Avec Sandie BOULANGER, Relaxologue et sexothérapeute. Auteure de « Remets ton slip en place » + son site : lelienaucoeurdusoin.com (le lien au cœur du soin) et Arouna LIPSCHITZ, Écrivaine, philosophe, enseignante spirituelle et réalisatrice. Auteure de plusieurs ouvrages et de « Aimer, ça s’apprend » - Éditions Harper Collins.
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00:00:00 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:05 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:08 Nous allons parler d'amour encore aujourd'hui, mais on parle d'amour tous les jours ensemble et ça fait du bien.
00:00:13 L'amour en général, on dit que ça nous tombe dessus et on dit tomber amoureux.
00:00:19 Bien sûr, l'expression, tout le monde la connaît.
00:00:21 Alors parfois, certes, la relation s'installe tout doucement.
00:00:25 Oui, la pente est plus douce, mais à l'arrivée, on est quand même pris dans les filets de l'amour.
00:00:30 Et comme c'est toujours agréable, l'amour, pourquoi s'en plaindre ?
00:00:34 Bien sûr, on peut toujours trouver des explications, mais ce n'est pas le sujet du jour.
00:00:38 Je vous propose plutôt qu'aujourd'hui, en compagnie de Sandy Boulanger,
00:00:41 on comprenne pourquoi l'amour, si on veut faire durer sa relation,
00:00:45 eh bien, ce n'est pas si simple.
00:00:47 Parce qu'il ne suffit pas de s'aimer pour qu'une relation dure.
00:00:50 Et il semblerait bien que l'amour, ça s'apprend.
00:00:53 Et je ne pense pas vous étonner si je vous dis que la première leçon,
00:00:56 c'est d'apprendre à s'aimer.
00:00:57 Alors bien sûr, il y a d'autres clés, et c'est peut-être ce qu'on va essayer de faire
00:01:00 durant toutes ces deux heures.
00:01:02 On va vous donner des clés.
00:01:04 Et alors, si vous êtes un handicapé ou une handicapée de l'amour,
00:01:08 peut-être que c'est le moment de venir témoigner.
00:01:10 Comme ça, on va peut-être vous aider à vous relever,
00:01:12 pour que vous puissiez à nouveau retomber amoureux.
00:01:15 Venez nous rejoindre, en tout cas, notre numéro, vous le connaissez,
00:01:18 c'est le 0 826 300 300.
00:01:21 Bonjour Sandy Boulanger.
00:01:22 Bonjour Brigitte, merci de me recevoir.
00:01:24 Merci à vous d'être avec nous.
00:01:26 Vous êtes relaxologue, sexothérapeute également.
00:01:28 Vous travaillez aussi en soins palliatifs.
00:01:33 Et c'est vrai qu'en soins palliatifs, vous nous avez déjà dit
00:01:37 à quel point les gens parlent d'amour, de leurs amours qui ont compté,
00:01:42 de leurs amours déçus.
00:01:44 Et on voit bien que l'amour, j'allais dire, c'est intrinsèque à l'humain.
00:01:49 J'ai envie de vous dire, en fait, depuis plus de dix ans maintenant
00:01:53 que je fais ce métier en cancérologie palliative aussi,
00:01:57 je me rends compte peut-être que c'est finalement la seule chose
00:02:00 que l'on garde, l'amour.
00:02:02 Comment on a aimé et comment on a été aimé.
00:02:05 Alors c'est une histoire complexe, poétique et cruelle.
00:02:10 Mais effectivement, c'est dire oui à cette aventure humaine
00:02:14 qui comporte cette dimension d'amour, de lien, oui.
00:02:17 La première chose peut-être que j'ai envie de dire,
00:02:19 c'est que suivant notre personnalité, on va aimer différemment.
00:02:24 Et ça, c'est peut-être quelque chose qu'on peut se regarder,
00:02:28 regarder la manière dont on a besoin de l'amour,
00:02:32 parce qu'on en a tous besoin, mais certains vont s'en méfier,
00:02:36 d'autres vont courir dedans, si je puis dire.
00:02:40 Certains vont chercher vraiment à faire durer une relation
00:02:44 parce qu'ils ont besoin de cette stabilité.
00:02:46 D'autres sont amoureux de l'amour et vont avoir des relations successives
00:02:50 de préférence bien vibrantes.
00:02:53 Il n'y a pas de règle.
00:02:56 Non, en fait, ce dont vous parlez, ça me fait penser aussi
00:03:00 à cette échelle d'amour de la Grèce antique,
00:03:03 où il y a ces différents niveaux d'amour.
00:03:06 Il y en a huit qui sont très connus, mais il y en a un peu plus.
00:03:10 Et c'est vrai qu'il n'y a pas une bonne façon d'aimer,
00:03:13 il y a une façon, je pense, de cheminer en amour.
00:03:17 On n'a pas un étage à atteindre absolument,
00:03:20 où après, une fois qu'on y est, on est tranquille
00:03:22 et puis on peut se laisser aller avec sérénité.
00:03:26 Je crois que l'amour, en fait, c'est un peu le propre
00:03:29 d'avoir de l'eau au creux de sa main.
00:03:31 Et puis, il faut toujours en remettre,
00:03:33 parce qu'au bout d'un moment, ça file.
00:03:35 Et puis après, si on se rend compte
00:03:39 qu'on est toujours malheureux en amour,
00:03:41 qu'on va d'échec en échec,
00:03:43 il y a quelque chose à comprendre.
00:03:46 C'est en ça qu'on a besoin, peut-être, de vous,
00:03:49 notamment, Sandy Boulanger,
00:03:51 parce qu'il y a quelque chose qui bloque,
00:03:54 quelque chose qui ne fonctionne pas chez nous.
00:03:56 Et si on n'y travaille pas, ça va se répéter encore et encore.
00:04:00 - Oui, parce qu'aimer...
00:04:03 Il y a un émetteur et un récepteur, c'est la base.
00:04:07 Donc, ça commence par soi,
00:04:09 effectivement, vous l'avez dit,
00:04:11 c'est d'abord de la connaissance de soi,
00:04:13 bien avant l'amour, peut-être,
00:04:15 se comprendre, comprendre ses besoins.
00:04:17 Vous disiez, mais ce n'est pas anodin de comprendre ses besoins.
00:04:19 Ça aussi, ça passe par un apprentissage,
00:04:21 un apprentissage que peut-être,
00:04:23 on n'a pas reçu dans l'enfance.
00:04:25 On n'a pas reçu ce mode d'emploi du corps,
00:04:27 cette sensation et cette sensorialité,
00:04:30 sa gestion émotionnelle.
00:04:32 Donc, ça peut devenir très complexe, après,
00:04:34 de grandir sans se connaître,
00:04:36 sans savoir gérer ses émotions.
00:04:38 Et puis, en fait, aussi, en fonction des expériences qu'on a,
00:04:41 comment est-ce qu'on les a traitées ?
00:04:43 Ça peut être des histoires passées douloureuses,
00:04:45 si on a eu des mauvaises expériences.
00:04:47 - Je crois quand même qu'il faut s'aimer un tout petit peu suffisamment,
00:04:50 si je puis dire, parce que sinon,
00:04:52 on va être tellement en demande d'amour de l'autre,
00:04:54 que ce ne sera pas possible.
00:04:56 - Mais je pense que ce que c'est un peu corrélé
00:04:58 avec le fait de se connaître soi-même,
00:05:00 quand on commence à plonger à l'intérieur de soi,
00:05:03 ce n'est pas pour rester enfermé dans son petit nombril,
00:05:05 c'est pour voir aussi,
00:05:07 toutes les choses difficiles qu'on a,
00:05:09 cette boule à facettes que l'on est,
00:05:11 avec nos facettes qui brillent, et celles qui ne brillent pas du tout.
00:05:13 Mais du coup, ça développe aussi cette confiance en soi,
00:05:17 c'est le début de l'amour de soi, effectivement.
00:05:20 Comme ça, on ne le met pas sur les épaules de l'autre.
00:05:22 - Bien sûr.
00:05:23 En même temps, on peut tout à fait avoir des histoires d'amour,
00:05:27 alors qu'on est en train de se découvrir,
00:05:29 parce que c'est aussi une belle manière de se découvrir, l'amour.
00:05:32 - Oui, c'est exactement ça.
00:05:34 C'est que parfois, on a la chance de rencontrer quelqu'un,
00:05:36 un partenaire, qui va nous permettre justement
00:05:39 de mieux nous comprendre, de mieux nous connaître,
00:05:41 d'exprimer nos besoins.
00:05:43 Oui, ça arrive.
00:05:45 Et ce n'est pas une condition sine qua non,
00:05:47 ce n'est pas parce qu'on ne s'aime pas, qu'on ne pourra pas être aimé.
00:05:49 C'est un autre chemin de vie, d'évolution.
00:05:53 Mais quel que soit le chemin, il faut effectivement se dire,
00:05:56 de toute façon, c'est évolutif,
00:05:58 ça ne reste pas figé au même endroit,
00:06:00 et ça demande de toute façon du soin.
00:06:03 - Voilà, et peut-être qu'on peut aussi,
00:06:05 comme dans cette introduction,
00:06:08 avant de donner la parole à ceux qui nous écoutent,
00:06:10 rappeler que l'amour, c'est à la fois
00:06:13 pas du sexe, mais c'est aussi du sexe.
00:06:16 C'est-à-dire que le lien entre l'amour et la sexualité,
00:06:20 il est parfois très éloigné,
00:06:23 parfois c'est totalement collé.
00:06:25 Et je crois qu'il n'y a pas, encore une fois,
00:06:27 à dire ce qu'il faut et ce qu'il ne faut pas.
00:06:29 Chacun va y mettre le curseur là où il peut.
00:06:32 - Oui, c'est ça, c'est cet équilibre aussi
00:06:35 de bien-être personnel et de bien-être aussi avec l'autre,
00:06:38 donc cette balance des plus et des moins
00:06:40 qui nécessite de se connaître.
00:06:42 Donc l'amour, c'est quand même une histoire relationnelle,
00:06:45 de lien, et puis parfois on peut avoir des facilités
00:06:48 à être en lien avec une personne,
00:06:50 et puis finalement avec une autre, ça peut être catastrophique aussi.
00:06:53 Donc ce n'est pas toujours acquis et déterminé d'avance,
00:06:57 mais plus on se connaît, plus on s'aime aussi,
00:06:59 et plus c'est facile d'aimer et d'être aimé.
00:07:01 - En sachant toutefois que de toute façon,
00:07:03 on revient toujours à soi,
00:07:05 c'est-à-dire que si on a besoin de beaucoup de sexe,
00:07:08 c'est quelque part qu'on a besoin de beaucoup d'amour,
00:07:10 sauf que, à notre manière,
00:07:12 c'est du sexe qui va nous donner de l'amour
00:07:15 et qui va nous nourrir.
00:07:17 D'autres sont plus dans l'agapé,
00:07:19 pour utiliser un mot grec que vous connaissez certainement très bien,
00:07:22 Sandy Boulanger, c'est-à-dire qu'on est dans cette sorte de besoin
00:07:25 d'humanisme, d'amour universel.
00:07:28 Je veux dire, encore une fois, il n'y a pas à juger.
00:07:31 Ce qui est important, c'est de trouver notre manière d'aimer,
00:07:34 si je puis dire, qui nous rassure,
00:07:37 qui nous fait du bien, qui nous équilibre.
00:07:40 Et c'est vrai que c'est là où, parfois, on tâtonne
00:07:43 avant de trouver le...
00:07:45 Mais je crois qu'il faut surtout ne pas séparer le sexe de l'amour.
00:07:50 Moi, je sais de par mon expérience
00:07:53 qu'il y a des personnes qui vont, par moment,
00:07:56 être dans des relations très sexuelles,
00:07:58 mais en fait, c'est une recherche d'amour au sens large du terme
00:08:01 et il n'y a pas à juger.
00:08:03 - Non, c'est sûr, mais c'est pour ça que cette connaissance de toi,
00:08:06 de soi, de vous et de moi,
00:08:09 ça nous permet, effectivement, de savoir où on se trouve.
00:08:12 Une fois qu'on sait où on est, on sait où on va, finalement.
00:08:15 On a de la conscience, donc c'est un jeu assez rigolo.
00:08:18 - Et parfois, on a un parcours très varié,
00:08:22 et ce n'est pas grave non plus.
00:08:24 Il y a des personnes qui vont aimer de la même manière
00:08:27 toute leur vie, d'autres qui vont passer d'extrême à d'autres.
00:08:31 Et encore une fois, il n'y a pas de jugement à avoir.
00:08:34 Il faut juste, quand ça fait mal ou quand ça ne va pas,
00:08:38 essayer de voir pourquoi et de déblayer les obstacles.
00:08:43 - Je crois qu'il faut essayer aussi, parfois, de rester un peu réaliste,
00:08:46 parce qu'on a beaucoup d'informations, à notre époque,
00:08:49 sur comment est-ce qu'on peut avoir un nirvana amoureux extraordinaire
00:08:53 et tout un tas d'injonctions et de conditions
00:08:56 pour arriver à une relation extraordinaire.
00:08:59 Je crois que des fois, il faut rester un peu tranquille par rapport à ça,
00:09:02 rester réaliste par rapport à nos besoins, par rapport à qui on est,
00:09:07 et ne pas donner sa moelle épinière à l'autre,
00:09:10 ou pas non plus rester enfermé dans son château fort
00:09:12 en ouvrant de temps en temps le pont-levis pour voir si ça peut marcher.
00:09:15 Ce sont des quêtes personnelles, d'aimer et d'être aimé.
00:09:20 - Je crois que ça vaut le coup aussi de prendre ce risque-là.
00:09:23 C'est l'éloge du risque d'Anne du Fourmentel.
00:09:28 Si on ne prend pas un peu de risque, et surtout celui d'aimer, qu'est-ce qu'on fait ?
00:09:33 - On va aller prendre ce risque et en tout cas, on va vous écouter nous parler d'amour
00:09:37 avec Sandy Boulanger jusqu'à 16h.
00:09:40 On aura le plaisir aussi de recevoir dans la deuxième heure Aruna Lipsy
00:09:43 qui vient d'écrire un livre "Aimer, ça s'apprend".
00:09:46 Elle nous racontera certainement beaucoup de choses,
00:09:49 et nous donnera certainement beaucoup de clés.
00:09:51 Pour l'instant, on fait une petite pause, on se retrouve dans un instant.
00:09:53 - L'amour, ça s'apprend, c'est notre thème aujourd'hui.
00:10:01 Nous allons être de deux bonnes maîtresses, n'est-ce pas Sandy Boulanger ?
00:10:04 - Ah oui, quand tu es sur moi !
00:10:06 - Je n'en doute point. Vous êtes relaxologue, sexothérapeute,
00:10:10 et on peut vous retrouver sur votre site le lien au coeur du soin.com
00:10:17 Isabelle est avec nous, bonjour Isabelle.
00:10:20 - Bonjour Brigitte, bonjour Sandy.
00:10:22 - Vous êtes un peu perdue en amour Isabelle ?
00:10:25 - Un peu, c'est peut-être un mot faible.
00:10:29 - Dites-nous, racontez-nous.
00:10:32 - Je pensais avoir des références il y a 9 ans quand je me suis séparée du père de mes enfants.
00:10:39 Et puis au fil des années, je trouve que j'ai aimé de plein de façons.
00:10:46 Et aujourd'hui, je ne sais plus trop si ce que je ressens c'est de l'amour,
00:10:51 si c'est du détachement.
00:10:54 Je suis plutôt adepte de ressentir un sentiment de liberté tout en étant amoureuse.
00:11:01 Mais ce n'est pas donné à tout le monde d'accepter cette liberté,
00:11:06 parce qu'il y a une confusion souvent entre liberté libre, liberté sexuelle.
00:11:10 Et du coup, c'est assez complexe.
00:11:13 - Quand vous parlez de liberté, vous parlez d'une certaine indépendance, c'est bien ça ?
00:11:18 - Oui, c'est bien ça.
00:11:20 Me sentir libre, c'est-à-dire être moi-même,
00:11:22 pas correspondre à ce qu'on attend de moi,
00:11:25 mais plutôt pour ce que je suis et la personne que je suis.
00:11:28 Et c'est très difficile pour moi aujourd'hui de rencontrer quelqu'un de tolérant.
00:11:35 - Alors, moi je pense qu'il y a deux choses à dire.
00:11:38 La première, c'est que très souvent, l'homme a besoin de marquer son emprise
00:11:44 et aime bien quand même être là pour soutenir la femme.
00:11:50 C'est encore un peu dans leur gêne.
00:11:52 Donc une femme qui est très indépendante peut les déranger un petit peu
00:11:57 parce qu'ils ne trouvent pas leur place.
00:11:58 Donc ça, c'est la première chose que je voulais dire.
00:12:00 Et la deuxième chose, ça c'est quelque chose qu'on a remarqué en psychologie,
00:12:04 on recherche souvent notre opposé ou notre complémentaire.
00:12:09 C'est-à-dire que si vous êtes assez indépendante,
00:12:11 vous devez certainement avoir tendance à tomber amoureuse
00:12:14 ou en tout cas être attirée par des hommes qui sont un peu dépendants.
00:12:17 - Eh bien, en effet. Je me rends compte de ça.
00:12:22 C'est exactement ça.
00:12:24 Et d'ailleurs, ça me questionne énormément parce qu'au début,
00:12:27 pour situer le contexte, j'ai divorcé après plus de 20 ans de mariage.
00:12:33 Le père de mes enfants était le premier homme que j'ai connu.
00:12:36 Donc je n'ai aucune expérience relationnelle sexuelle.
00:12:41 Et après, j'ai découvert, j'ai voulu apprendre à me connaître.
00:12:45 Et du coup, j'ai expérimenté des relations, des types de relations.
00:12:49 Et c'est génial, en fait.
00:12:51 Donc, du coup, je me suis rendu compte que j'aimais de façons différentes.
00:12:54 Mais effectivement, aujourd'hui, au début, j'étais toujours attirée
00:12:57 par des hommes très charismatiques, très indépendants, comme moi.
00:13:02 Et aujourd'hui, je ne peux plus en faire ça. Je n'y arrive pas, en fait.
00:13:05 Et effectivement, je vais plutôt aller vers des hommes beaucoup plus posés,
00:13:08 beaucoup plus calmes, beaucoup plus effacés, effectivement.
00:13:12 Mais qui m'apportent énormément, en fait.
00:13:15 - Oui, oui, oui. Mais qui, du coup, ne trouvent pas leur place.
00:13:20 - Mais peut-être aussi certainement que, parce que c'est plusieurs facettes,
00:13:24 vous vous doutez bien, mais dans cet homme qui est plus posé,
00:13:28 donc qui accepte l'altérité, finalement, aussi.
00:13:32 Peut-être y a-t-il effectivement cette répétition d'aller chercher quelqu'un
00:13:37 qui est dépendant, affectif, pour pouvoir, vous, avoir une autre posture, du coup.
00:13:43 C'est comme si vous contrôliez.
00:13:45 Alors, si l'autre... C'est pas parce qu'on est posé qu'on est dépendant, affectif.
00:13:50 C'est-à-dire que dans le fait d'avoir des hommes que vous préférez plutôt posés, calmes,
00:13:55 il y a derrière encore quelque chose d'autre, autour de la dépendance affective.
00:13:59 Mais parfois, ça peut dire que c'est inconsciemment vous aussi qui vous protégez.
00:14:04 En ayant comme ça toujours ce radar, derrière le fait que vous voulez quelqu'un
00:14:08 maintenant d'un peu plus posé plutôt que de dominant,
00:14:11 peut-être qu'il y a cette recherche pour vous.
00:14:13 Ça peut vous rassurer que d'être quelqu'un qui soit un peu comme ça,
00:14:17 dépendant ou en dessous de vous, je ne sais pas.
00:14:19 - Alors, je dirais pas en dessous, mais ça nourrit votre part d'ombre, Isabelle.
00:14:24 Vous savez, quand on est d'une tendance un peu indépendante,
00:14:28 c'est aussi une manière de se protéger de quelque chose qui serait trop envahissant
00:14:32 et qui nous mettrait dans un risque d'abandon.
00:14:36 Et c'est certainement un peu inconscient chez vous.
00:14:40 Mais quand vous êtes attiré par quelqu'un qui est un peu dépendant de vous,
00:14:45 vous ne risquez pas de le perdre.
00:14:47 Donc, vous continuez à garder les rênes, si je puis dire, de la relation.
00:14:50 - Oui, mais ça va vite. En fait, à un moment donné...
00:14:54 - Vous ne l'admirez plus.
00:14:56 - Non. J'ai besoin de ce point d'admiration qui est hyper important.
00:15:04 Vous avez raison dans ce que vous disiez tout à l'heure.
00:15:07 Concernant la dépendance, je me rends compte qu'effectivement,
00:15:11 ce sont plus des hommes dépendants affectifs qui sont dans mon entourage.
00:15:16 Et je ne sais pas comment...
00:15:21 - Il faut que vous soignez...
00:15:23 - Je ressens aussi le sentiment d'être en dessous.
00:15:26 - Il faut que vous soignez votre peur de l'abandon.
00:15:31 À partir du moment où elle sera un peu moins forte et un peu moins inconsciente,
00:15:36 vous pourrez à ce moment-là aller vers des hommes qui sont moins dépendants.
00:15:41 Vous savez, c'est vraiment une chose qui est terrible en amour,
00:15:44 c'est qu'on choisit toujours des choses qui parlent de nous.
00:15:49 On tombe amoureux d'une part de nous-mêmes, en quelque sorte.
00:15:53 C'est horrible de dire ça, parce qu'on aimerait tellement...
00:15:56 - C'est très narcissique, oui.
00:15:58 - Mais pas de façon impolie.
00:16:01 - Oui, je suis d'accord.
00:16:03 - Donc soignez un peu cette peur de l'abandon,
00:16:08 qui est très fréquente chez beaucoup d'entre nous,
00:16:11 que vous avez très bien colmatée par votre indépendance.
00:16:15 - Oui.
00:16:16 Et je voulais dire aussi, vous savez, parfois,
00:16:18 c'est pas parce qu'on est indépendante qu'on est autosuffisante.
00:16:23 - Oui, mais ça, je n'arrête pas de le répéter au fort à tout mon entourage.
00:16:27 Mais c'est vrai que c'est l'image que ça renvoie, en fait.
00:16:31 - Peut-être que du coup, ça laisse peu de place aussi.
00:16:34 Mais vous savez, à travers toutes nos histoires,
00:16:38 et puis plus on grandit, plus on visite profondément
00:16:41 les couches de notre histoire, de nos difficultés,
00:16:45 de plus en plus profondément et de façon de plus en plus sensible aussi.
00:16:49 Donc peut-être que là, ces derniers temps, vous visitez ça de vous.
00:16:53 C'est de l'horlogerie fine, Isabelle,
00:16:55 parce que vous avez déjà fait un beau boulot quand même sur vous.
00:16:58 Donc là, vous allez vraiment dans de la dentelle.
00:17:01 Mais des fois, c'est difficile, cette dentelle.
00:17:03 - C'est difficile parce que là, aujourd'hui,
00:17:05 je me rends compte que j'aurais tendance à aller vers quelqu'un en particulier,
00:17:11 là, en ce moment.
00:17:12 Et c'est une personne qui est assez indépendante.
00:17:14 Et du coup, ça me rend folle, en fait.
00:17:17 Je ne suis pas avec cette personne-là comme avec les autres dans mes autres...
00:17:22 - Oui, parce que ça réveille des peurs.
00:17:24 - Ça me rend dépendante, en fait.
00:17:26 Là, c'est inversé, en fait.
00:17:27 C'est moi qui sollicite, c'est moi qui cherche.
00:17:29 - Oui, ça réveille des peurs.
00:17:32 Et ça confirme donc l'analyse que je vous faisais de votre peur d'être abandonnée.
00:17:38 Faites-vous confiance.
00:17:40 Vous avez su rebondir.
00:17:42 Vous savez, même si cette relation, elle devient belle, forte,
00:17:48 et puis qu'à un moment donné, elle s'arrête,
00:17:50 vous saurez vous en sortir.
00:17:51 Faites-vous confiance.
00:17:53 - Je pense que ce que me disent mes amies et mes deux merveilleuses filles
00:17:56 qui me disent exactement ça.
00:17:59 Et effectivement, quand il y a des épisodes comme ça où on s'éloigne,
00:18:03 je me rends compte, effectivement, que je ne suis pas seule
00:18:06 et que je rencontre d'autres gens.
00:18:08 Mais c'est vrai qu'on a tendance à tomber dans l'oubli quand ça arrive, en fait.
00:18:12 Et après, il y a du temps pour reprendre confiance.
00:18:14 Mais c'est vrai que moi, c'est assez endanté, en fait.
00:18:17 Dès que je ne suis plus avec cette personne, je ne me sens pas bien.
00:18:22 Et quelques semaines après, hop, ça y est, c'est bon.
00:18:24 Oui, effectivement, mais ça va, arrête Isabelle de penser ça, c'est pas vrai.
00:18:28 - Ben oui.
00:18:29 Écoutez, vous êtes assez lucide quand même sur vous-même.
00:18:33 Donc, il faut juste les moments où vous êtes un petit peu angoissé,
00:18:38 faire taire ce petit vélo dans la tête et puis respirer profondément
00:18:44 et vous dire qu'il ne faut pas passer à côté de sa vie
00:18:47 et il ne faut pas passer à côté des bons moments d'amour.
00:18:50 - Et faire de la dentelle, Isabelle.
00:18:52 Je suis sûre que vous êtes d'une tendresse créative en plus.
00:18:56 Alors, faites ça pour vous.
00:18:58 - Ça marche, merci.
00:19:00 - Merci à vous Isabelle, parce que vous savez que grâce à votre témoignage,
00:19:04 on a dit déjà beaucoup, beaucoup de choses qui certainement parlent à tous ceux qui nous écoutent.
00:19:08 C'est simple l'amour ? Non, c'est très, très, très compliqué.
00:19:12 - C'est simplement complexe.
00:19:14 - Absolument, merci beaucoup Isabelle.
00:19:17 On fait une petite pause.
00:19:19 Dans un instant, on retrouve notre Sexy News.
00:19:21 - Flore Chéry, qui va nous évoquer la timidité des jeunes.
00:19:27 Oui, ce n'est pas simple au début.
00:19:29 On se retrouve dans un instant.
00:19:31 - Brigitte Laé, Sud Radio.
00:19:33 C'est l'instant Sexy News.
00:19:36 - Avec Sandy Boulanger, nous accueillons Flore Chéry.
00:19:39 Bonjour Flore.
00:19:40 - Bonjour Brigitte.
00:19:41 Bonjour Sandy.
00:19:42 - Bonjour.
00:19:43 - Je vais donc vous parler d'un sujet qui reste dans la thématique que vous évoquez aujourd'hui,
00:19:48 puisqu'il s'agit de parler des handicapés et de l'amour.
00:19:50 Et s'il y a bien une catégorie de la population qui devient de plus en plus,
00:19:53 alors je ne vais pas dire handicapé, mais angoissé par la découverte d'un premier amour,
00:19:58 c'est la catégorie des 18-24 ans.
00:20:01 On sait déjà que c'est une population qui connaît une hausse d'abstinence sexuelle.
00:20:05 28% des jeunes n'ont pas eu de rapport en 2023, le chiffre le plus haut qu'on a connu depuis 50 ans.
00:20:11 Et ce chiffre, il la met en parallèle avec une grande étude IFOP qui nous apprenait juste le mois dernier
00:20:16 que 74% des jeunes, donc près des trois quarts, étaient stressés avant une première rencontre,
00:20:23 donc 41% systématiquement.
00:20:26 Et ce sont les jeunes femmes qui sont les plus inquiètes.
00:20:29 Le taux monte à 81% dans cette catégorie, quand il atteint même 91% chez ceux qui utilisent les applications de rencontres.
00:20:37 Preuve bien que la dating fatigue, c'est-à-dire ce sentiment de lassitude à utiliser les moyens de rencontres virtuels,
00:20:44 se traduit aussi en chiffres.
00:20:46 La plus grosse crainte, en particulier chez les femmes, c'est celle de ne pas plaire à son nouveau partenaire.
00:20:51 95% des femmes sont dans ce cas quand elles vont à un premier rendez-vous.
00:20:55 - Donc un premier rendez-vous par rencontre, pas par les applications ?
00:21:00 - Pas par les applications, vraiment, on va à un premier rendez-vous amoureux et dans 95% des cas...
00:21:03 - Parce que ça a toujours été comme ça, les femmes sont toujours persuadées qu'elles sont pas assez je ne sais quoi...
00:21:10 - Exactement, et donc là on a vraiment ce chiffre qui montre que c'est une écrasante majorité.
00:21:15 Moi je la mettrais aussi en parallèle avec la consultation des réseaux sociaux.
00:21:19 Il y avait une grande étude en 2019 publiée sur The Lancet, qui portait sur 10 000 jeunes américains,
00:21:25 qui montrait qu'il y avait vraiment une corrélation entre la mauvaise image corporelle de soi et l'utilisation des réseaux sociaux,
00:21:32 et que c'était particulièrement vrai chez les jeunes filles.
00:21:35 Donc je pense que les réseaux sociaux n'arrangent rien à la situation.
00:21:38 - La deuxième difficulté qu'on remarque dans cette étude IFOP, c'est lors d'une première rencontre amoureuse,
00:21:42 c'est l'appréhension à découvrir une nouvelle personne, à se confronter à l'inconnu.
00:21:47 Et on peut le comprendre parce que cette génération des 18-24 ans, c'est une génération qui reste beaucoup plus à domicile que les aînés.
00:21:54 Elle a l'habitude d'avoir accès au monde extérieur depuis son canapé, on pense à la culture, au travail ou simplement faire ses courses,
00:22:00 maintenant tout peut être fait en ligne.
00:22:02 Et aussi parce que c'est une génération qui peut avoir des opinions de plus en plus divergentes sur les rapports amoureux,
00:22:07 notamment par le système très morcelé de l'accès aux médias via les réseaux sociaux, qui peut créer une bulle de croyances.
00:22:13 Un sondage IFOP de 2022 montrait que deux tiers des jeunes hommes souhaitaient être déconstruits,
00:22:17 quand l'opposé, un tiers des jeunes hommes adhéraient aux valeurs traditionnelles très viriles.
00:22:23 Donc dans ces conditions, la rencontre à l'autre et son aléa ne permettent pas toujours une réelle sérénité.
00:22:28 On accuse souvent les écrans d'être une forme de nouvelle libido offerte aux jeunes,
00:22:33 parce qu'elle stimulerait le système de dopamine, un petit peu comme le plaisir sexuel.
00:22:36 Mais je pense que les écrans sont plus accusés sur le domaine du temps d'espace mental disponible.
00:22:41 Ils veulent plus de l'attention introspective, c'est-à-dire du temps pour se reconnecter à son monde intérieur, à sa libido,
00:22:48 que réellement est en concurrence avec le plaisir sexuel.
00:22:51 La santé mentale des jeunes a d'ailleurs été érigée comme grande cause nationale par le Sénat en ce début 2024.
00:22:58 Peut-être une bonne nouvelle pour que les jeunes retrouvent la fièvre de leurs aînés lorsqu'ils allaient gaiement courtiser au bal du village.
00:23:04 Mais je pense qu'il y a quelque chose qu'il faut dire, même si, encore une fois, ce n'est pas politiquement correct.
00:23:11 Il y a eu des époques où on se sautait dessus sexuellement et puis on ne se posait pas de questions.
00:23:19 Alors après, bien sûr, il était temps qu'on respecte les femmes et qu'on ne leur saute pas dessus si elles n'ont pas envie.
00:23:27 Mais cette sorte d'idée qu'il ne faut pas non plus tout de suite, peut-être, etc., finit par mettre une distance.
00:23:36 Et je pense que ça, c'est un peu problématique quand même.
00:23:40 Mais je ne sais pas comment on va pouvoir faire bouger les choses dans le bon sens.
00:23:47 On a une période d'adolescence qui a énormément bougé aussi.
00:23:51 On était à peu près à 4 ans d'adolescence, de chamboulement pas que hormonal mais aussi cognitif, il y a 50-60 ans.
00:23:59 Aujourd'hui, on passe à 15 ans.
00:24:01 Et ce n'est pas juste dans les faits.
00:24:03 Ce changement hormonal et cognitif est effectif jusqu'à 15 ans.
00:24:08 C'est-à-dire que toute cette construction identitaire, avec toute cette masse d'informations, pas toujours vérifiables d'ailleurs et pas toujours justes,
00:24:19 ils n'ont pas beaucoup d'outils de gestion de l'information.
00:24:23 Donc il y a un grand buffet devant, mais ils n'ont pas encore l'estomac.
00:24:26 Ils ont leurs réseaux sociaux, mais comme vous le dites très justement, Flore Chéry, ils sont dans leur croyance.
00:24:31 Et ils vont trouver toujours sur le réseau social, n'importe lequel, quelqu'un qui va répondre à leur croyance.
00:24:37 Donc ils restent accrochés à leur croyance.
00:24:39 Et c'est malheureusement dans la rencontre de l'autre que nos croyances, elles sont...
00:24:44 Pusculées, bien sûr, et qu'il faut sourire à l'autre.
00:24:47 Et ça devient de plus en plus difficile.
00:24:49 Je pense que si on s'enferme dans l'algorithme des réseaux sociaux et que l'on considère que c'est ça la représentation du monde,
00:24:56 il y a un danger à évidemment s'ouvrir au monde réel qui bat à son lot d'aspérités, de gens qui pensent différemment.
00:25:04 - Qui peut faire mal, mais qui nous ramène à la vérité.
00:25:08 - Bien sûr.
00:25:09 Donc ça c'est important.
00:25:11 Et puis on est surtout sur une génération qu'on appelle la génération un peu "coucouning",
00:25:15 c'est-à-dire qui a commencé dans les années 90 et qui s'est développée avec l'apparition d'Internet.
00:25:19 Vous avez connu, vous, une époque, très certainement, où vous alliez dehors, où vous alliez au théâtre, au cinéma, où vous sortiez.
00:25:25 On remarque que les jeunes sortent un tiers de moins de temps que leurs aînés.
00:25:30 - Il y en a encore même beaucoup qui sortent encore, heureusement.
00:25:34 - Oui, oui, mais on les chiffre à peu près à un tiers de trois en moins.
00:25:38 Donc ça pose une vraie question sur le rapport au dehors,
00:25:44 surtout quand on sait, et notamment on l'a vu pendant le confinement,
00:25:47 que rester seul chez soi induit la peur de l'étranger, la peur de l'autre.
00:25:52 Plus on reste chez soi, plus on a peur des gens à l'extérieur.
00:25:56 Donc c'est pas forcément sain, même pour la représentation mentale du monde.
00:26:00 - Bon, ben...
00:26:02 - Si, vous me connaissez quand même, je suis toujours très optimiste.
00:26:06 Parce que dans tout changement de codes sociaux, il y a toujours un moment chaotique.
00:26:11 La vue à la libération sexuelle, et puis après on est redevenu un peu plus sages,
00:26:15 mais quand même plus hauts que ce qu'il y avait avant.
00:26:17 Donc là, je pense aussi qu'on a des codes sociaux qui évoluent,
00:26:20 des modes relationnels qui évoluent, avec des outils technologiques juste extraordinaires.
00:26:25 C'est peut-être un peu comme si on se retrouvait avec un permis de conduire tout neuf, tout beau,
00:26:30 au volant d'une Porsche, d'une Ferrari, de toutes les autres marques, on peut citer en même temps.
00:26:35 C'est ça aussi, c'est cet apprentissage-là.
00:26:38 Moi, je suis assez confiante aussi sur le fait que ça va bouger.
00:26:41 Rappelez-vous comment nos parents et nos grands-parents à tous pouvaient nous dire
00:26:46 "Ah, mais tu fais n'importe quoi, tu sais pas faire."
00:26:48 On a tous connu ça finalement, donc on continue de dire que les jeunes...
00:26:51 - Oui, il y a toujours un pied de notre génération à toujours critiquer et s'inquiéter pour la jeunesse, c'est vrai.
00:26:56 - Bien sûr, et puis moi je pense que de toute façon c'est la jeunesse d'aujourd'hui qui fera la société de demain.
00:27:01 - Indéniablement. - Ah ben c'est sûr ça.
00:27:03 - Sauf que le problème c'est qu'il y a quand même une montée de l'anxiété chez les jeunes qui est...
00:27:08 - Qui est préoccupante, pour que ça soit une cause nationale, et pour que le Sénat vote dessus et mette des moyens,
00:27:13 ils ne l'ont pas fait sur les générations précédentes.
00:27:16 Donc là on est quand même sur un cas qui est assez spécifique, il faut quand même surveiller.
00:27:20 - Je suis d'accord, que dans l'avenir ça s'arrangera, je suis d'accord,
00:27:25 mais pour l'instant il y a quand même un vrai phénomène inquiétant qu'il ne faut pas prendre à la légère.
00:27:31 - Il y a des festivals qui sont maintenant faits, donc j'ai beaucoup participé au festival Facette, pour le citer,
00:27:37 qui est fait par et pour les jeunes, sur la santé mentale des jeunes, avec de nombreux ateliers de soutien,
00:27:44 donc j'y fais la partie santé sexuelle, mais je crois aussi que maintenant les jeunes s'emparent de leurs problématiques,
00:27:51 c'est-à-dire qu'ils ne sont plus non plus dans une attente d'une société qui va leur apporter des outils,
00:27:56 je crois aussi qu'il y a des mouvements comme ça qui sont là pour créer ce qu'ils ont à construire.
00:28:02 - Il y a des tas de jeunes qui vont très très bien, il y a des tas de jeunes qui sortent, etc.
00:28:09 C'est pas tout ce qui est là-dessus, mais il y a quand même un grand nombre de jeunes qui ont vraiment des problèmes,
00:28:17 et c'est ça qui reste étanche.
00:28:19 - Oui, oui, et c'est ça qui est intéressant, parce qu'il ne faut pas oublier quand même,
00:28:22 on a fait il y a dix jours une émission sur les familles monoparentales,
00:28:26 beaucoup de familles monoparentales vont très très mal, enfin, non, non, il y a tout un problème,
00:28:32 bon, il y a beaucoup de raisons qui font que, ben oui, c'est pas si facile aujourd'hui de grandir dans une famille équilibrée,
00:28:40 avec des bons repères, etc. Donc, oui, c'est un peu...
00:28:44 - Ah oui, c'est un fait. Et aussi, je pense qu'il y a des jeunes maintenant qui commencent aussi à prendre à bras le corps, justement,
00:28:50 ces problématiques-là, justement parce qu'ils en sont victimes, ils en souffrent, et notamment dans les santé mentale.
00:28:57 - Moi, ce que je trouve positif, c'est surtout qu'on est dans un monde où on s'inquiète vraiment de ces sujets-là,
00:29:01 et qu'on les laisse pas à l'abandon, et notamment les gouvernements ou les politiques de différents bords
00:29:05 qui s'inquiètent de ces sujets, qui les pointent du doigt, et qui trouvent des solutions concrètes pour y répondre,
00:29:10 alors, est-ce que ça va marcher, pas marcher, mais en tout cas...
00:29:12 - Sauf que, quand je parle avec des psychiatres ou des personnes qui s'occupent des jeunes,
00:29:18 ils sont débordés, il y a des tas de gens qui n'arrivent pas à trouver de consultation, donc c'est pas...
00:29:23 - Il y a un problème de santé aussi, du système de la santé qui est un peu à l'abandon.
00:29:27 - Oui, on manque... - De professionnels de santé.
00:29:29 - Soyons positifs, après tout, tant qu'il y a de l'amour, il y a d'espoir.
00:29:34 Et si vous avez envie de sortir, je vous conseille d'aller voir "Le jeu d'histoire", la pièce qu'a écrite Flore Chéry, 5 à 7,
00:29:41 c'est au suite "Paradise", 12, Marie Stuart dans le deuxième.
00:29:45 Et puis vous retrouvez évidemment Flore Chéry aussi sur union.fr.
00:29:49 - Merci. - Merci Flore, merci beaucoup.
00:29:51 - Merci beaucoup. - Wilfried, vous allez répondre à trois questions intimes,
00:29:54 et vous pourrez en poser une ensuite à Sandy Boulanger. Bonjour Wilfried.
00:29:58 - Bonjour Sandy Boulanger, bonjour Brigitte. - Bonjour Wilfried.
00:30:01 - Merci d'être avec nous Wilfried. - Oui, merci à vous.
00:30:04 - Alors justement, quand vous étiez ado, vous vous étiez plutôt "chaud de la braise" comme on dit,
00:30:11 plutôt timide, plutôt... - Ah ben chaud quand même, oui.
00:30:18 Mon premier touche-pipi à 12 ans dans le poulailler avec la voisine.
00:30:23 - Oui, d'accord. C'était bien de préciser qu'il y avait la voisine, c'était pas une poule.
00:30:29 - Ah ben non, mais ça a été aussi avec le voisin, je suis dit alors, voilà.
00:30:32 J'ai aucun problème à ce niveau-là, et déjà tout jeune...
00:30:35 - Les poules et les corps, tout y passe. - Voilà, c'est ça, tout à base.
00:30:39 - Ah ben bon, avec modération. - Ah ben oui, quand même.
00:30:43 - Bon, d'accord. Bien, donc en effet, 12 ans c'était plutôt jeune, très bien.
00:30:50 - Oui mais c'était soft, c'était vraiment la découverte, attention, il n'y avait pas de...
00:30:55 C'était regard, mais il n'y avait pas de pénétration, il n'y avait pas de... voilà.
00:30:59 - D'accord, vous avez fait du touche-pipi et puis vous avez regardé comment s'est fait une fille.
00:31:04 - Et voilà, c'est ça. - Vous êtes monté au barreau de l'échelle, ça s'appelle.
00:31:07 On explore. - Oui, c'est ça, oui.
00:31:10 - Bon, alors deuxième question. Est-ce que vous êtes plutôt du genre à aimer que ça dure
00:31:17 quand vous faites l'amour, le coït, ou est-ce que vous êtes plutôt assez rapide ?
00:31:21 - Aimer que ça dure et que ce soit dur, surtout, parce que voilà...
00:31:26 - Ah ben si c'est pas dur, de toute façon ça dure pas.
00:31:29 - Et voilà, c'est ça, c'est plutôt ça, j'ai envie de rebondir là-dessus, plutôt.
00:31:33 - Oui, mais que ça dure, oui, bien sûr, mais avec des préliminaires, des moments de tendresse...
00:31:40 - Ah oui, je parlais juste du coït, je parlais juste entre le moment de la pénétration et le d'éjaculation.
00:31:44 - Ah oui, d'accord, une fois qu'on est parti... - Une fois qu'on est parti, oui.
00:31:50 Une fois qu'on est rentré, plutôt, je dirais, parce que si vous êtes parti, c'est fini.
00:31:55 Ou alors racontez-nous, parce qu'on manque d'images, là.
00:31:59 Une fois qu'on est lancé, je voulais dire, oui, oui, que ça dure, c'est bien, c'est sympa que ça dure.
00:32:03 - D'accord, d'accord, très bien.
00:32:05 - Mais il faut en parler, il faut en parler, il faut demander, parce que des fois on a envie de faire durer,
00:32:09 et puis bon, la partenaire, elle se dit, voilà, c'est quand que ça va finir, quoi ?
00:32:12 - Oui, ça fait un peu marteau-picard.
00:32:14 - Voilà, et le tout, c'est juste de demander l'avis de la personne, quoi.
00:32:18 Parce que des fois, on veut faire bien, et puis voilà.
00:32:21 - Eh oui, et il faut communiquer, vous avez bien raison.
00:32:23 - Exactement. - Pour bien niquer, il faut communiquer.
00:32:25 - Bah écoutez, bah oui, c'est...
00:32:29 - On est d'humeur joyeuse en fin de semaine, nous, vous savez, Wilfrid.
00:32:34 Et dernière question, qu'est-ce que vous ne supportez pas chez les femmes ?
00:32:39 - Les minauderies. - Les quoi ? Mais pardon, je ne sais pas.
00:32:43 - Les minauderies. - Ah, les minauderies.
00:32:45 - Oui. - D'accord, oui.
00:32:47 - Voilà, j'aime le cash, j'aime pas la séduction en outrance,
00:32:52 quand c'est pour l'anonyme, que c'est voilà.
00:32:55 J'aime bien les femmes séductrices, mais pas les... pas exagérées, pas...
00:32:59 Vous voyez ce que je veux dire ? - Oui, oui, très bien.
00:33:01 Le terme est très, très explicite. - Minauder.
00:33:05 - Bon, eh bien, on va être cash, et Sandy va répondre... - On va arrêter de minauder.
00:33:11 - ... de manière cash à votre question.
00:33:13 Oui, vous pouvez compter sur moi, Wilfrid.
00:33:16 - Donc, la question pour Sandy Boulanger. - Oui, c'est parti.
00:33:20 - Je trouve que je n'ai pas trop réfléchi, je me jette à l'eau, ça va être vraiment du freestyle, là.
00:33:24 C'est...
00:33:26 Votre première fois, Sandy, voilà, tiens, puisque vous étoque "Retour à l'envoyeur",
00:33:32 votre première fois, est-ce que ça s'est bien passé ?
00:33:36 - Pour vous, c'est quoi la première fois ? La première fois que je me suis découverte ou qu'avec quelqu'un d'autre ?
00:33:41 - Que vous avez découvert en garçon, que vous avez découvert comme moi, dans le poulailler, pareil.
00:33:46 - Non, moi, je n'étais pas dans le poulailler, j'étais dans un buisson.
00:33:49 - C'est pas mal non plus.
00:33:51 - Du coup, moi aussi, c'était la découverte de jouer au docteur, puisque je travaille aussi à l'hôpital.
00:33:56 J'ai beaucoup aimé commencer un peu plus tôt que vous, pardon.
00:34:01 - Ah oui ? - Oui, je pense que j'avais 8 ans.
00:34:04 - Ah d'accord, c'est rigolo. - C'était drôle, oui.
00:34:08 - C'est sympa, c'est des trucs qu'on n'oublie pas.
00:34:11 - C'est des choses qui marquent. - Ce sont les premières marches.
00:34:15 - Et puis très pure et très sain, je veux dire.
00:34:18 - C'est un moment où il n'y a rien d'obscène.
00:34:20 - Non, surtout qu'on avait le même âge, je précise.
00:34:23 - Oui, c'est... - Pour rentrer dans un buisson.
00:34:26 - C'était un buisson ardent, évidemment. - C'est biblique.
00:34:30 - D'accord, c'est super. - Merci Wilfried, merci beaucoup.
00:34:34 - Merci à vous deux, et merci pour votre émission. - Je vous en prie.
00:34:37 - Au plaisir, à bientôt.
00:34:39 - Et on va revenir à l'amour dans un instant.
00:34:41 Et si vous avez vous aussi envie de témoigner, vous pouvez nous appeler au 0 826 300 300, on retrouve Séverine dans un instant.
00:34:48 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:34:52 L'amour, ça s'apprend, c'est en tout cas ce qu'on a envie de vous apprendre aujourd'hui.
00:34:57 Arriver à aimer, à faire durer votre histoire.
00:35:01 Et c'est Sandy Boulanger qui est avec nous, qui est sexothérapeute,
00:35:05 et qui va également vous donner de bons conseils. Bonjour Séverine.
00:35:09 - Bonjour Brigitte, bonjour Sandy. - Bonjour Séverine.
00:35:13 - Bonjour. Alors, pour ma part, apprendre à aimer,
00:35:19 eh bien, on va dire que j'ai beaucoup, beaucoup d'amour pour ma part à donner.
00:35:26 En tout cas, j'ai de l'amour qui déborde, je dirais même.
00:35:30 Par contre, là où je vous rejoins, c'est que j'ai appris à m'aimer moi-même.
00:35:36 Alors un peu tardivement peut-être, mais jamais trop tard.
00:35:40 - Oui, vous avez raison. - Donc voilà, je suis aujourd'hui satisfaite par rapport à ça.
00:35:45 Même s'il y a encore du travail à faire, je veux dire.
00:35:49 Mais autant j'ai débord d'amour, comme je disais,
00:35:53 autant de la part de mes partenaires, j'ai un peu de mal à retrouver l'équivalent, on va dire.
00:36:00 Alors peut-être pas l'équivalent, mais d'avoir aussi des moments d'amour, des preuves d'amour.
00:36:06 Ce qui crée parfois aujourd'hui un décalage justement dans mon histoire, on va dire.
00:36:14 Et alors j'ai eu deux relations, enfin trois au total,
00:36:19 mais dont deux qui sont aujourd'hui, on va dire, les plus sereines et les plus belles.
00:36:26 Mais c'est deux hommes qui sont quasiment identiques à ce niveau-là,
00:36:32 où j'ai pas forcément de retour.
00:36:35 - Mais en quoi ils sont identiques ? Vous avez l'impression qu'ils ne sont pas du tout débordants d'amour ?
00:36:42 - Oui, c'est ça, voilà. C'est pour eux une évidence, entre guillemets.
00:36:47 - C'est-à-dire qu'ils considèrent qu'ils vous aiment et que c'est pas la peine de le montrer ?
00:36:51 - Voilà, c'est ça, oui, tout à fait.
00:36:54 - Et vous souffrez de ce manque de démonstration ?
00:36:59 - Un peu, oui. Alors souffrir, c'est pas le mot,
00:37:04 mais j'en ai besoin, je suis en manque.
00:37:06 Donc c'est pas forcément une souffrance, mais j'en ai quand même besoin.
00:37:11 - Est-ce que vous connaissez, Séverine, les cinq langages de l'amour de Gary Chapman ?
00:37:16 Ce sont cinq façons qu'on a d'aimer et de vouloir être aimé.
00:37:21 Et Sarah Po, je suis sûre que vous en avez entendu parler,
00:37:24 sur les cinq façons qu'on a de pouvoir manifester.
00:37:27 Alors parfois on a les cinq façons, mais généralement on en a une ou deux qui sont plutôt développées.
00:37:32 Et quand on rencontre quelqu'un d'autre, généralement, il a pas les mêmes que nous.
00:37:37 Alors il y a les paroles valorisantes, ça peut être un langage d'amour.
00:37:41 Donc on y est beaucoup dans les paroles, mais inconsciemment c'est ce qu'on attend du coup,
00:37:45 puisque c'est notre langage privilégié.
00:37:47 Après vous avez le toucher, la sexualité, la sensualité, les moments de complicité,
00:37:52 les choses qu'on adore faire ensemble et on se ressource.
00:37:55 Vous avez les cadeaux, alors c'est pas seulement des gros cadeaux,
00:37:58 ça peut être cet éclair au chocolat dans la pâtisserie que vous adorez à l'autre bout de la ville.
00:38:02 Et puis vous avez aussi, le dernier, ce sont les services rendus.
00:38:06 Comme par exemple, je vais descendre la poubelle parce que je sais que tu as horreur de ça.
00:38:10 Et je vous assure Séverine que souvent, on a soi-même un, deux, trois langages privilégiés,
00:38:16 l'autre n'a pas les mêmes. Donc on déverse, on déborde,
00:38:19 et l'autre en plus du coup peut pas forcément le recevoir parce que vous tirez à côté.
00:38:23 Et ces preuves d'amour à lui, qui peuvent être manifestées avec un autre langage,
00:38:27 on a du mal à les recevoir. Je ne dis pas que c'est le cas,
00:38:30 je dis juste que des fois c'est intéressant de comprendre ça aussi.
00:38:34 Oui, tout à fait. Effectivement, je vous rejoins à ce sujet-là
00:38:38 où justement j'ai pris conscience il y a quelques années, on va dire,
00:38:43 mais de courte année, on va dire, il y a deux, trois ans à peu près,
00:38:47 qu'effectivement l'amour de mon partenaire aujourd'hui était par la transmission notamment,
00:38:52 vous voyez, du service rendu. Je ne le prenais pas comme un acte d'amour pour ma part en tout cas.
00:39:01 Et c'est là où il y a ça, il y a les petits moments de complicité
00:39:05 où malgré tout, régulièrement, quand je cuisine, il peut passer à côté de moi
00:39:10 et me faire un bisou dans le cou. Donc ça c'est le toucher, oui.
00:39:14 Mais on va revenir à vous. Vous, c'est quoi votre langage d'amour ?
00:39:17 Vous dites que vous êtes débordante d'amour et ça se manifeste comment ?
00:39:20 Par quel langage ? Si on reprend les cinq langages de l'amour ?
00:39:24 Je dirais que j'en ai au niveau de la parole et le service rendu aussi quand même.
00:39:34 J'ai l'impression que j'ai un petit peu de tout quand même.
00:39:39 Je pense que vous avez beaucoup de tout et on a le droit en plus d'avoir les cinq assez développés.
00:39:44 Vous faites des cadeaux ?
00:39:46 Oui, oui, oui, moi oui. Et là par contre, je n'en ai pas, vous voyez.
00:39:49 Voilà, d'accord. Donc déjà essayez de repérer le langage que vous aimeriez recevoir plus
00:39:57 et qui vraiment vous manque. Parce que c'est peut-être les cinq, remarquez.
00:40:01 En tout cas, les services rendus, vous les avez visiblement ?
00:40:05 Oui, oui.
00:40:06 Donc ça c'est déjà quand même bien parce que c'est des moments passés ensemble, vous les avez ?
00:40:13 Pas trop, là par contre.
00:40:15 D'accord.
00:40:16 Donc oui, on peut en avoir mais il peut y avoir toujours quelque chose avec nous, quelqu'un, c'est pas gênant pour lui.
00:40:23 Donc pas de cadeaux, pas suffisamment de partages, bon les toucher visiblement il vous touche.
00:40:29 Enfin ça chez les hommes c'est généralement assez fréquent.
00:40:32 Et il ne vous dit pas des mots d'amour, des paroles valorisantes ?
00:40:37 Alors régulièrement il me dit qu'il m'aime quand même.
00:40:42 Donc il y en a quand même trois sur cinq, Séverine ?
00:40:49 Oui, oui, c'est vrai.
00:40:51 Donc je crois que c'est important et ça je pense que c'est très fréquent chez les personnes qui sont comme vous débordantes d'amour.
00:40:59 Ils attendent ça en retour, donc ils attendent toutes les preuves d'amour.
00:41:04 Mais là on voit bien qu'il y en a quand même sur les cinq, trois qui fonctionnent, plus ou moins mais en tout cas qui fonctionnent.
00:41:10 Et donc vous ne voyez que ce qui ne fonctionne pas.
00:41:13 Et ça c'est très fréquent, on a toujours tendance à voir le verre à moitié vide en amour.
00:41:19 Donc je pense que c'est important peut-être quand même d'abord de lui dire.
00:41:25 Parce que si on ne réclame pas, un homme il n'a pas de raison de changer.
00:41:30 Donc je pense qu'il serait bien de programmer vous-même, ça c'est facile à faire de programmer pour l'autre.
00:41:36 Programmer des moments ensemble, des activités ou des choses ensemble.
00:41:42 Ce soir je te fais un petit repas mais on sera tous les deux, enfin vous voyez,
00:41:47 programmez vous-même et mettez-le un peu devant le fait accompli, ça c'est pas compliqué.
00:41:52 Et à ce moment-là vous aurez ces moments de partage seul.
00:41:55 Et puis les cadeaux, écoutez, commencez par réclamer des toutes petites choses.
00:42:00 Et puis quand il vous donne une toute petite chose, soyez tellement débordantes de reconnaissance, d'amour, de toucher.
00:42:09 Qu'à mon avis, il y a en effet pas Vlovien qui va marcher.
00:42:16 Puisqu'elle est tellement contente et tellement joyeuse et puis tellement à me sauter dessus.
00:42:22 Peut-être que je vais lui faire des cadeaux plus souvent.
00:42:25 - Et puis vous voyez Séverine, ce qui est important dans tout ça, c'est de se poudrer de non-reproches.
00:42:32 Si on pouvait retirer les reproches de "tu vois, moi je fais ça pour toi", "toi tu fais pas ça, tu fais pas ça".
00:42:37 Je vous assure qu'on gagne en intensité d'émotion et de partage.
00:42:43 Parce que les reproches sont très difficiles, le "tu, tu, tu".
00:42:47 Et c'est vrai que quand on se sent pas nourri sur tous ces langages d'amour,
00:42:51 on n'est pas bien, on en souffre et du coup on s'accroche à des choses qui continuent de nous faire souffrir.
00:42:56 Et on a beaucoup de reproches ou du sarcasme envers l'autre.
00:43:00 Si vous êtes attentive à ça chez vous et à le garder, vous allez voir qu'il y aura encore plus cet élan pour l'autre.
00:43:07 Et vous, vous serez nourrie parce que vous allez recevoir de lui.
00:43:11 - Oui, effectivement. J'entends ce que vous dites, ça me parle.
00:43:17 Je vous rejoins sur les reproches notamment.
00:43:21 Je ne lui fais pas les reproches comme quoi je n'ai pas le cadeau ou tout petit mot.
00:43:27 Par contre, je vais éventuellement faire un reproche sur quelque chose qui n'a absolument rien à voir.
00:43:32 Je crois que le besoin du fond, c'est que j'ai un manque sur autre chose.
00:43:37 Et ma difficulté c'est de lui dire que j'ai besoin d'un cadeau.
00:43:42 - Comprenez bien une chose, et ce serait peut-être la deuxième clé essentielle de l'amour,
00:43:47 c'est que quand on a tendance à aimer d'une certaine façon, on attend quand même de l'autre qu'il aime de cette façon-là.
00:43:56 Donc votre côté débordante d'amour, ça veut dire que vous êtes aussi un puissant fond et on ne vous en donnera jamais assez de l'amour de toute façon.
00:44:04 - Oui, je suis d'accord avec ça.
00:44:06 - Vous aurez toujours ce sentiment que de toute façon on ne vous aime pas assez.
00:44:10 Donc rappelez-vous bien de ça et chaque fois que votre langue a envie de sortir une critique, rappelez-vous ça.
00:44:19 Et moins vous le critiquerez, plus ça ira bien.
00:44:23 Parce que c'est vrai qu'un homme ne supporte pas d'être critiqué, les femmes non plus.
00:44:27 - Oui, personne.
00:44:28 - Puis vous voyez, c'est vrai que c'est des petits actes au quotidien aussi d'aller puiser des choses qui vous font plaisir.
00:44:33 D'accumuler des petites choses, un thé que vous adorez, le savon sous la douche, pour ne pas dépendre non plus que de lui dans ce qu'il peut vous apporter pour vous nourrir et vous faire du bien.
00:44:45 C'est de l'autonomie aussi, c'est de soi-même s'apporter des choses qui nous font plaisir et du bien.
00:44:49 - Vous avez raison Séverine.
00:44:51 Ce que vous dit Sandy, si vous arrivez à plus vous accorder de petits plaisirs, vous serez moins en demande aussi.
00:44:58 Ça c'est vrai, c'est une réalité, c'est peut-être une autre clé de l'amour.
00:45:02 Merci Séverine.
00:45:04 Petite devinette avant les infos, pourquoi est-ce si important de se parler à soi-même ?
00:45:09 Vous aurez la réponse après les infos, évidemment.
00:45:12 Est-ce que l'amour ça s'apprend ? C'est notre thème aujourd'hui.
00:45:21 Oui, bien sûr, il y a des clés, mais ce n'est pas toujours simple parce qu'elles sont parfois très rouillées, on les a parfois perdues.
00:45:28 Il faut les retrouver et puis parfois la serrure n'est pas tout à fait adaptée à la clé.
00:45:35 Bref, c'est pas si simple l'amour.
00:45:37 On est bien d'accord.
00:45:38 Sandy Boulanger, vous êtes avec nous aujourd'hui pour éclairer justement les auditeurs sur comment apprendre à aimer.
00:45:45 Vous êtes sexothérapeute, relaxologue.
00:45:48 On peut vous retrouver également sur votre site, le lien au coeur du soin.com.
00:45:53 On retrouvera aussi Haruna Lipstick qui a sorti un très joli livre qui est un petit peu le fil rouge de notre émission.
00:46:00 Aimer ça, ça prend.
00:46:02 Et puis d'abord la réponse à ma devinette, pourquoi est-ce si important de se parler à soi-même, Sandy Boulanger ?
00:46:10 Je ne sais pas.
00:46:12 Parce qu'au moins on est sûr qu'il y a quelqu'un qui écoute.
00:46:14 C'est tout, voilà, c'est pour ça.
00:46:18 Bonjour Catherine.
00:46:19 Bonjour Brigitte, bonjour Sandy.
00:46:22 Bonjour Catherine.
00:46:23 Je suis ravie de vous entendre.
00:46:25 Nous aussi on est ravis de vous entendre Catherine.
00:46:28 Merci.
00:46:30 Donc vous avez divorcé il y a une vingtaine d'années ?
00:46:33 Voilà, j'ai divorcé il y a 20 ans.
00:46:36 Ça a été mon histoire la plus longue.
00:46:38 Et effectivement ensuite j'ai enchaîné que des relations.
00:46:44 Je n'ai plus jamais eu d'histoire.
00:46:46 Et voilà, des relations très courtes.
00:46:50 Qui durent combien de temps en moyenne ?
00:46:53 Qui ne dépassent pas les 5 mois.
00:46:55 Ah oui, donc c'est vraiment des histoires très courtes.
00:46:59 Tout à fait.
00:47:00 Et voilà, je me suis vraiment interrogée en me disant que j'y arrivais pas, que ce n'était pas pour moi.
00:47:09 Mais c'est vous qui partez, c'est eux, ça dépend ?
00:47:12 Non, oui voilà, ou alors ça n'a pas de sens, ça n'a pas d'intérêt.
00:47:19 Et effectivement je me suis dit, il y a peut-être des gens qui ne sont pas faits pour ça en fait.
00:47:27 Qui ne sont pas faits pour être en couple.
00:47:30 Et votre mariage, il a duré combien de temps ?
00:47:33 7 ans.
00:47:34 7 ans, oui, c'est pas énorme, c'est vrai.
00:47:37 Et ça s'est arrêté pourquoi ?
00:47:40 Parce qu'en fait j'avais vraiment l'impression de m'être mariée, mais je n'étais pas vraiment amoureuse.
00:47:51 Je n'étais pas convaincue et je n'avais plus envie.
00:47:56 Vous êtes mariée aussi pour faire comme tout le monde, pour quitter les parents, pour avoir des enfants ?
00:48:03 Absolument, et surtout parce que j'avais une mère qui était malade, qui était en fin de vie.
00:48:08 Et qui a aussi voulu me marier pour qu'elle le voit, pour qu'elle voit des petits-enfants, etc.
00:48:13 Et vous avez eu des enfants ?
00:48:15 Oui, j'ai eu deux filles.
00:48:17 D'accord, donc vous avez accompli, si je puis dire, ce que vous désiriez déjà au moins sur le fait d'être mère.
00:48:25 Tout à fait.
00:48:26 Et depuis ?
00:48:28 Voilà.
00:48:29 Mais vous avez été un peu amoureuse quand même dans toutes ces relations depuis 20 ans ?
00:48:33 Oui, j'ai eu envie d'y croire un peu, mais c'est tellement peu.
00:48:39 Et par contre, une personne qui n'a été pas présente pendant ces 20 années, c'est mon père qui a pris une énorme place.
00:48:49 Vu que ma mère est décédée, etc.
00:48:51 Ça a vraiment été l'homme sur lequel je me suis...
00:48:54 L'homme de votre vie ?
00:48:56 ...adossée, appuyée, sur qui je pouvais compter, qui était toujours présente.
00:49:01 Oui, donc il n'y a pas de place pour un autre.
00:49:05 Franchement, je ne comprends pas comment c'est fait.
00:49:11 Oui, on pourrait y passer autant de temps, etc.
00:49:15 C'est pas mal quand même, Catherine.
00:49:17 Attendez, soyons quand même indulgentes avec vous-même.
00:49:20 Vous avez un homme sur qui vous êtes sûre que vous pouvez compter.
00:49:24 Il n'y a pas mieux qu'un père.
00:49:26 Qui est là, qui est disponible, qui vous apporte la sécurité affective,
00:49:31 et puis qui sait bricoler, etc.
00:49:34 Et parallèlement, vous avez des amants, autant que vous voulez, comme vous voulez,
00:49:40 sans aucune scène de jalousie de cet homme qui est présent tout le temps.
00:49:45 C'est quand même bien pratique.
00:49:47 Et que vous ayez, sans vous en rendre compte, mis ce système en place et qu'il ait duré,
00:49:53 il n'y a rien de pathologique du tout.
00:49:58 C'est compréhensible, oui.
00:50:00 Vous voyez, il faut être indulgente avec vous-même.
00:50:03 En plus, vous avez aidé votre père à surmonter la mort de sa femme, sans doute.
00:50:09 Oui, mais lui, il n'aurait pas dû avoir cette place non plus.
00:50:16 Après, on est d'accord, ça l'a empêché de refaire sa vie,
00:50:19 et ça vous a empêché de refaire votre vie.
00:50:21 D'accord. Mais si vous y avez trouvé votre compte,
00:50:26 maintenant, vous avez envie que ça change.
00:50:30 Et ça peut changer, bien sûr.
00:50:32 C'est surtout que maintenant, il a 87 ans,
00:50:35 qu'il n'entend plus très bien,
00:50:40 il n'est plus l'homme sur lequel je peux compter.
00:50:43 Non, ça va laisser de la place pour un autre.
00:50:46 Oui, sauf que c'est difficile d'avoir confiance.
00:50:53 C'est exactement ce que j'allais vous dire,
00:50:55 c'est que vous avez commencé votre vie affective par la perte de votre maman.
00:51:00 Ça veut dire que quand on aime, on prend le risque de perdre l'autre.
00:51:04 Vous attendez de perdre votre papa un jour,
00:51:07 pour que ça libère la place de quelqu'un,
00:51:09 mais qui lui aussi risquerait de partir.
00:51:11 Donc finalement aussi, c'est cette peur d'aimer, je crois, dont vous parlez.
00:51:16 Les enfants, c'est un autre endroit d'amour, de soi,
00:51:20 même si on les laisse sortir du nid.
00:51:22 Vous les avez libérés de chez vous ?
00:51:24 Pas encore, mais je suis allée avec ça.
00:51:29 Non, non, 18 et 22 ans.
00:51:31 Moi aussi, ils sont un peu jeunes, ça va encore.
00:51:34 Ils n'ont pas 30 et 40.
00:51:37 Mais vous voyez, je pense qu'il y a un peu cet endroit-là chez vous à aller regarder,
00:51:41 mais avec beaucoup d'amour et de bienveillance,
00:51:44 parce que vous avez fait de votre mieux aussi.
00:51:46 Je pense que vous avez une belle sensibilité,
00:51:48 et effectivement, d'accueillir cette peur de perdre l'autre,
00:51:52 ça pourra vous aider vous aussi.
00:51:55 Est-ce que vous avez quand même, depuis que vous avez divorcé,
00:52:00 des moments où vous êtes quand même assez seul,
00:52:02 où vous vous retrouvez...
00:52:04 Ah oui !
00:52:05 Enfin, il y a quand même toujours vos enfants, quand même.
00:52:07 Oui, mais je ne les ai pas une semaine sur deux.
00:52:10 Donc vous avez quand même une capacité à être seule, visiblement.
00:52:14 Oui, complètement.
00:52:15 Donc moi, je ne suis pas très inquiète.
00:52:18 Non, mais aujourd'hui, je suis en contact avec quelqu'un,
00:52:22 on a échangé pendant un mois,
00:52:25 et si vous voulez, quand je rencontre quelqu'un,
00:52:27 je ne peux pas m'empêcher d'essayer tout de suite de trouver les points qui ne vont pas, etc.
00:52:32 Ça, c'est du sabotage.
00:52:35 Oui, vous sabotez la relation parce que vous avez peur de vous engager.
00:52:38 Mais peut-être que vous n'avez pas spécialement envie non plus
00:52:42 de vraiment, pour l'instant, former un couple.
00:52:46 Oui, alors du coup, cette personne est très loin,
00:52:49 habite à 600 km, et oui, ça aide, oui.
00:52:52 Ça pourrait être un intermédiaire intéressant.
00:52:56 Non, mais vous voyez, il faut peut-être aussi vous poser la vraie question, Catherine.
00:53:00 Est-ce que vous avez vraiment envie de vous retrouver à nouveau avec un homme ?
00:53:04 Ce n'est pas sûr.
00:53:06 Non, et puis peut-être que vous êtes heureuse aussi dans votre vie.
00:53:09 Quand vos enfants ne sont pas là,
00:53:12 et que vous avez votre propre façon de fonctionner,
00:53:15 vous êtes nourrie par tout un tas de choses qui vous font plaisir,
00:53:17 et donc il n'y a pas une dépendance, un manque absolu d'être avec quelqu'un.
00:53:21 Il y a quand même une chose qu'il faut signaler, Catherine.
00:53:24 On a parlé tout à l'heure des jeunes dans la première heure.
00:53:28 Là, ce qu'on constate beaucoup, c'est qu'il y a énormément de femmes
00:53:32 qui arrivaient quand elles ont passé la quarantaine,
00:53:36 qui sont très très bien seules, et qui n'ont absolument pas envie de se mettre en couple.
00:53:41 Parce que justement, la femme est assez capable,
00:53:44 elle sait faire la cuisine, elle sait laver son linge,
00:53:47 elle sait faire le ménage, leur passage.
00:53:49 Elle n'a pas forcément envie de se mettre en couple.
00:53:52 Donc ça, c'est aussi la question qu'il faut vous poser.
00:53:54 Qu'est-ce que vous cherchez ? Qu'est-ce que vous avez envie ?
00:53:57 Vous n'aurez pas la réponse tout de suite,
00:54:00 mais essayez de voir qu'est-ce que vous attendez finalement.
00:54:04 Alors, ça peut être un besoin d'être aimé,
00:54:06 ça peut être un besoin de partager des moments sympas avec quelqu'un,
00:54:11 qu'on ne peut pas partager avec les copines, etc.
00:54:14 Mais soyez plus claires avec ce que vous attendriez d'une rencontre,
00:54:19 et ça va vous éclairer.
00:54:21 C'est exactement ça, en fait.
00:54:23 À partir en vacances, faire des randonnées, partager ce genre de moments.
00:54:29 Et puis allez regarder si ce n'est pas aussi un fort besoin de sécurité.
00:54:34 Si votre père, maintenant, c'est plutôt vous qui le prenez en soin et qui le rassurez,
00:54:40 allez regarder si vous n'avez pas besoin de quelqu'un
00:54:43 qui prenne une place de sécurité alors qu'en fait,
00:54:45 vous tenez la route toute seule, certainement.
00:54:47 En tout cas, je crois que c'est ce qu'il faut aller chercher, Catherine.
00:54:51 Allez, on fait une petite pause et puis on se retrouve dans un instant.
00:54:54 L'amour, est-ce que ça s'apprend ?
00:55:02 C'est peut-être pas si simple que ça non plus.
00:55:05 Je ne crois pas qu'on peut répondre oui, ça s'apprend, non.
00:55:08 On peut donner des clés, c'est un peu ce qu'on essaye de faire depuis 14 heures,
00:55:11 sans le déboulanger.
00:55:12 Mais c'est ça, ça se prend, ça se lâche, ça se cherche, c'est un peu tout ça, oui.
00:55:18 En tout cas, vous pouvez en parler avec nous sur Sud Radio,
00:55:22 et c'est ce que fait Olivier. Bonjour Olivier.
00:55:24 Bonjour.
00:55:26 Merci d'être avec nous.
00:55:27 Bonjour Olivier.
00:55:28 Oui, bonjour à votre visite.
00:55:30 Le sujet, moi, il m'intéresse beaucoup, le sujet d'aujourd'hui.
00:55:33 Je crois que ça intéresse tout le monde, Olivier, l'amour.
00:55:36 Oui, bien sûr.
00:55:38 En fait, moi, c'est vrai que j'ai de grosses difficultés dans ma vie amoureuse.
00:55:46 À me livrer, à ouvrir mon cœur et à éprouver des sentiments forts pour une femme.
00:55:59 La dernière fois que j'ai éprouvé un sentiment amoureux fort, c'était dans mon adolescence.
00:56:04 Et à la suite de ça, je me suis marié avec ma femme actuelle.
00:56:12 Mais bon, je pense que ce n'est pas partie de l'amour.
00:56:16 Mais vous vous êtes marié avec celle pour qui vous aviez des sentiments forts ou une autre ?
00:56:19 Non.
00:56:20 Une autre ?
00:56:21 Oui.
00:56:22 Donc, il y a eu une...
00:56:23 Il n'y a jamais rien eu.
00:56:24 Donc, il y a eu une blessure forte au moment de l'adolescence.
00:56:30 Elle vous a quitté, cette femme ?
00:56:32 Non, pas du tout.
00:56:33 Ce n'était même pas une relation.
00:56:34 C'était juste un amour secret, si on peut dire.
00:56:37 Un amour platonique ?
00:56:39 Platonique, secret.
00:56:40 Je ne l'ai même pas déclaré, ma femme.
00:56:43 Pourquoi vous ne l'avez pas déclaré, votre femme ? Vous n'avez pas osé ?
00:56:47 Je n'ai pas osé.
00:56:48 Parce qu'avant, j'étais un adolescent assez timide et réservé.
00:56:52 Je manquais de confiance en moi.
00:56:55 Et je n'ai pas osé, ça me s'est démarré.
00:56:58 Et donc, vous avez épousé ensuite une autre femme avec qui vous êtes marié toujours ?
00:57:03 Oui.
00:57:04 Et vous avez le sentiment de tenir à elle, d'être bien avec elle ?
00:57:08 Bien sûr. En fait, je n'ai pas le sentiment d'être bien avec elle.
00:57:15 Parce qu'il y a des soucis au niveau de la communication.
00:57:19 Alors, aujourd'hui, on n'a pas une relation très intime entre nous.
00:57:23 Ça ne veut pas dire qu'on est un couple qui exprime beaucoup d'amour.
00:57:28 On a l'intimité, une vie sexuelle qui marche bien.
00:57:35 Mais en termes d'intimité, je ne peux pas dire que ce soit très amoureux.
00:57:42 Vous savez communiquer avec votre corps sexuellement, mais vous ne savez pas parler de vous,
00:57:50 ou même l'écouter, la questionner.
00:57:53 Vous êtes totalement inhibé par rapport à tout ça, c'est ça ?
00:57:57 Tout exactement.
00:58:00 Ça se travaille, Olivier, mais ça prend du temps.
00:58:07 Et est-ce que si le fossé n'est pas trop grand, si on a laissé passer trop de temps,
00:58:13 si on a laissé s'installer certaines habitudes, est-ce qu'il y a toujours une possibilité de faire un peu plus ?
00:58:20 Oui, bien sûr.
00:58:21 Parce que c'est vrai que à l'heure actuelle, on ne se parle vraiment pas.
00:58:24 Je mange de mon côté, elle mange du sein.
00:58:26 Est-ce qu'elle est comme vous ? Elle aussi a du mal à communiquer ?
00:58:31 Ou bien elle a essayé de communiquer et comme vous ne répondiez pas, elle a arrêté ?
00:58:36 Je pense qu'elle a une part de son caractère qui est un peu, je pense comme le mien, un peu inhibé.
00:58:45 Mais Olivier, vous faites l'amour, vous faites encore l'amour.
00:58:49 Donc vous vous parlez, puisque vous faites l'amour.
00:58:52 Vos corps se parlent.
00:58:55 Oui, à ce niveau, ça va.
00:58:57 Ce n'est pas rien.
00:58:58 C'est déjà beaucoup de complicité, de confiance.
00:59:01 Ce n'est pas juste un acte hygiénique comme quand on va faire du sport.
00:59:06 C'est déjà intime, vous l'avez dit.
00:59:09 Mais il y a quand même déjà un degré d'intimité entre vous deux.
00:59:13 Et ce n'est jamais perdu.
00:59:14 Mais il faut pouvoir être deux à vouloir faire grandir une relation.
00:59:18 Vous n'avez pas encore fait grandir votre relation dans cette communication.
00:59:23 Est-ce que ça vous manque, vous ?
00:59:26 Je me dis qu'on perd des moments de bonheur au quotidien.
00:59:33 Parce que c'est vrai que quand les seuls moments où je peux un petit peu recréer sa complicité,
00:59:40 c'est quand on est en vacances.
00:59:41 Quand je suis en vacances et que je pars avec son intermittent,
00:59:44 il faut que je sois détendu.
00:59:49 Alors, attendez Olivier, parce qu'on vous entend très très mal.
00:59:52 Parce que vous êtes dans un endroit à l'extérieur où il y a quand même beaucoup de vent.
00:59:56 Je crois que ce qui est important à rappeler, c'est que quand on fait l'amour,
01:00:02 on se parle par le corps, bien sûr.
01:00:05 Et il y a beaucoup de choses qui peuvent se dire par le corps.
01:00:08 Quand on a du mal à exprimer, je ne sais pas si on arrivera à retrouver Olivier,
01:00:13 mais sinon, ce n'est pas grave, vous êtes là.
01:00:15 Ce qu'il faut que vous compreniez, Olivier, c'est que vous pouvez parler à votre femme par les gestes.
01:00:20 C'est-à-dire que si par exemple, vous la sentez un petit peu triste ou un peu absente,
01:00:24 vous mettez votre main sur son épaule ou vous la prenez tendrement contre vous.
01:00:30 C'est un langage.
01:00:32 Oui, c'est ce que je lui dis aussi.
01:00:35 Donc ça, il faut passer par là pour l'instant.
01:00:40 Ensuite, qu'est-ce que vous aimeriez lui dire et que vous n'arrivez pas à lui dire ?
01:00:45 Je ne vous demande pas de me répondre si c'est compliqué, si vous ne le savez pas,
01:00:57 mais il serait important que vous puissiez déjà comprendre ce que vous aimeriez lui dire.
01:01:03 Peut-être pas "je t'aime", mais en tout cas, "je suis bien avec toi".
01:01:07 Trouvez des phrases que vous aimeriez lui dire et obligez-vous, quand vous êtes seul,
01:01:12 à les dire ces phrases, à les dire à voix haute et à les répéter.
01:01:16 Et à force de les dire et de les répéter, à un moment donné, vous pourrez lui dire quelque chose.
01:01:22 Mais il faut d'abord que votre esprit s'habitue.
01:01:27 Parce que là, j'entends bien, vous êtes totalement inhibé.
01:01:30 Alors ça vient bien sûr de votre enfance.
01:01:33 Oui, en plus on a pris une manière de communiquer qui n'est pas bonne,
01:01:36 avec un peu de tension, j'ai un ton un peu agressif.
01:01:43 Déjà, essayez de dire des choses très simples comme "merci d'y avoir pensé".
01:01:49 Voyez, des petites choses agréables.
01:01:54 "Tu es joli, je te remercie d'avoir fait ça pour moi, je suis content de te voir,
01:01:59 bonjour, bonne nuit".
01:02:02 Voyez, se regarder dans les yeux de temps en temps.
01:02:05 Commencez par des tout petits mots qui ne sont pas des déclarations d'amour,
01:02:10 mais qui sont des mots gentils.
01:02:15 Faites la liste tout seul, déjà dans votre coin, sur tout ce que vous pourriez dire.
01:02:20 Et puis essayez d'en dire un par jour.
01:02:24 C'est une bonne idée la liste.
01:02:26 Parce que vous voyez, quand on se dit "j'aimerais qu'on soit plus heureux"
01:02:29 et qu'on rate des moments de bonheur, ça reste trop vaste.
01:02:32 Concrètement, ce serait quoi des moments de bonheur ?
01:02:36 Vous partageriez quoi ? Vous vous diriez quoi ?
01:02:39 C'est ça qu'il faut que vous réfléchissiez.
01:02:41 "Quand on se sent bien, de pouvoir s'aimer".
01:02:44 Qu'est-ce que vous exprimeriez ? Posez-vous, faites une liste.
01:02:48 Vous voyez, par exemple, vous venez de dire quelque chose de facile à dire,
01:02:50 "on se sent bien".
01:02:52 Au lieu de dire "on se sent bien", vous posez votre main sur son épaule,
01:02:57 ça vous savez faire, et vous lui dites "je me sens bien".
01:03:01 Et là, je peux vous assurer, entre le geste et le mot que vous allez dire,
01:03:06 il y a un courant formidable qui va passer, qui va lui faire du bien,
01:03:09 et qui va vous faire du bien.
01:03:11 Vous voyez ? Donc c'est pas très compliqué.
01:03:14 Il faut juste que vous appreniez à travailler un petit peu tout seul,
01:03:19 pour que ça puisse sortir.
01:03:22 Tant que vous n'allez pas vous habituer à dire ces mots tout seul,
01:03:26 alors prenez un coussin, comme si c'était votre femme.
01:03:30 C'est ce qu'on apprend, par exemple, on conseille à des gens qui sont très inhibés
01:03:34 de faire du théâtre.
01:03:36 Vous voyez ?
01:03:38 Parce que quand on fait du théâtre, on est obligé de sortir les mots,
01:03:41 et une fois que les mots sont sortis, on peut les sortir et les dire à quelqu'un.
01:03:45 Vous voyez ?
01:03:47 Donc ça va être beaucoup de travail au début,
01:03:50 mais tous les jours, accordez-vous 10 minutes pour travailler,
01:03:54 et puis faites la liste des petits mots que vous pouvez dire,
01:03:57 et puis vous en dites un par jour. Merci.
01:04:01 En fait, ce qui est drôle, c'est qu'avec ma fille,
01:04:06 par contre, j'ai pas de mal à blaguer, à dire plusieurs des mots.
01:04:11 Mais ça c'est bon signe !
01:04:13 C'est bon signe, ça me rend vraiment heureux.
01:04:17 C'est bon signe.
01:04:19 Avec ma femme, c'est pas évident,
01:04:23 et puis avec mes deux fils aussi, c'est pas si évident.
01:04:27 À mon avis, on a tout compris.
01:04:29 Vous avez eu un père qui était difficile, dur,
01:04:32 qui vous a brimé dans votre virilité,
01:04:36 et puis voilà.
01:04:38 Mais bon, ça c'est le passé, maintenant il faut rattraper le présent.
01:04:41 Et c'est pas trop tard, c'est pas foutu non plus.
01:04:44 Mais bien sûr que c'est vous qui allez faire les premiers pas vers votre femme.
01:04:47 Oui, oui, c'est vrai.
01:04:48 Et puis vous allez voir qu'au bout d'un certain temps,
01:04:50 surtout si vous êtes patient,
01:04:52 elle aussi, elle va pouvoir s'ouvrir,
01:04:54 parce que vous vous êtes fermés tous les deux.
01:04:56 Le fait que vous fassiez l'amour me rend très positive.
01:05:00 Parce que là, c'est pas fermé.
01:05:02 Donc il y a quelque chose qui communique encore entre vous.
01:05:04 Donc soyez confiants.
01:05:06 Merci de votre confiance.
01:05:08 Il y a l'amour pulsionnel aussi,
01:05:10 qui part d'une pulsion, qui part juste de souviens un besoin.
01:05:13 Oui, mais elle y répond.
01:05:15 Et l'amour aussi qui est plus...
01:05:18 Oui, mais elle répond à cet amour pulsionnel,
01:05:21 qui est quand même du lien qui est resté entre vous.
01:05:23 Donc tout est rattrapable.
01:05:25 C'est ça que je voulais dire.
01:05:27 Merci Olivier.
01:05:28 Bon courage.
01:05:29 Bon courage, au travail.
01:05:31 Merci à vous. Au revoir.
01:05:33 On se retrouve dans un instant avec Le Love Conseil.
01:05:35 Et puis on va accueillir Aruna Lipstick.
01:05:37 A tout de suite.
01:05:38 Eh bien Sandy Boulanger, je vous propose le ruban.
01:05:46 Vous savez, on a parfois une difficulté à exprimer son désir.
01:05:49 Et ça peut être un frein à la sexualité.
01:05:51 Donc ni l'un ni l'autre n'ose,
01:05:53 par peur d'être poussé ou tout simplement parce que c'est pas facile pour lui ou elle.
01:05:58 Eh bien je vous propose de communiquer avec des rubans de couleurs différentes.
01:06:02 Et j'aime bien par exemple les couleurs de l'arc-en-ciel.
01:06:05 Mais enfin on peut choisir d'autres couleurs,
01:06:07 sachant évidemment que le rouge est plutôt lié au sexe torride.
01:06:10 Et puis plus vous montez, plus vous allez vers le sexe.
01:06:15 Et plus vous descendez, plus vous allez vers la spiritualité, la couleur de la spiritualité.
01:06:22 Mais on peut aussi prendre des couleurs qu'on a décidées entre deux.
01:06:28 Moi je trouve que c'est une bonne idée de pouvoir éventuellement se dire les choses sans avoir à se les dire.
01:06:37 Ou alors on peut aussi faire un cercle avec des différentes couleurs.
01:06:43 Et puis on met l'aimant, parce que par exemple si on met le cercle sur le réfrigérateur,
01:06:49 on met un aimant et chacun met l'aimant où il a envie de le mettre.
01:06:54 Si c'est très torride, on met sur rouge.
01:06:57 Si c'est plutôt froid, on met sur le blanc.
01:06:59 Et c'est une belle manière peut-être de communiquer ensemble sans avoir à communiquer.
01:07:06 Et puis je trouve ce qui est pas mal non plus dans cette histoire,
01:07:10 c'est que si on a laissé trop longtemps l'aimant sur le blanc,
01:07:15 on va soi-même s'en rendre compte quelque part, sans avoir à le dire.
01:07:21 C'est du non-verbal, donc tout le monde est d'accord sur les codes couleurs.
01:07:25 Voilà, il faut quand même se mettre d'accord sur les codes couleurs, sinon ça peut poser des problèmes.
01:07:30 Et puis après, à bout de vous rendre compte...
01:07:34 D'être créatif dans le cadre de la couleur.
01:07:36 Exactement. Mais on n'a pas le droit de tricher, on n'a pas le droit de pousser l'aimant de l'autre côté.
01:07:42 Bon, alors on a donné quelques clés durant cette heure et demie que nous avons passées ensemble,
01:07:48 le samedi boulanger, et on va accueillir Aruna Lipstick,
01:07:52 qui nous revient avec un livre un peu plus complet, si je puis dire.
01:07:56 Vous avez déjà écrit beaucoup sur l'amour, Aruna, c'est même votre sujet de prédilection.
01:08:01 Sauf que là, tu vois...
01:08:03 Oui, on peut se tutoyer, on se connaît tellement depuis tellement d'années, il n'y a pas de souci.
01:08:09 Donc là, tu vois, ce n'est pas un livre sur l'amour, paradoxalement.
01:08:15 C'est un livre sur "conjuguer le verbe aimer", ce n'est pas tout à fait pareil.
01:08:19 L'amour ne garantit pas la compétence relationnelle.
01:08:23 C'est pour ça que je ne parle plus tellement d'amour, en me disant "bon, à force de parler d'amour,
01:08:28 ça n'aide pas forcément la compétence relationnelle".
01:08:31 C'est ce que mon expérience m'a appris.
01:08:33 Et donc là, je me suis dit, il est temps que je résume tout ça.
01:08:37 Sincèrement, c'est un livre, en effet, comme vous dites, résumé,
01:08:42 c'est vraiment un livre qui montre tout le travail qu'il faut faire sur soi
01:08:47 pour être enfin apte...
01:08:50 Le roi de la conjugaison.
01:08:52 À parler vrai.
01:08:53 Oui, à parler vrai, à parler vraiment d'amour.
01:08:55 Et on l'a même entendu d'ailleurs de tout à l'heure avec Sandy Boulanger,
01:08:59 on a entendu des gens qui attendaient quelque chose pour se réparer eux-mêmes.
01:09:08 Parce qu'en fait, c'est bien ça que vous démontrez dans le livre.
01:09:10 C'est que finalement, on demande de l'amour, mais en fait, on demande à être réparé.
01:09:15 L'amour n'est pas un problème.
01:09:18 L'amour, il faut le libérer.
01:09:20 Et pour le libérer, il faut guérir de beaucoup de choses.
01:09:23 L'amour lui-même n'est pas un problème.
01:09:25 On n'a pas de problème d'amour.
01:09:27 On a que des problèmes de libérer, de ce qui empêche l'amour de simplement être là.
01:09:31 De circuler.
01:09:32 Alors donc, bien sûr, il faut guérir.
01:09:35 Alors, vous commencez par guérir, guérir de sa naissance, guérir de sa famille.
01:09:41 Alors, la nostalgie de l'ailleurs, là, on vous reconnaît bien.
01:09:45 Aruna Lipstick, c'est un petit peu votre cheval de bataille.
01:09:49 C'est sûr que tant qu'on rêve d'un ailleurs, ici-bas, ça ne sera jamais facile.
01:09:54 Moi, ce que j'entends aussi beaucoup, c'est des personnes qui rêvent d'un amour idéal.
01:10:02 C'est ça.
01:10:03 C'est de ça dont vous parlez.
01:10:04 L'amour idéal, c'est une forme d'ailleurs.
01:10:06 L'amour complètement idéalisé, l'image de l'amour qu'on peut avoir, c'est un ailleurs.
01:10:12 C'est pour ça que je dis que l'amour, ce n'est pas le vrai sujet.
01:10:15 Ce qu'il faut, c'est apprendre à conjuguer le verbe aimer.
01:10:17 C'est très compliqué.
01:10:19 Et puis, il y a de nombreux pronoms personnels en plus.
01:10:22 Et puis, un passé pas simple.
01:10:24 Non, pas toujours.
01:10:25 Le passé simple du verbe aimer n'est pas simple.
01:10:27 Et le futur ne l'est pas non plus souvent.
01:10:29 Et aux présences, mais beaucoup aux conditionnels.
01:10:31 Si l'autre, il était comme ceci, si ça, c'était comme ça,
01:10:34 si l'autre ressemblait à mon idéal, alors là, je l'aimerais.
01:10:38 Oui, mais est-ce que finalement, ce que vous êtes en train de dire,
01:10:41 ce n'est pas non plus aussi un idéal inatteignable ?
01:10:45 La compétence relationnelle ? Oh non !
01:10:46 Non, je veux dire l'amour.
01:10:49 Ah non, l'amour, non !
01:10:51 L'amour n'est ni imparfait, ni inatteignable.
01:10:55 En tous les cas, c'est mon opinion personnelle.
01:10:57 Oui, bien sûr, bien sûr.
01:10:58 L'amour est au chômage.
01:11:00 Donc, dès qu'il y a un petit trou, pouf, il rentre.
01:11:02 Oui, bien sûr.
01:11:04 Regarde cette image !
01:11:06 Parce que moi, j'ai lu votre livre avec plaisir.
01:11:09 De toute façon, j'adore ce que vous dites et ce que vous écrivez.
01:11:12 Et puis, on sent qu'il y a derrière énormément d'expériences, de sagesse,
01:11:16 et puis aussi de psychologie.
01:11:19 Mais on a quand même l'impression que quand on aura avancé sur soi,
01:11:25 on sera mort, quoi.
01:11:27 Plusieurs fois, peut-être même.
01:11:29 Oui, vous voyez ce que je veux dire.
01:11:31 Non, non, non.
01:11:32 Parce qu'il faut guérir ses biais sûrs d'enfance,
01:11:34 il faut se libérer de la peur, il faut se libérer de la souffrance, de la guerre.
01:11:39 Mais ce qui n'est peut-être pas faire.
01:11:41 Moi, j'ai fait tout ça.
01:11:43 Pourtant, j'y travaille, à Rouenade.
01:11:45 Oui, mais attends.
01:11:47 Est-ce que tu vas me dire que sur le chemin, il n'y a pas eu de grands éclats d'amour ?
01:11:50 Moi, je suis une grande amoureuse.
01:11:52 Mais sur le chemin, il y a plein d'éclats d'amour.
01:11:54 Donc, nous, notre chemin, ce n'est pas d'arriver à un but,
01:11:57 c'est qu'il y ait de plus en plus d'éclats d'amour.
01:11:59 Ça, ça me parle.
01:12:01 Alors là, je suis d'accord.
01:12:02 Vous êtes d'accord ?
01:12:03 Oui, oui, c'est le chemin, oui.
01:12:04 Sachant qu'en plus, les objectifs souvent changent.
01:12:07 Les terres d'accueil changent.
01:12:09 Et de croire qu'il y a une fin, c'est encore un ailleurs.
01:12:11 Il n'y a pas de fin à ce chemin, ça c'est vrai.
01:12:13 Ça c'est vrai.
01:12:14 Mais...
01:12:15 Aussi, la mort ?
01:12:16 Non, pour moi, il n'y a même pas ça, parce que je suis sûre que ce n'est pas fini après la mort.
01:12:20 Bon, enfin, ça...
01:12:21 C'est un autre sujet.
01:12:22 C'est un autre sujet.
01:12:23 Restons...
01:12:24 Restons sur terre, mais même sur terre avec la mort.
01:12:26 Déjà, on peut mourir dans un état d'amour, ce qui serait déjà pas mal.
01:12:30 Est-ce que c'est mon travail ?
01:12:31 Ah, ben voilà, c'est vrai.
01:12:33 Beaucoup, oui.
01:12:34 Je suis la dame qui fait des câlins.
01:12:35 En cancérologie, c'est un palliatif.
01:12:37 C'est extraordinaire, non ?
01:12:38 Enfin, on voit bien qu'on peut passer, puisqu'on parle du passage,
01:12:42 passer avec de l'amour ou moins d'amour.
01:12:45 Et si déjà, dans cette vie-ci, on arrive à passer avec de l'amour,
01:12:48 je crois qu'on aura vraiment accompli une belle vie.
01:12:50 Vous voyez, c'est ce qu'on a pu se dire tout au long de cette émission aussi, avec les auditeurs,
01:12:54 c'est qu'il y a un endroit où on n'est pas obligé d'attendre des catastrophes.
01:12:58 C'est pas simple d'ouvrir son cœur, de savoir s'aimer, de savoir être aimé.
01:13:04 C'est pour tout le monde quelque chose de complexe.
01:13:07 Il n'y a pas des gens meilleurs que les autres.
01:13:09 Par contre, il y a des gens courageux aussi,
01:13:11 qui parfois ont envie de se lever et de continuer à cheminer,
01:13:15 et puis parfois, qui vont rester un peu sur le côté de la route,
01:13:18 parce que, ben voilà, trop mal aux pieds, trop mal au cœur, trop écorché,
01:13:21 puis on se relèvera encore.
01:13:23 Il faut des cœurs à jeu.
01:13:25 Oui, il faut des cœurs à jeu.
01:13:26 Pour libérer le cœur de sa cage thoracique.
01:13:30 Oui, oui, je suis complètement d'accord avec vous,
01:13:33 et c'est dans ce sens, il y a tout un chapitre sur la peur.
01:13:36 À partir du moment où on a peur de souffrir,
01:13:39 de toute façon, c'est fini.
01:13:41 On va gagner.
01:13:44 Si on a peur de souffrir, on gagne.
01:13:46 On va souffrir.
01:13:47 On va souffrir.
01:13:48 Je précise, parce que votre langage est parfois...
01:13:51 On va souffrir et on aura peur d'avoir peur toute sa vie.
01:13:54 On aura peur avant, on aura peur pendant,
01:13:57 parce que pendant c'est normal, et on aura peur après d'avoir eu peur.
01:14:00 Ah, mais alors, vous m'ouvrez un champ philosophique,
01:14:05 où je pense à Socrate qui disait que
01:14:07 la crainte de la souffrance est pire que la souffrance elle-même.
01:14:10 Alors, des fois, ça nous aide, hein, sur notre chemin caillouteux de la vie,
01:14:15 mais des fois pas aussi.
01:14:16 Et c'est vrai que, dans votre livre, ce qui est bien,
01:14:18 c'est qu'il y a des choses concrètes aussi.
01:14:20 Parce que justement, des fois, dans l'irréel et puis l'inatteignable,
01:14:23 il faut revenir sur Terre.
01:14:25 Il faut enlever son petit caillou de la chaussure, gentiment,
01:14:29 et puis reprendre son chemin, parce que c'est pas aisé tout ça.
01:14:32 Non.
01:14:33 Mais il y a une chose magnifique sur laquelle j'ai envie de revenir,
01:14:37 dont vous parliez dans votre livre,
01:14:39 c'est que quand on regarde les enfants,
01:14:41 ils sont d'une créativité, d'une ouverture,
01:14:44 d'une capacité à aimer tel que...
01:14:46 Et à se relever quand ils tombent.
01:14:48 Absolument.
01:14:49 Et c'est ça qu'il ne faut pas oublier,
01:14:50 c'est qu'on a été des enfants et qu'on a toujours cette âme d'enfant en nous.
01:14:54 Et c'est tout mon chemin, de retrouver cet enfant en nous,
01:14:57 qui est avant la blessure.
01:14:59 Ça, c'est très important, mais on l'a.
01:15:01 Absolument.
01:15:02 Et quand on est, par moments, dans des situations qui sont douloureuses,
01:15:06 bon, ok, on souffre et il faut attendre la sortie du tunnel,
01:15:10 si je puis dire, mais se faire confiance.
01:15:12 On va le retrouver, cet élan vital, cet enfant en nous.
01:15:15 Savoir qu'il est là.
01:15:17 Ne pas oublier qu'il est là.
01:15:18 Il est là, comme l'amour.
01:15:21 Donc tout ça, c'est des choses qu'on découvre dans...
01:15:24 Enfin, je veux dire, c'est un...
01:15:25 Bon, ce livre...
01:15:27 On a commencé cette émission en disant que, peut-être,
01:15:31 la première chose, la première clé, c'est d'apprendre à s'aimer.
01:15:35 Vous êtes d'accord avec ça ?
01:15:36 Complètement.
01:15:37 Je dis, quand on parle de ce moi souffrant,
01:15:39 qu'on a tous eu à cause de la naissance, des parents,
01:15:41 tout ce qu'on voudra, l'éducation, la vie,
01:15:44 on peut s'aimer moi-même.
01:15:46 C'est moi, le même qui aime moi.
01:15:49 Et ça, c'est très, très important.
01:15:51 De s'aimer en dépit de tout.
01:15:53 Parce que si nous, on ne se sent pas aimable,
01:15:55 qui va nous aimer ?
01:15:56 On est bien d'accord.
01:15:58 Pourtant, quand on entend, comme moi,
01:16:01 des gens qui ont vécu des choses terribles dans l'enfance, etc.,
01:16:04 c'est pas simple.
01:16:07 Non, ça, c'est sûr que la guérison,
01:16:09 le travail de guérison sur ces blessures est indispensable.
01:16:12 Et la résultante de ça, c'est qu'il y a plus d'amour de moi.
01:16:16 Parce que le moi blessé, c'est pas notre vrai moi.
01:16:19 C'est ça qui est important de comprendre.
01:16:21 C'est aussi peut-être que c'est important que les gens comprennent
01:16:23 que la partie qui est blessée n'est pas moi-même.
01:16:25 C'est pas le vrai moi.
01:16:27 C'est le moi qui a été blessé.
01:16:29 Mais derrière ce moi, il y a l'enfant dont on parlait.
01:16:32 Mais il y a un vrai moi qui est un moi magnifique.
01:16:35 Cet enfant, il est magnifique chez tout le monde.
01:16:37 - Et qu'est-ce que vous diriez pour qu'on puisse le retrouver,
01:16:40 justement, ce moi magnifique ?
01:16:42 - D'abord, il faut le vouloir.
01:16:44 - Vous parlez de volonté à un moment donné.
01:16:47 C'est vrai qu'il faut sortir de ce rôle de victime.
01:16:49 - En tous les cas, il faut désirer ne plus y être.
01:16:52 C'est très important.
01:16:54 Si on n'a pas pris une décision,
01:16:57 alors on va être à nouveau victime de quoi ?
01:16:59 De la guérison ? Non ?
01:17:01 Il faut prendre la décision.
01:17:03 - Oui, il y a quelque chose de l'ordre de l'élan vital.
01:17:06 C'est affronter l'espérance aussi, quelque part.
01:17:09 - La libérer.
01:17:11 Pareil.
01:17:13 - C'est capital.
01:17:15 Il faut savoir que ce qu'on veut, c'est notre grande liberté à tous.
01:17:18 La personne peut nous empêcher de vouloir aujourd'hui.
01:17:21 - Bien sûr.
01:17:23 J'aime bien aussi vous reparler de la mère nature
01:17:26 et de cette fameuse capacité.
01:17:29 Moi, ce qui m'a frappée, parfois,
01:17:32 j'entends des auditeurs qui ont eu des choses terribles dans l'enfance, etc.
01:17:37 Et en fait, ça peut être un arbre, un chien...
01:17:41 - Un oiseau.
01:17:42 - Un oiseau qui les a aidés à tenir.
01:17:45 On peut aller chercher aussi dans ce qui nous entoure
01:17:49 des choses qui nous aident à guérir de ce mois blessé.
01:17:53 - C'est le lever de soleil.
01:17:56 Le matin, le soleil est là.
01:17:58 Derrière les nuages, quelquefois, mais il est toujours là.
01:18:01 - La lune, moi, j'aime.
01:18:03 C'était une nuit magnifique de pleine lune il y a 3-4 jours.
01:18:07 Quand on regarde ça, on se dit...
01:18:10 Et parfois, j'en veux à l'humain d'avoir été sur la lune
01:18:14 parce que du coup, on sait qu'il n'y a rien sur la lune.
01:18:17 - Ça limite l'imagination.
01:18:19 - Un petit peu quand même, il faut bien le dire.
01:18:22 Alors, nos deux besoins essentiels.
01:18:27 C'est intéressant, ça aussi.
01:18:29 - Ce que je suis contente, c'est que vous avez dit qu'il y a des exercices et tout.
01:18:32 Il y a aussi de quoi pratiquer.
01:18:33 - Ah oui, oui, oui.
01:18:34 Et puis, il y a des questions qu'il faut se poser.
01:18:36 - Pour la volonté, il faut s'exercer aussi.
01:18:38 - Il y a un livre qu'on garde, qu'on retrouve, qu'on reprend.
01:18:42 - Qu'on partage autour de soi pour avoir des gens aussi qui cheminent.
01:18:47 - "Où en êtes-vous de vos douleurs et souffrances ?"
01:18:49 Il y a un test.
01:18:51 Il y a des phrases aussi, des très très jolies phrases.
01:18:55 - Sur la douleur et la souffrance, il faut savoir ça aussi dire aux auditeurs,
01:18:59 que la douleur, elle est incontournable.
01:19:01 On aura tous des douleurs dans une vie.
01:19:03 Et que la souffrance, c'est...
01:19:05 - C'est ce qu'on y met psychiquement.
01:19:07 - C'est ça.
01:19:08 C'est-à-dire qu'on peut avoir une très grosse douleur,
01:19:11 et puis après, est-ce qu'on l'entretient par la souffrance psychique ou est-ce qu'on...
01:19:15 - Ça me rappelle une blague.
01:19:16 Est-ce que je peux dire une petite blague ?
01:19:17 - Absolument.
01:19:18 - C'est un gars dans un train, qui est là dans le train,
01:19:20 et puis il dit "Oh là là, je souffre, j'ai soif".
01:19:22 - Il est auprès du micro, s'il vous plaît.
01:19:23 - "Oh là là, je souffre, j'ai soif. Mais qu'est-ce que j'ai soif ?"
01:19:26 Et comme ça, pendant une demi-heure, il n'arrête pas de dire "mais qu'est-ce que j'ai soif,
01:19:28 oh là là, je souffre, j'ai soif".
01:19:29 Il y a un gars dans le train, qui en a marre, qui se lève,
01:19:31 qui va chercher à boire au bar, et qui lui ramène un bon verre d'eau.
01:19:36 Et le gars, il boit le verre d'eau, et cinq minutes après, il dit
01:19:39 "mais qu'est-ce que j'avais soif, c'était dur d'avoir si soif".
01:19:41 - Ben oui, oui, oui.
01:19:45 On les connaît, ces gens-là.
01:19:47 On les connaît bien.
01:19:50 Ou alors, ils ont un acte manqué, ils renversent le seau sur leurs pantalons,
01:19:53 et puis après, ils disent "j'ai mon pantalon tout mouillé,
01:19:55 je ne vais pas pouvoir me changer".
01:19:56 - Et j'ai toujours soif !
01:19:58 - Et j'ai toujours soif, c'est terrible.
01:20:00 C'est toujours pour moi, c'est toujours comme ça.
01:20:02 J'ai pas de chance, j'ai pas de chance.
01:20:04 - C'est comme chez le dentiste, la douleur est inévitable.
01:20:07 Et quand on se rendit, "oh là là, qu'est-ce que j'ai eu mal chez le dentiste,
01:20:09 combien de temps ?"
01:20:10 - On va continuer à...
01:20:12 Et c'est comme ça qu'on maintient la souffrance, évidemment.
01:20:14 - Alors que la douleur, ça les deuille et tout ça,
01:20:16 là il faut les traverser avec courage.
01:20:19 - N'est-ce pas.
01:20:20 Et puis, bon, à Ronaly Psy, que vous avez un chemin spirituel,
01:20:23 ça s'entend d'ailleurs dans vos paroles,
01:20:27 mais on sait très bien que si on travaille sur sa respiration,
01:20:31 la douleur est moins forte que si on se focalise sur l'endroit où on a mal.
01:20:35 Et je crois qu'on soin palliatif, Sandy Boulanger, vous le savez aussi.
01:20:39 - Bien sûr, oui. En somatothérapie, on travaille énormément sur les douleurs
01:20:42 et les angoisses par le toucher physique
01:20:45 et également le travail sur le souffle.
01:20:48 - Bon, alors, nos deux besoins essentiels,
01:20:51 on ne les a toujours pas dit, mais on va les dire dans un instant.
01:20:54 On fait une petite pause et on se retrouve dans un instant
01:20:56 toujours avec Sandy Boulanger et Aruna Lipsick.
01:20:59 - Et il me semble bien que ce week-end, vous allez être débordant d'amour,
01:21:07 vous allez le laisser entrer par toutes les pores de votre peau.
01:21:10 C'est grâce à Sandy Boulanger qui est avec nous depuis 14h.
01:21:13 Et puis, Aruna, qui nous revient avec ce livre "Aimer, ça s'apprend".
01:21:18 C'est aux éditions Harper Collins.
01:21:21 "7 chemins de développement relationnel pour une relation à l'autre, enfin apaisée".
01:21:26 C'est un très, très joli livre.
01:21:29 On en a déjà beaucoup parlé.
01:21:30 On va revenir, bien sûr, sur nos deux besoins essentiels.
01:21:33 Mais c'est un livre où vous avez des petits exercices,
01:21:36 où vous avez des questions auxquelles, comme je dis souvent,
01:21:41 se poser la question, c'est déjà trouver la réponse.
01:21:44 Vous êtes d'accord avec ça, Aruna ?
01:21:45 - Tout à fait, tout à fait.
01:21:46 - Et ne pas se poser la question, c'est ne pas vouloir trouver la réponse.
01:21:49 - Exactement. C'est aussi simple que ça.
01:21:52 - Mais c'est encore mieux en le disant.
01:21:54 Alors, nos deux besoins essentiels sont l'attention et la reconnaissance.
01:22:00 Alors, développez parce que...
01:22:03 - Je pense que l'attention, ça rejoint tout le côté avec la mère, le côté maternel.
01:22:08 On a besoin d'attention, on a besoin d'être caressé,
01:22:11 on a besoin qu'on s'occupe de nous.
01:22:13 D'ailleurs, si on ne s'occupait pas de nous quand on était petit, on mourrait.
01:22:16 C'est aussi simple que ça.
01:22:18 Et donc l'attention, c'est vraiment un besoin fondamental.
01:22:21 Parce que l'enfant qui naît, on ne s'occupe pas de lui.
01:22:24 - Il meurt.
01:22:25 - Voilà.
01:22:26 Et après, en grandissant, en devenant adolescent, jeune adulte,
01:22:30 là, il a besoin de reconnaissance.
01:22:32 C'est genre qui s'écale la plus grande.
01:22:34 Et donc tous les problèmes d'autorité, etc., là,
01:22:37 renvoient aux besoins de reconnaissance.
01:22:40 Moi, j'existe.
01:22:41 Donc là, on n'est plus dans le moi blessé, qui est plus dans l'attention.
01:22:44 On est plus dans le moi-je, le je qui devient un bel égo,
01:22:48 et qui veut qu'on le reconnaisse.
01:22:50 Et il a raison.
01:22:51 Et il a raison.
01:22:53 Ce que je dis dans le chemin 4,
01:22:55 c'est que c'est très important qu'être fier
01:22:59 de ce qu'on a envie, qu'on nous reconnaisse, c'est très important.
01:23:02 Comme il faut guérir,
01:23:04 s'aimer soi-même pour qu'on nous aime,
01:23:06 il faut être fier de soi si on veut qu'on nous reconnaisse.
01:23:09 Et d'ailleurs, ça montre bien que lorsqu'on a un problème d'estime de soi,
01:23:13 c'est très compliqué.
01:23:15 Très.
01:23:16 Alors là, c'est la deuxième guérison.
01:23:18 C'est la guérison de l'ado humilié en nous.
01:23:20 C'est plus l'enfant blessé, c'est l'ado humilié en chacun de nous,
01:23:23 homme et femme.
01:23:25 Deux besoins fondamentaux.
01:23:28 Et on voit bien, là encore une fois,
01:23:30 où on parle du père, on parle de la mère,
01:23:32 on parle des deux parents qui nous ont plus ou moins blessés,
01:23:36 ou plus ou moins apporté la sécurité affective,
01:23:42 puisqu'on sait très bien que c'est plus facile quand même
01:23:45 d'être en bonne relation dans l'amour
01:23:47 quand on a eu une sécurité affective dans l'enfance.
01:23:50 Et après, comme adolescente, pas avoir été humilié.
01:23:53 Et on le voit dans le monde du travail aujourd'hui,
01:23:56 à quel point on s'accroche énormément à l'attention des autres
01:24:00 et à la reconnaissance de nos employeurs.
01:24:02 Ça parle de ça aussi.
01:24:04 En tant qu'adulte, on peut regarder en soi
01:24:06 comment est-ce que ça n'a pas été guéri, justement,
01:24:09 dans nos comportements.
01:24:11 D'attendre des choses comme ça, ou de quémander sur l'attention.
01:24:14 - Et là, on sait qu'on a besoin encore de guérir un petit peu
01:24:16 et de travailler sur sa blessure narcissique
01:24:19 d'attention et de reconnaissance.
01:24:21 - Ce sont des couches en plus.
01:24:23 Je pense qu'on n'arrête jamais de découvrir des choses de plus en plus subtiles.
01:24:26 - On va y revenir, on note les couches.
01:24:28 Mais chaque fois qu'on en note, il y a plein de lumière.
01:24:31 Il y a des éclats.
01:24:32 - On est de plus en plus léger, oui.
01:24:34 - Des éclats d'amour, des éclats de joie.
01:24:36 - Oui, et puis comme vous l'avez dit très justement tout au début,
01:24:40 tant qu'on est sur le chemin, on avance.
01:24:43 Et puis après, on avance à notre vitesse.
01:24:46 Mais au moins, on sort de son rôle de victime
01:24:50 ou de son rôle de pas de chance, etc.
01:24:53 - Et puis on reprend la liberté de choisir.
01:24:55 - Bien sûr, bien sûr.
01:24:57 Alors vous faites aussi une différence entre la morale et l'éthique.
01:25:01 - Ah, très important.
01:25:02 - Eh bien, allez-y, on vous écoute.
01:25:04 - Oh là là.
01:25:05 La morale, c'est tout ce qu'on nous apprend de comment il faut se conduire.
01:25:08 Mais l'éthique, c'est un pouvoir personnel de choisir mes valeurs.
01:25:12 Donc l'éthique, c'est comment je choisis moi
01:25:14 les valeurs que je vais servir dans l'idée d'être un être humain bien,
01:25:19 d'être quelqu'un de bien, quoi.
01:25:21 Et donc l'éthique, elle nous appartient,
01:25:23 alors que la morale, elle nous est imposée.
01:25:25 - C'est comme un buffet, en fait.
01:25:27 Il y a des ingrédients.
01:25:29 Puis c'est à nous de faire notre cuisine.
01:25:31 - Tout à fait.
01:25:32 Et le repas, c'est l'éthique.
01:25:34 Et la morale, c'est ce qu'il faut manger correctement, faire attention.
01:25:37 Enfin bon, bref, tout ce qu'il faut.
01:25:39 - Cinq fruits et légumes par jour, etc.
01:25:41 Ça, c'est de la morale.
01:25:43 Se faire son repas favori pour se faire du bien
01:25:47 et se faire plaisir et montrer qu'on s'aime, c'est l'éthique.
01:25:50 - Et être fier de soi.
01:25:51 Ça, c'est l'éthique.
01:25:52 Je suis fière de mes valeurs.
01:25:53 - Mais absolument.
01:25:55 On est bien d'accord.
01:25:56 Alors, Aruna, dans "Aimer, ça s'apprend",
01:25:58 il y a quelque chose que j'ai trouvé très important
01:26:00 et je trouve que c'est d'autant plus important aujourd'hui
01:26:03 d'en parler parce que c'est presque un problème de société.
01:26:07 Vous nous expliquez, et moi ça m'a beaucoup touchée,
01:26:12 vous nous expliquez que souvent, quand les gens s'accrochent à leur haine,
01:26:16 c'est pour éviter leur souffrance.
01:26:18 Vous pouvez développer ?
01:26:19 Je trouve qu'aujourd'hui, on est quand même dans un monde
01:26:22 où sur les réseaux sociaux, il y a énormément de haine qui se dégage.
01:26:25 - Ça s'appelle exorciser la souffrance.
01:26:28 Je pense que toute la haine vient de la souffrance et de l'humiliation.
01:26:32 Vous pouvez y revenir.
01:26:34 On exorcise du coup la souffrance et l'humiliation
01:26:36 comme ça on n'a pas besoin de retraverser la souffrance et l'humiliation.
01:26:41 Et de ne pas faire le travail, justement.
01:26:43 - Oui, de ne pas faire le job.
01:26:44 - De ne pas faire le job.
01:26:45 - C'est un manque d'outils aussi.
01:26:47 - C'est un manque d'éducation.
01:26:49 Personne ne nous apprend ça.
01:26:50 Si on apprenait ça aux parents, déjà,
01:26:53 s'ils éduquent à la haine, ben...
01:26:56 - Oui, ce sont des outils à partager.
01:26:58 - A l'école.
01:26:59 - Pour que tout le monde comprenne bien, je vais donner un exemple concret.
01:27:02 Moi, j'entends ce que vous dites, Sandy aussi,
01:27:05 mais ce n'est peut-être pas si simple pour tout le monde
01:27:07 parce que justement, c'est très compliqué.
01:27:09 Je vais prendre l'exemple de quelqu'un, par exemple,
01:27:11 qui milite contre les chauffards, contre les excès de vitesse.
01:27:15 Et très souvent, quand on écoute cette personne,
01:27:18 on se rend compte qu'il a perdu son fils ou sa fille
01:27:21 dans un accident de voiture à cause de quelqu'un
01:27:23 qui roulait peut-être en état d'ivresse, etc.
01:27:26 Et du coup, de toute façon, on roule toujours trop vite,
01:27:28 il faut limiter sur l'autoroute à 110,
01:27:31 et toute personne qui... etc.
01:27:33 Et on l'a vu d'ailleurs avec l'histoire de Pierre Palmade,
01:27:37 combien il y a eu de haine qui se sont déchargées sur ce...
01:27:41 Alors, moi, je ne vais pas le défendre,
01:27:43 OK, il est responsable d'un drame d'une famille,
01:27:46 mais c'était terrible, cette haine qui se déj...
01:27:50 Et derrière ça, bah oui, on entend bien que c'est la souffrance
01:27:53 de cette femme qui milite contre les dérives routières,
01:27:59 mais qui, en fait, n'a pas guéri sa souffrance
01:28:02 de perdre son enfant, vous êtes d'accord avec cet exemple ?
01:28:05 - C'est ce que disait Sandy, il faut avoir le courage,
01:28:07 le courage, le courage d'aller regarder sa souffrance.
01:28:10 - Avec des outils aussi, je pense, parce que sinon,
01:28:13 on est des gladiateurs, et on est spectateur du gladiateur, du coup.
01:28:17 C'était une sorte aussi de faire sortir, d'exhorter des choses difficiles.
01:28:22 Donc si on n'a pas d'outils, et c'est pour ça que les livres
01:28:25 sont très importants aussi, ça permet les réflexions,
01:28:28 mais c'est des outils concrets, votre émission, Brigitte,
01:28:30 on le sait depuis longtemps aussi, ça permet effectivement
01:28:33 de dire les choses, d'avoir des outils concrets,
01:28:35 de s'exprimer, et puis de pouvoir surtout exprimer
01:28:38 tous ceux qui ne s'expriment pas.
01:28:40 - D'accord, mais si là, quelqu'un qui a de la haine
01:28:42 comprend qu'il devrait aller regarder la souffrance
01:28:44 et qu'il a profondément, qu'est-ce qu'on aurait déjà fait un job ?
01:28:47 - Voilà, c'est pour ça que je voulais terminer,
01:28:49 puisqu'on parle d'amour particulièrement,
01:28:51 et l'amour et la haine, c'est un peu la même chose,
01:28:54 ça parle de nous.
01:28:56 Donc voilà, si vous avez envie d'être un peu plus libre,
01:29:01 d'aimer, je vous conseille vraiment ce livre.
01:29:05 "Aimer, ça s'apprend", c'est aux éditions Harper Collins,
01:29:09 c'est Aruna qui nous en a parlé,
01:29:11 alors je vais essayer de prononcer son nom correctement,
01:29:14 Aruna Lipschitz.
01:29:16 - Bravo Brigitte !
01:29:18 - Écoutez, je suis contente, je vais passer un bon week-end.
01:29:21 Merci à vous également, Sandy Boulanger,
01:29:24 je rappelle qu'on peut vous retrouver sur votre site
01:29:26 le lien au coeur du soin.com.
01:29:29 Merci à tous,
01:29:31 bien passer un week-end débordant d'amour,
01:29:34 c'est un week-end de Pâques en plus,
01:29:36 donc ça tombe très très bien,
01:29:38 Et puis tout de suite vous retrouvez Alexandre de Lehanne.