Brigitte Lahaie -  Un divorce est-il forcément un échec ?

  • l’année dernière
Avec Pascal NEVEU, Psychanalyste, psychothérapeute, Directeur de l’Institut Français de Psychanalyse Active. Auteur de « Mentir pour mieux vivre ensemble ? » - Editions de l’Archipel, et « Revivre même quand on est terrassé » - Editions Solar et Marie-Estelle DUPONT, Psychologue clinicienne et psychothérapeute, auteure de « Réussir son divorce » - Éditions Larousse.

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##BRIGITTE_LAHAIE-2023-04-07##
Transcript
00:00:00 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:06 Bonjour à tous, nous sommes ensemble jusqu'à 16h, nous sommes sur Sud Radio et nous allons
00:00:12 parler aujourd'hui de la rupture.
00:00:15 La rupture, oui, c'est un moment difficile, même pour celui ou celle qui décide de rompre.
00:00:22 Et d'ailleurs, c'est plus souvent les femmes que les hommes qui prennent cette décision,
00:00:27 parce que pour nous, notre vie sentimentale a plus d'importance que pour les hommes,
00:00:33 ou peut-être tout simplement parce que les hommes, après une maman, ils ont une épouse
00:00:37 et puis voilà, tant qu'ils l'ont, ils la gardent.
00:00:41 En tout cas, c'est vous qui allez nous dire tout ça, bien sûr, sur Sud Radio, c'est
00:00:45 avec Pascal Neveu que nous allons aborder ce sujet.
00:00:48 Mais on va peut-être aussi plus particulièrement évoquer le divorce aujourd'hui.
00:00:55 On recevra d'ailleurs quelqu'un qui vient de sortir un livre sur le divorce dans la
00:00:58 deuxième heure.
00:00:59 Pourquoi on va plutôt aussi évoquer le divorce ? Parce que j'ai remarqué, et Pascal Neveu,
00:01:04 vous me direz ce que vous en pensez dans un instant, j'ai remarqué que lorsque les gens
00:01:09 sont mariés, la séparation est d'abord moins vite prise en compte.
00:01:15 C'est-à-dire comme si on s'est marié, donc on a un peu tendance à essayer de maintenir
00:01:20 le lien, de maintenir la relation.
00:01:22 D'abord peut-être parce que c'est un échec plus cuisant quand on prend la décision
00:01:27 de divorcer, puisque normalement si on s'est marié, c'est qu'on croit quand même que
00:01:30 la relation va durer.
00:01:31 Et puis je crois aussi que c'est vis-à-vis des amis, vis-à-vis de la famille, divorcer,
00:01:36 c'est quand même une prise de conscience qu'on n'a pas réussi quelque chose que d'autres
00:01:42 peut-être réussissent.
00:01:43 Et puis en même temps, la vie dure beaucoup plus longtemps qu'avant, et ça c'est tant
00:01:47 mieux, mais en même temps, si on se marie à 20 ans, arriver à rester marié, c'est
00:01:52 quand même un sacré challenge.
00:01:54 Donc on va parler de tout ça avec vous, et vous pouvez bien sûr nous rejoindre au 0826
00:01:59 300 300.
00:02:00 Pascal Neveu, bonjour.
00:02:01 Bonjour Brigitte.
00:02:02 Merci d'être avec nous.
00:02:03 Alors qu'est-ce que vous diriez justement sur la rupture ? Est-ce que vous êtes d'accord
00:02:06 que ce n'est pas la même chose pour les hommes et pour les femmes ?
00:02:08 On voit statistiquement que ce sont principalement, dans 70% des cas, les femmes qui vont amener
00:02:18 au divorce.
00:02:19 Alors quelques chiffres, vous savez que j'adore les chiffres.
00:02:22 Oui, on pourrait compter sur vous là-dessus.
00:02:24 Le nombre de divorces en France, c'est à peu près 250 000 pour à peu près 225 000
00:02:30 mariages.
00:02:31 Donc vous imaginez.
00:02:32 Donc il y a de moins en moins de gens mariés.
00:02:34 Oui, totalement.
00:02:35 Et en sachant qu'à partir de 5 ans de relation, et surtout à partir de 9 ans de relation,
00:02:40 on a 50% de divorces.
00:02:42 C'est très récent quand même ces chiffres-là.
00:02:46 Oui, oui, je les ai regardés tout à l'heure.
00:02:48 Non, mais je veux dire, ce n'était pas comme ça il y a 20 ans.
00:02:51 Non, ce n'était pas possible parce qu'il y avait la honte par rapport à la famille.
00:02:54 C'est ce que vous disiez à l'instant.
00:02:56 Il y a la honte par rapport aux institutions.
00:02:58 Il y a la honte également par rapport aux enfants qu'on peut avoir dans un couple.
00:03:02 Il est plus facile de se séparer, de divorcer lorsqu'on n'a pas d'enfant que lorsque
00:03:07 on en a.
00:03:08 Et on va attendre effectivement que les enfants soient « matures », 18 ans et terminer
00:03:15 leurs études, etc.
00:03:16 Mais ce qui complique totalement les choses au sein d'un couple.
00:03:19 Parce que finalement, comment on peut vivre dans un couple qui ne s'entend plus ?
00:03:23 La première cause de divorce, c'est l'infidélité.
00:03:27 Oui, ça je savais.
00:03:28 Ensuite, il y a l'incompatibilité.
00:03:29 De rupture tout court d'ailleurs.
00:03:30 Incompatibilité d'humeur.
00:03:32 Il y a également la famille, les belles familles également, qui s'immiscent parfois
00:03:38 trop au sein du couple et qui vont gangréner la relation de couple et amener à une séparation.
00:03:45 Donc c'est multifactoriel, la séparation, le divorce.
00:03:50 Et heureusement que depuis 2017, on a maintenant la possibilité d'avoir un divorce de manière
00:03:56 consensuelle.
00:03:57 Oui, oui.
00:03:58 Est-ce que vous connaissez le pourcentage justement de gens qui divorcent en consentement
00:04:02 mutuel et ceux qui divorcent pour faute ?
00:04:05 C'est 10-13% à peu près.
00:04:07 Mutuel, consentement mutuel ? Oui, donc on voit bien comment c'est compliqué.
00:04:10 Ça a totalement augmenté.
00:04:12 Ensuite, pour le reste, effectivement, les divorces qui se passent très mal, c'est 5-7%.
00:04:17 Ah pardon ? Les divorces qui se passent très mal, c'est
00:04:20 5-7% de la taux de divorce.
00:04:23 Non, parce que vous me dites que c'est… Non, le consentement mutuel, c'est 10-13%
00:04:27 de la population.
00:04:28 Mais c'est pas beaucoup.
00:04:29 Donc ça veut dire qu'il y en a quand même beaucoup.
00:04:30 Ah c'est déjà pas mal.
00:04:31 Non, mais ça veut dire qu'il y en a quand même beaucoup.
00:04:32 Et ça signifie qu'on passe pas devant un juge non plus.
00:04:34 Et que voilà, on fait des choses de manière assez rapide.
00:04:37 Excusez-moi, c'est pas beaucoup qu'il y ait 17% de gens qui divorcent par consentement.
00:04:41 C'est déjà pas mal pour moi.
00:04:42 Bah non, moi je trouve que c'est pas beaucoup.
00:04:43 Moi je vois en consultation le nombre de couples qui se déchirent totalement.
00:04:47 Oui, j'entends bien.
00:04:48 Mais c'est horrible de penser qu'il n'y a même pas 30 ou 40% qui arrivent à se séparer.
00:04:53 Je pense qu'on peut se séparer en se disant "on a bien vécu, on a vécu des bons moments".
00:04:57 Et puis on se dit au revoir, on se dit ciao quoi.
00:05:00 Et dans l'intérêt du couple, pour revenir à une autre vie.
00:05:06 Oui, enfin ça me paraît… Non, non, moi je trouve que c'est très très peu.
00:05:07 Et la moyenne d'âge, elle est à peu près… En plus, on est réellement mes champions
00:05:11 en France du taux de divorce par rapport aux États-Unis.
00:05:13 Alors on est à 45% à peu près.
00:05:15 Les États-Unis, je crois que c'est 42% ou 41% si j'ai bonne mémoire.
00:05:18 C'est à peu près équivalent.
00:05:20 Et la moyenne d'âge est à peu près de 42 ans pour les hommes et 44 ans pour les femmes.
00:05:26 Et on divorce parfois lorsqu'on a 50 ans ou 60 ans.
00:05:29 Pour d'autres raisons, parce qu'il y a une fin de vie aussi.
00:05:31 Oui, il paraît qu'il y a de plus en plus de gens qui se retrouvent à la retraite et
00:05:34 qui divorcent au moment de la retraite parce qu'ils se retrouvent l'un sur l'autre,
00:05:37 si je puis dire.
00:05:38 Enfin, pas vraiment sexuellement d'ailleurs.
00:05:39 On est bien d'accord.
00:05:40 Et du coup, ils ne se supportent plus.
00:05:43 Parce qu'en fait, ils se supportaient parce que Monsieur était toujours en voyage ou
00:05:47 au travail ou Madame.
00:05:48 Ils se balancent la soupe dans la gueule.
00:05:49 C'est le chat du fameux film avec Simone Signoret et Jean Gabin.
00:05:54 Donc c'est quand même assez terrible.
00:05:57 Ça veut dire que le couple ne va pas bien.
00:05:58 Non.
00:05:59 Et est-ce qu'il allait bien déjà depuis le début ? Comment on s'est rencontrés ?
00:06:02 Qu'est-ce qu'on a appris ? Qu'est-ce qu'on a découvert ? Qu'est-ce qu'on attend ailleurs ?
00:06:06 Et également, je vous le disais il y a quelques minutes, voilà, au bout de cinq ans, le couple,
00:06:12 on connaît les chiffres, le couple s'étiole totalement, il s'effrite.
00:06:15 Oui, mais Pascal Neveu, si on fait un peu de psychanalyse, de bas étage, si on se sépare
00:06:23 au bout de cinq ans, c'est que quelque part, on n'avait pas à se marier et on n'avait
00:06:27 pas à réellement vivre ensemble.
00:06:29 Pourquoi pas ? À la limite, on a vécu cinq ans.
00:06:31 Qu'est-ce qu'on a vécu pendant cinq ans ?
00:06:33 Qu'on vive cinq ans ensemble, c'est très bien, mais c'est pas la peine de se marier.
00:06:36 Ça veut dire que quelque part, dès le départ, on savait bien que ça ne pouvait pas aller.
00:06:39 Et le mariage, c'est une institution aussi.
00:06:41 Oui, mais Pascal Neveu, ce que je veux dire par là, c'est que quand on a vécu 15, 20 ans,
00:06:48 30 ans ensemble et qu'on en arrive à se séparer, ça peut se comprendre parce qu'il y a eu
00:06:52 des évolutions différentes.
00:06:54 Il y en a un qui a évolué différemment par rapport à l'autre et à un moment donné,
00:06:57 on se sépare ou parce que si au bout de 20, 25 ans, on ne se désire plus, ce n'est pas
00:07:02 tellement surprenant.
00:07:04 Tout ça peut se comprendre.
00:07:05 Mais si au bout de cinq ans, alors qu'on s'est mariés, on divorce, quelque part, on n'avait
00:07:10 pas compris que ce n'était pas la peine de se séparer.
00:07:14 Vous avez le salon du mariage, vous avez également le salon du divorce qui existe depuis quelques
00:07:19 années.
00:07:20 Oui, bien sûr.
00:07:21 Mais est-ce qu'il y a beaucoup de gens qui vont au salon du divorce ?
00:07:23 C'est un marché.
00:07:24 Vous avez même des couples qui divorcent et qui font la fête par la suite.
00:07:30 Et donc, ils festoient à travers leur divorce.
00:07:34 Moi, j'ai halluciné quand j'ai découvert ça il y a quelques années et ça existe
00:07:36 depuis avant la pandémie, avant la Covid.
00:07:40 Donc, c'est une histoire de rencontre, de désaccord ou d'accord.
00:07:45 Mais ensuite, comment on se sépare avec intelligence dans l'intérêt de soi pour advenir, pour
00:07:51 continuer à évoluer ? Et puis, s'il y a des enfants dans l'intérêt des enfants ?
00:07:55 Je rappellerai la chanson d'Aznavour, "Toi contre moi".
00:08:00 Réécouter cette chanson, il explosait déjà dans les années 80.
00:08:05 En tout cas, il déclamait à travers cette chanson comment un couple peut se déchirer
00:08:13 et justement pas dans l'intérêt des enfants.
00:08:16 Oui, mais ça me fait penser à la fameuse chanson de Michel Delpech, "Les Divorcés".
00:08:21 C'est une chanson qui était très avant-garde.
00:08:23 Oui, vous l'écouterez, c'est pas grave.
00:08:26 Vous voyez, vous n'avez pas bien préparé l'émission, Pascal Neveu.
00:08:29 Je suis arrêté à Aznavour.
00:08:31 Oui, vous êtes arrêté à Aznavour.
00:08:33 Pourtant, vous êtes à priori plus jeune que moi.
00:08:35 Mais bon, c'est intéressant de toujours voir comment il y a des chansons qui sont
00:08:39 un peu d'avant-garde.
00:08:41 C'est une chanson qui est très d'avant-garde, "Les Divorcés" pour l'époque.
00:08:45 Alors qu'aujourd'hui, cette chanson, les paroles sont tout à fait d'actualité.
00:08:49 Mais à l'époque, c'était déjà pas encore dans l'ère du temps.
00:08:55 Mais bon, en tout cas, on verra bien ce que nous disent les auditeurs.
00:09:00 Mais alors moi, je n'aurais jamais pensé qu'il y ait aussi peu de gens qui arrivaient
00:09:04 à divorcer par consentement mutuel.
00:09:07 Ce qui montre bien que quelque part...
00:09:09 Mais ça augmente, je pense que ça va augmenter au fur et à mesure.
00:09:13 D'une part parce que les procédures sont très longues.
00:09:17 Oui, mais c'est simplifié.
00:09:19 Mais comment on se déchire et à nouveau...
00:09:21 Oui, mais ça veut dire qu'il y a quelque chose qui n'est pas mort.
00:09:26 Parce que si on passe de l'amour à la haine, c'est qu'il y a encore de l'amour.
00:09:28 Ou en tout cas, qu'il y a encore des choses qui ne sont pas réglées.
00:09:31 Je veux dire, normalement, si on accepte...
00:09:34 Enfin, si on est adulte, on doit entendre qu'à un moment donné, l'autre ne nous aime
00:09:40 plus, n'a plus envie de continuer.
00:09:42 Ça se déclenche au temps de fureur.
00:09:45 Il y a tous les fantasmes par rapport au mariage, par rapport au couple.
00:09:49 Les contes de fées, il ne faut pas oublier.
00:09:51 Mon prince, ma princesse, comment on s'est rencontrés.
00:09:54 Également, on a toujours une histoire fabuleuse qu'on va raconter d'ailleurs...
00:10:00 Non, mais qu'on ait ça à 20 ans, je veux bien l'entendre, mais pas à 40 ans.
00:10:04 À 40 ans, vous plaisantez.
00:10:05 Je suis désolé, mais moi je l'entends parfaitement chez des patients qui à 40 ans, 45 ans, restent
00:10:13 dans ces fantasmes, dans ces rêves.
00:10:15 Et pourquoi pas ? Parce que ça peut créer une très belle histoire également, des craintes
00:10:20 aussi bien évidemment.
00:10:22 Mais on se dit, comment on s'est rencontrés ? On a toujours besoin de se raconter sa
00:10:28 première rencontre.
00:10:29 Comment on s'est rencontrés ?
00:10:30 Bien sûr, je suis tout à fait d'accord que le choix amoureux n'est jamais anodin et
00:10:38 ça correspond toujours à quelque chose de nous qu'on n'a pas vraiment forcément voulu
00:10:43 voir ou qu'on ne connaît pas forcément.
00:10:45 Il y a la blessure de la séparation.
00:10:47 Bien sûr, mais attendez, je l'ai dit dans l'introduction.
00:10:50 Oui, tout à fait.
00:10:51 Les corps brisés.
00:10:52 Une rupture, un divorce, c'est un échec.
00:10:53 C'est clair et c'est comme ça qu'on va...
00:10:55 Pourquoi il y a autant de films ou de séries qui parlent d'amour, amour, gloire et beauté,
00:11:01 les feux de l'amour, tout ce que vous voulez, etc.
00:11:03 10 000 émissions, ou plus que ça, également.
00:11:06 Voilà, ça nous parle.
00:11:08 Que serait une vie sans amour, Pascale Neveu ?
00:11:10 Elle serait totalement triste parce que l'être humain n'est pas fait pour rester seul.
00:11:13 Eh bien voilà.
00:11:14 Bon, en tout cas, on vous invite à réagir sur Sud Radio 0826 300 300, que ce soit vous
00:11:21 qui aiez décidé de divorcer, que ce soit l'autre.
00:11:24 Vous pouvez venir témoigner que vous soyez en plein divorce ou si vous vous posez la
00:11:28 question de peut-être de divorcer, c'est peut-être le moment de nous appeler.
00:11:32 On essaiera de voir un peu plus clair dans ce qui se passe entre vous.
00:11:35 On se retrouve dans un instant.
00:11:37 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:11:41 Pascale Neveu est avec nous, psychothérapeute, et nous évoquons le divorce aujourd'hui
00:11:47 avec Zoé.
00:11:48 Donc Zoé, vous êtes en pleine procédure de divorce.
00:11:51 C'est bien ça.
00:11:52 Bonjour.
00:11:53 Oui, bonjour Pascale.
00:11:54 Bonjour Brigitte.
00:11:55 Alors, je fais partie en fait des femmes qui subissent le divorce.
00:12:02 Ce n'est pas moi qui l'ai choisi.
00:12:04 Ce n'est pas faute d'y avoir pensé quelques fois parce qu'on avait des problèmes,
00:12:11 évidemment, ça ne sort pas de nulle part.
00:12:12 Mais c'est monsieur qui un beau matin a pris la décision de manière unilatérale,
00:12:19 mais totalement.
00:12:20 C'est-à-dire qu'il vous a un matin annoncé « j'ai pris la décision, de toute façon
00:12:25 on divorce, tu n'as rien à dire ».
00:12:27 En gros, oui.
00:12:29 Un matin, il m'a dit « je suis là.
00:12:31 Je suis fatiguée et c'est terminé ».
00:12:34 Et vous étiez mariée depuis combien de temps ?
00:12:37 Alors, on était en couple depuis 19 ans et mariée depuis 16 ans.
00:12:43 Et il m'a fait ce beau cadeau pour mes 50 ans.
00:12:48 Donc, je reviens sur ce que vous avez dit tout à l'heure.
00:12:53 La manière dont on peut envisager une séparation, tout dépend vraiment de comment on se sépare.
00:13:01 Et voilà, l'annonce, comment elle est faite ?
00:13:05 Est-ce que c'est conjointement ?
00:13:07 Est-ce qu'il y a eu un cheminement ?
00:13:08 Est-ce qu'il y a eu une réflexion ?
00:13:09 Est-ce qu'il y a eu des tentatives ?
00:13:11 Parce qu'effectivement, un mariage, ce n'est pas une relation.
00:13:15 On ne se dit pas « bon, j'ai une relation ».
00:13:17 Non, un mariage, on s'engage vraiment dans un couple.
00:13:20 Et avec l'idée que ça dure toujours, clairement.
00:13:26 Oui, bien sûr.
00:13:27 Bien sûr, ce n'est pas...
00:13:28 Donc, voilà, moi, ce que j'ai envie d'en dire, c'est que, oui, pour moi, c'est un échec.
00:13:38 Ça a été d'une violence inouïe.
00:13:41 Inouïe.
00:13:42 J'en ai perdu 18 kilos en trois mois.
00:13:46 Mes cheveux, enfin, c'était un truc violent parce que j'étais aussi avec quelqu'un qui,
00:13:53 en fait, ne communiquait pas, qui ne parlait pas.
00:13:56 Donc, il a mûri quelque chose.
00:13:58 Il a pris sa décision et il me l'a posée là.
00:14:02 Et je n'ai pas eu droit, je n'ai pas pu du tout, du tout, essayer quoi que ce soit.
00:14:09 Je n'ai pas eu d'explication.
00:14:10 Parce que quand il dit "je suis fatigué, je suis là", voilà, il était lassé de
00:14:16 quoi, en fait ?
00:14:17 Alors, bon, on a eu une vie qui était...
00:14:21 On a eu un départ dans notre vie de couple qui n'était pas tout à fait ordinaire, puisque
00:14:26 sa famille a très mal pris notre union.
00:14:28 Ah bon ? Pourquoi ?
00:14:29 Parce qu'en fait, à l'époque, en fait, moi, c'était le frère de ma meilleure amie.
00:14:35 Mais ce frère-là, je ne l'avais jamais rencontré.
00:14:37 Je l'ai rencontré au bout de dix ans d'amitié.
00:14:39 Je connaissais toute sa vie sans l'avoir jamais vue.
00:14:42 Je savais qu'il avait été marié, divorcé, deux ans grands.
00:14:47 Et elle adorait son frère, votre amie ?
00:14:48 Elle l'aimait et elle ne l'aimait pas en même temps.
00:14:51 D'accord.
00:14:52 C'était particulier.
00:14:53 Mais elle vous en parlait beaucoup, donc j'imagine.
00:14:56 Elle m'en parlait, elle l'adulait beaucoup.
00:14:58 Enfin, voilà.
00:14:59 Et elle me parlait de lui beaucoup.
00:15:01 Mais moi, je l'ai rencontré, j'avais 30 ans.
00:15:05 Et effectivement, dès qu'on s'est rencontré, ça a été instantané, immédiat, magistral.
00:15:10 Il était libre à ce moment-là.
00:15:14 Et puis ça s'est fait.
00:15:16 Mais la famille n'a pas accepté, en fait, que je prenne cette position.
00:15:21 Mais qu'est-ce qui vous reprochait, la famille ?
00:15:24 En quoi vous ne rentriez pas dans la bonne case ?
00:15:27 Mais je vous promets, je n'ai jamais eu la réponse.
00:15:30 D'accord.
00:15:31 Je n'ai jamais eu la réponse.
00:15:32 Ah, ils sont taiseux dans la famille.
00:15:33 Ah ben voilà, voilà.
00:15:36 Oui, oui.
00:15:37 En fait, moi, mon amie, sa soeur m'a dit que ça lui était pénible de mélanger sphère
00:15:44 familiale et amicale.
00:15:45 Mais elle savait qu'en nous présentant l'un à l'autre, quelque chose allait se passer.
00:15:49 Donc bon.
00:15:50 Et je pense, en fait, qu'ils voulaient que cette famille, ils voulaient récupérer leur
00:15:55 fils, en fait.
00:15:56 Ils sortaient d'un divorce, d'une relation, ensuite annexe.
00:16:00 Et en fait, c'est allé trop vite pour eux.
00:16:03 Ils ne maîtrisaient pas le truc.
00:16:05 Et moi qui les fréquentait, qui allait chez eux, je n'ai plus jamais eu le droit d'entrer
00:16:10 chez eux.
00:16:11 Ah bon ? Mais le mariage s'est passé comment ?
00:16:14 Eh bien, le mariage s'est passé dans le secret.
00:16:19 C'est-à-dire ?
00:16:20 C'est-à-dire que la famille n'était pas au courant.
00:16:23 Voilà.
00:16:24 La famille de monsieur n'était pas au courant.
00:16:27 Et il a continué à aller voir sa famille sans vous, donc ?
00:16:29 Alors, initialement, si vous voulez, on a été punis tous les deux.
00:16:32 Et puis, lui, il m'a dit de toute façon, en gros, je ne peux rien y faire.
00:16:37 Ils sont comme ça.
00:16:38 Il a laissé cher.
00:16:39 Et le temps fait que les parents, le papa notamment, est revenu vers lui.
00:16:45 Donc, les liens se sont à nouveau tissés, mais sans moi.
00:16:48 Et il ne m'a jamais donné ma place, en fait.
00:16:52 Donc, j'ai envie de dire, le verre était dans le fruit.
00:16:54 Oui, oui, absolument.
00:16:55 Moi, je suis d'accord.
00:16:56 Je suis d'accord avec ce que vous venez de dire.
00:16:58 C'est très intéressant.
00:16:59 Ça veut dire que quelque part, il appartient à sa famille et vous êtes une pièce rapportée.
00:17:04 Puis, à un moment donné, la pièce rapportée, elle encombre et elle dégage.
00:17:08 Et ses parents, j'imagine, ont divorcé à peu près lors de leur cinquantaine, c'est
00:17:15 ça ?
00:17:16 Pas du tout.
00:17:17 Ils sont ensemble.
00:17:18 Ils sont en couple.
00:17:19 J'ai compris tout à l'heure, dans ce que vous disiez, qu'ils s'étaient séparés.
00:17:21 Non, non, non.
00:17:22 Lui, en fait, lui avait déjà eu un mariage.
00:17:26 Voilà, il s'est déjà marié.
00:17:29 Moi, je suis sa deuxième épouse.
00:17:31 D'accord.
00:17:32 Mais alors, vous Zoé, puisque c'est vous qui témoignez, qu'est-ce que vous ressentez ?
00:17:35 Vous ressentez quoi ? De la colère, de la tristesse, l'impression d'avoir gâché
00:17:40 quand même beaucoup d'années de votre vie ? Qu'est-ce que vous diriez ?
00:17:43 Alors, j'ai un sentiment d'injustice terrible.
00:17:49 Donc, une colère, oui.
00:17:50 Ça a été d'abord l'injustice.
00:17:51 Je ne peux même pas vous dire, au départ, je n'ai même pas été en colère tellement
00:17:55 j'étais détruite.
00:17:57 Je n'avais même pas de place pour la colère, en fait.
00:18:00 Je n'avais même pas de place pour la colère.
00:18:02 C'est un tsunami quand il vous dit ça.
00:18:05 C'est ça.
00:18:06 C'est ça.
00:18:07 J'ai eu peu de colère, en fait.
00:18:09 J'ai eu peu de colère.
00:18:10 Ce serait bien que vous en ayez un peu.
00:18:12 Beaucoup dans le déni.
00:18:13 Beaucoup dans la fuite.
00:18:15 En fait, actuellement, ça va faire presque un an, le divorce, on n'est même pas à
00:18:20 la conciliation.
00:18:21 C'est je fais la mort qui fait le mort.
00:18:23 Il n'y a rien qui bouge.
00:18:26 Il faudrait tourner la page le plus rapidement possible.
00:18:28 J'espérais son retour.
00:18:30 Vous pourriez au moins rencontrer un médiateur familial, Zoé, pour être un petit peu plus
00:18:35 éclairée sur ce qui fait que vous en êtes à vous séparer.
00:18:39 Ce n'est pas pour vous remettre ensemble, un médiateur familial, c'est juste pour bien
00:18:46 comprendre ce qu'il sait jouer et ce qui fait que vous en êtes là.
00:18:49 Je pense qu'il ne voudra pas, en fait.
00:18:52 Pour lui, il a tourné la page.
00:18:54 Oui, bien sûr.
00:18:55 Mais vous pouvez peut être quand même lui demander ça pour.
00:18:58 Vous avez eu des enfants?
00:19:00 Oui, on a eu un enfant.
00:19:02 En fait, ça a été le révélateur.
00:19:05 Je dis bien le révélateur, pas l'origine, mais de nos dysfonctionnements.
00:19:10 Parce qu'on a une enfant particulière et donc qui nécessitait de sortir de nous les
00:19:18 émotions et de savoir communiquer, chose qu'il ne sait pas.
00:19:22 Il n'a jamais su faire et qui ne sait toujours pas faire.
00:19:25 Donc, en fait, il y a eu beaucoup de heurts à ce niveau là.
00:19:28 Moi, j'ai porté l'enfant beaucoup et il m'a reproché des fois de péter les plombs.
00:19:32 Oui, j'ai pété les plombs, clairement.
00:19:34 Et ça, il m'a dit, ça a sali l'image que j'avais de toi.
00:19:38 Voilà, c'est ça qu'il m'a dit ce matin là.
00:19:40 Donc, mais en même temps, si je comprends bien, vous avez eu une enfant qui n'est pas
00:19:46 tout à fait comme il faut.
00:19:49 Excusez-moi, j'essaye de trouver un terme.
00:19:51 Et ça peut aussi être quelque chose qui a commencé à nuire dans le couple.
00:19:58 On le sait, malheureusement, c'est parfois des choses là aussi qui peuvent faire que
00:20:04 le couple se délite petit à petit.
00:20:07 En tout cas, il n'est pas dans la transpection.
00:20:09 Mais pas du tout, pas du tout.
00:20:11 Mais en fait, moi, quand j'ai pris le rôle de mère.
00:20:13 C'est pas pour le condamner.
00:20:14 Non, mais moi non plus, en fait, c'est quelqu'un que j'estime par ailleurs pour certaines choses.
00:20:20 Et en fait, je pense que je l'aimerais jusqu'au bout de ma vie.
00:20:26 Non, non, non, non.
00:20:27 Non, Zoé, je pense que vous avez besoin d'aller travailler avec quelqu'un pour pouvoir faire
00:20:32 sortir vos émotions et être un peu plus clair dans ce que vous avez vécu, ce pourquoi
00:20:38 vous avez vécu avec lui, ce pourquoi quelque part, vous n'avez pas vu en amont.
00:20:44 Je crois que vous avez vraiment besoin de vous faire aider.
00:20:47 Une séparation, un divorce, c'est une conjugaison de l'amour et de la haine.
00:20:52 Alors certes, vous l'avez aimé, ça, c'est très bien.
00:20:54 Ensuite, il faut vous exprimer, comme dans tout cas de deuil également, des affects
00:21:01 qui sont plus négatifs, etc.
00:21:04 Ensuite, il ne faut pas vous en vouloir.
00:21:05 Bien évidemment, vous crachez tout cela, pardon pour le terme qui est un peu excessif,
00:21:10 mais pour tourner la page et refaire votre vie également.
00:21:12 Et penser à votre fille.
00:21:13 Je pense, je pense, oui.
00:21:15 Bon courage.
00:21:16 En tout cas, merci beaucoup de ce témoignage qui est émouvant et qui commence bien une
00:21:20 émission qui n'est forcément pas facile parce qu'on ne va pas parler de choses très
00:21:24 agréables durant ces deux heures.
00:21:25 Mais dans un instant, si, parce qu'on va recevoir notre sexy news Philippe Breneau.
00:21:29 Brigitte Laé, Sud Radio, c'est l'instant sexy news.
00:21:42 Eh bien, Pascal Neveu, je ne vous présente pas notre psychiatre, anthropologue, sexologue,
00:21:48 écrivain, éditeur.
00:21:49 Qu'est-ce que je vous dis ? Je vous présente notre jeune marié Philippe Breneau qui est
00:21:55 avec nous.
00:21:56 Bonjour Brigitte.
00:21:57 Eh oui, les stéréotypes ont la peau dure.
00:22:00 Je vais essayer de vous parler des stéréotypes.
00:22:03 Oui, parce que c'est un mot que l'on utilise beaucoup et que l'on voit.
00:22:07 Il est tout au devant de la scène, notamment dans la sexualité.
00:22:11 Est-ce qu'on sait exactement ce que ça veut dire ? Les stéréotypes, c'est souvent véhiculé
00:22:16 par des préjugés, parfois des phobies.
00:22:19 Des croyances aussi.
00:22:21 Alors, on va en faire une croyance, c'est à dire qu'on va dire que c'est une croyance
00:22:26 pour souvent stigmatiser les gens.
00:22:28 Parce que pourquoi il n'y aurait pas du fondement ? Il peut y avoir du fondement aussi.
00:22:31 C'est une généralisation des comportements, c'est à dire une opinion à propos des membres
00:22:36 d'un autre groupe que le sien.
00:22:37 En matière de sexe, il y a beaucoup de stéréotypes, attributions de rôle ou de caractéristiques
00:22:46 à un sexe, à un genre.
00:22:48 Souvent prétextes à discrimination.
00:22:50 Les femmes sont ceci, les hommes, les homosexuels, les trans.
00:22:54 Je peux en citer quelques-uns ?
00:22:56 Je peux me faire plaisir, parce que là on ne pourra rien me dire, c'était juste pour
00:23:00 donner des exemples de stéréotypes.
00:23:02 Les blagues ont un zizi plus grand.
00:23:05 C'est vrai par contre, ce n'est pas un stéréotype.
00:23:09 Et même là je ferais une chronique dessus.
00:23:11 Tiens, voilà, parce que c'est une réalité objectivable.
00:23:15 Je peux en trouver d'autres.
00:23:16 Et il y a des raisons.
00:23:17 On les appelle anacondas d'ailleurs.
00:23:18 Enfin, ces stéréotypes sont des pré-attendus ou des préjugés attribués à une catégorie.
00:23:26 Et je disais cela pourquoi ? Parce que vient de paraître un travail vraiment passionnant,
00:23:32 étonnant, de la sociologue Isabelle Claire, qui est sociologue au CNRS.
00:23:37 Oui, j'ai reçu le livre, il est très bien.
00:23:39 Ça s'appelle "Les choses sérieuses", c'est publié au Seuil, parce que les ados
00:23:45 ont commencé à réfléchir à ce qu'ils appellent les choses sérieuses et qui bat
00:23:48 en brèche beaucoup d'idées reçues sur l'évolution des comportements et le dépassement
00:23:53 des stéréotypes.
00:23:54 Alors elle est sociologue au CNRS, elle écoute depuis plus de 20 ans les ados sur le thème
00:24:00 de l'amour, de la sexualité.
00:24:01 Mais elle écoute l'émission Bridget Lai aussi.
00:24:03 Et elle écoute l'émission Bridget, bien sûr.
00:24:04 Non, je ne suis pas sûre de ça.
00:24:06 Par contre, elle a travaillé.
00:24:08 Alors écoutez-moi pour cette étude, vous allez voir en quoi elle est très étonnante
00:24:13 et elle mérite réflexion.
00:24:14 Elle a travaillé sur trois populations.
00:24:16 Des ados, des cités de Saint-Saint-Denis, des villages de la Sarthe, c'est plutôt
00:24:22 un milieu rural, et des quartiers aisés parisiens.
00:24:26 Première constatation très générale, à 14 ans, les jeunes ados se définissent comme
00:24:34 célibataires.
00:24:35 C'est très curieux, parce qu'en fait, ils deviennent célibataires, c'est ce qu'ils
00:24:41 disent.
00:24:42 Il y a une chaîne de "ils passent d'enfants à célibataires".
00:24:45 Avec, et c'est une conclusion très intéressante de son étude, c'est un profond changement
00:24:52 de statut, le célibat étant vécu comme un manque, comme un déficit à combler que
00:24:56 la notion de couple va résoudre.
00:24:58 Et cette notion de couple, elle est dans les trois populations, c'est la notion de couple
00:25:05 hétérosexuel, c'est-à-dire quelque chose qui serait une sorte de stéréotype à atteindre.
00:25:10 Alors, côté garçon, l'impératif manifeste, c'est être des hommes, afficher leur virilité,
00:25:17 avec de profondes certitudes, que les filles doivent faire preuve de réserve, ne pas montrer
00:25:23 ses formes, ne pas transgresser les classes d'âge, ne pas être une dame alors qu'on
00:25:27 est une ado, ne pas traîner, ne pas être une traînée, c'est-à-dire être le plus
00:25:33 invisible possible.
00:25:34 Et le problème, c'est que les filles, à ce moment-là, reprennent d'ailleurs à leur
00:25:37 compte ces représentations pour essayer de s'y conformer.
00:25:40 Côté fille, crainte d'être, la grande crainte d'être menacée d'avoir une mauvaise réputation.
00:25:46 Si elles contreviennent à ces règles, la mauvaise réputation des filles, nous dit
00:25:51 Isabelle Clerc, est toujours liée à la sexualité.
00:25:55 Les filles étiquetées ainsi adoptent une position de repli, et les commentaires, elle
00:26:01 l'a bien cherché.
00:26:02 C'est-à-dire que d'un côté, on se rend compte que les stéréotypes sont très forts
00:26:06 et très anciens, on va dire, avec très peu de notion de tout ce qui nous est amené
00:26:14 par les mouvements que nous défendons, les mouvements LGBT que nous défendons, mais
00:26:19 par contre avec des traits extrêmement forts.
00:26:23 Obligation sociale de la conjugalité hétérosexuelle des ados et une profonde, une très forte
00:26:29 homophobie, avec même des jugements extrêmement forts.
00:26:33 C'est le plus surprenant, c'est la stabilité.
00:26:36 On aurait pu penser que c'était dans, par exemple, dans les cités.
00:26:39 C'était il y a 40 ans, ou c'était dans certaines cultures.
00:26:40 Et même que c'était dans les cités et que ça ne serait pas dans tel milieu.
00:26:43 Dans les trois populations, elles observent les mêmes choses.
00:26:46 Alors pourquoi ? Moi, il me semble d'abord qu'il doit y avoir une homogénéisation
00:26:50 par les réseaux sociaux.
00:26:51 C'est-à-dire qu'on voit ce qu'il faut être si on est un garçon, si on est une
00:26:56 fille.
00:26:57 Et ces stéréotypes, s'ils ont la vie dure, et c'est là que je voudrais essayer de
00:27:00 conclure, on peut peut-être se poser la question "est-ce que ce sont des stéréotypes ?"
00:27:06 C'était exactement ce que j'étais en train de penser.
00:27:08 Est-ce que ce ne sont pas des archétypes ? Les archétypes étant ancrés beaucoup
00:27:14 plus profondément, car en partie prédéterminés.
00:27:17 Ça, c'est insupportable, notamment pour la sociologie du genre.
00:27:21 C'est-à-dire qu'il y a des choses prédéterminées.
00:27:23 Mais on se rend compte.
00:27:24 Oui, mais enfin, il serait peut-être temps qu'on puisse avoir un débat entre gens intelligents
00:27:29 qui justement lisent ce genre de livres.
00:27:32 Moi, j'ai lu récemment deux livres de sociologues qui disent exactement la même chose.
00:27:37 Qu'il y a à peine 10% de jeunes qui s'intéressent au walking.
00:27:41 Oui, et c'est peut-être ce qui est en train de se faire actuellement.
00:27:44 Donc il serait quand même intéressant que les médias soient un peu plus au courant
00:27:49 de tout ça.
00:27:50 Parce que sinon, on est en train de donner des...
00:27:53 Qu'il n'y ait pas un focus sur ces stéréotypes, justement.
00:27:56 Et peut-être pas terroriser parce que les médias et beaucoup de journalistes d'ailleurs
00:28:01 véhiculent un discours qu'il faut pour arrêter la discrimination de l'homosexualité, de
00:28:08 la transphobie.
00:28:09 OK, mais ça ne veut pas dire que ça doit devenir une sorte de discours terroriste.
00:28:13 Non, la majorité des couples, plus de 90% sont hétérosexuels.
00:28:19 Et ce n'est pas qu'un stéréotype de répétition.
00:28:22 Mais non.
00:28:23 C'est intéressant ce que vous racontez.
00:28:25 Hier, je donnais un cours devant 50 étudiants qui bossent en ressources humaines, en com,
00:28:31 en publicité, etc.
00:28:32 Et c'est ce que je leur apprenais.
00:28:33 Ce qu'on m'avait demandé au niveau de cette école de communication.
00:28:37 Mais c'est justement de casser un tout petit peu ces stéréotypes, j'ai du mal à le dire
00:28:42 aujourd'hui, et puis toutes les images qu'on a envers l'autre.
00:28:47 C'est comment on accepte l'autre, on s'accepte soi-même.
00:28:49 Et surtout dans ces domaines-là, de ressources humaines, vous imaginez, dans le monde du
00:28:54 travail, dans le monde social, dans le monde affectif également, on est confronté à
00:29:00 pas mal de choses.
00:29:01 Mais s'ouvrir à l'autre et découvrir l'autre, et pas rester dans des préjugés, voilà,
00:29:04 le black il a une bite de 20 cm.
00:29:07 Oui, tout à fait, mais on se rend compte...
00:29:10 On l'a dit, je vous ferai une chronique.
00:29:12 On se rend compte quand même, c'est des batailles de stéréotypes.
00:29:15 Parce qu'en face, il y a quand même, pour des populations que nous soutenons, parce
00:29:20 qu'il faut arrêter la discrimination, ceux qu'on appelait autrefois minorités sexuelles,
00:29:26 qui en sont pas, mais qui ne sont pas, c'est pas 50% de la population.
00:29:29 Je ne sais pas si vous êtes d'accord avec moi, Philippe Breneau, moi ce qui m'agace
00:29:32 beaucoup c'est qu'on ne veut plus parler de la norme.
00:29:35 Mais la norme ça ne veut pas dire que si on n'est pas dans la norme, on est anormal.
00:29:38 La norme c'est juste parce que la majorité des gens vont plutôt être hétérosexuels,
00:29:43 mais c'est pas parce qu'on est homosexuel qu'on est anormal.
00:29:47 Encore une fois, on perd le sens des mots et finalement on en arrive à des choses qui
00:29:56 ne facilitent pas.
00:29:57 C'est peut-être un débat qu'on peut commencer à avoir.
00:30:00 Mais pendant, je vais dire pendant au moins 5 ans, il y a eu une sorte de terrorisme d'un
00:30:07 discours qui est totalitaire dans l'autre sens et qui amène une sorte de discrimination
00:30:14 de ce qui est l'observation.
00:30:17 Et il faut surtout arrêter toute discrimination, mais il y a une observation, c'est-à-dire
00:30:22 qu'il y a plus de 90% de consétéraux.
00:30:23 Je ne suis pas aussi positive que vous Philippe Breneau, parce que quand on voit comment c'est
00:30:30 totalitaire aussi, par exemple en politique, ou même par rapport à l'écologie, etc.,
00:30:37 je ne vois pas pourquoi ça ne serait pas aussi totalitaire par rapport à la sexualité.
00:30:41 Je ne suis pas aussi positive que vous, mais en tout cas je lutte, je résiste.
00:30:45 Moi je suis un peu pessimiste également.
00:30:47 Mais c'est une grande question effectivement.
00:30:49 J'ai un cours que je donne et d'autres ont écrit sur le sujet.
00:30:54 C'est quoi la différence entre le normal et le pathologique ? Et je pense que là il
00:30:58 n'y a pas de débat.
00:30:59 On est d'accord ?
00:31:00 Il est important de comprendre, mais bien entendu, l'homosexualité est normale, c'est
00:31:04 une variation normale de l'orientation sexuelle humaine.
00:31:07 C'est-à-dire qu'il y a des orientations différentes, qu'elles soient bi, qu'elles
00:31:14 soient hétéro, qu'elles soient homo, mais ça ne veut pas dire qu'il y ait parité.
00:31:18 Mais ce n'est pas du tout pour l'empêcher.
00:31:20 C'est que par l'observation, on est plutôt dans une très grande majorité d'hétérosexualité
00:31:26 qui n'est peut-être pas uniquement sur une sorte de répétition du modèle.
00:31:30 Parce qu'il y a d'autres éléments en cours.
00:31:32 C'est peut-être pour ça que ce sont des archétypes.
00:31:34 C'est-à-dire qu'il y a aussi des facteurs prédéterminés.
00:31:37 C'était un cours du Collège de France ce soir.
00:31:42 Non mais je crois que c'est important, mais ce qui ne veut pas dire qu'un homosexuel
00:31:48 ne va pas bien.
00:31:49 Je veux dire qu'on peut dire ça sans que ce soit...
00:31:53 Et je crois que nous, Philippe et moi, on risque quand même pas d'être traités d'homophobe.
00:31:59 Ou alors...
00:32:00 Ah non, pas du tout.
00:32:01 Mais vous voyez Brigitte, c'est quand même très rare.
00:32:04 Là, je prends l'occasion de ce travail qui m'a tout à fait surpris parce que je ne pensais
00:32:10 pas que ce serait aussi marqué cette espèce d'homogénéité des populations.
00:32:18 Et ça me permet un dialogue sur une question que tout le monde s'interdit parce qu'on
00:32:27 a très peur d'un jugement.
00:32:29 Par exemple, vous êtes homophobe, vous êtes transphobe.
00:32:33 Bien sûr que non.
00:32:34 C'est-à-dire qu'on a l'impression qu'on ne peut pas parler d'hétérosexualité sans
00:32:38 être taxé d'une sorte de normalisation.
00:32:42 Vous êtes en train d'essayer de nous normer.
00:32:44 Bien sûr que non.
00:32:45 C'est-à-dire que ces ados ne sont pas non-binaires.
00:32:50 Alors ça apparaît absolument pas.
00:32:52 Et c'est compliqué parce qu'on voudrait nous imposer le fait que tout le monde devrait
00:32:56 être non-binaire.
00:32:57 Je crois qu'il faut être très, ce qu'on vient de dire à l'instant, très à l'écoute
00:33:03 les uns des autres, très acceptant.
00:33:05 Il n'y a aucune pathologie là-dedans.
00:33:06 Il faut permettre à ce que chacun puisse vivre son identité, son orientation sans
00:33:12 être discriminé.
00:33:13 Et puis c'est tout.
00:33:14 Vous avez vu le débat, c'est peut-être un peu hors sujet, face à ce chanteur, j'ai
00:33:21 oublié son nom, qui va se produire dans un lieu qui a été désacralisé.
00:33:27 Et donc il y a une manifestation contre lui.
00:33:34 Mais moi j'ai l'impression, quand j'ai suivi cette affaire-là, que c'était une
00:33:36 histoire d'homophobie.
00:33:38 C'est uniquement de l'homophobie.
00:33:41 C'est-à-dire qu'en définitive, c'est quelque chose de très discriminant.
00:33:46 Alors que c'est un artiste que j'apprécie beaucoup, qui vit son homosexualité.
00:33:52 Mais dans la mesure où il l'a affirmé, il va y avoir des réactions.
00:33:56 Qui sont des réactions d'extrême droite et de milieu trécato, qui veulent l'interdire
00:34:03 alors que c'est une église qui a été désacralisée il y a des siècles.
00:34:06 Mais on est devant toutes ces intransigences, alors qu'on devrait d'abord parler de faits
00:34:13 d'observation et pouvoir dialoguer, discuter, comme on est en train de le faire.
00:34:16 - Et bien c'est ce qu'on continuera à faire.
00:34:19 Nous serons le dernier petit village gaulois, Philippe Bruneau, Pascal Neuveux.
00:34:23 - Il faut défendre de toute façon toute personne, dans son identité, tout ce qu'il
00:34:29 est, etc.
00:34:30 Sinon on suicide tous.
00:34:32 Sinon ça devient réellement une déshumanisation de la société.
00:34:36 - C'est juste un mot qui s'appelle tolérance, me semble-t-il.
00:34:39 - Tout à fait.
00:34:40 Ce micro est tolérant.
00:34:41 Cette émission est tolérante.
00:34:43 C'est évident.
00:34:44 Parlons vrai.
00:34:45 - Merci Philippe Bruneau.
00:34:46 Et je rappelle qu'on peut vous retrouver évidemment dans beaucoup d'ouvrages, et notamment dans
00:34:51 votre roman "Taxi Thérapie" aux éditions Serge Safran.
00:34:54 Nous sommes avec Alice.
00:34:56 Bonjour Alice.
00:34:57 - Bonjour Brigitte.
00:34:58 Bonjour à vos amités.
00:34:59 - Bonjour.
00:35:00 - Merci d'être avec nous.
00:35:03 Alors justement, trois questions, Alice.
00:35:07 Est-ce que vous seriez 100% hétérosexuel ? On revient sur le sujet.
00:35:12 - Oh la question !
00:35:13 - Alors, je dirais non.
00:35:16 - Ah !
00:35:17 - Ah !
00:35:18 - Intéressant.
00:35:19 Voilà, même si je ne me définis pas comme bisexuelle, je ne pense pas m'être déjà
00:35:23 retournée sur une femme dans la rue, bien que je sois la première à dire à mon mari
00:35:28 "regarde comme elle est belle celle-ci".
00:35:31 Voilà, j'ai beaucoup de plaisir à partager parfois quelques petites caresses avec des
00:35:38 femmes parce que je les trouve d'une extrême douceur et que des fois, ça peut être très
00:35:43 rigolo de partager des choses comme ça.
00:35:46 - Très bien.
00:35:47 Merci de cette jolie réponse.
00:35:49 Voilà, et donc j'ai bien compris, néanmoins, vous vivez avec un homme.
00:35:54 - Oui, bien sûr, bien sûr.
00:35:55 Je suis dans le stéréotype du 90%.
00:35:59 Du 90% mais qui tolère absolument les 10 autres pourcents et qui en juste n'y suit
00:36:06 pas complètement, il n'intéresse rien.
00:36:09 - Et vous êtes 90% hétéro, on pourrait dire ça.
00:36:13 - Absolument, oui, oui, tout à fait.
00:36:14 - Un peu comme moi, voilà.
00:36:15 Bon allez, deuxième question.
00:36:17 Est-ce que vous pourriez me dire si votre première fois s'est bien passée ou pas ?
00:36:22 - Oh oui, c'était...
00:36:23 - Ah, ça c'est rare.
00:36:24 - On se rappelle toujours des premières fois, on avait fait une émission sur le sujet d'ailleurs.
00:36:29 - D'accord, bah oui, oui, moi c'était la première fois dont on peut rêver.
00:36:33 C'était avec un homme qui avait déjà quelques expériences, donc qui savait un petit peu
00:36:38 faire et puis j'étais folle amoureuse et puis tout y était, tout le contexte, la
00:36:43 manière, la forme, tout, c'était un vrai bonheur.
00:36:46 Tout.
00:36:47 Je prends tout et je recommence, je re-signe demain.
00:36:50 - Ça a bien commencé alors.
00:36:51 - Oui, très bien.
00:36:52 - Bon, et bien c'est parfait.
00:36:54 Et alors, quelle note vous donneriez à votre libido sur 10 ?
00:36:57 - Ouf, ça dépend de quel jour on se situe dans le cycle.
00:37:01 - Ah, donc très influencée par le cycle.
00:37:04 - Ah oui, fortement, très fortement, c'est incroyable.
00:37:07 J'essaye de lutter contre un, mais je n'y arrive pas.
00:37:10 - Non, vous avez repéré ça.
00:37:12 Vous en vivez-le parfaitement tranquillement.
00:37:14 - Oui, disons que quand je suis dans la période fast, c'est génial.
00:37:19 Je me sens pousser des ailes.
00:37:21 Je fais des compliments à mon boucher.
00:37:23 Enfin bon, c'est terrible.
00:37:24 - Ah bon ? Vous avez un fantasme sur les bouchers ?
00:37:26 - Non, pas du tout.
00:37:27 C'est juste que, voilà, pour l'anecdote, je ne suis pas du tout à l'heure.
00:37:30 - Vous aimez les tabliers avec du sang ?
00:37:31 - Pas du tout, pas du tout.
00:37:32 En plus, je mange très, très, très peu de viande.
00:37:34 Mais bon, là, voilà, je suis passée à la boucherie pour commander le libido pour le
00:37:39 week-end.
00:37:40 - Du boudin ?
00:37:41 - Oui, du boudin.
00:37:42 Et ça m'a pris comme ça.
00:37:43 J'ai fait un énorme compliment à mon boucher, très, très gentiment.
00:37:45 Il était presque tout gêné.
00:37:47 Mais je me suis dit, tant pis, si on veut faire bouger les lignes, il faut commencer
00:37:49 par ça.
00:37:50 - Vous voulez les draguer, en fait ?
00:37:51 - Pas directement, mais je lui ai fait comprendre qu'il était fort charmant.
00:37:55 - Ah, vous êtes une coquine, vous ?
00:37:58 - Non, pas du tout.
00:37:59 Mais voilà, tout de suite, une catégorie.
00:38:01 Pourquoi une étiquette ? Alors que, justement, pourquoi ne pas se permettre de dire aux autres
00:38:07 qu'on les trouve attirants ?
00:38:08 - Surtout à son commerçant, parce que la prochaine fois, il vous donnera le meilleur
00:38:11 morceau de viande.
00:38:12 Vous avez bien fait, Alice.
00:38:13 - Vous aurez de l'engouillette.
00:38:14 - Il faut bien faire bouger les lignes.
00:38:15 Si on ne se l'applique pas à nous-mêmes, ça va s'avancer.
00:38:20 - Eh bien, je vous laisse poser une question à Pascale Nepel.
00:38:23 - Oh là là, du coup.
00:38:25 Bon, j'en ai eu plein de questions, mais je ne sais pas, par rapport à votre sujet
00:38:30 du jour, moi, je me pose la question de est-ce que le meilleur moyen de ne jamais divorcer,
00:38:35 ça serait de ne jamais se marier ?
00:38:37 Et pour la petite femme, pour moi, c'est un vrai modèle de vie.
00:38:43 Ça fait 20 ans que je suis avec la même personne, mais pour nous, se marier n'a jamais
00:38:48 été le cœur de la question.
00:38:51 Et je me sens bien avec ça, en fait.
00:38:53 Je me sens à la fois prise et libre, et je trouve que c'est un équilibre qui me va bien.
00:38:59 Donc voilà, je pose la question.
00:39:01 - Eh bien, il va vous répondre dans un instant.
00:39:04 Pascale Nevel va vous répondre dans un instant.
00:39:06 Alice, restez avec nous.
00:39:07 14h16, Brigitta et Sud Radio.
00:39:12 - Alice est toujours avec nous et je vous laisse répondre à cette jolie question d'Alice.
00:39:16 Est-ce que finalement, faire durer son couple, c'est aussi ne pas se marier ?
00:39:20 - C'est une très belle question et il est évident.
00:39:23 Moi, j'ai toujours dit que d'une part, l'amour, c'était une pathologie.
00:39:26 Ensuite, le divorce, il est hyper conventionnel.
00:39:28 On le sait tous.
00:39:29 Ça coûte un fric fou, en plus.
00:39:31 Même si on fait la fête, mais on l'oublie, on n'en profite pas, d'ailleurs, lorsqu'on
00:39:34 est marié, généralement.
00:39:35 Ensuite, est-ce qu'il faut ne pas aimer ?
00:39:39 Non, on ne peut pas ne pas aimer quelqu'un.
00:39:43 Ensuite, est-ce qu'il faut se marier ?
00:39:45 Il y a des protections.
00:39:48 Lorsqu'on se marie, ça facilite les choses pour le conjoint, pour les enfants.
00:39:55 Également, je le met un tout petit peu en touche sur cette question qui me déstabilise
00:39:59 un tout petit peu.
00:40:00 - Je peux répondre à votre place, Pascale.
00:40:02 - Je crois qu'il y a deux choses importantes à dire, Alice.
00:40:05 Il y a d'abord, en effet, le mariage peut parfois servir pour protéger, notamment, je
00:40:12 pense à un ami qui était atteint d'un cancer, qui avait de fortes chances d'y passer et
00:40:17 qui a eu l'intelligence de se marier quelques mois avant.
00:40:20 Ce qui a protégé sa compagne.
00:40:22 Donc ça, c'est une chose qui est quand même importante parce que même si le PAX protège,
00:40:25 ce n'est pas pareil.
00:40:26 Donc, il y a cette raison-là qui peut être une raison tout à fait valable.
00:40:30 Sinon, l'inconvénient du mariage, c'est que ça change de toute façon inconsciemment
00:40:36 la relation.
00:40:37 Et en effet, le fait de ne pas être mariée fait que quelque part, on a toujours l'impression
00:40:41 que l'autre ne nous appartient pas et qu'il faut continuer à le séduire.
00:40:44 Et je pense que c'est ça, chez vous, qui a provoqué l'envie de ne pas se marier.
00:40:49 - C'est exactement ça.
00:40:51 C'est ne pas considérer les choses comme acquises.
00:40:54 - Ce n'est pas devenu votre mari et vous n'êtes pas devenu sa femme.
00:40:59 - Pour moi, l'union suprême, c'est de faire des enfants ensemble et ça, ça nous lie
00:41:05 à vie, à jamais, etc.
00:41:06 Je suis d'accord avec vous sur le côté protection qui peut être un jour nous fera faire ce
00:41:11 choix-là, mais on n'en fera pas forcément un but.
00:41:14 Et puis, une espèce de...
00:41:16 - Se marier, ça ne signifie pas posséder l'autre.
00:41:19 - Exactement.
00:41:20 - À mon avis, c'est hyper important.
00:41:21 C'est ce que Brigitte disait quelque part à l'instant.
00:41:25 Et voilà, on continue.
00:41:26 - Je pense qu'il y a 4,10% et puis on reste dans les pourcentages.
00:41:29 Il y a 90% des gens qui se marient et qui pensent qu'une fois que c'est fait, l'autre
00:41:34 nous appartient.
00:41:35 - Oui, c'est ça.
00:41:36 - On a tout écalé.
00:41:37 - Oui, alors inconsciemment, il y a peut-être ça, mais je pense qu'on est aussi là, pour
00:41:40 revenir sur la chronique de Philippe Bruneau, je pense qu'on est aussi dans les stéréotypes.
00:41:44 On s'aime tellement que la meilleure preuve de l'amour...
00:41:49 Combien de femmes, quand l'homme leur demande de les épouser, elles ont l'impression qu'elles
00:41:54 sont vraiment choisies, aimées, la préférée.
00:41:57 Il y a tout ça dans les archétypes et dans les stéréotypes.
00:42:02 Donc je pense que c'est ça aussi qui fait qu'on a encore envie de se marier.
00:42:06 Et puis pour les hommes, c'est une manière...
00:42:09 - Vous voyez également l'émission à succès sur une chaîne de télé, etc.
00:42:15 Donc je ne citerai pas, mais il y a le terme "marié", vous avez compris ?
00:42:19 - On a surtout conclu la cité.
00:42:21 - "Marié" après un premier regard, quelque chose comme ça.
00:42:25 - Vous voyez comment les gens, je ne sais pas ce que deviennent les couples par la suite,
00:42:29 on sait parfaitement qu'on peut divorcer au bout de deux mois, on peut faire annuler le
00:42:33 mariage au bout de deux mois.
00:42:34 Enfin sous deux mois en tout cas.
00:42:37 Mais vous voyez combien il y a ce fantasme du mariage et de cette rencontre hypothétique
00:42:43 qui est hyper...
00:42:44 C'est très américain comme système avec des études, des algorithmes, tout ce que vous
00:42:48 voulez, etc.
00:42:49 C'est très bien conçu, mais ça fait un tabac au niveau de la télévision.
00:42:53 - Je ne sais plus combien il y a de millions de téléspectateurs qui regardent cette émission
00:42:55 toutes les semaines.
00:42:56 - Oui, mais enfin bon, quand on se marie, au moins il ne faut pas oublier de se fiancer
00:43:01 parce que comme ça, ça fait deux baguettes.
00:43:03 - Là, on reconnaît la femme qui est hyper matérialiste et qui veut des bijoux.
00:43:11 OK, on a compris.
00:43:12 - On a compris.
00:43:13 - Bah oui, on va faire l'émission sur les stéréotypes.
00:43:17 Et surtout qu'on peut les garder quand on a divorcé.
00:43:22 - Mais on peut aussi avoir des bijoux sans être marié, Brigitte.
00:43:26 - Ah bon, vous croyez ?
00:43:27 - Eh oui, il paraît.
00:43:28 - Vous en achetez, c'est vrai ?
00:43:29 - Bon, écoutez, merci Alice, en tout cas, de cette vraie question intéressante.
00:43:38 Peut-être que oui, il faudrait faire une thérapie avant de se marier pour savoir si réellement
00:43:44 on se marie pour des bonnes raisons.
00:43:46 Ça serait peut-être une bonne idée, ça, parce que...
00:43:47 - Mais tout est bon.
00:43:48 Moi, je prends absolument tout.
00:43:50 Ça me fait rapporter de l'argent, il n'y a pas de souci.
00:43:52 - Vous voyez que je suis matérialiste.
00:43:53 Je le savais bien.
00:43:54 - Oh la la !
00:43:55 - Vous avez vu, Alice ?
00:43:56 - C'est pour faire le pendant.
00:43:57 - C'est pour faire le pendant.
00:43:58 - Moi, je fais avant mariage et je fais divorce.
00:44:02 - Je prends mes sous à toutes les étapes.
00:44:06 - Mais non, pas du tout.
00:44:07 - Mais non.
00:44:08 - Bon, écoutez, merci en tout cas, Alice, de cet échange.
00:44:11 Et puis, on a compris que votre libido, aujourd'hui, va bien.
00:44:14 - Oui, aujourd'hui, ça va.
00:44:15 On est dans la bonne phase.
00:44:16 - Et elle, bientôt, vous mariez.
00:44:17 On sera invité à votre mariage ?
00:44:18 - Peut-être dans quelques mois, on ne sait jamais.
00:44:22 Peut-être le passage à la quarantaine me fera changer d'avis.
00:44:24 - Ecoutez, on verra bien.
00:44:26 C'est vrai qu'on est en pleine lune en ce moment.
00:44:28 Donc, ça va bien aussi.
00:44:30 Quand la lune est pleine, la libido va bien.
00:44:32 - Attendez, alors, ne dites pas ça à un freudien.
00:44:35 C'est un peu limite sur un plan sexuel.
00:44:37 - Eh bien, profond.
00:44:39 - Quand la lune est pleine.
00:44:40 - Mais la lune est pleine.
00:44:41 Vous avez regardé le ciel ces deux derniers jours ?
00:44:45 - Il faisait très beau.
00:44:46 Mais je n'ai pas regardé.
00:44:47 - La nuit, vous n'avez pas vu ?
00:44:48 La lune est pleine.
00:44:49 - Je n'ai pas fait attention.
00:44:50 - Eh bien, c'est la pleine lune.
00:44:51 - D'accord. Oui, j'ai compris.
00:44:52 - Non, mais je précise parce que parfois, les freudiens, ils ne comprennent pas tout.
00:44:57 Merci Alice, merci beaucoup.
00:44:59 Allez, tiens, puisque vous faites le malin, je vais vous donner une devinette.
00:45:02 Et on va voir si en tant que freudien, vous avez la réponse.
00:45:06 - Qu'est-ce que vous alliez dire ?
00:45:07 Vous alliez commettre un absurde.
00:45:09 - Je n'en suis pas un prêt.
00:45:11 Quelle est la meilleure preuve que l'homme descend du singe ?
00:45:15 - Pascal Neveu, est-ce que vous avez une idée ?
00:45:18 En tout cas, vous avez le temps des infos pour trouver la réponse.
00:45:20 Quant à vous, si vous avez envie de réagir sur ce sujet,
00:45:23 si vous êtes en divorce, en instance de divorce, si vous avez divorcé,
00:45:27 si vous vous posez la question du divorce, vous pouvez nous rejoindre au 0 826 300 301 tout de suite.
00:45:40 - Nous sommes en compagnie de Pascal Neveu et nous évoquons aujourd'hui la question du divorce.
00:45:46 Qui, comme vous le disiez tout à l'heure à 14h, Pascal Neveu,
00:45:49 le divorce, malheureusement de plus en plus de gens se divorcent,
00:45:52 à tel point, d'après vos chiffres, qu'il y a plus de gens qui divorcent que de gens qui se marient.
00:45:57 Voilà, bon, écoutez, on va voir en tout cas.
00:46:00 C'est Samir qui va prendre la parole dans un instant,
00:46:02 mais d'abord je veux la réponse à ma devinette.
00:46:04 Quelle est la meilleure preuve que l'homme descend du singe ?
00:46:07 - Vous savez que je suis nul avec vos devinettes.
00:46:09 - C'est une histoire de que ?
00:46:11 - Non, non, pas du tout.
00:46:13 Parce que quand il est perdu, il se raccroche aux branches.
00:46:15 L'homme, quand il est perdu, il se raccroche aux branches.
00:46:18 C'est comme le singe.
00:46:19 - Et ça, c'est pas un stéréotype ?
00:46:21 - C'est tout à fait un stéréotype.
00:46:23 - On reste dans la continuité de la chronique de Philippe.
00:46:25 - Non, c'est une façon de jouer avec les mots.
00:46:29 Voilà. Bonjour Samir.
00:46:31 - Oui, bonjour Brigitte.
00:46:32 - Bonjour Samir.
00:46:33 - Merci d'être avec nous.
00:46:35 Alors, justement, vous avez vécu trois divorces, vous Samir.
00:46:38 Bravo !
00:46:39 - Oui, oui, franchement, bravo.
00:46:40 Je ne sais pas si on pourrait dire ça comme ça.
00:46:42 - C'est vrai, il y a un côté nublar en plus.
00:46:44 - Oui, j'ai vécu trois divorces.
00:46:47 Mais bon, je pense que c'est dû à mon éducation et à mon enfance.
00:46:51 Je me suis beaucoup précipité.
00:46:53 Le premier, pour faire court, je ne vais pas trop m'étaler dessus.
00:46:57 Mais pour faire court, le premier, c'était plus un mariage,
00:47:00 comme je venais de rentrer dans la religion.
00:47:02 Donc, je me suis marié très jeune.
00:47:04 Et alors, l'une des plus grosses erreurs de ma vie.
00:47:07 - C'est quoi ton mariage ?
00:47:08 - Je me suis marié à 20 ans.
00:47:10 Je suis resté un an et demi.
00:47:12 Finalement, je n'ai pas consommé le mariage
00:47:14 parce que la personne n'était pas prête à passer le cap.
00:47:17 Elle était trop jeune aussi.
00:47:19 Bref, c'est assez compliqué.
00:47:21 Alors que moi, j'avais attendu un an et demi avant de passer.
00:47:25 Je m'étais privé pour cette personne-là.
00:47:28 Et comme elle représentait du moins l'image de la famille orientale typique,
00:47:34 qu'elle avait grandi avec le papa, la maman.
00:47:37 Moi, je n'ai pas vécu ça.
00:47:38 Mon père m'a abandonné étant enfant.
00:47:41 - Oui, c'est un mariage qui se comprend.
00:47:44 Et quelque part, peut-être que ça vous a fait du bien aussi
00:47:46 parce que ça vous a permis, très jeune,
00:47:48 de comprendre que l'idéal, ça n'existe pas.
00:47:52 - C'est sûr.
00:47:54 En fait, j'ai pris énormément de maturité
00:47:57 en commettant justement cette erreur.
00:48:00 J'ai voulu reproduire, avoir une famille,
00:48:02 le type de famille.
00:48:04 La femme à la maison, le mari qui va travailler,
00:48:06 rejoindre les enfants le soir.
00:48:08 Mais ça ne se passe pas du tout comme ça dans la vraie vie.
00:48:12 Pour moi, réellement, concrètement,
00:48:15 avant de se marier, je pense qu'il faut vivre.
00:48:18 Il faut "lifer", il faut kiffer sa vie.
00:48:21 - Ça, c'est le premier ou le deuxième ?
00:48:23 C'était un peu mieux ?
00:48:25 - Ça, c'est le premier mariage.
00:48:27 J'ai quitté cette femme.
00:48:30 Pourquoi ? Parce que ça ne m'allait pas.
00:48:33 Énormément de discorde aussi avec sa famille
00:48:35 qui logeait tous les week-ends chez moi.
00:48:39 Je n'avais pas de vue de son intimité.
00:48:41 J'ai divorcé la première fois aussi à cause de ça.
00:48:43 Et je n'ai pas consommé le mariage.
00:48:45 Elle avait peur de passer à l'acte.
00:48:47 La deuxième fois, je me suis mariée,
00:48:51 mais je suis tombé plus sur une...
00:48:53 Je ne sais pas si c'était passionnel,
00:48:55 ou si c'était de l'amour.
00:48:57 En fait, j'étais plus attiré par son physique.
00:49:01 Je pense que je suis tombé amoureux de son physique.
00:49:06 - Mais là, vous avez pu consommer, j'espère, au moins ?
00:49:08 - Oui, oui.
00:49:09 Pour le coup, j'ai eu deux enfants.
00:49:12 J'ai fait deux enfants avec elle,
00:49:15 mais je ne l'ai pas coutouée.
00:49:18 - J'espère que vous avez fait l'amour plus que deux fois, quand même ?
00:49:21 - Oui, mais vers la fin, ce n'était pas ça.
00:49:25 Je ne savais pas que, malgré que la personne,
00:49:30 du moins étant jeune,
00:49:32 sans être prétentieux,
00:49:35 je suis très chaud lapin.
00:49:37 Donc, même malgré ça,
00:49:39 avec toutes les disputes que j'ai eues avec cette personne-là,
00:49:43 cette personne-là, à la fin, ne m'attirait plus du tout.
00:49:47 Or, elle était toujours aussi belle qu'auparavant,
00:49:49 mais elle ne m'attirait plus du tout.
00:49:51 Je suis rentré dans les pandémies.
00:49:52 - Parce que peut-être que vous aviez eu les enfants.
00:49:54 - C'est sûr, c'est vrai.
00:49:57 Je suis d'accord avec vous.
00:49:58 Il y a eu des enfants, mais je pense qu'une femme,
00:50:00 pour moi, sans être macho ou quoi que,
00:50:04 je pense qu'une femme doit rester quand même
00:50:06 un minimum féminine,
00:50:08 si elle veut que son homme...
00:50:11 - Vous voulez dire qu'elle était devenue mère, 100% ?
00:50:14 - Exactement.
00:50:15 Si elle était devenue encore une mère, 100%,
00:50:18 ça serait encore lui jeter des fleurs,
00:50:20 parce que je ne vais pas la descendre trop non plus.
00:50:23 - Non, mais c'est fait, Samir.
00:50:25 - Je voulais me blinguer.
00:50:26 - C'est bon, ce n'est pas la peine d'en rajouter.
00:50:29 - Voilà.
00:50:30 - Mais on est entre nous, ne vous inquiétez pas,
00:50:32 ça ne sera pas répété.
00:50:34 - Pour moi, c'était encore une enfant.
00:50:37 J'ai épousé pourtant, on avait 26 ans,
00:50:40 pour moi, c'était encore une enfant.
00:50:41 Le côté mère, elle a eu deux enfants,
00:50:43 mais c'est moi qui faisais tout à la maison.
00:50:45 Etant du moins le cadet de ma famille,
00:50:50 c'est pour ça que je vous parlais de l'éducation,
00:50:52 j'ai eu l'habitude de tout faire à la maison.
00:50:53 Mais vraiment de tout faire.
00:50:54 C'est-à-dire ménage, pop-up, les filles.
00:50:56 - Oui, mais vous savez, Samir,
00:50:57 il y a aussi un choix inconscient là peut-être.
00:50:59 Quand on a tout fait et qu'on a été parent-enfant,
00:51:04 on va choisir parfois une mère
00:51:06 qui va nous obliger à être encore une fois parent
00:51:11 et s'occuper de...
00:51:13 Ce n'est pas improbable.
00:51:15 Enfin bon, je ne dis pas que c'est ça,
00:51:16 mais c'est possible.
00:51:17 - Ça peut être un perpétuel recommencement,
00:51:19 on est d'accord.
00:51:20 - On répète sans arrêt.
00:51:21 Et ensuite, la troisième, alors ?
00:51:24 - Et la troisième, je l'ai quittée justement
00:51:27 parce que j'avais mes deux enfants.
00:51:28 Elle n'acceptait pas le fait que j'ai deux enfants.
00:51:32 C'était en fait compartimenter ma vie.
00:51:33 Il fallait que je compartimente ma vie.
00:51:35 - D'accord.
00:51:36 Bon, peut-être que la quatrième, vous ne l'épousez pas,
00:51:38 ça sera plus simple.
00:51:39 - Non, c'est clair et net.
00:51:41 Je ne veux pas dégoûter les auditeurs,
00:51:46 mais pour moi, le mariage, c'est un milieu.
00:51:49 Et pourtant, je vais avoir 40 ans au mois de juillet.
00:51:54 Et franchement, il ne faut même plus me parler de ma âge.
00:51:57 Et j'en reviens, et je suis tout à fait d'accord avec vous,
00:52:00 quand vous avez dit tout à l'heure
00:52:02 que le fait de ne pas se marier,
00:52:04 ça garde toujours une part de mystère.
00:52:07 Je suis tout à fait d'accord.
00:52:09 Le simple fait de se marier ou d'avoir des enfants,
00:52:11 ça change énormément.
00:52:12 Je dirais même que soit ça rapproche les deux personnes,
00:52:18 soit ça les éloigne.
00:52:19 - Mais vous savez...
00:52:20 - Moi, pour le coup, oui.
00:52:22 - L'expression "Fontaine, je ne boirai jamais de ton eau",
00:52:25 vous ne savez absolument pas si vous n'allez pas vous remarier.
00:52:28 Et puis au troisième tour de piste,
00:52:31 il y a un nouveau tour gratuit.
00:52:33 - Ça fait combien de temps que vous avez divorcé de la dernière ?
00:52:37 - Ça fait du mois que j'ai divorcé de la dernière,
00:52:41 ça fait au moins plus de deux ans.
00:52:44 Mais je n'ai pas cette envie, je n'ai pas ce manque d'avoir...
00:52:47 - Si vous tombez très amoureux,
00:52:50 je ne suis pas sûre que vous n'y remettriez pas le couvert.
00:52:53 Mais bon, vous verrez bien.
00:52:56 - Avec un nouvel enfant, c'est-à-dire ?
00:52:58 - Non, mais en même temps, Samir...
00:53:00 - Je vous taquine, je vous taquine.
00:53:02 - J'ai deux enfants avec la toute première, je ne la compte pas.
00:53:07 J'ai deux enfants avec la deuxième...
00:53:09 - Ah non, vous n'aviez pas baisé avec...
00:53:11 - Voilà, exactement.
00:53:12 - Samir, vous n'allez pas me l'apprendre quand même.
00:53:14 - Honnêtement, je ne sais pas comment vous avez fait pendant un an et demi.
00:53:17 Je suis désolé, ça ne me regarde pas.
00:53:20 - Non, mais vous avez tout à fait raison.
00:53:22 Vers la fin, j'ai fait ce que j'avais à faire.
00:53:24 C'est clair et net.
00:53:26 - Vous avez eu des ampoules aux mains ?
00:53:28 - Oui, non, pas du tout.
00:53:31 - Vous l'avez trompé ?
00:53:33 - Il n'y avait pas le choix.
00:53:35 - Oui, il n'y avait pas le choix.
00:53:37 - Ce n'est pas comme si en plus,
00:53:39 j'avais des problèmes pour lailler les filles dehors.
00:53:42 - Samir, je plaisante avec vous,
00:53:44 parce qu'en fait, je ne vous sens pas du tout traumatisé par vos trois divorces.
00:53:47 C'est pour ça que je m'amuse avec vous.
00:53:49 - Je ne suis pas traumatisé, parce que je vois ça plus comme une éducation.
00:53:52 - Un enseignement, pas une éducation, mais un enseignement.
00:53:55 Parce que vous avez, à mon avis, une éducation très stricte.
00:53:58 Et là, la vie vous enseigne les choses.
00:54:02 - Je dirais que, en fait,
00:54:05 quand je suis vraiment rentré dans le cadre mariage,
00:54:08 mariage, divorce, tout ça,
00:54:11 c'est ça, j'ai vraiment appris.
00:54:14 C'est là que je suis vraiment devenu un homme.
00:54:17 Dans l'adversité, dans la tristesse,
00:54:20 parce qu'il faut dire ce qu'il y a,
00:54:23 je n'ai jamais été au plus bas qu'avec mes divorces.
00:54:26 Parce que divorcer, ce n'est pas facile.
00:54:28 Surtout quand il y a des enfants.
00:54:30 Il n'y a pas d'enfants, c'est facile.
00:54:32 Mais quand il y a des enfants, c'est ce qu'il y a de terrible.
00:54:35 - C'est moins simple.
00:54:37 - Pour un homme, c'est compliqué aussi.
00:54:39 - On va dire que...
00:54:41 - En fait, il y a deux choses qui entrent en jeu dans le divorce.
00:54:45 C'est en effet les enfants qui vont s'en occuper,
00:54:48 les gardes, etc.
00:54:50 Et puis, quand il y a des biens communs,
00:54:53 ça complique aussi énormément le divorce.
00:54:56 Parce que c'est souvent un moment où on va essayer de régler des comptes.
00:54:59 Mais en effet, s'il n'y a pas de biens communs,
00:55:02 s'il n'y a pas d'enfants,
00:55:04 un divorce, c'est une séparation un peu plus compliquée.
00:55:07 La loi intervient.
00:55:09 - Ça se passe bien avec vos enfants ?
00:55:11 - Comment ?
00:55:12 - Ça se passe bien avec vos enfants ?
00:55:14 - Ah oui, avec les deux premiers, ça se passe super bien.
00:55:17 Avec la mère, c'est l'enfer.
00:55:19 C'est l'enfer.
00:55:21 Je me demande même jusqu'à présent comment j'ai fait pour être attiré par elle.
00:55:24 Parce qu'on est complètement deux opposés.
00:55:27 Le nord et le sud, mais rien à voir.
00:55:29 Mais par contre, je m'accroche.
00:55:31 Oui, j'ai une bonne relation avec mes deux garçons.
00:55:34 Le dernier, il est adorable comme tout.
00:55:38 C'est vrai, j'étais pas prêt à avoir un autre enfant.
00:55:41 Deux mois et demi après que je l'ai quitté, elle a eu l'enfant.
00:55:44 Je peux pas admettre que c'est pas mien,
00:55:46 parce qu'il me ressemble comme deux gouttes d'eau au nez, aux oreilles.
00:55:49 Bref, deux poux.
00:55:51 L'époux, c'est mon enfant.
00:55:52 Lui, il le voit pas assez.
00:55:53 C'était juste ça, en fait, ma...
00:55:55 - Bien sûr.
00:55:56 Mais écoutez, je crois, Samir, quand même,
00:55:59 que ce serait intéressant que vous évoquiez un petit peu plus
00:56:03 foncièment tous ces choix amoureux,
00:56:06 comment vous vous laissez emporter par...
00:56:08 Je pense que vous êtes plus sentimental que vous ne l'imaginez,
00:56:11 mais que vous êtes partagé, en effet,
00:56:13 entre votre envie de...
00:56:15 Bon, vous aimez les femmes, c'est évident.
00:56:18 Donc votre envie de vivre un peu plus libre,
00:56:21 et votre culture, et votre...
00:56:24 et toutes les croyances que ça implique, évidemment.
00:56:27 Donc je pense que c'est parfois difficile,
00:56:29 parce que du coup, vous faites un peu le grand écart,
00:56:31 et c'est ça qui fait que votre vie est sentimentale,
00:56:34 et peut-être un peu chaotique.
00:56:36 Est-ce que vous voyez ce que je veux dire ?
00:56:38 - Oui, oui, bien sûr.
00:56:40 - Il y a plein de désirs chez vous, plein de pulsions, etc.,
00:56:43 mais il y a des choses qui sont emprisonnées.
00:56:45 Et je pense qu'il faut travailler là-dessus, si je me permets.
00:56:48 - D'accord, d'accord.
00:56:49 D'accord, emprisonnés, oui.
00:56:51 - Oui, c'est-à-dire que vous êtes à la fois quelqu'un de plein de désirs,
00:56:55 comme le dit très justement Pascal Neveu,
00:56:57 et en même temps quelqu'un qui a une culture où...
00:57:00 on doit suivre un chemin qui est quand même très tracé.
00:57:05 - On doit répondre à des exigences, parce que vous voyez,
00:57:07 dès le début, vous avez dit à un moment donné...
00:57:10 alors j'ai oublié le terme,
00:57:12 vous avez utilisé un terme au tout début,
00:57:14 où il y a une culpabilité par rapport à ce premier mariage.
00:57:21 Je ne sais plus quel terme vous avez utilisé, vous allez réécouter.
00:57:23 - Oui, oui, il y a une culpabilité.
00:57:26 Non, j'ai commis une grosse erreur.
00:57:28 - Oui, c'est ça.
00:57:29 - J'ai commis une grosse erreur, pourquoi ?
00:57:31 Parce que j'étais précipité.
00:57:32 Je me suis précipité, mais vraiment.
00:57:34 Je me suis précipité.
00:57:35 Quand on parle de l'éducation, oui, c'est vrai, je suis musulman,
00:57:38 mais j'ai eu quand même, pour moi, une chance énorme d'avoir une mère chrétienne.
00:57:43 C'est-à-dire que j'ai une certaine ouverture d'esprit, je suis musulman,
00:57:46 mais pas...
00:57:47 - Oui, mais vous voyez, ça confirme ce que je dis.
00:57:49 - ...mais j'ai quand même une certaine ouverture d'esprit.
00:57:50 - D'accord, mais ça confirme bien ce que je dis.
00:57:52 Il y a une dualité chez vous, qui vous entraîne parfois dans des...
00:57:56 C'est ça qu'il faut peut-être un petit peu éclaircir, et ça vous aidera.
00:58:01 - Je crois que vous avez dit "je me suis compromis dans ce mariage".
00:58:03 C'est peut-être pas le terme que vous avez utilisé tout à l'heure, je l'ai oublié, je ne l'ai pas noté, etc.
00:58:07 Mais voilà, il y a une lourdeur par rapport à ça.
00:58:10 - Euh, oui.
00:58:11 - Mais d'un autre côté, vous avez une ouverture d'esprit gigantesque, etc.
00:58:14 Donc c'est très bien d'avoir...
00:58:16 - Oui, et puis vous êtes quelqu'un qui va bien.
00:58:20 On ne vous sent pas détruit par ces trois divorces,
00:58:23 même si vous souffrez un peu pour vos enfants, et c'est normal.
00:58:26 - Je ne suis pas détruit...
00:58:30 Je dirais... C'est malheureux, ce que je vais dire.
00:58:33 - C'est un peu convivial.
00:58:35 - Non, parce que je me suis construit dessus.
00:58:37 Je me suis sur mes malheurs, du moins, je me suis construit sur ça.
00:58:41 Parce que je pense que, peut-être...
00:58:43 J'ai de la chance qu'on parle à certains hommes
00:58:45 où les femmes sont beaucoup plus méchantes,
00:58:48 où ils ne voient pas du tout leur enfant, où c'est carrément la guerre.
00:58:51 Mais moi, c'est la guerre, mais ce n'est pas vraiment la guerre,
00:58:54 parce que je vois quand même mes enfants un week-end sur deux,
00:58:56 la moitié des vacances, même si j'ai envie d'aller les voir,
00:58:58 comme ça, sur un coup de tête, je peux y aller.
00:59:00 Et concernant la dernière, j'espère que ça ira avec le temps,
00:59:04 mais non, on ne peut pas empêcher un enfant de voir son père indéfiniment,
00:59:07 c'est impossible, sachant que je ne suis pas, au fond, quelqu'un de mauvais,
00:59:11 mais c'est vrai, c'est vrai, une cause.
00:59:14 Mes mariages, en fait, les mariages que j'ai eus, les deux derniers,
00:59:18 m'ont vraiment étouffé, parce que je me suis rendu compte
00:59:21 qu'en rentrant dans une relation trop rapidement,
00:59:24 moi-même, je me suis perdu parce que je voulais papillonner,
00:59:27 énormément papillonner, je voulais découvrir des choses que je n'avais pas découvert.
00:59:31 Et moi, encore une fois, sans être prétentieux,
00:59:36 je sais comment s'habiller une femme, je sais comment plaire à une femme,
00:59:39 je sais que je plais aux femmes, donc je n'ai pas ce...
00:59:41 - Eh bien, profitez-en. - Voilà.
00:59:43 - C'est le temps. - J'ai plus envie de m'emmerder
00:59:45 ou de rentrer, vous savez... - Dans le droit chemin.
00:59:48 - Quand on dit mariage, pour moi, je vois ça comme une prison.
00:59:53 Et je ne veux plus de ça. C'est ça, en fait, je pense,
00:59:56 qui m'a dégoûté aussi de mes relations. J'ai voulu tellement bien faire
00:59:59 que finalement, j'ai fait l'inverse aussi.
01:00:01 - Eh bien, merci, Samir, en tout cas, de cet échange.
01:00:03 - C'est bon courage et bon mariage.
01:00:05 - C'est une boutade de Pascal Neveu, si vous ne le connaissez pas, c'est son style.
01:00:09 Merci, en tout cas, Samir. On va faire une petite pause
01:00:12 et puis on va rêver ensemble, Pascal Neveu.
01:00:15 Ou plus exactement, on va écouter le rêve de...
01:00:18 de... Hello, qui va nous rejoindre.
01:00:21 Je suis désolée.
01:00:23 C'est en compagnie de Pascal Neveu que nous allons maintenant rêver.
01:00:32 Vous savez que tous les vendredis, on écoute un rêve
01:00:35 et puis on essaye de l'interpréter, à la fois pour aider celle...
01:00:39 puisque, en l'occurrence, c'est une femme, c'est Christine,
01:00:42 qui a donc envie de nous raconter ce rêve en particulier
01:00:46 et puis peut-être aussi ceux qui nous écoutent, parce qu'on avance comme ça.
01:00:50 Il faut savoir, en tant que bon freudien, Pascal Neveu,
01:00:53 les rêves, évidemment, parlent de nous et nous racontent des choses importantes de nous.
01:00:57 - 1899, la Trombe d'Houytong, l'interprétation des rêves de Freud.
01:01:02 Je ne vais pas vous faire un cours, mais moi, je rappelle sans cesse,
01:01:05 et je l'ai déjà dit lors d'une précédente émission,
01:01:08 on n'est pas là pour interpréter les rêves,
01:01:11 ça ne sert à rien, en plus, sur un plan psychanalytique,
01:01:14 ça ne fait pas avancer le patient.
01:01:16 Et puis les dictionnaires des rêves, c'est parfois, mais très souvent,
01:01:19 même d'une grande n'importe quoi, mais il y a eu bon nombre d'émissions
01:01:22 qui abordaient le sujet dans les années 90,
01:01:25 je ne vais pas citer les autres stations de radio de l'époque,
01:01:28 mais en tout cas, il n'y a que le rêveur qui, lui-même,
01:01:31 est capable d'interpréter son rêve.
01:01:33 - Oui, à condition... - Il y a plein de symboles, il y a plein de choses.
01:01:36 - Bien sûr, je suis bien d'accord avec vous, mais à condition qu'on l'aide...
01:01:39 - Totalement, on le guide. - Et qu'on lui donne des pistes.
01:01:42 - On le guide, effectivement, dans l'interprétation de ses rêves.
01:01:45 - Évidemment. - Je suis un patient d'entendre un rêve.
01:01:47 Moi, j'adore rêver, en plus. - Christine, bonjour.
01:01:49 - Bonjour, Brigitte. - Bonjour, Christine.
01:01:51 - Bonjour, Pascal. Bienvenue de retrouvoir.
01:01:54 - Je vous en prie, on vous écoute, racontez-nous votre rêve, déjà.
01:01:57 - Alors, mon rêve le plus récurrent, qui est pratiquement toujours le même,
01:02:01 c'est un rêve où je me perds.
01:02:03 Je suis seule dans un espace plat, comme une plaine,
01:02:07 mais il y a des espèces de parties avec des plots,
01:02:14 comme si on allait construire des parkings désaffectés.
01:02:18 Et je cherche ma voiture.
01:02:21 C'est souvent la même chose. Et je suis comme une âme.
01:02:25 Et en fait, à force d'attendre de chercher mon véhicule, j'ai peur,
01:02:30 je me sens seule et je ne trouve personne à qui demander mon chemin.
01:02:35 Et je me demande bien ce que je fais là, parce que je cherche ma voiture,
01:02:40 mais je ne sais pas d'où je viens.
01:02:42 Et je marche, je marche et j'espère trouver quelqu'un.
01:02:45 Et l'angoisse monte.
01:02:47 Et là, il n'y a pas de téléphone portable,
01:02:50 comme on a maintenant pour trouver le chemin avec un GPS.
01:02:54 Je n'y pense même pas, en fait.
01:02:56 C'est juste que je suis seule et que je cherche mon véhicule.
01:02:59 Et l'angoisse monte au fur et à mesure.
01:03:02 Et je marche de plus en plus vite.
01:03:05 - Alors, on a un petit souci avec la communication avec Christine.
01:03:14 On va essayer de la retrouver.
01:03:17 Ce qui est intéressant toujours, c'est qu'on voit bien,
01:03:21 comme ça, sans être psychanalyste,
01:03:24 on voit bien que c'est un rêve qui indique...
01:03:28 - C'est assez fréquent, ce genre de rêve.
01:03:31 Où, effectivement, on est perdu, on ne retrouve pas son chemin.
01:03:34 Ça peut être dans un immeuble, un garage, il y a le véhicule.
01:03:38 - Qu'on ne retrouve pas, d'ailleurs.
01:03:42 - Mais je crois qu'il y a quelques émissions de cela.
01:03:45 On a eu une personne qui avait abordé à peu près ce même sujet.
01:03:49 Se sentant perdue dans un immeuble et ne retrouvant pas son chemin.
01:03:53 Alors, ça en dit long, parce que d'abord, c'est angoissant.
01:03:56 Ensuite, il ne faut pas oublier également que,
01:03:59 quand on dort, on est dans un lit et que parfois,
01:04:02 on est un peu perdu également.
01:04:04 Ça dépend si on dort seul ou pas, on peut être perdu dans son lit.
01:04:08 En tout cas, on peut être perdu dans cet inconscient
01:04:11 qui peut nous submerger un tout petit peu.
01:04:14 Mais en tout cas, il y a le véhicule de la vie.
01:04:17 - Oui, qu'elle ne trouve pas, d'ailleurs.
01:04:20 Ce qui est intéressant aussi, dans le rêve de Christine,
01:04:22 je ne sais pas si elle nous écoute, mais ce n'est pas grave.
01:04:24 Elle nous écoutera en podcast, peu importe.
01:04:26 On va essayer de continuer à l'interpréter pour ceux qui nous écoutent.
01:04:29 À un moment donné, elle cherche quelqu'un qui pourrait l'aider.
01:04:33 Et il n'y a personne qui peut l'aider.
01:04:35 Et pourtant, moi, j'ai presque envie de dire à Christine,
01:04:38 si elle nous entend, je crois que là, c'est vraiment un rêve
01:04:42 qui indique qu'il y a besoin d'une aide
01:04:46 pour pouvoir un petit peu mieux trouver la direction
01:04:49 que vous avez envie de donner à votre vie.
01:04:52 Et là, vous êtes en errance, on pourrait dire.
01:04:55 - On est perdu, on a besoin de s'appuyer sur quelqu'un.
01:04:59 - Voilà. Et cette peur, elle indique quoi ?
01:05:04 Elle indique qu'il y a certainement des choses dans votre vie
01:05:08 qui n'ont pas été suffisamment élaborées.
01:05:12 - Qui n'ont pas abouti.
01:05:14 - Est-ce que ça vous dit quelque chose, tout ça, Christine ?
01:05:17 - Oui, c'est possible.
01:05:19 En ce moment, je suis en errance professionnelle.
01:05:24 - Ah oui, voilà.
01:05:26 - Oui, je pense que ça me parle, en fait.
01:05:28 - Et puis moi, j'ai bien aimé aussi,
01:05:30 alors je me permets de l'interpréter,
01:05:32 vous avez dit que c'était plat.
01:05:34 Je pense qu'il y a une baisse d'énergie chez vous en ce moment,
01:05:36 comme si vous aviez un pneu à plat, quoi.
01:05:38 Enfin, il y a quelque chose peut-être qui laisse à penser.
01:05:42 Et puis vous m'avez parlé de ça.
01:05:44 - C'est un rêve récurrent également.
01:05:46 Les rêves récurrents sont réellement des signaux d'alerte
01:05:51 sur ce qui se passe dans votre vie.
01:05:53 Ce n'est pas un hasard.
01:05:55 C'est un peu comme des cauchemars récurrents également.
01:05:57 - Donc moi, je vous conseille vraiment, Christine,
01:06:00 alors vous pouvez le faire avec un thérapeute,
01:06:02 vous pourriez même le faire avec un astrologue,
01:06:05 voir un peu qu'est-ce que vous avez déjà fait professionnellement
01:06:08 et quels seraient aujourd'hui les envies
01:06:13 que vous auriez professionnellement, vers quelle discipline vous pouvez vous orienter ?
01:06:18 - C'est ça, c'est de la réorientation en fait.
01:06:20 J'allais utiliser le même terme que vous, Brigitte.
01:06:22 Donc là, vous êtes en pleine réorientation.
01:06:24 Mais sauf que vous êtes un peu perdue.
01:06:26 - Oui, c'est exactement ça.
01:06:28 Je suis en train de voir pour deux orientations.
01:06:31 - Qu'est-ce que vous aimeriez faire, justement ?
01:06:34 Qu'est-ce que vous faisiez ?
01:06:36 - Eh bien, j'étais assistante
01:06:40 dans le domaine public.
01:06:43 Et là, j'ai développé une autre entreprise
01:06:47 en coaching,
01:06:51 organisation administrative,
01:06:55 et faire une technique
01:06:59 de la thérapie quantique.
01:07:03 - D'accord.
01:07:04 Mais je pense que vous n'êtes pas très sûre de vous
01:07:06 et ça vous fait un peu peur de partir sur cette direction-là.
01:07:09 - Alors la première, elle est déjà montée depuis un an.
01:07:11 Donc là, je suis en plein...
01:07:13 Enfin, j'attends de développer.
01:07:15 Et le deuxième, je suis en attente de certains éléments.
01:07:19 - Oui.
01:07:20 Brigitte Laé, Sud Radio, le Love Conseil.
01:07:24 - Eh bien, Pascal Neveu, je vais vous donner
01:07:27 un Love Conseil qui vous concerne, puisque vous êtes un homme.
01:07:29 Les pires ennemis de la verge.
01:07:31 - C'est les champignons.
01:07:33 - Et pourquoi ?
01:07:36 - Non mais... - Il se dit que j'ai des conneries à lui.
01:07:39 Continuez.
01:07:41 - Non, en termes d'hyesthétisme... Non mais je plaisante.
01:07:43 Bon, bref. Alors ?
01:07:44 - Bon, parce qu'on a un petit peu trop de sexos
01:07:48 ou de médecins qui ont un peu tendance à penser
01:07:50 que c'est toujours dans la tête.
01:07:52 Non, c'est pas toujours dans la tête.
01:07:53 Et je crois que c'est parfois important de rappeler
01:07:55 ce qui peut provoquer des pannes d'érection.
01:07:58 Alors, il y a bien sûr le diabète,
01:08:00 l'insuffisance rénale,
01:08:02 certaines hépatites,
01:08:04 la maladie de Parkinson,
01:08:06 une pression artérielle trop faible,
01:08:09 une grave maladie comme un cancer par exemple.
01:08:13 Aussi, ce qui est important aussi à signaler,
01:08:15 ça peut être un grand problème de dos.
01:08:17 Par exemple, quand il y a un disque déplacé,
01:08:19 ça peut provoquer également des difficultés à érecter.
01:08:22 - Oui, parce que ça touche sur les nerfs.
01:08:23 - Et puis, il y a d'autres choses, comme bien sûr la dépression,
01:08:26 l'alcool, trop d'alcool nuit également à l'érection,
01:08:30 comme l'abus du tabac,
01:08:32 c'est bien aussi de le rappeler,
01:08:34 les drogues, notamment la cocaïne,
01:08:37 trop de stress,
01:08:39 et ça fait déjà beaucoup.
01:08:41 - C'est énorme ce que vous dites.
01:08:43 Quand on parle de verges, c'est pour ça que je rebondis.
01:08:46 - Oui, ça fait déjà beaucoup.
01:08:48 Par exemple, il y a des études qui ont été menées,
01:08:51 les hommes d'affaires surmenés font moins l'amour
01:08:53 que les hommes qui vivent,
01:08:55 comme les agriculteurs qui vivent en plein air.
01:08:58 - Oui, l'amour est dans le pré.
01:09:00 - On peut en citer une autre émission.
01:09:02 - D'habitude, vous êtes très en forme au début de l'émission.
01:09:04 - Je commence à débander.
01:09:06 - Bref, toujours est-il que ça veut dire quoi ?
01:09:10 Ça veut dire que, messieurs, prenez soin de vous avant tout,
01:09:14 et puis accepter aussi que l'âge va jouer son rôle pour cet organe,
01:09:17 parce que c'est comme tous les autres organes,
01:09:19 notre vue va baisser,
01:09:21 l'érection baisse aussi au fil des années.
01:09:24 Alors, vous aimez les chiffres,
01:09:26 Pascal Neveu, je vais vous en donner quelques-uns.
01:09:28 À 55 ans, 8% des hommes ont des problèmes d'érection,
01:09:32 à 65, c'est 25%,
01:09:35 et 55% à 75 ans.
01:09:38 - Oui, nous en avons encore.
01:09:40 Il y a de l'espoir.
01:09:42 - Ça veut dire qu'il y a 45% d'hommes qui, après 75 ans,
01:09:44 ont encore des érections.
01:09:46 C'est plutôt une bonne nouvelle.
01:09:48 - C'est une bonne nouvelle.
01:09:50 - Bref, en tout cas, ce qui est important pour conclure ce Love Council,
01:09:53 c'est que de toute façon, quel que soit le problème d'érection,
01:09:55 aujourd'hui, il y a toujours une solution,
01:09:57 donc ne faites pas l'autruche si vous sentez que vous avez...
01:09:59 - Vous en parlez à votre médecin également.
01:10:01 - Oui, alors, vous en parlez à votre médecin,
01:10:03 si votre médecin vous dit "bah, c'est l'âge",
01:10:05 non, allez en parler à quelqu'un d'autre,
01:10:07 parce qu'il y a toujours des...
01:10:09 et il y a beaucoup de médecins, malheureusement,
01:10:11 qui ne sont pas tellement au courant, il y a énormément de...
01:10:13 - Mais qui ne veulent pas aborder le sujet également.
01:10:15 - Bah, vous imaginez, un médecin qui a des difficultés érectiles,
01:10:17 il n'aborde pas bien le sujet.
01:10:19 On continue avec Sophie,
01:10:22 et ce n'est pas les malheurs de Sophie,
01:10:24 c'est les bonheurs de Sophie.
01:10:26 - Merci de m'accueillir.
01:10:28 - Bonjour Sophie.
01:10:30 - Alors, vous avez testé pour nous ce stimulateur Clitoris Pro 2,
01:10:34 génération 3 rouge, je ne sais pas ce que ça veut dire,
01:10:37 mais enfin bref, toujours est-il de la marque Satisfyer,
01:10:40 et l'on retrouve ce jouet sur ruedesplaisir.com.
01:10:43 Alors, c'est ce qu'on appelle communément un "womanizer",
01:10:47 c'est-à-dire que c'est un petit jouet qui a un petit trou qui vibre.
01:10:52 Mais ne le regardez pas comme ça, je vais vous le donner,
01:10:55 vous allez pouvoir le tester.
01:10:57 - Sur moi, non, ça n'a pas fonctionné.
01:10:59 - Sur votre doigt, pas sur vous.
01:11:01 - J'adore tester le son.
01:11:03 - Alors, qu'est-ce que vous en pensez Sophie ?
01:11:06 - Déjà, voilà, la couleur est sympa,
01:11:09 un petit peu framboise, il est tout doux.
01:11:12 Comment dire, il a plusieurs vitesses, 12,
01:11:17 ce qui me semble bien.
01:11:19 - Absolument.
01:11:21 - Alors, il y a deux embouts, en fait,
01:11:24 deux petits embouts blancs,
01:11:26 un avec un trou, justement, et l'autre sans trou.
01:11:29 Donc, dans l'idéal, j'ai préféré celui qui est tout entier, sans trou.
01:11:36 - Oui, oui.
01:11:38 - Et donc, pour les plaisirs solitaires, c'est clair que c'est assez rapide,
01:11:44 c'est efficace, la vibration rapide.
01:11:49 - On a compris, Sophie.
01:11:52 - En plus, il est en promo, je viens de voir, il est en promo.
01:11:55 Il y a 30% dessus, si vous commandez.
01:11:57 - Ah oui, en effet, le prix est tout à fait abordable actuellement,
01:12:01 puisqu'il est à 59,90 euros.
01:12:04 - Ah oui, ça peut vibrer, mais énormément.
01:12:06 Ah oui, d'accord.
01:12:07 Je suis en train de tester les positions sur ma main, je suis désolé.
01:12:10 - Oui, oui.
01:12:11 Alors, on est bien avec un homme, là, aujourd'hui, Sophie,
01:12:13 parce qu'il l'a d'abord démonté, il a enlevé l'embout.
01:12:16 - Alors, ça...
01:12:17 - Et puis, maintenant...
01:12:19 Non, mais c'est...
01:12:21 Après, on dit que les garçons et les filles, c'est pareil.
01:12:24 Non, non, c'est pas du tout pareil.
01:12:25 Vous offrez un truc à un garçon, il va d'abord le démonter, et puis...
01:12:29 Non, mais le micro, il n'a pas de clitoris, parce qu'elle ne veut...
01:12:33 - C'est pour faire écouter le bruit.
01:12:35 - Oui.
01:12:36 Bon, donc, vous l'avez trouvé plutôt sympa.
01:12:39 C'est vrai qu'il est assez joli, il y a des vibrations plus ou moins fortes,
01:12:42 suivant ce dont on a besoin.
01:12:45 Qu'est-ce qu'on pourrait donc dire d'autre ?
01:12:47 - Il y a une connexion Bluetooth, visiblement, qui se fait sur le site...
01:12:51 J'ai un petit peu lu la notice.
01:12:53 - D'accord.
01:12:54 - Mais alors, en fait, par contre, pour trouver comment ça fonctionne,
01:12:57 c'est un petit peu compliqué.
01:12:59 Voilà, c'est le seul bémol, en fait, sur l'objet.
01:13:02 Alors, A2, c'est très sympa aussi.
01:13:05 - Non, moi, je le trouve facilement.
01:13:06 Vous appuyez sur les touches, et puis, voilà.
01:13:08 Sauf que je ne sais pas comment l'arrêter.
01:13:09 - Non, mais pour le connecter.
01:13:11 - Ah, pardon, excusez-moi.
01:13:12 - Oui.
01:13:13 - Parce qu'il doit se connecter.
01:13:15 Bon, il faut télécharger le site sur lequel...
01:13:18 - Oui, mais c'est...
01:13:19 - Voilà, il y a une connexion.
01:13:21 - Ils sont tous pratiquement maintenant connectés,
01:13:23 mais je ne suis pas sûre que ce soit si intéressant que ça.
01:13:25 Enfin, bon, ça dépend, parce que parfois, il y a même des musiques, etc.
01:13:29 Il est waterproof aussi, visiblement.
01:13:31 - Oui, c'est ça.
01:13:33 - Et puis, il se recharge, évidemment, comme d'habitude, maintenant.
01:13:36 - Ah oui, le système de chargement est top, par contre.
01:13:38 C'est deux petits aimants.
01:13:39 - Oui, c'est ça.
01:13:40 - Donc, assez pratique.
01:13:41 C'est fini, les piles.
01:13:43 Je ne sais plus qui, l'autre jour, me racontait
01:13:45 qu'il avait offert des piles à sa compagne
01:13:48 parce qu'il pensait qu'elle avait un jouet qui fonctionnait encore à plus.
01:13:51 (rires)
01:13:53 Eh oui, eh oui, eh oui.
01:13:55 - Non, la CUSB, c'est plus facile.
01:13:57 - C'est beaucoup mieux.
01:13:58 Bon, et bien, quelle note vous lui donnez, alors ?
01:14:00 - 8.
01:14:01 - 8 sur 10, très bien.
01:14:03 Très bien.
01:14:04 Eh bien, merci de l'avoir testé pour nous.
01:14:05 - Amusez-vous bien avec.
01:14:06 - On vous laisse.
01:14:07 - Merci à vous.
01:14:08 - Continuez à vous amuser, absolument.
01:14:09 Merci, Sophie.
01:14:10 - Merci à vous.
01:14:11 Au revoir.
01:14:12 - Allez, au revoir.
01:14:13 - Bon, ce jouet s'appelle Stimulateur Clitoris Pro 2 Génération 3
01:14:19 et c'est de la marque Satisfyer.
01:14:21 Vous pouvez aller profitez-en puisqu'il est en promotion
01:14:24 sur l'enseigne RueDesPlaisirs.com.
01:14:27 Nous allons maintenant reparler du divorce grâce à ce livre.
01:14:33 Marie-Estelle Dupont, bonjour.
01:14:35 - Bonjour.
01:14:36 - Vous êtes psychologue, clinicienne, psychothérapeute
01:14:39 et auteure de ce livre "Réussir son divorce" aux éditions La Rousse.
01:14:44 On en a parlé là depuis 14 heures avec des auditeurs.
01:14:48 C'est vrai que c'est forcément un moment difficile
01:14:51 parce que c'est quand même un échec de divorcer.
01:14:53 - Bien sûr, et on a fait le choix de ce titre un peu provocateur
01:14:56 et paradoxal parce que je fais le constat,
01:14:59 comme beaucoup de mes confrères, que très souvent,
01:15:02 les divorces se transforment en pugilats et en guerres
01:15:04 qui durent des années, dont on ressort ruinés financièrement,
01:15:07 ruinés moralement, dégoûtés de l'autre sexe et de l'amour
01:15:11 et avec des enfants qui sont dans un état malheureusement
01:15:14 très préoccupant parfois.
01:15:16 Et donc, il est aussi de mon devoir de psychologue clinicienne
01:15:19 de dire aux gens qui traversent cette épreuve
01:15:21 qu'on peut en sortir, pas complètement démoli,
01:15:26 mais au contraire en ayant mûri, en ayant appris des choses
01:15:28 et surtout en ayant préservé l'intérêt supérieur de l'enfant
01:15:31 quand on a des enfants.
01:15:32 - Surtout, oui.
01:15:33 - Donc c'est vraiment le but du livre, de donner des clés
01:15:35 et de faire réfléchir pour faire un pas de côté
01:15:37 et prendre de la distance sur ce processus
01:15:39 qui se transforme trop souvent en guerre.
01:15:41 - Ce qui est terrible, parce qu'Alneveux me disait
01:15:43 qu'il n'y a même pas 20% qui se séparent en consentement mutuel.
01:15:48 - Dans ses consentements mutuels, oui.
01:15:49 - C'est pas beaucoup.
01:15:50 - C'est 10-13%.
01:15:52 - Alors, beaucoup de séparations, effectivement,
01:15:55 deviennent très très rapidement conflictuelles
01:15:57 mais le fait de pouvoir prendre le temps de se poser
01:16:01 et même parfois d'aller en thérapie de couple
01:16:03 ou de processus de séparation,
01:16:05 permet vraiment de faire la part entre les difficultés
01:16:08 qui sont inhérentes au couple
01:16:10 et les difficultés de soi-même qu'on a projetées dans la relation
01:16:13 et dès lors qu'on est capable de faire la part des choses,
01:16:15 ça s'apaise énormément parce qu'on n'est plus dans l'externalisation,
01:16:19 on cesse de se victimiser et d'attribuer à l'autre
01:16:21 toute la responsabilité de l'échec
01:16:23 et on peut en tirer quelque chose
01:16:25 parce que, bien évidemment, si on se victimise,
01:16:28 on va répéter et on va être à nouveau déçus
01:16:30 parce qu'on ne se sera pas remis en question
01:16:32 de répéter les mêmes situations.
01:16:34 Ça peut être également un véritable champ de bataille.
01:16:36 Moi, en thérapie de couple,
01:16:38 divorce, tout ce que vous voulez,
01:16:40 j'ai déjà assisté à des conflits,
01:16:42 pardon pour cette comparaison,
01:16:44 des conflits israélo-palestiniens.
01:16:46 Ils se tapaient sur la gueule, il fallait les calmer, etc.
01:16:48 Bien sûr, et puis avec des enfants qui sont au milieu de ça,
01:16:51 avec parfois des situations où l'image de l'autre parent est très abîmée.
01:16:55 Donc moi, j'invite vraiment les gens à se dire
01:16:57 qu'un divorce est une épreuve
01:16:59 mais ce n'est pas obligatoirement un traumatisme indéfini
01:17:03 et que préserver l'image de l'autre parent dans la tête de l'enfant
01:17:07 en faisant la part entre le couple d'amants et l'équipe parentale,
01:17:10 ne le faites pas pour l'autre si vous lui en voulez tant que ça.
01:17:13 Faites-le pour vous et pour votre enfant
01:17:15 parce que vous serez beaucoup plus fiers de vous dans 10 ans
01:17:18 de vous dire que votre enfant n'est pas complètement démoli de cette histoire
01:17:21 et surtout que vous avez été capable d'avoir une honnêteté intellectuelle,
01:17:25 vous avez su le préserver de vos griefs vis-à-vis de votre ex-conjoint.
01:17:30 Est-ce que c'est uniquement une honnêteté intellectuelle
01:17:33 ou il est question surtout d'affect, d'émotion, d'amour et de haine
01:17:39 qui se conjuguent dans une relation d'amour ?
01:17:43 Est-ce que c'est vraiment une question d'honnêteté intellectuelle ?
01:17:46 Quelque part, oui. Être capable d'élaborer son ambivalence
01:17:48 et de dire "là, je le déteste, je le hais, je ne veux plus jamais le voir,
01:17:51 néanmoins, c'est le père de mon enfant
01:17:53 et donc mon enfant a le droit à la Pepsi Chic,
01:17:55 il a le droit que devant lui, je n'insulte pas son père".
01:17:58 Est-ce que c'est élaborer son ambivalence ?
01:18:00 Est-ce que c'est de l'honnêteté intellectuelle ?
01:18:02 On appelle ça comme on veut, mais je crois qu'il y a quelque chose
01:18:04 de l'ordre de l'honnêteté intellectuelle, oui.
01:18:06 Alors, les chiffres que vous donnez sont ceux que nous a donné Pascal Neveu.
01:18:10 Le risque accru de séparation se situe au bout de 5 ans.
01:18:16 Et moi, ça me surprend parce que je considère que si on s'est marié
01:18:20 et qu'on divorce au bout de 5 ans, c'est qu'on ne s'est pas marié
01:18:22 pour des bonnes raisons.
01:18:24 Comment vous expliquez qu'on puisse se divorcer aussi vite ?
01:18:28 Alors, ça c'est un premier point qui est très important que vous soulignez,
01:18:31 c'est que le discernement, c'est-à-dire le choix de la personne
01:18:35 avec laquelle on s'engage, a souvent été mal fait.
01:18:39 C'est-à-dire que comme les gens ne se connaissent pas bien
01:18:43 parce qu'on apprend plein de choses à l'école,
01:18:45 mais le fait qu'on a un psychisme, une personnalité, une psychologie,
01:18:48 c'est quelque chose qui n'existe pas,
01:18:50 très souvent on se marie sans même savoir quel type de personnalité on a.
01:18:53 Donc on ne va pas du tout être capable d'identifier que l'autre a un autre type de personnalité
01:18:58 qui réagit différemment au stress, qui communique différemment,
01:19:01 donc ça ne va pas être conscientisé.
01:19:03 Et donc ça peut, évidemment, une fois marié, créer beaucoup de problèmes.
01:19:06 Et puis l'autre raison, c'est qu'en général,
01:19:08 pourquoi 5 ans ? Parce qu'en général, 5 ans, ça correspond à la petite enfance
01:19:12 du premier enfant dans les couples.
01:19:14 Et que là, on voit qu'un virage très difficile pour beaucoup d'amants,
01:19:17 c'est le moment où ils passent du couple d'amants à l'équipe parentale
01:19:21 et où ils ont du mal à additionner et à voir les deux positions.
01:19:25 Et alors là, les projections tournent à plein,
01:19:27 c'est-à-dire que moi j'entends des patients qui me disent
01:19:29 "tant qu'on n'était pas mariés, ça se passait très bien".
01:19:31 Et puis une fois qu'on a été mariés,
01:19:33 en fait, je me suis pris dans la figure tous les souvenirs de mon père malheureux en couple
01:19:37 et donc j'ai tout d'un coup paniqué,
01:19:39 parce que j'ai vu le mariage comme le cercueil de la liberté,
01:19:42 comme le cercueil du bonheur.
01:19:44 Je me suis pris, en fait, le retour de ce que je voyais chez mon père avec ma mère
01:19:49 et j'ai projeté ça sur ma femme et ça crée des conflits.
01:19:51 Et l'arrivée de l'enfant m'a enfermée là-dedans.
01:19:53 Donc il faut vraiment aller l'élaborer en thérapie de couple,
01:19:55 parce que, comme disait un de mes professeurs,
01:19:57 un couple qui dure, c'est plusieurs couples qui se succèdent
01:19:59 et je crois vraiment que ce sont des virages très difficiles.
01:20:02 Mais c'est pas pour ça qu'ils sont impossibles à prendre.
01:20:04 Mais effectivement, il y a un pic au bout de cinq ans,
01:20:06 parce que l'enfant est un séisme.
01:20:08 - Alors ça correspond justement à...
01:20:10 - Un joli séisme.
01:20:11 - Vous répondez un petit peu à la question que je voulais vous poser maintenant.
01:20:14 - Faut pas faire d'enfant, en fait.
01:20:15 C'est ce que vous êtes en train de dire.
01:20:16 - J'ai dit un joli séisme.
01:20:18 - Mais je vais quand même vous la poser.
01:20:20 Est-ce que vraiment, quand on a un petit peu l'idée de divorcer,
01:20:23 le fait d'aller en thérapie va empêcher le divorce ?
01:20:26 J'y crois pas beaucoup non plus à ça.
01:20:28 - Alors, il n'y a pas de magie.
01:20:29 La thérapie, c'est pas de la magie.
01:20:31 C'est pas...
01:20:32 Voilà.
01:20:33 Mais en tout cas, ça permet de se poser.
01:20:36 Et j'ai presque envie de vous dire,
01:20:38 que peu importe, à la fin, que les personnes divorcent ou qu'elles ne divorcent pas,
01:20:43 ce qui compte, c'est qu'elles prennent la décision pour de bonnes raisons et en conscience.
01:20:47 C'est-à-dire que c'est une décision qui est trop lourde de conséquences
01:20:51 pour imaginer qu'elle va résoudre tous nos problèmes d'une part,
01:20:54 parce que vous continuerez à vivre avec vous-même,
01:20:56 donc tout ce que vous n'aurez pas réglé, vous le garderez après le divorce.
01:20:59 Et puis, le fait d'aller en thérapie va quand même permettre de faire la part
01:21:03 entre les problématiques inhérentes au couple,
01:21:05 et mon propre mal-être qui, de fait, vient créer des turbulences dans le couple,
01:21:09 mais en fait, si je les règle en thérapie individuelle,
01:21:12 mon couple va être allégé de ça.
01:21:13 Donc ça apporte aussi un apaisement dans la communication.
01:21:17 Et il y a des surprises dans les deux sens.
01:21:19 Moi, je vois des couples qui viennent en thérapie complètement désespérés,
01:21:21 puis en fait, ils arrivent à retomber amoureux l'un de l'autre.
01:21:23 Et puis, je vois aussi des situations où ils sont vraiment dans le déni des difficultés.
01:21:27 Et finalement, ils réalisent que non, pour l'un comme pour l'autre,
01:21:30 et même pour la paix psychique des enfants,
01:21:31 il vaut mieux une séparation qui se passe bien
01:21:33 que de continuer à être sous le même toit en s'envoyant des jurons à la figure.
01:21:37 Et quelle serait la différence, Marie-Estelle Dupont,
01:21:40 puisque vous êtes psychologue clinicienne,
01:21:42 entre justement une thérapie de couple avec un psy ou un thérapeute
01:21:47 et avec un médiateur familial,
01:21:50 puisqu'on est souvent amené à rencontrer un médiateur familial
01:21:54 quand on est en instance de divorce.
01:21:56 Quelle serait la différence ?
01:21:57 Alors, le médiateur familial, il est vraiment très utile
01:22:00 quand on n'arrive pas à se mettre d'accord,
01:22:02 que ce soit avant, pendant ou après la séparation,
01:22:04 sur des points de garde d'enfants, sur des points très concrets.
01:22:07 Il va vraiment permettre de fluidifier la parole,
01:22:10 de trouver une alliance, de trouver un point d'accord, un compromis.
01:22:13 Le thérapeute familial, il est quand même à l'écoute de l'inconscient du couple
01:22:17 et il est sur un autre niveau.
01:22:19 Il aide à trouver des solutions, évidemment, puisqu'il apaise la communication.
01:22:23 Mais on est aussi là pour aider les deux individus
01:22:28 à entendre la part d'un conscient qui se rejoue entre eux,
01:22:31 leur part d'un conscient individuel et l'histoire du couple
01:22:33 et comprendre les motifs pour lesquels ils se sont mis ensemble.
01:22:36 Parfois, on se met ensemble pour certaines raisons
01:22:38 et puis on reste ensemble pour d'autres raisons.
01:22:40 Et ça, c'est quelque chose qu'on peut découvrir au cours de la thérapie de couple.
01:22:43 On va revenir évidemment sur la question des enfants et du divorce,
01:22:47 Pascal Neveu, parce que c'est quand même un vrai sujet.
01:22:50 Il est fondamental.
01:22:52 Et on va continuer à en parler avec Marie-Estelle Dupont, qui est avec nous.
01:22:56 On se retrouve dans un instant.
01:22:58 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
01:23:02 Pascal Neveu est avec nous.
01:23:04 On évoque le divorce aujourd'hui.
01:23:06 J'imagine bien sûr que vous aussi, vous avez beaucoup de patients qui viennent dans cette situation.
01:23:11 Oui, il y a des séparations qui sont salutaires,
01:23:13 des séparations qui sont beaucoup plus douloureuses également.
01:23:16 Et puis, on parlait effectivement avec votre invitée dont je n'oublie le nom, je suis désolé.
01:23:21 Marie-Estelle Dupont.
01:23:22 Donc, effectivement, de la question de la place de l'enfant
01:23:25 et comment l'enfant peut être totalement impacté et porter les douleurs du couple,
01:23:30 mais les transmettre par la suite.
01:23:32 On va y revenir sur l'enfant.
01:23:34 On en a parlé avec la première auditrice tout à l'heure,
01:23:39 quand vous parlez du moment cataclysmique.
01:23:42 Ça, c'est important aussi à signaler à ceux qui nous écoutent.
01:23:46 Quand l'un des deux annonce la décision de divorcer,
01:23:50 il peut y avoir un véritable chaos intérieur.
01:23:53 Et là, il ne faut pas hésiter à aller chercher de l'aide.
01:23:56 Je pense que c'est important.
01:23:58 Bien sûr, parce que quand on est dans la position de celui qui est quitté,
01:24:03 quelque chose s'effondre, quelque chose s'effondre dans le cœur,
01:24:07 mais aussi dans le moi social, parce que c'est la fin d'une construction,
01:24:10 c'est-à-dire que tout d'un coup, le temps est suspendu.
01:24:12 Il y a vraiment un traumatisme au sens où le temps est éclaté,
01:24:15 puisque toutes les projections qu'on faisait une minute avant avec cet autre,
01:24:20 tout d'un coup, ça n'est plus possible.
01:24:22 Et très souvent, il y avait des signaux faibles que ça n'allait pas,
01:24:25 mais on était dans le déni, on ne voulait pas les entendre.
01:24:27 Et là, c'est vraiment très important, pour ne pas vaciller,
01:24:29 de faire appel à un psychothérapeute.
01:24:33 Il n'y a aucune honte, il faut encaisser le choc.
01:24:35 Et on l'encaissera d'autant mieux qu'on peut élaborer toutes ces émotions.
01:24:39 C'est important que ceux qui nous écoutent l'entendent.
01:24:41 Et je pense notamment aux hommes qui, très souvent,
01:24:43 n'ont pas entendu les différents messages envoyés par les femmes.
01:24:46 Et puis, tout d'un coup, la femme, elle annonce le désir de divorcer.
01:24:50 Et là, ils tombent des nues.
01:24:52 Ils tombent des nues et en même temps, ils traversent une très grande colère.
01:24:55 Moi, je le vois, en tout cas dans ceux qui viennent me voir,
01:24:57 une très grande colère envers eux-mêmes d'avoir été dans le déni.
01:24:59 Parce qu'ils réalisent qu'elle a peut-être lancé des appels,
01:25:03 et qu'ils ont été dans le déni, qu'ils ont fait l'autruche.
01:25:05 Et à ce moment-là, ils s'en veulent énormément.
01:25:07 Ils sont désespérés parce que c'est trop tard.
01:25:10 Mais effectivement, élaborer toutes ces émotions est très très important.
01:25:14 Y compris pour les enfants, d'ailleurs, qui n'ont pas vocation à réparer,
01:25:17 ni à séparer, ni à réparer leurs parents.
01:25:19 C'est intéressant parce qu'effectivement, la question de l'enfant qui est centrale,
01:25:24 enfin peut-être pas que centrale, moi j'ai déjà reçu des couples
01:25:29 qui venaient pour me dire comment on peut l'annoncer aux enfants.
01:25:33 Mais généralement, ces couples-là, en fait, ils se séparent de manière très intelligente.
01:25:37 Oui, bien sûr, parce qu'ils élaborent quelque chose, donc ils ne sont pas dans le passage à l'acte.
01:25:41 Déjà, le fait de se questionner veut dire qu'ils ne sont pas dans le passage à l'acte.
01:25:44 Et déjà, peut-être, il me semble, la première chose, c'est que les deux doivent le dire aux enfants.
01:25:50 Il n'y a pas un qui va dire aux enfants "ton père me quitte" ou "ta mère me quitte".
01:25:54 Tout à fait. C'est-à-dire qu'à ce moment-là, il importe d'être,
01:25:57 même si c'est difficile d'être dans la dynamique de séparation des amants,
01:26:01 il faut continuer à être dans la collaboration des parents.
01:26:04 Et qu'il n'y en ait pas un qui porte, effectivement, le fardeau de l'annonce.
01:26:07 Et de le dire ensemble va rassurer l'enfant,
01:26:10 qui va voir en face de lui, physiquement, ses deux parents, ensemble,
01:26:14 pour lui dire qu'ils se séparent comme amoureux.
01:26:17 Et la chose la plus importante, c'est qu'à ce moment-là,
01:26:20 l'enfant entende qu'il n'est pour rien dans cette séparation.
01:26:23 C'est-à-dire que les places soient bien respectées.
01:26:25 Tu es une conséquence de notre couple, tu n'es pas la cause de notre couple,
01:26:28 donc tu ne nous as pas fait et tu ne vas pas nous défaire.
01:26:31 Nous nous séparons comme amoureux, mais nous ne nous séparons pas comme parents,
01:26:35 et nous ne nous séparons pas de notre enfant.
01:26:37 Oui, c'est important parce que j'ai entendu hier, justement, Marie-Estelle Dupont,
01:26:41 j'ai entendu une auditrice qui avait la culpabilité de la séparation de ses parents.
01:26:45 On entend ça.
01:26:47 C'est que les mots n'ont pas été bien posés,
01:26:50 et il n'y a pas l'ombre d'un doute.
01:26:52 Tu es notre enfant.
01:26:54 En fait, elle était l'enfant qui avait été fait pour sauver le couple.
01:26:58 Et donc, elle avait échoué dans sa mission d'enfant thérapeute.
01:27:01 Il y en a beaucoup.
01:27:03 Il y a ça, mais il y a aussi également le retour du complexe de type,
01:27:08 où finalement l'enfant voulait la séparer.
01:27:11 Il y a un Freudien qui revient.
01:27:13 Je milite pour.
01:27:15 Où effectivement, il y avait le fantasme de séparer le couple.
01:27:19 Donc voilà, tout ça qui s'accumule totalement chez les enfants,
01:27:26 et même quand on est adulte, voire même d'ailleurs chez des patients qui sont adultes,
01:27:31 c'est les parents qui se séparent lorsqu'ils ont 70 ans.
01:27:34 Est-ce qu'aujourd'hui, où le divorce est rentré dans les mœurs,
01:27:37 est-ce que les enfants vivent mieux les divorces,
01:27:40 ou est-ce que c'est toujours quelque chose de traumatisant ?
01:27:42 Alors, ils trouvent un soutien social qu'ils ne trouvaient pas, évidemment,
01:27:45 il y a 40 ans, puisque la moitié des enfants de leur classe ont des parents divorcés.
01:27:48 Donc ça n'est plus une situation de marginalité
01:27:51 qui donne l'impression de vivre quelque chose de honteux.
01:27:53 Ça, c'est vrai.
01:27:54 Après, est-ce qu'il fait qu'un enfant vit bien ou mal le divorce de ses parents ?
01:27:58 Parce que de toute façon, c'est toujours une douleur.
01:28:00 C'est-à-dire qu'un enfant a toujours le fantasme en lui, pendant très longtemps,
01:28:03 que les deux sources de sa vie soient réunies.
01:28:06 Mais ce qui va faire qu'il va le vivre bien ou mal,
01:28:11 c'est le niveau de conflictualité entre les parents, justement, à la maison,
01:28:15 et la possibilité que les parents ont d'imperméabiliser, d'étanchéifier les choses,
01:28:18 et de dire à l'enfant "tu es à ta place d'enfant",
01:28:21 de ne pas abîmer l'image de l'autre,
01:28:23 et de ne pas faire de l'enfant ou un espion de l'ex,
01:28:26 ou un médiateur, ou un thérapeute,
01:28:29 ou un confident, ou un doudou,
01:28:31 pour combler le lit vide, en le laissant dormir avec nous,
01:28:35 parce qu'on est triste d'aborder les vacances tout seul.
01:28:37 Voilà, c'est tout ça qui va faire que,
01:28:39 si l'enfant garde finalement des repères avec sa place d'enfant,
01:28:44 il pourra se remettre de ce chagrin.
01:28:47 Voilà, c'est ce qui fera la différence avec un traumatisme.
01:28:50 Ce qui demande beaucoup d'intelligence de la part des adultes.
01:28:57 Et de communication surtout.
01:28:59 Parce qu'il y a une grosse grande graine dans les couples,
01:29:01 c'est le manque de communication.
01:29:03 Ne se parle pas.
01:29:04 Et puis quand ça devient conflictuel,
01:29:05 quand on ne comprend pas,
01:29:06 et vous le disiez tout à l'heure,
01:29:08 on s'est mis des œillères,
01:29:11 on n'a pas entendu les signaux, etc.
01:29:14 C'est un problème de communication,
01:29:16 d'émission, de réception du message.
01:29:19 C'est extrêmement complexe.
01:29:22 D'où le rôle des psys qui interviennent sur ce point-là.
01:29:27 Et des livres qui peuvent aider ceux qui nous écoutent.
01:29:29 Si vous êtes malheureusement dans cette situation,
01:29:32 ça s'appelle "Réussir son divorce".
01:29:34 C'est aux éditions La Rousse.
01:29:36 Merci beaucoup Marie-Estelle Dupont d'être venue nous en parler.
01:29:39 Merci Pascal Neveu de ces deux heures
01:29:42 dans lesquelles on a pu donner quelques pistes à ceux qui nous écoutent.
01:29:47 Et oui, normalement, on devrait pouvoir se séparer en tant qu'adultes.
01:29:54 Mais on sait très bien à quel point,
01:29:56 quand il y a de l'affect,
01:29:57 ce n'est pas toujours simple d'être adulte.
01:30:00 Les mystères de l'amour.
01:30:01 On n'est pas obligé de se détester après s'être aimé.
01:30:03 Exactement.
01:30:04 Mais quand on est dans la haine,
01:30:05 c'est peut-être qu'il y a encore de l'amour.
01:30:07 Allez savoir.
01:30:08 Merci à tous les deux.
01:30:09 Merci à tous d'avoir témoigné.
01:30:11 Et puis tout de suite, bien sûr, vous retrouvez.
01:30:13 C'est votre avenir.

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