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La  présidente du comité de gouvernance de la convention citoyenne sur la fin de vie était l'invitée du "8h30 franceinfo", dimanche 2 avril 2023.

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00:00 Bonjour Claire Toury. - Bonjour.
00:01 - Vous êtes la présidente du comité de gouvernance de la Convention citoyenne sur la fin de vie
00:05 qui achève donc ses travaux officiellement aujourd'hui.
00:07 On vous les remettrait demain à Emmanuel Macron.
00:09 184 Français tirés au sort qui ont travaillé pendant trois mois,
00:13 réfléchis au cadre d'accompagnement de la fin de vie, cadre législatif notamment,
00:17 et à la question de savoir s'il faut faire évoluer ou non la loi.
00:21 Est-ce que le rapport est prêt ? Est-ce que l'encre est sèche ?
00:24 - Le rapport est prêt, l'encre est sèche.
00:25 Les gens ont travaillé jusque très tard dans la nuit, mais tout est bon.
00:28 On devrait être en capacité d'avoir un beau livrable à remettre au président de la République demain.
00:32 - C'est quoi ? C'est un rapport de 60 pages ?
00:34 - Un rapport d'une soixantaine de pages, une grosse soixantaine de pages,
00:36 et avec les annexes, ça fait quand même pas loin de 200 pages.
00:38 Donc ils ont bien travaillé, nos 184 citoyens.
00:41 - Et justement, comment est-ce que vous avez travaillé pendant ces trois mois ?
00:44 Il y a eu des auditions, du débat contradictoire ? Quelle a été votre démarche ?
00:48 - Il y a eu neuf week-ends dans tout, déjà, il faut savoir ça.
00:50 Aujourd'hui, c'est le 27e jour, donc 27 jours en tout de boulot,
00:53 ce qui est assez considérable quand on repense au chemin parcouru.
00:56 Trois étapes, ça a commencé le 9 décembre, avec une première étape,
01:01 une première phase qu'on a appelée « appropriation et rencontre ».
01:03 Les citoyens sont arrivés au CESE, au Conseil économique, social et environnemental,
01:07 et se sont rencontrés, ont compris pourquoi ils étaient là, ce qu'on attendait d'eux,
01:11 la question posée par la Première Ministre, la mission qui allait leur être confiée.
01:14 - La question, c'était « est-ce qu'il faut faire évoluer le cadre d'accompagnement de la fin de vie ? »
01:16 - Le cadre d'accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées
01:20 ou d'éventuels changements devraient-ils être introduits ?
01:22 La réponse est donc...
01:24 - Oui.
01:25 - Oui, enfin, en fait plutôt, non, le cadre d'accompagnement n'est pas adapté,
01:28 donc oui, il faut introduire des changements.
01:30 Donc c'est une réponse en deux parties.
01:31 Donc première phase appropriation et rencontre,
01:33 deuxième phase délibération, troisième phase restitution.
01:36 Et donc dans la phase d'appropriation, c'était des auditions,
01:39 poser le cadre philosophique, le cadre institutionnel, le cadre légal, voilà.
01:42 - Vous avez écouté des philosophes, des...
01:45 - Les philosophes, les obédiences maçonniques, les cultes, des situations...
01:48 - Les obédiences maçonniques ?
01:50 - Les obédiences maçonniques, absolument.
01:51 Parce que la spiritualité ne se résume pas à la question religieuse,
01:54 et ça nous semblait important qu'ils puissent entendre
01:56 toutes celles et ceux qui avaient eu des réflexions sur le sujet.
01:59 Donc les obédiences maçonniques, les philosophes, les cultes,
02:02 les exemples internationaux, on a entendu Alain Kless,
02:05 qui est venu aussi nous expliquer la dernière loi, comment elle avait...
02:08 - En fait, il y a un découvert d'accord ?
02:10 - Absolument, co-auteur de la loi Kless-Leonetti.
02:13 La présidente de l'Assemblée nationale est venue aussi pour poser le cadre institutionnel.
02:17 La Première ministre a ouvert la convention à l'époque, ça me semble un peu loin maintenant.
02:21 Et puis ensuite, il y a eu des débats contradictoires pendant la phase de délibération,
02:25 avec notamment le président de l'ADMD,
02:28 donc l'Association pour le droit à mourir dans la dignité,
02:31 et la présidente de la SFAP, la société savante en charge des questions de soins palliatifs, absolument.
02:36 Ils ont des positions divergentes.
02:38 On a entendu des soignants, on a entendu des patients, on a entendu des aidants.
02:43 Voilà, on a eu un...
02:44 - Le rapport reflète tout ça, les avis...
02:46 Ceux qui sont pour aller plus loin dans l'aide à mourir,
02:50 et ceux qui sont contre, tous les avis sont consignés dans le rapport ?
02:52 - Alors oui, absolument.
02:53 La quête du consensus n'en a jamais été absolue.
02:56 On a tout de suite dit que c'était compliqué d'atteindre un consensus absolu sur un sujet comme celui-ci.
03:01 Donc il s'est surtout agi de poser la controverse.
03:03 Mais si je suis précise, en réalité, il y a deux parties dans ce rapport.
03:06 Une première partie qu'on appelle entre nous le "quoi qu'il en soit".
03:10 Autrement dit, quel que soit mon avis sur l'aide active à mourir,
03:13 voilà ce qu'il faut impérativement travailler, renforcer.
03:15 Ça, c'est un peu le socle.
03:17 Donc le renforcement des soins palliatifs, les moyens, la recherche, le développement,
03:22 l'égalité d'accès dans les territoires.
03:24 Enfin, il y a vraiment une partie qui est très forte et très importante pour nos concitoyennes, concitoyens.
03:28 C'est 67 propositions en tout.
03:30 Voilà, ça, c'est ce qui est transverse.
03:32 Et puis ensuite, il y a les nœuds, la controverse autour de l'aide active à mourir.
03:36 Et donc à la question "est-ce que vous êtes en faveur ou non d'une aide active à mourir ?"
03:39 75% des citoyens ont répondu que oui.
03:43 Et ensuite, quand on rentre un peu dans le détail,
03:45 ils sont 39% à vouloir suicide assisté et euthanasie,
03:49 28% à vouloir suicide assisté avec exception d'euthanasie.
03:52 Et puis ensuite, 9% suicide assisté seul.
03:54 C'est pas la même chose, hein. Suicide assisté et euthanasie.
03:57 Non, c'est différent.
03:58 C'est quoi la différence ?
03:59 Alors, l'euthanasie, ça veut dire que c'est quelqu'un qui injecte le produit.
04:05 Un médecin, en l'occurrence.
04:06 Alors, ça dépend. Oui, en l'occurrence, un médecin, c'est vrai.
04:08 Un médecin, en l'occurrence.
04:09 En tout cas, si on prend les exemples internationaux, c'est le cas.
04:12 Le suicide assisté, c'est la personne qui va s'injecter elle-même le produit.
04:17 Mais c'est quand même un suicide assisté,
04:18 puisque il y a une assistance qui est proposée à la personne en situation de fin de vie
04:24 pour qu'elle puisse s'injecter elle-même le produit.
04:25 C'est plutôt le modèle suisse.
04:27 Et c'est ce qui a obtenu le plus de consensus.
04:30 C'est-à-dire qu'il y a beaucoup plus de membres de la Convention
04:32 qui sont pour un suicide assisté.
04:34 Pour l'euthanasie, il y a un peu plus de...
04:36 C'est pas si tranché que ça, en réalité.
04:38 Quand on regarde les résultats, vraiment,
04:40 on les a fait travailler, pour répondre à votre question,
04:43 on les a fait travailler par groupe de positions d'opinion.
04:45 Donc, ils ont été amenés à travailler sur les différentes formes d'aide active à mourir.
04:49 Et il y a vraiment un groupe qui a travaillé sur suicide assisté et euthanasie ensemble,
04:54 qui a recueilli 39,9% des voix.
04:56 Donc, c'est le premier modèle.
04:57 C'est ça qui ressort.
04:58 Après, il y a suicide assisté avec exception d'euthanasie.
05:01 Donc, c'est sûr que quand on fait des additions un peu bêtes et méchantes,
05:04 le suicide assisté arrive en tête,
05:06 mais l'euthanasie est vraiment très proche, juste derrière.
05:10 - Pour en revenir au cadre législatif actuel,
05:13 vous dites donc qu'il n'est pas adapté ou en tout cas qu'il faudrait le faire évoluer.
05:18 Vous avez dit, il y a un instant, le quoi qu'il en soit,
05:21 c'est-à-dire qu'il faudrait de toute façon, même si on en restait à la loi actuelle,
05:24 qu'on mette plus de moyens pour qu'elle soit appliquée.
05:27 C'est-à-dire qu'elle n'est pas applicable pour l'instant.
05:29 - Non, elle n'est pas appliquée, en tout cas.
05:31 Les directives anticipées, par exemple, sont assez mal connues par les Françaises.
05:35 - Donc, ça, c'est les Français qui couchent sur le papier leur choix.
05:38 - Qui disent ce qu'ils voudraient.
05:40 - Si jamais il m'arrivait quelque chose, je voudrais qu'on prolonge les soins
05:43 ou au contraire, on les abrège.
05:45 - Exactement. Donc, ça, c'est assez peu fait.
05:47 On se rend compte que la sédation profonde et continue n'est pas souvent mise en place.
05:51 - Et pourquoi ?
05:52 - Pourquoi ? J'en sais rien.
05:54 Alors, je pense qu'il y a une question de formation et d'information.
05:56 La loi Claisse-Léonetti, elle date d'il y a quelques années,
05:59 mais ça fait quand même 7 ans, ce n'est pas non plus 25 ans.
06:02 Voilà, c'est 2016.
06:03 Donc, il y a une question de formation et d'information.
06:05 Ça, c'est un vrai enjeu.
06:06 La fin de vie, on n'en parle pas beaucoup.
06:08 Moi, c'est pour ça que je me réjouis qu'il y ait eu ce débat national
06:10 qui a été lancé par le président de la République et qui va bientôt se terminer,
06:14 parce que ça a permis à toutes et tous de s'approprier le sujet de manière un peu différente.
06:19 - Et aujourd'hui, même si j'ai fait mes directives anticipées,
06:22 si je suis dans une situation où, par exemple,
06:24 j'ai demandé à avoir des soins palliatifs si j'étais condamné,
06:28 je pourrais ne pas les recevoir, ces soins palliatifs ?
06:30 - Parce qu'il n'y en a pas assez partout.
06:33 Il y a un enjeu de maillage territorial.
06:34 Il y a 20 départements, une vingtaine de départements,
06:36 où il n'y a pas d'unité de soins palliatifs.
06:38 Donc, il y a encore un gros travail de maillage.
06:40 Et ça, ça fait partie des propositions fortes,
06:43 des conventionnels de la Convention.
06:47 - Il manque quoi des médecins ?
06:48 Il manque des produits ?
06:49 Parce que c'est un produit en particulier qu'on injecte ?
06:52 - Alors, il manque des moyens, il manque des médecins, oui.
06:54 Il y a un enjeu de soignants.
06:58 Et puis après, oui, il y a un enjeu...
07:00 Je pense que c'est une question de moyens, surtout.
07:01 C'est une question de...
07:02 Il faut plus d'argent pour les soins palliatifs.
07:04 - Et dans le cadre de la loi actuelle,
07:08 puisque vous avez dit le quoi qu'il en soit,
07:10 si le cadre actuel restait le même,
07:12 est-ce qu'il y aurait quand même des situations
07:13 que vous avez identifiées, auxquelles ces textes ne répondent pas ?
07:16 - Ah oui, c'est ça la réponse.
07:18 C'est que le cadre actuel ne répond pas aux différentes situations.
07:20 - Il y a des cas particuliers qui échappent au cadre actuel ?
07:22 - Ah bah oui, en l'occurrence, la question de l'aide active à mourir,
07:25 elle ne se pose pas, en fait, dans le cadre actuel.
07:26 - Mais par exemple, quels sont les cas que vous avez identifiés ?
07:29 Parce que c'est vrai que les réfractaires à l'aide active à mourir disent
07:32 "il y a une loi qui n'est pas assez appliquée,
07:33 commençons par appliquer la loi et puis voyons ensuite s'il y a..."
07:36 - Oui, alors on peut penser aux personnes en situation
07:39 qui ont des maladies incurables, voilà, incurables, souffrances réfractaires,
07:43 qui sont dans un pronostic vital engagé à court terme.
07:47 Je pense à la maladie de Charcot, mais il y en a d'autres, en fait.
07:49 - Est-ce que le cadre est trop restrictif ?
07:51 - Parce qu'en fait, le cadre ne pose pas la question de l'aide active à mourir,
07:53 en réalité. Là, la question, c'est d'aller...
07:55 Enfin, d'aller un cran plus loin, je ne sais pas si c'est le bon terme,
07:57 mais la question qui est posée, c'est est-ce qu'il faut ou non
08:00 une aide active à mourir en France pour répondre à des situations
08:03 qui ne répondent... Enfin, dont le cadre actuel, auquel le cadre actuel ne répond pas.
08:06 Et donc, les personnes qui sont en situation de fin de vie,
08:08 en situation d'incurabilité, en situation de souffrance réfractaire,
08:12 notamment, c'est quelque chose qui revient beaucoup chez les citoyens
08:14 de la Convention citoyenne.
08:17 Voilà, on se rend compte que le cadre actuel ne répond pas.
08:20 - Claire Toury, présidente du comité de gouvernance
08:22 de cette Convention citoyenne sur la fin de vie, invitée du 8-30.
08:24 Vous restez avec nous, 8h41, c'est l'heure du Fil-Info
08:27 avec Diane Fershit.
08:28 - 413 milliards d'euros pour les armées.
08:30 Dans le Parisien, aujourd'hui en France, le ministre des Armées,
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08:51 Elisabeth Bond va largement consulter la semaine prochaine,
08:53 après l'adoption de la réforme des retraites.
08:55 Invitation refusée par les écologistes, les communistes et les insoumis.
08:59 Un jeu d'illusion réagit sur France Info,
09:01 le député français insoumis Éric Coquerel.
09:03 "Tant que la réforme n'est pas retirée, dit-il,
09:05 je ne vois pas de quoi on peut discuter d'autre."
09:07 Les Parisiens sont appelés aujourd'hui à se prononcer pour ou contre
09:10 les trottinettes électriques en libre service.
09:13 Une votation citoyenne organisée par la Ville dans les mairies d'arrondissement.
09:16 Le vote ouvre dans une vingtaine de minutes.
09:19 Le RC lance deuxième du classement de Ligue 1 de football ce matin.
09:21 Après sa victoire à 0 sur Grenne, lance à 6 points du leader,
09:25 le PSG qui sera face à Lyon ce soir.
09:27 Match de clôture de la 29e journée.
09:29 Coup d'envoi à 20h45.
09:31 Toujours avec Claire Toury, présidente du comité de gouvernance
09:42 de la Convention citoyenne sur la fin de vie.
09:44 Et on l'évoquait il y a quelques instants,
09:46 dans ce qu'on appelle l'aide active à mourir,
09:47 il y a une multitude de chemins.
09:48 Il y a l'euthanasie ou le suicide assisté,
09:50 les deux grandes options qui sont posées dans le débat.
09:54 Il y a aussi la question de qui pourra bénéficier
09:58 d'un éventuel nouveau droit.
10:00 Jusqu'à quel stade de granularité en quelque sorte êtes-vous entrée ?
10:03 Il y a la question des personnes handicapées,
10:05 celles qui souffrent de problèmes psychiatriques,
10:06 la question des enfants aussi.
10:08 Vous êtes allée jusqu'à ce niveau de détail dans vos travaux ?
10:10 Alors la question des personnes en situation de handicap,
10:12 non, ce n'est pas posée.
10:13 La question qui s'est vraiment posée,
10:15 c'est la question des critères.
10:16 Pour qui ? Donc c'est ce que vous disiez.
10:17 Ce qui revient systématiquement,
10:19 systématiquement, quelle que soit la situation,
10:21 c'est la question du discernement.
10:22 Ça, c'est ce que disent les citoyennes,
10:24 les citoyens de la Convention.
10:25 C'est-à-dire que la personne malade est en capacité
10:27 de faire un choix éclairé ?
10:29 Est en capacité de faire un choix éclairé
10:30 ou est en capacité de faire un choix éclairé,
10:33 enfin de démontrer qu'elle fait un choix éclairé
10:34 au moment où elle fait la demande.
10:35 C'est-à-dire que si je sais que je vais être en fin de vie
10:39 et que je risque de perdre ma capacité à exprimer les choses,
10:41 je le dis avant.
10:43 Par exemple, si j'ai une maladie dégénérative ?
10:44 Par exemple, ou le fait de faire des directives anticipées.
10:48 Si j'ai un accident de voiture très grave,
10:50 je ne sais pas, je dis voiture ou autre chose,
10:51 si j'ai un accident très grave,
10:53 le fait de faire des directives anticipées,
10:54 de poser à un moment ce que je souhaite
10:57 en cas de situation de ce type.
10:59 Il faut que je puisse être en situation de discernement
11:01 au moment où je fais la formulation.
11:03 Donc ça, c'est quelque chose de très, très important
11:04 qui revient à chaque fois, quelle que soit la situation.
11:07 La question des mineurs, elle s'est posée.
11:09 Ils en ont parlé, les membres de la Convention,
11:12 parce que ce qui prévaut pour eux,
11:14 en tout cas la question de la souffrance se pose pour tous.
11:16 C'est ce qu'ils disent.
11:17 Il ne faut pas le distinguer en fonction de l'âge auquel on souffre.
11:19 En tout cas, c'est le départ de la réflexion.
11:21 Au moment où la réflexion commence chez eux,
11:24 la souffrance, c'est quelque chose qui ne peut pas...
11:26 On ne peut pas se dire que si je suis mineur,
11:29 je n'ai pas le droit, mais si je suis majeur, j'ai le droit,
11:30 parce que la souffrance, c'est ça qui prévaut,
11:32 c'est ça qui compte de manière très importante.
11:34 Une fois que j'ai dit ça, en débattant entre eux,
11:36 ils se sont rendus compte que c'était un sujet
11:38 qui était extrêmement difficile.
11:40 Et ce qui ressort, c'est que la Convention
11:42 n'a pas été en capacité d'avoir une réponse conclusive
11:45 sur la question des mineurs,
11:46 parce que c'est un sujet qui est hautement sensible.
11:50 Ça veut dire que c'est quoi ?
11:50 C'est le législateur qui devra trancher sur ces questions-là ?
11:54 Oui. Alors moi, c'est ce que je disais au départ.
11:56 Il y a un débat national sur la fin de vie qui a été ouvert.
11:58 Les contributeurs à ce débat national, ils sont pluriels.
12:01 Il y a plusieurs contributeurs.
12:02 Mais il n'y a pas que la Convention citoyenne.
12:03 Non, la Convention citoyenne, c'est la pierre angulaire.
12:05 C'est ça qui est au cœur de ce débat.
12:06 Et c'est pour la première fois qu'on décide de sortir
12:09 la question de la fin de vie des défenses d'intérêts traditionnelles.
12:16 On entend des acteurs différents, en l'occurrence des citoyennes,
12:18 des citoyens, qui n'ont pas forcément de rapport d'intérêt
12:24 à porter en particulier à ce sujet, et qui se croisent,
12:27 et qui discutent ensemble, et qui construisent une réponse ensemble.
12:30 Donc, c'est vraiment la pierre angulaire à ce débat.
12:32 Il y en a d'autres.
12:33 Les soignants ont travaillé, les aidants ont travaillé.
12:35 Donc, on verra ensuite ce qui va se passer.
12:38 Alors, les soignants, justement, ne sont pas forcément pour l'euthanasie.
12:41 Ils seraient pour le suicide assisté, mais pas forcément pour l'euthanasie.
12:45 Il faudra bien qu'ils l'appliquent, la loi, si jamais elle venait à évoluer vers l'euthanasie.
12:50 Alors, ce qui ressort aussi des travaux de la Convention,
12:53 c'est que la clause de conscience et plébiscité est un préalable
12:59 posé par toutes les citoyennes et tous les citoyens.
13:01 Les médecins auront le choix de refuser.
13:04 Voilà, ça, c'est vraiment quelque chose qui leur importe beaucoup.
13:06 Et puis, vous le verrez un peu plus tard, ils ont travaillé un manifeste.
13:10 Et donc, un manifeste, c'est un texte d'une page qu'ils vont lire dans la matinée.
13:13 Donc, je dévoilerai pas le contenu, mais ce que je peux quand même vous dire,
13:17 c'est que la situation des soignants, c'est quelque chose qui les préoccupe beaucoup.
13:21 Et ça, c'est quelque chose qui nous a vraiment importé tout au long de nos travaux.
13:25 C'est de n'opposer personne, de ne pas alimenter ni les polarisations,
13:29 ni les polarisations, pardon, ni les humiliations.
13:32 D'où l'importance de poser la controverse et d'assumer qu'il y ait une controverse
13:35 sur la question d'aide active à mourir et que toutes les positions soient entendues
13:39 dans la réponse qui sera apportée.
13:41 Et puis, d'où l'importance de poser des bases, en fait, le fameux "quoi qu'il en soit",
13:45 pour insister sur la considération des citoyennes, des citoyens vis-à-vis des soignants, notamment.
13:52 Et précisément dans ce "quoi qu'il en soit", la question transverse que l'on voit,
13:57 mais qui se posera si demain, une aide active à mourir est rédigée dans la loi,
14:01 mais qui se posait aussi sur la loi Claes-Leonetti ou sur les soins palliatifs,
14:04 c'est celle du maillage territorial.
14:05 Est-ce que vous faites des recommandations ?
14:07 Parce que, encore une fois, si demain, il y a, par exemple, une aide ou un suicide assisté,
14:13 s'il n'y a pas suffisamment de soignants ou s'il y en a suffisamment qui font jouer leur clause de conscience,
14:18 ça repose la même question que la loi Claes-Leonetti,
14:20 c'est-à-dire que, tout simplement, c'est un nouveau droit auquel les personnes n'ont pas accès.
14:23 Oui, alors il y a 67 propositions qui sont formulées sur le fameux "quoi qu'il en soit".
14:27 Donc il y a des propositions qui sont formulées.
14:29 Sur le maillage territorial.
14:29 Sur le maillage territorial, c'est quelque chose qui est posé.
14:31 Après, il n'y a pas une expertise des citoyennes, des citoyens,
14:35 qui a été posée sur le maillage territorial.
14:36 Et l'offre de soins en France, ce n'était pas leur sujet.
14:38 Ce n'était pas non plus leur...
14:39 Ce n'est pas la mission pour laquelle ils ont été réunis.
14:41 Ce n'est pas ça qui est...
14:43 C'est intéressant, mais ce n'est pas la raison pour laquelle ils se sont réunis.
14:46 Nous, ce qui nous a préoccupés, quand je me replonge un peu en arrière,
14:49 c'est de ne pas construire un énième rapport sur la fin de vie.
14:52 C'est bien la contribution citoyenne.
14:54 Et la contribution citoyenne, ça veut dire poser le vécu, les doutes, les individualités,
15:00 et démontrer le cheminement qui a été le leur pendant ces quatre mois.
15:05 Avec des exemples internationaux qui vous ont, je crois, inspirés,
15:09 en tout cas que vous avez écoutés, dans la quarantaine d'experts qui ont été auditionnés,
15:12 il y avait un certain nombre d'étrangers, je crois.
15:14 Il y a des pays voisins qui ont semblé faire figure un peu plus de modèles que d'autres.
15:18 Alors, je dirais même qu'il y a eu 70 experts qui ont été entendus,
15:21 donc vous voyez, 70 personnes qui ont été entendues,
15:23 donc c'est assez considérable.
15:25 Je crois que... Enfin, je n'en sais rien.
15:26 Je crois que...
15:27 Peut-être juste expliquer quels sont les...
15:29 On ne va pas faire tous les modèles, on a plus beaucoup de temps.
15:32 Par exemple, le modèle suisse, il faut passer par une association
15:35 pour pouvoir avoir accès au suicide assisté.
15:37 Je vous prends deux exemples dont on parle assez souvent,
15:39 le modèle belge et le modèle suisse.
15:40 Le modèle suisse, c'est du suicide assisté.
15:42 Ce n'est pas de l'euthanasie qui est proposée.
15:45 Suicide assisté, ça veut dire qu'on passe par une association,
15:47 et donc c'est l'association qui est, ou les associations,
15:49 et bien plusieurs, qui sont habilitées pour accompagner les personnes en situation de fin de vie.
15:53 Donc on n'est pas tout seul. C'est ça l'enjeu.
15:54 Le suicide assisté, on n'est jamais tout seul. C'est ça le principe.
15:57 Mais c'est quand même la personne en situation de fin de vie
15:59 qui s'injecte elle-même le produit.
16:00 Je le dis mal, mais c'est ça.
16:01 Le modèle belge, c'est le corps médical qui accompagne.
16:04 Et là, on est dans des situations où l'euthanasie est légalisée.
16:08 Donc il y a le fait de faire intervenir un tiers pour injecter le produit,
16:13 et le tiers, c'est le corps médical, en Belgique.
16:15 Et ça peut concerner des jeunes enfants aussi.
16:17 Oui, alors en Belgique, oui, c'est le cas.
16:19 Après, je crois que ça s'est arrivé quatre fois en Belgique.
16:23 Je pense qu'on n'en est pas là. Nous, clairement, on n'en est pas encore là.
16:25 Une dernière chose. C'est quoi la suite maintenant ?
16:28 Emmanuel Macron n'a pas dit qu'il allait reprendre vos propositions telles quelles.
16:31 Mais d'ailleurs, vous ne faites pas des propositions à reprendre telles quelles, en quelque sorte.
16:35 Non, nous, l'enjeu, c'était vraiment d'éclairer la décision publique
16:38 et de tout faire pour que le politique, quand il prendra sa décision, ait toutes les clés en main.
16:42 Après, une fois que j'ai dit ça, entre le sans-filtre...
16:44 Qu'est-ce que vous attendez d'Emmanuel Macron ?
16:45 Entre le sans-filtre et rien du tout, il y a quand même un monde.
16:48 Et donc, on ne s'attend pas à ce que le président de la République annonce demain qu'il reprendra tout.
16:52 Ça, c'est clair. Par contre, nous, on veut des réponses.
16:54 Et quand je dis "nous", le CESE et les citoyennes, les citoyens veulent des réponses.
16:59 Ils ont quand même donné 27 jours de leur vie.
17:00 Claire Thauré, c'est-à-dire que dès demain, vous espérez qu'Emmanuel Macron trace un chemin ?
17:04 Oui, j'espère qu'il tracera un chemin.
17:06 En tout cas, qu'il fixe le cap et qu'il nous dise quand est-ce qu'il reviendra à minima vers nous
17:09 pour nous dire ce qu'il fera, à minima.
17:11 Et vous espérez qu'il ouvre la voie à des nouveaux droits, si j'ose dire ?
17:15 En tout cas, j'espère. Moi, j'espère rien du tout à titre individuel.
17:17 Mais j'espère qu'il prendra en compte ce que la Convention a fait pour la suite.
17:21 Et qu'il s'est donc prononcé pour le suicide assisté et même pour l'euthanasie.
17:24 Merci beaucoup, Claire Thauré, présidente du comité de gouvernance de cette Convention citoyenne sur la fin de vie,
17:29 qui va donc rendre officiellement ses travaux tout à l'heure et qui sera reçue demain par Emmanuel Macron.
17:34 Bonne journée à vous.

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