La secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts était l'invitée du "8h30 franceinfo", mercredi 24 mai 2023.
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00:00 Bonjour Marine Tendelier. Bonjour. Sur le réchauffement climatique tout d'abord,
00:03 est-ce que le gouvernement a raison de nous préparer au scénario du pire, c'est-à-dire
00:06 celui d'un réchauffement de 4 degrés d'ici à la fin du siècle ?
00:09 C'est vrai qu'on vit un moment qui est un peu vertigineux pour les personnes qui
00:12 portent l'écologie depuis longtemps, c'est-à-dire de voir que là où on a été qualifié de complotiste,
00:16 moqué, conspué, le gouvernement arrive aujourd'hui aux mêmes conclusions que nous,
00:21 c'est-à-dire que quelque part il est déjà un peu trop tard, donc c'est quelque part une
00:25 reconnaissance de ce qu'on disait depuis des années, mais on n'est absolument pas rassuré
00:30 parce qu'avoir le bon constat ne suffit pas, il faut les solutions qui vont avec et là-dessus,
00:34 l'histoire, les actes précédents ne sont pas de nature à nous rassurer, y compris,
00:38 ne sera-t-ce que la semaine dernière quand Emmanuel Macron demande à l'Europe une pause
00:42 sur l'environnement, voilà on voit bien qu'on est en même temps avec ce gouvernement et qu'en
00:47 matière d'écologie il ne peut pas y avoir deux en même temps. Mais vous dites aux Français,
00:51 les années qui viennent, la décennie qui vient, va être difficile, ça va faire mal ?
00:55 Ça va être terrible qu'on le veuille ou non, et je vais vous dire, ce ne sera pas de la faute
00:58 des écologistes parce qu'on a l'impression qu'on est parfois le bouc émissaire de tous les mots
01:02 de ce pays, mais vous pouvez enlever tous les écologistes de France et même du monde,
01:06 les problèmes auxquels l'agriculture va devoir faire face sur l'eau et les citoyens,
01:09 les problèmes auxquels on va devoir faire face sur comment on vit dans une France à 4 degrés,
01:13 avec ou sans écologistes ce sera le cas, et donc je vois bien qu'il y a une proportion,
01:17 y compris parce que certains autres membres du gouvernement, dont le ministre de l'Intérieur,
01:21 nous présentent comme les bouc émissaires très clairs de tous ces problèmes,
01:25 mais l'histoire des bouc émissaires c'est qu'en général quand même ils sont innocents,
01:28 mais il y a un truc sur l'écoterrorisme, on voit bien qu'on devrait être les responsables de tout.
01:31 Les écologistes n'ont aucune responsabilité pour vous dans le fait que l'écologie
01:33 n'est pas le premier dossier en haut de la pile ?
01:35 Je ne vais pas vous dire qu'on a tout fait bien, je n'ai jamais dit ça par ailleurs,
01:40 mais je peux vous dire qu'on a longtemps prêché dans le désert, qu'on a connu beaucoup de moments
01:44 de solitude et même été attaqués et diffamés sur ce qu'on disait qui aujourd'hui est reconnu
01:48 par toutes et tous.
01:49 Mais vous avez aussi régulièrement désingué votre propre candidat à l'élection présidentielle.
01:52 Mais ce n'est pas une question politicienne, je vous parle de fond, je ne vous parle pas
01:56 de stratégie politique et de quelle incarnation et tout, je vous parle de fond.
01:58 Et donc il faut que les Françaises et les Français se rendent compte que l'heure est grave
02:02 et que par exemple il y a un emballement qui va s'accélérer, je vous donne l'exemple des puits de carbone.
02:07 On dit en fait, on aimait tous du carbone, on le sait, mais il y a des puits de carbone,
02:10 notamment par exemple les forêts.
02:11 Les puits de carbone forestiers en France, ils absorbaient 60 millions de tonnes de CO2 en 2010.
02:17 Aujourd'hui, on n'est plus qu'à 30, ça a été divisé par deux en très peu de temps.
02:21 Et ce n'est pas parce qu'il y a moins de forêts, c'est que la croissance des arbres,
02:25 les maladies qu'ils peuvent attraper, etc. sont déjà en train de s'accélérer, ces problèmes,
02:29 du fait déjà du changement climatique.
02:31 Et qu'on voit bien que la machine peut s'emballer et que même en faisant tous les efforts qu'on veut,
02:35 ce phénomène assez inéluctable est déjà en marche.
02:38 Les glaciers au Gros-Nord fondent 100 fois plus vite que prévu.
02:42 Je ne sais pas si vous vous représentez à quel point ça s'emballe.
02:44 Ça s'accélère et en fait, même en France, on n'est pas prêt, on n'a pas les infrastructures pour,
02:47 on n'a pas les bâtiments.
02:48 Je pense que déjà, il faut être prêt dans sa tête.
02:51 Il faut se rendre compte de ce que ça veut dire et que des fois, on dit "ah mais écologie,
02:54 ça va nous causer des contraintes".
02:55 Mais les pires contraintes seront celles qu'on va subir quoi qu'on fasse.
02:59 Ce n'est pas une question de ce qu'on va nous interdire ceci ou cela.
03:02 C'est qu'à un moment, ça s'emballe tellement qu'il faut vraiment dire aux gens que les enfants
03:06 qui naissent cette année en 2023, on ne sait pas aujourd'hui leur garantir que la planète
03:09 sera encore habitable pour l'année de leurs 30 ans.
03:13 Ça ne veut pas dire que tout le monde est mort dans 30 ans, mais ça veut dire que la question
03:16 de l'habitabilité de la planète, c'est-à-dire des conditions de vie normales, se posera.
03:21 Alors sur la planification écologique, sur le plan d'Elisabeth Borne,
03:25 donc elle appelle les entreprises à agir, elle appelle aussi les particuliers à agir,
03:29 les collectivités territoriales.
03:32 Sur la question de l'eau, on l'a évoqué, tout le monde.
03:34 Qu'est-ce que vous diriez vous à quelqu'un aujourd'hui qui a envie de se faire construire une piscine ?
03:39 Alors c'est toujours intéressant parce qu'on va pointer des comportements individuels.
03:42 Je fais un zoom arrière par rapport à l'eau, on parle de l'eau tout de suite si vous voulez bien.
03:46 L'ADEME permet de calculer son empreinte carbone.
03:50 Vous pouvez y aller, c'est hyper intéressant à faire.
03:52 Je vous préviens, c'est un peu déprimant.
03:53 Pourquoi c'est déprimant ?
03:54 Parce que même si, comme moi, vous ne mangez plus de viande depuis des années,
03:58 que vous avez décidé de ne plus prendre l'avion, avant même de répondre aux questions,
04:01 quand vous commencez le test, le fait même d'être français,
04:03 vous commencez à deux tonnes de carbone parce que les services collectifs, les hôpitaux,
04:07 les écoles, etc. de ce pays, produisent déjà deux tonnes de carbone par habitant.
04:11 Avant même que vous disiez ce que vous mangez, comment vous vous déplacez, où vous habitez, etc.
04:15 Parce qu'on est français.
04:16 Et donc ces deux tonnes, pourquoi c'est important ce chiffre ?
04:19 C'est que c'est le chiffre qu'aucun humain ne doit dépasser sur cette planète
04:23 si on veut qu'on ait besoin que d'une seule planète, qu'une planète nous suffise.
04:27 Vous dites quoi ? Les efforts particuliers ne servent à rien en fait ?
04:29 Je vous dis qu'évidemment c'est important,
04:31 mais qu'il faut arrêter de mettre la pression sur les gens en disant
04:35 "et qu'est-ce que tu as mangé ce midi ? Et tu es allé où travailler ?
04:37 Et c'était quoi le moteur de ta voiture ?"
04:38 Surtout quand les gens n'ont pas les moyens de s'en acheter une autre.
04:40 Il y a vraiment un gros effort structurel à faire dans ce pays.
04:43 Et ça, il y a une responsabilité de l'État.
04:46 Sans culpabiliser donc, pour en revenir à la question de Saliha,
04:50 la piscine s'est devenue les jets privés d'il y a quelques mois.
04:52 Il faut que les gens aient conscience de ça.
04:54 Mais ce n'est pas à cause de la piscine du mec qui va avoir chaud cet été
04:58 et qui va dire "je fais une piscine pour mes enfants".
05:00 On ne peut pas aborder le sujet comme ça.
05:02 Par ailleurs, la transition ne sera possible et acceptable que si elle est juste.
05:05 Je rappelle quand même que 1% des plus riches émettent autant en CO2
05:10 que 50% des plus pauvres de cette planète.
05:12 Et donc à un moment, évidemment qu'il faut se poser cette question.
05:14 Et c'est intéressant parce que Jean-Pyzani Ferry,
05:17 qui est un des principaux conseillers économiques de ce président...
05:19 Économiste, rédacteur du programme économique d'Emmanuel Macron en 2017.
05:21 On peut dire qu'il n'est pas d'extrême gauche ni de gauche tout court d'ailleurs.
05:24 Et ce n'est pas grave, ce n'est pas ce qu'on lui demande en l'occurrence.
05:26 Mais il a fait une interview cette semaine qui dit des choses
05:31 qu'on aurait pu être moqués pour dire il y a encore un an.
05:33 Notamment qu'il faut taxer les 10% des plus riches.
05:36 L'ISF du propos, j'ai l'impression, n'est pas climatique.
05:38 Parce qu'un ISF climatique, qu'est-ce que ça veut dire ?
05:40 C'est que vous taxez plus les avoirs qui sont...
05:42 L'ISF, c'est le patrimoine financier des plus riches,
05:44 mais qui servirait à financer la transition écologique.
05:46 Parce qu'il y a trois étapes.
05:47 Il y a ce gouvernement qui a supprimé l'ISF,
05:49 ce qui déjà n'est pas normal sur le plan social toujours.
05:53 Lui, il dit en fait, il va falloir taxer les plus gros patrimoines.
05:56 Et ce en quoi il a raison, mais c'était très subversif de le dire.
05:58 Je rappelle quand même les propos que j'ai pu avoir sur les milliardaires
06:01 il y a encore trois mois, très subversif.
06:02 Mais le gouvernement dit toujours non.
06:03 Comment ?
06:04 Le gouvernement dit toujours non.
06:05 Oui, bon, c'est quand même un conseiller de Macron qui le dit.
06:07 Donc, on sent que la bataille culturelle progresse.
06:09 La bataille culturelle progresse en tout cas sur le sujet.
06:11 Et des choses que disaient Les Verts et Oxfam il y a trois mois, c'était subversif.
06:14 Jean Pisani-Ferry, qui est loin d'être un gauchiste, le dit aujourd'hui.
06:17 Tout en disant en plus très clairement
06:19 qu'on ne pourra pas faire cette transition sans justice
06:21 et qu'il faudra que, évidemment, les plus riches contribuent
06:23 beaucoup plus que les plus précaires.
06:25 L'étape d'après, c'est qu'en fait, ils proposent quasiment l'ISF.
06:28 C'est intéressant.
06:28 Dix ans après qu'on a été conspués parce qu'il ne fallait pas le supprimer
06:31 et que nous, on disait que non et qu'ils disaient si on a raison.
06:34 On est le cercle de la raison et on est très fort en économie.
06:36 Et on vous dit que c'était vraiment...
06:38 Vous ne comprenez rien, mais en fait, c'est ça qu'il fallait faire.
06:40 Donc là, les plus grands économistes vraiment de droite disent
06:43 c'est ça qu'il faut faire.
06:44 Et l'étape d'après, c'est d'en faire un ISF climatique,
06:47 c'est-à-dire de taxer évidemment plus les placements
06:49 qui contribuent à accélérer le changement climatique,
06:52 parce que les gens qui ont de l'argent,
06:54 ils n'ont pas le même impact sur le climat selon là où ils le placent.
06:56 Et sans parler des jets privés et des super yachts,
06:59 mais ça est quand même assez lié.
07:00 Un placement dans une entreprise qui est en cours de conversion.
07:04 Ce n'est pas tout noir ou tout blanc.
07:06 Non, ce n'est pas tout noir ou tout blanc.
07:07 Vous taxez ou vous ne taxez pas ?
07:09 Après, il y a des experts.
07:11 Évidemment, c'est très compliqué.
07:12 Un groupe qui s'engage à sortir du pétrole dans cinq ans ou dix ans.
07:14 Mais tout comme sur l'ISF, il y a eu des débats sur les oeuvres d'art.
07:16 Est-ce qu'on les taxe ou pas ?
07:17 Mais l'exemple de Total est...
07:19 L'exemple de Total est assez parlant.
07:20 Là, qui fait aussi de la transition écologique,
07:24 vous dites quoi Total ?
07:26 On est sur un moment de l'histoire où il faut arrêter de se mentir sur l'écologie
07:29 et que le greenwashing ne peut plus exister.
07:31 Moi, je le vois, vous voyez, quand Macron va à Dunkerque
07:35 en disant "j'ai une super nouvelle pour la planète,
07:37 l'État prend sa part, on va faire une super gigafactory de batteries électriques".
07:43 Ok, c'est mieux que de faire des véhicules diesel.
07:44 Ça ne vous va pas ça ?
07:46 Ça ne me va pas pour plein de raisons.
07:47 Je vous dis que c'est mieux que rien.
07:49 Premièrement, il y a à 5 kilomètres de là, le site de Val d'Une,
07:52 le dernier site en France qui produit des roues et des essieux de train made in France,
07:55 qu'on est en train de laisser crever.
07:57 On est en train de perdre les savoir-faire,
08:00 y compris des industries de transition énergétique.
08:02 Donc, quand on va devoir construire les trains,
08:04 on dit "grand plan pour les trains",
08:06 mais en fait, on ne serait pas capable de les produire en France.
08:07 Mais donc, il dit "ça, on ne défend pas,
08:09 nous, on crée toujours les trucs d'avenir,
08:11 donc entreprises taïwanaises, etc."
08:12 Sur des terres agricoles,
08:13 on va en faire des terres, il y a des friches dans toute la région,
08:15 on met ça sur des terres agricoles.
08:16 - Vous posez la question sur la voiture électrique, Marie-Antoine Dullier,
08:18 parce que vous avez dit, il y a quelques jours,
08:20 la voiture électrique, c'est l'industrie du passé.
08:22 - Oui, parce que la voiture est l'industrie du passé,
08:24 et que c'est mieux si elle est électrique que diesel,
08:27 mais on ne pose jamais la question du poids des véhicules.
08:30 Et un véhicule électrique lourd,
08:32 déjà, pour la pollution de l'air,
08:34 il y a une grosse partie des émissions qui ne sont pas liées au moteur,
08:37 mais à l'abrasion des pneus sur la route, etc.
08:39 Donc, sur la qualité de l'air, ça ne change rien.
08:41 Que le poids du véhicule fait que,
08:43 même s'il ne roule pas, il a une empreinte carbone, ce véhicule,
08:46 à la construction, au recyclage, à l'enfant-délire, etc.
08:49 - Et du coup, on va travailler comme on le masse.
08:50 - Et surtout, on a un problème de rapport à la bagnole dans ce pays,
08:54 qui est en partie subi,
08:55 parce que les transports en commun, ça ne va pas,
08:57 et que quand on parle d'un ticket climat qui peut engroger, ça ne va pas,
09:00 et qu'on a un problème de fiabilité des trains, d'investissement ferroviaire.
09:02 - Je vous propose une chose, attendez,
09:04 parce que je sens que vous êtes partis sur un bon développement.
09:05 Il est 8h42, je lance le fil info.
09:07 - Lancez le fil info, et on revient sur notre rapport à la voiture.
09:11 Voici Maureen Suynard.
09:13 - La secrétaire médicale blessée au couteau lundi au CHU de Reims
09:17 va mieux, annonce le ministre de la Santé François Braune.
09:20 Elle est sortie du bloc opératoire et se trouve maintenant en surveillance.
09:24 Sa collègue Karen Mezino est, malheureusement, décédée.
09:27 Une minute de silence sera respectée ce midi dans tous les hôpitaux de France.
09:32 Cet après-midi, c'est une marche de soutien au maire de Saint-Brévin
09:35 qui se déroule dans la commune de Loire-Atlantique,
09:37 à l'appel de Parti de Gauche.
09:39 Yannick Moraes, le maire démissionnaire, dénonce les menaces qu'il a subies
09:42 pour avoir soutenu l'installation d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asile.
09:47 Elle dénonce une communication dénigrante des pouvoirs publics.
09:50 La Fédération des professionnels de la piscine saisit la justice
09:54 pour faire annuler l'interdiction de vente des piscines hors-sol
09:57 dans les Pyrénées-Orientales.
09:59 L'arrêté a été pris à cause d'une sécheresse exceptionnelle.
10:02 Et puis, c'est une bonne nouvelle pour les abonnés TGV.
10:05 La SNCF va les indéniser après de nombreuses grèves ces dernières semaines.
10:09 Ils auront jusqu'à la moitié de l'abonnement du mois de juin remboursé.
10:13 La plateforme pour demander des débats d'hommagement ouvre le 1er juin.
10:17 Toujours avec la secrétaire nationale d'Europe Écologie Les Verts, Marine Tendelier.
10:28 Juste avant le Fil info, on parlait de la voiture électrique.
10:30 Une promesse a été faite d'en reparler après.
10:32 On est trop dépendant de la voiture, c'est votre constat.
10:36 Mais même la voiture électrique, c'est pas bien.
10:38 On a un problème, par exemple, du nombre de routes en France
10:40 et du fait qu'on veut encore en construire.
10:41 On demande un moratoire sur les grands projets routiers.
10:44 Pourquoi ? Parce qu'il y a 1 100 000 km de route en France
10:48 et que c'est le plus haut nombre de kilomètres d'Europe en valeur absolue
10:51 et rapporté au nombre d'habitants.
10:52 Vous demandez un moratoire parce qu'on utilise des terres agricoles pour les construire.
10:56 Chaque Français a, par personne, 120 m² de route en France,
11:01 c'est-à-dire plus en moyenne que sa surface habitable dans son logement.
11:04 Il y a un truc complètement déraisonnable.
11:06 Et aujourd'hui, on voit bien qu'on est en train de combattre des projets,
11:08 par exemple le projet de contournement routier de Rouen,
11:11 qui a plus de 50 ans.
11:12 Au bout de 50 ans, s'il n'a convaincu personne, c'est peut-être qu'il y a une raison,
11:15 y compris le maire de Val-de-Reuil, qui est le numéro 3 de LVMH,
11:18 vient sur la ZAD dire "non, ça n'a plus de sens aujourd'hui".
11:22 Et on a un problème de où on met l'argent public.
11:25 Par exemple, sur le renouvelable, il y a 51 fois plus d'argent
11:30 qui est mis dans la recherche et développement sur le nucléaire que sur l'éolien.
11:33 Pour continuer à dire "l'éolien, ce n'est pas assez développé par rapport au nucléaire",
11:36 c'est sûr que si même dans la recherche et développement,
11:38 pour améliorer les technologies, c'est aussi disproportionné,
11:41 on ne va pas y arriver.
11:43 Sur les sols, justement, en Marine-Thierry Tendelé,
11:45 il y a une loi qui inquiète beaucoup les élus en ce moment,
11:46 c'est la loi zéro artificialisation net des sols.
11:51 C'est-à-dire que l'objectif, c'est en 2050, dans une commune,
11:54 on ne pourra pas construire davantage, faire davantage d'emprise sur le sol
11:57 si on n'en a pas supprimé ailleurs.
11:59 Et jusqu'en 2050, on doit diviser par deux.
12:02 Les maires disent aujourd'hui, on est d'accord sur le principe,
12:05 évidemment qu'il faut laisser l'eau ruisseler le plus possible,
12:08 mais on a dans le même temps 2,5 millions de personnes
12:11 qui attendent par exemple un HLM.
12:12 Aujourd'hui en France, comment est-ce qu'on sort de cette équation ?
12:15 Ce n'est pas qu'une question d'eau dans les sols,
12:17 c'est aussi une question de quand il y a 200 exploitations agricoles
12:19 qui disparaissent par semaine en France.
12:23 Et donc quand on veut dire qu'on va nourrir la France localement,
12:25 c'est sûr que quand vous voyez ces équivalents terrains de foudre
12:28 qui disparaissent chaque jour en France,
12:30 vous le disites qu'il y a un moment, ça va devenir compliqué.
12:32 Et donc je pense qu'il faut regarder très concrètement.
12:34 Et moi, j'ai saisi qu'il y avait une vraie attente des maires ruraux notamment,
12:37 qui ont très peu de marge de manœuvre et dont les villages sont en train de mourir.
12:40 Et donc ils disent, nous, on a besoin de réinstaller, etc.
12:42 Ça, j'entends. Et je pense que de toute façon,
12:44 on ne fera jamais les choses par la contrainte et en imposant la même chose
12:47 exactement des grandes villes comme Paris ou Lyon,
12:51 aux petits villages de 50 ans.
12:52 - Donc on fait des exceptions, par exemple, à la campagne ?
12:54 - Mais il ne faut pas le concevoir, parce qu'en fait,
12:55 quand on rentre dans les régimes de dérogation et d'exception,
12:57 à la fin, on voit bien, on commence par ça, on arrive à ça.
13:00 Et puis à la fin, l'objectif zéro artificialisation de son aide,
13:02 qui est si important pour notre avenir, n'a plus de sens.
13:04 - Mais vous voyez le symbole qui peut y avoir ?
13:06 - Par exemple, il y a des maires qui me disent,
13:07 je ne sais pas faire de piste cyclable à cause du truc zéro artificialisation de son aide.
13:10 Donc il faut regarder vraiment dans le détail.
13:11 - Mais vous voyez le symbole qu'il y a derrière,
13:13 des gens qui n'ont pas les moyens d'aller se payer ou de louer un appartement en ville,
13:17 qui sont en banlieue, parfois en très lointaine banlieue,
13:19 et à qui on va dire, votre rêve d'un petit pavillon avec jardin, c'est niais.
13:22 - Et qui vont devoir prendre leur voiture après,
13:23 parce qu'évidemment, vous avez besoin de transport en commun.
13:25 - Mais qu'est-ce qu'on dit à ces gens-là ?
13:26 - Non, mais on a un modèle de société où, y compris avec les supermarchés, les hypermarchés,
13:30 tout s'est construit en périphérie.
13:32 Et ce modèle-là, il est terminé, y compris parce que l'essence devient trop chère, etc.
13:36 Donc il faut redensifier quand même les villes.
13:38 - Il faut densifier d'avantage les villes, donc construire en hauteur.
13:42 - On voit bien qu'on ne manque pas de friches, de logements vides.
13:46 Moi, j'habite dans les Hauts-de-France, il n'y a que ça.
13:47 Je ne comprends pas pourquoi on va mettre cette gigafactory sur des terres agricoles cultivables,
13:52 alors qu'il y a des friches partout dans la région.
13:54 C'est quoi le symbole ?
13:55 - Mais vous dites dans les grandes villes où quand même il y a une densité importante,
13:58 comme Paris, par exemple ?
13:58 - Mais je ne dis pas qu'il faut densifier ce qui est déjà ultra-surdense.
14:01 Il y a peut-être des équilibres à trouver.
14:03 Il y a des endroits qui sont, oui, sous-peuplés, où il y a beaucoup de logements vides.
14:07 Et peut-être qu'on dit, oui, mais ces logements ne sont pas en bon état, les gens n'en veulent pas.
14:10 Eh bien, travaillons à leur réhabilitation, à leur isolation.
14:12 C'est ce qu'on n'arrête pas aussi de dire depuis des années.
14:14 Donc oui, il faut aller dans le sens du bon sens, pas très compliqué.
14:17 - Sur l'agriculture et sur le dernier rapport de la Cour des comptes, Salia Brakliar.
14:21 - Oui, la Cour des comptes appelle à réduire de manière importante le cheptel de vaches françaises
14:26 pour moins polluer.
14:26 Les vaches sont responsables de 12% des émissions de gaz à effet de serre.
14:30 Vous partagez cet appel de la Cour des comptes ?
14:32 - Je pense que tout le monde a bien compris, même ceux qui aiment la viande et qui...
14:35 On ne va pas les condamner de bien aimer la viande,
14:37 mais chacun voit bien que la quantité de viande qu'on mange par habitant en France
14:42 n'est pas durable pour la planète, mais en plus, n'est pas bonne pour la santé.
14:45 On dit parfois, si on mange moins de viande, on ne va pas être en bonne santé.
14:47 Aujourd'hui, les experts sanitaires nous disent qu'un Français moyen mange trop de viande pour sa santé.
14:52 Ce n'est pas ça l'argument.
14:53 Et on voit bien qu'il y a une empreinte carbone de la viande.
14:56 Vous voyez, quand on parle du maïs, par exemple, et de la sécheresse, le maïs est très compliqué.
15:00 Les gens disent, il va nous empêcher de manger.
15:01 Mais plus de 80% du maïs qui est cultivé en France, c'est pour nourrir le bétail.
15:05 Donc il faut se dire que quand on mange la viande, c'est l'empreinte carbone,
15:08 mais c'est aussi le nombre d'eau qu'il a fallu pour nourrir cet animal,
15:11 plus les questions de souffrance animale auxquelles moi je tiens.
15:13 Je ne demande pas à tout le monde d'y tenir, mais c'est aussi quand même un sujet
15:17 quand on prétend être un pays civilisé.
15:18 Il y a un pays qui a tenté de réduire même drastiquement la part de ses élevages,
15:23 un pays pas très loin de chez nous, ce sont les Pays-Bas.
15:25 Ça a donné lieu à des manifestations monstres d'agriculteurs.
15:28 Et ça a donné lieu dans la foulée aussi à une poussée populiste importante aux Pays-Bas,
15:33 sur l'air du "vous voyez, nos élites oublient les campagnes".
15:36 Comment éviter ça en France ?
15:38 Déjà, moi je ne pense pas que les écologistes soient les ennemis de l'agriculture.
15:41 Moi je dis souvent...
15:41 - Ce n'est pas ma question.
15:42 - Non mais je...
15:43 - Ce n'est pas ma question, là c'est la con des comptes qui dit ça.
15:45 - Non mais je vois bien que c'est le contre-modèle.
15:46 On dit qu'il faut faire très attention, et y compris des membres de gouvernement me disent ça.
15:49 Ils me disent "agriculture très attention, parce que si on fait des trucs, ça va causer le R.N."
15:53 Mais en fait il faut porter un peu son courage en politique.
15:56 Et le devoir des politiques, ce n'est pas juste d'être populiste,
15:58 c'est de savoir dire quand on va dans le mur.
16:00 Et je ne pense pas que ce soit ne pas aimer l'agriculture que de leur dire la vérité.
16:04 Du fait que, avec ou sans écologiste, ils menteront d'eau.
16:07 Avec ou sans écologiste, ils auront un problème à +4°C
16:10 à produire les mêmes choses au même endroit.
16:11 Et que sur l'élevage intensif, ce n'est pas vrai en plus que ça les fait vivre bien.
16:15 Regardez le revenu moyen des agriculteurs.
16:16 - C'est pas que l'élevage intensif aujourd'hui.
16:17 - Oui mais...
16:18 - L'élevage laitier, il n'y a pas que ça.
16:19 - Oui mais ce n'est pas ça qui est en cause.
16:20 Nous par exemple, notre mesure politique qui est partagée par toutes les assos climat,
16:24 c'est d'interdire les nouvelles ouvertures de grands élevages industriels.
16:29 Évidemment qu'il faut le faire pour des tas de raisons qui ne sont pas qu'environnementales d'ailleurs,
16:31 qui sont aussi une question de dignité animale, de quelle société on veut,
16:35 et aussi de malbouffe.
16:36 Parce que derrière la malbouffe et l'ultra agrobusiness, c'est climaticide,
16:42 ça ne fait pas bien vivre les producteurs,
16:45 et c'est quand même...
16:46 ça cause des débats, y compris des dégâts sur la santé des gens à la fin,
16:49 la qualité de ce qu'on mange.
16:50 Donc oui, c'est un sujet auquel on tient,
16:51 et je pense qu'on n'est pas les seuls en tant qu'écologiste à y tenir.
16:55 Marine Tondelier, secrétaire nationale d'Europe écologie-lévère,
16:57 invité de France Info jusqu'à 9h, il est 8h50.
17:00 Maureen Suignard pour Le Fil Info.
17:02 Emmanuel Macron à Roubaix demain pour rendre hommage aux 3 policiers morts dans un accident de la route.
17:08 Dimanche à Villeneuve-Dasque,
17:10 le président va rencontrer les familles et les collègues des victimes
17:13 à l'école nationale de police située dans la commune.
17:16 Le conducteur d'une voiture alcoolisée et droguée les a percutés.
17:19 Une minute de silence dans tous les hôpitaux de France ce midi pour Karen Mezino,
17:24 cette infirmière de 37 ans tuée par un homme au CHU de Reims.
17:27 Ce matin, le ministre de la Santé indique que la secrétaire médicale,
17:31 qui a été blessée par le même homme, va mieux.
17:33 Elle est sortie du bloc opératoire.
17:35 En Russie, le gouverneur de la région de Belgorod
17:38 signale de nombreuses attaques de drones menées pendant la nuit.
17:42 Moscou qui affirmait hier avoir écrasé un groupe de combattants russes,
17:46 des opposants au président Vladimir Poutine venus d'Ukraine.
17:50 La promesse de discussion houleuse à venir.
17:52 Vous ne pouvez plus à partir d'aujourd'hui partager gratuitement votre compte Netflix.
17:57 Seuls les utilisateurs d'un même foyer reliés par leur adresse IP pourront le faire.
18:01 Il sera possible d'ajouter un compte pour 6 euros en plus par mois.
18:05 *Générique*
18:13 Avec Marine Taubelli, la secrétaire nationale d'Europe Ecologie Les Verts.
18:17 Plus de 413 milliards d'euros sur 7 ans pour les armées,
18:20 c'est le projet du gouvernement dans sa loi de programmation militaire,
18:23 examinée cette semaine à l'Assemblée.
18:25 Est-ce que la France a raison de dépenser autant pour se protéger ?
18:28 C'est sûr que ça interroge, je pense, beaucoup de personnes,
18:31 dont moi, les écologistes qui ont vraiment une tradition,
18:35 dans notre ADN c'est très ancré le pacifisme.
18:37 Et donc oui, ça interroge d'augmenter autant ce budget,
18:39 parce qu'on se dit toujours que dans ce gouvernement qui est quand même austéritaire de base,
18:44 s'ils augmentent là, c'est qu'ils vont baisser ailleurs.
18:46 Et on a toujours peur de là où ils vont aller baisser.
18:47 Mais le contexte, c'est la première chose.
18:49 Le contexte, c'est la deuxième chose.
18:50 C'est qu'évidemment que la sécurité, c'est un sujet important pour beaucoup de Français,
18:53 et en fait pour tout le monde, y compris pour les écologistes.
18:55 Mais que la sécurité, à la fin, ce n'est pas que le budget de la défense.
18:59 C'est la sécurité de l'air qu'on respire, de l'eau qu'on boit,
19:02 des sols sur lesquels on habite et dont on se nourrit.
19:04 Et que je vois des fois des gens qui sont ultra sécuritaires dans leur vision.
19:08 Si vraiment ils tenaient la sécurité des gens,
19:10 ils ne seraient pas concentrés sur leur sujet fétiche,
19:11 mais sur une sécurité globale qui inclut en fait beaucoup l'environnement.
19:15 – Mais vous dites par exemple, comme le communiste Fabien Roussel,
19:17 que la dissuasion nucléaire nous coûte trop cher ?
19:20 – C'est un vrai sujet.
19:21 C'est un vrai sujet, mais on voit bien que nous,
19:23 on est très anti-nucléaire en sujet d'armement, mais on a toujours dit…
19:28 – Oui, on a compris.
19:29 – Y compris pour la dissuasion nucléaire.
19:30 – Non, mais on ne peut pas sortir unilatéralement du nucléaire.
19:34 On voit bien que ça ne marche pas comme ça la vie.
19:36 Et donc, par contre, être engagé vers une sortie multilatérale du nucléaire,
19:40 en s'engageant chacun vers une désescalade nucléaire,
19:42 ce que prévoient les traités dont la France est signataire,
19:45 je trouve ça extrêmement important.
19:46 – Vous pensez aller convaincre demain matin Vladimir Poutine de sortir du nucléaire ?
19:47 – Non, pas demain matin, et je ne pense pas qu'on soit ni angéliste ni stupide.
19:50 Mais pour le coup, on est très engagé sur ce sujet, et on a raison de l'être.
19:53 Parce que je peux vous dire que chacun a eu peur,
19:55 et a encore peur au moment du conflit ukrainien,
19:58 de savoir entre les mains de qui cette arme nucléaire est aujourd'hui.
20:02 On voit bien que c'est un sujet quand même de sécurité mondiale.
20:05 Et donc, oui, on a raison de l'être depuis le début, de continuer à l'être.
20:07 Et je suis extrêmement fière que les écologistes,
20:09 notamment Cyril Chatelain et Julien Bayou, les chefs de file sur cette loi,
20:12 aient réussi hier soir à faire inscrire dans la loi de programmation militaire
20:16 des choses pas complètement révolutionnaires,
20:20 mais de faire inscrire dans la loi qu'on allait respecter le traité…
20:24 - Ce qui se passe en Ukraine en ce moment.
20:26 - On se réjouit maintenant de mettre dans la loi qu'on va respecter le traité dont on est signataire.
20:30 Mais sachez que sur ces sujets-là, c'est en fait un pas énorme,
20:32 et un signal qu'on envoie aussi au monde à chaque fois.
20:34 Parce que, évidemment, la France ne peut pas être celle à le faire.
20:36 Mais il faut montrer l'exemple quand on prétend être la France.
20:39 - Est-ce que la France devrait livrer des avions de combat à l'Ukraine ?
20:42 - Oui. Ça va peut-être vous surprendre comme position pour une écologiste.
20:46 - Oui, là on ne comprend plus.
20:47 - Très clairement, on est des pacifistes.
20:50 Mais quand la guerre a lieu, parce que parfois on a beau être pacifiste, elle a lieu,
20:53 on n'est pas hypocrite et on choisit toujours très clairement notre camp,
20:57 dans lequel l'Ukraine, ça ne nous a pas pris très longtemps.
20:59 Il y a un agresseur et un pays qui est agressé.
21:02 Et évidemment qu'il faut se battre là-bas, pas juste pour l'Ukraine et pour les Ukrainiens,
21:06 même si, évidemment, c'est déjà un argument massif,
21:08 mais pour la liberté et pour notre continent, pour les régions politiques de la Palaise.
21:12 - C'est quand même un peu paradoxal de dire qu'on dépense trop pour les armées,
21:14 et de dire en cas de guerre, il faut pouvoir…
21:16 - Je n'ai pas dit qu'on dépensait trop pour les armées.
21:17 Je vous ai juste dit, quand on augmente, je m'interroge à budget constant,
21:21 où ils vont aller prendre l'argent, et je vois que c'est toujours plutôt
21:25 vers les plus faibles, les plus précaires et les services publics.
21:28 Donc oui, ça m'interroge.
21:29 Mais on n'a jamais dit qu'il fallait plus d'armes, plus d'avions.
21:33 Par contre, on veut aussi beaucoup de transparence,
21:35 notamment sur le… on parle par exemple de la production d'armes.
21:38 Oui, il faut une transparence totale envers les parlementaires,
21:40 ce n'est pas le cas aujourd'hui, sur le contrôle de…
21:43 à qui nous exportons des armes dans le monde.
21:45 Donc quand c'est à l'Ukraine, je trouve ça entièrement normal
21:48 et je le défendrai tant qu'il faudra le défendre.
21:50 Par contre, il y a oui, parfois, d'autres exportations d'armes
21:52 qui peuvent interroger et sur lesquelles la France n'est pas tout à fait transparente d'ailleurs.
21:55 Marine Tondoli, on en sait un peu plus sur la future loi sur la fin de vie.
21:58 Elle ne concernera pas les mineurs ni les patients atteints de maladies psychiques.
22:02 Il y aura une clause de conscience aussi pour les médecins.
22:05 Le pronostic vital des personnes devrait être engagé à moyen terme aussi.
22:09 Est-ce que vous êtes rassurée ?
22:11 Je suis rassurée par plusieurs choses.
22:12 Premièrement, la démonstration que sur des sujets aussi difficiles,
22:16 le format de démocratie participative et convention citoyenne
22:20 fonctionne et est efficace et même nécessaire.
22:22 Donc je pense qu'il faut continuer à travailler avec ces outils-là.
22:24 La deuxième chose, c'est que je pense que toutes les personnes
22:27 qui ont déjà été confrontées au sujet intimement, pour des proches, etc.,
22:30 ou qui pensent pour eux, on voit bien qu'il y a une grande hypocrisie dans ce pays,
22:34 que le suffit d'assister, que l'euthanasie est interdite,
22:37 mais en fait que ça existe, que ça existe,
22:40 que ça met dans des positions très difficiles les malades, leurs proches et les soignants.
22:46 Et donc il faut arrêter cette hypocrisie et s'inspirer des pays où ça fonctionne.
22:49 Alors moi, je veux bien toujours qu'on me dise,
22:51 il peut y avoir des débordements, comment on contrôle, etc.
22:53 Ça se passe très bien en Suisse, en Belgique, il y a des contrôles.
22:55 A posteriori, en Suisse notamment, à chaque euthanasie,
23:00 la police criminelle se déplace.
23:02 Sur le papier, cette loi sur la fin de vie ?
23:03 Il y a un médecin légiste qui vient vérifier.
23:05 En fait, ça se passe très bien dans les pays.
23:06 Sur le papier, c'est…
23:07 On doit arrêter par contre de se dire qu'aujourd'hui, il y a une inégalité face au sujet.
23:10 C'est-à-dire qu'il y a ceux, en gros, qui peuvent aller en Belgique ou en Suisse
23:13 à avoir accès à ça, et d'autres non.
23:17 Et cette inégalité va jusqu'aux soins palliatifs.
23:19 En fait, il y a un sujet autour de la gestion de la fin de vie.
23:21 Et cette loi, vous la votez sur le principe ?
23:23 J'attends de voir ce qu'il y a d'entrée concrètement quand même.
23:25 Mais vous voyez, 40% des soins palliatifs en France sont en Ile-de-France.
23:29 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, si vous êtes en Ile-de-France,
23:30 vous avez accès à une fin de vie mieux prise en charge, on va dire,
23:35 plus que si vous habitez dans d'autres régions de France.
23:37 C'est pas normal, en fait.
23:38 Et c'est vraiment des sujets qui sont insuffisamment pris en charge
23:42 et très peu présents dans le débat public.
23:43 Et donc, je suis contente qu'on passe un peu de temps
23:45 dans les mois qui viennent à en parler.
23:46 Vous auriez souhaité que les mineurs soient dans le dispositif ?
23:50 Je trouve que ça pose question.
23:51 C'est un sujet qui a divisé la Convention citoyenne.
23:52 Ça divise énormément.
23:53 Je comprends très bien pourquoi.
23:54 Mais je me dis, si on estime que pour des personnes adultes ou âgées
23:58 ou malades, mais majeures, c'est intolérable de faire subir ces souffrances,
24:03 alors pourquoi ce serait tolérable pour des enfants ?
24:05 C'est la question du discernement et de l'âge qu'on fixe.
24:08 Évidemment, mais les souffrances sont les mêmes.
24:11 Et ce sont des enfants.
24:12 Et si on estime que c'est des souffrances intolérables pour des majeures,
24:14 alors elles le sont aussi pour des mineurs.
24:15 Donc pour vous, un enfant ou un adolescent...
24:16 Et je ne dis pas que le sujet est simple pour des enfants.
24:18 Il est évidemment éminemment plus compliqué.
24:21 Mais on ne peut pas, par lâcheté finalement, en disant
24:25 "Ça va faire trop de débat d'un coup", le laisser sur le côté.
24:28 Ça, c'est une demande que vous porterez lors de l'examen du texte à l'Assemblée ?
24:31 On aura le choix de filer sur le sujet,
24:33 mais je pense que ça va faire partie des débats.
24:34 Et légitimement, parce qu'il y a des cas qui ont défrayé la chronique,
24:37 qui étaient des mineurs, et auxquels cette loi,
24:39 si elle ne s'attaque pas aussi au sujet pour les mineurs,
24:41 ne changera rien.
24:42 Et on se retrouvera dans 10, 15, 20 ans à revivre sur vos chaînes
24:46 les mêmes drames qui vont déchirer le pays,
24:48 avec chacun qui a son avis et qui se demande comment on en est arrivé là.
24:50 Merci Marine Tendelier, secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts.
24:53 Invitée ce matin de France Info.
24:54 Bonne journée à vous.