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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce vendredi, il s'interroge sur la crise que traverse actuellement la France.

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Transcription
00:00 7h, 9h, Dimitri Pavlenko.
00:03 - A la place à l'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro.
00:06 Bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:08 - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:09 - Alors Vincent, entre Pékin et Paris,
00:11 Laurent Berger et Emmanuel Macron se sont livrés,
00:13 c'était mercredi soir, à une passe d'armes sur la situation du pays.
00:16 Le patron de la CFDT a parlé de crise démocratique.
00:19 Le président de la République lui a répondu
00:21 que la formule était inappropriée.
00:23 Alors, quelle raison selon vous, Vincent ?
00:25 - Je pense qu'on peut donner le point à Emmanuel Macron.
00:27 Il n'y a pas de crise démocratique en France.
00:29 Les élections ont lieu, les institutions tiennent,
00:32 les procédures sont respectées.
00:33 Mais cela ne veut pas dire que la crise sociale que nous vivons
00:36 serait anodine et qu'elle va disparaître
00:38 une fois que la réforme sera promulguée et appliquée.
00:42 Le mal qui frappe la France est beaucoup plus profond.
00:44 Ce n'est pas un tourment politique ou institutionnel,
00:47 mais bien une inquiétude existentielle.
00:49 Cette question de l'âge de départ ne fut au fond
00:51 que le déclencheur d'une défiance collective
00:54 dans laquelle bouillonne depuis longtemps
00:56 le sentiment de dépossession, la crainte de l'affaissement,
00:59 le ras-le-bol aussi de ceux que l'on prélève toujours plus
01:02 pour remplir le puissant fonds des transferts sociaux.
01:04 C'est au fond la révolte des actifs qui ne veulent plus porter
01:07 sur les épaules un pays sur-endetté
01:09 où le nombre de personnes en âge de travailler
01:11 et qui ne travaillent pas s'élève à près de 10 millions.
01:14 C'est la révolte de la classe moyenne
01:16 qui cotise et paye des impôts,
01:18 mais fait le constat que les services publics
01:19 disparaissent ou se dérèglent.
01:22 Je vous rappelle quand même que nous sommes les champions
01:24 toutes catégories du prélèvement obligatoire,
01:26 mais qu'il faut 6 mois pour faire refaire son passeport
01:29 ou pour remplacer un professeur manquant.
01:32 Beaucoup de Français se demandent,
01:33 comme Agnès Verdier-Molinier dans son dernier livre,
01:35 mais où va notre argent ?
01:36 - Donc Vincent, si ça n'est pas une crise démocratique,
01:39 c'est quoi ? C'est une crise politique aiguë ?
01:40 - C'est même plus que cela.
01:42 Derrière la crise sociale qui tourne en boucle,
01:44 on assiste quand même à une volonté assumée
01:46 de déstabilisation de tout le système par l'extrême gauche.
01:49 La police non contente d'être arrosée de pierres,
01:51 de boulons et d'acide doit supporter
01:53 les accusations de la France Insoumise
01:55 et de certains médias qui se disent progressistes.
01:58 Mais au-delà de cette fièvre révolutionnaire,
02:00 on a l'impression que la politique est emportée
02:01 dans une sorte de processus d'auto-destruction.
02:04 C'est un tourbillon d'incohérences et d'inconséquences.
02:07 Un jour, le président de la République
02:09 se retrouve dans Pif Gadget.
02:11 Un autre jour, il demande une loi sur la mort.
02:14 Le gouvernement avance comme un canard sans tête.
02:16 Olivier Dussopt dévoile son homosexualité dans Têtu,
02:19 pendant qu'une ministre dans Playboy
02:21 nous propose une version kitsch du narcissisme guidant le peuple.
02:25 Comme l'Assemblée est ingouvernable,
02:26 Olivier Véran promet des conventions citoyennes
02:28 ce simulacre de démocratie sur tout et sur n'importe quoi.
02:32 C'est un climat de panique à la fois bavard et anxiogène.
02:35 - Vous êtes très sombre Vincent ce matin,
02:37 il reste quand même 4 ans de quinquennat.
02:39 - Heureusement, nos institutions sont très solides
02:43 et Emmanuel Macron nous a montré qu'il avait du ressort.
02:46 Il faut simplement ne pas se tromper
02:48 sur le diagnostic de cette crise.
02:50 Quand les syndicats auront rangé les banderoles
02:52 et que la loi sera promulguée et appliquée,
02:54 il serait illusoire de chercher l'apaisement,
02:56 comme Emmanuel Macron commence à le faire,
02:58 dans l'aide sociale et dans les diversions sociétales.
03:01 Il sera tout aussi inutile de multiplier les discours grandiloquents
03:04 et les interminables baratins participatifs et citoyens.
03:08 Les ambitions, il me semble, doivent être beaucoup plus modestes.
03:11 Puisque l'Assemblée fracturée ralentit la fabrique de la loi,
03:15 ce serait peut-être l'occasion pour le gouvernement
03:17 de se concentrer sur les missions premières
03:18 des administrations dont il a la charge.
03:20 C'est-à-dire cette chose toute simple,
03:22 toute bête, toute évidente,
03:24 cette chose très noble qui s'appelle le service public.
03:27 L'édito politique sur Europe 1.
03:28 Merci Vincent Trémolet de Villers,
03:30 à la ligne de votre journal Le Figaro.
03:31 Le nucléaire, le rapport qui dénonce le fiasco français.
03:35 Le rapport, c'est celui de la commission d'enquête parlementaire
03:37 sur la perte de souveraineté énergétique de la France.
03:40 Il a été rendu public hier.

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