Le président LR de la région Hauts-de-France était l'invité du "8h30 franceinfo", mercredi 28 février 2024.
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00:00 Bonjour Xavier Bertrand.
00:02 Bonjour.
00:03 Le président LR du Sénat Gérard Larcher et le patron LR des sénateurs Bruno Rotailleau s'opposent à l'inscription de l'IVG dans la Constitution.
00:10 Le vote a lieu aujourd'hui. Et vous, vous avez écrit une tribune dans le magazine Elle.
00:14 "Il a pu arriver à la droite et au centre de se tromper de combat. Nous ne sécuriserons jamais assez les droits des femmes."
00:21 C'est ce que vous avez écrit. Clairement pour vous, Gérard Larcher et les autres se trompent de combat ?
00:25 Je leur demande de voter. De voter pour que le droit à l'avortement, que tout ce qui est contenu dans la loi Veil soit sanctuarisé, protégé dans la Constitution.
00:35 Alors, on a beau me dire "mais il n'y a pas de risque aujourd'hui".
00:39 C'est ce qu'ils disent.
00:40 Sauf que faire de la politique c'est aussi anticiper. Vous avez vu ce qui s'est passé en Pologne ?
00:44 Vous avez vu ce qui s'est passé aux Etats-Unis avec la Cour suprême qui aujourd'hui est capable de dire que dans 5 ans, dans 10 ans ou dans 20 ans,
00:52 ce droit ne sera pas écorné, qu'on ne cherchera pas à revenir en arrière.
00:56 Et sur la question des droits des femmes, on ne les sécurise jamais assez.
00:59 Donc il faut sanctuariser ce droit à l'avortement dans la Constitution.
01:02 Et je souhaite que derrière, il n'y ait pas d'argumentation juridique savante pour retarder ce principe.
01:08 Et bien c'est justement pas ce qui se passe au Sénat aujourd'hui avec vos collègues.
01:12 C'est-à-dire que ce doit être une garantie. Ce doit être aujourd'hui une garantie.
01:15 Et je souhaite qu'il y ait vraiment un vote conforme, que ce soit inscrit dans la Constitution pour que les femmes sachent que la France sera toujours à la pointe pour protéger leurs droits.
01:25 – Mais sur le fond, Xavier Bertrand, il y a quand même des arguments qui, dans votre propre camp à droite, sur lesquels il faut qu'on vous entende,
01:34 quand par exemple la droite dit attention à la clause de conscience des médecins.
01:39 – Écoutez, sur ce sujet, les choses ont été clarifiées depuis des décennies.
01:45 Le principe de la loi Veil, tout le monde est d'accord, sans exception.
01:49 – De la droite ?
01:51 – Un sondage IFOP de novembre disait 86 ou 88% des Français sont aujourd'hui favorables.
01:58 Ce qui montre bien que toutes ces questions aujourd'hui, elles ont été tranchées.
02:02 La seule chose, c'est que si on est d'accord de façon très très large avec cette loi Veil,
02:07 pourquoi ne pas donner une garantie à toutes les femmes et à toutes les filles ?
02:10 Vous savez, j'ai trois filles, je n'ai pas envie que dans 10 ans, dans 20 ans, dans 30 ans ou dans 50 ans,
02:16 cette loi, qui est une avancée importante, le droit à disposer de son corps, puisse être remis d'une façon ou d'une autre en question.
02:23 Et vous l'avez dit tout à l'heure, oui c'est un choix de conscience.
02:27 – Mais ils chipotent alors vos collègues sénateurs LR, parce qu'ils tiquent sur le mot "garantie".
02:32 Vous vous dites "il faut que ce soit une garantie", eux ils disent "non, liberté garantie",
02:35 "non, liberté ok, mais pas garantie", parce que garantie ça donne droit à un droit opposable,
02:40 c'est-à-dire sans limite, sans condition, c'est leur crainte.
02:43 – Oui, mais j'ai aussi beaucoup discuté avec des sénateurs,
02:47 j'avais entendu, c'était sur votre plateau que Gérard Larcher s'était exprimé.
02:50 – Oui, il est venu dire "la Constitution n'est pas un catalogue de droits sociaux".
02:54 – Pourtant, la partie sociale ça compte, depuis justement la Constitution,
02:59 le préambule de la Constitution aussi, tel qu'il était enrichi en 1946, les droits sociaux, ça compte.
03:04 Et ça a besoin aussi dans un pays comme la France,
03:06 qui n'est pas n'importe quel pays, de voir sanctuariser un certain nombre de choses.
03:10 Donc le fait que des droits sociétaux soient inscrits dans la Constitution n'est pas récent, n'est pas nouveau.
03:16 Et il faut aujourd'hui cette étape supplémentaire.
03:18 Mais ce qui m'a beaucoup marqué, ce sont des femmes sénatrices.
03:20 – Oui, elles réagissent comment ?
03:21 – Des femmes sénatrices qui m'ont dit, notamment après la tribune,
03:25 que le magazine Elle a bien voulu publier, et je leur remercie,
03:28 c'est de dire "non, on a envie aussi de dire très clairement ce que nous voulons nous
03:33 et on a envie que tous nos collègues nous entendent".
03:36 Et je pense que cette voix des femmes, elle doit être respectée.
03:40 – Vous considérez que vos collègues hommes, les sénateurs LR, sont des ringards aujourd'hui sur cette question ?
03:44 – Ecoutez, je ne suis pas là pour distribuer des bons et des mauvais points.
03:47 – Non mais quand vous dites "attention la droite s'est souvent trompée de combat", c'est un petit peu…
03:50 – Bien sûr, on s'est trompé par le passé, parce qu'on n'a pas non plus entendu…
03:56 – Vous-même d'ailleurs, vous avez le sentiment de vous être trompé ?
03:58 – Bien sûr, parce qu'on n'a pas vu, au-delà même de l'évolution de la société,
04:02 on n'est pas obligé de courir après les évolutions de la société, c'est pas ce que je veux dire.
04:05 Mais on n'a pas entendu notamment l'aspiration, à l'époque, de ces personnes de même sexe qui voulaient se marier.
04:11 On n'a pas entendu justement leur cri et aussi leur sincérité.
04:15 Je pense que c'est ça qui nous a manqué.
04:17 Et là aujourd'hui, ce que me disent de nombreuses femmes, c'est aussi un cri qui est profondément sincère.
04:22 Et encore une fois, il faut être capable d'entendre, de respecter et de voter.
04:27 – Xavier Bertrand, il faut que nous parlions aussi de l'Ukraine, bien sûr, débat et vote au Parlement,
04:32 après les propos d'Emmanuel Macron avant hier soir, qui a parlé de troupes au sol, on va en parler.
04:37 Il devait en tout cas inscrire le soutien de la France à l'Ukraine dans la durée de la guerre face à la Russie.
04:41 Est-ce qu'il a raison, Emmanuel Macron, sur le fait d'abord d'amplifier le soutien à l'Ukraine ?
04:46 – Alors, il y a deux choses différentes.
04:48 Il y a ce qui fera l'objet d'un vote au Parlement, et il y a les déclarations du Président de la République.
04:54 Et vous me posez une autre question, est-ce qu'on a raison d'amplifier notre soutien à l'Ukraine ?
04:59 La réponse est oui. Mais la réponse est oui comment ?
05:02 – Jusqu'où ?
05:03 – En fournissant les armes et les munitions qui ont été promises à l'Ukraine.
05:08 Si vous voulez éviter que la Russie ne gagne, on doit aider massivement l'Ukraine,
05:14 pas dans les déclarations, mais dans des actes.
05:17 – Et pour l'instant, ce n'est pas le cas.
05:18 – Écoutez, je crois que l'an dernier, les chiffres pourront être vérifiés par des experts,
05:22 je crois que 30 000 obus ont été produits, ça doit être ce que l'armée ukrainienne utilise en 3 jours.
05:29 – On a pas envoyé tout ce qu'on avait promis.
05:31 – 10 à 20 000 obus par jour.
05:32 – Et tout le monde a aussi indiqué très clairement que par rapport aux promesses,
05:36 aux engagements de l'Union européenne, 30% seulement avaient été livrés.
05:40 Comment voulez-vous que l'Ukraine puisse protéger son territoire ?
05:42 Comment voulez-vous que l'Ukraine puisse résister ?
05:44 Donc quand on promet, on tient.
05:46 Et quand vous regardez bien aujourd'hui, le PIB de l'Europe et des États-Unis
05:50 qui soutiennent l'Ukraine par rapport au PIB de la Russie,
05:53 mais c'est sans commune mesure notre richesse.
05:55 Et donc il faut savoir clairement ce que l'on veut, pas seulement les discours
05:58 "nous sommes aux côtés de l'Ukraine", mais très clairement,
06:01 "nous les aidons comme nous l'avons promis".
06:04 – Jusqu'où il faut les aider les Ukrainiens ?
06:06 Est-ce qu'il faut envisager l'envoi de troupes occidentales au sol ?
06:10 Comme l'a dit Emmanuel Macron, c'est envisageable, rien n'est exclu.
06:15 Est-ce qu'elle vous a choqué cette déclaration du président de la République ?
06:18 – Le président de la République a le droit, le devoir de penser à toutes les options.
06:25 Mais il doit s'interdire d'en parler.
06:28 Il doit tout étudier.
06:29 Un président de la République qui a en charge les intérêts vitaux du pays,
06:33 qui a en charge aussi l'avenir, le quotidien de 68 millions de Français,
06:40 il doit penser à toutes les options.
06:42 – Qu'est-ce qu'il vous dit dans le fait qu'il en ait parlé ?
06:44 – Il doit préparer à toutes les options, mais où ?
06:48 Au sein d'un conseil de défense, couvert par le secret défense.
06:51 – C'est dangereux ce qu'il a fait ?
06:53 – Et certainement pas dans une conférence de presse.
06:55 – Oui, on a une question, pour être clair.
06:57 Il répondait à une question d'un journaliste sur l'envoi de troupes au sol.
07:00 Là, vous considérez que cette déclaration est dangereuse ?
07:03 – Parce qu'elle a inquiété les Français.
07:05 Et le rôle d'un président de la République, c'est de protéger les Français,
07:08 certainement pas de les inquiéter.
07:10 Maintenant, quand je vous dis que toutes les options doivent être sur la table,
07:13 il faut savoir aussi très clairement ce que veut faire l'Europe
07:16 et ce qui est prêt à faire l'Europe.
07:17 Déjà qu'elle tienne promesse, déjà qu'on livre toutes les armes,
07:20 toutes les munitions qui ont été promises.
07:22 Parce que quand je vous dis "anticiper",
07:24 situons-nous au mois de novembre de cette année.
07:27 Imaginez que M. Trump soit élu.
07:29 Vous pensez que les choses vont continuer comme aujourd'hui ?
07:31 Du jour au lendemain, il y a le risque que les Américains cessent de s'engager
07:35 comme ils le font, et déjà aujourd'hui.
07:37 L'aide américaine, depuis maintenant plusieurs mois,
07:39 ils l'attendent toujours, les Ukrainiens comme a été promis.
07:42 Donc la première des choses, poser toutes les options, oui.
07:46 Mais si vous ne voulez pas avoir à vous poser la question de troupes,
07:50 quelle que soit la nature de ces troupes, ce sont les armes et les munitions.
07:53 Et encore une fois, il faut bien comprendre qu'on est à une époque
07:56 où je sais que la communication est beaucoup à la mode,
07:59 mais il faut des actes, il faut tout simplement qu'on aide le plus concrètement possible.
08:03 Le combat de l'Ukraine est aussi notre combat.
08:05 Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France,
08:07 vous êtes avec nous jusqu'à 9h sur France Info.
08:09 On laisse passer le fil.
08:10 Juste après 8h41, Valentine Lhottès.
08:13 François Fillon devant la cour de cassation.
08:17 La justice examine ce matin les pourvois de l'ancien Premier ministre
08:20 et de sa femme, Pénélope, dans l'affaire des emplois fictifs.
08:24 L'avenir des 300 salariés de Val d'Hune est en jeu.
08:27 Le tribunal de commerce de l'île se penche aujourd'hui
08:30 sur le dossier du fabricant des roues de TGV.
08:33 Un candidat, officiellement à la reprise,
08:35 le spécialiste du traitement de déchets europlasma.
08:38 Tony Estanguet souhaite une trêve sociale avant les Jeux Olympiques.
08:42 Pour ne pas gâcher la fête, le président du comité d'organisation
08:45 réagit sur France 2 au propos de Mathilde Panot.
08:48 La chef des députés insoumis encourage les Français
08:51 à se mobiliser pendant cette période.
08:53 L'Olympique lyonnais qualifie pour l'année demi-finale
08:56 de la Coupe de France de foot grâce à une victoire
08:58 au tir au but hier soir face à Strasbourg.
09:06 Le 8.30, France Info, Jérôme Chapuis, Salia Braklia.
09:10 Toujours avec Xavier Bertrand, le président LR de la région des Hauts-de-France.
09:13 Juste avant le Fil-Info, on parlait d'Emmanuel Macron
09:16 qui disait qu'il n'excluait pas l'envoi de troupes occidentales au sol en Ukraine.
09:23 C'était fin de ses journées, le ministre des Affaires étrangères
09:25 dit que le potentiel envoi de troupes, justement, ne ferait pas franchir
09:29 le seuil de belligérance. Vous êtes d'accord avec lui ?
09:32 Écoutez, je crois que le président a revendiqué une ambiguïté stratégique.
09:36 Moi, je suis pour la clarté stratégique.
09:38 Donc, il ne fallait rien dire ?
09:39 C'est beaucoup plus simple. Je vous l'ai dit tout à l'heure.
09:41 Je pense qu'il y a des sujets sur lesquels il faut en parler avec les alliés.
09:46 D'ailleurs, vous avez vu la réaction de l'ensemble des chancelleries.
09:48 S'ils ont réagi aussitôt comme ça, c'est bien que le sujet a été évoqué.
09:52 Mais dans des réunions, ce ne sont pas des réunions publiques.
09:55 Et d'ailleurs, c'est ce qui me gêne aussi, c'est qu'il faut montrer l'unité.
10:00 L'unité européenne pour dire à la Russie, nous sommes clairement aux côtés des Ukrainiens.
10:05 Mais derrière ça, quand on donne le sentiment que cette unité est fragmentée,
10:09 fragilisée, ce n'est pas une bonne chose.
10:11 Et c'est aussi ce que je reproche, ce que je déplore dans cette.
10:14 Maintenant, il faut bien voir une chose, c'est qu'il y a urgence,
10:17 une urgence absolue à rétablir le rapport de force avec la Russie de Poutine.
10:22 Ça veut dire que ce n'est pas du tout l'heure de négocier,
10:24 comme le propose par exemple le Rassemblement national ?
10:26 Attendez, tous les pro-russes vont vous dire de toute façon qu'il faut mettre un terme à cela
10:30 pour laisser la Russie être en position de force.
10:32 Le Rassemblement national pro-russes ?
10:34 Les extrêmes, LFI, le Rassemblement national, ils sont pro-russes historiquement.
10:38 Et dès qu'ils peuvent exprimer justement leur proximité avec la Russie, bien sûr,
10:43 ils se présentent comme ceux du camp de la paix, c'est le camp de la capitulation.
10:46 Il ne faut pas se raconter d'histoire.
10:47 Donc très clairement, il faut rétablir ce rapport de force en faveur de l'Ukraine.
10:51 Et maintenant, nous le savons bien, ça ne sera pas une guerre de 100 ans.
10:54 Mais ce rapport de force, il est le préalable à tout.
10:58 Et pour ce rapport de force, on livre ce qu'on a promis
11:01 et on est de façon indéfectible aux côtés des Ukrainiens.
11:03 Une dernière question sur l'Ukraine, mais qui va nous amener au sujet suivant,
11:06 qui est l'agriculture.
11:07 Il y a en ce moment partout en Europe, et notamment en Pologne,
11:10 des mouvements de colère agricole avec une colère très forte dirigée contre l'Ukraine,
11:16 contre les importations ukrainiennes.
11:18 Qu'est-ce qu'on fait ?
11:21 On était sur le barrage de la Cèze avec des agriculteurs
11:24 et un agriculteur est venu me dire, il me dit "Monsieur Bertrand,
11:27 si c'est pour défendre la liberté des Ukrainiens, que c'est notre liberté,
11:30 je suis prêt à prendre les armes.
11:31 Mais je veux que l'Europe me protège parce que quand il y aura la paix,
11:36 je veux pouvoir continuer à vivre et que ce ne soient pas justement
11:38 les importations ukrainiennes qui m'empêchent de vivre."
11:41 Elle m'a marqué cette phrase.
11:43 Elle m'a vraiment marqué parce que ça dit tout.
11:45 Mais en même temps, ça veut dire quoi ?
11:46 Est-ce qu'il faut mettre fin aux accords scellés avec l'Ukraine
11:50 pour faire passer plus de céréales, plus de poulets ukrainiens ?
11:53 Il faut protéger nos agriculteurs.
11:55 Il faut protéger nos agriculteurs et que, encore une fois,
11:58 on ne laisse pas les importations rentrer comme c'est le cas aujourd'hui.
12:01 Vous avez vu ce qui s'est passé par le poulet ?
12:03 Et puis ce ne sont pas, pardonnez-moi, des petits éleveurs ukrainiens
12:07 qui sont concernés.
12:08 Mais oui, c'est un milliardaire.
12:09 C'est un milliardaire qui justement en profite pour envahir les marchés.
12:12 Au bout d'un moment, la naïveté est interdite quand même.
12:14 C'est-à-dire qu'il fallait le faire éventuellement, dans un premier temps,
12:16 parce que là il y a eu l'urgence, là c'est le moment de...
12:18 Là il y a un premier accord qui a été passé.
12:20 Marc Fesneau a obtenu justement à Bruxelles...
12:22 Le ministre des Agriculteurs.
12:23 ...sur les questions justement du poulet,
12:25 prendre des mesures de précaution.
12:27 Mais attention, ce sont des mesures avec une année de référence
12:29 qui est une année de référence avant la guerre en Ukraine.
12:32 Donc encore une fois, aucune naïveté et on protège.
12:36 Donc Xavier Bertrand, les mesures en France également.
12:38 Il y en a eu de nouvelles annoncées hier par Bercy et les banques
12:41 en faveur des agriculteurs.
12:42 Ils vont pouvoir différer d'un an leur remboursement auprès des banques,
12:45 demander des rééchelonnements aussi sur trois ans.
12:47 C'est de nature à soulager les exploitants ça.
12:49 La trésorerie, ça vous garantit l'avenir ou pas ?
12:52 En tout cas ça peut soulager.
12:54 Mais ça ne garantit l'avenir certainement pas.
12:56 Le vrai sujet c'est qu'aujourd'hui il ne faut pas croire que dans l'urgence,
13:00 parce qu'il y a eu cette journée catastrophique de samedi au salon de l'agriculture,
13:04 qu'on va régler en quelques jours ce qui est latent depuis bien longtemps
13:07 et avec un président de la République qui est là depuis sept années,
13:10 depuis sept ans.
13:12 Donc ce qui veut dire aujourd'hui qu'il y a des mesures d'urgence qui sont à prendre,
13:16 mais il faut aussi clairement se poser pour prendre les mesures d'ensemble,
13:20 au niveau européen déjà.
13:22 Sur la trésorerie en tout cas, ça peut aider, mais ce n'est pas la solution.
13:25 Mais la trésorerie, me disent les agriculteurs, je les ai vus encore la semaine dernière,
13:27 ils me disent "Monsieur Bertrand, il faut rembourser au bout d'un moment".
13:30 Donc que ça nous allège maintenant,
13:32 mais quand on a un revenu qui n'est même pas au niveau du SMIC,
13:34 comment on va s'en sortir ?
13:36 Ce qu'on veut ce n'est pas l'attente à l'oxygène,
13:37 on veut respirer par nous-mêmes, on veut travailler par nous-mêmes,
13:40 on veut vivre par notre travail.
13:41 Alors justement, la rémunération avec la question des prix planchers,
13:43 pas question d'administrer les prix, c'est ce que dit le gouvernement,
13:46 mais de fixer un minimum selon les coûts de production par filière,
13:50 c'est la bonne méthode ?
13:51 Mais le prix plancher va devenir un prix plafond.
13:53 C'est-à-dire ?
13:54 C'est ça le problème.
13:55 C'est-à-dire que le prix qui va être fixé,
13:57 je ne sais pas, est-ce que c'est par le gouvernement,
13:59 je ne sais pas par quel type d'accord,
14:01 vous allez voir que ça va devenir la référence.
14:03 Et donc une baisse des revenus ?
14:04 Ça veut dire que vous n'aurez absolument pas la garantie
14:06 que vous aurez le prix de revient de l'agriculteur
14:08 et que vous aurez en plus, pardonnez-moi,
14:10 mais ça marche parce qu'il faut qu'il vive,
14:12 il faut qu'il investisse.
14:13 Donc cette idée qui était repoussée par le gouvernement,
14:17 qui était soutenue par les extrêmes…
14:19 La France Insoumise, c'est une proposition de la France Insoumise.
14:22 Oui, qui avait été votée en plus par le Rassemblement…
14:24 Par l'ORN aussi.
14:25 Tiens, avant que M. Bardella ne change d'avis.
14:27 Oui.
14:28 Vous avez vu, il se baladait dans les allées du Centre de l'Agriculture,
14:31 quelqu'un a dû lui dire "eh vous savez c'est une mauvaise idée",
14:34 ah ben il a changé d'avis.
14:35 Alors je le dis souvent mais, zéro compétence,
14:38 mais aussi zéro crédibilité le Rassemblement National.
14:41 Donc ces prix planchers, ces prix plafonds,
14:43 je pense que ce n'est pas la solution.
14:45 Alors on fait comment ?
14:46 Surtout garantir le revenu des agriculteurs.
14:48 Mais c'est aussi pour ça que c'est hyper complexe,
14:50 parce que c'est filière par filière.
14:51 Mes endiviers, avec les problèmes qu'ils ont,
14:53 les endiviers des Hauts-de-France,
14:55 n'ont pas les mêmes problèmes que les céréaliers,
14:57 qui ne sont pas sans problème non plus.
14:58 Ce qui veut dire que vous devez, avec la loi EGalim,
15:01 c'est seulement maintenant que le gouvernement se relève
15:04 en tapant un peu sur les doigts,
15:05 puis comme ce n'était pas assez fort de dire
15:07 on va infliger une amende à ceux qui ne respectent pas la loi.
15:10 Il faut taper ceux qui ne respectent pas la loi.
15:12 Les distributeurs, les industriels.
15:13 Dans ces conditions-là, les industriels et aussi les distributeurs
15:17 qui ne respectent pas la loi,
15:19 une loi est faite pour être respectée.
15:20 La voter c'est bien, la faire appliquer c'est mieux.
15:22 Voilà ce qui est demandé.
15:23 Mais ce n'est pas tout sur l'agriculture.
15:25 Il y a un niveau européen,
15:26 sur lequel je veux revenir un court instant.
15:28 Et là je veux que le gouvernement lève toute ambiguïté.
15:31 Le Mercosur.
15:33 Le Mercosur, le président de la République...
15:35 Les quatre pays d'Amérique latine avec lesquels on est en train de discuter.
15:37 Et donc on va importer de la viande
15:39 qui est piquée aux hormones à huit semaines
15:41 notamment pour certains voies argentins.
15:42 Non, non, non, ce n'est pas acté.
15:43 Il n'est pas scellé l'accord.
15:45 Oui, justement.
15:46 Le président de la République vous dit "la France est contre".
15:48 Vous savez ce qui va se passer ?
15:50 La France va être contre.
15:52 Mais après les élections européennes
15:54 et après la nouvelle commission,
15:56 cet accord risque d'être ratifié
15:58 malgré l'opposition de la France.
16:00 Ce que je demande au président de la République
16:01 et au ministre de l'Agriculture,
16:02 c'est de se battre.
16:03 C'est de se battre à Bruxelles pour entraîner des alliés
16:06 pour faire en sorte que le Mercosur ne soit pas ratifié.
16:09 Les jachères, vous savez que les jachères,
16:11 on a besoin de nourrir de plus en plus d'humains sur la planète.
16:13 Mais non, en Europe, le Green Deal, la décroissance,
16:16 4% de terres agricoles de jachères
16:19 qui ne seront plus cultivées.
16:20 Et là, au niveau européen, le président se bat
16:22 et il est en train de gagner en rassemblant plusieurs pays.
16:24 Pour quelle année ?
16:26 Pour l'année en cours.
16:28 Parce que c'est 4% aujourd'hui, c'est 10% en 2030.
16:30 C'est de la folie.
16:32 Ce que je demande encore une fois,
16:33 ce n'est pas qu'on se batte année après année
16:35 en disant "Tiens, cette année, on a eu une victoire".
16:37 Ce que je souhaite, c'est qu'on revienne sur cette décroissance
16:39 et leur permettre de produire.
16:41 Ce que je demande à la France,
16:42 ce n'est pas un petit pays, la France.
16:44 C'est un pays qui est capable d'avoir des alliés.
16:46 C'est de se battre pour changer la trajectoire
16:48 et qu'on mette un terme à ces jachères.
16:50 Mais quand même, il n'y a pas une question de recul dans vos propositions.
16:51 Xavier Bertrand, il n'y a pas une question de recul,
16:53 notamment sur le domaine de l'écologie.
16:55 Vous avez écrit au ministre de l'Agriculture, Marc Fénaud,
16:58 pour lui dire "Pour mes betteraviers ou mes endiviers
17:02 dans les Hauts-de-France, il faut revenir sur des interdictions de pesticides,
17:05 notamment les néonicotinoïdes pour les betteraviers".
17:07 Il vous a répondu ?
17:08 Pourquoi ? Pourquoi je pose cette question ?
17:10 Pas d'interdiction sans qu'il y ait une solution.
17:13 Vous ne pouvez pas...
17:14 Mais dans ce cas, les écologistes vont vous dire "On le fera jamais".
17:16 Attendez, déjà, les écologistes, vous parlez des agriculteurs ?
17:19 Non, je vous parle des écologistes.
17:20 Bah oui, les agriculteurs sont des écologistes de bon sens.
17:22 Parce que les agriculteurs savent exactement,
17:25 quand on vit de la nature, quand on vit avec la nature,
17:27 qu'on doit respecter la nature.
17:28 Et les agriculteurs ne sont pas des gens qui, la nuit,
17:31 vont avec une seringue mettre du poison dans leurs légumes.
17:34 C'est pas comme ça.
17:35 Mais c'est bien que ça aussi c'est un sujet complexe.
17:37 Les néonicotinoïdes, vous le savez,
17:39 elles sont cancérogènes, ces particules, ces molécules.
17:42 Mais ce que vous le savez aussi pertinemment,
17:45 c'est que si vous interdisez,
17:46 et c'est normal d'aller vers un changement des pratiques,
17:49 il faut qu'il y ait d'autres produits.
17:50 Or aujourd'hui, la recherche n'y est pas.
17:52 Vous savez ce qui va se passer ?
17:53 Si vous laissez mourir les betteraviers des Hauts-de-France,
17:55 comme de toute la France,
17:57 eh bien dans ces conditions-là,
17:58 on continuera à produire de la betterave.
18:00 Mais pas en France.
18:01 Tiens, en Allemagne.
18:02 En Allemagne, il y a une partie de la production
18:05 qui utilise des néos.
18:06 Donc ce qui veut dire qu'on va s'interdire en France
18:08 ce qu'on autorise de venir du reste de l'Europe.
18:10 Mais c'est pas la même Europe, au fait.
18:12 Donc je suis entièrement d'accord,
18:13 et les agriculteurs encore plus que moi.
18:15 Ils savent pertinemment qu'il faut évoluer,
18:17 mais pas d'interdiction sans solution.
18:19 Et comme c'est aussi quelque chose qui se fait depuis des années,
18:22 les surtranspositions râle-bol.
18:25 Mais pas les surtranspositions franco-françaises à l'avenir.
18:28 C'est qu'on revient sur toutes les surtranspositions
18:31 qui ont eu lieu hier.
18:32 Le combat des agriculteurs, c'est un combat pour nous.
18:35 C'est pas pour eux.
18:36 C'est pour ce qu'on mange,
18:37 et aussi pour une certaine idée de la France avec la ruralité.
18:40 C'est ça qui est en jeu,
18:41 c'est pour ça que ça vaut la peine de se battre.
18:43 Xavier Bertrand avec nous jusqu'à 9h, 8h51,
18:45 Le Fil Info, Valentine Lottes.
18:47 L'inscription de l'IVG dans la Constitution
18:51 débattue aujourd'hui au Sénat.
18:52 Les conditions de la victoire sont là,
18:55 estime la sénatrice écologiste Mélanie Vogel,
18:58 invitée d'actu de France Info ce matin,
19:00 malgré, je cite,
19:01 "quelques revirements tactiques de la droite".
19:03 5 milliards 700 millions d'euros,
19:06 c'est la pertenette spectaculaire du groupe Casino
19:09 pour l'année 2023.
19:10 Elle ne dépassait pas les 316 millions d'euros
19:13 l'année précédente.
19:14 La justice a justement donné son feu vert avant-hier
19:17 au plan du milliardaire Daniel Kretinsky
19:19 pour enflouer le distributeur.
19:20 Papacito, influenceur d'extrême droite,
19:23 jugé aujourd'hui à Paris,
19:24 pour provocation à la haine et injure publique.
19:26 Depuis la diffusion de l'une de ses vidéos
19:29 sur le maire d'un village,
19:30 l'élu de 75 ans est contraint de vivre
19:32 sous protection policière.
19:34 Jean-Pierre Soisson, c'était le grand frère
19:36 des jeunes giscardiens,
19:37 salue l'ex-premier ministre Jean-Pierre Raffin.
19:40 L'ancien maire d'Ausserre, député de Lyon
19:42 et ministre, est mort à 89 ans.
19:44 France Info
19:48 Le 8.30, France Info, Jérôme Chapuis,
19:52 Salia Braklia.
19:54 Xavier Bertrand, votre région n'en finit pas
19:56 de subir des crues, il y a encore eu
19:58 une vigilance ces derniers jours
20:00 dans le Pas-de-Calais.
20:01 La dernière fois qu'on vous avait reçus,
20:02 c'était le mois dernier, vous demandiez au gouvernement,
20:04 vous avez demandé à Gabriel Attal
20:06 de prendre en charge avec vous la région,
20:07 les franchises d'assurance pour les sinistrés.
20:10 Plusieurs centaines d'euros à chaque fois,
20:11 vous avez été entendu.
20:12 On l'a fait avec le département du Pas-de-Calais
20:14 pour les particuliers.
20:15 On l'a fait de notre côté,
20:17 l'État a choisi un autre dispositif
20:19 pour les professionnels, les artisans,
20:21 les commerçants, les professions libérales.
20:22 Ce n'est pas de la vigilance cette semaine.
20:24 Il y a eu à nouveau des habitations
20:26 qui ont été évacuées,
20:27 et des communes à nouveau qui ont été inondées.
20:30 Écoutez, ça traîne encore.
20:32 Je profite que je suis sur ce plateau,
20:34 ça traîne du côté des assureurs.
20:36 Il y a des assureurs qui jouent le jeu,
20:38 mais alors pourquoi tous les assureurs
20:40 ne jouent pas le jeu ?
20:41 Nous avons écrit avec Jean-Claude Leroy,
20:44 le président du département du Pas-de-Calais,
20:45 à France Assureurs, qu'ils bougent leurs adhérents
20:48 quand il y en a qui font le travail,
20:49 notamment il y a eu des expertises,
20:51 il y a eu des accomptes.
20:52 Maintenant c'est l'indemnisation.
20:53 On parle des sinistres depuis le mois de novembre.
20:56 Il y a des particuliers qui ne sont toujours pas indemnisés.
20:58 Deuxième sujet sur lequel j'ai interpellé
21:00 le Premier ministre, c'est que vous avez aujourd'hui
21:03 des gens qui ne peuvent pas retourner chez eux,
21:05 parce que ce sont des habitations
21:08 où le risque d'inondation est beaucoup trop important
21:10 et les particuliers ne veulent pas y retourner.
21:12 J'ai demandé à ce qu'il y ait des permanences
21:14 sur le terrain pour qu'on explique concrètement
21:16 l'État, comment se fera l'indemnisation,
21:18 dans quelles conditions.
21:20 C'est important parce que vous disiez
21:21 que ce sera la solution de dernier recours.
21:23 Cette fois-ci vous dites qu'on y est.
21:25 Il y a des gens qui vont devoir déménager.
21:26 Ce n'est pas ça, je vous explique l'urgence.
21:28 Quand vous savez que vous ne pouvez pas retourner chez vous,
21:30 vous devez vous organiser.
21:31 Comment je fais pour les enfants, l'école des enfants ?
21:33 Je dois chercher une nouvelle maison,
21:35 me prendre une location pour l'instant.
21:36 Ils ont besoin de réponses.
21:38 Le Premier ministre s'était quasiment trois semaines.
21:40 Ça fait trois semaines, il n'y a toujours pas ces permanences.
21:42 Et puis le dernier point, les travaux.
21:44 Vous savez, il a fallu que j'orale
21:46 pour qu'on fasse des travaux d'urgence.
21:48 Maintenant, il y a des travaux beaucoup plus importants.
21:50 Il faut qu'il y ait un patron.
21:52 Ce patron, ça peut être le préfet.
21:54 Et même s'il y a des décisions impopulaires,
21:56 dans la seconde qui suivra, je suivrai la décision du préfet
21:59 de façon à ce qu'on puisse dire maintenant, ça va bien.
22:02 On fait les travaux absolument nécessaires
22:04 pour que ça ne se reproduise pas.
22:06 Là où on peut éviter justement que les gens soient obligés
22:08 de quitter leur logement.
22:10 Mais vous savez, on est à la limite.
22:11 Les travaux, c'est des digues, mais c'est des destructions de logements aussi ?
22:13 Non, les destructions de logements,
22:15 elles sont très certainement très peu nombreuses.
22:17 Les gens veulent continuer à vivre.
22:19 Et puis moi, j'ai besoin de garder la population
22:21 qui souhaite rester dans le Pas-de-Calais.
22:22 C'est aussi essentiel.
22:23 Mais là, on est à la limite aujourd'hui
22:25 de ce que notre pays sait faire ou ne sait pas faire.
22:27 Tout est décidé à Paris.
22:30 Et donc, il faut qu'une décision remonte à Paris,
22:33 qu'elle soit prise pour qu'elle redescende.
22:35 Quand je parle de la République des Territoires,
22:37 c'est un changement profond d'organisation de notre pays.
22:39 Ce n'est pas de dire donner tout aux élus.
22:41 C'est qu'il faut notamment que l'État, avec les préfets,
22:43 soit capable avec les élus de prendre les bonnes décisions.
22:46 Mais il faut que ça aille vite.
22:48 Parce qu'encore une fois, ce ne sont pas des numéros de dossiers dont on parle.
22:51 Ce sont des gens en chair et en os, des familles,
22:53 qui veulent savoir à chaque fois qu'il pleut,
22:55 mais est-ce qu'on va reconnaître à chaque fois le même drame ?
22:57 Et c'est pour ça que je me bats, que je cherche à bousculer les choses.
23:00 Parce qu'encore une fois, notre pays est beaucoup trop centralisé.
23:04 Alors justement, depuis Paris,
23:05 hier, Gabriel Attal l'a redit hier,
23:06 il souhaite rouvrir le chantier de la réforme de l'assurance-chômage.
23:09 Il l'explique ainsi,
23:10 "notre modèle social doit inciter davantage à l'activité".
23:13 Est-ce que vous êtes d'accord avec lui,
23:15 ou alors il stigmatise trop les chômeurs ?
23:17 Mais il veut faire quoi ?
23:19 Il veut qu'on ait une société du travail,
23:21 ou il veut faire des économies sur l'assurance-chômage ?
23:23 C'est important.
23:24 Les deux peuvent être liés.
23:25 Non, justement.
23:26 Parce qu'à chaque fois, les réformes de l'assurance-chômage qui ont eu lieu,
23:29 ce sont des réformes pour faire des économies.
23:31 Le vrai sujet, c'est est-ce qu'on met le paquet une fois pour toutes sur le travail ?
23:35 Il y a des beaux discours.
23:37 On aide les gens qui travaillent, tu parles.
23:39 Les gens qui travaillent, c'est toujours ceux à qui on pense pour les impôts,
23:42 pour les augmentations de taxes,
23:44 mais jamais ceux à qui on pense quand il s'agit de les encourager.
23:47 Vous le savez, dans la région des Hauts-de-France,
23:49 on aide les gens qui travaillent, quand ils prennent leur voiture,
23:51 quand ils font garder leurs enfants, quand leurs enfants passent leur permis.
23:54 Mais là, il ne faut pas toucher à l'assurance-chômage.
23:55 Mais si, mais avec une réforme d'ampleur, en profondeur,
23:57 autour de la réforme, de la révolution du travail.
24:00 Là, aujourd'hui, au bout d'un certain temps, on va vous indemniser moins.
24:04 Mais le vrai sujet, c'est dans les premières semaines,
24:06 c'est dans les premiers mois qu'il faut retourner vers l'emploi.
24:09 C'est là où il faut dire clairement, vous devez prendre un emploi
24:12 ou vous devez assumer de prendre une formation.
24:14 C'est ça, le changement.
24:16 Là, c'est à la fin. On fait les économies,
24:18 alors que c'est au début, très clairement,
24:21 qu'on a besoin de ramener vers le travail.
24:23 - Mais comment on incite ? Dès le début ?
24:25 Comment est-ce qu'on change ça ?
24:27 - Mais aujourd'hui, c'est ce que je fais, moi, dans la région des Hauts-de-France.
24:30 Moi, j'ai des enjeux de réindustrialisation sans pareil.
24:32 Avec les batteries électriques, ce sont 17 000 emplois
24:35 qu'il va me falloir trouver.
24:36 Mais je ne peux pas me permettre d'avoir des gens
24:38 qui sont sans emploi et qui disent
24:39 "non, votre emploi ne m'intéresse pas".
24:41 C'est là où l'assurance chômage doit clairement aider à aller vers l'emploi,
24:45 mais aussi pénaliser ceux qui disent
24:46 "non, non, moi, je peux m'en sortir sans travailler".
24:48 Non, ça ne se passe pas comme ça dans la France à laquelle je crois.
24:50 - Xavier Bertrand, vous avez annoncé au début du mois
24:52 à nos confrères de Ouest-France
24:54 que vous avez bien l'intention d'être candidat en 2027.
24:57 Problème, le patron des LR, votre patron, Éric Ciotti,
25:00 a déjà dit que celui qui devait être le candidat de la droite en 2027,
25:04 c'était Laurent Wauquiez.
25:06 Alors comment vous allez faire ?
25:07 - Non mais ça, c'est le candidat d'Éric Ciotti.
25:09 Ce n'est pas le candidat de LR
25:11 et ce n'est pas le candidat de la droite au sens large.
25:13 Ce que je sais aujourd'hui,
25:14 M. Wauquiez, c'est le candidat d'Éric Ciotti.
25:17 Voilà, c'est tout.
25:18 Maintenant, on va aller plus loin si vous voulez.
25:20 C'est qu'aujourd'hui, on voit bien,
25:23 les Français ne croient plus en la politique d'Emmanuel Macron.
25:26 Et au fond d'eux, ils savent bien que la solution
25:29 ne viendra pas du Rassemblement national.
25:31 Alors il faut proposer un autre choix,
25:33 il faut ouvrir une autre voie,
25:34 créer une nouvelle forme de rassemblement des Français
25:37 pour à la fois redresser le pays, les réconcilier.
25:39 Et c'est ce que je vais m'employer à faire.
25:41 Mais en attendant, d'ici 2026, d'ici 2027,
25:45 il faut aussi défendre les Français au quotidien.
25:47 Et c'est ce que je fais.
25:48 - Mais vous irez au bout avec ou sans LR ?
25:50 - Écoutez, je vais vous dire une chose.
25:51 Moment venu, LR se positionnera.
25:53 Mais ça, ce n'est pas le sujet d'aujourd'hui.
25:55 Moi, je suis là en tant qu'un acteur politique,
25:57 président d'une grande région,
25:58 mais aussi dans le débat public pour apporter des solutions.
26:01 Comme je viens de le faire pour l'agriculture
26:03 et comme je veux le faire notamment sur le travail.
26:05 Et vous continuerez à m'entendre.
26:06 - Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France,
26:08 était l'invité de France Info ce matin.