Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans PUNCHLINE.
00:00:02 Ce soir sur CNEWS, va-t-on vers une grève reconductible dans l'ensemble du pays à partir de la mi-mars ?
00:00:07 Que soit l'intersyndical, une partie des syndicats en tout cas,
00:00:11 qui appelle les Français à ne pas faiblir dans les mobilisations après celle de jeudi.
00:00:15 On verra ce que vous pensez de la perspective d'un pays bloqué.
00:00:19 Est-ce le seul moyen de faire entendre au gouvernement la détermination des opposants à la réforme des retraites ?
00:00:24 On va en débattre ce soir.
00:00:25 On prendra aussi par ailleurs des nouvelles de l'état de santé des victimes de l'accident provoqué par l'humoriste Pierre Palmade.
00:00:32 Trois personnes, dont un enfant de 6 ans, qui sont toujours dans un état grave à l'hôpital.
00:00:37 Deux jeunes hommes qui accompagnaient l'acteur sont toujours activement recherchés après avoir pris la fuite.
00:00:42 On verra ce que risque exactement l'acteur Pierre Palmade.
00:00:46 On débat de tous ces sujets d'actualité juste après le Flash de 17h avec Adrien Spiteré sur CNEWS.
00:00:52 Les débats reprennent cet après-midi à l'Assemblée nationale sur la réforme des retraites dans un climat toujours tendu.
00:01:04 Ce matin, le gouvernement a dénoncé le comportement de la France insoumise.
00:01:08 Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire demande notamment au groupe le retrait de ses milliers d'amendements.
00:01:15 Une macabre découverte dans le parc des Buttes-Chaumonts.
00:01:18 Aujourd'hui, un morceau de corps de femme découpée a été retrouvé.
00:01:22 Il s'agirait de son bassin.
00:01:24 La brigade criminelle de la police judiciaire parisienne est chargée de l'enquête.
00:01:28 L'ensemble du parc est désormais fermé.
00:01:31 Une femme, tuée ce lundi à l'Arme Blanche en Seine-Saint-Denis.
00:01:35 Les faits se sont déroulés dans un hôtel social de Sevran.
00:01:38 13 coups de couteau ont été recensés sur le corps de la victime.
00:01:42 Son compagnon a été arrêté sur place.
00:01:45 Il est le principal suspect à ce stade de l'enquête.
00:01:48 Et puis Washington réfute les accusations de Pékin.
00:01:51 La Chine assure que des ballons américains ont violé son espace aérien plus d'une dizaine de fois depuis début 2022.
00:01:58 Les États-Unis ont abattu hier soir un nouvel objet volant.
00:02:02 C'est le quatrième en 10 jours.
00:02:04 Il survolait le Michigan à 6000 mètres d'altitude.
00:02:07 Merci beaucoup, Adrien Spiterri pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:02:10 On est en plateau avec Louis Doreignel, chef du service politique d'Europe 1.
00:02:13 Bonsoir, Louis.
00:02:13 Bonsoir, Laurence.
00:02:14 François Puponi, ancien député.
00:02:15 Bonsoir à vous.
00:02:16 Florian Tardif, du service politique de CNews.
00:02:19 Bonsoir, Florian.
00:02:20 Bonsoir, Laurence.
00:02:20 Éric Revelle, journaliste.
00:02:21 Bonsoir.
00:02:22 On va commencer par évoquer cette triste affaire à Pierre-Palmade.
00:02:25 On est 48 heures après l'accident de route qui l'a provoqué.
00:02:29 Les trois victimes qui ont été percutées par son véhicule sont toujours hospitalisées.
00:02:32 On va partir à l'hôpital dans un instant.
00:02:35 Quant aux comédiens séjour à lui, ils ne sont pas en danger.
00:02:37 Mais l'enquête a été requalifiée en homicide et blessure involontaire par conducteur sous l'emprise de produits stupéfiants.
00:02:43 On fait le point sur les toutes dernières infos avec Célia Barotte, qui en en débat ensuite.
00:02:48 C'est à l'hôpital Bicêtre dans le Val-de-Marne que Pierre-Palmade est pris en charge.
00:02:52 Selon ses proches, l'humoriste est sorti du service de réanimation.
00:02:56 Ses jours ne sont plus en danger, mais il n'est pas encore en état d'être entendu.
00:03:00 Pour le bien de l'enquête judiciaire, la porte-parole du ministre de l'Intérieur, Camille Chaise,
00:03:05 appelle donc les deux passagers en fuite à se rapprocher des enquêteurs.
00:03:08 Tout ce qui va permettre aux enquêteurs de rassembler des éléments de preuve est important.
00:03:12 Il nous manque ces deux personnes et il faut qu'on puisse les entendre pour reconstituer les faits.
00:03:18 Je les appelle à se rendre dans n'importe quel commissariat ou brigade de gendarmerie pour expliquer les faits.
00:03:23 Concernant les personnes du second véhicule accidenté,
00:03:26 le conducteur âgé d'une quarantaine d'années a subi plusieurs opérations du cœur, des jambes et des bras.
00:03:32 Il est toujours plongé dans le coma, tout comme la passagère qui était enceinte et le petit garçon de 6 ans.
00:03:37 Triste, le cousin du conducteur, Yilmaz, juge inconsciente l'attitude de Pierre-Palmade.
00:03:42 Ce n'est pas normal. Pierre-Palmade, c'est quelqu'un qu'il connaît.
00:03:47 Il a des drogues, il conduit la voiture.
00:03:50 S'il veut amuser, il peut rester chez lui. Ce n'est pas la peine de prendre la route, de prendre le risque pour quelqu'un d'autre.
00:03:55 À la suite de l'accident, Pierre-Palmade a été testé positif à la cocaïne.
00:03:58 Mais les enquêteurs n'en ont pas retrouvé lors de la perquisition organisée ce dimanche à son domicile.
00:04:03 L'humoriste encourse 7 ans de prison et 100 000 euros d'amende
00:04:06 et jusqu'à 10 ans de prison et 150 000 euros d'amende si un excès de vitesse est constaté.
00:04:12 Voilà pour le point sur l'enquête. On va tout de suite rejoindre Sandra Buisson du service police-justice de CNews.
00:04:17 Bonsoir Sandra. Vous avez un nouvel élément et il concerne le téléphone portable de l'acteur.
00:04:22 Oui, le téléphone portable qui a été saisi en perquisition par les gendarmes.
00:04:28 C'est-à-dire qu'il y a deux enquêtes dans cette affaire.
00:04:31 Une enquête sur l'accident lui-même et cet homicide involontaire pour l'instant,
00:04:36 qui est confiée à la police.
00:04:38 De l'autre côté, il y a une autre enquête qui a été ouverte,
00:04:40 confiée à la gendarmerie pour infraction à la législation sur les stupéfiants.
00:04:45 L'idée, c'est de trouver qui a fourni la drogue, de remonter jusqu'au dealer.
00:04:50 C'est dans le cadre de cette enquête que le portable était nécessaire aux investigations,
00:04:55 notamment pour remonter jusqu'à celui ou celle qui ont fourni les substances stupéfiants.
00:05:02 Il n'a donc ni été perdu, ni été récupéré par une tierce personne
00:05:06 qui aurait fait le ménage dans le domicile de Pierre Palmade avant la perquisition.
00:05:12 Ce téléphone est bel et bien en main des forces de l'ordre depuis la perquisition.
00:05:15 Merci Sandra.
00:05:16 Bien sûr, les enquêteurs vont fouiller dans ce téléphone
00:05:19 pour peut-être avoir des indices sur l'identité des deux personnes recherchées, c'est ça ?
00:05:22 L'identité des deux personnes recherchées, les enquêteurs sont déjà sur leur piste,
00:05:27 même sans avoir ce téléphone.
00:05:28 Donc oui, ça peut être un outil complémentaire,
00:05:31 mais il y a pas mal de vidéosurveillances qui sont à leur disposition,
00:05:36 notamment aux abords des lieux du domicile de Pierre Palmade.
00:05:41 Et puis, il y a aussi des éléments qui auraient pu être trouvés
00:05:44 en perquisition au domicile de Pierre Palmade.
00:05:47 Merci beaucoup Sandra Buisson.
00:05:48 On vous retrouve tout à l'heure, évidemment, pour faire un nouveau point sur cette triste affaire.
00:05:52 Louis de Ragnel, il encourt, on le disait, des peines importantes, Pierre Palmade.
00:05:56 C'est la prison, normalement.
00:05:57 Ah bah normalement, oui, c'est la prison.
00:05:58 Alors en plus, il y a plusieurs infractions cumulables.
00:06:00 Donc effectivement, il y a l'accident qui a entraîné de fortes blessures.
00:06:05 Et on verra aussi comment sera qualifiée la mort du bébé que portait...
00:06:09 Du fœtus, absolument.
00:06:10 Du fœtus que portait une des victimes.
00:06:13 Et puis, il y a effectivement aussi des...
00:06:17 Il est susceptible de délit pour consommation de cocaïne.
00:06:20 Enfin, il faudra voir. Tout ça, il reste à élucider.
00:06:23 En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'on se pose beaucoup de questions.
00:06:25 Il y a beaucoup de questions pour lesquelles, pour l'instant, on n'a pas de réponse.
00:06:28 Tout simplement parce qu'il y a deux personnes qui sont encore en fuite.
00:06:30 Donc, où sont partis les deux passagers ? Pourquoi ont-ils fui?
00:06:34 Ensuite, on attendra l'audition de Pierre Palmade lui-même.
00:06:37 Pour l'instant, on sait qu'il n'est pas en état de parler.
00:06:39 Donc, cette audition est très attendue.
00:06:42 On attend aussi les auditions des autres victimes qui sont hospitalisées,
00:06:45 qui raconteront aussi leur version des faits.
00:06:47 On attend aussi de voir un peu ce qui s'est passé au domicile de Pierre Palmade.
00:06:51 Est-ce que son domicile a été nettoyé ?
00:06:53 Puisque manifestement, aucune trace de substance illicite n'a été retrouvée chez lui.
00:06:59 Est-ce qu'il y a eu des destructions de preuves ?
00:07:00 Pour l'instant, ce sont réellement des questions.
00:07:02 Mais voilà, les enquêteurs essayent d'élucider tous ces points, toutes ces zones d'ombre
00:07:07 pour lesquelles on n'a pas de réponse pour le moment.
00:07:09 - Pour Vincent Puponi, c'est une triste affaire, vraiment glauque.
00:07:12 - C'est l'horreur. - Et on pense aux victimes, évidemment.
00:07:13 - C'est l'horreur pour les victimes.
00:07:14 - La maman qui perd son bébé, le petit enfant dans le coma.
00:07:17 - Son neveu, qui est un enfant de 6 ans qui est en mauvais état.
00:07:21 Le frère, c'est l'horreur absolue pour cette famille.
00:07:25 Pour Pierre Palma, je ne vois pas comment il peut éviter la prison.
00:07:29 Je pense que c'est normal, parce que les chauffards qui tuent ou qui blessent gravement des personnes
00:07:33 vont souvent en prison, surtout lorsqu'ils sont avec la circonstance aggravante de la prise de produits stupéfiants.
00:07:39 Il y a de fortes chances qu'il aille en prison.
00:07:41 Ces deux individus qui sont partis, c'est bizarre parce qu'ils sont victimes d'un grave accident,
00:07:46 mais eux arrivent à partir.
00:07:47 On a du mal à comprendre un peu ce qui s'est passé.
00:07:49 Ils se cachent. Je suppose que des policiers vont vite les retrouver.
00:07:53 Mais oui, tout est à la fois terrible et glauque dans cette affaire.
00:07:56 - Bien sûr. Florian Tardif, un commentaire sur cette affaire.
00:07:59 On rejoint ensuite Jeanne Cancart, qui est devant le domicile de l'acteur.
00:08:02 - Oui, je pense que la situation a été parfaitement bien résumée à l'instant.
00:08:07 Il est en cours des peines de prison importantes.
00:08:10 On a encore énormément d'éléments sur cette enquête qui restent à éclaircir.
00:08:15 Comment ces deux personnes ont-elles pu prendre la fuite ?
00:08:19 On sait qu'il y a eu notamment une vidéo de l'accident qui a pu être réalisé
00:08:26 et qui est actuellement entre les mains des enquêteurs.
00:08:28 C'est un véhicule témoin qui est arrivé ensuite sur les lieux de l'accident,
00:08:33 qui a pu filmer vraisemblablement ce qui se passait quelques instants seulement après l'impact.
00:08:39 Est-ce que ces deux personnes étaient visibles ?
00:08:42 Est-ce qu'on les voit s'enfuir à ce moment-là ? Visiblement, c'était le cas.
00:08:44 Mais voilà, il y a énormément d'éléments qui sont à la disposition actuellement
00:08:48 des enquêteurs et qui seront à la nôtre dans quelques minutes.
00:08:51 Je vous passe la parole dans un instant, Eric.
00:08:53 On va juste rejoindre Jeanne Cancard et Sacha Robin.
00:08:55 Vous êtes tout près des lieux où s'est déroulé l'accident.
00:08:57 C'est bien cela, Jeanne ?
00:08:58 Oui, Laurence, et nous avons rencontré le témoin direct de cet accident.
00:09:05 Il tient à garder l'anonymat.
00:09:06 Donc, nous l'appellerons David.
00:09:08 Cet homme qui est rentré chez lui à Perthes en Gatiney,
00:09:11 une commune voisine, lorsqu'il a vu au loin la collision.
00:09:14 Il a été l'un des premiers à intervenir sur les lieux.
00:09:17 Il était en train de rentrer chez lui.
00:09:18 Il nous décrit alors une scène très violente qui a eu lieu à seulement quelques mètres
00:09:23 de sa voiture.
00:09:24 Rapidement, il est arrivé au niveau de l'accident.
00:09:27 C'est à ce moment-là qu'il a tenté de porter les premiers secours aux blessés.
00:09:31 Il nous explique que la voiture de Pierre Palmade était alors dans la moitié du champ
00:09:35 quand l'autre voiture, une Renault Méga, le véhicule qui a été percuté,
00:09:39 lui, était totalement sorti de la route.
00:09:42 Il explique que l'humoriste était à ce moment-là conscient,
00:09:45 mais qu'il ne s'exprimait pas.
00:09:46 Il tentait alors de le garder éveillé.
00:09:48 Il nous confie que c'est un pompier volontaire qui était lui aussi déjà sur les lieux
00:09:52 de l'accident, qui a ensuite pris le relais et qui a appelé les secours.
00:09:56 La femme alors enceinte à ce moment-là et qui depuis a perdu son bébé,
00:10:00 elle était consciente, elle était choquée.
00:10:03 Il nous expliquait qu'elle était en train de crier, toujours selon ce témoin de la scène
00:10:07 que nous avons rencontrée, puis selon les premiers éléments de l'enquête.
00:10:10 Vous l'avez dit, Pierre Palmade est accompagné dans la voiture de deux jeunes hommes.
00:10:14 Mais David, ce témoin nous explique qu'il a vu un seul homme, lui, à l'arrière du véhicule.
00:10:19 Un second était à l'extérieur, il était en train d'appeler les secours,
00:10:23 mais rapidement, juste avant l'arrivée des secours, David a perdu de vue ces deux hommes
00:10:27 qu'ils ont toujours actuellement, activement recherchés par la police.
00:10:30 Merci beaucoup Jeanne Cancart et Sacha Robin.
00:10:33 Éric Revel, une affaire avec de nombreuses énigmes, encore questions,
00:10:38 mais un drame au final et un drame que vivent les Français très régulièrement.
00:10:42 Mais là, on parle de stupéfiants au volant.
00:10:44 C'est vrai qu'on a plus l'habitude d'entendre parler d'alcool au volant, de la vitesse qui tue.
00:10:49 Là, c'est une prise de stupéfiants qui est en cause.
00:10:52 Oui, alors ça arrive.
00:10:56 Il y a des accidents terribles qui se passent, non pas tous les jours, mais souvent.
00:11:00 Malheureusement, beaucoup trop.
00:11:02 Bon, Pierre Palmade avait été condamné en 95 déjà pour l'utilisation de cocaïne ou détention de cocaïne.
00:11:09 Je crois qu'en 2019, il a eu aussi maille à partir avec la police.
00:11:13 Alors, pourquoi est-ce qu'on parle de cela ?
00:11:15 Il y a des gens qui nous expliquent que si ce n'était pas quelqu'un de connu, on en ferait moins.
00:11:18 Mais en réalité, je pense que c'est un peu la revers de la médaille de la notoriété du védétariat,
00:11:24 c'est-à-dire qu'il y a le côté face, j'allais dire somptueux, sous les spotlights.
00:11:30 Et puis, il y a un côté aussi qu'il faut assumer, c'est-à-dire que quand vous êtes une personne connue et que vous dérapez,
00:11:35 et que c'est plus que déraper, puisque là, il y a quand même trois vies qui sont en jeu quand même,
00:11:39 il faut penser en premier à cette famille, c'est l'autre revers de la médaille.
00:11:43 Et je parle de revers parce que ça me semble correspondre aussi à la personnalité de Pierre Palmade,
00:11:48 c'est-à-dire un type à la fois enjoué, talentueux et une face très sombre du personnage dans laquelle il est en train totalement de se perdre.
00:11:58 Et c'est un véritable naufrage pour lui. Mais je pense d'abord aux victimes.
00:12:01 Mais vous avez raison, parce que vraiment, c'est à eux qu'il faut penser en tout premier.
00:12:05 Et puis, ce qu'on a vu sur les réseaux sociaux ce week-end, c'était vraiment beaucoup de haine à l'égard de Pierre Palmade,
00:12:09 parce qu'il représente quelque part cette élite.
00:12:13 Voilà. Et puis ces gens qui sont déconnétés de la réalité.
00:12:15 Puis est-ce qu'il ira vraiment en prison, finalement ?
00:12:18 Oui, à toutes ces réponses-là, Louis Dernien, la justice va passer.
00:12:22 Ah oui, oui. Et puis la justice, c'est qu'elle est très regardée.
00:12:25 C'est-à-dire que s'il n'est pas condamné pour ce qu'il a fait, là, pour le coup, il y aura légitimement un sentiment chez les Français
00:12:32 d'impuissance, d'inaction de la justice, ou pire, de la justice qui est faible avec les forts,
00:12:36 et qui est forte et parfois très dure avec les faibles.
00:12:40 D'autant plus que les délires routiers sont souvent l'objet de controverses.
00:12:45 Il y a à la fois beaucoup de Français qui considèrent qu'ils ne sont jamais sanctionnés,
00:12:49 beaucoup d'autres qui disent qu'au contraire, on n'a plus le droit de rouler, de faire des excès de vitesse.
00:12:53 Voilà, je rappelle simplement par rapport à ce que vous disiez tout à l'heure,
00:12:56 les stupéfiants sont la troisième, la consommation de stupéfiants au volant,
00:13:01 troisième cause d'accident de la route, donc c'est considérable.
00:13:04 Et moi, je pense que, paradoxalement, il faut, alors évidemment, ce n'est peut-être pas le moment tout de suite,
00:13:11 mais il faut se servir, entre guillemets, de ce drame pour alerter sur la dangerosité de la consommation de stupéfiants au volant,
00:13:19 parce qu'effectivement, vous le disiez...
00:13:20 Et moi, je rajoute les antidépresseurs, les anxiolytiques, tous ces médicaments que les Français prennent en grande quantité,
00:13:27 qui altèrent votre jugement et vos capacités de réaction quand vous êtes au volant.
00:13:30 Parce que ce qui est terrible, c'est que là, il vient de bousiller la vie de plusieurs personnes, à tout jamais.
00:13:34 Il a peut-être bousillé la sienne, mais ça, ça fait longtemps qu'il a détruit sa propre vie.
00:13:38 Là, il détruit la vie de plein de personnes et de leur famille derrière, donc c'est quelque chose d'assez apocalyptique.
00:13:44 François, un petit moment, on part à l'hôpital, justement, sur le problème des victimes.
00:13:47 Le problème, c'est qu'il y a aussi une complaisance de l'entourage, de l'environnement, c'est ça qui est terrible.
00:13:51 On connaît tous des gens qui se droguent et on ne sait pas quoi faire devant ça.
00:13:56 Dans le milieu du showbiz, évidemment, tout le monde savait que Pierre Palma, d'abord, il a été condamné, il en parlait lui-même.
00:14:01 Il était confronté à des problématiques et il y a une espèce de complaisance.
00:14:05 On ne sait pas comment réagir quand on tient proche, comme ça, ce drogue et met en danger la vie des autres.
00:14:11 Parce que c'est le cas, on ne sait pas comment réagir, quoi faire.
00:14:14 Est-ce qu'on doit le stigmatiser ? Est-ce qu'on doit le mettre de côté ?
00:14:18 Et tout le monde est un peu dépassé.
00:14:20 Alors, on va rejoindre Régine Delfour, qui se trouve, elle, devant l'hôpital Bojon à Clichy, avec Charles Pousseau.
00:14:25 Bonsoir, Régine.
00:14:26 Là, il y a les victimes, deux des victimes de l'accident, qui sont encore hospitalisées.
00:14:31 Est-ce qu'on a des nouvelles de leur état de santé, Régine ?
00:14:33 Oui, bonsoir, Laurence.
00:14:36 Écoutez, le conducteur, l'homme âgé d'une quarantaine d'années, est toujours dans un état des plus préoccupants.
00:14:42 Il est poli, traumatisé.
00:14:43 Il a déjà subi cinq opérations, notamment au niveau des jambes et des bras.
00:14:48 Il devait subir une sixième opération au niveau de la moelle épinière.
00:14:53 Sa belle-sœur, la jeune femme de 30 ans, qui était enceinte de 6 mois et demi,
00:14:57 et qui a perdu l'enfant lors de l'accident, est toujours dans un état très grave.
00:15:03 Quant au petit enfant de 6 ans, qui est le fils cadet du conducteur,
00:15:07 il a subi un traumatisme crânien et, lui, il est hospitalisé à l'hôpital Necker.
00:15:13 Merci beaucoup, Régine Delfour.
00:15:15 On espère que ce petit garçon va, évidemment, se remettre de ses blessures.
00:15:19 Mais, effectivement, on est à Recrovel face à une affaire qui a de multiples facettes.
00:15:23 Il y a le côté sécurité routière, il y a la notoriété, il y a la cocaïne, il y a le sexe,
00:15:28 il y a une addiction, il y a de nombreuses dépendances dans tout ce qu'on a vu.
00:15:31 Oui, oui, tous, tous.
00:15:32 Enfin, j'allais dire, c'est...
00:15:36 Fais attention à ce que je dis, parce que je sais que c'est...
00:15:38 Mais c'est un peu à l'image aussi de notre société, d'une partie de notre jeunesse,
00:15:44 de gens qui sont totalement dans des dérives.
00:15:48 Moi, je rejoins le point de François, c'est-à-dire que les gens qui entourent Pierre Palmad,
00:15:53 qui, depuis des années, est dans un espèce de naufrage d'addiction totale à des produits stupéfiants
00:15:58 et à d'autres choses,
00:16:00 je veux bien qu'on ne sache pas comment le prendre, mais on peut aussi hospitaliser d'office, etc.
00:16:04 Parce qu'en réalité, quand on est dans cet état-là,
00:16:07 visiblement, il avait fait une soirée ou une journée entière,
00:16:11 bon, j'en sais rien, à prendre des drogues,
00:16:15 comment se fait-il que précisément, personne...
00:16:18 Il y a dans le journal du dimanche un témoignage d'un proche qui dit
00:16:21 "J'avais été le voir il y a quelques jours, il y avait plein de seringues chez lui..."
00:16:26 Bon, alors comment se fait-il que ce proche, vous voyez,
00:16:29 moi, j'ai quelqu'un de ma famille, si ça m'arrivait, ou quelqu'un de proche qui serait dans cet état-là,
00:16:33 si vraiment je suis un proche, je suis un ami,
00:16:36 si je pense que cette personne a de l'importance, ou même pas d'ailleurs pour moi,
00:16:39 il me semble que je réagirais,
00:16:41 pourquoi est-ce qu'on laisse ce pauvre Pierre Palmade dans cet état-là ?
00:16:45 - C'est difficile de juger ça. - Non mais je ne juge pas.
00:16:49 - Très difficile de savoir comment réagir. - Je dis simplement, il y a aussi
00:16:52 une non-assistance à personne en danger, si vraiment il était dans cet état-là.
00:16:56 - Ça fait 20 ans, 30 ans que c'est comme ça. - Mais je sais, mais je sais.
00:16:58 - Mais justement... - Le drame, c'est que
00:17:00 Pierre Palmade aussi, c'est l'exemple même d'une personne aussi qui a fait
00:17:04 5-6 fois un mea culpa,
00:17:06 qui a expliqué à quel point
00:17:08 ses addictions lui posaient des problèmes, qui a fait au moins 2 cures de désintoxication.
00:17:13 On a l'impression qu'il était victime de ses propres démons.
00:17:17 Il est victime, mais en même temps, c'est lui qui choisit de se mettre dans cette situation-là.
00:17:21 On est entièrement d'accord.
00:17:22 Mais c'est vrai que, voilà, maintenant,
00:17:26 tout ça est mis vraiment devant les caméras, devant la lumière.
00:17:31 - Mais il y a tellement de cas comme ça, pour lesquels c'est très compliqué...
00:17:35 - Je pense d'abord aux gens qui étaient à la voiture d'en face et qui ont été percutés.
00:17:39 Donc c'est à eux que je pense.
00:17:40 Mais quand même, vous l'avez dit à plusieurs reprises,
00:17:43 il en a parlé même de façon médiatique de ses addictions.
00:17:45 - Oui, il a écrit un livre, il a fait des émissions...
00:17:48 - Ce sont des mains qu'il tend d'une certaine manière.
00:17:51 Ce sont des appels au secours aussi qu'il a lancés.
00:17:54 Même si, encore une fois, je pense exclusivement aux victimes ce soir.
00:17:58 Mais pourquoi est-ce que les gens qui l'entourent n'ont pas suffisamment...
00:18:02 - C'est intéressant sur ce cas et on se posait la question pourquoi on parle de ce cas bien particulier.
00:18:07 On pourrait parler malheureusement d'un tout autre accident
00:18:10 qui est très certainement survenu dans de pareilles circonstances.
00:18:14 C'est bien qu'on parle de ce cas en particulier justement,
00:18:17 puisque cela nous permet aujourd'hui de pointer l'une des failles de notre système de santé.
00:18:22 On parlait à l'instant de ce cas de Pierre Palwan,
00:18:26 pourquoi en 20 ans, il n'a pas réussi justement à sortir de cette addiction.
00:18:29 Cela pointe peut-être aussi une faille de notre système de santé.
00:18:33 Il y a un écueil important qui est la lutte contre les addictions
00:18:36 et la prévention dans un certain nombre de domaines.
00:18:40 Donc là, c'est un domaine bien particulier.
00:18:42 Mais d'ailleurs, même François Bond, qui est actuellement ministre de la Santé,
00:18:46 a d'ores et déjà expliqué qu'il y avait quand même un écueil dans notre pays.
00:18:49 C'est justement la lutte contre les addictions et la prévention dans un certain nombre de domaines.
00:18:53 Là, c'est peut-être aussi...
00:18:54 - Mais là, on est quand même avec quelqu'un qui avait de l'argent,
00:18:55 qui avait les moyens d'aller en cours de désintoxication.
00:18:57 - Bien évidemment, mais ça nous permet aussi de nous poser ce problème au niveau global sur l'addiction.
00:19:03 Bien évidemment, là, c'est un cas bien particulier.
00:19:05 - Toutes les centres de prise en charge.
00:19:06 - C'est quelqu'un d'intelligent qui avait des moyens
00:19:08 et que même dans ces cas-là, on n'y arrive pas forcément,
00:19:10 parce que c'est beaucoup plus complexe que ça.
00:19:12 Après, le problème, c'est qu'il est aussi visiblement dans un milieu
00:19:15 où c'est des pratiques relativement courantes.
00:19:17 On sait, ce n'est pas forcément le seul qui consomme de la cocaïne.
00:19:21 Donc, c'est aussi tout un environnement.
00:19:23 Après, la vraie question, mais on l'a dit aussi sur les narcotrafiquants qui arrivent en Europe,
00:19:27 le ravage de la cocaïne dans notre pays, en Europe en général,
00:19:32 devient un vrai sujet.
00:19:34 On consomme n'importe où, n'importe comment, facilement.
00:19:37 - Justement, je voulais vous parler de la conduite sous l'emprise de stupéfiants.
00:19:40 Je crois que c'est vous, Louis, qui nous disiez que c'était la troisième cause d'accident mortel sur la route.
00:19:44 Effectivement, et ça cause la mort de près de 700 personnes chaque année.
00:19:48 Explication de Marine Sabourin.
00:19:51 - Altération de la conscience, augmentation du temps de réaction.
00:19:57 Les effets négatifs liés à la consommation de drogue sont bien souvent sous-estimés, voire ignorés.
00:20:02 Le cannabis, par exemple, entraîne une somnolence et ralentit la coordination des mouvements.
00:20:06 L'ecstasie masque la sensation de fatigue et altère les capacités mentales.
00:20:11 La cocaïne, elle, suscite une conduite agressive
00:20:13 et est associée à des erreurs d'attention, de jugement.
00:20:16 - Au début, on a l'impression d'être au contraire plus efficace,
00:20:18 socialement plus adapté avec la cocaïne.
00:20:21 Les gens ne se rendent pas compte.
00:20:24 Ils ont l'impression d'être dans leur état normal,
00:20:26 alors qu'en fait, il y a déjà souvent longtemps que le manque de sommeil,
00:20:31 le manque d'hygiène de vie fait qu'ils se sont éloignés de la norme qu'ils chérissent tant.
00:20:38 En cas de test positif aux stupéfiants,
00:20:40 les peines encourues peuvent aller de 2 ans d'emprisonnement et 4 500 euros d'amende,
00:20:44 et jusqu'à 7 ans et 100 000 euros en cas d'accident mortel.
00:20:48 6 points du permis de conduire sont automatiquement retirés
00:20:50 aux conducteurs sous l'empire de la drogue.
00:20:52 Un permis qui peut être suspendu, voire annulé.
00:20:55 Chaque année, en France, 700 personnes sont tuées sur les routes
00:20:58 dans un accident impliquant un conducteur ayant consommé des stupéfiants.
00:21:02 - Les chiffres sont effrayants à François Péponi.
00:21:04 700 personnes, plus tous les autres qui sont blessés.
00:21:07 - Il y a ça, c'est terrible.
00:21:08 Et on voit bien que c'est un fléau qui commence à prendre de l'importance
00:21:10 parce qu'aujourd'hui, c'est le troisième cas,
00:21:11 mais on voit bien que ça prend de plus en plus de place
00:21:13 et qu'on ne sait pas gérer ça.
00:21:16 Autant, on a su lutter un peu contre l'alcool au volant, etc.
00:21:19 parce qu'on voit bien que quand des gens consomment de l'alcool
00:21:23 dans les bars, même dans les soirées,
00:21:25 il y a une prise en charge un peu de l'envie de l'environnement.
00:21:28 Sur la cocaïne, on voit bien qu'il y a une espèce d'omerta
00:21:30 qui fait qu'on ne s'en préoccupe pas.
00:21:32 - Je ne connais tellement pas ce milieu-là.
00:21:33 C'est très cher, la cocaïne ?
00:21:36 Ce n'est pas cher ?
00:21:37 - Alors les prix ont tendance plutôt à baisser,
00:21:40 mais je ne suis pas en train de parler...
00:21:42 - Non, mais c'est de l'information.
00:21:44 - C'est sûr qu'on voit passer, effectivement.
00:21:46 Oui, mais évidemment, c'est cher.
00:21:48 Être addict à la cocaïne, ça coûte très cher.
00:21:50 - Ce n'est pas à la portée de tout le monde.
00:21:51 - Les consommateurs de cocaïne sont eux-mêmes des dealers de cocaïne
00:21:54 parce qu'ils ont besoin d'en rendre pour pouvoir consommer.
00:21:58 Et ensuite, effectivement, c'est une drogue très addictive.
00:22:00 Pourquoi ? Parce que ça vous donne déjà un sentiment de surpuissance.
00:22:03 C'était très bien expliqué à l'instant.
00:22:06 - C'était un addictologue ?
00:22:08 - Voilà, avec des gens qui arrivent...
00:22:09 Et d'ailleurs, Pierre Palma de le racontait lui-même,
00:22:11 parfois à faire la fête pendant 48 heures sans dormir.
00:22:15 Il faut imaginer ce que ça représente.
00:22:17 Déjà, quand on fait la fête pendant plus de 4 heures,
00:22:19 on est fatigué normalement.
00:22:20 Alors, 48 heures, c'est considérable.
00:22:22 Et donc, voilà, en fait, c'est la pire des drogues.
00:22:25 Elle rend un addict très, très jeune.
00:22:27 Et moi, je pense qu'on parlait de comment lutter contre ce fléau.
00:22:31 Je pense que c'est dès le plus jeune âge, en fait.
00:22:33 Alors, on le dit quand même très régulièrement,
00:22:36 mais toutes les campagnes sur Sam au volant,
00:22:38 qu'on était les premiers à broc...
00:22:40 Vous savez, Sam, c'est celui qui ne conduit pas.
00:22:42 Ça faisait applaudir tout le monde au début.
00:22:44 Mais en réalité, ça a eu un impact très positif sur la jeune génération.
00:22:48 Et je pense que sur la question de la drogue,
00:22:50 et particulièrement toutes ces drogues dures,
00:22:52 la cocaïne, l'ecstasy, il y a plus qu'une campagne à faire.
00:22:57 Parce que la dépendance commence à l'âge de 20 ans.
00:22:59 Et Pierre Palma, quand il expliquait lui-même...
00:23:01 - C'est quand il est monté à Paris, à Dix-Avants.
00:23:02 - Exactement. Il a dit, voilà, je suis tombé dedans.
00:23:04 Au début, ça m'amusait.
00:23:05 Prenais ça de temps en temps.
00:23:06 Je ne me rendais pas compte que je devenais accro.
00:23:08 Et je suis tombé dedans et je n'arrivais plus à sortir.
00:23:10 - Mais juste deux choses.
00:23:11 Moi, je note quand même qu'il y a des campagnes gouvernementales
00:23:13 incessantes sur l'alcoolisme et ses dangers, évidemment.
00:23:16 - Le tabac. - Le tabac, oui.
00:23:18 - Mais en fait, il n'y a pas de campagne constante contre...
00:23:21 Parce qu'il y a la cocaïne, qui est sans doute très chère,
00:23:24 mais il y a aussi toutes ces drogues de substitution
00:23:26 qui font un malheur chez les jeunes, aux propres comme aux figurés.
00:23:29 - Qu'est-ce que vous appelez les drogues là-dessus ?
00:23:30 - Bah, je ne sais pas.
00:23:32 - On va en parler de l'ecstasy.
00:23:33 - Non, mais ce n'est pas des drogues de substitution,
00:23:35 c'est des drogues de synthèse.
00:23:36 La substitution, c'est ce qui vous permet de se sevrer, justement.
00:23:39 - Vous avez raison, de synthèse.
00:23:40 Mais apparemment, toutes ces drogues de synthèse,
00:23:42 elles sont de très bon marché et elles sont assez courantes...
00:23:45 - Vous parlez du crack qui est...
00:23:47 - Bon, voilà.
00:23:48 Moi, ce que je ne crois pas... - Et le gaz hilarant aussi.
00:23:50 - Voilà, le gaz hilarant. - C'est terrible, qui fait graveur.
00:23:51 - Non, mais il y a énormément de substituts à la cocaïne.
00:23:55 - Il n'y a pas de campagne massive en direction des jeunes
00:23:58 contre ces drogues de synthèse, pardonnez-moi,
00:24:00 avec pas de substitution.
00:24:01 Et ça, ça me semble flagrant.
00:24:03 Contre le tabac, évidemment, qui est un danger,
00:24:05 contre l'alcool qui est un danger.
00:24:07 Mais en fait, il y a une mission nationale qui s'appelle la MILT.
00:24:10 Une mission qui lutte contre les addictions,
00:24:12 en particulier sur la drogue,
00:24:13 et qui, partout, en fait,
00:24:15 demande aux associations de s'occuper de ça.
00:24:17 Donc, il y a beaucoup d'associations qui travaillent,
00:24:19 mais c'est sous le volontariat.
00:24:20 C'est-à-dire qu'il faut que les toxicomanes viennent,
00:24:23 on peut récupérer des seringues.
00:24:24 On a beaucoup lutté contre le sida, grâce à ça,
00:24:26 pour éviter qu'ils contactent le sida avec les seringues.
00:24:31 Tout ça, il y a du travail qui a été fait.
00:24:32 Mais c'est au bon vouloir des toxicomanes.
00:24:34 C'est-à-dire qu'il n'y a pas de prise en charge obligatoire.
00:24:37 Par exemple, lui, il a pas l'air d'être dédié
00:24:39 sous l'obligation de soins.
00:24:41 Et puis, on s'aperçoit que c'est très compliqué
00:24:42 parce qu'il y a très peu de suivis, en fait.
00:24:43 Et puis, parfois, c'est un débat aussi très politique.
00:24:46 Souvenez-vous, le débat autour des salles de shoot,
00:24:48 qui revient régulièrement dans le débat public,
00:24:51 où vous avez clairement des clivages,
00:24:52 avec une partie de la gauche qui vous explique
00:24:54 qu'en fait, il faut que l'État prenne en charge ces personnes
00:24:57 et leur fournisse de la drogue,
00:24:59 en espérant qu'à la fin,
00:25:01 ils finissent par se sauver un peu tout seuls,
00:25:03 avec de l'accompagnement.
00:25:04 Et puis, moi, je pense que,
00:25:05 passé un certain stade,
00:25:07 notamment le crack, la cocaïne,
00:25:09 vous évoquiez la question de l'hospitalisation d'office.
00:25:11 Moi, je pense que c'est le meilleur moyen
00:25:13 de protéger les consommateurs contre eux-mêmes.
00:25:15 En fait, parce que ce qu'ils expliquent tous,
00:25:17 c'est qu'ils n'arrivent pas à se protéger d'eux-mêmes.
00:25:18 C'est qu'ils ont des espèces de failles,
00:25:20 des vulnérabilités personnelles.
00:25:21 Mais on en revient encore une fois à la question des moyens.
00:25:24 Et aujourd'hui, on ne peut pas hospitaliser d'office
00:25:27 parce qu'il n'y a pas de place.
00:25:28 Il n'y a pas de place, c'est l'état de la psychiatrie en général.
00:25:31 Lorsqu'on dit que le cannabis est responsable d'accidents,
00:25:35 on parle quand même de légaliser le cannabis
00:25:37 dans notre pays, quand même.
00:25:38 Donc, vous voyez...
00:25:39 Pas tout le monde, pas tout le monde.
00:25:40 Non, pas tout le monde.
00:25:41 Allez, pause !
00:25:42 Mais bien sûr, on fait une petite pause.
00:25:44 On se retrouve, on parlera de la mobilisation
00:25:46 contre la réforme des retraites qui ne faiblit pas.
00:25:48 A tout de suite dans Punchline sur CNews.
00:25:49 17h30, passée de quelques secondes,
00:25:55 on se retrouve dans Punchline sur CNews
00:25:56 avec le rappel des titres de l'actualité.
00:25:58 Adrien Spiteri.
00:25:59 Gérald Darmanin est étant vendé ce matin.
00:26:07 Le ministre de l'Intérieur s'est rendu à Boit-Séné auprès d'élus.
00:26:11 Il a évoqué la création de nouvelles brigades de gendarmerie.
00:26:14 Il en souhaite 200 dans toute la France d'ici cinq ans.
00:26:18 Le rapport d'audit sur la Fédération française de football est terminé.
00:26:22 La version finale est attendue mercredi.
00:26:25 Le rapport provisoire du 30 janvier dernier
00:26:28 estimait que Noëlle Legret n'avait plus la légitimité nécessaire
00:26:31 pour administrer la FFF,
00:26:33 en cause notamment son comportement envers les femmes.
00:26:37 Et puis le Comité national contre le tabagisme
00:26:39 demande la fin des arômes dans les cigarettes électroniques.
00:26:43 Une mesure destinée à protéger les plus jeunes.
00:26:46 L'association dénonce également les publicités illicites dans les points de vente.
00:26:50 Depuis janvier 2016, la publicité en faveur du tabac
00:26:54 est interdite chez les buralistes.
00:26:56 Merci beaucoup Adrien Spiteri.
00:26:58 On est toujours en plateau avec Louis de Ragnel, Eric Revel,
00:27:01 avec François Puppenny, nous a rejoint Fabien Vildieu, bonsoir.
00:27:04 Porte-parole de Sud-Rhin.
00:27:06 On va faire un petit point avec vous sur les mobilisations.
00:27:09 Bon, celle de samedi, vous pensez que c'était réussi,
00:27:12 963 000, bon vous espériez le million,
00:27:14 mais on peut se dire globalement que vous y étiez, c'est bien ça M. Vildieu ?
00:27:18 Jusqu'à présent je n'ai pas trop critiqué les chiffres du ministère de l'Intérieur,
00:27:22 mais franchement, 963 000, ils exagèrent, c'est un peu de la minimisation.
00:27:26 Ils auraient peut-être même pu dire 999 999,
00:27:30 surtout pour ne pas dire une chose, le million.
00:27:32 Je pense que le million, on l'a dépassé, on l'a largement dépassé,
00:27:35 ce qui est une forme de succès, parce que je rappelle quand même
00:27:38 qu'il y a deux zones en congé scolaire,
00:27:40 et que ça pèse aussi dans les manifestations,
00:27:42 ne serait-ce que les gens, ils sont tout simplement en vacances.
00:27:45 Et quand vous êtes en vacances...
00:27:46 C'est ça partout en France.
00:27:47 C'est vrai, mais vous savez quand vous êtes en vacances,
00:27:50 ou des fois vous faites un break.
00:27:52 Moi-même, quand je vais partir en vacances,
00:27:54 j'aurai la chance d'avoir une semaine, d'ici 15 jours,
00:27:56 je vais faire un break.
00:27:58 Donc si je me dis si moi je fais un break,
00:27:59 j'imagine les autres.
00:28:01 Comment ?
00:28:02 Je reviendrai pour le 7 mars, ne vous inquiétez pas.
00:28:04 Où est-ce qu'on en est sur l'appel à la grève reconductible
00:28:07 de ces 6 et 7 mars ?
00:28:08 Est-ce que tous les syndicats sont d'accord,
00:28:10 ou est-ce que ce n'est pas encore décidé, M. Vildieu ?
00:28:12 Déjà on a trois semaines, et nous c'est un peu le pari qu'on fait,
00:28:16 c'est qu'en fait, on a lancé à Sud-Rhin,
00:28:20 on a été un des premiers à dire,
00:28:21 à partir du 7 mars, on part en grève reconductible.
00:28:23 Il y a d'autres endroits, notamment à l'RATP,
00:28:25 où ils ont un appel en inter-syndical,
00:28:28 l'RATP, qui appelle à la grève reconductible le 7 mars.
00:28:32 Nous, on espère qu'à la SNCF, ça va se faire.
00:28:34 On a une interfédérale qui aura lieu vendredi,
00:28:36 j'espère que ça se rassure,
00:28:37 et on aura un certain nombre de secteurs
00:28:39 qui auront le temps de se positionner.
00:28:41 On a trois semaines, aujourd'hui, pour se positionner,
00:28:43 pour dire, voilà, on a fait des manifs,
00:28:46 qui sont plutôt bien passés, on a fait plusieurs fois 24 heures.
00:28:49 Maintenant, il y a une forme de logique.
00:28:50 Une fois que vous avez fait 24 heures,
00:28:51 une fois, deux fois, trois fois,
00:28:52 vous faites des démonstrations de force,
00:28:53 et en face, le gouvernement ne recule pas,
00:28:56 tout naturellement, vous crantez,
00:28:58 pour cranter, chez nous, c'est la grève reconductible.
00:29:00 Donc, on a trois semaines pour que ça prenne une forme,
00:29:02 parce qu'évidemment,
00:29:04 s'il n'y a uniquement les cheminots
00:29:05 qui partent en grève reconductible,
00:29:06 il n'y a aucun intérêt.
00:29:08 Il faut qu'il y ait plusieurs secteurs professionnels,
00:29:10 et j'en suis sûr que c'est ce qui va se passer.
00:29:12 Éric Revel, le risque, c'est quoi, en fait, pour le mouvement ?
00:29:15 Qu'il se radicalise ?
00:29:16 Que si le gouvernement reste entièrement sourd aux revendications,
00:29:19 qu'on franchisse des étapes, les unes après les autres ?
00:29:22 Oui, je pense que M. Villedieu l'a bien expliqué.
00:29:24 D'abord, je voudrais dire une chose,
00:29:25 c'est que la démocratie urbaine,
00:29:28 celle de la rue,
00:29:29 donne des leçons à la démocratie parlementaire,
00:29:31 celle de l'Assemblée nationale.
00:29:32 On va partir à l'Assemblée dans cinq minutes.
00:29:34 C'est important, parce qu'au moment où ils discutent
00:29:35 des 15 800 amendements qui restent en cours,
00:29:38 c'est vrai que les mobilisations sont plutôt bien passées,
00:29:40 il n'y a pas eu de soucis.
00:29:42 Les chiffres, ils sont ce qu'ils sont,
00:29:44 mais c'est un succès, je pense.
00:29:46 Donc, la difficulté maintenant,
00:29:48 c'est qu'on a un gouvernement qui, pour l'instant,
00:29:50 ne reculera pas ou ne recule pas,
00:29:53 notamment sur l'article 7,
00:29:54 qui devrait être discuté avant vendredi,
00:29:56 si la NUPES retire une partie de ses amendements,
00:29:58 qui concerne le fameux passage de 62 à 64 ans.
00:30:01 Et en face, on vient d'entendre M. Villedieu,
00:30:03 on a des organisations syndicales qui paraissent unies,
00:30:07 je peux en payer un autre verbe, si vous voulez que le verbe paraît,
00:30:09 mais qui sont unies et qui ne veulent pas reculer.
00:30:12 Donc, dans les deux cas de figure, qu'est-ce qui se passe ?
00:30:14 Vous donnez naissance à un nouveau mouvement
00:30:16 qui s'appelle un mouvement qui se radicalise,
00:30:18 par définition, puisque les deux parties ne s'entendent pas.
00:30:23 Alors, comment on sort de ça ?
00:30:26 Moi, je suis très impressionné par un chiffre
00:30:30 qu'on cite souvent et qui veut dire beaucoup de choses
00:30:33 et qui devrait faire réfléchir le gouvernement.
00:30:35 Dans les prévisions de croissance,
00:30:38 il est prévu en 2027
00:30:40 que le taux de chômage soit à 4,5%.
00:30:43 Mais si c'est le cas, et si le gouvernement croit à ses propres prévisions,
00:30:46 ça veut dire qu'en réalité, vous aurez 1 million ou 1 500 000 personnes
00:30:50 qui ont retrouvé un emploi,
00:30:52 et donc des cotisations retraites qui rentreront.
00:30:55 Et certains ont même été jusqu'à calculer
00:30:57 que ça pouvait représenter entre 13 et 15 milliards d'euros.
00:31:00 Donc, pile ce qu'il faut pour la réduction.
00:31:02 Donc, en gros, il y a moins de problèmes sur la viabilité.
00:31:06 Donc, c'est quand même...
00:31:08 C'est une réalité quand même, il faut le dire.
00:31:10 Et les chômeurs sont moins indemnisés.
00:31:12 Bien sûr, bien sûr.
00:31:14 Et il faut quand même...
00:31:16 J'ai écouté ailleurs Hervé Morin,
00:31:18 qui est le président de la région normande,
00:31:20 qui a dit un truc absolument incroyable.
00:31:22 Il a dit "Mais nous, quand Nicolas Sarkozy
00:31:24 était président de la République,
00:31:26 on a fait une réforme des retraites.
00:31:28 Bon, évidemment, il s'agissait d'assurer le financement,
00:31:30 mais surtout, il s'agissait de rassurer
00:31:32 les marchés financiers qui nous prêtent,
00:31:34 parce que vous avez les taux d'intérêt
00:31:36 si vous ne faites pas de réforme.
00:31:38 Et puis, il s'agissait, dit Hervé Morin,
00:31:40 de rassurer aussi Bruxelles, pour qu'on soit bien
00:31:42 dans les purs budgétaires et qu'on monte...
00:31:44 Ah, ça, c'est un des grands reproches
00:31:46 faits par les syndicats, c'est que c'est mal édité par Bruxelles.
00:31:48 En tout cas, c'est un vrai sujet.
00:31:50 Parce que la précipitation de cette réforme,
00:31:52 avec deux blocs qui s'arc-boutent
00:31:54 et qui vont donner naissance à une radicalisation,
00:31:56 il faudrait peut-être qu'un jour,
00:31:58 le gouvernement nous explique
00:32:00 ces choix réels.
00:32:02 Ah ben oui, il passe longtemps à faire ça, non ?
00:32:04 Ah non. Mais non, pas sur le fond.
00:32:06 Mais non, mais tout le monde se pose la question.
00:32:08 Laurence, vous la posez souvent.
00:32:10 Pourquoi tant de précipitation dans un contexte social ?
00:32:12 Non, arrêtez la précipitation.
00:32:14 Il n'y a pas d'autre solution.
00:32:16 Je comprends le sens de ce que vous dites.
00:32:18 Mais, objectivement, cette réforme des retraites,
00:32:20 avec ou sans Bruxelles,
00:32:22 le gouvernement avait l'intention de la faire
00:32:24 pour ces notions d'équilibre
00:32:26 par rapport au système des retraites.
00:32:28 Et il y a un deuxième élément qui est beaucoup
00:32:30 moins présent dans l'actualité, c'est que
00:32:32 quand vous parliez de la réforme des retraites
00:32:34 sous Nicolas Sarkozy, à l'époque, on vivait
00:32:36 un peu sous la dictature des agences de notation,
00:32:38 qu'on entend beaucoup moins avec les histoires
00:32:40 de dégradation de la note de la France.
00:32:42 Et effectivement, dans le contexte du quinquennat
00:32:44 de Nicolas Sarkozy, chaque année, tout le monde
00:32:46 était fixé, puisqu'on était en pleine crise financière,
00:32:48 sur la question de ces trois lettres.
00:32:50 Est-ce qu'on gardait le triple A ou pas ?
00:32:52 Ou est-ce qu'on était dégradé ?
00:32:54 Après, c'est un vocabulaire...
00:32:56 C'est très très loin, je pense, des préoccupations
00:32:58 des Français.
00:33:00 Vous nous perdez un peu dans les trucs.
00:33:02 C'était simplement pour répondre à Eric Revelle
00:33:04 sur cet aspect-là.
00:33:06 Moi, je pense que le mouvement est obligé
00:33:08 de se radicaliser, parce que si le gouvernement
00:33:10 reste insensible à la rue,
00:33:12 il n'y a pas d'autre solution pour le mouvement
00:33:14 de bloquer.
00:33:16 On va dire au gouvernement, écoutez, la CFDT
00:33:18 nous a demandé de descendre dans la rue,
00:33:20 d'être nombreux, on l'a été,
00:33:22 vous n'écoutez pas, le débat
00:33:24 à l'Assemblée s'embourbe, donc on va durcir.
00:33:26 Et puis je crois que ce qui a mis un peu le feu au coude,
00:33:28 ce qui a mis le feu au coude,
00:33:30 pardonnez-moi, c'est quand même
00:33:32 la déclaration du chef de l'État
00:33:34 qui se trouvait à Bruxelles,
00:33:36 quand il dit "je demande aux organisations
00:33:38 et aux syndicats d'être responsables".
00:33:40 Ça, c'est sans doute quelque chose que Laurent Berger,
00:33:42 en tête, qui pourtant est un pacificateur
00:33:44 et un réformateur,
00:33:46 n'a pas du tout, du tout goûté.
00:33:48 Appréciez. Monsieur Villieu.
00:33:50 Moi, je n'emploie pas la forme
00:33:52 radicale pour les grèves reconductibles,
00:33:54 parce qu'il y a déjà eu, ou durcissement,
00:33:56 il y a déjà eu des grèves reconductibles,
00:33:58 et il y en aura, voilà. Je vais faire un scoop, il y en aura encore.
00:34:00 Et ce n'est pas ce qui m'inquiète le plus
00:34:02 là-dedans. Moi, ce qui m'inquiète le plus,
00:34:04 c'est qu'effectivement, quand vous avez
00:34:06 des démonstrations de force, c'est-à-dire
00:34:08 en un mois, on a plus d'une fois un million de personnes
00:34:10 qui viennent dans la rue, et que les gens ne voient
00:34:12 que ça ne bouge pas.
00:34:14 La plupart des gens, ils ne disent pas "bon,
00:34:16 on va essayer d'être plus nombreux". Les gens vont se dire
00:34:18 "mais on regarde ce qui s'est passé avec les Gilets jaunes,
00:34:20 une partie est arrivée, ils ont tout cassé,
00:34:22 ils ont tenu des choses". C'est ça que ça veut dire.
00:34:24 Et je trouve qu'il y a un jeu dangereux.
00:34:26 Ils sont là, vachement fiers, presque,
00:34:28 ils sont fiers. "Regardez, il y a un million de personnes,
00:34:30 mais je ne bouge pas". Ils sont hyper fiers de ça,
00:34:32 de cette attitude-là. Mais il faut faire attention,
00:34:34 parce que la conclusion de tout ça,
00:34:36 pour beaucoup de gens, c'est que finalement,
00:34:38 quand tu fais une démonstration de force, tu mets un million de personnes
00:34:40 dans la rue, il n'y a pas une virgule
00:34:42 qui bouge, et bien une partie des gens,
00:34:44 pas tous, vont dire "en fait, ce qu'il faut faire,
00:34:46 il faut tout casser". C'est ça qu'il faut faire.
00:34:48 Donc c'est dangereux, ça, pour la démocratie.
00:34:50 C'est dangereux pour le dialogue.
00:34:52 Moi, je n'appelle pas ça.
00:34:54 - Mais le syndicat, il n'appelle pas à la carte.
00:34:56 - Vous le redoutez. - Je ne l'appelle pas.
00:34:58 Moi, je crois à l'action collective.
00:35:00 Je crois à la force du collectif, je crois à la force du nombre.
00:35:02 Mais quand
00:35:04 beaucoup de personnes font un parallèle,
00:35:06 qui existe,
00:35:08 au mieux 300 000 personnes,
00:35:10 - Quand on ne casse pas,
00:35:12 c'était le slogan. Quand on ne casse pas, on ne vous écoute pas.
00:35:14 - Voilà. Et moi,
00:35:16 je ne suis pas là-dessus. Je ne suis pas
00:35:18 ni pour casser, ni pour saboter, ni machin.
00:35:20 Je crois à l'action collective, pacifiste.
00:35:22 Il n'y a pas de problème. Sauf qu'une partie
00:35:24 des gens vient de me voir et me dit "toi, tu es bien gentil
00:35:26 avec ta grève, mais en quoi ça avance ?
00:35:28 Alors qu'il y a deux ans,
00:35:30 on a arrivé, on a cassé,
00:35:32 il y a eu des milliards qui ont été mis sur la table.
00:35:34 Qu'est-ce que je leur réponds, moi ? Je leur réponds quoi ?
00:35:36 - Vous n'êtes pas gentil, et que vous allez prendre ça.
00:35:38 - Je leur réponds quoi ? Je leur dis "non, il ne faut pas faire,
00:35:40 mais les faits leur donnent raison".
00:35:42 - Vous avez un rôle très important.
00:35:44 - On peut dire le corps intermédiaire,
00:35:46 les syndicats. - Laissez-le finir, laissez-le terminer.
00:35:48 Laissez finir mes humilieux. - Les syndicats,
00:35:50 il faut qu'on laisse la place
00:35:52 centrale, parce que de toute façon, la colère, elle s'exprimera
00:35:54 autrement. Voilà. Donc moi, je préfère
00:35:56 qu'elle s'exprime avec des grosses manifestations,
00:35:58 avec des grèves, y compris
00:36:00 avec des grèves reconductibles, plutôt qu'avec
00:36:02 des actions beaucoup plus violentes. - Quitte à être
00:36:04 un peu plus impopulaire, vous avez des Français,
00:36:06 puisque les grèves reconductibles, ça va embêter tout le monde.
00:36:08 - Je ne pense pas qu'on sera plus impopulaire,
00:36:10 parce que ça aurait été différent s'il y en avait fait
00:36:12 à la grève reconductible dès le début.
00:36:14 Là, on a fait quand même la démonstration,
00:36:16 je pense que même
00:36:18 M. Tout-le-Monde, raisonnable, dit "Bon bah voilà, c'est vrai
00:36:20 qu'ils ont fait 1 million, une fois, deux fois, trois fois,
00:36:22 on n'écoute pas. Bon bah, il faut compter." - Il n'y a pas eu de casse.
00:36:24 - Il n'y a pas eu de casse, voilà. Il faut
00:36:26 cranter dans la mobilisation, et moi, moi, il n'y a pas recours.
00:36:28 J'ai aussi beaucoup de gens qui me disent "Quand est-ce que vous partez en grève
00:36:30 reconductible ?" Donc je pense qu'il y a une
00:36:32 compréhension collective des choses qui est en train de se faire.
00:36:34 - Alors, on va aller du côté de l'Assemblée nationale,
00:36:36 parce que les débats ont repris. On va rejoindre Yoann Uzaï.
00:36:38 Bonsoir, Yoann. Vous êtes avec Jean-Laurent Constantini.
00:36:40 On est dans la dernière ligne droite
00:36:42 pour les députés, pour l'examen de ce test, puisque ce
00:36:44 vendredi, quoi qu'il arrive, il part au Sénat, c'est ça ?
00:36:46 - Oui, ce sera vendredi à minuit, effectivement.
00:36:51 Très précisément, Laurence, les débats
00:36:53 prendront fin ici, à l'Assemblée nationale,
00:36:55 quoi qu'il arrive. Des débats qui ont repris
00:36:57 à 16h, qui se déroulent pour l'instant
00:36:59 dans le calme. C'est vrai qu'on est dans une ambiance plutôt
00:37:01 apaisée par rapport à ce qu'on a connu ici
00:37:03 à l'Assemblée nationale la semaine
00:37:05 dernière. On en est à l'examen de l'article
00:37:07 2. Deux articles étudiés
00:37:09 en une semaine, alors que la loi
00:37:11 en compte 20, et il faudrait que tout cela
00:37:13 soit bouclé avant vendredi minuit.
00:37:15 Ça semble quasiment impossible. C'est impossible
00:37:17 d'ailleurs, si les députés de la
00:37:19 NUPES, notamment de la France Insoumise, ne
00:37:21 retirent pas les amendements qu'ils ont déposés.
00:37:23 Il y en a un peu moins de 16 000 encore
00:37:25 à étudier, et la question cruciale
00:37:27 qui se pose cette semaine, Laurence, c'est de savoir
00:37:29 si l'Assemblée nationale aura le temps
00:37:31 d'examiner l'article 7. C'est
00:37:33 l'article capital de cette loi
00:37:35 de finances rectificatives de la
00:37:37 Sécurité sociale. C'est cet article qui
00:37:39 repousse l'âge légal de départ de
00:37:41 62 à 64
00:37:43 ans. Si l'Assemblée nationale n'a effectivement
00:37:45 pas le temps, comme cela semble
00:37:47 aujourd'hui le plus probable, d'étudier
00:37:49 l'ensemble des articles, eh bien cette loi, elle partira
00:37:51 quoi qu'il arrive, sans vote
00:37:53 au Sénat, qui commencera lui ses travaux dans
00:37:55 l'hémicycle le 2 mars prochain.
00:37:57 Restez avec nous, Johan, merci beaucoup. Je crois
00:37:59 que ça a un peu chauffé dans l'hémicycle
00:38:01 avec un député français insoumise qui a traité
00:38:03 Olivier Dussopt d'imposteur et d'assassin. La science
00:38:05 a été suspendue. Vous allez nous en dire un peu
00:38:07 plus dans un instant. On va juste écouter un autre
00:38:09 député LFI,
00:38:11 Adrien Cloet, qui a lui
00:38:13 seul déposé un millier d'amendements
00:38:15 et écoutez ce qu'il a dit il y a quelques instants
00:38:17 dans l'hémicycle.
00:38:19 Si vous aviez voulu améliorer
00:38:21 l'emploi des seniors de manière juste,
00:38:23 déjà vous seriez venu travailler ce week-end,
00:38:25 on aurait ouvert l'Assemblée plutôt que de vous prélasser à la maison,
00:38:27 mais on aurait pu
00:38:29 examiner ce qui se fait
00:38:31 dans les pays voisins. La Finlande
00:38:33 où on sanctionne le licenciement
00:38:35 durable des seniors au boulot,
00:38:37 on aurait pu regarder le Royaume-Uni,
00:38:39 où on a des conseillers en insertion professionnel
00:38:41 dans le secteur médical. On aurait pu
00:38:43 regarder également le Danemark,
00:38:45 où on propose des emplois publics aux seniors
00:38:47 lorsqu'ils sont licenciés. Bref,
00:38:49 nous voterons non. Voilà, alors pourquoi ne pas
00:38:51 siéger le week-end, François Pupponi ?
00:38:53 Je pense que la volonté du gouvernement
00:38:55 c'est justement de dire "on ne peut pas
00:38:57 voter, la NUPES
00:38:59 fait de l'obstruction et donc on ne votera pas".
00:39:01 Parce qu'effectivement, plus d'une fois, moi j'ai siégé
00:39:03 le week-end et quand on veut, mais là
00:39:05 le choix qui a été fait c'est de dire "il y a
00:39:07 des textes, il faut les respecter,
00:39:09 retirer vos amendements" et on parle de l'article
00:39:11 7 avec 64 ans.
00:39:13 L'article 2 quand même.
00:39:15 Oui mais non, on n'ira pas jusqu'au bout, c'est impossible.
00:39:17 C'est impossible, c'est impossible.
00:39:19 Mais je crois que c'est une stratégie du gouvernement
00:39:21 de dire "voilà, il y a de l'obstruction,
00:39:23 on ne votera pas". Et pourquoi le gouvernement peut-être
00:39:25 indirectement ne veut pas voter ?
00:39:27 C'est le gouvernement qui a déposé 20 000 amendements
00:39:29 en l'obstruction à l'école. Non mais c'est le gouvernement
00:39:31 qui a décidé que ça ne devrait pas être tel que le loi.
00:39:33 On aurait pu faire le choix de faire un autre projet
00:39:35 de loi qui permettait d'avoir un débat plus long.
00:39:37 Donc le choix qui a été fait c'est de dire "c'est budgétaire,
00:39:39 il y a un délai, ok".
00:39:41 Et puis je pense qu'aujourd'hui le gouvernement n'a pas
00:39:43 forcément envie qu'il y ait un vote, sauf sur 64 ans.
00:39:45 Parce que personne ne connaît l'issue du vote.
00:39:47 Personne ne connaît l'issue du vote.
00:39:49 Donc là, c'est la faute à la DUPES,
00:39:51 il n'y a pas de débat, c'est pas de notre faute,
00:39:53 c'est de leur faute, il n'y a pas de vote,
00:39:55 et on ne fera pas de risques.
00:39:57 Deux petits éléments. Par rapport au timing
00:39:59 et le fait qu'il n'y ait pas eu
00:40:01 de séance à l'Assemblée nationale ce week-end,
00:40:03 c'est aussi une demande des députés
00:40:05 qui trouvaient qu'ils bossaient beaucoup trop,
00:40:07 que c'était épuisant, qu'ils ne pouvaient plus rentrer
00:40:09 dans leurs circonscriptions. Et donc tous les groupes politiques
00:40:11 ont convenu ensemble avec Yael Bouddouié,
00:40:13 la présidente de l'Assemblée nationale,
00:40:15 de ne pas au-delà de minuit,
00:40:17 et pas le week-end.
00:40:19 C'est impossible. Ça c'est le règlement.
00:40:21 Oui, mais moi j'ai connu des...
00:40:23 Non mais je ne sais pas, mais en tant que journaliste,
00:40:25 je suis suivi parfois jusqu'à 2-3 heures du matin.
00:40:27 Le règlement a été changé,
00:40:29 on ne finit pas après minuit,
00:40:31 sauf pour terminer le texte.
00:40:33 Pour faire ce qu'on appelle une prolongée.
00:40:35 Donc il faut le voter dans les lits, dans tous les cas.
00:40:37 Parce que sinon il faut 8h30 entre deux séances,
00:40:39 et donc on finit cette lignée pour pouvoir
00:40:41 voter le lendemain à 9h30.
00:40:43 Et le deuxième élément, c'est que la NUPES
00:40:45 est très désunie sur cette question
00:40:47 de retirer ou pas des amendements.
00:40:49 Vous avez par exemple les Europe Écologie-Les Verts
00:40:51 et le Parti Socialiste
00:40:53 qui disent maintenant, bon on retire les amendements
00:40:55 parce que ce qu'il faut c'est qu'on mette le gouvernement
00:40:57 face à ses responsabilités.
00:40:59 Avec un peu ce que vous disiez.
00:41:01 Et donc il faut que les députés puissent voter ou pas
00:41:03 pour le décalage de l'âge de la retraite.
00:41:05 Et de l'autre côté, la France Insoumise,
00:41:07 en tout cas Mathilde Panot qui est la présidente du groupe,
00:41:09 qui dit non non non, maintenant
00:41:11 en gros on va les pourrir jusqu'au bout.
00:41:13 C'est un peu ça la logique.
00:41:15 - Monsieur Villieu, quand vous voyez les débats à l'Assemblée,
00:41:17 le cirque, le bazar parfois, vous vous dites que c'est
00:41:19 à la hauteur du combat que vous vous menez avec les syndicats ?
00:41:21 - J'ai pas vraiment d'avis.
00:41:25 De même que j'aimerais pas que
00:41:27 les organisations politiques nous disent
00:41:29 comment on doit diriger la mobilisation.
00:41:31 Je vais pas, moi,
00:41:33 à leur dire comment ils doivent dire.
00:41:35 - Non mais ça vous convient comme spectacle ?
00:41:37 - Non mais j'ai l'impression que ça s'est toujours un peu pratiqué comme ça.
00:41:39 J'ai pas fait beaucoup d'histoire,
00:41:41 mais je crois qu'il y a eu des débats
00:41:43 très importants dans l'Assemblée nationale,
00:41:45 notamment sur la loi Veil
00:41:47 ou même sur des sujets...
00:41:49 - À vous lire la foire d'emploi ?
00:41:51 - Oui, où les gens même se battaient.
00:41:53 - Vous ne pensez pas qu'on ne parle pas
00:41:55 des 64 ans, que l'article 7 soit même pas étudié ?
00:41:57 - On en débat partout.
00:41:59 - Mais ça fonctionne, tout le temps,
00:42:01 c'est visible.
00:42:03 - C'est pas nous qui votons,
00:42:05 c'est vous qui en avez dit.
00:42:07 - Je suis honnête avec vous,
00:42:09 mais M. Martinez,
00:42:11 vous trouvez ce spectacle assez navrant.
00:42:13 - Et les vaches sont bien gardées.
00:42:15 - Les vaches sont bien gardées, mais par qui ?
00:42:17 - Pour le coup, je pense que
00:42:19 la France Insoumise fait une erreur,
00:42:21 parce qu'il aurait intérêt à laisser voter l'article 7
00:42:23 pour bien démontrer
00:42:25 que le gouvernement et la droite ne reculent pas.
00:42:27 Vous pouvez voir, il y a des gens dans la rue,
00:42:29 mais eux, ils continuent.
00:42:31 Alors que là, il y a un doute, tant qu'il n'y a pas le débat.
00:42:33 Mais si l'article est voté par la droite
00:42:35 et par la majorité,
00:42:37 au moins, ce sera clair.
00:42:39 Le gouvernement, comme la ministre de la Première Salaire l'a dit,
00:42:41 ne reculera pas là-dessus.
00:42:43 De toutes les manières, l'article ira au Sénat,
00:42:45 et le Sénat le votera.
00:42:47 Donc, il y a un jeu un peu pervers de la France Insoumise,
00:42:49 mais eux, ils veulent, entre guillemets,
00:42:51 comme l'a dit le ministre,
00:42:53 bordéliser le système, renverser les institutions,
00:42:55 et donc, ils ne sont pas dans la logique du vote du texte.
00:42:57 - Tu as vu le lieu ?
00:42:59 - Du coup, j'ai lu attentivement, dans le JDD,
00:43:01 le président de la République,
00:43:03 qui s'est pas privé de mettre une petite couche,
00:43:05 qui explique qu'il faut décaler l'âge pivot de deux ans
00:43:07 pour les régimes spéciaux.
00:43:09 Ce qui me fait un peu rire,
00:43:11 parce que quand même, alors qu'un des rares régimes spéciales
00:43:13 qui va rester, ça va être celui des sénateurs.
00:43:15 Il va falloir toucher les régimes spéciaux de la SNCF.
00:43:17 Du coup, c'est bien,
00:43:19 parce qu'il met un peu d'huile sur le feu
00:43:21 par rapport à toute une série
00:43:23 où justement, la direction dit
00:43:25 "Mais non, vous n'êtes pas touchés,
00:43:27 on ne touche pas à l'âge pivot,
00:43:29 celui-ci ne bouge pas",
00:43:31 et puis finalement, oui, il va bouger, grâce aux sénateurs des LR.
00:43:33 Un peu d'huile sur le feu.
00:43:35 - C'est ça, Eric Trevel.
00:43:37 - Les LR, ils ont peut-être plus de lucidité à toute épreuve
00:43:39 avec ce qui leur arrive. Je m'explique,
00:43:41 je n'excuse pas ce qu'a dit M. Retailleau dans le JDD,
00:43:43 mais sur la fameuse mesure
00:43:45 qui leur permettait de voter le texte,
00:43:47 les fameux 1200 euros
00:43:49 brut pour tous les retraités,
00:43:51 à venir et passé,
00:43:53 quand on réécoute le porte-parole du gouvernement,
00:43:55 M. Véran, qui explique que ça va
00:43:57 concerner 2 millions de personnes,
00:43:59 alors qu'en réalité, ça va en concerner 150, 200 000.
00:44:01 - 200 000 sur les 800 000 qui pourraient...
00:44:03 - Pardonnez-moi, je vais en poser un mot un peu fort,
00:44:05 mais les cocus de l'affaire,
00:44:07 c'est quand même les LR dans cette histoire.
00:44:09 - Ils n'ont pas dit leur nom.
00:44:11 - Non, mais bien sûr.
00:44:13 - Un tour en politique demain matin,
00:44:15 ils vont voter à un moment.
00:44:17 - Mais c'est très intéressant, parce que là,
00:44:19 il y a une vraie fracture qui s'opère,
00:44:21 non pas entre ceux qui suivent le jeune Pradier et les autres,
00:44:23 mais très bon papier aussi dans le JDD,
00:44:25 on cite, entre les LR des campagnes
00:44:27 et les LR des villes,
00:44:29 et les LR des campagnes, s'il vous plaît,
00:44:31 ils ne soutiennent pas du tout cette réforme.
00:44:33 - Ils sont presque tous des campagnes, Eric.
00:44:35 - Non, non, non.
00:44:37 - La majorité des LR ont été élus dans les zones rurales.
00:44:39 - Oui, mais vous avez des LR des villes qui, eux, soutiennent plutôt cette réforme.
00:44:41 Et ce qui est très intéressant,
00:44:43 c'est passé totalement inaperçu,
00:44:45 mais dans le premier des comptes, sur le premier article
00:44:47 qui a été voté, quand vous regardez le nom de l'État,
00:44:49 il y a 15 LR qui ont voté contre
00:44:51 et 8 qui se sont abstenus.
00:44:53 Ça fait 23, et on ne parle pas
00:44:55 de l'article 7
00:44:57 qui va être déterminant.
00:44:59 Donc, imaginez pour le gouvernement,
00:45:01 et je rejoins François, que le vote est définitivement acquis,
00:45:03 et que Eric Ciotti
00:45:05 et Olivier Marlex,
00:45:07 le président du groupe, tiennent leur troupe,
00:45:09 c'est un drôle de Paris auquel, moi,
00:45:11 je ne me risquerais pas forcément
00:45:13 si j'étais le gouvernement. - Ils ne prendront pas le risque.
00:45:15 - Ah oui ? Vous croyez ? - Non, c'est trop risqué en première lecture.
00:45:17 Parce qu'imaginez qu'ils soient battus en première lecture.
00:45:21 - C'est l'obstruction.
00:45:23 - Ils crient en disant "retirez vos amendements".
00:45:25 - D'un point de vue tactique.
00:45:27 - Mais ils ne prennent que ça, ils ne le savent pas.
00:45:29 - Mais après, ça les arrange d'un point de vue tactique,
00:45:31 c'est-à-dire à court terme,
00:45:33 parce que je pense que les conséquences politiques
00:45:35 de la réforme des retraites seront terribles,
00:45:37 et les conséquences sociales,
00:45:39 vous en parliez tout à l'heure, par rapport au durcissement du mouvement,
00:45:41 à la radicalité de certaines personnes
00:45:43 qui ont l'impression de ne pas être écoutées,
00:45:45 ça, pour le coup, ça se paye très très cher.
00:45:47 Donc, je pense que le parti présidentiel,
00:45:49 et même le gouvernement, sera quand même très fortement attaqué,
00:45:51 quoi qu'il se passe, après la réforme des retraites.
00:45:53 - Un tout petit mot sur les pensions minimums à 1200 euros.
00:45:55 Il y a eu beaucoup de polémiques ce week-end,
00:45:57 parce qu'on s'est aperçus, on nous avait annoncé
00:45:59 que c'était toutes les petites pensions
00:46:01 allaient être amenées à 1200 euros brut.
00:46:03 Mais vraiment, tout le monde, on vous jure.
00:46:05 - C'est tout, c'est 200 000 personnes.
00:46:07 - Donc, c'est 200 000 personnes.
00:46:09 - Et là, le problème que ça pose,
00:46:11 c'est ce qu'avait dit le président Macron,
00:46:13 enfin le président candidat Macron pendant la campagne,
00:46:15 en disant "1200 pour tout le monde".
00:46:17 Et ça, les Français l'ont entendu.
00:46:19 - Donc là, c'est les temps pleins, c'est ça ?
00:46:21 - C'est uniquement les temps pleins.
00:46:23 Et sincèrement, c'est 200 000 personnes sur les 800 000
00:46:25 qui pourraient espérer les avoir.
00:46:27 - Mais plus on explique cette réforme...
00:46:29 - Et donc, ça c'est un mauvais coup.
00:46:31 Mais je pense que les Républicains, pour le coup,
00:46:33 soit à l'Assemblée, soit au Sénat,
00:46:35 vont voter un amendement pour dire "c'est pour tout le monde".
00:46:37 Et ça, ça coûte quelques milliards.
00:46:39 - Donc, il n'y aura plus aucun bénéfice de cette réforme.
00:46:41 Monsieur Villieu.
00:46:43 - Oui, parce qu'on se rend compte avec le temps,
00:46:45 c'est qu'y compris les côtés positifs de la réforme,
00:46:47 qui voulaient être les 1200 euros,
00:46:49 ils seront beaucoup moins à récupérer.
00:46:51 Les femmes, on se rend compte aussi
00:46:53 qu'elles seraient obligées de travailler plus que les hommes.
00:46:55 Et on ne parle même pas de la pénibilité,
00:46:57 parce que finalement, les mesures pénibilité,
00:46:59 les quatre critères de pénibilité
00:47:01 n'ont pas été rajoutés.
00:47:03 La seule chose qui a été rajoutée, c'est que vous aurez le droit
00:47:05 à une visite médicale, et si vous êtes effectivement
00:47:07 inapte au travail, seulement là,
00:47:09 vous aurez le droit de partir.
00:47:11 Ce qui est un vrai état de scandale,
00:47:13 c'est que les critères qui ont été retirés en 2017,
00:47:15 il y a les vibrations mécaniques,
00:47:17 c'est-à-dire ceux qui sont là avec le marteau piqueur,
00:47:19 eux, ils ont le droit jusqu'à 64 ans,
00:47:21 sauf s'ils sont effectivement
00:47:23 cassés par le travail.
00:47:25 Il y a également les charges lourdes, les déménageurs,
00:47:27 ils ne font pas partie des métiers pénibles.
00:47:29 Il y a toute une série,
00:47:31 y compris ceux qui... Tout ce qui est produit chimique,
00:47:33 ceux qui bossent
00:47:35 dans les travaux publics sur l'asphalte,
00:47:37 vous êtes déjà passé à côté, vous sentez le goudron,
00:47:39 ça pue, il y en a, ils sont toute la journée
00:47:41 à la tête au-dessus.
00:47:43 Eux, ce n'est même pas la retraite à 64 ans,
00:47:45 c'est uniquement si le médecin du travail vous a rendu inap...
00:47:47 Donc voilà, y compris sur ces
00:47:49 histoires de pénibilité,
00:47:51 ce n'est pas du tout à la hauteur de ce qu'il faudrait.
00:47:53 Les sénateurs... - En un mot, François.
00:47:55 - Je suis été un sénateur républicain hier soir,
00:47:57 il me disait que les sénateurs ont peur de retoucher le texte,
00:47:59 parce que globalement, ils sont d'accord avec ce texte,
00:48:01 y compris sur 64 ans.
00:48:03 Mais sur la pénibilité, les carrières fractionnées
00:48:05 et les 1 200 euros, là, ils vont y aller.
00:48:07 - On continue en débatte dans un instant,
00:48:09 on se retrouve juste après le journal de 18h,
00:48:11 M. Villedieu, on parlera de ces
00:48:13 manifestations contre la réforme des retraites.
00:48:15 A tout de suite dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
00:48:17 A dans un instant.
00:48:19 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:48:23 Bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:48:25 Que s'est-il passé vendredi soir
00:48:27 lorsque la voiture de Pierre Palmade a percuté
00:48:29 violemment celle d'une famille arrivant en face ?
00:48:31 C'est ce que les enquêteurs tentent de savoir,
00:48:33 notamment en recherchant activement les deux
00:48:35 jeunes hommes qui étaient avec le comédien,
00:48:37 qui se sont enfuis. L'état de santé des trois
00:48:39 personnes blessées dont un petit garçon de 6 ans
00:48:41 est toujours très préoccupant. On sera sur place
00:48:43 tout à l'heure. La contestation
00:48:45 contre la réforme des retraites, nouvelle journée de
00:48:47 mobilisation jeudi dans toute la France.
00:48:49 Va-t-on vers un essoufflement du mouvement
00:48:51 avant une période de blocage du pays
00:48:53 à la mi-mars ou bien au contraire,
00:48:55 vers un regain de mobilisation ? Je pose la question
00:48:57 aux syndicalistes qui sont sur ce plateau.
00:48:59 Ce sera juste après le rappel des titres de l'actualité
00:49:01 de 18h.
00:49:03 [Musique]
00:49:14 Il est 18h, bienvenue. Si vous nous rejoignez
00:49:16 à l'instant sur CNews et sur Europe 1, les députés
00:49:18 ont donc repris cet après-midi l'examen
00:49:20 tumultueux de la réforme des retraites.
00:49:22 Une première semaine qui avait été marquée
00:49:24 par les tensions dans l'hémicycle. Aujourd'hui
00:49:26 c'est un député, la France Insoumise,
00:49:28 Aurélien Saint-Aoul, qui a fait
00:49:30 bondir Olivier Dussopt. Écoutez.
00:49:32 Vous avez la responsabilité
00:49:34 de ces choix politiques. Vous êtes
00:49:36 un imposteur et un assassin.
00:49:38 [Applaudissements]
00:49:44 Voilà, Johann Neuzaï, vous êtes sur place
00:49:46 pour CNews et Europe 1
00:49:48 à l'Assemblée Nationale. Qu'est-ce qui s'est
00:49:50 passé dans l'hémicycle après cette
00:49:52 vive altercation ?
00:49:54 Oui, alors je vous disais il y a quelques minutes,
00:49:58 que les débats avaient repris sereinement ici.
00:50:00 Ce qui n'aurait effectivement pas duré longtemps.
00:50:02 Au bout d'une heure et demie seulement de débat,
00:50:04 eh bien un incident majeur
00:50:06 s'est vraiment causé à nouveau par un député
00:50:08 de la France Insoumise,
00:50:10 qui vous l'avez entendu, a traité le ministre du Travail
00:50:12 d'assassin. Alors il faisait référence
00:50:14 aux accidents du travail qui ont
00:50:16 causé beaucoup de décès ces
00:50:18 dernières années.
00:50:20 Une augmentation des décès au travail
00:50:22 qui font dire effectivement
00:50:24 à ce député de la France Insoumise que
00:50:26 le ministre du Travail est un assassin.
00:50:28 Alors des députés nous ont confié avoir vu Olivier
00:50:30 Dussopt quitter l'hémicycle
00:50:32 au bord des larmes. Olivier
00:50:34 Dussopt qui est revenu dans l'hémicycle
00:50:36 il y a quelques secondes et qui a été
00:50:38 très très applaudi par l'ensemble
00:50:40 des bancs dans l'hémicycle,
00:50:42 à l'exception de la gauche. Il faut souligner que
00:50:44 Olivier Faure, le patron du Parti Socialiste,
00:50:46 qui appartient pourtant lui aussi
00:50:48 à la NUPES, eh bien a dénoncé
00:50:50 le comportement de son collègue de la France Insoumise.
00:50:52 Merci beaucoup. Johan Usaï,
00:50:54 sur place à l'Assemblée Nationale. Dans l'affaire
00:50:56 Palmade, le téléphone de l'humoriste
00:50:58 a été saisi par les gendarmes, son exploitation
00:51:00 est en cours dans le cadre d'une enquête
00:51:02 ouverte pour infraction à la législation sur
00:51:04 les stupéfiants. On va y revenir dans un instant
00:51:06 longuement dans Punchline. Et puis
00:51:08 une découverte macabre à Paris. Une partie
00:51:10 du corps d'une femme a été retrouvée aujourd'hui
00:51:12 dans le parc des Buttes-Chaumont. Selon une
00:51:14 source proche du dossier, il s'agirait du bassin
00:51:16 d'une femme découverte par
00:51:18 des agents d'entretien. Aucun élément ne permet
00:51:20 pour l'heure de dater la mort de la
00:51:22 victime. L'indemnité carburant
00:51:24 est prolongée d'un mois jusqu'à la fin mars.
00:51:26 Il s'agit d'une prime de 100 euros
00:51:28 disponible depuis mi-janvier pour les
00:51:30 foyers les plus modestes. Selon Bruno Le Maire, environ
00:51:32 la moitié des ménages concernés
00:51:34 n'a pas encore déposé de demande.
00:51:36 Et puis le bilan humain s'alourdit
00:51:38 de jour en jour en Turquie et en Syrie,
00:51:40 les deux pays les plus touchés par un
00:51:42 important séisme il y a une semaine. Plus
00:51:44 de 35 000 morts. Désormais
00:51:46 selon l'ONU, le bilan pourrait
00:51:48 encore doubler. Enfin un mot de football.
00:51:50 Kylian Mbappé sera bien dans le groupe du Paris-Saint-Germain
00:51:52 face au Bayern de Munich. Victime
00:51:54 d'une blessure à la cuisse gauche en
00:51:56 début février. L'attaquant est de retour
00:51:58 de blessure. Plutôt que prévu,
00:52:00 il s'est même entraîné hier et aujourd'hui.
00:52:02 Le PSG qui affronte donc demain
00:52:04 le Bayern de Munich en huitième de finale
00:52:06 allée de Ligue des Champions. Voilà, on se retrouve
00:52:08 il est 18h bientôt 3 dans le
00:52:10 plateau de Punchline. Son série nous est sur Europe 1
00:52:12 avec nos invités. Nous sommes avec Fabien Villieu
00:52:14 porte-parole de Sud-Rhin. Merci d'être avec nous.
00:52:16 Bonsoir. Nous sommes avec Cyril Chabanier
00:52:18 président de la CFTC. Bonsoir à vous.
00:52:20 Merci d'être avec nous. Louis Doreignal, chef du service
00:52:22 politique d'Europe 1 nous accompagne.
00:52:24 Tout comme Éric Revelle. Monsieur Chabanier,
00:52:26 quand vous voyez ce qui se passe à l'Assemblée, on vient de l'évoquer,
00:52:28 on vient d'entendre l'énervement,
00:52:30 les mots qui fusent
00:52:32 assassin. Est-ce que vous jugez
00:52:34 que les débats dans l'hémicycle sont à la hauteur
00:52:36 de la mobilisation syndicale que l'on a vue
00:52:38 se déployer massivement
00:52:40 et tranquillement ces derniers jours ?
00:52:42 Je crois très franchement que la République
00:52:44 en sort pas agrandie de ces débats. Il y a une thématique
00:52:46 qui est quand même très importante, les retraites.
00:52:48 C'est un sujet majeur et ça mériterait d'avoir
00:52:50 un débat un peu plus serein et surtout
00:52:52 d'avoir un débat sur le fond
00:52:54 et pas un débat sur la forme.
00:52:56 Je crois qu'aujourd'hui on a démontré
00:52:58 à les organisations syndicales qu'on était capables
00:53:00 de manifester et de revendiquer
00:53:02 avec sérieux.
00:53:04 Je pense peut-être qu'on est voire plus
00:53:06 sérieux que l'Assemblée nationale mais
00:53:08 comme mon collègue a pu le dire tout à l'heure, ce que je l'ai
00:53:10 entendu, je vais laisser à chacun
00:53:12 la responsabilité de mener son groupe.
00:53:14 Absolument. Il était très prudent, monsieur Vildieu.
00:53:16 Il ne veut pas mettre de carton rouge aux députés
00:53:18 parce qu'il ne veut pas que les députés mettent des cartons rouges aux syndicats.
00:53:20 C'est bien ça ? J'ai résumé votre position, monsieur Vildieu ?
00:53:22 Oui, c'est du donnant-donnant. Mais oui, on ne peut pas dire...
00:53:24 Moi, je n'aimerais pas
00:53:26 que quelqu'un d'une organisation
00:53:28 politique nous explique
00:53:30 comment on doit diriger la mobilisation.
00:53:32 Je ne vais pas faire la même chose.
00:53:34 Ceci dit, le spectacle n'est pas très
00:53:36 glorifiant quand même.
00:53:38 On est d'accord. Monsieur Vildieu ?
00:53:40 Moi, je n'aime pas les mots "assimilé".
00:53:42 Par contre, j'ai quand même vu
00:53:44 une étude qui est sortie,
00:53:46 qui date de septembre 2022, qui explique
00:53:48 que le fait de décaler l'âge de retraite
00:53:50 de 62 à 64 ans
00:53:52 ferait qu'il y a 9000 personnes
00:53:54 par an, tous les ans,
00:53:56 qui mourraient avant de partir à la retraite.
00:53:58 9000 personnes ?
00:54:00 Si on décalait l'âge de la retraite, on ne mourrait pas dans tous les cas de figure ?
00:54:02 Non ? Ah oui.
00:54:04 Si on décalait à 64 ans, tous les ans...
00:54:06 Mais de quelle cause ils mourraient, en fait ?
00:54:08 De n'importe quelle cause.
00:54:10 Mais en fait,
00:54:12 oui, les gens meurent de maladie.
00:54:14 Comment c'est une étude ?
00:54:16 C'est hypothétique ?
00:54:18 C'est une étude d'un chercheur.
00:54:20 J'ai une étude qui vient de sortir.
00:54:22 Une retraite pour les morts
00:54:24 qu'on trouve sur Internet.
00:54:26 Une retraite pour les morts ? Oui, évidemment.
00:54:28 C'est un petit mot en moins.
00:54:30 Mais ce qui est logique,
00:54:32 si vous décalez de 2 ans
00:54:34 et qu'il y a fatalement des gens
00:54:36 qui meurent de maladie,
00:54:38 des gens qui mourront avant de partir à la retraite,
00:54:40 et qui ne mourraient pas à cause du travail.
00:54:42 Alors, ils n'expliquent pas la raison de la mort.
00:54:44 Sauf que quand même,
00:54:46 ça joue un petit peu.
00:54:48 Là où avant, vous auriez pu en profiter un peu plus de temps.
00:54:50 À la scène régionale, la polémique porte sur le fait
00:54:52 qu'Aurélien Saint-Aoul,
00:54:54 député de la France Insoumise,
00:54:56 accuse Olivier Dussopt
00:54:58 d'avoir menti sur des chiffres.
00:55:00 Il l'accuse quasiment explicitement
00:55:02 de mentir sur les chiffres parce que
00:55:04 si des personnes supplémentaires
00:55:06 travaillaient un peu plus longtemps,
00:55:08 c'est à cause du travail.
00:55:10 C'est sensiblement différent.
00:55:12 Pour une partie, je ne peux pas le chiffrer.
00:55:14 Mais pour une partie, c'est vrai.
00:55:16 Chaque année, il y a des gens qui meurent au travail.
00:55:18 Non, non, bien sûr.
00:55:20 Je ne veux pas...
00:55:22 Chaque année, il y a des accidents du travail.
00:55:24 Chaque année, il y a des gens qui sont handicapés
00:55:26 à cause du travail. Chaque année, il y a des gens
00:55:28 qui meurent au travail chaque année.
00:55:30 Donc, ça aussi, c'est vrai. Donc, fatalement, si vous leur demandez
00:55:32 de travailler plus longtemps, la probabilité
00:55:34 qu'ils meurent avant va augmenter.
00:55:36 - C'est un métier mathématique.
00:55:38 - Dans des métiers extrêmement pénibles
00:55:40 qui ne sont pas concernés
00:55:42 aujourd'hui par des mesures sur la pénibilité.
00:55:44 Parce que c'est quand même ça, le fond du sujet.
00:55:46 Normalement, et en tout cas pour la CFTC,
00:55:48 c'est avant tout la pénibilité
00:55:50 qui devrait permettre de partir plus tôt
00:55:52 ou pas à la retraite.
00:55:54 Il y a des métiers extrêmement pénibles qui n'ont pas
00:55:56 de bénéfice de pénibilité.
00:55:58 Et donc, forcément, ces personnes-là, en travaillant deux ans de plus,
00:56:00 seront bien plus abîmées
00:56:02 que s'ils partaient deux ans avant.
00:56:04 - Des vibrations, des charges lourdes ?
00:56:06 - Tout à fait. Ce qu'on appelle les critères ergonomiques,
00:56:08 comme les postures difficiles, les charges lourdes,
00:56:10 les vibrations. On ne peut pas dire que,
00:56:12 si on est parfaitement honnête, que rien n'a été fait
00:56:14 puisqu'ils ont été retirés du compte de pénibilité.
00:56:16 Et là, ils ne sont pas réintégrés.
00:56:18 Mais ils peuvent,
00:56:20 en tout cas, les personnes peuvent en bénéficier
00:56:22 suite à une visite médicale
00:56:24 et pour inaptitude.
00:56:26 Mais vous vous rendez compte. On repose
00:56:28 toute une partie de la pénibilité, un, sur la médecine
00:56:30 du travail, qui est dans un état catastrophique
00:56:32 dans notre pays. Il faudrait commencer
00:56:34 par régler ça. Et deuxièmement,
00:56:36 je ne suis pas certain
00:56:38 que toutes les médecines du travail sur tout
00:56:40 le territoire vont appliquer les directives
00:56:42 de la même façon. Donc, on va sûrement avoir
00:56:44 une bonne dose d'inégalité
00:56:46 et d'injustice sur
00:56:48 les inaptitudes qu'on va avoir
00:56:50 selon les régions de notre pays.
00:56:52 - Vous n'avez pas tort. Mais en attendant, Éric Rebelle,
00:56:54 entendre un député traiter le ministre d'assassin,
00:56:56 il y a quand même un cap qui est franchi.
00:56:58 - Alors moi, comme je ne suis ni un homme politique,
00:57:00 ni un syndicaliste, je vais vous dire ce que je pense.
00:57:02 - Dites ce que vous pensez. - Quand vous entendez
00:57:04 un député de la France insoumise qui dit
00:57:06 "la police tue M. Boyard", qui maintenant
00:57:08 d'ailleurs est surveillé par la police parce qu'il est menacé.
00:57:10 Donc là, elle tue, mais c'est ça.
00:57:12 Et quand vous entendez un autre député,
00:57:14 Aléphi, traiter un ministre de la République d'assassin,
00:57:16 pardonnez-moi, mais c'est d'une indignité totale.
00:57:18 Si on veut rajouter de la violence et de l'anxiété
00:57:20 au débat, qui devrait être un débat
00:57:22 de fond aujourd'hui, on a ce genre de saït
00:57:24 qui, à mon sens, décrédibilise
00:57:26 ce genre de député.
00:57:28 Et c'est, à mon avis, l'une des premières fois
00:57:30 que le patron du PS, réélu
00:57:32 dans des conditions difficiles,
00:57:34 qui fait partie de la NUPS, se désolidarise
00:57:36 de cette manière. Je ne l'ai pas
00:57:38 entendu parler, même si on peut considérer
00:57:40 que ce sont des petits sujets annexes, mais
00:57:42 il n'est pas intervenu sur l'histoire du ballon
00:57:44 de football avec l'effigie de...
00:57:46 - C'est Olivier Faure ? - Oui, Olivier Faure.
00:57:48 - Il s'est fait donner le sien ? - Voilà.
00:57:50 - Racontez-nous, le ballon de football, avec la tête
00:57:52 du monsieur Dussopt, et d'ailleurs du président
00:57:54 de la République aussi, je crois que sur l'autre face, il y avait...
00:57:56 - Multiface. - Bon, tout ça, c'est... Alors, on peut prendre ça
00:57:58 pour des... des...
00:58:00 des gamineries infâmes, ou
00:58:02 une espèce de tradition carnavalesque,
00:58:04 mais en ce moment, pardonnez-moi, mais en ce moment
00:58:06 dans l'État où se trouve le pays... - C'est dangereux.
00:58:08 - Voilà. Et encore une fois, moi, j'ai salué
00:58:10 la démocratie urbaine, celle de la rue des mobilisations,
00:58:12 eu égard à ce qui se passe
00:58:14 à l'Assemblée nationale, où la démocratie parlementaire
00:58:16 donne vraiment un spectacle, et pardonnez-moi,
00:58:18 mais absolument pitoyable. Et juste sur
00:58:20 votre chiffre, j'ai réfléchi... Oui, je vais vous dire un truc.
00:58:22 - Au chiffre de monsieur Villieu ? - Oui, ben oui !
00:58:24 - Ça se voit bien. - Oui, ben, de monsieur...
00:58:26 - C'est pour nos auditeurs qu'il est comprenant. - En fait, je vais dire une chose.
00:58:28 À 50 ans, vous avez une espérance de vie
00:58:30 plus importante qu'à 60 ans, et à
00:58:32 70 ans, vous en avez une qui est moins importante
00:58:34 qu'à 60 ans. Donc, évidemment... - Et à 90 ans,
00:58:36 il est plus vieux qu'à 50 ans, non ? C'est ça ?
00:58:38 - Voilà. Donc, en réalité, c'est pas...
00:58:40 Ce chiffre-là, il dit une évidence...
00:58:42 Enfin, il dit une évidence folle.
00:58:44 C'est-à-dire que si vous travaillez deux ans de plus,
00:58:46 ben, vous avez consommé, par rapport à votre propre
00:58:48 espérance de vie, deux ans au travail
00:58:50 de plus. Mais c'est pas pour autant que vous mourrez
00:58:52 à cause du travail que vous faites, monsieur Villieu,
00:58:54 si je peux me permettre. - Mais vous savez, il y a quelque chose...
00:58:56 - M. Chabanier, répète. - Il y a quelque chose de très intéressant,
00:58:58 c'est que beaucoup de personnes nous disent
00:59:00 les plus belles années de la retraite
00:59:02 sont les premières années, parce qu'on est en pleine
00:59:04 forme le 62-70,
00:59:06 c'est les 8 ans où on peut
00:59:08 vraiment faire tout ce qu'on a rêvé
00:59:10 de faire et qu'on pouvait pas le faire quand on était actif,
00:59:12 parce qu'on est encore en pleine santé.
00:59:14 Et donc, souvent, ils nous disent, on va nous
00:59:16 prendre deux ans sur ces
00:59:18 meilleures années-là.
00:59:20 Et ça, c'est... Alors, c'est aussi
00:59:22 tout à fait logique, évidemment, parce qu'on va pas
00:59:24 prendre les deux dernières années de la vie,
00:59:26 on prend les deux premières, mais les personnes
00:59:28 sont très attachées à ça, en disant, mais
00:59:30 honnêtement, est-ce qu'il n'y a pas d'autres solutions ?
00:59:32 Et je crois que l'ensemble des organisations
00:59:34 syndicales, et en tout cas la CFTC, a montré
00:59:36 qu'on pouvait trouver
00:59:38 les 12-15 milliards qui manquent pour
00:59:40 équilibrer les comptes sans toucher
00:59:42 au report de l'âge légal. Et c'est ça,
00:59:44 le débat de fond. Est-ce qu'il y a d'autres solutions ?
00:59:46 Oui. - Est-ce qu'il y a d'autres solutions ?
00:59:48 - Très court, non, mais par rapport à la manière
00:59:50 avec laquelle vous présentez les choses,
00:59:52 on a quand même l'impression que
00:59:54 l'intégralité des Français vivent
00:59:56 leur travail comme un enfer,
00:59:58 et en fait, la seule lumière au bout du tunnel,
01:00:00 c'est la retraite. En fait, on a
01:00:02 complètement évacué dans ce débat la possibilité
01:00:04 aussi de s'épanouir, d'être heureux.
01:00:06 Quand on est actif, souvent,
01:00:08 on gagne mieux sa vie que quand on a la retraite.
01:00:10 On peut construire sa vie. Et je trouve qu'il y a
01:00:12 aussi des choses positives. Il n'y a pas
01:00:14 que ça. Il y a des gens qui ont eu...
01:00:16 - Je ne crois pas avoir dit ça. - Non, mais dans le débat
01:00:18 ambiant, on a vraiment l'impression que c'est
01:00:20 un tunnel de souffrance pendant 35-40 ans.
01:00:22 - Non, pas que, Lou ! - Mais beaucoup,
01:00:24 beaucoup. Et que tout le monde attend qu'un seul
01:00:26 moment, c'est la retraite. Je sais que ce n'est pas le cas pour tous.
01:00:28 - On va faire une petite pause.
01:00:30 - Bien sûr, on va faire une petite pause. - Je vous passe la parole,
01:00:32 M. Chabani, dans un instant, parce que vous êtes beaucoup plus discipliné
01:00:34 que Louis Dragnel et Éric Ravel. On se retrouve
01:00:36 dans un instant avec M. Chabani
01:00:38 dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:00:40 Vous êtes venu, bien sûr, en parler de la réforme des retraites
01:00:42 et de la contestation qui monte. A tout de suite.
01:00:44 18h16, on se retrouve en direct
01:00:48 dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1
01:00:50 avec Cyril Chabani, président
01:00:52 de la CFTC. Merci encore d'être avec nous.
01:00:54 Fabien Villedeux, porte-parole de Sudrail.
01:00:56 L'enjeu de la semaine pour vous, bien sûr, c'est la mobilisation
01:00:58 dans la rue. Va-t-elle s'essouffler ?
01:01:00 Va-t-elle tenir dans la durée ? Il y a
01:01:02 un nouveau rendez-vous qui est fait pour jeudi.
01:01:04 Puis surtout, va-t-on vers un pays bloqué
01:01:06 à l'horizon du mois de mars ?
01:01:08 C'est la question de Thomas Bonnet. Je vous passe la parole ensuite.
01:01:10 Combien seront-ils ce jeudi, 16 février,
01:01:14 à battre le pavé contre la réforme des retraites ?
01:01:16 Des milliers de personnes sont de nouveau
01:01:18 appelées à descendre dans la rue.
01:01:20 L'intersyndical, regonflé par la
01:01:22 forte mobilisation du week-end,
01:01:24 après un léger fléchissement la semaine dernière.
01:01:26 Ce jeudi, c'est donc un test grandeur nature
01:01:28 pour les leaders syndicaux, déterminés
01:01:30 à maintenir la pression et à garder
01:01:32 le rythme, selon les mots de Philippe Martinez.
01:01:34 Mais avec deux zones en vacances scolaires,
01:01:36 notamment Paris, c'est à Albi
01:01:38 que les principaux leaders syndicaux se réuniront
01:01:40 ce jeudi. Une journée qui
01:01:42 pourrait également amorcer le début d'un durcissement
01:01:44 du mouvement promis par les différents
01:01:46 syndicats. Dans un communiqué,
01:01:48 ils se disent prêts à mettre la France
01:01:50 à l'arrêt, selon leurs propres termes.
01:01:52 Un texte également signé par la CGT
01:01:54 et son leader, Philippe Martinez.
01:01:56 Ce 7 mars, c'est l'occasion de montrer
01:01:58 à l'échelle du pays, cette
01:02:00 volonté de voir refuser
01:02:02 cette réforme. C'est un temps
01:02:04 très très fort de mobilisation
01:02:06 avec des arrêts de travail.
01:02:08 L'arrêt, ça veut dire ce que ça veut dire,
01:02:10 partout, partout. Le spectre d'une grève
01:02:12 reconductible, cela divise.
01:02:14 Il faut reconduire, même bloquer tout.
01:02:16 Comme ça, ils n'en pochent
01:02:18 plus dessous, comme ça, ils réfléchissent.
01:02:20 Il pourrait y avoir d'autres moyens,
01:02:22 disons, que de faire continuellement
01:02:24 des grèves comme ça et paralyser
01:02:26 tout un pays. L'intersyndical
01:02:28 dit encore réfléchir aux différentes actions
01:02:30 qui pourraient être décidées. Une chose
01:02:32 semble d'ores et déjà actée, le 8 mars,
01:02:34 journée internationale du droit des femmes,
01:02:36 sera aussi marquée par des mobilisations.
01:02:38 Cyril Chabanier,
01:02:40 vous êtes président de la CFTC. Est-ce que
01:02:42 vous craignez que le mouvement ne se radicalise ?
01:02:44 Parce que vous réunissez beaucoup de monde
01:02:46 dans la rue, c'est la troisième fois,
01:02:48 on est pratiquement à un million à chaque fois,
01:02:50 et il ne se passe rien en face. Est-ce que vous avez peur que
01:02:52 les gens se disent "à quoi ça sert
01:02:54 si on manifeste pacifiquement ?
01:02:56 Il faut tout casser pour être entendu dans ce pays."
01:02:58 D'abord, c'est un grand succès,
01:03:00 mettre quatre fois plus d'un million de personnes
01:03:02 dans la rue, je crois qu'on peut partir de là
01:03:04 et c'est absolument incompréhensible
01:03:06 que le gouvernement n'écoute pas
01:03:08 les syndicats et la population quand on met
01:03:10 quatre fois un million de personnes dans la rue.
01:03:12 Ensuite, évidemment qu'il y a cette crainte,
01:03:14 parce que beaucoup de
01:03:16 personnes qui sont avec nous, nous disent
01:03:18 "mais quand même, c'est historique de mettre
01:03:20 quatre fois en un mois plus d'un million de personnes dans la rue,
01:03:22 aucun retour." Honnêtement,
01:03:24 le gouvernement, à part nous dire "vous gérez bien,
01:03:26 vous savez faire, ça se passe bien",
01:03:28 ça en devient presque même de la provocation
01:03:30 un petit peu. Il y a
01:03:32 beaucoup de personnes qui nous disent "mais
01:03:34 il faut monter d'un ton, il faut monter d'un cran,
01:03:36 est-ce qu'il faut faire comme à l'époque
01:03:38 des Gilets jaunes et casser
01:03:40 pour être entendu dans ce pays ?" Donc évidemment,
01:03:42 en tant qu'organisation syndicale,
01:03:44 on ne peut pas cautionner ça et moi je
01:03:46 me battrai toujours pour que tout se passe bien et qu'il n'y ait aucune
01:03:48 violence. Mais oui, on entend
01:03:50 ce type de remarque dans la rue
01:03:52 et donc il y a forcément une crainte
01:03:54 à nous de le gérer, de faire en sorte
01:03:56 que ça se passe bien. Je crois qu'on fait notre travail,
01:03:58 on l'a démontré jusqu'à présent, mais il faut
01:04:00 aussi que le gouvernement nous écoute
01:04:02 et fasse des concessions. Sinon, le risque
01:04:04 de dérive, il est possible, oui.
01:04:06 - Et là, il n'y a eu aucune concession valable
01:04:08 à vos yeux sur les carrières longues,
01:04:10 sur la pénibilité,
01:04:12 tout ce qui a été proposé, ça ne vous va pas ?
01:04:14 - Non mais sur l'ensemble
01:04:16 des mesures, parce qu'on parle toujours du report de l'âge,
01:04:18 mais en tout il y a une cinquantaine de mesures, donc il y en a
01:04:20 toujours quelques-unes qui vont
01:04:22 dans le bon sens. Par exemple, sur les carrières longues,
01:04:24 ceux qui sont avant 16 ans
01:04:26 sont plutôt gagnants par rapport à aujourd'hui,
01:04:28 sauf que des personnes qui ont commencé entre
01:04:30 14 et 16 ans, il y en a quasiment plus.
01:04:32 Donc vous voyez que c'est une mesure.
01:04:34 Par contre, les 17-18 ans, où il y en a encore
01:04:36 beaucoup, eux sont perdants. Donc vous voyez
01:04:38 qu'à chaque fois, la proportion n'est pas la même.
01:04:40 Donc on peut trouver 3-4
01:04:42 mesurettes, c'est presque mathématique,
01:04:44 il y a 50 mesures, il y en a toujours 3-4 qui vont
01:04:46 dans le bon sens, mais c'est extrêmement peu.
01:04:48 Il y a un énorme travail à faire sur l'emploi
01:04:50 des seniors, c'est l'enjeu capital.
01:04:52 On crée un index, très bien, ça va
01:04:54 dans le bon sens, sauf qu'on pénalise
01:04:56 financièrement si l'entreprise ne publie
01:04:58 pas l'index. Mais n'importe qui est
01:05:00 capable de publier l'index, ils vont en publier 18
01:05:02 par jour, c'est pas un souci. Il faut pénaliser
01:05:04 si l'index n'est pas bon
01:05:06 et si l'emploi des seniors n'est pas respecté.
01:05:08 C'est là où il faut pénaliser, pas le fait de publier
01:05:10 ou pas. Vous voyez, donc ça va pas assez loin.
01:05:12 - Ou peut-être incitatif plutôt que coercitif, toujours, peut-être inciter
01:05:14 les entreprises à embaucher plus de seniors ?
01:05:16 - Alors, les inciter, en tout cas, cet index peut se faire dans un
01:05:18 premier temps, et si au bout d'une première
01:05:20 année les chiffres sont pas bons, on laisse
01:05:22 un an pour régler le problème et la deuxième année
01:05:24 on punit. Mais on peut pas punir
01:05:26 sur le fait de pas publier. Il faut
01:05:28 punir parce que le chiffre est mauvais. C'est quand même
01:05:30 pas la même chose. - Fabien Ville-Dieu,
01:05:32 le cran d'après,
01:05:34 puisque ce n'est pas la violence dans la rue, et ça vous avez été
01:05:36 tous les deux très très clairs, c'est
01:05:38 les grèves reconductibles, c'est ça qui peut
01:05:40 vraiment vous permettre, à vous les syndicats,
01:05:42 de peser dans la balance ? - Oui, et puis ce qu'il
01:05:44 faut voir, c'est que nous on a changé de stratégie,
01:05:46 c'est-à-dire qu'avant, la stratégie
01:05:48 elle était simple, les cheminots en tout
01:05:50 cas, on partait en grève reconductible et
01:05:52 il y avait tel ou tel secteur
01:05:54 qui venait avec nous, c'est ce qui s'est passé en 95,
01:05:56 c'est ce qui s'est passé en 2010, c'est ce qui s'est
01:05:58 passé à chaque fois, y compris en 2019
01:06:00 sur le système de retraite à points. Bon, bah là on avait
01:06:02 décidé de changer de stratégie, de faire un
01:06:04 certain nombre de temps de mobilisation,
01:06:06 interprofessionnel,
01:06:08 ce qui permet y compris de faire des prises de
01:06:10 conscience, moi je crois beaucoup aux prises de conscience
01:06:12 collectives, notamment dans les mobilisations,
01:06:14 qui fait la démonstration qu'effectivement
01:06:16 faire une journée, c'est bien, c'est important,
01:06:18 faut les faire, mais face à un gouvernement qui
01:06:20 est un peu borné, on se rend compte que ça a quand même
01:06:22 une certaine forme de limite, et lorsque vous faites
01:06:24 2, 3, 4 démonstrations de force
01:06:26 parce que c'est des démonstrations de force,
01:06:28 1 million de personnes, c'est historique !
01:06:30 4 fois 1 million de personnes, c'est historique !
01:06:32 Une fois que vous faites la démonstration,
01:06:34 soit vous avez un gouvernement raisonnable,
01:06:36 et je pense qu'un gouvernement raisonnable, qu'est-ce qu'il fait ?
01:06:38 Il recule son projet, il se dit "effectivement,
01:06:40 j'arrive pas à le faire passer, c'est pas un problème
01:06:42 de communication, j'ai beau répéter
01:06:44 en permanence ce qu'il se passe,
01:06:46 et qu'est-ce qu'il fait ? Il se prend les pieds dans le tapis,
01:06:48 il y a l'histoire, effectivement,
01:06:50 pour les femmes, on s'est rendu compte qu'elles étaient pas
01:06:52 si gagnantes que ça, maintenant c'est les histoires
01:06:54 de pensions à 1 200 euros, où on passe
01:06:56 de, il y avait quasiment 2 millions de personnes,
01:06:58 tout le monde aura le droit à la pension à 1 200 euros,
01:07:00 où ils sont à moins de 200 000, voilà,
01:07:02 donc ils se prennent les pieds dans le tapis, donc voilà,
01:07:04 toutes ces prises de conscience, toute cette logique
01:07:06 fait qu'effectivement, en tout cas nous à Sud-Haraï,
01:07:08 et à Solidaire, on pense qu'à partir du 7 mars,
01:07:10 il faudra partir en grève reconductible, par ailleurs,
01:07:12 ça sera la fin des vacances scolaires, tout le monde
01:07:14 sera revenu de vacances, tout le monde sera zen,
01:07:16 et on pourra y aller. - Grève reconductible,
01:07:18 Eric Revelle, ça veut dire quoi ?
01:07:20 Tout est bloqué dans le pays, les transports sont bloqués,
01:07:22 les dépôts de carburant sont bloqués,
01:07:24 les administrations sont bloquées ?
01:07:26 - Oui, on a bien entendu M. Ville-Dieu qui dit,
01:07:28 il est hors de question que seuls les conducteurs
01:07:30 de train ou les SNCF y aillent seuls, donc c'est
01:07:32 tous les secteurs qui bloqueraient le pays, avec un coût, évidemment,
01:07:34 aussi, en termes de croissance,
01:07:36 alors suivant les économies, c'est 500,
01:07:38 800 millions, 1 milliard d'euros,
01:07:40 bon, donc ça a un coût, le blocage
01:07:42 est inévitable, mais vous avez raison,
01:07:44 la question de l'employabilité des seniors, elle est déterminante,
01:07:46 on a que 56% des plus
01:07:48 de 55 ans qui sont embauchés dans notre pays,
01:07:50 contre 67, 70%
01:07:52 en Allemagne, donc on a un vrai déficit,
01:07:54 mais,
01:07:56 vous en appelez à une taxe, pour éviter
01:07:58 que les entreprises virent
01:08:00 trop facilement leurs plus de 55 ans, en fait,
01:08:02 ça existait, ça s'appelait la contribution
01:08:04 de la lente, je ne sais pas si vous vous en souvenez, en 2003,
01:08:06 et cette contribution
01:08:08 taxait les entreprises
01:08:10 qui viraient leurs seniors, mais résultat des
01:08:12 courses, cette taxe a été abandonnée
01:08:14 parce qu'en réalité, les entreprises, ensuite, ce qu'elles faisaient,
01:08:16 elles n'embauchaient plus
01:08:18 des gens qui avaient 50 ou 45 ans,
01:08:20 parce qu'elles allaient être taxées
01:08:22 si elles les viraient ensuite, donc,
01:08:24 je comprends l'idée de la contrainte
01:08:26 financière pour les entreprises,
01:08:28 je ne dis pas que l'index est une bonne chose et pas contournable.
01:08:30 - Mais ça, ce n'est pas taxer s'ils les virent,
01:08:32 c'est mettre une pénalité s'ils ne les embauchent pas,
01:08:34 c'est pas la même chose. - Oui, oui, mais,
01:08:36 contraindre les entreprises, ce n'est pas si simple que ça,
01:08:38 en réalité, parce que ça a déjà été tenté, je vous assure,
01:08:40 ça s'appelait la contribution de la lente,
01:08:42 exactement, et ça n'a pas fonctionné.
01:08:44 - Moi qui suis les débats
01:08:46 y compris avec les employeurs,
01:08:48 à chaque fois qu'on parle des seniors,
01:08:50 les employeurs nous font 15 minutes
01:08:52 sur le fait que rien n'est plus important
01:08:54 dans une entreprise qu'un senior, qu'il n'y a rien de plus
01:08:56 important pour la transcription, pour le tutora,
01:08:58 que c'est quelque chose de juste incroyable,
01:09:00 donc, a priori, vu le discours
01:09:02 qu'ils nous tiennent publiquement dans ces réunions,
01:09:04 il ne devrait pas y avoir de soucis pour
01:09:06 embaucher des seniors.
01:09:08 - C'était la parole du président de la CFCC. Louis Dragnel,
01:09:10 on est dans une situation de blocage
01:09:12 imminent du pays,
01:09:14 il y a encore des rondes dans la rue,
01:09:16 mais là, le mois de mars va être extrêmement compliqué
01:09:18 pour le gouvernement, où est-ce qu'on en sera d'ailleurs
01:09:20 du travail législatif au moment des 6 et 7 mars ?
01:09:22 - Alors 6 et 7 mars,
01:09:24 l'Assemblée Nationale se sera terminée,
01:09:26 et c'est le Sénat, donc, et normalement,
01:09:28 la copie sera rendue également, ou sur le point
01:09:30 d'être rendue par le Sénat,
01:09:32 et donc, ensuite, il y aura une navette parlementaire,
01:09:34 c'est un peu technique, mais
01:09:36 qui prendra le texte tel qu'il a été
01:09:38 voté par le Sénat, et qui revient
01:09:40 à l'Assemblée Nationale pour que ce soit voté une dernière fois,
01:09:42 si le Sénat et l'Assemblée Nationale ne sont pas
01:09:44 d'accord, il y a ce qu'on appelle une commission mixte
01:09:46 paritaire, donc avec
01:09:48 des députés, des sénateurs, qui se mettent d'accord
01:09:50 pour une version définitive
01:09:52 du texte. Simplement, une chose
01:09:54 qui est importante, par rapport à ce
01:09:56 que vous disiez tout à l'heure, dans les courbes
01:09:58 de croissance, les courbes de vie des mouvements
01:10:00 sociaux, ce qui est assez juste
01:10:02 dans ce que vous disiez tout à l'heure, si le gouvernement
01:10:04 ne cède pas grand-chose,
01:10:06 la difficulté, c'est que le mouvement
01:10:08 va se durcir. Vous savez, dans
01:10:10 les mouvements sociaux, les services de renseignement
01:10:12 qui travaillent sur ce type de mouvement
01:10:14 distinguent toujours trois catégories de personnes.
01:10:16 Il y a les sympathisants, c'est-à-dire
01:10:18 les gens qui, parfois, sont venus une fois
01:10:20 pour voir, et puis qui peuvent revenir
01:10:22 une deuxième fois, une troisième fois, c'est ce qu'on a vu,
01:10:24 d'ailleurs, qui manifestait pour la première fois, et ensuite,
01:10:26 il y a les militants. Les militants, c'est
01:10:28 vous, c'est-à-dire que c'est des gens qui sont...
01:10:30 C'est quasiment pas leur métier, parce que je sais
01:10:32 que vous travaillez, vous avez une fonction à côté, mais
01:10:34 voilà, les organisations syndicales, et ensuite,
01:10:36 il y a les jusqu'au-boutistes. Les jusqu'au-boutistes,
01:10:38 c'est ça qui intéresse le plus
01:10:40 les services de police, et
01:10:42 les services de police cherchent à savoir si cette catégorie
01:10:44 grossit. C'est-à-dire que c'est des gens qui sont ultra
01:10:46 déterminés, qui commencent à en avoir
01:10:48 un peu gros sur la patate, si on peut parler comme ça,
01:10:50 et qui peuvent basculer dans l'action
01:10:52 violente. Et donc, voilà, la question
01:10:54 quand même qui va se poser dans les prochaines semaines,
01:10:56 c'est est-ce que le mouvement
01:10:58 va se radicaliser, se durcir ?
01:11:00 Et là, pour le coup, il va falloir faire très attention,
01:11:02 enfin, vous, vous devrez faire très attention
01:11:04 pour tenir vos troupes, et à mon avis, ce sera pas
01:11:06 évident... - Monsieur Chapagnier, vous voulez répondre à ce que dit
01:11:08 lui de Ragnet ? - Oui, non, mais on a dit
01:11:10 qu'il y a toujours un risque. A partir du moment où on n'est pas écouté,
01:11:12 le risque de radicalisation
01:11:14 est forcément
01:11:16 un risque qu'on doit prendre en compte, mais
01:11:18 j'ai beaucoup entendu parler de blocage,
01:11:20 de grève reconductible.
01:11:22 Dans certains secteurs, ça a été
01:11:24 déjà évoqué, mais je tiens à rappeler
01:11:26 quand même qu'au jour d'aujourd'hui,
01:11:28 l'intersyndical a appelé
01:11:30 à la grève du 16 février
01:11:32 et à un arrêt de l'activité,
01:11:34 donc un arrêt le 7 mars.
01:11:36 Nulle part, pour l'instant, l'intersyndical
01:11:38 n'a parlé de grève
01:11:40 reconductible. Donc, on verra
01:11:42 par la suite, on va continuer à se voir.
01:11:44 Certains syndicats en parlent,
01:11:46 déjà, la grève reconductible,
01:11:48 ça se décrète pas, c'est dans les entreprises,
01:11:50 dans les secteurs où ça se décide,
01:11:52 parce qu'avec aussi la difficulté du pouvoir
01:11:54 d'achat, il faut évidemment que les secteurs
01:11:56 et dans les entreprises, ça se décide,
01:11:58 mais je tiens quand même à rappeler
01:12:00 qu'au jour d'aujourd'hui, l'intersyndical
01:12:02 a fait une manifestation pour le 16
01:12:04 et une journée de France
01:12:06 à l'arrêt, les mots sont importants,
01:12:08 le 7 mars. Vous avez lu
01:12:10 nulle part qu'il y avait une demande
01:12:12 de grève reconductible à ce jour.
01:12:14 On a entendu à l'instant de la bouche de M. Bildieu.
01:12:16 Non, mais je veux dire, l'intersyndical,
01:12:18 je veux dire, aujourd'hui...
01:12:20 Non, non, ça se fissure pas,
01:12:22 il y a certains secteurs
01:12:24 qui commencent à en parler, mais il n'y a pas
01:12:26 de mot d'ordre de l'intersyndical
01:12:28 aujourd'hui, général sur ça. Pour l'instant,
01:12:30 c'est une mise à l'arrêt mardi 7.
01:12:32 Mise à l'arrêt complète du pays.
01:12:34 Oui, en espérant qu'y compris les artisans et les commerçants
01:12:36 baisseront le rideau au moins quelques heures pour montrer
01:12:38 leur solidarité. M. Bildieu.
01:12:40 Je pense qu'il n'y a pas d'embrouille,
01:12:42 c'est juste qu'il y a des secteurs professionnels
01:12:44 qui vont compléter
01:12:46 les mobilisations nécessaires sur une journée
01:12:48 avec des appels sur la
01:12:50 reconduction sur certains secteurs professionnels.
01:12:52 Mais ça se complète plutôt que ça se divise.
01:12:54 Bien sûr. Et la journée de mobilisation
01:12:56 qui aura lieu cette semaine,
01:12:58 vous vous dites déjà qu'elle sera un tout petit peu moins suivie
01:13:00 parce qu'on est en pleine vacances scolaires, c'est ça ?
01:13:02 Bah, moi,
01:13:04 je veux pas
01:13:06 couper l'herbe sur le pied. Non, mais vous avez toujours été
01:13:08 très franc sur votre estimation
01:13:10 des mobilisations. Moi, je suis...
01:13:12 dans ma place de responsable
01:13:14 cheminot à la SNCF.
01:13:16 Je vais demander aux collègues de partir
01:13:18 en grève reconductible à partir
01:13:20 du 7 mars. Voilà.
01:13:22 Donc, le 16,
01:13:24 on fera une mobilisation.
01:13:26 Mais j'ai conscience que le 7 mars, je vais leur
01:13:28 demander de perdre beaucoup d'argent.
01:13:30 Donc, c'est une responsabilité aussi ?
01:13:32 Ah bah oui, c'est une responsabilité. C'est une responsabilité de dingue.
01:13:34 Moi, quand les collègues
01:13:36 beaucoup me font confiance,
01:13:38 je leur dis qu'on peut gagner, il faut perdre
01:13:40 de l'argent, pas une journée, plusieurs jours.
01:13:42 C'est une responsabilité, mais
01:13:44 c'est un enjeu. C'est un enjeu de société.
01:13:46 Je pense que l'enjeu veut la chandelle.
01:13:48 Et par ailleurs, je pense qu'on peut
01:13:50 gagner. Je pense que le gouvernement est
01:13:52 si à l'aise que ça dans ses baskets.
01:13:54 Chaque semaine, il y a une nouvelle surprise,
01:13:56 des nouvelles prises de conscience. Et tout ça
01:13:58 alimente. Souvent, je le dis,
01:14:00 la victoire, c'est dans la tête.
01:14:02 Donc, si déjà vous croyez que vous pouvez gagner,
01:14:04 la moitié du chemin est fait.
01:14:06 Il faut pas regarder
01:14:08 date par date parce que
01:14:10 selon le jour de la semaine,
01:14:12 c'est pas la même chose. Il y a des moments des vacances scolaires
01:14:14 par vacances scolaires. Donc, aller regarder
01:14:16 chaque date, dire là il y en a un peu plus, là il y en a un peu
01:14:18 moins. Honnêtement, ça n'a pas beaucoup de sens.
01:14:20 Ce qui est important, c'est que, un, les gens sont
01:14:22 extrêmement, les personnes sont extrêmement
01:14:24 motivées et souhaitent continuer. Certaines
01:14:26 nous disent "là, je fais une pause sur cette journée-là parce que
01:14:28 financièrement, c'est compliqué, mais celle d'après,
01:14:30 je reviendrai parce que ça sera le mois
01:14:32 de mars, parce que c'est un autre mois de salaire, parce que
01:14:34 ça impactera différemment mon salaire".
01:14:36 Donc, ce qui est important, c'est la motivation
01:14:38 et le reste intact. Les gens nous demandent de continuer,
01:14:40 d'aller jusqu'au bout et très honnêtement,
01:14:42 vous verrez que la mobilisation aura
01:14:44 encore du succès et peut-être que celle d'après,
01:14:46 s'il y a une légère baisse là, sera bien plus importante.
01:14:48 - Allez, on va écouter juste Olivier Dussopt.
01:14:50 On disait il y a quelques instants qu'il avait
01:14:52 été insulté par un député de la France Insoumise,
01:14:54 qu'il avait été traité d'assassin.
01:14:56 Le député s'est excusé. Écoutez la réaction
01:14:58 de monsieur Dussopt.
01:15:00 - Monsieur le député, j'entends vos excuses.
01:15:02 Elles ont le mérite d'être présentées.
01:15:04 Et elles permettent au débat de se poursuivre.
01:15:06 Depuis une dizaine de jours,
01:15:08 dans plusieurs de vos interventions,
01:15:10 vous avez eu à mon égard, entre 10 et 12 qualificatifs
01:15:12 que je peux considérer comme insultants,
01:15:14 dont un qui a atteint le paroxysme
01:15:16 de l'insulte.
01:15:18 J'entends vos excuses, mais vous comprendrez
01:15:20 qu'être traité d'assassin ne se pardonne pas.
01:15:22 Par contre, ces excuses ont un mérite.
01:15:24 C'est qu'elles permettent au débat de continuer.
01:15:26 Et c'est mon seul souhait.
01:15:28 - Voilà, pour cette réaction de Olivier Dussopt,
01:15:30 Louis de Raguenel, il entend les excuses,
01:15:32 mais il ne pardonne pas d'avoir été traité d'assassin.
01:15:34 On ne peut pas les montrer à l'instant.
01:15:36 - La question c'est, est-ce que les excuses étaient sincères ?
01:15:38 Est-ce qu'il y a du calcul politique ?
01:15:40 Comment est-ce que c'est ressenti par la personne ?
01:15:42 C'est comme quand vous demandez à deux enfants de se faire la paix.
01:15:44 C'est un peu le même niveau.
01:15:46 - Allez, il est 18h30, on fait le rappel des titres de l'actualité
01:15:48 avec Adrien Spiteri.
01:15:50 On est sur CNews et sur Europe.
01:15:52 - Gérald Darmanin, en Vendée ce matin,
01:15:58 le ministre de l'Intérieur s'est rendu
01:16:00 à Boîte-Séné auprès d'élus.
01:16:02 Il a invoqué la création de nouvelles brigades de gendarmerie.
01:16:04 Il en souhaite 200 dans toute la France d'ici 5 ans.
01:16:06 Le rapport d'audit sur la Fédération française de football
01:16:08 est terminé.
01:16:10 La version finale est attendue ce mercredi.
01:16:12 Le rapport provisoire du 30 janvier dernier
01:16:14 estimait que Noël Le Grette n'avait plus
01:16:16 la légitimité nécessaire pour administrer la FFF,
01:16:18 en cause notamment son comportement envers les femmes.
01:16:20 Et puis le groupe de mercenaires russes
01:16:22 Wagner est un adversaire redoutable.
01:16:24 Il a invoqué la création de nouvelles brigades de gendarmerie.
01:16:26 Il en souhaite 200 dans toute la France d'ici 5 ans.
01:16:28 Le rapport d'audit sur la Fédération française de football
01:16:30 est terminé.
01:16:32 Le rapport provisoire du 30 janvier dernier
01:16:34 estimait que Noël Le Grette n'avait plus
01:16:36 la légitimité nécessaire pour administrer la FFF,
01:16:38 en cause notamment son comportement envers les femmes.
01:16:40 Et puis le rapport provisoire du 30 janvier dernier
01:16:42 estimait que Noël Le Grette n'avait plus
01:16:44 la légitimité nécessaire pour administrer la FFF,
01:16:46 en cause notamment son comportement envers les femmes.
01:16:48 Et puis le rapport provisoire du 30 janvier dernier
01:16:50 estimait que Noël Le Grette n'avait plus
01:16:52 la légitimité nécessaire pour administrer la FFF,
01:16:54 en cause notamment son comportement envers les femmes.
01:16:56 Et puis le rapport provisoire du 30 janvier dernier
01:16:58 estimait que Noël Le Grette n'avait plus
01:17:00 la légitimité nécessaire pour administrer la FFF,
01:17:02 en cause notamment son comportement envers les femmes.
01:17:04 Et puis le rapport provisoire du 30 janvier dernier
01:17:06 estimait que Noël Le Grette n'avait plus
01:17:08 la légitimité nécessaire pour administrer la FFF,
01:17:10 en cause notamment son comportement envers les femmes.
01:17:12 Et puis le rapport provisoire du 30 janvier dernier
01:17:14 estimait que Noël Le Grette n'avait plus
01:17:16 la légitimité nécessaire pour administrer la FFF,
01:17:18 en cause notamment son comportement envers les femmes.
01:17:20 Et puis le rapport provisoire du 30 janvier dernier
01:17:22 estimait que Noël Le Grette n'avait plus
01:17:24 la légitimité nécessaire pour administrer la FFF,
01:17:26 en cause notamment son comportement envers les femmes.
01:17:28 Et puis le rapport provisoire du 30 janvier dernier
01:17:30 estimait que Noël Le Grette n'avait plus
01:17:32 la légitimité nécessaire pour administrer la FFF,
01:17:34 en cause notamment son comportement envers les femmes.
01:17:36 Et puis le rapport provisoire du 30 janvier dernier
01:17:38 estimait que Noël Le Grette n'avait plus
01:17:40 la légitimité nécessaire pour administrer la FFF,
01:17:42 en cause notamment son comportement envers les femmes.
01:17:44 Et puis le rapport provisoire du 30 janvier dernier
01:17:46 estimait que Noël Le Grette n'avait plus
01:17:48 la légitimité nécessaire pour administrer la FFF,
01:17:50 en cause notamment son comportement envers les femmes.
01:17:52 Et puis le rapport provisoire du 30 janvier dernier
01:17:54 estimait que Noël Le Grette n'avait plus
01:17:56 la légitimité nécessaire pour administrer la FFF,
01:17:58 en cause notamment son comportement envers les femmes.
01:18:00 Et puis le rapport provisoire du 30 janvier dernier
01:18:02 estimait que Noël Le Grette n'avait plus
01:18:04 la légitimité nécessaire pour administrer la FFF,
01:18:06 en cause notamment son comportement envers les femmes.
01:18:08 Et puis le rapport provisoire du 30 janvier dernier
01:18:10 estimait que Noël Le Grette n'avait plus
01:18:12 la légitimité nécessaire pour administrer la FFF,
01:18:14 en cause notamment son comportement envers les femmes.
01:18:16 Et puis le rapport provisoire du 30 janvier dernier
01:18:18 estimait que Noël Le Grette n'avait plus
01:18:20 la légitimité nécessaire pour administrer la FFF,
01:18:22 en cause notamment son comportement envers les femmes.
01:18:24 Bonsoir à vous Jeanne et Sacha.
01:18:26 Vous avez pu recueillir un témoignage important
01:18:28 qui nous éclaire un peu sur ce qui s'est passé ce soir-là.
01:18:30 Expliquez-nous Jeanne.
01:18:32 Oui Laurence,
01:18:34 c'est déjà pour vous donner une idée de l'endroit
01:18:36 où l'on se trouve. Nous sommes ici à Sélianbière,
01:18:38 la commune dans laquelle se trouve
01:18:40 le domicile de l'humoriste Pierre Pademade.
01:18:42 Nous sommes ici à environ 30 minutes à pied
01:18:44 des lieux de l'accident et à environ
01:18:46 800 mètres du domicile de l'humoriste.
01:18:48 Nous avons pu recueillir le témoignage
01:18:50 d'un habitant, d'un responsable
01:18:52 de station-service qui nous assure
01:18:54 qu'aux alentours de 19h45,
01:18:56 ce vendredi, un petit peu de temps
01:18:58 après l'accident,
01:19:00 il a aperçu deux jeunes hommes
01:19:02 âgés d'une vingtaine d'années.
01:19:04 L'un d'eux avait du mal à marcher.
01:19:06 Il boitait. Nous a-t-il expliqué ?
01:19:08 C'est les jeunes hommes qui se sont, dans un premier temps,
01:19:10 arrêtés devant sa station-service
01:19:12 avant de poursuivre leur chemin,
01:19:14 probablement en direction du domicile
01:19:16 de Pierre Pademade. Écoutez son témoignage.
01:19:18 Il y en a un qui avait l'air perdu,
01:19:20 en tout cas. Il avait l'air un petit peu paumé.
01:19:22 Il ne savait pas trop...
01:19:24 Il n'avait pas l'air de savoir trop où il était.
01:19:26 Enfin, désorienté. Voilà.
01:19:28 La personne que j'ai bien vue avait l'air désorienté.
01:19:30 L'autre personne, je ne l'ai pas bien vue.
01:19:32 J'ai juste vu qu'elle boitait un petit peu.
01:19:34 Enfin, qu'elle marchait mal.
01:19:36 Ils sont partis en direction
01:19:38 de Séliambière, du centre du village.
01:19:40 Alors, c'est deux jeunes passagers
01:19:44 qui ont quitté la voiture
01:19:46 juste après l'accident.
01:19:48 Se sont-ils rendus dans le domicile
01:19:50 de Pierre Pademade puisque là-bas,
01:19:52 aucun stupéfiant, aucune substance
01:19:54 n'a été retrouvé lors de la perquisition.
01:19:56 C'est ce que cherchent aujourd'hui
01:19:58 à déterminer les enquêteurs
01:20:00 qui appellent ces deux passagers qui ont pris la fuite
01:20:02 à se rendre au plus vite au commissariat.
01:20:04 Merci beaucoup, Jeanne Cancard et Sacha Robin
01:20:06 sur place. Sandra Buisson
01:20:08 est notre spécialiste police-justice à Seine-Louz.
01:20:10 Bonsoir, Sandra. Peut-être qu'on peut commencer
01:20:12 sur ces deux individus qui sont en fuite
01:20:14 et que la police souhaite évidemment
01:20:16 pouvoir interroger. Oui, alors
01:20:18 dans un premier temps, ils peuvent aussi être poursuivis
01:20:20 pour non-assistance à personne en danger
01:20:22 puisqu'ils ont pris la fuite juste après l'accident.
01:20:24 Une peine encourue
01:20:26 de 5 ans de prison.
01:20:28 Et surtout, ils pourraient éclairer par leur témoignage
01:20:30 ce qui s'est passé avant que
01:20:32 Pierre Pademade ne prenne la voiture
01:20:34 et pourquoi il a déboîté sur cette
01:20:36 voie de gauche juste avant l'accident.
01:20:38 Ce sont des témoins oculaires
01:20:40 qui ont parlé de ces deux individus qui ont
01:20:42 quitté la voiture juste après
01:20:44 l'accident. Il y a eu cette vidéo
01:20:46 aussi donnée par des gens
01:20:48 qui ont circulé dans les alentours
01:20:50 ce soir-là. Elle n'a pas été tournée
01:20:52 sur les lieux de l'accident. Ces gens
01:20:54 ont circulé à proximité des lieux vendredi soir
01:20:56 et le lendemain matin, ils ont entendu
01:20:58 dans les médias qu'il y avait eu cet accident
01:21:00 et que deux personnes étaient recherchées.
01:21:02 Il s'avère qu'ils ont croisé deux personnes
01:21:04 ce soir-là dans les environs de l'accident
01:21:06 mais pas sur les lieux eux-mêmes.
01:21:08 Ils ont fourni cette vidéo à la police
01:21:10 et rien en l'état n'établit
01:21:12 que ces deux personnes qu'ils ont filmées sont bien
01:21:14 les individus en fuite. On rappelle que
01:21:16 les enquêteurs ont d'autres éléments à leur
01:21:18 disposition pour retrouver ces individus
01:21:20 et notamment les vidéosurveillances des communes
01:21:22 traversées de celles où loge
01:21:24 Pierre Palmade. Encore une petite question
01:21:26 Sandra à propos du téléphone de Pierre
01:21:28 Palmade. On en avait dit dans un premier temps qu'il avait
01:21:30 disparu. Or, il n'en est rien,
01:21:32 c'est cela ? Certains médias ont
01:21:34 prétendu que ce téléphone avait disparu.
01:21:36 Pour notre part, nous n'avions pas cette information.
01:21:38 Il s'avère qu'en fait, ce téléphone n'a jamais
01:21:40 disparu. Il faut bien comprendre qu'il y a deux enquêtes
01:21:42 dans cette affaire. Une confiée à la police
01:21:44 pour l'accident et donc cette
01:21:46 enquête pour homicide involontaire et
01:21:48 blessure aggravée. Puis, il y a
01:21:50 une autre enquête qui est ouverte, elle, sur
01:21:52 l'usage et la détention de la cocaïne par
01:21:54 Pierre Palmade. Celle-là, elle l'est confiée
01:21:56 à la gendarmerie. Et c'est dans le cadre
01:21:58 de cette enquête pour remonter
01:22:00 la piste de la drogue que le portable
01:22:02 était nécessaire aux enquêteurs et ce sont
01:22:04 donc les gendarmes qui ont saisi
01:22:06 que ce téléphone portable, lors de la perquisition,
01:22:08 n'a jamais disparu.
01:22:10 Très bien. Et un tout petit mot sur l'incrimination
01:22:12 enquête pour homicide involontaire.
01:22:14 Pourquoi est-ce qu'elle a été requalifiée ?
01:22:16 Alors, elle pourrait être requalifiée.
01:22:18 Pour l'instant, c'est homicide involontaire.
01:22:20 La question se porte sur
01:22:22 la situation de ce bébé,
01:22:24 ce qui était dans le ventre de sa mère.
01:22:26 Cette grossesse était à six mois et demi,
01:22:28 presque sept mois. Pour qu'il y ait
01:22:30 eu homicide sur ce bébé,
01:22:32 il faut qu'il soit né vivant et viable.
01:22:34 Viable, il l'était, selon nos informations.
01:22:36 La grossesse
01:22:38 se passait bien et il était développé
01:22:40 normalement. Reste à déterminer s'il était
01:22:42 vivant, c'est-à-dire s'il a respiré.
01:22:44 Pour l'instant, ce point n'est pas établi,
01:22:46 selon nos informations. Il le sera
01:22:48 dès que les examens seront possibles sur
01:22:50 cet enfant. On sait que sa mère n'a
01:22:52 toujours pas pu le voir puisqu'elle n'est pas
01:22:54 sortie du coma. Donc, cette
01:22:56 qualification, pour l'instant, elle est ouverte large
01:22:58 par le procureur. Mais si jamais
01:23:00 cet enfant n'était pas
01:23:02 vivant, eh bien, il n'y aurait pas
01:23:04 d'homicide involontaire et la qualification,
01:23:06 au final, serait celle de blessure
01:23:08 involontaire ayant entraîné une incapacité totale
01:23:10 de travail supérieure à trois mois.
01:23:12 Et si, bien sûr, les autres victimes
01:23:14 s'en sortent. Merci beaucoup pour toutes ces précisions.
01:23:16 Sandra Buisson, cette affaire est absolument
01:23:18 terrible. Elle recouvre des champs
01:23:20 très différents. Benjamin Locogne, c'est un
01:23:22 drame pour la famille des victimes, évidemment.
01:23:24 C'est un drame, évidemment,
01:23:26 pour aussi tous ceux qui sont
01:23:28 sous l'usage de stupéfiants,
01:23:30 on va sous l'emprise des stupéfiants.
01:23:32 Comment est-ce qu'on peut démêler le vrai
01:23:34 du faux dans cette affaire ?
01:23:36 C'est tout le problème de la célébrité
01:23:38 qui tombe là
01:23:40 parce qu'il y a des gens
01:23:42 qui savent, qui ne veulent pas dire. On voit bien que personne
01:23:44 ne vient soutenir Pierre Palmade. Personne
01:23:46 n'essaye d'expliquer. Tous ses amis du métier
01:23:48 ont tous disparu.
01:23:50 On n'a vu aucune déclaration pour dire
01:23:52 à le pauvre... Enfin, voilà, il est
01:23:54 totalement condamné, il est totalement condamnable,
01:23:56 il est totalement irresponsable. Et en fait, ce qui va déterminer
01:23:58 la suite, c'est effectivement
01:24:00 qu'est-ce qui s'est passé avant ? Comment il a fait
01:24:02 pour en arriver là ? C'est quoi ces histoires
01:24:04 de personnes dans la voiture ?
01:24:06 Depuis combien de temps il faisait la fête ? Tout ça est flou,
01:24:08 tout ça est nébuleux. On sait
01:24:10 que Pierre Palmade va finir par quitter le service de réanimation
01:24:12 de l'hôpital du Kremlin de l'Isètre
01:24:14 pour une chambre où il pourra donc
01:24:16 passer sous le régime de la garde à vue et être interrogé.
01:24:18 Et ses premières explications vont être
01:24:20 plus qu'attendues. Si tout va bien,
01:24:22 ce sera d'ici 48 heures. - D'ici 48 heures, on en saura
01:24:24 peut-être plus sur, voilà, ces activités
01:24:26 qui ont précédé le jour de l'accident.
01:24:28 Maître Slama, vous êtes avocat,
01:24:30 il risque quoi exactement
01:24:32 là, Pierre Palmade ? - Alors, si jamais l'homicide
01:24:34 involontaire est retenu, il peut risquer
01:24:36 jusqu'à 10 ans. Mais c'est très tôt pour le dire.
01:24:38 On sait d'ailleurs que, vous l'avez dit,
01:24:40 ça va dépendre de la jurisprudence. Est-ce que le fœtus
01:24:42 était vivant et viable ? Tout ça, en plus,
01:24:44 est une jurisprudence fragile. C'est même pas la loi, pour l'instant,
01:24:46 qui s'est chargée de dire ça. C'est seulement la jurisprudence
01:24:48 qui a revenu dessus en 2003. Mais ça peut aller
01:24:50 jusqu'à 10 ans, si jamais c'est un homicide volontaire
01:24:52 avec deux circonstances aggravantes. La première étant,
01:24:54 bien sûr, le fait d'avoir consommé
01:24:56 des produits stupéfiants. Et une deuxième
01:24:58 circonstance aggravante pourrait être, bien sûr,
01:25:00 la vitesse trop importante. Ça, c'est la peine
01:25:02 encourue, maximale. Dans les faits,
01:25:04 bien sûr qu'il est trop tôt.
01:25:06 Il est trop tôt même, vous avez dit,
01:25:08 je comprends, il est condamné, condamnable.
01:25:10 C'est même un peu trop tôt pour dire ça.
01:25:12 La présomption d'innocence, c'est pas juste quelque chose de théorique,
01:25:14 mais on ne sait pas vraiment ce qui s'est passé dans la voiture.
01:25:16 Il y a deux personnes qui sont en fuite. Est-ce qu'il y a pu y avoir
01:25:18 des conflits internes dans la voiture ?
01:25:20 On peut tout imaginer encore.
01:25:22 L'enquête va durer et la question
01:25:24 qui pourrait se poser dans les heures
01:25:26 ou plutôt les jours à venir, à l'issue de sa garde à vue,
01:25:28 quand il sera en état d'être entendu et d'être placé
01:25:30 en garde à vue, la question qui pourrait se poser,
01:25:32 c'est celle de la détention provisoire. Et donc
01:25:34 de la prison. - Est-ce que c'est régulier
01:25:36 dans ces cas-là ? - Pas tant que ça.
01:25:38 - De conducteurs qui provoquent des accidents mortels ?
01:25:40 - Alors, ce n'est pas si régulier que ça.
01:25:42 Cela peut arriver. Là, il y a
01:25:44 une circonstance qui fait qu'éventuellement, cela
01:25:46 pourrait arriver, c'est qu'il y a deux personnes qui sont
01:25:48 dans la nature. Or, les magistrats,
01:25:50 lorsqu'il peut y avoir des concertations,
01:25:52 on appelle ça des concertations frauduleuses dans le monde
01:25:54 de la justice, si jamais un individu
01:25:56 pourrait aller se concerter avec d'autres individus
01:25:58 qui sont lits pour s'entendre sur une version des faits,
01:26:00 c'est quelque chose qui, de nature,
01:26:02 a allé vers un risque de détention
01:26:04 provisoire. Mais on peut aussi penser que le temps
01:26:06 de la garde à vue, Pierre Palmat pourrait donner des informations
01:26:08 sur ces deux individus qui pourraient être appréhendés,
01:26:10 interpellés, et donc finalement,
01:26:12 il n'y aurait pas ce risque-là de concertation frauduleuse.
01:26:14 Donc c'est un petit peu tôt pour savoir,
01:26:16 et bien évidemment, on n'a pas accès au dossier, mais pour savoir
01:26:18 s'il pourrait y avoir de la détention, ça n'arrive pas
01:26:20 forcément dans la majorité des cas, c'est de nature
01:26:22 délictuelle et non criminelle. Maintenant,
01:26:24 rien ne peut être totalement exclu à ce stade.
01:26:26 - Mais sûr. Docteur Dorédeau, vous êtes
01:26:28 psychologue. On sait que Pierre Palmat,
01:26:30 il l'avait raconté à plusieurs reprises
01:26:32 dans un livre, dans les médias,
01:26:34 souffrait d'une addiction à la cocaïne.
01:26:36 Dans ces cas-là, c'est quelque chose
01:26:38 d'irrépressible ? Les cures de désintoxication
01:26:40 ne fonctionnent pas sur certains individus ?
01:26:42 - Alors, les cures ne fonctionnent pas,
01:26:44 ça déjà, c'est un fait.
01:26:46 C'est un échec flagrant,
01:26:48 ça ne marche pas. - Mais sur personne ?
01:26:50 - Non, sur personne. C'est-à-dire que
01:26:52 si vous voulez, les mêmes causes produisent
01:26:54 les mêmes effets. Donc la cure, vous allez retirer
01:26:56 une personne de son contexte
01:26:58 habituel. Si vous prenez
01:27:00 l'alcool, qui est une drogue en vente
01:27:02 libre qui fait des ravages
01:27:04 inouïs, bon, ben voilà,
01:27:06 vous prenez quelqu'un, vous l'isolez, vous le
01:27:08 mettez dans un hôpital, dans une clinique.
01:27:10 Bien sûr que la personne ne consomme
01:27:12 plus de produits dans le meilleur des cas,
01:27:14 parce qu'il y a des dealers aux abords de ces
01:27:16 espaces, c'est normal, ils vont chercher les clients
01:27:18 là où ils se trouvent. Quand même la personne
01:27:20 ne consomme pas de produits pendant la cure, quand
01:27:22 elle retourne à son quotidien,
01:27:24 la personne croise un bistrot
01:27:26 et au premier bistrot, elle retourne voir de l'alcool.
01:27:28 - Mais il y a des gens qui s'en sortent aussi, docteur ?
01:27:30 - Oui, pas grâce aux cures. - D'accord, ok.
01:27:32 - Attention, là. - Parce qu'ils ont la volonté de s'en sortir.
01:27:34 - Vous me posez une question sur la cure.
01:27:36 - Vous avez raison. - La cure, ça ne marche pas.
01:27:38 La volonté, ça ne marche pas
01:27:40 non plus. Ce qui fonctionne, c'est une prise
01:27:42 en charge adaptée, et c'est
01:27:44 un fait qu'en France,
01:27:46 nous sommes très, très loin du compte
01:27:48 en matière de santé publique sur la prise en charge
01:27:50 de la toxicomanie. - D'accord.
01:27:52 La cocaïne est une drogue particulière, avec
01:27:54 une accoutumance particulière ?
01:27:56 - Alors bien sûr que toutes les drogues sont
01:27:58 particulières, il y a différents produits
01:28:00 addictogènes, là on est
01:28:02 très vraisemblablement dans le cadre
01:28:04 d'une polytoxicomanie,
01:28:06 avec de la cocaïne,
01:28:08 de l'alcool, vraisemblablement
01:28:10 peut-être des méthamphétamines,
01:28:12 peut-être sur fond de ce qu'on appelle le chemsex,
01:28:14 des pratiques sexuelles
01:28:16 assez hardes, qui s'étalent
01:28:18 sur plusieurs jours, de part justement
01:28:20 la prise de ces produits
01:28:22 psychoactifs aux effets très
01:28:24 puissants. Donc oui, il y a
01:28:26 des particularités pour chaque produit,
01:28:28 le point commun,
01:28:30 vous l'avez dit, c'est que la personne
01:28:32 est dans l'incapacité totale
01:28:34 quand bien même elle aimerait
01:28:36 décrocher, quand bien même elle aimerait
01:28:38 devenir clean, le produit
01:28:40 la rappelle systématiquement.
01:28:42 - Benjamin Locos, je vous ai
01:28:44 journaliste à Paris Match, on sait que Pierre
01:28:46 Palmane, il l'a raconté, avait fait plusieurs cures
01:28:48 de désintoxication qui n'ont pas eu l'effet.
01:28:50 - Il en avait même fait une au mois de septembre.
01:28:52 - Ah oui, c'est très récent. - Voilà, une récente,
01:28:54 parce qu'encore une fois, il sentait que ça n'allait pas,
01:28:56 et son entourage disait "Pierrot, il faut faire quelque chose".
01:28:58 Et donc il était parti pour
01:29:00 une cure de trois semaines, et il n'est resté qu'une semaine.
01:29:02 - Parce qu'il n'a pas tenu le coup ? - Parce qu'il a
01:29:04 jamais tenu le coup. Sur les trois cures dont
01:29:06 il a parlé, parce qu'il n'en a pas fait que trois,
01:29:08 il a souvent essayé, il n'en a qu'une
01:29:10 où il a vraiment dit qu'il avait été au bout,
01:29:12 mais la première fois, il est resté trois jours,
01:29:14 la deuxième, trois semaines, et la dernière, une semaine.
01:29:16 Donc il avait une volonté d'essayer,
01:29:18 mais en fait, avait-il vraiment envie de
01:29:20 s'en sortir ? C'est ça que l'une des
01:29:22 grandes questions aussi, parce qu'il a systématiquement
01:29:24 replongé. - Vous avez signalé
01:29:26 le silence assourdissant du monde de show business
01:29:28 autour du cas Pierre Palmane.
01:29:30 Est-ce que l'on sait dans quel état d'esprit
01:29:32 il est à l'heure actuelle ou pas ?
01:29:34 - On ne sait pas trop, justement,
01:29:36 puisque personne ne parle. On ne sait pas
01:29:38 de ce que j'entends.
01:29:40 Il est agard, il est hébété,
01:29:42 il ne comprend pas ce qu'il...
01:29:44 Il a appris les choses tardivement,
01:29:46 il a eu quand même 24 heures
01:29:48 bien sonnées,
01:29:50 mais encore une fois, personne n'a voulu
01:29:52 prendre position et aller dire...
01:29:54 - Et prendre la responsabilité
01:29:56 de parler en son nom. - De s'exprimer dans les médias
01:29:58 pour parler à sa place. - Les effets de ces
01:30:00 drogues, docteur Dorito, s'estompent
01:30:02 rapidement ou on peut rester 48 heures
01:30:04 encore sous l'emprise de ces stupéfiants ?
01:30:06 - Alors les effets, ils s'estompent
01:30:08 de toute manière. Maintenant, je crois qu'il faut
01:30:10 vraiment faire attention, j'entends parler de désir
01:30:12 réel ou irréel de s'en sortir.
01:30:14 Il faut vraiment en finir avec le mythe
01:30:16 du "quand on veut, on peut".
01:30:18 C'est précisément... Le monde
01:30:20 de la dépendance aux drogues
01:30:22 et aux substances, c'est précisément
01:30:24 tout le contraire. C'est que même quand on veut,
01:30:26 on ne peut pas. Et ça, c'est vraiment
01:30:28 important que le grand public comprenne
01:30:30 la situation, parce que même le monde
01:30:32 de la santé, parfois,
01:30:34 aurait besoin, peut-être,
01:30:36 de davantage de formation pour
01:30:38 comprendre que précisément, même
01:30:40 la meilleure volonté du monde est
01:30:42 impuissante face aux produits, impuissante
01:30:44 face aux personnes qui en font le commerce.
01:30:46 C'est quand même un problème
01:30:48 majeur. Il y a toujours
01:30:50 des personnes bien intentionnées
01:30:52 qui vous rappellent, pas le mardi
01:30:54 matin quand la personne est au job, des personnes
01:30:56 vous rappellent quand elles savent que vous êtes fragile,
01:30:58 que vous n'avez pas le moral, que vous
01:31:00 êtes seule, et là, elles vous tombent dessus parce que vous êtes
01:31:02 leur gagne-pain, et c'est un vrai problème
01:31:04 là aussi. Dans son livre, oui,
01:31:06 Pierre Palma a utilisé le mot de maladie
01:31:08 incurable, pour parler de
01:31:10 sa dépendance.
01:31:12 Alors, pardon,
01:31:14 je ne parle pas de soins des morts, je parlerais plutôt de maladie
01:31:16 chronique. Ce n'est pas incurable.
01:31:18 C'est important de le rappeler.
01:31:20 Tout le monde peut s'en sortir avec une prise en charge
01:31:22 adaptée. En revanche, oui, ça
01:31:24 devient une maladie chronique. C'est-à-dire que la personne,
01:31:26 les alcooliques anonymes le disent, un verre
01:31:28 c'est trop, mille verres, c'est pas assez.
01:31:30 Elle doit accepter que
01:31:32 elle a cette maladie
01:31:34 chronique, mais elle peut vivre
01:31:36 normalement et être heureuse
01:31:38 même sans produit. C'est d'ailleurs
01:31:40 le bonheur, il ne passe que par
01:31:42 une acceptation qu'il n'y aura plus de produit.
01:31:44 On parlait de l'état de santé des victimes
01:31:46 de cet accident. On va
01:31:48 rejoindre notre envoyée spéciale, Régine
01:31:50 Delfour avec Charles Pousseau. Vous êtes, bonsoir
01:31:52 tous les deux devant l'hôpital Beaujols à Clichy
01:31:54 où se trouvent hospitalisés les deux
01:31:56 adultes qui étaient dans la voiture en face
01:31:58 de celle de Pierre Palmade, le conducteur
01:32:00 et puis une jeune femme qui était enceinte
01:32:02 de six mois et demi. Est-ce que
01:32:04 l'on a des nouvelles de leur état de santé, Régine ?
01:32:06 Oui, bonsoir Laurence.
01:32:10 Écoutez, le conducteur
01:32:12 de la Mégane, son état de santé
01:32:14 des plus préoccupants. Je rappelle
01:32:16 qu'il est âgé d'une quarantaine
01:32:18 d'années, il est polytraumatisé,
01:32:20 il a subi pas moins de
01:32:22 cinq opérations depuis le début
01:32:24 depuis l'accident.
01:32:26 Donc des opérations au niveau des bras
01:32:28 mais aussi des jambes.
01:32:30 Un membre de sa famille, son cousin
01:32:32 nous confiait qu'il devait subir une sixième
01:32:34 opération. Elle devrait être au niveau
01:32:36 de la moelle épinière.
01:32:38 Donc c'est un état très préoccupant.
01:32:40 Ensuite, évidemment, sa belle-sœur,
01:32:42 cette jeune femme d'une trentaine d'années
01:32:44 qui était enceinte de six mois et demi
01:32:46 et qui a perdu son bébé
01:32:48 qui est également dans un état très grave
01:32:50 et puis il y a ce petit garçon de six ans
01:32:52 c'est le fils cadet du conducteur
01:32:54 et qui, lui, a subi
01:32:56 un traumatisme crânien
01:32:58 il est, lui, hospitalisé
01:33:00 à l'hôpital Necker. - Merci beaucoup
01:33:02 Régine Delfour et Charles Pousseau pour ces précisions.
01:33:04 Maître Slama,
01:33:06 on pense aux victimes aussi. Là, on a appris
01:33:08 que la voiture de Pierre Palmane n'était pas assurée.
01:33:10 Comment ça se passe dans ces cas-là pour les victimes de l'accident ?
01:33:12 - Alors, de toute façon, même si la voiture
01:33:14 n'est pas assurée, il y aura une indemnisation,
01:33:16 il y a des caisses qui sont mises en place, on appelle ça
01:33:18 la civie. L'indemnisation, de toute façon,
01:33:20 elle aura lieu. Maintenant, la question
01:33:22 ce sera de savoir sur qui
01:33:24 ça va tomber. Est-ce que ce sera sur Pierre Palmane
01:33:26 lui-même ? Est-ce que ce sera sur son assurance ? Mais effectivement,
01:33:28 s'il n'est pas assuré, ça peut être bien
01:33:30 plus grave et en tout cas, ça peut être bien plus compliqué
01:33:32 d'avoir cette indemnisation. Mais c'est vrai
01:33:34 et on a raison de souligner que malheureusement, d'un point de vue
01:33:36 judiciaire, je ne parle même pas de tout
01:33:38 ce qui concerne la santé et qui est parfois
01:33:40 incurable pour le coup, mais
01:33:42 d'un point de vue judiciaire seulement, le parcours d'une victime
01:33:44 c'est parfois leur parcours de combattant parce que
01:33:46 le procès peut être dans extrêmement longtemps,
01:33:48 il peut y avoir tout un tas d'expertises,
01:33:50 de contre-expertises, parfois le simple
01:33:52 fait de devoir répéter ce qui s'est passé
01:33:54 une première fois, c'est proche, une deuxième
01:33:56 fois, un officier de police judiciaire, parfois une troisième
01:33:58 fois, un juge d'instruction, éventuellement
01:34:00 une quatrième fois lors du procès.
01:34:02 Le fait de répéter ce qu'on a
01:34:04 vécu et qui peut être déjà à vivre
01:34:06 extrêmement traumatisant, mais le fait de le répéter
01:34:08 trois, quatre, cinq fois sur une
01:34:10 fourchette de temps qui peut aller de un à deux ans
01:34:12 et parfois d'avoir, et ça peut être
01:34:14 assez difficile parce qu'il y a des échelles qui sont
01:34:16 mises en place pour la douleur. On estime
01:34:18 que vous avez un préjudice de douleur
01:34:20 que l'on situe à trois sur sept,
01:34:22 un préjudice corporel
01:34:24 ou un préjudice physique par exemple de quatre sur sept.
01:34:26 Tout ça peut être extrêmement difficile
01:34:28 à vivre, donc c'est long et encore une fois
01:34:30 il y a le parcours médical qui est déjà très difficile,
01:34:32 le parcours judiciaire qui s'inscrit en parallèle et
01:34:34 qui rajoute une forte pénibilité à tout ce qui est
01:34:36 vécu actuellement. Bien sûr, et on pense évidemment à ces victimes
01:34:38 qui sont à l'hôpital, ce bébé qui a disparu,
01:34:40 le bébé Benjamin Locoj,
01:34:42 ce qui était frappant dans les réactions ce week-end, c'était
01:34:44 la colère contre ce qui s'est passé,
01:34:46 contre Pierre Palmade,
01:34:48 quelqu'un qu'on estimait privilégié.
01:34:50 Les gens sont révoltés,
01:34:52 ne comprennent pas comment
01:34:54 est-ce que, à la limite, qu'il se fasse du mal à lui-même
01:34:56 très bien, mais qu'il brise la vie d'une famille
01:34:58 comme ça par irresponsabilité,
01:35:00 c'est intolérable, surtout quand on est un personnage
01:35:02 public, on a quand même un minimum
01:35:04 de devoirs, d'exemplarité,
01:35:06 même si on ne l'est jamais, mais il y a des choses
01:35:08 qui ne se font pas. Et là, on est tombés
01:35:10 dans le tragique,
01:35:12 rien ne...
01:35:14 Je ne vois pas comment il pourra un jour remonter
01:35:16 sur scène ou jouer la carte
01:35:18 "j'ai compris et je reviens".
01:35:20 - Un dernier mot, docteur Dorido,
01:35:22 encore une fois, on ne réalise pas
01:35:24 quand on est dans ces états-là ce que l'on fait,
01:35:26 on n'est pas conscient quand on prend sa voiture, qu'on peut
01:35:28 provoquer un accident ?
01:35:30 - Ah oui, il y a de toute façon un rapport à la réalité
01:35:32 qui devient extrêmement
01:35:34 ténu.
01:35:36 Bien sûr que la personne,
01:35:38 il y a un sentiment classiquement de
01:35:40 toute puissance
01:35:42 que provoque la prise notamment de
01:35:44 cocaïne et oui,
01:35:46 la violence routière, c'est une réalité
01:35:48 et là, c'est vrai que pour cette famille, c'est
01:35:50 absolument affreux. On pense à ces personnes
01:35:52 pour qui la vie
01:35:54 est
01:35:56 bouleversée du jour au lendemain.
01:35:58 - Et à cet enfant qui est mort
01:36:00 dans le ventre de sa maman. Merci beaucoup
01:36:02 docteur Dorido, merci
01:36:04 Islama, merci Benjamin Lococh, votre enquête complète
01:36:06 à suivre jeudi en kiosque
01:36:08 dans le prochain numéro de Paris Match.
01:36:10 Merci beaucoup à vous trois d'être venus sur le plateau
01:36:12 de Punchline, sur CNews et sur Europe 1. Dans un instant
01:36:14 sur CNews, c'est Christine Kelly qui
01:36:16 vous attend avec ses invités pour Facein Info
01:36:18 et sur Europe 1, c'est Europe soir avec Raphaël Devolvé
01:36:20 et Hélène Zellany. Bonne soirée
01:36:22 à vous sur nos deux antennes et à demain.
01:36:24 [Musique]