• il y a 8 mois
La députée EELV de Paris était l'invitée du "8h30 franceinfo", lundi 4 mars 2024.

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00:00 [Musique]
00:05 - Bonjour Sandrine Rousseau. - Bonjour.
00:07 - Vous avez rendez-vous cet après-midi au château de Versailles.
00:11 Le Parlement sera réuni en congrès pour voter l'inscription de l'IVG dans la Constitution.
00:15 Qu'est-ce que vous ressentez en ce jour spécial, en ce jour historique ?
00:18 - Je suis très émue, c'est un grand jour vraiment,
00:21 et c'est un moment où on va aller à Versailles pour un droit fondamental
00:26 qui est la liberté des femmes à disposer de leur corps.
00:29 Et c'est aussi inscrire dans la Constitution que la liberté ne se décline pas tout à fait de la même manière
00:33 quand on est homme et quand on est femme.
00:35 Et en fait, pour moi c'est un moment d'une émotion intense.
00:39 D'ailleurs, je me suis habillée en blanc, je sais qu'il y en a d'autres qui vont s'habiller en blanc
00:43 en solidarité aussi avec les députées américaines, démocrates,
00:46 qui étaient rentrées au congrès en blanc en souvenir des suffragettes.
00:52 Et en fait, c'est une espèce d'international féministe.
00:55 Et ces votes dans la Constitution française, c'est aussi un message envoyé aux américaines, aux hongroises,
01:02 à toutes les femmes qui partout dans le monde ne peuvent pas avoir accès à l'IVG.
01:06 Et donc voilà, on fait ça pour aussi soutenir les autres.
01:09 - Il faut le dire, ce sera une première mondiale.
01:11 - Ce sera une première mondiale et c'est vraiment quelque chose d'incroyable.
01:14 Merci vraiment à toutes les personnes qui ont porté ces lois,
01:16 je pense à Martine Panou et Mélanie Vaugelle notamment.
01:19 - Sandrine Rousseau, la loi détermine les conditions dans lesquelles s'exerce la liberté garantie à la femme
01:24 d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse.
01:26 Ça, c'est la formulation qui a été retenue.
01:28 Ces conditions, elles peuvent évoluer avec la loi.
01:31 Est-ce que vous êtes sûre que ce texte sera vraiment une garantie ?
01:36 - Alors, ce que disent les constitutionnalistes, c'est qu'à partir du moment où la liberté est inscrite dans la Constitution,
01:42 il faudra quand même...
01:44 Enfin, ce sera extrêmement compliqué de revenir dessus.
01:46 Donc après, on peut toujours compliquer l'accès à l'IVG.
01:50 Mais là, quand même, c'est une étape décisive.
01:54 Je rappelle aussi le rôle important qu'a joué le planning familial,
01:57 parce que c'est une association qui est très souvent contestée.
02:00 Ses subventions sont souvent coupées quand notamment la droite arrive dans les communes,
02:05 ou les départements, ou les régions.
02:06 Et donc, je voudrais dire que c'est aussi grâce au planning familial.
02:10 - Mais précisément sur les questions de budget, la loi, elle pourra revenir en arrière
02:14 pour couper éventuellement tel ou tel budget ou en effet, localement, par ailleurs,
02:19 il peut y avoir des subventions qui sont coupées ?
02:20 - Donc, on a la liberté d'y avoir accès.
02:22 C'est aussi garantir cette liberté, garantir les conditions de cette liberté
02:26 et donc donner l'argent nécessaire pour que les femmes puissent y avoir recours.
02:29 Donc en fait, ce sera vraiment très compliqué de revenir maintenant sur le droit à l'IVG en France.
02:35 Je voudrais...
02:36 Enfin, pardon, mais Simone Veil, Gisèle Halimi,
02:39 enfin voilà, c'est aussi l'histoire d'une espèce de solidarité, de génération de féministes.
02:45 Et je pense à elle aussi aujourd'hui.
02:46 - Vous êtes heureuse aujourd'hui, mais il y a quand même 50 sénateurs
02:49 qui ont voté contre cette inscription de l'IVG dans la Constitution la semaine dernière.
02:53 Qu'est-ce que vous avez envie de leur dire aujourd'hui ?
02:55 - Je leur dis qu'ils sont à contre-temps.
02:57 Je leur dis que c'est indigne que de faire ça parce que c'est une avancée de droit humain,
03:03 mais fondamentale, fondamentale.
03:05 Et en fait, à quoi jouez-vous, quoi, à faire ça ?
03:08 Et qu'est-ce que vous allez chercher ?
03:10 Et quel est votre droit ?
03:12 Quel est votre sentiment de supériorité, d'impunité pour dire aux femmes ce qu'elles doivent faire ?
03:19 - Mais à l'inverse, il y a aussi des hommes.
03:21 Il faut rappeler quand même que le Sénat qui a voté mercredi est une assemblée majoritairement,
03:25 encore très majoritairement composée d'hommes, qui ont voté après avoir beaucoup hésité
03:30 et qui ont finalement, qui se sont rangés à l'inscription dans la Constitution.
03:34 Qu'est-ce que vous avez envie de leur dire ?
03:36 - Il y a eu une campagne qui a été adressée aux femmes, aux filles, aux nièces de ces sénateurs
03:42 en leur disant "convainquez-les de changer leur vote" et manifestement, ça a fonctionné.
03:47 Et ce que j'ai envie de dire à ces hommes qui ont changé leur vote, c'est déjà merci
03:51 et puis écoutez davantage les femmes parce qu'elles ont des choses à vous dire.
03:54 - Sandrine Rousseau, il y a ce qui dépend des orientations politiques,
03:57 on l'a vu avec les différents votes dans les deux assemblées,
03:59 mais il y a aussi surtout la démographie médicale,
04:01 concrètement, comment se déroule l'IVG sur notre territoire.
04:04 Il y a quatre ans, un rapport parlementaire pointait ceci,
04:07 "la charge du maintien effectif du droit à l'IVG
04:09 repose essentiellement sur une poignée de praticiens militants
04:13 dont beaucoup se trouveront bientôt à la retraite".
04:16 Ils sont un peu moins de 2000 à pratiquer l'IVG en France, en ville par exemple,
04:20 et ce chiffre est susceptible de baisser parce que c'est un acte médical
04:23 peu valorisé, peu valorisant. Qu'est-ce qu'il faut faire ?
04:26 - De toute façon, il y a un plan d'urgence à développer sur l'hôpital public,
04:30 sur la santé publique d'une manière générale,
04:33 et donc on a la même problématique sur l'IVG qu'on peut la voir en psychiatrie,
04:39 que l'on peut la voir sur d'autres domaines.
04:41 - Le manque de moyens ?
04:41 - Il y a absolument besoin déjà de revaloriser les salaires, je le dis,
04:45 parce que c'est quand même la première des choses dans le public aujourd'hui.
04:47 Les gens ne sont pas suffisamment payés, qu'il s'agisse des médecins
04:50 ou des infirmières ou des infirmiers qui peuvent aussi pratiquer ce geste.
04:54 Et puis à un moment, il faut aussi valoriser ça,
04:57 c'est-à-dire le droit de conscience, je l'entends.
04:58 Maintenant, c'est aussi la liberté des femmes,
05:00 et c'est un honneur de répondre à cette liberté et à la volonté des femmes.
05:02 - Il faut revenir sur cette clause de conscience ?
05:04 - Non, je ne pense pas qu'il faille revenir sur la clause de conscience,
05:07 mais on sait que l'exercice de cette clause de conscience,
05:10 elle dépend aussi d'une forme d'ambiance générale.
05:13 Et donc, disons-le, c'est un droit fondamental.
05:16 Et les personnes qui permettent aux femmes d'exercer ce droit fondamental,
05:20 rendent honneur à la France, à la Constitution et à l'histoire des femmes.
05:27 Donc voilà, n'ayez pas peur de pratiquer l'IVG.
05:30 Allez-y, engagez-vous, c'est un engagement et nous avons besoin de personnes engagées.
05:34 - Et parmi les personnes qui peuvent pratiquer l'IVG,
05:36 il y a depuis quelques semaines maintenant, les sages-femmes.
05:40 Je vous parlais de l'IVG chirurgicale.
05:42 En tout cas, sur le papier, parce que le décret qui était paru en décembre dernier
05:46 était jugé trop restrictif, le gouvernement annonce ce matin à France Info
05:50 qu'il va réécrire ce décret pour faciliter en quelque sorte les IVG chirurgicales
05:57 pratiquées par des sages-femmes. Est-ce que c'est une bonne chose ?
05:59 - Bien sûr que c'est une bonne chose et il faut faciliter le plus possible l'accès à l'IVG.
06:03 Et donc, l'IVG chirurgicale, c'est le geste qui est le plus intrusif,
06:09 j'ai envie de dire, pour les femmes.
06:11 Et donc, c'est aussi très bien que ce soit des sages-femmes qui le font
06:14 parce qu'elles ont une approche du corps des femmes
06:16 qui est pétrie de leurs connaissances, de leurs compétences et de leurs expériences.
06:22 Et donc, il est important que les femmes se sentent en confiance
06:25 au moment où elles fassent ça, donc ce décret est bienvenu.
06:27 - Sandrine Rousseau, une question annexe, mais en rapport avec l'IVG.
06:30 Votre tête de liste aux Européennes, Marie Toussaint, a écrit à CNews,
06:33 la chaîne Info de Vincent Bolloré, l'a invitée pour un débat
06:36 entre les différents candidats.
06:37 Elle a refusé la proposition et dit que ce qu'il a définitivement convaincu,
06:42 c'est l'infographie dans laquelle CNews présentait l'avortement
06:45 comme l'une des principales causes de mortalité dans le monde,
06:48 devant le cancer, devant le tabac aussi.
06:51 CNews a regretté cette erreur inacceptable.
06:56 Ce n'est pas suffisant pour vous ?
06:58 - Ils ont regretté, mais l'émission complète était dédiée
07:01 à la culpabilisation des femmes qui recourent à l'IVG.
07:04 Et par ailleurs, je n'ai pas entendu des regrets des journalistes femmes,
07:10 et d'ailleurs, elles ont porté une parole, et entendons cette parole.
07:14 Maintenant, l'ambiance de la chaîne, la ligne que porte Bolloré et qu'il assume,
07:20 c'est quand même une contestation des femmes à recourir à l'IVG.
07:26 Et donc, voilà, ça suffit en fait, les précis là-dessus.
07:30 - Ils ont fait campagne contre l'avortement, selon vous ?
07:32 - En tous les cas, toute l'émission, moi je ne regarde pas CNews,
07:36 mais toute l'émission où il y a eu cette infographie,
07:39 a été une émission dédiée à la culpabilisation des femmes.
07:42 Et en fait, ça suffit, ça suffit, voilà.
07:45 Donc je comprends Marie Toussaint.
07:47 Moi, je ne réponds pas aux invitations de CNews à aller sur les plateaux.
07:52 Après, c'est un choix qui est aussi un choix de notre parti,
07:55 puisque nous avons pris une résolution en ce sens.
07:57 Je pense que CNews a une ligne éditoriale,
08:00 que c'est une ligne éditoriale qui mène une bataille culturelle d'extrême droite,
08:05 et qu'il faut l'assumer.
08:06 Et que nous ne soyons pas, que nous ne participions en rien à cette bataille culturelle,
08:12 me semble être à notre nom.
08:13 - Mais vous allez sur Europe 1, qui appartient aussi à Vincent Bolloré.
08:16 - Oui, mais Europe 1 a une ligne qui est, pour le coup,
08:18 qui est quand même beaucoup plus pluraliste.
08:20 Et d'ailleurs, Europe 1 a moins été l'objet de contestation
08:25 que CNews de la part du CSA, qui est devenu l'argome.
08:30 Et en fait, il n'y a pas eu les mêmes réprimandes,
08:34 il n'y a pas eu les mêmes sanctions sur l'absence de pluralisme.
08:36 Donc, ça n'est pas tout à fait le même angle.
08:38 - Sandrine Rousseau, vous êtes avec nous jusqu'à 9h sur France Info.
08:41 On vous retrouve juste après le Fil Info, il est 8h41.
08:44 Diane Fergitte.
08:46 - Un témoignage exclusif obtenu par Radio France,
08:48 celui de la grand-mère d'enfant de combattant de Daech,
08:51 enfant détenu en Syrie pour la première fois depuis plus de cinq ans,
08:54 des proches, dont sept grands-mères, ont pu aller les voir.
08:57 Ses enfants ont assez souffert, il faut les ramener vite,
08:59 dit tel témoignage à retrouver sur franceinfo.fr.
09:03 Le droit à l'avortement, pour la première fois inscrit dans une constitution,
09:06 la France s'apprête à passer un pas historique.
09:08 Vote du Parlement, cet après-midi, en congrès au château de Versailles.
09:11 Édition spéciale, la suit sur France Info à partir de 15h.
09:15 Plus de 3,8 milliards d'euros d'aides militaires fournis par Paris à l'Ukraine
09:20 depuis le début du conflit face aux critiques de certains de ses partenaires européens.
09:24 La France publie la liste, présentée comme exhaustive des armements militaires envoyés à Kiev.
09:30 Certains détails restent toutefois confidentiels.
09:33 Les vaches, moutons et cochons ont retrouvé leurs fermes habituelles.
09:36 Le salon de l'agriculture s'est achevé hier soir, avec une fréquentation en légère baisse,
09:40 -2% par rapport à l'an dernier, avec 603 652 visiteurs.
09:51 Le 8/30 France Info, Jérôme Chapuis, Salia Braklia.
09:56 - Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris.
09:58 On va parler maintenant des sujets agricoles.
10:01 Et au lendemain du salon qui vient de s'achever à Paris,
10:04 une proposition de loi socialiste visant à reconnaître la responsabilité de l'État
10:07 dans le scandale du chlordécone, pesticide utilisé dans les bananeraies aux Antilles
10:12 jusqu'en 1993, en dépit de sa dangerosité.
10:16 Cette proposition a été approuvée par l'Assemblée nationale la semaine dernière,
10:19 sachant que la majorité de la droite se sont abstenues.
10:21 Est-ce qu'il y a la moindre chance, selon vous, que ce texte aille au bout,
10:24 qu'il passe le filtre du Sénat ?
10:26 - Alors j'espère absolument qu'il ira au bout, parce que c'est un texte qui est historique,
10:29 en cela qu'il reconnaît la responsabilité de l'État dans les maladies
10:35 issues de l'usage abusif du chlordécone.
10:38 Et pourquoi la responsabilité de l'État ?
10:40 Parce qu'on connaissait la dangerosité de ce produit
10:43 et qu'il y a eu des autorisations de le répandre des années et des années après
10:48 les premières recherches scientifiques sur sa dangerosité.
10:51 Donc en fait, là on est dans un moment qui est crucial,
10:54 qui est l'État a une responsabilité quand il autorise des produits
10:59 et que ces produits ont une dangerosité sur la santé.
11:02 Nous sommes aujourd'hui en train de discuter du plan éco-phyto,
11:05 de l'indice de mesure, de nombre et de la quantité de pesticides qui est déversé.
11:12 J'en ai discuté hier avec les représentations des agriculteurs
11:16 au salon de l'agriculture où j'ai passé toute la journée.
11:19 Eh bien, il y a une bataille à mener pour que le nombre de pesticides diminue,
11:24 que l'usage des pesticides diminue réellement.
11:27 Et là, l'État a une responsabilité là-dedans.
11:30 Ce ne sont pas seuls les agriculteurs qui sont face à des contraintes économiques,
11:34 face à des contraintes qui sont sur leur exploitation.
11:38 L'État a une responsabilité.
11:39 Et je rappelle que dans cette loi, il y a un amendement que j'avais porté
11:42 et qui a été adopté, qui est qu'il y a un principe pollueur-payeur
11:45 qui fait que ce sont les entreprises qui produisent le chlordécone, le glyphosate, etc.,
11:50 qui ont une taxe pour financer les fonds d'indemnisation.
11:55 Avec un principe prétroactif, absolument.
11:57 Vous parlez de la situation aujourd'hui, de la situation de la crise agricole.
12:01 Xavier Bertrand, le patron LR de la région des Hauts-de-France,
12:04 demande au gouvernement de revenir justement sur l'interdiction
12:08 de certains néonicotinoïdes, donc des pesticides pour les betteraviers, par exemple.
12:12 Écoutez, il était à votre place la semaine dernière.
12:14 Pas d'interdiction sans qu'il y ait une solution.
12:17 Si vous laissez mourir les betteraviers des Hauts-de-France, comme de toute la France,
12:21 eh bien dans ces conditions-là, on continuera à produire de la betterave.
12:24 Mais pas en France.
12:25 Tiens, en Allemagne.
12:26 En Allemagne, il y a une partie de la production qui utilise des néos.
12:30 Donc ce qui veut dire qu'on va s'interdire en France ce qu'on autorise
12:33 de venir du reste de l'Europe.
12:35 C'est de la concurrence déloyale ?
12:37 Oui, il y a de la concurrence déloyale.
12:38 Évidemment qu'il y a de la concurrence déloyale.
12:40 Quand on élève des poulets avec des produits qui sont notamment aussi interdits en France, etc.
12:47 Quand on fait de la betterave avec des produits interdits en France,
12:50 il y a de la concurrence déloyale.
12:51 C'est la raison pour laquelle moi je voudrais qu'il y ait vraiment un socle de normes
12:57 qui s'imposent aux produits qui sont importés en France.
13:00 Mais, je le dis, nous ne pouvons pas continuer à mettre la biodiversité en danger.
13:06 Les abeilles sont des pollinisateurs qui sont absolument indispensables à la biodiversité.
13:13 Mais là, dans le cas des bétraviers qui maintenant, il y a de l'urgence.
13:15 Comment ils font ?
13:15 Oui, mais il y a toujours de l'urgence.
13:17 Et à un moment là, la planète est en train de crever.
13:19 Mais pardon, je le pose de manière un peu...
13:22 La planète est en train de mourir là.
13:23 Et nos conditions de vie sur Terre sont menacées.
13:25 Mais ce que disent les élus et les bétraviers,
13:28 ce sont des dizaines de milliers d'emplois, notamment dans le Haut de France par exemple.
13:31 Oui, on indemnise les bétraviers.
13:33 Oui, on finance des recherches sur les alternatives.
13:36 Oui, on met le paquet pour sortir des néonicotinoïdes.
13:39 Il y a 70% des insectes qui ont disparu, 800 millions d'oiseaux.
13:43 On est où en fait ?
13:44 Non mais la question est de savoir, est-ce que la France va pas trop vite par rapport à ses alliés européens ?
13:47 Non mais, il faut qu'on y arrive.
13:50 On a une obligation de résultat aujourd'hui.
13:52 Donc oui, il y a une période difficile à passer, je le reconnais.
13:55 C'est la raison pour laquelle il y a besoin d'une indemnisation
13:59 des personnes qui perdent des revenus liés à l'interdiction des néonicotinoïdes.
14:04 Mais nous ne pouvons pas continuer avec les néonicotinoïdes.
14:07 Et il faut le poser, nous ne pouvons pas continuer avec les néonicotinoïdes.
14:12 Nous ne pouvons pas mettre en danger les aliments.
14:14 Quand vous allez au Salon de l'agriculture et que vous en parlez franchement avec les agriculteurs,
14:16 ils vous accueillent comment ?
14:17 J'en ai parlé absolument franchement, et avec la Coordination rurale et avec la FNSEA.
14:22 Nous ne sommes pas d'accord.
14:23 Mais je leur dis que, en fait, permettre cela,
14:27 c'est permettre de laisser les agriculteurs avec juste le nez
14:32 un tout petit peu au-dessus de l'eau à très court terme,
14:35 mais qu'à moyen terme, c'est les laisser mourir dans les conditions les pires.
14:40 Donc, en fait, c'est un calcul de court terme.
14:43 Et aujourd'hui, nous avons besoin de sauver une agriculture qui est en danger,
14:47 liée à la perte de biodiversité, liée au réchauffement climatique
14:51 et liée à l'industrialisation et au productivisme.
14:55 Pour changer cela, nous devons avoir une ambition et une stratégie politique
14:59 de retour vers des petites exploitations respectueuses de l'environnement
15:02 et limiter les importations, voire les interdire sur certains produits.
15:06 - Un mot sur le salon de l'agriculture qui s'est achevé hier,
15:07 les actes de violence comme les G2 contre les ministres,
15:09 ou même la bière sur Marion Maréchal-Le Pen.
15:11 Vous en avez pensé quoi ?
15:13 - Je pense que c'est des modes d'action que je ne valide pas, que je ne soutiens pas.
15:20 Maintenant, je pense qu'il y avait aussi une forme de, je ne sais pas comment dire,
15:25 mais d'exercice de communication.
15:27 Et voilà, moi, c'est la raison pour laquelle j'ai voulu y aller sans caméra,
15:31 pour discuter véritablement.
15:32 Et je peux vous dire que j'ai discuté très longuement avec bien des organisations,
15:36 y compris d'ailleurs des organisations syndicales, par exemple,
15:40 de soutien des salariés de l'agriculture, parce qu'on les oublie,
15:43 mais il y a des ouvriers agricoles, il y a des quantités de salariés
15:46 dont on ne parle absolument pas et qui sont pourtant dans des situations, eux aussi, très compliquées.
15:51 - Sandrine Rousseau, 18 départements ont participé à l'expérimentation du RSA
15:54 conditionné à une formation.
15:56 Et sur les 22 500 personnes entrées dans le programme, 45 % ont un contrat dans une entreprise
16:02 et travaillent cinq mois après le début de leur accompagnement.
16:05 Vous, vous étiez contre à l'origine du dispositif.
16:10 Vous applaudissez aujourd'hui le gouvernement ?
16:12 - Non, je ne l'applaudis pas, parce que je pense qu'on est dans un dispositif qui,
16:16 oui, on peut sortir des chiffres comme ça, mais à la fin, on impose l'idée qu'on ne mérite pas
16:22 le soutien et la solidarité sociale.
16:25 Or, le RSA est une forme de solidarité qui est un droit.
16:29 Et puis, par ailleurs, je pense que ce qu'il manque dans le dispositif sur le RSA,
16:35 c'est quand même tout un accompagnement et social et de santé, ce qui n'est pas dans le dispositif.
16:41 Or, on voit qu'il y a des gens qui n'ont pas de logement, il y a des gens qui sont en mauvaise santé.
16:46 Tout cela, ils ne choisissent pas d'être au RSA.
16:49 Ils subissent juste la situation dégradée de la situation sociale.
16:55 Et franchement, ça, ça renvoie à l'idée que les gens au RSA profiteraient du RSA.
16:59 Ce n'est pas vrai. Et franchement, là, maintenant, on est dans une crise sociale d'une telle ampleur
17:04 qu'on ne peut pas continuer avec cette vision-là qu'on ne mérite pas.
17:10 - Comme Gabriel Attal dit que le modèle social doit inciter à l'activité.
17:13 Vous, vous n'êtes pas du tout d'accord avec ça ?
17:15 - Je pense que l'activité est une solution pour ceux qui le souhaitent.
17:19 Je pense aussi qu'il y a des gens qui vont mal et qu'il faut l'entendre et que prendre soin de nous,
17:24 ça n'est pas mettre le couteau sous la gorge des gens pour qu'ils aillent travailler s'ils ne vont pas bien.
17:30 Regardez les indicateurs de santé mentale. Ils se dégradent de manière conséquente.
17:35 On a, par exemple, chez les jeunes, une explosion des tentatives de suicide.
17:41 Et ce n'est pas en leur mettant le couteau sous la gorge.
17:43 - Ça n'a rien à voir avec le travail, pour le coup.
17:44 - Mais si, bien sûr que si, que ça a à voir.
17:46 - C'est pas tout de suite. C'est les étudiants.
17:48 - Pas que les étudiants. C'est des jeunes aussi actifs qui démissionnent,
17:52 qui ne veulent pas avoir des emplois.
17:55 - C'est une question qui est plus large que la seule incitation au retour à l'emploi.
17:59 - Oui, mais faire un retour à l'emploi.
18:01 Et encore une fois, je le redis, il faut faire des retours à l'emploi,
18:05 mais des retours à l'emploi qui n'ignorent pas la question sociale,
18:08 qui n'ignorent pas la situation sociale des personnes ni la situation de santé.
18:12 Et quand je vois qu'on fait des bouts d'économie,
18:16 où on a envie de le faire en tous les cas sur les affections longue durée,
18:19 qu'on le fait sur les personnes qui ont plus de 55 ans,
18:23 on va avoir une réforme probablement de l'indemnisation chômage au-delà de 55 ans.
18:27 En fait, on tape toujours sur les plus faibles et on ne va jamais chercher l'argent là où il est,
18:33 c'est-à-dire sur les entreprises de la grande distribution.
18:37 On cherche 10 milliards d'euros.
18:38 Il y a eu 10 milliards de baisse d'impôts aux entreprises lors du dernier budget.
18:42 Il y a quand même quelque chose d'assez évident à aller chercher.
18:45 - Sandrine Rousseau, on vous retrouve juste après le Fil info, il est 8h51. Diane Ferchit.
18:50 - Les négociations se poursuivent, Tocquère.
18:53 Pour pas venir à une trêve à Gaza, les médiateurs, le Qatar, l'Egypte et les Etats-Unis
18:56 proposent une pause dans les combats pour 6 semaines et la libération de 42 otages israéliens.
19:01 La vice-présidente américaine Kamala Harris appelle un cessez-le-feu immédiat.
19:06 La catastrophe ferroviaire était passée presque inaperçue au lendemain des attentats de Paris et de Saint-Denis.
19:10 Le 14 novembre 2015, le déraillement d'une rame d'essai du TGVS à Aigues-Versailles m'en a les 11 morts, 42 blessés.
19:18 Deux filiales de la SNCF et trois de ses employés sont jugés à partir d'aujourd'hui.
19:22 La France va devenir cet après-midi le premier pays au monde à inscrire explicitement la liberté des femmes à avorter.
19:28 Dans sa constitution, les parlementaires se réunissent à Versailles.
19:31 Congrès présidé pour la première fois par une femme, la présidente de l'Assemblée nationale, Yahed Broun-Pivet.
19:37 C'est Gabriel Attal, le Premier ministre, qui présentera le texte.
19:40 Il a connu beaucoup de galères au cours de son périple autour du monde.
19:44 Le navigateur Armel Le Cleac'h termine troisième du tout premier Ultime Challenge.
19:48 Il est arrivé hier soir à Brest après 56 jours, 8 heures et une minute précisément passés en mer.
19:53 Toujours avec Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris,
20:05 Judith Gaudrech multiplie les prises de parole concernant les agressions, les harcèlements sexuels dans le cinéma.
20:11 Est-ce que vous avez l'impression que le milieu réagit à la hauteur de la gravité de ces prises de parole ?
20:17 Pas du tout. Pas du tout, mais pas de la même manière que quand la question était sur Depardieu ou Polanski.
20:27 On a l'impression d'un milieu qui résiste, d'une résistance un peu passive, un peu souterraine,
20:33 comme ça à la parole extrêmement forte de Judith Gaudrech.
20:37 Elle vient d'où cette résistance ?
20:39 Cette résistance, elle vient du fait que je pense qu'au-delà de la personne de Judith Gaudrech et de son K.L.,
20:47 il y a derrière un système qui a valorisé quelque part l'accès au corps des femmes.
20:56 Et je pense que ce que nous devons maintenant regarder en face,
21:00 c'est le fait que la société entre 1970 et 2010 a été une société qui a valorisé la pédocriminalité, le viol,
21:10 y compris dans le cinéma.
21:12 Je rappelle par exemple qu'un film comme Les Valseuses,
21:14 c'est un film où il y a un nombre de scènes qui pourraient très bien être qualifiées de viol.
21:19 Et en fait, là, on change de société, on fait le procès de cette société,
21:24 mais la question, c'est comment on passe d'une société à l'autre.
21:27 Et ça, il va falloir aller chercher dans les placards, modifier les modes de gouvernance
21:33 et revoir aussi la place des femmes dans l'image que donne le cinéma, c'est-à-dire dans les films.
21:37 - Parce qu'il y a des films qui correspondent à une époque.
21:40 Ce que vous dites, par exemple, sur un film comme Les Valseuses,
21:42 c'est qu'aujourd'hui, il ne faudrait pas, on ne pourrait pas tourner un film comme celui-ci dans la société actuelle ?
21:49 - Je ne dis pas qu'on ne pourrait pas le tourner.
21:50 Je dis juste que Les Valseuses a été un des succès importants.
21:55 Et le propos des Valseuses, c'est quand même que deux hommes ont un accès au corps des femmes
21:59 quand ils veulent, où ils veulent et comme ils le souhaitent.
22:02 Et ça, c'est vraiment un changement d'époque.
22:05 Et en fait, je rappelle que le viol est une possession du corps de l'autre.
22:09 Aujourd'hui, les femmes ne veulent plus que quiconque possède leur corps.
22:12 Nous les possédons, c'est notre corps, notre propriété, notre choix.
22:16 Et donc, c'est cette révolution-là qui est en train d'être faite.
22:20 Mais pour cela, il va aussi falloir à la fois changer l'image,
22:25 changer les... enfin réfléchir sur le caractère systémique de l'image et de la place des femmes dans le cinéma.
22:33 Il va aussi falloir réfléchir très concrètement à la place qu'ont des agresseurs dans le système de cinéma.
22:38 - Mais comment on fait ça ?
22:39 Parce que, par exemple, Judith Gaudrech, elle, elle demande la création d'une commission d'enquête parlementaire sur le sujet.
22:44 Est-ce que c'est votre rôle de donner votre avis ?
22:46 - On a fait une commission d'enquête parlementaire, par exemple, sur les VSS, sur les violences sexistes et sexuelles dans le sport.
22:52 Voilà, je pense qu'on pourrait très bien le faire dans le cinéma et que ce qu'on y découvrirait serait, à mon avis, d'une ampleur très importante.
23:01 Mais moi, je me souviens du César de Polanski face à Adèle Hénel pour le meilleur réalisateur.
23:11 Pour le meilleur réalisateur.
23:13 - Mais vous entendez le débat qui est sous-jacent, si on ne va pas mêler une œuvre artistique à un homme réalisateur.
23:21 - Là, en l'occurrence, c'était l'homme qu'on saluait.
23:25 - Et pour son art ?
23:26 - C'était l'homme qu'on saluait.
23:28 Et à un moment, ce qu'on met en avant, ce qu'on valorise, ce à quoi on donne des médailles, c'est un choix que l'on fait.
23:39 Est-ce que l'on décide de donner des médailles à des gens qui se sont mal comportés ?
23:43 - Sandrine Rousseau, est-ce que Dominique Boutonnat, le patron du Centre national de cinéma, doit démissionner ?
23:47 - Oui, absolument.
23:48 - Il est plus en situation de...
23:51 - Il n'aurait jamais dû être nommé, d'ailleurs.
23:52 - Il faut dire qu'il est mis en examen pour agression sexuelle sur son fille de 21 ans.
23:56 - Bien sûr.
23:57 - Sandrine Rousseau, il y a une autre personnalité dont on parle beaucoup, dont vous êtes proche, dont vous avez été très proche.
24:02 Les témoignages s'accumulent contre Gérard Miller, qui vous a soutenu, par exemple, en 2021 pour la primaire Europe Écologie des Verts.
24:08 Vous l'avez eu au téléphone pour essayer d'en savoir plus sur ces affaires, sur ces accusations ?
24:14 - Ah non, non, non. Et je ne veux pas l'avoir au téléphone, non, d'aucune manière.
24:18 Après, je ne suis pas très proche de Gérard Miller.
24:21 Il est venu deux ou trois fois me soutenir pour la primaire.
24:24 Mais voilà, ça dit aussi ça, Gérard Miller.
24:29 Ça dit un monde où avoir le plus de femmes possible, le plus jeune possible,
24:36 était comme des espèces de pins au revers de sa veste, des espèces de médailles, des espèces de...
24:42 - Comme lui-même conteste, voilà, la question est de soi-même.
24:45 - Non, mais quand il y a 60 femmes qui parlent, il n'y a pas de contestation.
24:47 - 67 femmes et...
24:48 - Non, mais voilà, et vraiment, il n'y a pas de contestation possible.
24:50 - Vous n'avez pas voulu l'appeler ?
24:52 - Non, je n'ai pas... Non, non, je ne veux pas l'appeler. Non, non, je ne veux pas l'appeler.
24:56 Je sais absolument ce qu'il va me dire, voilà, que c'est absolument faux, tout cela est absolument faux.
25:02 Enfin, moi, ça ne m'intéresse pas.
25:04 - Mais vous ne voulez pas l'appeler parce que vous vous dites qu'il ne mérite pas d'être entendu,
25:06 ou alors le nombre de femmes, en fait, parle pour lui ?
25:09 - Je pense que là, on est dans le temps où la parole des femmes doit se déployer,
25:13 doit être entendue, doit être respectée, doit être accueillie.
25:16 Et donc, je suis dans ce moment-là et j'écoute et j'entends et je respecte la parole de ces femmes.
25:22 - Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris, merci d'avoir été sur France Info ce matin.

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