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Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans Punchline sur CNews avec une journée de mobilisation, une nouvelle, sans que rien ne bouge du côté de l'exécutif,
00:00:09 étant dit que les syndicats proposent une médiation avec la mise sur pause de l'article 7 de la réforme.
00:00:14 L'exécutif laisse jusqu'ici la porte fermée à cette idée.
00:00:17 On parlera évidemment de cette mobilisation en aide replie de l'ordre de 20% à Paris, ce que la CFDT d'ailleurs a confirmé dans l'intervalle.
00:00:25 Les affrontements, il y en a eu, comme on pouvait le redouter, à Rennes, à Lyon, des cortèges sauvages à Bordeaux où la tension est encore montée d'un cran dans l'heure écoulée.
00:00:34 Et puis nous serons aussi dans le cortège parisien avec des premières dégradations commises il y a environ une demi-heure sur le parcours du cortège.
00:00:42 C'est parti pour le débat juste après le flash de Sommeil à l'abidi.
00:00:52 Gérald Darmanin a engagé la dissolution de soulèvement de la terre, un des organisateurs de la manifestation interdite contre les mégabassines dans les Deux-Sèvres ce week-end.
00:01:02 Le ministre de l'Intérieur accuse ses membres d'être à l'origine des actions violentes commises ce samedi à Sainte-Sauline.
00:01:08 Un décret de dissolution devrait être présenté lors du prochain Conseil des ministres.
00:01:13 La tour Eiffel fermée au public en raison d'un appel à la grève du personnel.
00:01:18 Toutefois, le parvis reste accessible, le préavis de grève étant non-reconductible.
00:01:23 La Dame de Fer devrait rouvrir dès demain.
00:01:26 Et puis suspension de la grève des éboueurs parisiens dès demain et fin des blocages des usines d'incinérateurs après 23 jours de tensions.
00:01:35 Une annonce stratégique de la part de la CGT, filières et déchets et assainissement qui préfèrent suspendre le mouvement en attendant de refaire le plein de grévistes.
00:01:45 Désormais, ce sont 7000 tonnes de déchets qui jonchent les rues de la capitale.
00:01:50 Et pour m'accompagner dans cette émission cet après-midi, j'accueille Éric Revel qui est journaliste.
00:01:55 Bonjour Éric, merci d'être à nouveau présent au rendez-vous.
00:01:58 À vos côtés, Jean-François Amadiou, spécialiste de mouvements sociaux.
00:02:01 Merci d'avoir répondu à notre invitation.
00:02:03 Mathieu Vallée, commissaire de police est là également.
00:02:05 Louis Dragnel, chef du service politique d'Europe 1.
00:02:08 Et puis Philippe Guibert, enseignant consultant.
00:02:11 Merci à tous les cinq.
00:02:12 Ravi de vous avoir sur ce plateau avant même d'avoir débuté.
00:02:15 On l'appelait la journée de tous les dangers.
00:02:17 Une dixième mobilisation intersyndicale contre la réforme du gouvernement.
00:02:21 Pour le moment, on a du mal à voir arriver une éventuelle sortie de crise.
00:02:24 On parlera surtout de cette mobilisation en aide replie par rapport à jeudi dernier.
00:02:29 Un dispositif de sécurité inédit également qui avait d'ores et déjà été confirmé hier avec 13000 policiers et gendarmes dont 5500 pour la seule capitale.
00:02:38 Et puis ce parcours allant de République à Nation où des premiers manifestants sont arrivés d'ailleurs en milieu d'après-midi.
00:02:44 Il y a eu des heurts essentiellement jusqu'à il y a environ une demi-heure en région.
00:02:49 On va évidemment largement y revenir.
00:02:50 Mais le cortège parisien, jusqu'ici relativement calme, a connu lui aussi de premières dégradations.
00:02:56 On va l'ériger avec nos reporters sur place.
00:02:59 Bonjour. Vous êtes quelque part sur le boulevard Voltaire où on a aperçu des poubelles en feu il y a quelques minutes à peine.
00:03:08 Oui effectivement nous sommes au boulevard Voltaire.
00:03:12 Pendant plusieurs minutes, de longues minutes, je dirais à peu près une demi-heure,
00:03:17 les casseurs ont alimenté un feu avec l'intérieur, les marchandises d'un magasin qu'ils avaient vandalisé.
00:03:26 Et pendant une bonne demi-heure on ne voyait pas la police intervenir.
00:03:29 C'était difficile de comprendre exactement ce qui se passait.
00:03:32 Il y a à peine cinq minutes, plusieurs unités de CRS sont apparues des rues perpendiculaires au boulevard Voltaire.
00:03:41 D'un coup ces forces de l'ordre ont littéralement fondu dans la foule, dans cette foule dense,
00:03:47 principalement à cet endroit composé de black blocs.
00:03:56 Et là les forces de l'ordre ont mené une progression très rapide et très intense à l'intérieur de ce cortège
00:04:02 pour faire remonter un maximum de personnes vers Place de la Nation.
00:04:07 Et je vais vous rendre l'antenne parce que là on a des gaz lacrymogènes.
00:04:12 Merci beaucoup. Et évidemment vous restez à bonne distance.
00:04:16 Les gaz lacrymogènes qui empêchent évidemment la bonne tenue de ce duplex.
00:04:21 Mathieu Vallée, je me tourne vers vous. 6400 contrôles effectués avant même le départ des cortèges.
00:04:27 Plusieurs interpellations également à Paris de manière préventive.
00:04:30 Et puis là on en était à une vingtaine il y a encore une heure.
00:04:34 Qu'est-ce qui peut expliquer, alors que les débordements avaient débuté relativement tôt,
00:04:39 lors de la dernière mobilisation, jeudi dernier, qu'est-ce qui peut expliquer que là ça commence à dégénérer maintenant ?
00:04:44 Est-ce que c'est le dispositif qui a permis de contenir quelque peu les ultra, les radicaux ?
00:04:50 Ou voilà, ils n'ont pas réussi à trouver la brèche comme ils l'auraient souhaité ?
00:04:54 D'abord en janvier, quand les journées nationales d'action ont commencé, on avait très peu d'éléments radicaux.
00:04:58 Ils étaient entre 350 et 500 sur des cortèges qui étaient assez étoffés.
00:05:01 Quand on voit le nombre de participants, ça faisait longtemps dans le pays
00:05:04 que les mouvements sociaux organisés par une intersyndicale n'avaient pas autant rassemblé.
00:05:07 Ensuite, on a une montée en puissance des éléments radicaux dans les cortèges.
00:05:12 Jeudi dernier, le 23 mars, on avait en tête de cortège plus de 1500 à 2000 éléments radicaux
00:05:17 qui sont rapidement passés à l'acte, notamment sur le boulevard Strasbourg-Saint-Denis
00:05:20 après la place de la République, quand il s'est lancé vers l'udislocation
00:05:23 qui était de mémoire la place de l'Opéra.
00:05:25 Et là, effectivement, on constate que le début du cortège place de la République s'est bien passé.
00:05:28 Là, on est sur le boulevard Voltaire qui mène, pour ceux qui ne sont pas à Paris,
00:05:31 jusqu'à la place de la Nation. Donc c'est quand même un cortège qui est plus court,
00:05:34 avec des grandes avenues et des grands espaces.
00:05:36 Et effectivement, on a constaté que les éléments radicaux, d'abord, sont passés moins vite à l'acte
00:05:39 que jeudi dernier, c'est vrai. Et ce qu'ils sont moins nombreux, c'est comme le match.
00:05:43 On attend le résultat avant de pouvoir le commenter. On le dira à l'issue de la dispersion
00:05:46 parce que tant que tout n'est pas dispersé et terminé, on ne peut pas dire si ça s'est bien passé.
00:05:49 Et on a effectivement le même dispositif très mobile, dynamique et réactif,
00:05:52 avec des forces mobiles, escadrons de gendarmerie mobile CRS.
00:05:55 Je rappelle qu'il y a 31 forces mobiles engagées, donc 31 compagnies et escadrons sur ce site-là,
00:06:00 notamment des escadrons qui ont oeuvré à Seine-Solide,
00:06:02 des compagnies CRS qui ont déjà été engagées la semaine dernière et le week-end.
00:06:05 Donc on voit que c'est des effectifs qui sont sursollicités.
00:06:07 Et on a des brigades de répression d'action violente à Motto,
00:06:10 qui sont très mobiles parce que leur mission principale, elle est très simple,
00:06:13 parce que j'entends beaucoup de bêtises sur leur utilisation et leur objectif,
00:06:16 c'est d'aller au contact des casseurs, des fauteurs de troupes,
00:06:19 de ceux qui viennent agresser, cramer, tout casser,
00:06:21 notamment l'objet des commerçants comme on peut le voir sur vos images,
00:06:24 et de pouvoir rapidement les extraire, ce qui est la phase la plus difficile.
00:06:26 Et vous l'avez dit vous-même, enfin vos reporters sur le terrain,
00:06:29 si on va trop vite interpeller et faire cesser les exactions,
00:06:32 on dit que c'est la police qui alimente les conflits.
00:06:34 Si on attend trop de temps pour y aller, on laisse ces black blocs
00:06:36 et les éléments radicaux se développer et faire des exactions.
00:06:39 Et à ce moment-là, on dit qu'on est l'Axis.
00:06:41 Je veux juste terminer sur ça, c'est très difficile d'avoir le juste milieu pour intervenir,
00:06:45 et on aura souvent un vrai sujet sur ça,
00:06:47 parce qu'on n'en a pas beaucoup parlé depuis quelques jours sur les plateaux.
00:06:49 L'élément le plus à risque pour nos collègues,
00:06:51 tant que pour les personnes, les street reporters, les badauds,
00:06:54 les personnes qui sont à proximité, qui ne se désolidarisent pas,
00:06:57 c'est l'interpellation de ces fauteurs de troupes qu'il faut ensuite extraire.
00:07:00 Autre image de tension à Rennes, aujourd'hui en marge du cortège également,
00:07:05 avec des individus radicalisés qui avaient pris rendez-vous
00:07:07 pour s'y retrouver en nombre, semble-t-il.
00:07:09 Nous retrouvons notre reporter là aussi sur le terrain.
00:07:12 Les canons à eau ont été sortis.
00:07:14 On a vu aussi, dans le courant de l'après-midi,
00:07:16 plusieurs centaines d'ultras qui carrément détachaient des panneaux de protection
00:07:21 qui étaient censés protéger les commerces les plus à risque.
00:07:25 Ils ont réussi à s'en débarrasser.
00:07:27 Oui, absolument.
00:07:31 Ces murs de protection qui avaient été improvisés par les riverains
00:07:36 pour protéger leur magasin en grande partie
00:07:39 ont été arrachés par les fauteurs de troubles
00:07:42 et puis ils les ont utilisés comme boucliers face aux forces de l'ordre.
00:07:45 Les forces de l'ordre, vous les voyez là actuellement,
00:07:47 elles sont regroupées sur une petite place
00:07:50 parce que depuis trois heures environ, il n'y avait plus aucun heurt,
00:07:53 il n'y avait plus de manifestants et plus de fauteurs de troubles dans les rues.
00:07:58 Et puis, on a senti une odeur de brûlée, de poubelles brûlées
00:08:03 et on est remonté avec mon agent de sécurité sur cette petite place
00:08:06 qui s'appelle la place Saint-Anne
00:08:07 où tous ces individus étaient regroupés dans des cafés
00:08:11 et avaient commencé à incendier des poubelles
00:08:14 et évidemment, la police est arrivée pour les disperser
00:08:18 et c'est les images que vous voyez actuellement.
00:08:19 Ils essaient au fur et à mesure de reprendre cette place
00:08:22 mais il y a encore quelques instants, on pouvait les voir prendre des cafés aux terrasses.
00:08:26 Merci beaucoup.
00:08:28 Il y a aussi ce sondage que j'aimerais vous faire commenter.
00:08:31 C'est un sondage CSA pour CNews qui a été réalisé dans la veine,
00:08:35 on le précise quand même, de ce qui s'est passé à Sainte-Soline ce week-end
00:08:39 à la question "condamnez-vous les violences contre les forces de l'ordre ?"
00:08:42 Vous voyez apparaître ce camembert, c'est-à-dire toutes forces confondues,
00:08:47 police, gendarmerie, armée.
00:08:49 85% des personnes interrogées répondent oui, non 14%, ne se prononce pas 1%.
00:08:56 Ce qu'on voit surtout c'est qu'il y a...
00:08:58 69% répondent oui.
00:09:01 Alors là, c'est peut-être pas la même question que vous m'avez posée,
00:09:03 mais il y avait un sondage plus global, on a peut-être pas sorti le bon carton.
00:09:06 Absolument, merci de me reprendre.
00:09:07 Il y a quelques variations, Louis Dragnel, en fonction des sympathies politiques ou des tranches d'âge,
00:09:12 mais grosso modo, il n'y a pas de gros écarts non plus
00:09:15 dans l'idée qu'on se fait des violences qui sont commises contre les policiers.
00:09:19 Tant mieux, globalement c'est plutôt une bonne nouvelle,
00:09:21 ça montre que les Français, dans leur ensemble, soutiennent la police, soutiennent les forces de l'ordre,
00:09:26 et puis considère aussi, ou prenne conscience du fait que s'il n'y a plus de police,
00:09:30 si on attaque la police et la gendarmerie,
00:09:32 il n'y a plus d'État tout simplement,
00:09:34 parce que les derniers remparts réels de la protection de l'État
00:09:38 sont les forces de police et de gendarmerie.
00:09:41 Philippe Guybert, vous êtes surpris par ce ratio, alors qu'on le sait...
00:09:44 Alors je ne sais pas si c'est 70-30 ou...
00:09:47 C'est 70-30, on va s'en tenir à ce qu'on voit, effectivement.
00:09:50 C'est beaucoup quand même de la population qui ne soutient pas les forces de l'ordre,
00:09:57 voire soutient les violences.
00:09:59 C'est beaucoup, donc ça veut dire que, comme on a une opinion globale
00:10:02 où il y a à peu près deux tiers, un tiers,
00:10:04 deux tiers contre la réforme des retraites,
00:10:06 un tiers qui la soutient,
00:10:08 ça veut dire que sur les deux tiers qui sont contre la réforme des retraites,
00:10:11 il y en a en gros la moitié qui considère que les violences peuvent être légitimes
00:10:15 pour faire reculer le gouvernement.
00:10:17 C'est comme ça que je comprends votre sondage,
00:10:20 qui est un point inquiétant, qui rappelle la période des Gilets jaunes,
00:10:23 vous vous souvenez, où il y a eu un moment où il y avait 25-30% de l'opinion
00:10:27 qui finissait par accepter les violences,
00:10:31 pas forcément y participer, même pas y participer du tout,
00:10:34 mais qui pouvaient quand même les soutenir pour obtenir gain de cause.
00:10:38 Donc si on est bien sur ces chiffres-là, on est quand même dans un contexte
00:10:42 où il y a quand même un petit tiers de la population
00:10:46 qui n'est pas contre des violences pour faire reculer le gouvernement.
00:10:50 J'ajoute quand même, en parallèle au sondage...
00:10:52 - Voilà lequel vous avez fait la référence, pardon, je suis désolée.
00:10:54 - C'est pas le même chiffre que tout ce que je viens de dire, merci.
00:10:56 - 85%, il me semblait bien avoir lu ça quand même.
00:11:00 Le carton était quelque peu erroné, mais peut-être qu'il datait.
00:11:04 Alors si il datait, c'est intéressant parce que ça veut dire qu'il y a eu une nette progression,
00:11:08 et ça c'est celui, je vous le confirme, qui a été réactualisé,
00:11:10 et là on est passé sur un ratio qui est supérieur,
00:11:13 et ça change quand même la nature de votre commentaire.
00:11:15 - Ah oui, ça change complètement.
00:11:17 - Moi je maintiens tout.
00:11:19 - Vous maintenez tout, mais bon voilà, vous êtes droit dans vos bottes.
00:11:23 - Excusez-moi, pardonnez-moi, j'ai démenti l'autre carton.
00:11:26 - Allez, un petit coup de droite dans le sens après.
00:11:28 - Non mais l'autre carton correspondait à quoi là exactement ?
00:11:31 - C'était quoi l'autre ? Condamnation des...
00:11:33 - Non c'était un carton antérieur.
00:11:35 - En fait c'était l'antérieur. La question c'est,
00:11:37 condamnez-vous les violences contre les forces de l'ordre ?
00:11:40 - D'accord, et finalement la réponse c'est 84-15.
00:11:43 - C'est 85-14-1 qui se prononce pas.
00:11:46 Je ne sais pas si on a déjà compté.
00:11:48 - Donc là le président Cardon...
00:11:50 - Ne donnez pas les deux à l'état.
00:11:52 - Vous avez la preuve monsieur.
00:11:54 - Je vais prolonger.
00:11:56 En effet 30% ça aurait été beaucoup, au-delà du chiffre attendu.
00:12:01 14% c'est bien, c'est un chiffre qui est vraiment en ligne,
00:12:05 qui est quand même très bas.
00:12:07 Il faut quand même rappeler que la police est populaire auprès des Français.
00:12:10 Les Français ont confiance dans la police,
00:12:12 mais on avait observé qu'après l'épisode gilets jaunes,
00:12:15 à la faveur de l'évolution de notre jeunesse,
00:12:18 et effectivement on sait qu'une partie,
00:12:21 je dis en particulier des jeunes c'est vrai,
00:12:23 n'ont plus le même rapport à la police.
00:12:25 Mais ça reste quand même, c'est pour ça que 30% c'était plutôt beaucoup,
00:12:28 mais le chiffre est assez faible.
00:12:30 Donc 14% ça me paraît tout à fait attendu,
00:12:32 heureusement d'ailleurs, mais je crois que c'est une confirmation.
00:12:36 - Éric Reval, il y a une petite passe d'armes,
00:12:39 on est habitué maintenant dans les bicycles cet après-midi,
00:12:42 je crois que c'est Éric Dupond-Moretti à l'adresse de l'EFI qui a dit
00:12:45 "Au Bataclan, on voulait embrasser les flics,
00:12:48 aujourd'hui, vouloir vomisser dessus".
00:12:50 En tout cas, il y en a chez qui il y a une évolution très nette dans l'autre sens,
00:12:55 c'est la France insoumise.
00:12:57 - Oui, enfin je ne vois pas ce que cette déclaration du garde des Sceaux apporte
00:13:02 au contexte actuel, si vous voulez.
00:13:04 Pardonnez-moi, mais je le trouve très hors sujet, Éric Dupond-Moretti.
00:13:07 Depuis un bout de temps, c'est vrai qu'on a applaudi la police globalement,
00:13:13 parce que le terrorisme avait plus que frappé des esprits,
00:13:17 avait endeuillé des dizaines et des dizaines de familles.
00:13:19 Aujourd'hui, dire que ce sont les mêmes qui...
00:13:23 Ce débat politique, je trouve, ne participe pas à avoir un débat de fond.
00:13:29 Moi, ce que je retiens là, pour l'instant,
00:13:31 pour l'instant de ce qu'on voit sur les images,
00:13:33 c'est des affrontements sporadiques,
00:13:35 mais surtout, cette journée va être marquée par une baisse de la mobilisation,
00:13:40 qui est peut-être la cause ou la conséquence de mise en garde,
00:13:44 notamment d'une note des renseignements dont Louis Dragnet nous parlait hier,
00:13:48 puisqu'on nous annonçait vraiment beaucoup, beaucoup de problèmes.
00:13:52 Est-ce que les gens n'ont pas été manifestés parce qu'ils ont peur pour leur sécurité ?
00:13:57 C'est possible, mais pardonnez-moi, dans les sondages,
00:13:59 la colère est toujours contre cette réforme des retraites.
00:14:02 Je vous coupe, sur ces images qu'on aperçoit de Paris.
00:14:06 Alors, vous voulez aller à Bordeaux, mais visiblement, l'image est un peu figée.
00:14:10 Vous voyez ces images de policiers qui sont en intervention.
00:14:14 Peut-être, c'est une charge pour tenter d'extraire, j'imagine, des individus qui posent problème.
00:14:19 Mathieu Vallée, je vous laisserai commenter ces images.
00:14:21 Vous avez actuellement sur vos images des membres des compagnies d'intervention,
00:14:24 les mêmes membres qu'on prend pour mettre en opérateur derrière les motos des braves motorisés.
00:14:28 Il faut le rappeler, ce n'est pas des anciens baqueux qu'on met sur ces motos-là.
00:14:30 Donc, les policiers, vous voyez avec les deux bandes bleues sur leur casque,
00:14:32 qui sont en train de faire un repli sur le boulevard de Voltaire,
00:14:35 ont fait une intervention en tête de cortège, puisqu'on avait des éléments radicalisés,
00:14:39 grimés de noir, qui adoptaient la stratégie, puisque les Black Blocs, ce n'est pas un mouvement,
00:14:43 c'est une stratégie d'action, qui se rassemblait, qui commentait des exactions,
00:14:47 et dont ils ont obligé les policiers à aller au contact.
00:14:49 D'ailleurs, certains ont été surpris, puisque j'ai des retours de terrain,
00:14:52 et ils ont réussi à nasser ces fauteurs de troubles qu'ils ont dispersés ensuite,
00:14:57 notamment par l'usage de la force légitime.
00:14:59 Voilà, j'entends aujourd'hui sur beaucoup de commentateurs que toutes les forces et les violences se valent.
00:15:03 Non, les seuls détenteurs du monopole légitime de la violence, c'est les policiers,
00:15:07 quand ils sont contraints de l'utiliser pour faire face à des personnes violentes,
00:15:11 des personnes extrémistes, d'ultra-gauche, notamment, documentés par nos services de renseignement,
00:15:15 qui, même s'ils ont du mal, Éric Revelle, à faire des notes de prédiction en termes de chiffrage,
00:15:19 parce que lire dans... - Ah bah, attendez, moi j'ai pas mémoire,
00:15:22 ce qu'on me dit la veille, j'essaie de me confronter à la réalité du lendemain.
00:15:25 - Tout à fait, mais faire de la prédiction, c'est toujours plus compliqué d'être dans la réalité.
00:15:28 - C'est sûr. - Ils essayent de chiffrer, de contextualiser,
00:15:31 d'avoir une ambiance la veille ou plusieurs jours avant, donc là, sur vos images,
00:15:34 on voit en fait des charges et des bouts offensifs qui sont deux techniques policières permettant de disperser
00:15:39 et de faire partir les éléments radicaux pour que le cortège qui est à l'arrière puisse avancer vers la place de la nation.
00:15:44 - Mais monsieur le commissaire, on peut quand même se poser la question,
00:15:47 même si c'est difficile de faire des prédictions ou des prévisions,
00:15:50 on peut quand même se poser la question de savoir si le fait qu'il y ait moins de monde,
00:15:53 deux choses l'une, ou bien le mouvement s'essouffle et les gens sont fidèles au sondage,
00:15:57 c'est-à-dire pensent que cette loi sera votée et appliquée,
00:16:00 ou bien est-ce que certains ont se sont dit "je ne vais pas les manifester parce que j'ai un peu la trouille pour ma sécurité".
00:16:04 - Alors, on va retourner sur le terrain, si vous le voulez bien, on va retourner sur le terrain,
00:16:08 parce que nos équipes font ce qu'elles peuvent aussi pour nous transmettre des informations en direct,
00:16:12 il faut qu'on les aide à se protéger le cas échéant.
00:16:16 Bordeaux, donc, je vous le disais, où une manifestation sauvage a eu lieu après la fin du cortège officiel,
00:16:23 la situation qui a dégénéré largement au milieu de l'après-midi,
00:16:25 et l'attention qui est encore montée d'un cran, n'est-ce pas ?
00:16:29 - Oui, effectivement, nous sommes sur la place de la victoire,
00:16:33 nous sommes arrivés derrière un premier rideau de forces de CRS tout à l'heure sur cette place,
00:16:38 et on a été sous une pluie de projectiles pendant une dizaine de minutes,
00:16:42 des pavés, des barres de fer, des morceaux de bois,
00:16:45 beaucoup de matériel urbain qui a été complètement démonté.
00:16:48 Ça s'est un petit peu calmé, les forces de l'ordre sont venues en très très grand nombre,
00:16:52 ont pu disperser les manifestants qui s'étaient regroupés ici.
00:16:55 Alors je parle de manifestants, mais c'est vrai que c'est un peu compliqué de parler de manifestants,
00:16:58 parce que tout à l'heure, à la grande manifestation syndicale,
00:17:01 c'était des gens qui étaient venus manifester pour les syndicats, sous des drapeaux, etc.
00:17:05 Et là, on est quand même en présence de jeunes qui sont cagoulés, souvent armés,
00:17:10 qui sont très intimidants envers les journalistes qui se trouvent ici.
00:17:14 Ils viennent nous voir, ils nous poussent, parfois ils nous empêchent de travailler.
00:17:17 Et surtout, ils sont très très agressifs en ce moment envers les forces de l'ordre.
00:17:20 Vous voyez sur cette image en direct de notre JRI ici,
00:17:23 vous avez l'entrée de l'université qui est occupée depuis une semaine par des étudiants.
00:17:28 Ils se sont regroupés à l'intérieur de l'université,
00:17:30 ils sortent régulièrement pour agresser les forces de police qui se trouvent sur la gauche de votre écran.
00:17:35 Et ces forces de police viennent de recevoir, il y a quelques minutes, des jets de feux d'artifice,
00:17:41 assez violemment, il y a une dizaine de feux d'artifice qui sont venus sur eux.
00:17:45 Vous voyez, ils sont en train de se faire bombarder en ce moment même,
00:17:48 d'objets et de pierres qui ont été rassemblés, semble-t-il, à l'intérieur de l'université.
00:17:54 Merci beaucoup. On reviendra vers vous, évidemment, dans les prochaines minutes.
00:17:58 Jean-François Amadieu, il fait encore jour, on le voit distinctement sur ces images.
00:18:03 Mais évidemment, les choses peuvent se corser à la faveur de la nuit.
00:18:06 On l'a vu il y a une dizaine de jours, au moment où le 49.3 a été enclenché.
00:18:13 C'est là qu'on a vu tous ces feux de fortune qui se sont élevés dans le ciel parisien.
00:18:18 Les choses ont tendance à bouger un peu plus lorsque la nuit tombe. C'est à redouter.
00:18:23 Je ne suis pas commissaire de police, donc je n'ai pas de compétences.
00:18:26 Vous êtes spécialiste des mouvements sociaux, c'est comme ça que je vous présente.
00:18:28 Mais certains commissaires de police m'avaient expliqué que, finalement, le soir, ça se discute,
00:18:33 parce que finalement, les rues sont plus tranquilles, il y a moins de monde, il n'y a plus les autres manifestants.
00:18:38 Ce qui fait que finalement, ce n'est pas forcément à l'avantage de ceux qui peuvent s'abriter derrière d'autres personnes qui sont là, et ça les arrange.
00:18:48 C'est pour ça que c'est à double détente. La nuit, c'est plus spectaculaire.
00:18:53 Mais en réalité, les problèmes sont plutôt à la fin, au moment des dispersions ou en cours de cortège,
00:18:59 et quand il y a encore du monde dehors. Effectivement, ce sont les moments qui sont souvent les plus sensibles.
00:19:02 Je voudrais revenir sur les images de l'université qui est occupée avec ces problèmes.
00:19:08 On l'a connu dans ma propre université. Ce sont des phénomènes qu'on connaît bien.
00:19:12 Je dois dire que c'est des publics qu'on connaît très bien.
00:19:15 Mais peut-être que c'est l'occasion de souligner que, curieusement, et je suis bien placé pour le savoir,
00:19:22 on n'interpelle pas forcément, on ne poursuit pas forcément,
00:19:27 et qu'au fond, on a laissé, depuis plusieurs années, des situations se créer dans les universités
00:19:35 pour, au fond, calmer le jeu, et ce n'est pas normal.
00:19:38 Vous voyez, quand vous procédez à des dégradations, que vous vous occupez, que vous cassez,
00:19:41 et on a connu ça plusieurs fois, que ce soit en Sorbonne, à Tolbiac, à l'EHUSS, à différents endroits.
00:19:46 C'est le cas actuellement dans certaines universités de province qui sont en train d'être zadisées, comme on dit.
00:19:51 Et ça, c'est quand même les mêmes publics que ceux qu'on voit depuis plusieurs jours, il faut le dire.
00:19:57 C'est une partie d'anarchistes, une partie du mouvement d'extrême-gauche, effectivement, de trotskistes,
00:20:02 qui sont à la manœuvre, qu'on connaît parfaitement, Point-levé ou d'autres qui sont là.
00:20:06 Et qui s'ajoutent au fameux Black Bloc, mais eux, qu'on connaît bien, qui viennent souvent de l'étranger, d'ailleurs.
00:20:11 – Je vous propose d'écouter ce que disait Gérald Darmanin, cet après-midi, à l'Assemblée nationale,
00:20:16 sur cette ultra-gauche qui sévit aujourd'hui.
00:20:19 [Applaudissements]
00:20:21 – Vous me demandez, Madame la députée, que s'est-il passé ?
00:20:24 [Cris de la foule]
00:20:34 Vous me demandez, Madame la députée, que s'est-il passé ?
00:20:36 Moi, je vous pose la question, que s'est-il passé à gauche, pour qu'on confonde casseurs et policiers ?
00:20:41 Que s'est-il passé à gauche, pour qu'on n'ait pas un mot dans une question d'actualité,
00:20:46 pour penser à tous ces policiers et ces gendarmes qui sont blessés ?
00:20:49 [Applaudissements]
00:20:50 Que s'est-il passé à gauche, quand on n'a pas un mot, quand on attaque des commissariats, des tribunaux,
00:20:56 des préfectures, des permanences de parlementaires ?
00:20:59 Que s'est-il passé à gauche, pour qu'on confonde manifestations interdites et manifestations autorisées ?
00:21:05 Que s'est-il passé à gauche, pour qu'on ne respecte plus l'uniforme de la République ?
00:21:10 Que s'est-il passé à gauche, Madame la députée, pour qu'on oublie à ce point
00:21:15 Clémenceau, Chevènement, Cazeneuve, Valls, Mitterrand, Badinter ?
00:21:22 Que s'est-il passé à gauche, pour qu'on haïsse les policiers ?
00:21:26 Que s'est-il passé à gauche, pour faire alliance avec M. Mélenchon,
00:21:30 qui les insulte, qui les vomit, et qui finalement fait honte à tous les électeurs de gauche ?
00:21:36 Philippe Guibert, pour reprendre l'anaphore de Gérard Darmanin, que s'est-il passé à gauche ?
00:21:41 Il s'est passé que la domination de Jean-Luc Mélenchon pendant la dernière présidentielle
00:21:47 a complètement déséquilibré la gauche.
00:21:50 Et donc toute la gauche du gouvernement, à laquelle fait référence Gérard Darmanin dans sa réponse,
00:21:54 est passée complètement au second plan, n'ose plus assumer ses positions,
00:21:59 et finalement n'existe plus d'une certaine manière.
00:22:03 Donc c'est ça qui s'est passé à gauche, tout simplement.
00:22:05 C'est que le mécanisme du vote utile à la dernière présidentielle,
00:22:08 qui a propulsé Mélenchon à 22% des voix au seuil du deuxième tour,
00:22:13 a écrasé complètement la gauche républicaine de gouvernement.
00:22:16 Et si je veux compléter, et si je peux nuancer un tout petit peu ce qu'a dit Gérard Darmanin,
00:22:21 ce qu'il dit est en partie vrai de la gauche politique.
00:22:24 Je remarque quand même que le PS et le PC, c'était flagrant ce week-end sur Seine-Solide,
00:22:29 n'ont pas fait du tout les mêmes déclarations, voire n'ont pas fait du tout
00:22:32 que celles qu'on a pu entendre chez les écologistes ou dans la France Insoumise, d'une part.
00:22:37 Et puis d'autre part quand même, la gauche syndicale qui est dans la rue,
00:22:39 parce que globalement c'est la gauche qui est dans la rue,
00:22:42 n'a pas du tout le même discours à travers les représentants syndicaux que la gauche politique.
00:22:46 Et je trouve que la gauche syndicale se montre en ce moment
00:22:50 nettement plus responsable et républicaine que la gauche politique.
00:22:55 Louis Dragnel, cette gauche républicaine a finalement à plier,
00:22:59 à céder sous la doxa de Jean-Luc Mélenchon ? Elle est inaudible aujourd'hui ?
00:23:03 Moi je trouve que ça remonte à il y a plus longtemps en fait.
00:23:05 Moi je me souviens de ce rapport Terra Nova qui actait le fait que la gauche avait perdu le vote populaire.
00:23:10 Et du coup, si si, moi je pense que tout se trouve là-dedans.
00:23:13 Et donc il y avait besoin de se tourner vers le vote communautaire.
00:23:16 Et donc c'est à partir de ce moment-là que la gauche a épousé toutes les causes
00:23:20 qu'on appelle WOC aujourd'hui, donc Défense par principe de toutes les minorités,
00:23:24 les clandestins, les immigrés, toutes les revendications LGBT.
00:23:28 Et donc la gauche a acté le fait que le peuple ne voterait plus pour elle.
00:23:33 Et donc il fallait se tourner vers d'autres électeurs.
00:23:36 Elle a-t-elle eu un bon succès d'ailleurs, puisqu'elle est très minoritaire ?
00:23:40 Ah bah bien sûr, non mais moi je pense que du coup c'est une erreur stratégique majeure
00:23:43 qu'a commis en tout cas le Parti Socialiste.
00:23:46 Donc ça remonte à quoi ? 2018-2019, juste après la présidentielle ?
00:23:49 Non non, c'était bien avant, c'était même avant le quinquennat de François Hollande.
00:23:51 Il me semble que c'était en 2010 de mémoire.
00:23:54 Et on l'a vu ensuite d'ailleurs, enfin on le voyait dans les discours politiques,
00:23:59 la campagne présidentielle de François Hollande s'inscrivait parfaitement dans ce discours-là.
00:24:04 Alors il y avait deux, trois références à Jaurès, à Blum.
00:24:07 Je termine simplement.
00:24:09 Et ensuite, la pratique politique du quinquennat de François Hollande
00:24:13 s'est tournée essentiellement en direction de ces publics-là.
00:24:17 Il y a eu juste un moment de bascule, c'est au moment des attentats,
00:24:20 où le gouvernement a ouvert les yeux sur une réalité,
00:24:23 avec les dangers que représente l'immigration à contrôler, le terrorisme islamique.
00:24:28 Et donc la gauche, à nouveau, cette gauche de gouvernement,
00:24:31 s'est remise à mettre des mots et à dénoncer le mal.
00:24:35 Je me souviens très bien du livre par exemple qu'avait écrit Jean-Yves Le Drian.
00:24:39 C'était "Nommer l'ennemi", je crois que le titre c'était ça.
00:24:43 Et où clairement il désigne l'ennemi, le terrorisme islamique.
00:24:46 Mais donc il a fallu, malheureusement qu'il y ait des attentats
00:24:49 et qu'il y ait des choses aussi graves qui se produisent dans notre pays.
00:24:52 Mais en fait il était trop tard.
00:24:54 Et ensuite Emmanuel Macron est arrivé.
00:24:56 Il a pulvérisé le bipartisme et donc une partie de la vie politique.
00:25:00 Et la gauche s'est réveillée grogui après 2017.
00:25:04 Et a compris qu'en fait elle était passée après des rendez-vous très importants.
00:25:08 Je vais vous laisser aux uns et aux autres le loisir de lui répondre.
00:25:11 Mais priorité évidemment à ce qui se passe sur le terrain.
00:25:14 Vous voyez quelqu'un qui est en train de se réchauffer les mains devant le brasier.
00:25:19 Non mais ce qui me fait... Pardonnez-moi mais c'est...
00:25:22 Enfin tout est dit.
00:25:23 C'est-à-dire que vous avez un militant sans doute de gauche et sans doute écologiste
00:25:26 qui est en train de respirer du plastique, qui est en train de brûler, qui défend le climat.
00:25:31 Non mais franchement...
00:25:32 Justement on est sur le terrain, aux premières loges devant ces feux de fortune.
00:25:37 On est toujours sur le boulevard Voltaire.
00:25:39 Et là bon ben les feux semblent être en voie d'être éteints quand même.
00:25:49 On est quelques peu ici sur le boulevard Voltaire mais la situation a été très tendue.
00:25:54 À un moment les casseurs ont rebroussé chemin pour allumer justement les fours poubelles.
00:25:59 Vous le voyez à l'image sur le boulevard Voltaire.
00:26:02 La situation a dégénéré.
00:26:03 Les casseurs sont arrivés et ont fait front devant les forces de l'ordre
00:26:07 qui ont répliqué à coups de gaz lacrymogènes.
00:26:10 Et actuellement vous voyez des gens autour se réchauffer les mains.
00:26:13 D'autres personnes qui tentent de raviver les flammes en ramenant des poubelles ou autres déchets.
00:26:18 Une situation très différente donc au cortège qui était extrêmement calme.
00:26:22 On a mis moins de deux heures pour arriver de la place de la République à la place de la Nation.
00:26:27 Dans le calme, au total 22 personnes ont été interpellées à 16h45 à Paris.
00:26:33 Alors que deux fois moins de personnes étaient présentes, il faut le dire, aujourd'hui selon la CGT dans le cortège.
00:26:39 Et que globalement la manifestation était bien moins violente que la semaine passée.
00:26:44 A noter enfin qu'à l'heure actuelle il n'y a quasiment que des jeunes qui se trouvent ici sur le boulevard Voltaire.
00:26:51 La plupart des autres manifestants sont tout simplement partis.
00:26:55 D'accord, donc si je vous suis bien, le gros du cortège est arrivé au point de dispersion.
00:27:00 Et là on serait sur des résidus de manifestants ou de ceux qui souhaitent en découdre.
00:27:05 Qui seraient encore en train d'errer dans les rues adjacentes.
00:27:13 Oui c'est exactement ça. D'ailleurs avec mes collègues on se disait que cette manifestation n'avait absolument rien à voir avec les manifestations des semaines passées.
00:27:22 On se souvient, jeudi dernier, la manifestation avait clairement dégénéré.
00:27:26 Des feux de poubelles partout dans les rues parisiennes.
00:27:29 Avec même un incendie qui s'était déclaré à proximité de l'Opéra.
00:27:33 Les casseurs avaient même envoyé à l'encontre des forces de l'ordre des mortiers d'artifice, de l'acide également.
00:27:42 Et là, en fin de manifestation, dans les rues adjacentes, des casseurs ont tenté d'allumer des feux dans les rues.
00:27:54 Et de réveiller un petit peu, c'est ce qu'on entendait, la manifestation qui était trop calme selon eux.
00:27:59 Merci beaucoup. Tandis que Mathieu Vallée me précise sur le plan sémantique, là on parle d'un attroupement.
00:28:03 Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? C'est le nombre qui justifie ?
00:28:06 En fait, une manifestation, c'est un cortège qui est déclaré. Et que si la préfecture ne veut pas voir se dérouler, le préfet prend un arrêté d'interdiction.
00:28:13 Ce qui est très important d'internuance, puisque quelqu'un qui participe à une manifestation interdite, c'est une contravention.
00:28:18 Quelqu'un qui participe à une manifestation non déclarée, c'est pas répréhensible par la loi.
00:28:23 Et ensuite, l'attroupement, c'est simple. Quand on a des gens qui commettent à plusieurs des exactions qui sont susceptibles ou qui troublent l'ordre public,
00:28:29 on a la faculté juridique de permettre à l'autorité civile, qui est incarnée souvent par un commissaire de police avec une écharpe tricolore,
00:28:35 c'est ce qu'on voit souvent sur vos images, de pouvoir faire les sommations pour dégager les personnes qui, se rassemblant sur le public, sont là pour commettre des exactions.
00:28:42 Et quand elles ont déjà commencé, comme des incendies de poubelles, comme des caillassages, comme des jets de projectiles, comme des prises à partie de force de l'ordre,
00:28:48 à ce moment-là, on peut faire une charge, c'est-à-dire que les policiers courent en direction du point de fixation des individus pour pouvoir les disperser.
00:28:54 Et tandis que vous parliez, on a aperçu un autre feu, c'est-à-dire qu'un feu en chasse à un autre, d'autres poubelles en feu, et là on était tout près de la feue.
00:29:01 C'est très simple, c'est bête comme le monde, ils font des incendies pour créer des points de fixation, pour attirer les forces de l'ordre, afin qu'il y ait une courbe.
00:29:08 Il est 18h et bienvenue à ceux qui nous rejoignent sur l'antenne d'Europe 1, la suite de Punchline consacrée à cette journée de mobilisation contre la réforme des retraites,
00:29:15 dixième édition, avec des heures en région, on y reviendra très largement, puis à Paris, à la fin de la manifestation, on va vous parler de cette mobilisation aussi qui est en nette replie,
00:29:23 mais également des propositions de l'intersyndical, pour tenter de faire bouger les lignes, même si jusqu'ici, le gouvernement, l'exécutif, est resté relativement rétif à cette notion.
00:29:35 Une fin de non-recevoir sur l'idée notamment d'une médiation qui pourrait se poursuivre pendant un mois, un mois et demi, en tout cas, ça c'était l'idée émise par l'intersyndical,
00:29:46 mais ce matin on a bien compris que l'exécutif fermait la porte pour l'heure en tout cas.
00:29:50 Nous ont rejoint sur cette antenne Eric Revelle, journaliste, merci d'être là, merci à vous Philippe Guybert, je rappelle que vous êtes enseignant consultant,
00:29:58 Mathieu Vallée également qui est commissaire de police, tandis que Patrick Privas, secrétaire confédéral de FO, force ouvrière, nous a rejoint.
00:30:05 Bonsoir, merci d'être des nôtres, et puis on accueille également sur ce plateau Margot Fauderé, de la rédaction d'Europe 1.
00:30:12 On va faire un point pour commencer avec vous sur à la fois la mobilisation en termes de chiffres, parce que ça y est on a déjà un panorama de ce qui s'est passé en France,
00:30:21 et également des secteurs en grève, des blocages qui ont pu être opérés aujourd'hui.
00:30:26 Eh bien partout la mobilisation est en baisse.
00:30:28 À 16h, la police relevait près de 525 000 personnes, mobilisées partout en France, sans compter Paris.
00:30:34 On est loin de la barre symbolique du million qui a été atteinte les 7 et 23 mars derniers, journée de très forte mobilisation.
00:30:41 18 000 personnes ont défilé à Nantes, un peu moins de 13 000 à Rouen.
00:30:45 À Paris, le décompte des forces de l'ordre n'est pas encore tombé.
00:30:48 Dans la plupart des secteurs aussi, la mobilisation diminue.
00:30:51 À la mi-journée, dans la fonction publique d'État, on compte à 6,5% de grévistes, contre plus de 15% jeudi dernier.
00:30:58 Dans les transports, 16,5% de grévistes à la SNCF, selon un syndicat, même si le trafic reste très perturbé, avec notamment 3 TGV sur 5, 1 TER sur 2.
00:31:08 En revanche, dans l'énergie, la mobilisation reste très forte.
00:31:11 Dans les raffineries et les dépôts de Total Énergie, on comptait encore 1 salarié gréviste sur 3 dans les équipes du matin.
00:31:18 D'ailleurs, le blocage des raffineries commençait à créer de réelles pénuries dans les stations essence, en Provence, dans l'Ouest, mais aussi dans la région parisienne.
00:31:25 Dans 3 départements de la région, plus d'un tiers des stations manquent de moins un carburant.
00:31:30 Merci beaucoup, Margot, pour ces précisions.
00:31:33 Évidemment, je me tourne naturellement vers vous, Patrick Prévat. Je rappelle que vous êtes secrétaire confédérale FO.
00:31:37 Est-ce que c'est un motif de déception pour vous ? Vous dites, au fond, c'est une journée à l'échelle d'une grande mobilisation.
00:31:42 Ce n'est pas forcément la fin des affaires, la fin des haricots pour nous.
00:31:47 Ce n'est certainement pas la fin des affaires. Certains ont voulu siffler la fin du match, mais moi, j'indique qu'il y a encore des prolongations.
00:31:55 Alors, à quoi vous imputez quand même néanmoins cette baisse de mobilisation aujourd'hui ?
00:31:59 Parce qu'il est toujours difficile d'organiser X manifestations à quelques jours d'écart.
00:32:04 On a eu une très forte mobilisation le 23. Je pense que le président, avec son intervention, y a largement contribué.
00:32:12 Que la mise en œuvre du 49.3 y a également largement contribué. Mais je pense que la détermination des salariés de ce pays est toujours aussi forte.
00:32:20 Un mot sur l'intersyndical. Est-ce qu'elle est intacte aujourd'hui ? C'est-à-dire que vous êtes toujours au diapason, plus soudés que jamais ?
00:32:26 Absolument.
00:32:27 Vous continuez ?
00:32:28 L'intersyndical se réunit ce soir même. Au moment où nous parlons, je pense qu'ils sont déjà en réunion avec les différents représentants des différentes organisations.
00:32:38 Il y a quand même des petites baisses de régime. Je pense notamment au mouvement à la grève des éboueurs qui est suspendu à compter de mercredi prochain.
00:32:46 Bon, suspension ne veut pas dire arrêt forcément de la mobilisation, mais quand même on sent qu'il y a peut-être aussi une forme de lassitude, y compris sur le plan salarial qui est en train de s'instaurer.
00:32:55 Vous savez, il est toujours difficile de se mettre en grève. C'est une perte de salaire directe que l'on voit à la fin du mois.
00:33:02 Donc c'est toujours compliqué. Mais je pense que les salariés sont toujours autant déterminés contre cette réforme.
00:33:07 On va parler évidemment sur le plan politique de ce que ça signifie avec vous, Louis Dragnel, que cette baisse de mobilisation.
00:33:13 On le rappelle, pour la seule ville de Paris, on n'a pas encore les chiffres officiels, bien sûr, du ministère de l'Intérieur qui devraient tomber rapidement.
00:33:19 Mais néanmoins, on estime qu'il y aurait une déperdition quand même de 20% dans le cortège parisien, ce qui n'est pas rien, surtout que ça s'est produit en moins d'une semaine.
00:33:27 Absolument. Et le chiffre, vraisemblablement, le chiffre en tout cas qui circule un peu sous le manteau et qui devrait être annoncé ce soir,
00:33:35 devrait se trouver autour de 700 000 manifestants partout en France, en incluant Paris.
00:33:41 Alors on peut comparer avec les précédentes...
00:33:44 Au plus fort de la mobilisation, on était à 1,3, 1,4 millions.
00:33:46 Le 23 mars, alors je prends toujours le même indicateur, en source police, alors après chacun donne son chiffre,
00:33:51 mais ici en tout cas on a toujours pris cette référence-là et ça permet... Non mais comme ça on compare les choses comparables.
00:33:57 Mais le 23 mars, il y avait un peu plus d'un million de personnes.
00:34:00 Le 7 mars, il y avait 1,2 million de personnes.
00:34:04 Et donc voilà, c'est clairement une manifestation en baisse, en nette baisse par rapport à celle de la semaine dernière,
00:34:11 d'autant plus que, alors c'est assez contre-intuitif, mais les services de renseignement qui faisaient de l'anticipation
00:34:17 s'attendaient à une manifestation aujourd'hui un peu plus importante que celle qu'on avait connue la semaine dernière.
00:34:22 Est-ce qu'on peut se dire, finalement, Philippe Guibert, dans la foulée du 49.3, il y a eu un regain de colère,
00:34:30 et puis finalement tout ça a un petit peu reflué parce que voilà, le temps est passé aussi.
00:34:34 Il y a eu un regain de colère indontestable, comme vous le disiez monsieur, après le 49.3,
00:34:39 mais il y a aussi l'effet violence.
00:34:42 Jeudi soir, il y a eu des images de fortes violences, il y a eu ce week-end Sainte-Soline,
00:34:47 on avait l'impression que cette manifestation a été préparée dans une ambiance où on s'attendait encore à des violences.
00:34:55 Donc je pense que ça peut avoir un effet de démobilisation, même s'il faut le souligner que 700 000,
00:35:00 c'est certes bien moins que dans d'autres manifestations dans d'autres journées,
00:35:06 mais 700 000 ça reste un chiffre important quand même, on est plutôt dans le haut des démobilisations sociales.
00:35:13 Néanmoins, je crois vraiment que dans tous les effets qu'on a évoqués tout à l'heure,
00:35:17 l'effet violence peut faire peur à des gens.
00:35:20 Je rappelle quand même, pour avoir été dans certaines de ces manifestations,
00:35:23 que c'était extrêmement bon enfant, que toutes les générations étaient représentées,
00:35:28 que tous les secteurs de la société pouvaient être représentés,
00:35:31 et donc l'effet violence peut quand même être dissuasif pour un certain nombre de manifestants,
00:35:36 en plus de l'effet portefeuille.
00:35:38 On a évoqué tout à l'heure la jeunesse, on s'attendait à ce qu'elle manifeste en plus grand nombre que lors des semaines précédentes,
00:35:46 parce qu'il y avait eu un certain nombre d'établissements bloqués.
00:35:48 Jeudi dernier, je crois qu'il y a eu 38 blocages, 70 blocages filtrants.
00:35:52 Alors évidemment, à l'échelle du nombre de collèges et lycées, c'est quand même assez infime.
00:35:58 On rappelle qu'il y a 6 960 collèges et 3 720 lycées en France,
00:36:02 donc ça vous donne quand même une idée de la proportion des blocages réels, mais quand même.
00:36:06 Il semblait y avoir une impulsion qui ne s'est pas vérifiée aujourd'hui.
00:36:09 Oui, alors si ça se vérifie, on va voir dans le détail, mais visiblement c'est le cas,
00:36:13 ça marque quand même un tournant dans ces mobilisations,
00:36:16 parce que là aussi, les prévisions s'attendaient à des chiffres très importants de mobilisation de la jeunesse,
00:36:25 des lycées, des étudiants des universités, et visiblement, c'est pas à quoi on assisterait en état des choses.
00:36:32 Donc c'est important parce que, évidemment, tant en termes de maintien de l'ordre qu'en termes de mobilisation,
00:36:39 si la jeunesse s'était massivement retrouvée aujourd'hui, même si c'est un jour de semaine,
00:36:45 même si Philippe Guibert a raison, ça suit quand même une séquence d'ultra-violence dans les deux sèvres,
00:36:50 où les gens peuvent craindre pour leur sécurité en se demandant ce qui allait se passer,
00:36:56 d'autant qu'on avait une note des renseignements territoriaux qui expliquaient que,
00:37:01 attention, on attendait beaucoup de Black Blocs, 50 villes du pays.
00:37:06 - La journée n'est pas terminée. - Non, non, non, non, non, mais c'est pour ça que je suis prudent.
00:37:09 - Si vous ne souhaitez rien... - Non, mais j'illustre un peu le point de vue...
00:37:13 - La journée est terminée, on se voit un petit peu plus tard. - Oui, enfin le changement d'heure, oui.
00:37:15 - On verra. - Philippe Guibert, j'illustre un peu le point de vue.
00:37:18 - Mais c'est incontestable quand même, monsieur, que la mobilisation baisse.
00:37:23 Et la raison, il faut quand même la souligner, invoquée par la CGT pour suspendre le mouvement des éboueurs dans la ville de Paris,
00:37:31 c'est que précisément il y a de moins en moins de grévistes.
00:37:34 Alors il y a l'aspect salaire, sans doute, qui joue, mais on l'a souvent vu dans les sondages,
00:37:40 même au plus fort des mobilisations, cette réforme est rejetée par une majorité de Français,
00:37:45 mais une majorité tout aussi importante considérée qu'elle finirait sans doute par atteindre son but,
00:37:51 c'est-à-dire, dans l'état actuel des choses, passer de 62 à 64 ans.
00:37:55 C'est pas un jugement, c'est un constat. Et peut-être qu'on retrouve aussi ces chiffres-là dans la rue.
00:38:02 - Il y avait 6 130 lycéens et collégiens aujourd'hui, et étudiants qui bloquaient leurs universités dans toute la France.
00:38:09 - 6 130. - Ils sont combien, tous ? Je sais qu'à chaque année il y a 800 000 bacheliers...
00:38:13 - Une classe d'âge c'est 800 000. - C'est 800 000.
00:38:16 - Il y en a qui étaient dans la rue en plus. - Oui mais c'est toujours bon d'avoir un ratio...
00:38:19 - Mais 6 130 sur toute la France, c'est pas énorme.
00:38:22 - Alors j'aimerais qu'on retourne à Paris sur le terrain, Boulgar Volter précisément,
00:38:25 puisque c'est là que le plus gros des exactions ont été commises, avec Simon Bourtambour pour Europe 1.
00:38:32 Bonjour Simon, où en est le face-à-face entre policiers et radicaux en ce moment ?
00:38:37 - Eh bien ici la tension semble retomber, mais il y a quelques minutes des affrontements ont eu lieu
00:38:42 entre manifestants et forces de l'ordre.
00:38:44 Si désormais, je vous le disais, l'ambiance est bonne enfant, à l'endroit où je me trouve,
00:38:47 les slogans anti-police ont souvent remplacé cet après-midi les chants anti-réforme.
00:38:52 Des protestataires en Kaboulé ont allumé plusieurs feux, dont un assez important au niveau d'un magasin d'alimentation,
00:38:58 qui a d'ailleurs été vandalisé ici dans les rues parisiennes.
00:39:02 La mobilisation est clairement moins importante que jeudi dernier.
00:39:05 La CGT annonce 450 000 manifestants à Paris, près de la moitié que lors de l'acte 9.
00:39:10 Les gens que j'ai pu interroger ne s'étonnent pas de la plus faible mobilisation.
00:39:14 Nous sommes à la fin du mois, faire grève ça coûte cher, me confiait un conducteur de la RATP.
00:39:19 La violence effraie aussi certains.
00:39:21 On assiste à une gilet jaunisation du mouvement, assurent ici beaucoup de manifestants.
00:39:25 Moins de monde donc met un discours plus radical.
00:39:28 5500 membres des forces de l'ordre sont déployés à Paris, un dispositif inédit selon Gérald Darmanin.
00:39:34 Plus de 20 manifestants ont déjà été arrêtés ici dans les rues parisiennes.
00:39:38 Merci à vous Simon Bourtambour pour Europe 1 ce soir.
00:39:41 Philippe Guibervoux qui est enseignant, il parlait de cette grève qui coûte cher.
00:39:45 Et c'est vrai que même si les caisses de grève ont fait le plein, qu'elles ont quand même été fournies,
00:39:50 ça coûte quand même à tout un chacun.
00:39:52 C'est pour ça qu'il y a aussi un système de roulement qui assez naturellement s'installe.
00:39:55 Mais quand on pense à la jeunesse, j'aime pardon d'y revenir, mais a priori ils ont moins à perdre.
00:39:59 C'est-à-dire qu'il n'y a pas de salaire, on a du temps, une capacité de mobilisation plus importante.
00:40:05 Pourquoi ça n'a pas pris d'une certaine manière la grève ?
00:40:07 C'est de l'expérience d'enseignant avec mes étudiants en Master 1.
00:40:13 Il y avait un sentiment d'indifférence quand même.
00:40:17 Un sentiment de résignation et d'indifférence en se disant de toute façon,
00:40:21 quand j'en ai discuté avec eux, quand on arrivera à des problématiques de retraite,
00:40:25 les règles auront encore beaucoup changé.
00:40:28 Et donc la motivation pour se mobiliser pour cette réforme était faible.
00:40:35 Et d'ailleurs c'est ce qu'on a vu pendant de longues journées,
00:40:38 les premières journées de mobilisation, les étudiants n'étaient pas très nombreux.
00:40:42 Les étudiants sont arrivés surtout la semaine dernière, je parle sous votre contrôle,
00:40:47 à un moment où à mon avis c'était les étudiants les plus politisés,
00:40:52 les plus militants qui sont venus rejoindre les cortèges.
00:40:56 Et on peut participer, c'est une minorité,
00:40:59 on peut participer à la soirée un peu violente, en tout cas en allumant des feux dans divers endroits
00:41:06 et avec les poubelles qui à ce moment-là y étaient.
00:41:09 Mais fondamentalement au sein des étudiants,
00:41:12 je n'ai pas senti un sujet qui les impactait et qui les concernait de façon très forte.
00:41:19 Peut-être à tort, parce que tout le monde dit qu'à 25 ans on ne se préoccupe pas de sa retraite.
00:41:23 Mais néanmoins, ils vont entrer dans la vie active
00:41:26 et c'est eux qui financeront dans les années qui viennent les retraites des actifs,
00:41:30 selon les règles qui sont fixées par cette réforme des retraites.
00:41:33 - Donc il y a une forme d'indifférence ?
00:41:34 - Il y a une forme d'indifférence en se disant de toute façon les règles qui vont nous concerner
00:41:41 seront de toute façon bouleversées d'ici 35 ou 40 ans.
00:41:44 Mais en revanche, l'impact pour leurs parents, il va être dans les 10 ans qui viennent.
00:41:51 - Retour dans le cortège parisien, avec toujours un face à face tendu.
00:41:57 Je ne sais pas si on peut retrouver quelqu'un sur le terrain qui nous raconte,
00:42:00 pour les auditeurs d'Europe 1 aussi, ce qui est en train de se dérouler.
00:42:04 Mais en tout cas, il semblerait qu'il y ait une sorte de statu quo.
00:42:09 C'est-à-dire qu'il n'y a pas de violence à proprement parler, ni de charge,
00:42:12 mais des manifestants qui ont décidé de rester et faire une sorte de sit-in, Mathieu Vallée.
00:42:18 Là, ils sont statiques, pour l'instant.
00:42:20 - Oui, d'abord, de ce qu'on a vu pour l'instant sur les images,
00:42:24 et Louis Dranel a bien raison de dire que ce n'est pas encore fini,
00:42:26 le match, on le commente après, qu'il soit terminé, éventuellement avec des prolongations.
00:42:30 Pour nous, en ordre public, il serait par exemple des cortèges chevets.
00:42:33 Là, on a une place de la Nation qui est tenue, et des images qu'on a vues jusqu'à présent,
00:42:37 il y a des manœuvres des forces de police et de gendarmerie qui sont impeccables.
00:42:41 Il y a une coordination exemplaire, puisqu'on voit que tout ce qui a été entamé
00:42:44 par nos collègues sur le terrain et nos camarades de la gendarmerie ont bien fonctionné jusqu'à présent.
00:42:48 Et je me permets d'avoir un syndicaliste, membre de l'intersyndicale sur notre plateau,
00:42:51 pour dire qu'aujourd'hui, on peut quand même dire que l'intersyndicale a repris la main
00:42:54 sur la contestation sociale en France.
00:42:56 Les derniers mouvements de contestation liés aux problématiques sociales de notre pays
00:43:00 étaient tenus par les Gilets jaunes, qui n'étaient évidemment pas encadrés, pas organisés,
00:43:04 qui ne voulaient absolument pas de hiérarchisation, de structuration du mouvement par des têtes sortantes.
00:43:09 Là, on a l'intersyndicale qui est désormais l'interlocuteur privilégié des autorités.
00:43:13 Je parle sous le mot de contrôle, mais il y a des échanges réguliers avec la préfecture de police de Paris.
00:43:16 En province, on dit que les préfets, les chefs de services, que sont les commissaires,
00:43:20 discutent en permanence avec ces organisations.
00:43:22 Mais c'est important. Quand on veut qu'une manifestation se passe bien,
00:43:24 il faut qu'on ait des interlocuteurs sérieux, intelligents, qui représentent les gens,
00:43:28 puisque Monsieur en face est élu par ses pairs salariés et les personnes qu'il représente.
00:43:32 Et dans notre démocratie, les corps intermédiaires sont indispensables si on ne veut pas que ça déborde.
00:43:35 - Retour sur le terrain avec nos équipes.
00:43:37 Que se passe-t-il en ce moment entre policiers et les éléments les plus radicaux
00:43:43 qui ont décidé de rester, de jouer les prolongations ?
00:43:46 - Oui, exactement Nelly.
00:43:49 Ce sont les gendarmes qui font face aux manifestants.
00:43:53 Les gendarmes font face à énormément de monde, énormément de jeunes,
00:43:58 qui provoquent les gendarmes.
00:44:02 Énormément de jets, de bouteilles, de pavés, également jetés à l'encontre de la gendarmerie.
00:44:08 Pour le moment, ils n'ont pas encore fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule.
00:44:13 Car il faut dire qu'il y a quand même énormément de monde.
00:44:16 On a l'impression que des jeunes se sont agrégés aux manifestants.
00:44:21 On rejoint le cortège ici, place de la Nation.
00:44:25 On imagine évidemment que vous parlez de prolongation, que la soirée va se poursuivre,
00:44:30 que les tensions vont se poursuivre ici.
00:44:33 Alors que je pense que dans quelques minutes, les gendarmes vont tenter de disperser les personnes
00:44:40 qui se trouvent juste devant eux, qui tentent et qui les provoquent depuis quelques minutes maintenant.
00:44:47 Merci beaucoup. Et vous nous faites signe, bien sûr, si les choses venaient à évoluer dans les minutes qui viennent.
00:44:53 Comme vous le dites, Patrick Privas, secrétaire confédérale FOE, est avec nous.
00:44:56 J'aimerais qu'on revienne à l'idée de la médiation qui a été soulevée ce matin par Laurent Aubergé.
00:45:02 On en parlait juste avant votre arrivée sur cette antenne.
00:45:06 C'est vrai qu'il avait fait un pas en avant en proposant, alors non plus le retrait,
00:45:10 pur et simple de la réforme, mais la mise sur pose de ce fameux article 7 qui pose problème,
00:45:15 c'est-à-dire qui porte sur le passage à 64 ans pour un taux plein de départ à la retraite.
00:45:23 Et il avait suggéré une médiation qui pourrait s'écouler pendant un mois, un mois et demi.
00:45:27 Est-ce que vous faites partie de ceux qui étaient plutôt optimistes, qui étaient d'ailleurs plutôt favorables à cette idée ?
00:45:34 Est-ce que vous y croyez vraiment ?
00:45:37 D'abord c'est Laurent Aubergé qui a sollicité...
00:45:40 L'intersyndical est intact, donc vous êtes en souci.
00:45:42 Qui a sollicité, qui a eu cette idée.
00:45:44 Et dans l'intersyndical, il y a un partage d'idées, un partage de positions pour avoir un positionnement plus clair.
00:45:51 On le verra ce soir, parce qu'il y aura une nouvelle déclaration probablement ce soir de l'intersyndical.
00:45:56 Pour ce qui me concerne directement, moi la médiation, je vois mal comment on peut faire une médiation avec le président de la République.
00:46:03 Je dis des choses quand même.
00:46:05 Ça me semble relativement compliqué.
00:46:07 Autant je peux faire une médiation lorsqu'il y a un conflit dans une entreprise.
00:46:10 Ce qui se passe, hein.
00:46:12 Où on saisit la directe, où on saisit les autorités, le préfet du département,
00:46:17 lorsqu'il y a un conflit dans une entreprise qui est bloquée ou autre.
00:46:20 Ça oui, ça s'entend.
00:46:22 Là, la médiation sur un texte de loi, ça me semble très compliqué.
00:46:25 Surtout avec le président de la République, sinon je ne sais pas comment on peut faire.
00:46:28 Je dis clairement...
00:46:30 - Je vais vous dire, M. Privacy, je comprends rien.
00:46:33 - Je dis simplement que nous sommes...
00:46:35 - Il dit qu'il ne croit pas.
00:46:37 - Et nous l'avons toujours dit, il faut.
00:46:39 Nous sommes sur la demande de retrait de ce texte.
00:46:41 C'est clair ? Il n'y a pas 50 débats.
00:46:43 - Oui, donc vous vous dissociez de l'initiative Berger.
00:46:46 - Le retrait peut être géré à l'issue d'une médiation, si on est utopique.
00:46:51 - Oui, ça peut être aussi...
00:46:53 - La médiation est un moyen. La finalité que vous demandez, c'est le retrait.
00:46:56 C'est deux choses différentes.
00:46:57 - Le propre syndicalisme, c'est d'avoir les pieds sur terre.
00:46:59 - Et moi, j'ai des pieds sur terre.
00:47:01 Je ne conçois pas une médiation avec le président de la République.
00:47:04 Je conçois des discussions avec le gouvernement.
00:47:06 - Je pense que vous êtes assez réaliste là-dessus.
00:47:08 - Je conçois des discussions avec le gouvernement,
00:47:10 pas forcément des négociations avec le gouvernement.
00:47:13 Je négocie avec les autres interlocuteurs patronaux.
00:47:17 - Non mais là, il n'était pas question d'une médiation avec le président.
00:47:20 - Personne ne l'a dit, on va faire une médiation avec le président.
00:47:24 - Non mais ce n'était pas l'idée initiale de Laurent Berger non plus.
00:47:27 - C'est l'exécutif qui est à la manœuvre officiellement.
00:47:31 - Il lance une idée, il dit "est-ce qu'on ne pourrait pas se remettre autour d'une table ?"
00:47:34 Oui, il faut qu'on se remette autour d'une table, rapidement.
00:47:37 Mais je rappelle que si vous reprenez tous les communiqués de l'intersyndical,
00:47:41 c'était le retrait de ce texte.
00:47:44 Ça, ça n'a pas changé et ça ne changera pas ce soir.
00:47:48 - Philippe Guibert...
00:47:49 - Nous réunissons pour ce qui nous concerne, nous, nos instances, cette semaine, dès demain.
00:47:53 Je peux vous dire que la déclaration de notre comité confédéral national qui intervient dans le jeu de l'histoire,
00:47:58 elle sera aussi très claire sur ce texte.
00:48:00 - Pardonnez-moi monsieur Privat, mais j'ai bien compris cette fois.
00:48:02 - Il y a une rupture.
00:48:03 - C'est-à-dire que ce que dit la CFDT, ce que vous dites n'est pas...
00:48:05 Non mais je n'essaye pas d'enfoncer un coin.
00:48:08 - N'essayez pas de mettre un coin, il n'y en a pas.
00:48:10 - J'essaie de comprendre.
00:48:11 - J'essaie de vous dire que ça ne peut pas se faire comme ça.
00:48:14 - J'essaie de vous dire que Berger dit une médiation en appuyant sur le bouton pause,
00:48:18 et vous vous dites "la médiation, j'y crois pas", au nom de FO.
00:48:22 - C'est tout ce que je voulais que je vous précise.
00:48:24 - On va voir ce que va dire l'intersyndicale après sa réunion ce soir.
00:48:26 - Je vous dis ce que Fils ne nous représente pas...
00:48:28 - Philippe Guibert, enseignant consultant, c'est Olivier Véran qui a dit ce matin
00:48:33 "au fond, on n'a pas besoin d'intermédiaires, sous-entendu pas de médiateurs,
00:48:37 on peut mener ces négociations de concert ou directement avec les syndicats,
00:48:43 mais pas sur le texte des retraites, en marge sur les autres aspects liés au travail".
00:48:48 C'est une manière assez habile d'essayer de se sortir de ce plaisir.
00:48:51 - C'est un enfantillage. On n'imagine pas une seconde que les syndicats puissent venir voir l'exécutif,
00:48:57 que ce soit le président de la République, le Premier ministre, le ministre du Travail
00:49:01 ou quiconque concernant le gouvernement, pour ne pas parler de retraite à peine trois mois de conflit.
00:49:05 Là, on est dans l'ordre de l'enfantillage et du caprice de chefs qui ne veulent absolument pas reconnaître
00:49:10 que les choses ne se sont pas exactement passées comme ils le pensaient et comme ils le souhaitaient.
00:49:15 Mais à un moment donné, il y a un principe de réalité.
00:49:17 Si cet exécutif veut renouer sous une forme ou sous une autre un dialogue avec vous, syndicats,
00:49:24 il faudra bien reparler des retraites.
00:49:26 Si l'exécutif avait un peu de sagesse et une volonté d'impaisement, il ouvrirait la discussion.
00:49:31 Parce que quand on parle des fins de carrière, c'est ce qu'a proposé le président de la République.
00:49:34 Quand on parle salaire, quand on parle fin de carrière, quand on parle pénébilité,
00:49:39 on va forcément parler des retraites. C'est un impact immédiat.
00:49:43 Autant acter, autant qu'émaner.
00:49:45 - Vous pouvez trouver que c'est un enfantillage.
00:49:47 - Moi, je dis que la conclusion et le résumé qui va nous être fait tout à l'heure
00:49:52 de cet inter-syndical va être très important. Pourquoi ?
00:49:55 Mais attendez, il n'y a plus d'un titre.
00:49:57 Parce qu'il y a une baisse de mobilisation, parce que visiblement,
00:50:00 tous les syndicats ne parlent plus exactement de la même chose.
00:50:03 Et j'ajoute un point, c'est que ce week-end, la CGT va avoir une nouvelle patronne ou un nouveau patron.
00:50:10 Et ça, c'est un sujet intéressant aussi.
00:50:14 - C'est un peu un inter-syndical ?
00:50:16 - Eh bien oui, possiblement.
00:50:18 Mais oui, si vous avez quelqu'un plutôt de dur qui l'emporte,
00:50:22 qui succède à Philippe Martinez, plutôt que Madame Buisson,
00:50:25 qui paraît plus conciliante et plus sur la ligne de M. Martinez,
00:50:28 pardonnez-moi, si l'inter-syndical de ce soir est un peu fragilisé,
00:50:31 avec une mobilisation en baisse et quelques dissensions sémantiques
00:50:35 de l'ordre de l'enfantillage, alors la succession de M. Martinez
00:50:39 peut valoir son pesant d'or dans la suite du conflit.
00:50:42 - Je veux reprendre le débat sur le fond de la négociation.
00:50:45 Enfin, si tant est qu'il y ait négociation, pour l'instant, on a bien compris que c'était au point mort.
00:50:48 J'aimerais qu'on revienne boulevard Voltaire, avec nos équipes,
00:50:51 où, semble-t-il, il y a quelques instants, l'ordre de dispersion a été donné par les forces de l'ordre.
00:50:57 - Oui, appel qui a été lancé il y a quelques minutes à peine par les forces de l'ordre.
00:51:04 C'est un appel répété, appel auquel ont répandu les manifestants avec des sifflets,
00:51:08 preuve, visiblement, qu'ils ne sont pas déterminés à quitter cette place de la nation.
00:51:13 On est véritablement dans une phase complètement différente par rapport au début de l'après-midi.
00:51:17 Depuis 16h30, 17h, il y a des points de tension ici, place de la nation,
00:51:21 même si, au moment où je vous parle, on est plutôt dans une situation de statu quo,
00:51:25 avec encore de nombreuses personnes qui sont présentes sur cette place de la nation,
00:51:29 des poubelles qui sont incendiées ici ou là,
00:51:31 mais pas véritablement de points de tension entre les manifestants et les forces de l'ordre.
00:51:35 Il faut dire qu'on a assisté tout à l'heure à de nombreuses charges de la part des gendarmes mobiles
00:51:39 ou encore des CRS, notamment sur le boulevard Voltaire,
00:51:42 où des incendies avaient été allumés par des manifestants.
00:51:45 Un boulevard qui a été ensuite dégagé par les forces de l'ordre,
00:51:48 qui se sont ensuite repositionnés dans les rues adjacentes de cette place de la nation,
00:51:52 à proximité de l'endroit où nous nous trouvons.
00:51:54 Il y a même un camion canon à eau qui est disposé
00:51:57 et qui pourrait rentrer en action si jamais les manifestants ne quittaient pas la place,
00:52:01 puisque je vous le rappelle donc, c'est l'information,
00:52:03 c'est que l'appel à la dispersion a été lancé il y a quelques minutes maintenant.
00:52:06 – Merci beaucoup, j'aimerais qu'on parle,
00:52:08 puisque ça y est, ils sont tombés des chiffres de la mobilisation aujourd'hui.
00:52:13 Louis Dragnel, on a déjà une idée du nombre de personnes qui se sont déplacées.
00:52:18 – Oui, en tout cas pour Paris, le chiffre vient d'être publié
00:52:22 et transmis par les services de la préfecture de police de Paris,
00:52:25 donc 93 000 personnes qui ont manifesté dans les rues de Paris,
00:52:28 c'est beaucoup, donc ce n'est pas du tout un chiffre à minimiser.
00:52:32 – On parlait de 70 000 au début de la journée, tout en ce moment.
00:52:35 – C'est la deuxième meilleure manifestation ex-aequo avec celle du 11 février,
00:52:38 c'est une baisse par rapport à celle de la semaine dernière où il y avait 119 000 personnes,
00:52:43 mais en tout cas pour Paris, c'est un très bon score,
00:52:47 en tout cas pour les organisations syndicales,
00:52:49 en tout cas ce sont les chiffres du ministère de l'Intérieur.
00:52:53 Ensuite ces chiffres-là, il va falloir les intégrer dans un chiffre plus global
00:52:57 qui intègre toute la mobilisation au niveau national,
00:53:00 mais il est quand même assez vraisemblable que ce chiffre
00:53:03 ne dépasse pas les 700, 750 000 manifestants en France.
00:53:07 – Mais bon, on est allé un peu vite en besogne en disant qu'il y avait un net repli
00:53:09 dans le cortège parisien, Philippe Libert, on l'avait vu.
00:53:11 – Non, je pense qu'il y a un repli qui est peut-être moins sensible à Paris,
00:53:15 parce que l'écart est moins sensible à Paris,
00:53:17 mais il y a un repli sur ce qu'on a semblé avoir vu en province.
00:53:22 Ça ne change pas le fait qu'il y a, dans l'opinion publique et chez les salariés,
00:53:28 toujours une très vive opposition à cette réforme des retraites.
00:53:31 Ça serait une grosse erreur de comprendre,
00:53:33 à partir de cette mobilisation un peu en baisse,
00:53:36 que tout d'un coup l'opposition à la réforme des retraites est moindre.
00:53:40 Je pense que l'exécutif aurait un grand tort d'en tirer cette conclusion-là.
00:53:45 – J'ajoute un point, mais c'est une question peut-être pour Mathieu Vallée.
00:53:48 Est-ce que, dans le fait que pour l'instant,
00:53:51 on a des situations qui sont plus calmes que la semaine dernière,
00:53:55 est-ce que le fait que beaucoup de poubelles aient été ramassées depuis,
00:54:00 est-ce que ça ne permet pas aussi de limiter les feux de poubelle,
00:54:04 de limiter l'embrasement dans tous les sens du mot ?
00:54:07 – Oui, c'est une excellente question, merci Philippe de me la poser.
00:54:11 – Je t'en prie.
00:54:12 – On avait réclamé à Corrèze…
00:54:15 – C'est suffisamment rare pour être souligné, donc c'est tout plaisir.
00:54:18 – Non, pas du tout.
00:54:19 – C'est bon, c'est excellent.
00:54:21 – C'est des questions plutôt idiotes.
00:54:23 – Non, pas du tout.
00:54:24 – Allez-y, allez-y.
00:54:25 Mathieu Vallée, je rappelle, vous êtes commissaire de police.
00:54:27 – Je respecte forcément Philippe Guilbert, mais pas du tout.
00:54:29 Non, non, plus sérieusement, c'est le préfet de police et la préfecture
00:54:32 qui avaient demandé, par les retours d'expérience de terrain,
00:54:34 qu'on puisse enlever ces poubelles malgré la grève qu'on connaît dans la capitale,
00:54:37 parce qu'évidemment, elles servent de point de fixation,
00:54:39 elles servent aussi d'embrasement lorsqu'on a eu sur les parcours
00:54:42 des poubelles incendiées qui pouvaient se propager parfois à des habitations.
00:54:44 On a eu des policiers qui ont sauvé, et pas plus tard que jeudi dernier,
00:54:47 vous aviez les images en direct de policiers hors service qui ont évacué un immeuble.
00:54:50 Donc enlever tout ce qui est mobilier urbain détachable
00:54:53 et tout ce qui est poubelle qui peut servir d'élément inflammable, si j'ose dire,
00:54:56 ça facilite effectivement le travail des forces sur le terrain.
00:54:58 Et là, vous parlez de la dispersion, c'est que l'autorité, par les caméras,
00:55:01 par le retour des commissaires de terrain et les effectifs,
00:55:04 estiment que les personnes qui sont maintenant rassemblées à Nation
00:55:07 doivent désormais partir, et normalement, c'est fait en lien avec l'organisateur.
00:55:10 Et souvent, malheureusement, et c'est ce que disait tout à l'heure Louis Dranel,
00:55:13 c'est qu'on a des personnes qui sont tentées de se maintenir sur place
00:55:16 pour commettre des dégradations, mais qui n'ont rien à voir avec les manifestations pacifiques
00:55:19 ou les organisations syndicales.
00:55:21 Éric Revelle, l'usure, le pourrissement, est-ce qu'on le tait par Emmanuel Macron ?
00:55:24 En tout cas, ce n'est pas pour tout de suite. Il y a une petite baisse,
00:55:27 mais à Paris, ce n'est pas si significatif.
00:55:29 Oui, mais c'est vous-même qui jouez cette carte présidentielle.
00:55:33 C'est-à-dire que je pense qu'effectivement, d'une certaine manière,
00:55:36 moi c'est toujours la question que je pose aux spécialistes du maintien de l'ordre,
00:55:39 c'est que je suis toujours effaré, si vous voulez, de voir des gens
00:55:42 dont on sait que c'est des fichiers S, dont on sait que c'est des casseurs,
00:55:46 qu'on a identifiés et qui ne sont pas arrêtés ou qui ne sont pas interpellés,
00:55:50 voire même de manière...
00:55:51 Alors je sais que c'est impossible dans le droit français
00:55:53 d'interpeller les gens de manière préventive,
00:55:54 mais c'est toujours une question qu'on se pose.
00:55:56 Donc, évidemment, le président de la République,
00:55:58 si vous êtes plutôt optimiste et mesuré, vous dites "il joue le pourrissement",
00:56:03 d'autres qui le sont un peu moins disent "il joue le chaos", en fait.
00:56:06 Il joue le chaos, c'est-à-dire qu'il joue l'ordre que réclament
00:56:10 tout un chacun des Françaises et des Français, à part une petite minorité,
00:56:13 face à ce que cette majorité estime être du désordre, de la pagaille,
00:56:18 des actes ultra-violents.
00:56:20 Et peut-être, oui, peut-être que cette mobilisation est en face d'un système
00:56:27 de réflexion des Français qui est en train de s'enclencher en direction...
00:56:31 On le verra encore, parce que, comme le disait Louis, il faut être prudent,
00:56:34 on verra ce qui se passe demain ou après-demain,
00:56:36 mais comme si, en fait, l'opinion publique se disait "on n'en peut plus de cette violence",
00:56:40 d'ailleurs on ne vient pas manifester, "on n'en peut plus de cette violence
00:56:43 de voir ce pays, dans cet état-là, livré à des casseurs, à des voyous".
00:56:47 Voilà, donc, il y a un espèce de... alors peut-être de moments un peu d'attente aussi,
00:56:52 il faut voir, parce que Emmanuel Macron est souvent le premier
00:56:55 à remettre une pièce dans la machine, quand même, ça il n'hésite jamais.
00:56:58 Donc là, on est plutôt dans l'attente, on est plutôt dans un faux-plat,
00:57:02 puisque on filait la métaphore sportive tout à l'heure, voyez,
00:57:05 on est dans un faux-plat, mais ça ne veut pas dire que pour l'exécutif,
00:57:08 le col suivant ne va pas être infranchissable.
00:57:11 – Vous êtes bien sur CNews et Europe 1, c'est la suite de Punchline,
00:57:15 en direct, avec ce chiffre qu'on peut désormais vous communiquer,
00:57:18 puisqu'il a été transmis par la préfecture de police il y a quelques minutes,
00:57:21 sur la participation à Paris, avec 93 000 manifestants
00:57:25 qui ont été comptabilisés, pour vous donner un ordre d'idée,
00:57:28 pas plus tard que jeudi dernier, ils étaient 119 000 dans le cortège parisien,
00:57:33 donc il y a certes une petite déperdition,
00:57:35 mais ce n'est pas non plus si significatif que cela.
00:57:39 J'aimerais qu'on retrouve Yoann Nuzay,
00:57:41 parce que c'est un aspect que nous avons évoqué tout à l'heure,
00:57:43 Yoann, bonjour, vous êtes à la rédaction CNews, il se murmure,
00:57:47 si on veut avancer un petit peu sur ce dossier réforme des retraites,
00:57:51 que le Conseil constitutionnel pourrait accélérer l'examen du texte
00:57:55 et donc rendre une décision plutôt que prévue ?
00:57:59 Alors effectivement Nelly, le Conseil constitutionnel,
00:58:01 qui a jusqu'au 21 avril, normalement, pour rendre une décision,
00:58:05 mais le plus probable, c'est qu'il la rende effectivement avant.
00:58:09 Ce qui se dit, c'est qu'il pourrait rendre sa décision d'ici une semaine à dix jours,
00:58:14 il faut lui laisser un peu de temps quand même pour examiner,
00:58:17 le Conseil constitutionnel a besoin de temps pour délibérer,
00:58:20 et de sérénité, un minimum de sérénité en tout cas,
00:58:24 donc d'ici une semaine à dix jours, il pourrait effectivement rendre cette décision
00:58:28 qui est attendue par tout le monde, disons-le, aussi bien par les Français,
00:58:31 par les manifestants, que par le gouvernement.
00:58:34 Alors quand cette décision sera rendue, il y a là plusieurs hypothèses,
00:58:37 soit le Conseil constitutionnel ne censure rien,
00:58:41 à ce moment-là, on n'est pas plus avancé,
00:58:43 soit il censure une partie du texte,
00:58:45 et à ce moment-là, le gouvernement pourrait trouver une porte de sortie
00:58:49 et dire, puisqu'une partie du texte a été censurée,
00:58:52 désormais le texte est déséquilibré,
00:58:55 donc on le retire pour éventuellement le retravailler.
00:58:58 Autre hypothèse, l'ensemble du texte est censuré,
00:59:01 et à ce moment-là, le problème est également réglé.
00:59:04 Mais c'est vrai qu'une censure partielle du texte,
00:59:06 c'est ce à quoi s'attend le gouvernement,
00:59:09 c'est ce qui se dit dans les couloirs des ministères,
00:59:12 le gouvernement s'attend plutôt à cette hypothèse,
00:59:15 qui sera donc vraisemblablement révélée d'ici une dizaine de jours.
00:59:20 Merci beaucoup, Johan, pour ces premières précisions.
00:59:23 Philippe Guibert, on disait sur cette même antenne hier,
00:59:27 finalement les sages seront peut-être les juges de paix dans cette affaire,
00:59:32 on ne croyait pas si bien dire.
00:59:34 Oui, les juges de paix, mais là, vu le contexte social explosif,
00:59:37 ça prend encore plus de sens, le fait qu'on puisse rendre éventuellement
00:59:40 une décision plutôt que prévue.
00:59:42 C'est-à-dire que le gouvernement, ou l'exécutif et le président,
00:59:45 plutôt que de prendre une initiative par eux-mêmes d'ouverture,
00:59:49 soit parlementaire, soit sociale avec les syndicats,
00:59:52 préfère s'en remettre au Conseil constitutionnel,
00:59:55 avec tous les risques qui peuvent être afférents.
00:59:58 Johan Usai évoque l'hypothèse qui, effectivement,
01:00:02 est partagée par pas mal de gens, de se dire,
01:00:04 ils ne vont pas oser, le Conseil constitutionnel,
01:00:06 censurer l'intégralité de la loi, mais ils vont censurer une partie,
01:00:11 ce qui paraît assez probable.
01:00:14 Après, il y a des constitutionnalistes qui disent
01:00:16 qu'il y a matière, notamment avec l'article 47 à l'Iné 1
01:00:19 et son usage abusif, à censurer l'intégralité du texte.
01:00:23 On verra bien. Mais le gouvernement attend finalement
01:00:26 que des juristes très politiques au Conseil constitutionnel,
01:00:30 ce sont des anciens premiers ministres, des anciens ministres,
01:00:33 finalement, servent de juges de paix.
01:00:35 Ils auraient pu, à l'exécutif, et particulièrement le président,
01:00:39 avoir une autre attitude qui consistait à dire,
01:00:42 dans l'attente du Conseil constitutionnel et de sa décision,
01:00:46 j'ouvre la possibilité d'avoir une nouvelle délibération sur la loi,
01:00:50 ce qui est permis par la constitution, article 10, alinéa 2,
01:00:54 ce qui permet d'aller à un vote qui n'a pas eu lieu,
01:00:57 pour faute de 49.3.
01:01:00 Et donc, ça aurait pu être une ouverture parlementaire.
01:01:03 - Vous y croyez réellement, à cette hypothèse ?
01:01:05 - Est-ce que c'est une voie vraiment à explorer ?
01:01:07 - Oui, dans un...
01:01:08 - Mais vous pensez qu'Emmanuel Macron, président de la République,
01:01:11 envisage cette option ?
01:01:12 - Je constate sincèrement qu'Emmanuel Macron
01:01:15 fait toutes les erreurs pour l'instant.
01:01:17 Donc, il peut en faire une de plus en ne se saisissant pas
01:01:20 des possibilités que bloque la constitution.
01:01:23 Voilà. Je suis sûr que vous êtes d'accord avec moi.
01:01:26 - Éric Montreval, en tout cas, c'est quand même une lourde responsabilité
01:01:29 qui pèse sur les épaules de ces sages.
01:01:31 Retoquer entièrement la loi, ça paraît probable, aujourd'hui ?
01:01:34 - Alors, les membres sont en partie nommés par le président de la République,
01:01:36 ce qui peut être un inconvénient et un avantage.
01:01:38 - Ils sont neufs, on le rappelle.
01:01:40 - Vous pouvez faire passer des messages,
01:01:43 lâcher les chevaux ou, au contraire, les retenir,
01:01:46 même si, évidemment, les sages sont indépendants,
01:01:48 comme tout le monde le sait.
01:01:50 Mais, en lisant...
01:01:52 - Ils sont nommés par qui, chers amis ?
01:01:54 - Je suis d'accord, mais officiellement...
01:01:56 - Il a précisé en préambule de son programme.
01:01:58 - D'habitude, vous goûtez mieux ma subtilité.
01:02:00 - Mais, pour finir, votre finesse, votre analyse.
01:02:03 - Mais, juste pour compléter l'exposé parfait de Philippe,
01:02:07 c'est que, moi, je lisais plus facilement
01:02:12 Dominique Rousseau, qui est un grand constitutionnaliste,
01:02:14 qui évoquait ces points,
01:02:16 et il y a deux sujets où, moi, j'ai été interpellé.
01:02:18 Il y a ce qu'on appelle les cavaliers législatifs,
01:02:21 par exemple l'index senior ou le CDI senior,
01:02:23 mais Dominique Rousseau, si je me souviens bien,
01:02:25 dans cet interview au Monde, disait,
01:02:27 sans doute que le plus périlleux,
01:02:29 c'est le véhicule législatif qui a été employé,
01:02:32 c'est-à-dire faire voter une loi sur les réformes
01:02:35 en utilisant une loi rectificative de la sécurité sociale.
01:02:39 Et pourquoi c'est important ?
01:02:41 Parce que trouver une porte de sortie,
01:02:44 c'est pas la prendre dans la figure,
01:02:46 faut faire attention.
01:02:47 C'est-à-dire, trouver une porte de sortie,
01:02:49 c'est trouver un moment où la loi va ne pas être constitutionnelle,
01:02:53 mais en essayant de ménager
01:02:55 ceux qui sont appelés à discuter ensemble.
01:02:58 Et si, évidemment, par exemple, le Conseil constitutionnel
01:03:01 retoquait la loi sur l'article 7 du passage de 62 à 64 ans,
01:03:07 là la porte de sortie pour le chef de l'État
01:03:09 se transformerait en porte dans la figure.
01:03:12 - Patente qui revient dans la figure.
01:03:13 - Patrick Privat, je rappelle que vous êtes le secrétaire confédéral de Force Ouvrière,
01:03:18 vous misez gros sur cette décision du Conseil constitutionnel,
01:03:22 vous vous dites peut-être qu'ils prendront la mesure
01:03:24 de ce qui est en train de se passer dans le pays
01:03:26 et qu'ils prendront, eux, leur responsabilité ?
01:03:29 - On les présente comme des sages, j'ose espérer,
01:03:31 qu'ils auront suffisamment de sagesse pour retoquer ce texte.
01:03:36 - Dans son entièreté ?
01:03:38 - Absolument.
01:03:39 Toutes les organisations syndicales, dont la nôtre,
01:03:41 parce que nous avons été à la manœuvre sur cette partie-là,
01:03:44 avons présenté des observations au Conseil constitutionnel.
01:03:47 Ce qu'on ne fait pas tout le temps sur des textes de loi.
01:03:50 Puisqu'on avait la possibilité de le faire,
01:03:52 toutes les organisations syndicales ont déposé des argumentaires sur ce texte.
01:03:58 Et on a travaillé, bien sûr, avec des professeurs de constitution.
01:04:03 - Vous avez parlé ce soir, je rappelle qu'il y a une réunion de l'intersyndicale,
01:04:05 à la fois pour la conduite à suivre, de la mobilisation,
01:04:09 mais également, peut-être, pour les différentes options
01:04:12 qui s'offrent à vous en cas d'avancement du calendrier.
01:04:16 - On verra sur l'avancement du calendrier.
01:04:18 - D'accord. Louis Dragnel, je rappelle que vous êtes le chef
01:04:21 du service politique d'Europe 1 pour nos auditeurs et nos téléspectateurs.
01:04:25 Vous avez d'autres chiffres globaux de la mobilisation du jour.
01:04:28 - On a les chiffres pour ce soir.
01:04:30 Selon le ministère de l'Intérieur, 740 000 manifestants ont défilé,
01:04:35 ont manifesté aujourd'hui en France, dont 93 000 à Paris,
01:04:39 comme on l'évoquait il y a quelques minutes.
01:04:41 On se situe à peu près autour, un peu plus,
01:04:44 au-dessus des 700 000 qu'on évoquait tout à l'heure.
01:04:48 Et si on veut comparer avec les précédentes manifestations,
01:04:52 globalement, c'est une baisse. On était à 1,89 million le 23 mars.
01:04:58 On était à 1,2 million le 7 mars.
01:05:01 Et donc, en fait, c'est un petit retour en arrière,
01:05:04 puisqu'on retrouve les chiffres autour du 7 février.
01:05:09 Donc, c'est clairement une légère baisse,
01:05:13 une légère inflexion des mobilisations.
01:05:16 - Alors, on va le commenter, évidemment, mais j'aimerais
01:05:18 qu'on retourne aussi du côté de la place de la Nation,
01:05:21 avec nos équipes, où il semble y avoir encore pas mal de monde,
01:05:26 mais une situation calme. Est-ce que c'est un calme précaire
01:05:30 qui règne ou est-ce qu'on peut dire que les choses
01:05:32 rentrent lentement dans l'ordre ?
01:05:34 - Écoutez, Nathalie, c'est un calme relatif.
01:05:40 On est vraiment sur cette place de la Nation,
01:05:42 alors que le cortège officiel, syndical, est arrivé
01:05:47 sous les houras de la foule. C'était le cortège Sudra
01:05:50 pour être tout à fait précis. Mais quand je vous disais
01:05:53 calme relatif, c'est parce qu'on connaît bien
01:05:56 ces fins de mobilisation place de la Nation,
01:05:58 ce qui sont souvent le fruit de vives tensions
01:06:01 entre les éléments radicaux et les forces de l'ordre.
01:06:04 Le dispositif de sécurité sur cette place,
01:06:06 il est très impressionnant. C'est-à-dire que pour chaque artère,
01:06:10 vous avez 2-3 lignes de policiers et de gendarmes
01:06:13 qui vont filtrer les départs des manifestants.
01:06:17 Et puis pour les auditeurs, imaginez faire un point
01:06:21 vraiment sur la place de la Nation, au cœur de la place de la Nation.
01:06:24 Et puis ensuite, vous formez un périmètre de 500-600 m.
01:06:28 Et bien toutes les artères sont bloquées avec une sorte
01:06:31 de no-go-zone. La circulation a bien évidemment été coupée.
01:06:35 Et vous avez 2-3 barrages de forces de l'ordre.
01:06:39 Lorsque nous sommes arrivés place de la Nation,
01:06:41 on a pu être interpellés par des forces de l'ordre.
01:06:45 Pour montrer pas de blanche et puis pour avancer.
01:06:48 Pour l'instant, je le répète Nelly, le calme est apparent.
01:06:51 On a assisté un peu plus tôt dans l'après-midi à des moments
01:06:55 de tension avec des éléments radicaux.
01:06:58 Mais vous savez que là, à l'heure où je vous parle,
01:07:01 il fait encore jour à Paris. Et lorsque il y a les plus grands
01:07:06 moments de tension sur cette même place, parce que ce n'est pas
01:07:08 la première fois qu'une manifestation vient trouver
01:07:12 sa fin place de la Nation, dès lors qu'il commence à faire nuit,
01:07:16 vous avez les éléments les plus radicaux qui se forment
01:07:19 et qui recommencent ces moments d'affrontement
01:07:22 avec les forces de l'ordre.
01:07:25 Énormément de monde sur cette place, avec autour de moi
01:07:28 beaucoup de jeunes, énormément de jeunes, avec un cortège syndical
01:07:32 qui arrive peu à peu. Et puis peut-être vraiment un peu plus
01:07:36 au cœur de la place, ces éléments qui sont en train
01:07:39 de se reformer. On a entendu quelques pétards,
01:07:42 mais pour l'instant, c'est plutôt calme.
01:07:46 On a bien compris que leur était à la vigilance.
01:07:49 Merci beaucoup pour ces précisions. On vous retrouvera
01:07:51 un petit peu plus tard, toujours au cœur de cette place
01:07:53 de la Nation, dont on aperçoit ici qu'elle est encore
01:07:56 très fournie. Et comme nous le disait notre reporter
01:08:00 Mathieu Vallée, quand on dit place de la Nation,
01:08:02 et qu'on est un Parisien et qu'on a un petit peu
01:08:04 l'expérience des manifestations passées, on se dit danger.
01:08:07 C'est toujours un point de crispation, de tension
01:08:10 bien connu quand même des forces de l'ordre.
01:08:13 C'est un espace qui est très vaste pour ceux qui ne sont pas
01:08:15 de Paris et pour ceux qui connaissent Paris, comme vous le dites,
01:08:17 et qui ont la chance de venir pas seulement pour la manifestation,
01:08:19 parce que le cœur de la place est aménagé aux piétons.
01:08:21 On a beaucoup de terre à tenir. D'abord, il faut tenir
01:08:23 toutes les rues perpendiculaires adjacentes à cette place
01:08:25 qui débouche à la Porte de Vincennes, sur le boulevard Voltaire
01:08:28 où était le cortège. Donc il faut tenir tous ces éléments.
01:08:31 Et regardez cette image aussi. Je ne sais pas si un de nos
01:08:33 reporters peut nous la commenter. Il y a des personnes
01:08:35 qui sont en train d'observer sur les toits ce qui se passe
01:08:39 directement au-dessus de la Place de la Nation,
01:08:42 peut-être à des fins de stratégie pour peut-être organiser
01:08:48 une sorte de mouvement un petit peu plus tard.
01:08:50 Est-ce que nos reporters peuvent nous le confirmer ?
01:08:52 Ah, ils font des photos.
01:08:55 Oui, les manifestants sont arrivés sur le toit il y a quelques instants,
01:08:59 ce qui a redonné de l'activité, si vous voulez, au cortège.
01:09:02 Sous les applaudissements de nombreux manifestants.
01:09:05 Il semble-t-il que ce sont donc des manifestants qui sont perchés
01:09:08 sur les toits de Paris. On imagine que c'est évidemment très dangereux
01:09:11 parce qu'ils sont à une hauteur assez importante au-dessus de cette
01:09:14 Place de la Nation. Toujours situation de statu quo pour ce qui
01:09:18 concerne le sol ici sur la Place de la Nation avec toutefois un regain
01:09:22 d'activité depuis maintenant quelques minutes et des champs
01:09:24 qui reprennent de plus belle. Pas forcément de tension à l'endroit
01:09:27 précis où nous nous trouvons mais évidemment une atmosphère
01:09:30 qui reste électrique.
01:09:31 Mathieu Vallée, qu'est-ce qui se passe quand des individus vont sur un toit,
01:09:35 prennent des vidéos, observent les alentours, peut-être sortent des jumelles
01:09:40 pour certains d'entre eux. C'est quoi la stratégie, l'intention derrière ?
01:09:44 D'abord je pense que c'est la bêtise, après c'est peut-être faire des photos
01:09:47 et des belles images ou des vidéos sur moins de la place.
01:09:49 D'abord c'est très rare qu'on ait des personnes qui prennent ce qu'on
01:09:51 appelle des points hauts, là parce qu'ils sont en hauteur.
01:09:53 C'est pas la première fois qu'on avait vu sur les réseaux sociaux
01:09:55 un certain nombre d'images déjà créées ?
01:09:57 Sur des mains de chargeurs j'en ai fait pas mal, à part des black blocs
01:10:01 ou des personnes mal intentionnées qui montent sur des échafaudages
01:10:03 ou des points hauts pour canarder les effectifs.
01:10:05 Là je vois qu'ils ont des téléphones portables et des outils pour capter
01:10:08 le son et l'image, donc je pense que c'est surtout pour ça.
01:10:11 Ensuite on a normalement effectivement des unités qui permettent de monter
01:10:16 dans ce type d'habitation pour aller sur les toits.
01:10:18 Là le plus grand danger c'est qu'ils tombent des toits ou qu'il y ait
01:10:20 des mouvements qui entraînent une chute pour les personnes qui sont montées.
01:10:22 Ça c'est le plus grand danger, on voit bien que c'est assez précaire,
01:10:25 c'est assez plein, mais il suffit d'une mauvaise manœuvre ou d'un mauvais mouvement
01:10:27 pour que la personne tombe et que ça soit fatal.
01:10:29 Ensuite j'en profite, vous me faites une belle transition,
01:10:31 puisque d'ailleurs ça a été l'objet d'un échange dans l'Assemblée nationale aujourd'hui.
01:10:35 Vous savez qu'aujourd'hui on est le 28 mars 2023
01:10:38 et les policiers et les gendarmes n'utilisent toujours pas des drones,
01:10:41 que ça soit à Saint-Sauline, que ça soit dans les manifestations,
01:10:44 que ça soit jeudi dernier lorsqu'il y a eu des exactions très violentes commises
01:10:47 dès la place de la République jusqu'à la place de l'Opéra.
01:10:49 Et pourtant ça permettra aussi, au-delà de voir les images des street reporters
01:10:52 ou les images des personnes qui nous détestent, de montrer les images de la police et de la gendarmerie
01:10:56 comme ils ont pu, au sol, capter, comme vous avez pu les diffuser,
01:10:59 ce que j'ai vu samedi, lors des exactions et des violences commises
01:11:02 par les personnes radicalisées sur les effets.
01:11:04 - Il y a un responsable, c'est la CNIL. - Le Conseil d'État.
01:11:06 - Le Conseil d'État ? - Oui. Parce qu'ils s'endorment.
01:11:09 - Et absolument. - Ils se réveillent.
01:11:11 - C'est un vrai sujet ce que vous pointez du doigt, avec un paradoxe immense,
01:11:14 c'est qu'aujourd'hui, les policiers, notamment les gendarmes,
01:11:17 peuvent utiliser notamment des hélicoptères avec des pods
01:11:20 qui sont situés sous l'hélicoptère pour capter des images,
01:11:23 mais interdiction d'utiliser des drones.
01:11:25 Alors ça, c'est bienvenu en France, c'est complètement absurde.
01:11:28 Vous n'avez même pas le droit d'utiliser des drones pour faire de la manœuvre opérationnelle,
01:11:31 juste pour voir ce qui se passe devant vous.
01:11:33 Enfin, c'est quand même absurde.
01:11:35 Et vous n'avez pas le droit d'utiliser des drones non plus pour capter effectivement des images.
01:11:38 - Mais ça pourrait évoluer. - Oui, ça peut évoluer.
01:11:40 - La législation pourrait évoluer. - Gérald Darmanin l'a demandé,
01:11:42 et il s'est pris, et ça a été retoqué.
01:11:44 - Surtout que nous, on n'attend pas que le Conseil d'État et que la CNIL
01:11:47 se réveillent enfin d'un long sommeil sur ces décisions qu'on attend.
01:11:50 On forme déjà des policiers et des gendarmes à l'utilisation des drones.
01:11:53 On a acheté des équipements de dernière génération pour pouvoir utiliser ces drones.
01:11:57 Donc dès qu'on a le feu vert, on ne sera pas attentiste,
01:11:59 on sera tout de suite en action puisqu'on pourra les utiliser.
01:12:02 Et je vous donne aussi un exemple plus loin.
01:12:04 Au-delà de diffuser nos images sur les opérations de main-champ de l'ordre
01:12:07 ou de violences urbaines,
01:12:09 sur des physonomies où au lieu d'envoyer des effectifs humains au sol
01:12:12 qui peuvent être prêts à partir ou qui peuvent poser des difficultés dans une foule compacte,
01:12:15 on peut utiliser ces drones pour avoir une physonomie, un visuel
01:12:18 sur des points qu'on veut identifier. Enfin, c'est que du positif.
01:12:20 - Il y a aussi la liberté des individus et c'est ce qu'on a pu dire.
01:12:23 - Tout le monde se filme dans une manifestation,
01:12:25 mais la police n'a pas le droit d'utiliser les drones.
01:12:27 - Non mais, je trouve ça...
01:12:29 - On peut considérer qu'il y a un paradoxe en effet.
01:12:31 - C'est-à-dire que si vous avez des drones, quand vous aurez l'autorisation,
01:12:35 si vous avez des drones qui vont voler au-dessus des foules,
01:12:38 au-delà de la question de la liberté des images, très bien,
01:12:41 vous ne pouvez pas exclure que ces gens violents s'amusent par exemple
01:12:44 à tirer et viennent avec des armes pour dégommer les drones.
01:12:47 - Les hélicoptères, c'est pareil.
01:12:49 - Les hélicoptères, ça vole un peu.
01:12:50 - Un drone, ça peut voler très vite.
01:12:51 - Oui, mais quand même, il y a aussi ça, je pense, qui est un sujet.
01:12:55 - Alors, retour.
01:12:56 - C'est très utile pour les forces de l'ordre, mais qu'est-ce que ça entraîne ensuite ?
01:12:59 Je pense que vous vous posez toutes ces questions.
01:13:01 - Oui, tout à fait.
01:13:02 - Retour, si vous voulez bien.
01:13:03 - S'il y a un risque, de toute façon, on les retire.
01:13:05 - Place de la Nation, avec nos équipes, en l'occurrence,
01:13:08 Simon Bourtambour pour Europe 1.
01:13:10 Rebonsoir Simon.
01:13:12 On aperçoit encore, j'imagine, autour de vous, beaucoup de monde.
01:13:17 On a parlé d'une place de la Nation qui était encore noire de monde
01:13:21 et de ces avenues adjacentes qui étaient bloquées.
01:13:25 Donc, pour l'instant, la dispersion, semble-t-il, n'a pas commencé.
01:13:28 - Oui, tout à fait. On est à la fin de la mobilisation.
01:13:30 La fin de cortège arrive en ce moment.
01:13:32 Les ballons, floqués aux couleurs des syndicats, se dirigent vers moi.
01:13:36 L'ambiance est bonne enfant. La musique résonne.
01:13:38 On est bien loin des scènes d'extrême violence de jeudi dernier.
01:13:42 5500 policiers ont tout de même été mobilisés à Paris aujourd'hui.
01:13:46 Mais ils sont beaucoup plus discrets.
01:13:48 Ils quadrillent en ce moment même la place de la Nation.
01:13:51 Quelques affrontements entre forces de l'ordre et manifestants
01:13:54 ont tout de même émaillé la mobilisation.
01:13:56 La mairie de Paris avait fait collecter les déchets
01:13:58 sur le parcours de la manifestation.
01:14:00 Certains contestataires ont tout de même lancé plusieurs feux
01:14:03 qui ont été maîtrisés rapidement par les pompiers.
01:14:06 Ici, dans les rues parisiennes, le rassemblement est clairement
01:14:09 moins important que jeudi dernier.
01:14:11 La police annonce 93.000 manifestants à Paris.
01:14:14 Moins donc que lors de l'acte IX.
01:14:16 Les gens que j'ai pu interroger ne s'étonnent pas
01:14:18 de la plus faible mobilisation.
01:14:20 Nous sommes à la fin du mois.
01:14:22 Faire la grève, ça coûte cher, me confiait un conducteur de la RATP.
01:14:25 Les violences effraient aussi certains.
01:14:27 On assiste à une gilet jaunisation du mouvement.
01:14:29 Assure ici beaucoup de manifestants.
01:14:31 Moins de monde, donc, mais un discours de contestation plus général.
01:14:34 Il me disait être descendu dans la rue,
01:14:36 non pas pour lutter contre la réforme des retraites,
01:14:38 mais pour blâmer de manière générale la politique d'Emmanuel Macron.
01:14:41 Merci beaucoup, Simon Bourtembourg pour Europe 1.
01:14:44 En direct de la place de la Nation à Paris, Patrick Privat.
01:14:48 Je rappelle que vous êtes secrétaire confédérale FO.
01:14:51 Notre reporter nous disait à l'instant, ça coûte cher.
01:14:54 On est à la fin du mois.
01:14:56 C'est vrai qu'avec l'inflation en pente,
01:14:58 parfois le 15 du mois, on est déjà dans le rouge.
01:15:01 C'est d'autant plus difficile de faire grève dans ces conditions.
01:15:04 Mais ce qui veut dire qu'à la faveur du mois d'avril,
01:15:06 qui pointe son nez, ça pourrait repartir.
01:15:10 On pourrait aller puiser dans les basde-laine,
01:15:12 ou en tout cas taper dans la caisse pour tenter de remobiliser tout le monde.
01:15:17 Voir du côté de l'écureuil s'il y a quelques noisettes encore à manger.
01:15:21 Mais déjà la grève d'aujourd'hui, pour ceux qui sont en grève,
01:15:24 ne sera pas prélevée sur le mois de mars.
01:15:26 Première chose, toutes les payes sont faites.
01:15:28 La première des choses, les payes sont bloquées au 18, voire au 20 du mois.
01:15:33 Ça c'est aussi la vraie vie des choses, comment ça fonctionne.
01:15:37 Donc la grève d'aujourd'hui, elle sera prélevée éventuellement fin avril,
01:15:42 ou fin mai, suivant les discussions dans les entreprises ou autres.
01:15:46 Parce qu'il y a nettement des choses qui se passent.
01:15:49 C'est le cas un petit peu partout, dans toutes les entreprises,
01:15:52 que ça se réalise comme ça, y compris dans les administrations.
01:15:54 Parce que les choses se discutent.
01:15:56 - C'est peut-être pas un facteur. - C'est pas un facteur.
01:15:58 C'est que voilà, on était en grève, il y a manifestation le 23,
01:16:01 très fortement mobilisées, 5 jours après, des choses sont compliquées.
01:16:06 Alors les événements de ce week-end n'ont certainement pas contribué,
01:16:09 ont pu faire peur aux gens.
01:16:11 Les images en boucle de montrer ce qui passait, les scènes de guerre,
01:16:14 on peut dire ça quand même, ce qui s'est passé ce week-end dans les Deux-Sèvres,
01:16:17 peuvent faire peur à des personnes de venir dans des manifestations quand même.
01:16:21 C'est ça la réalité.
01:16:22 - Scène de guerre, vous vous dites scène de guerre.
01:16:24 Quand on dit scène de guerre, je comprends pas, mais c'est intéressant ce que vous dites.
01:16:26 - Quand on dit scène de guerre, ça veut dire qu'il y a deux camps qui s'affrontent.
01:16:30 Donc là, clairement, on avait deux camps qui s'affrontaient ?
01:16:33 - L'autre jour, samedi, oui, il m'en semblait quand même.
01:16:35 - Non mais ça veut dire ?
01:16:36 - J'ai mal regardé vos images, ou les images de vos confrères,
01:16:40 mais il me semblait bien qu'il y avait deux camps qui s'affrontaient.
01:16:42 - D'accord, mais il n'y avait pas un maintien de l'ordre par rapport à des agresseurs.
01:16:46 - Il y avait un maintien de l'ordre pour protéger des infrastructures
01:16:49 qui avaient été mises en place.
01:16:51 - Intéressant point de vue, c'est pas forcément ce qu'on entend toujours à gauche.
01:16:54 - C'est la réalité.
01:16:55 Les forces de l'ordre étaient là pour protéger des infrastructures qui avaient été construites.
01:16:58 Point.
01:16:59 Et d'autres ont contesté la construction de ces infrastructures.
01:17:02 Je vais pas au-delà, c'est pas notre débat aujourd'hui.
01:17:04 Même si le climat ou autre, on s'en préoccupe.
01:17:07 Moi, il y a simplement une chose, sur les chiffres.
01:17:10 Moi, j'ai un compteur particulier.
01:17:13 J'aime bien le sport, je vais souvent au Stade de France.
01:17:16 Le Stade de France, c'est 80 000 personnes.
01:17:19 80 000 personnes, et je parle sur le contrôle de personnes qui s'occupent de la sécurité.
01:17:24 Le Stade, il est vidé en un quart d'heure.
01:17:26 - Absolument.
01:17:27 - Donc, on arrête avec cette polémique sur les chiffres.
01:17:31 Parce que c'est pas en un quart d'heure que les 93 000 personnes sont passées à Paris.
01:17:36 Vous aviez deux cortèges aujourd'hui à Paris.
01:17:39 Arrêtons cette polémique stérile.
01:17:42 Autre exemple, je sais pas si le marathon de Paris aura lieu.
01:17:46 50 000 à 55 000 participants.
01:17:49 - C'est dimanche.
01:17:50 - S'il est maintenu.
01:17:52 De plus, ces participants paient.
01:17:55 Donc, on sait exactement le nombre qu'ils sont.
01:17:58 Et vous avez là des drones et autre chose, parce que c'était un événement sportif.
01:18:03 Et on voit la masse que ça représente, du marathon.
01:18:07 Vous regarderez la masse des cortèges.
01:18:10 Je dis bien, aujourd'hui, vous aviez deux cortèges.
01:18:14 Les camarades de Sud qui arrivaient juste à l'instant,
01:18:17 ils étaient dans le cortège principal.
01:18:20 Vous aviez le cortège de délestage qui va généralement beaucoup plus vite,
01:18:24 parce que les problèmes se passent devant le carré de tête principal, toujours.
01:18:28 Et ceux qui créent les incidents sont devant le carré de tête.
01:18:33 Et devant les forces de police.
01:18:35 Donc, il faut aussi parler de ça.
01:18:37 - Bien sûr.
01:18:38 - C'est ça, l'après-première.
01:18:40 - J'ai une question à vous poser.
01:18:43 La CGT a communiqué très tôt sur les chiffres de la mobilisation à Paris.
01:18:47 Alors, évidemment, ce n'est pas du tout dans la même proportion que les chiffres de la police.
01:18:51 Elle a communiqué sur un chiffre autour de 435, 450 000 participants.
01:18:56 Mais quand on compare avec la précédente manifestation,
01:18:59 la CGT avait dit 800 000 pour Paris.
01:19:01 Donc, ça veut dire qu'il y a une division par deux, quand même, de la manifestation.
01:19:05 Vous, vous voyez, vous constatez, vous reconnaissez
01:19:08 le fait qu'il y ait une baisse de la mobilisation à Paris ?
01:19:10 - Je ne dis pas qu'il y ait eu plus de mobilisation aujourd'hui.
01:19:12 Je n'ai jamais dit ça.
01:19:14 - Non, mais justement, c'est pour ça que je vous pose la question.
01:19:16 - Je n'ai jamais dit ça.
01:19:17 Ce n'est pas la première manifestation que j'organise.
01:19:19 Je sais regarder les cortèges.
01:19:21 Je sais y compris les traverser, c'est-à-dire les remonter complètement.
01:19:25 Et je sais voir à peu près le nombre de personnes qu'il y a.
01:19:27 Alors, je ne compte pas à un près, comme fait soit-disant la préfecture de police
01:19:31 ou d'autres organismes qui sont payés par l'État, d'ailleurs.
01:19:33 On sait pourquoi ils sont payés par l'État, pour donner des éléments chiffrés à la baisse.
01:19:37 Il ne faut quand même pas se tromper.
01:19:39 Moi, je ne me trompe pas.
01:19:41 Celui qui vous donne quelques statistiques sur les manifestations,
01:19:45 celui serait leur faire trop de publicité sur ces manifestations.
01:19:48 Voilà.
01:19:49 On sait quelles sont les consignes.
01:19:51 Les renseignements territoriaux nous disent qu'il y aura tant de manifestants
01:19:54 avant même que n'importe quelle manifestation ait débarqué.
01:19:57 - C'est un service d'anticipation.
01:19:59 - D'aide à la prise de décision pour les commissaires de police.
01:20:02 - Je vous assure.
01:20:03 - Ça se vérifie pas toujours.
01:20:05 - Mais c'est pas de la mi-remain, c'est pas de la mi-soleil.
01:20:07 - La preuve aujourd'hui, il y en a eu plus en réconcilié.
01:20:10 - Beaucoup avec eux, y compris sur tout le territoire, partout,
01:20:13 avec les préfets, avec les commissaires de police, y compris sur Paris.
01:20:16 Je peux vous dire qu'il y a multiples réunions pour que les choses se passent au mieux.
01:20:19 - Eric Revelle, il nous reste quelques minutes avant la fin de cette émission.
01:20:22 Si on se projette un petit peu, on a beaucoup parlé du Conseil constitutionnel,
01:20:25 pardon d'insister, mais il y a donc cette échéance qui pourrait intervenir
01:20:29 autour du 10, 12 avril, sans qu'on ait eu confirmation.
01:20:32 Enfin bon, si cela venait à arriver, le problème c'est qu'on parle du Conseil constitutionnel,
01:20:36 étape après étape, on se fixe une échéance et puis après on voit pas au-delà.
01:20:40 Mais si le Conseil ne retoque rien, après on entre dans l'inconnu, qu'est-ce qui se passe ?
01:20:44 Si le Conseil ferme la porte ?
01:20:45 - Bah ensuite, il y aura peut-être...
01:20:47 Alors si, c'est l'une des hypothèses, il retoque rien,
01:20:50 donc la loi est passée par 49.3, donc elle est promulguée,
01:20:53 alors il y a quand même le recours au référendum d'initiative partagée.
01:20:57 Bon, je rappelle que ce référendum, il doit représenter 10% du corps électoral,
01:21:02 c'est-à-dire presque 5 millions d'électeurs,
01:21:05 et que la loi fixe à 9 mois le délai pendant lequel
01:21:10 ces 5 millions de signatures doivent être collectées.
01:21:13 Bon, ensuite il y a d'autres étapes, donc c'est pas si simple que ça,
01:21:17 mais moi la question que je pose c'est,
01:21:20 si la loi est promulguée par le Président de la République
01:21:23 dans l'hypothèse où le Conseil constitutionnel la validerait entièrement,
01:21:26 et que tout se passerait suivant les voeux de l'exécutif,
01:21:30 attendre des semaines, voire quelques mois,
01:21:34 parce qu'il y aura au moins ce délai-là,
01:21:37 le résultat d'un référendum d'initiative partagée,
01:21:40 ça me semble... parce que, il y a aussi, pardonnez-moi,
01:21:43 je vais être un peu cynique, mais vous le savez,
01:21:45 vous organisez des manifestations et vous y participez,
01:21:48 mais là, il y a aussi un sujet, c'est l'arrivée des vacances de Pâques.
01:21:51 L'arrivée des vacances de Pâques avec les premières zones
01:21:54 qui vont peut-être partir la semaine prochaine,
01:21:56 si ma mémoire est bonne, Paris, le sud, c'est un peu plus tard,
01:22:00 par définition, quand vous avez des périodes de vacances,
01:22:02 et on l'a vu, puisque le conflit dure depuis deux mois,
01:22:05 on l'a vu, là aussi, c'est un sujet d'affaiblissement,
01:22:08 d'immobilisation, donc, en fait, je pense que le Président de la République
01:22:12 et l'exécutif ont tout ça en tête.
01:22:14 – Oui, c'est la stratégie du poublissement,
01:22:16 tout le développement, ça on le connaît,
01:22:18 on connaît les méthodes, c'est pas d'aujourd'hui.
01:22:21 – Et puis, rappelons quand même une chose, on en parlait tout à l'heure,
01:22:23 c'est que le Président de la République va donc être absent à plusieurs reprises,
01:22:27 si l'information s'avère juste, c'est-à-dire un Conseil constitutionnel
01:22:32 qui rend sa décision avant le 21 avril,
01:22:35 bon, je répète, le Président de la République est en Chine du 5 au 9,
01:22:39 et aux Pays-Bas, les 11 et 12 avril.
01:22:43 Alors, sauf à imaginer que le Conseil constitutionnel
01:22:46 rende son avis sans que le chef de l'État soit sur le sol français,
01:22:48 ce qui me semblerait périlleux…
01:22:52 – Ça laisse une fenêtre de tir relativement…
01:22:54 – Ça laisse du 9 avril au 11 avril, ça laisse deux jours.
01:23:01 – Louis Dragnel, petit commentaire sur cette anticipation éventuelle
01:23:05 du rendu de la décision du Conseil constitutionnel,
01:23:09 qui servirait à apaiser au fond le climat social,
01:23:12 sans qu'on sache sur quoi ça peut déboucher derrière,
01:23:14 parce qu'on se dit, on espère que c'est une échéance
01:23:17 pour mettre fin à la colère sourde,
01:23:20 mais après, il peut y avoir une autre colère encore
01:23:23 qui est provoquée par cette porte fermée.
01:23:25 – Bien sûr, alors, ce qu'il faut quand même bien avoir en tête,
01:23:27 c'est que le Conseil constitutionnel, ce ne sont pas des robots
01:23:29 ni des ordinateurs, c'est vraiment des êtres humains.
01:23:31 Et donc, il y a 9 membres…
01:23:36 – Ils sortent du pays aussi.
01:23:38 – Non mais ce sont en partie des anciens politiques,
01:23:41 une partie d'entre eux a été nommée par Emmanuel Macron,
01:23:43 je ne remets absolument pas en doute leur compétence
01:23:46 ni leur impartialité sur certains sujets,
01:23:49 mais le Conseil constitutionnel prend en compte,
01:23:52 et ça fait partie de sa manière de travailler,
01:23:54 le climat social du pays.
01:23:56 Et moi, ce qui me paraît le plus probable,
01:23:58 mais je ne suis pas constitutionnaliste,
01:24:00 c'est que finalement, ça arrange tout le monde
01:24:02 que le Conseil constitutionnel retoque un ou deux articles,
01:24:05 mais pas l'essence même de la loi.
01:24:07 Donc, je vous dis ce qui, moi, me paraît vraisemblable,
01:24:10 donc vraiment, ça n'engage que moi,
01:24:12 moi je pense qu'ils vont retoquer des articles
01:24:14 qui ne sont pas forcément… – L'index senior.
01:24:16 – Voilà, l'index senior, qui n'ont pas une symbolique
01:24:18 extrêmement forte, mais ils ne retoqueront pas,
01:24:20 je ne pense pas, l'article 7,
01:24:22 avec le décalage de départ à la retraite,
01:24:24 parce qu'en fait, si, pour le coup,
01:24:26 le Conseil constitutionnel faisait ça,
01:24:28 ce serait une déclaration de guerre de Laurent Fabius
01:24:30 à l'égard d'Emmanuel Macron.
01:24:32 – On sait que ces deux-là ne s'entendent pas très bien,
01:24:34 mais néanmoins… – Ils ne se sont jamais
01:24:36 vraiment très bien entendus, donc je pense que ça permet
01:24:38 à Laurent Fabius à la fois de montrer à Emmanuel Macron,
01:24:40 regardez, Monsieur le Président, je suis indépendant,
01:24:42 ça envoie des signals à tout le monde,
01:24:44 Emmanuel Macron peut dire à tous les opposants à la réforme,
01:24:46 mais regardez, vous voyez bien,
01:24:48 cette loi s'est faite dans les règles de l'art,
01:24:50 puisque le Conseil constitutionnel l'a valide,
01:24:52 à juste censurer une toute petite… – Bien sûr.
01:24:54 – Quelques lignes, mais ça permet en fait
01:24:56 à tout le monde de sortir, entre guillemets,
01:24:58 à peu près la tête haute de cette histoire.
01:25:00 – Mathieu Vallée, pour une petite réaction très courte,
01:25:02 il nous reste une minute.
01:25:04 – Oui, très brèvement, on attend la dispersion,
01:25:06 mais en tout cas, c'est bien dommage qu'on ait attendu
01:25:08 qu'il y ait 500 policiers et gendarmes blessés,
01:25:10 rien que pour la judice, du 23 mars dans toute la France
01:25:12 et le samedi 25 mars à Sainte-Soline,
01:25:14 dans les Deux-Sèvres, pour que malheureusement,
01:25:16 on revienne à un calme un peu plus précaire,
01:25:18 mais d'autant plus soulignable,
01:25:20 que ce qu'on a vécu comme scène d'enfer,
01:25:22 jeudi dernier, dans toute la France, notamment à Paris,
01:25:24 et samedi, pour nos camarades de la gendarmerie,
01:25:26 avec nos collègues CRS policiers,
01:25:28 qui étaient engagés sur le dispositif.
01:25:30 – Bon, ça c'est dit, au moins, vous avez fait passer
01:25:32 votre message, il nous reste… – C'est des femmes et des hommes
01:25:34 derrière, qui sont rentrés avec des stigmates, des blessures,
01:25:36 ils ont été reçus ce matin à Beauvau par le ministre de l'Intérieur,
01:25:38 et je pense qu'il ne faut pas avoir honte
01:25:40 et avoir fiert ces policiers et ces gendarmes,
01:25:42 qui protègent les manifestations, comme vous le signez tout à l'heure,
01:25:44 en tant que syndicalistes. – Il nous reste quelques secondes
01:25:46 pour remercier nos auditeurs,
01:25:48 qui nous ont suivis sur Europe 1,
01:25:50 et qu'on va quitter,
01:25:52 mais on va vous confier au bon soin
01:25:54 de Raphaël Devolvay et Hélène Zellany,
01:25:56 dans quelques secondes, vous avez rendez-vous,
01:25:58 comme tous les soirs,
01:26:00 avec votre émission "Europe 1, soir excellente",
01:26:04 soirée à vous tous.
01:26:08 – Et on poursuit sur l'antenne de CNews,
01:26:12 à présent, pour les quelques minutes qui nous restent,
01:26:14 avec toujours cette fin de manifestation à Paris,
01:26:16 et cette dispersion qui tarde à s'opérer,
01:26:18 il faut le dire, place de la Nation,
01:26:20 il y a encore beaucoup de monde,
01:26:22 même si l'ordre de dispersion a été donné,
01:26:24 alors, juste une précision, Mathieu Vallée,
01:26:26 l'ordre de dispersion dont nos reporteurs
01:26:28 nous disaient qu'il a été donné tout à l'heure,
01:26:30 c'était pour faire partir les éléments perturbateurs,
01:26:32 ou pour faire partir tout le monde en même temps ?
01:26:34 – Non, non, c'est pour faire partir tout le monde,
01:26:36 et on sous-entend que les gens pacifiques,
01:26:38 qui ont des intentions bienveillantes pour revendiquer,
01:26:40 quittent les lieux,
01:26:42 et puis c'est aussi une obligation légale,
01:26:44 puisqu'il faut que les gens sachent parfaitement
01:26:46 ce que la police veut opérer comme manœuvre,
01:26:48 là, on informe toutes les personnes présentes
01:26:50 que la manifestation est terminée,
01:26:52 on le fait en lien avec les organisateurs,
01:26:54 et qu'elles doivent quitter les lieux.
01:26:56 Ensuite, ça va prendre beaucoup de temps,
01:26:58 puisque vous avez vu qu'on a pris une heure en plus,
01:27:00 comme on le disait tout à l'heure, sur l'horaire d'été,
01:27:02 et en plus, toutes les forces que vous voyez
01:27:04 vont progresser vers le centre de la place de la nation
01:27:06 pour évacuer les dernières personnes
01:27:08 qui ne s'évacuent pas d'eux-mêmes,
01:27:10 c'est pour ça que j'ai souvent l'habitude de dire
01:27:12 que lorsqu'on n'a aucune intention malveillante,
01:27:14 lorsqu'on vient revendiquer, on écoute les organisateurs,
01:27:16 on écoute les policiers et les gendarmes qui organisent le dispositif,
01:27:18 et au bout d'un moment, il faut savoir
01:27:20 terminer la manifestation,
01:27:22 à aucune comparaison avec une phrase politique,
01:27:24 il faut savoir terminer une manifestation
01:27:26 lorsqu'elle est finie pour éviter les désordres à la fin.
01:27:28 – Dernières observations sur la mobilisation du jour,
01:27:30 Philippe Guibert,
01:27:32 je sais pas que vous êtes enseignant ou consultant,
01:27:34 finalement, ça s'est relativement bien passé jusqu'ici,
01:27:36 on peut louer une forme de soulagement quand même,
01:27:38 par rapport au scénario un peu catastrophe
01:27:40 qui nous avait été annoncé pas plus tard que ce matin.
01:27:42 – Oui bien sûr,
01:27:44 évidemment une forme de soulagement,
01:27:46 les images de violences de jeudi dernier dans la nuit,
01:27:48 puis de samedi à Sainte-Soline,
01:27:50 on peut s'en passer.
01:27:52 Je crains néanmoins
01:27:54 que les exécutifs tirent la conclusion
01:27:56 de cette journée,
01:27:58 qu'ils peuvent continuer comme ça
01:28:00 et qu'ils peuvent passer
01:28:02 en attendant une censure partielle
01:28:04 sur des points secondaires
01:28:06 du projet.
01:28:08 Et je pense que s'ils font
01:28:10 cette analyse et s'ils tirent cette conclusion,
01:28:12 ils commettront une erreur de plus
01:28:14 qui se paiera
01:28:16 très cher à un autre moment,
01:28:18 parce que la rancœur accumulée,
01:28:20 le ressentiment accumulé,
01:28:22 le sentiment de déni de démocratie
01:28:24 qui a été éprouvé par une large partie
01:28:26 de l'électorat
01:28:28 dans cette crise,
01:28:30 c'est quelque chose qui se paiera très cher
01:28:32 d'ici à 2027
01:28:34 et peut-être même, surtout,
01:28:36 en 2027, il ne sera pas facile
01:28:38 d'aller faire campagne dans l'entre-deux-tours
01:28:40 contre le fascisme
01:28:42 et contre les dangers pour la démocratie
01:28:44 après avoir fait ça.
01:28:46 Et ça, ça se paie très cher.
01:28:48 - Merci à tous les cinq
01:28:50 de m'avoir accompagné cet après-midi
01:28:52 pour commenter cette actualité.
01:28:54 La manifestation est terminée
01:28:56 mais donc la dispersion peine
01:28:58 à s'opérer complètement.
01:29:00 On suivra évidemment avec attention ce qui se passe
01:29:02 à la fois à Place de la Nation et aux abords de cette place.
01:29:04 Mais tout de suite, l'actualité continue
01:29:06 sur C'est Nous avec vos mousquetaires préférés,
01:29:08 bien sûr, autour de la Reine.
01:29:10 Christine Kelly, vous l'aurez compris,
01:29:12 c'est votre rendez-vous de Face à l'Info.
01:29:14 C'est à vous, Christine, avec grand plaisir, je vous passe la main.
01:29:16 Merci infiniment.

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