Esner.
01:53:00 42 manifestations prévues ce soir
01:53:02 à Lundrangnell, c'est ce que vous nous disiez,
01:53:04 dans toute la France. Absolument. Après, la difficulté,
01:53:06 c'est qu'il y a celles qui n'ont pas été déclarées,
01:53:08 puisque beaucoup d'entre elles n'ont pas été déclarées
01:53:10 en préfecture, mais il y a des manifestations
01:53:12 spontanées et puis, parfois, il suffit
01:53:14 qu'il y ait un groupe de 5 à 10 individus
01:53:16 qui se mettent à casser,
01:53:18 à s'en prendre à des bâtiments, à des banques,
01:53:20 à des lieux publics.
01:53:22 Il suffit, parfois, simplement,
01:53:24 de peu de personnes pour
01:53:26 mettre le bazar et dégrader
01:53:28 les rues. Après, il y aura sans doute aussi
01:53:30 des manifestations pacifiques,
01:53:32 mais c'est vrai que depuis quelques jours,
01:53:34 on alterne entre
01:53:36 des scènes de manifestations pacifiques
01:53:38 et puis des scènes très violentes où,
01:53:40 parfois, la police est obligée d'évacuer
01:53:42 par la force des militants.
01:53:44 - 18h53, en direct sur Europe 1 et sur CNews,
01:53:46 Éric Revelle, une réaction.
01:53:48 - Il faut respecter, évidemment, le vote de l'Assemblée nationale,
01:53:50 mais je pense que c'est l'une
01:53:52 des motions de censure qui aura obtenu la plus courte
01:53:54 majorité dans l'histoire de la Ve République,
01:53:56 il faudra vérifier. - C'est une large majorité.
01:53:58 - Oui, et c'est un peu le scénario
01:54:00 que je redoutais, pardonnez-moi, en début d'émission.
01:54:02 J'avais dit à 8 voix près, peut-être,
01:54:04 à 9 voix près. Pourquoi c'est un scénario
01:54:06 redoutable ? Parce qu'en réalité, ça ne
01:54:08 résout rien, évidemment, sur le fond,
01:54:10 mais une aussi courte majorité
01:54:12 donne la pensée que, non seulement
01:54:14 les Français sont opposés à cette réforme,
01:54:16 mais que quasiment tous les députés
01:54:18 à 8, à 9 voix près,
01:54:20 ceux qui ont voté l'étaient également.
01:54:22 Donc ça peut donner,
01:54:24 il faut appeler évidemment au calme, mais ça peut donner
01:54:26 des situations extrêmement compliquées,
01:54:28 et moi je pense que, voilà,
01:54:30 motion votée,
01:54:32 bon, le texte tombait,
01:54:34 motion non votée,
01:54:36 le texte passait avec peut-être 15
01:54:38 ou 20 voix, mais là, 9 voix, pardonnez-moi,
01:54:40 même s'il faut respecter ce scrutin,
01:54:42 c'est extrêmement juste, et ça veut dire
01:54:44 que même l'Assemblée nationale...
01:54:46 - Est complètement divisée. - Oui.
01:54:48 - Comme le pays. - Et ça peut aussi dire qu'au prochain texte,
01:54:50 s'il y a une nouvelle motion de censure
01:54:52 et un nouveau désaccord,
01:54:54 9 voix d'écart, c'est quand même très faible.
01:54:56 - Moi je dirais que c'est même le pire des scénarios,
01:54:58 parce qu'effectivement, il n'y a pas de visibilité,
01:55:00 finalement. Donc voilà, ça risque de s'intensifier,
01:55:02 il y a des tensions qui vont être là,
01:55:04 et même dans le gouvernement, en faveur du gouvernement.
01:55:06 - C'est un peu politique, là, pour le coup, ce qu'on évoquait tout à l'heure,
01:55:08 je ne suis pas sûr que le gouvernement puisse tenir en l'État,
01:55:10 même la Première ministre, en tout cas,
01:55:12 et donc c'est vrai que c'est très très compliqué,
01:55:14 et encore une fois, quel gâchis, tout ça pour ça !
01:55:16 On se rend bien compte qu'aujourd'hui,
01:55:18 et peut-être que le mieux serait d'apaiser effectivement la situation,
01:55:20 mais là, ça dépend du Président, et on verra bien
01:55:22 ce qu'il va nous dire dans les prochains jours.
01:55:24 - Jusqu'à aujourd'hui, le gouvernement avait une majorité relative,
01:55:26 comme tout le monde disait,
01:55:28 à partir de ce soir, le gouvernement n'a plus de majorité du tout.
01:55:30 C'est quand même l'enseignement de ce vote !
01:55:32 - A nous, on a l'asset, absolument !
01:55:34 - Oui, mais c'est plus une majorité qui se permet de gouverner,
01:55:36 c'est clair, ce soir.
01:55:38 - Il est 18h55,
01:55:40 on est en direct sur CNews et sur Europe 1
01:55:42 avec cette motion de censure,
01:55:44 qui a donc été rejetée à quelques voix près,
01:55:46 287,
01:55:48 et il y a eu 278 voix
01:55:50 pour cette motion de censure.
01:55:52 Il va falloir que le gouvernement
01:55:54 en tire tous les enseignements, évidemment.
01:55:56 On va suivre cela tout au long de la soirée,
01:55:58 à la fois sur CNews et sur Europe 1.
01:56:00 On va remercier les auditeurs d'Europe 1,
01:56:02 qui vont retrouver dans un instant
01:56:04 Raphaël Devolvé pour Europe 1 soir.
01:56:06 Ils vont évidemment, bien entendu,
01:56:08 poursuivre les débats sur l'antenne d'Europe 1.
01:56:10 Mais nous, on reste sur CNews, évidemment,
01:56:12 puisqu'on voit que les députés
01:56:14 de l'ANUPS sont en train de s'exprimer.
01:56:16 Ils expriment leur désaccord,
01:56:18 évidemment, avec ce qui vient de se passer,
01:56:20 avec cette motion de censure
01:56:22 qui a été extrêmement
01:56:24 délicate,
01:56:26 extrêmement votée,
01:56:28 Louis de Raguenel, c'est ça,
01:56:30 le grand enseignement de ce soir ?
01:56:32 Le grand enseignement de ce soir, c'est que, effectivement,
01:56:34 les partis qui avaient annoncé voter cette motion de censure
01:56:36 ont fait bloc. Vous avez l'ANUPS,
01:56:38 l'IOT et le RN.
01:56:40 Mais surtout, ce qui est intéressant, c'est que
01:56:42 20 députés, les Républicains,
01:56:44 ont voté cette motion de censure,
01:56:46 alors que dans les mêmes, les calculs les plus optimistes
01:56:48 qui étaient faits, on arrivait tout au plus
01:56:50 à 15 députés, les Républicains.
01:56:52 Donc, ça veut dire réellement que...
01:56:54 Pour Éric Ciotti, pour les LR,
01:56:56 c'est une épreuve aussi.
01:56:58 Il y a un enseignement un peu global pour le gouvernement,
01:57:00 c'est qu'ils sont passés à 9 voix
01:57:02 d'être renversés. 9 voix, c'est quand même
01:57:04 pas grand-chose. Et le deuxième enseignement,
01:57:06 effectivement, c'est pour les Républicains.
01:57:08 On sait que le gouvernement,
01:57:10 en privé, depuis quelques jours,
01:57:12 est assez dur contre les Républicains, en disant que
01:57:14 ce ne sont pas des
01:57:16 partenaires fiables. Alors, il y en a qui sont très fiers
01:57:18 de ne pas être des partenaires fiables, mais il y en a d'autres
01:57:20 pour qui c'est très compliqué.
01:57:22 Il y a des députés qui sont issus de
01:57:24 circonscriptions, des députés républicains,
01:57:26 issus de circonscriptions dans lesquelles les électeurs, par exemple, sont
01:57:28 très attachés à l'équilibre budgétaire,
01:57:30 à la réforme des retraites. Et donc, pour eux,
01:57:32 c'était impératif de
01:57:34 soutenir le gouvernement dans cette action.
01:57:36 Et puis, on l'a vu,
01:57:38 progressivement, ces derniers jours,
01:57:40 de manière très discrète, une vingtaine de députés
01:57:42 ont décroché, ont complètement
01:57:44 glissé. Moi, je me souviens encore, c'était sur
01:57:46 ce plateau-là, chère Laurence, mercredi
01:57:48 dernier, ou jeudi dernier, nous étions
01:57:50 avec Pierre-Henri Dumont, et qui disait
01:57:52 "Pour moi, c'est hors de question
01:57:54 de voter cette
01:57:56 motion de censure, si
01:57:58 il y a des gens de la NUPES
01:58:00 qui signent cette motion." Donc, nous, on s'était
01:58:02 dit "Bon, ben, c'est terminé."
01:58:04 Et puis, finalement, vous avez, ce matin, Aurélien Pradié
01:58:06 et plusieurs de ses amis qui disent "Ben, finalement,
01:58:08 en fait, ce n'est plus possible,
01:58:10 on va voter cette motion de censure."
01:58:12 Et, manifestement, ils ont bien
01:58:14 travaillé leur réseau, puisqu'ils sont
01:58:16 passés de 3, 5, 7 députés
01:58:18 à 20 députés ce soir. - Il y a aussi une déclaration,
01:58:20 je pense, de Mme Borne, qui a fait un peu de mal,
01:58:22 certainement, c'est là, on l'a entendu tout à l'heure. - Sans doute.
01:58:24 - Globalement, c'est-à-dire le fait de vouloir, je dirais,
01:58:26 créer, comme ça, de mettre de l'attention, les républicains
01:58:28 m'ont dit "Certains qui voulaient peut-être pas voter cette motion de censure
01:58:30 l'ont fait au dernier moment." - Absolument. - C'est-à-dire ? - Et puis Mme Berger,
01:58:32 qui a quand même jeté l'opprobre, là,
01:58:34 deux jours avant, sur un certain nombre de députés républicains,
01:58:36 en expliquant que c'était des vendus et qu'ils allaient taper
01:58:38 à la porte de Matignon pour obtenir des subventions s'ils votaient cette réforme.
01:58:42 J'ai trouvé que... Alors là, c'est plus de la communication,
01:58:44 c'est de la... Enfin, bon, j'en corrèle pas de mon...
01:58:46 - Oui, non, pas de... On se tient sur ce plateau, mon cher. - Voilà, c'est pour ça.
01:58:49 - A dernier moment, M. Villieu et M. Chabanier,
01:58:51 donc la mobilisation continue.
01:58:53 Pour tous. - Voilà, faut pas désespérer,
01:58:55 je pense qu'il y a pas mal de collègues
01:58:57 qui sont un peu déçus et qui vont se dire
01:58:59 "Ah mince..." Voilà, faut pas désespérer.
01:59:01 Voilà, il y a de la vie, il y a de l'espoir,
01:59:03 il y a une mobilisation en grève au collectif,
01:59:06 moi je suis encore en grève au collectif,
01:59:08 il y a plein de secteurs en grève au collectif,
01:59:10 il y a une grande grève jeudi, venez jeudi,
01:59:12 venez en manifestation, on peut encore gagner.
01:59:14 - De façon pacifique, bien sûr, comme vous l'avez toujours dit.
01:59:16 - Oui, on peut encore gagner, il faut venir massivement jeudi,
01:59:19 cette loi elle est pas promulguée, elle est loin de l'être,
01:59:22 mais il faut savoir, c'est le dernier recours du Président,
01:59:25 il faut qu'il retire cette loi,
01:59:27 sinon on pourra plus travailler sur tous les autres sujets.
01:59:31 Comment on va pouvoir travailler, se concerter,
01:59:34 comment on va pouvoir, et le gouvernement,
01:59:37 faire un travail, obtenir des majorités sur d'autres textes,
01:59:41 si cette loi n'est pas retirée,
01:59:44 c'est le fait qu'on ne pourra plus avoir
01:59:48 de travail parlementaire ou syndical,
01:59:50 ça va être extrêmement compliqué, donc il faut que ce soit retiré.
01:59:53 - C'est-à-dire la loi travail qui arrive, vous la discutez pas,
01:59:55 alors qu'il y a tant de choses importantes dedans,
01:59:57 Monsieur Chabanier.