• il y a 2 ans
Le député LR du Lot était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 11 avril 2023.  

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Transcription
00:00 Bonjour Aurélien Pradié.
00:01 Bonjour.
00:02 Les manœuvres militaires chinois se poursuivent ce matin autour de l'île indépendante de
00:05 Taïwan, que Pékin considère comme l'une de ses provinces.
00:08 Est-ce qu'il faut s'en inquiéter ?
00:09 Oui, il faut s'en inquiéter.
00:10 À la plus haute mesure, ce qui se joue à Taïwan, c'est beaucoup plus qu'un enjeu
00:15 entre la Chine et Taïwan.
00:16 Ce qui se joue à Taïwan, c'est à peu près d'ailleurs ce qui se joue entre l'Ukraine
00:20 et la Russie.
00:21 C'est la stabilité des règles internationales.
00:23 La question est simple.
00:25 Est-ce qu'un pays puissant, la Chine, peut s'autoriser à envahir un pays plus modeste,
00:30 Taïwan, une démocratie en l'occurrence ? Et est-ce que le monde doit rester spectateur ?
00:33 Si nous restons spectateurs de ce qui se passe entre la Chine et Taïwan, alors continuellement
00:38 la communauté internationale et la France seront spectateurs de tous les désordres
00:43 du monde.
00:44 Donc vous n'êtes radicalement pas sur la même ligne qu'Emmanuel Macron qui a dit
00:47 dans l'avion qu'il ramenait justement de Pékin que l'Europe ne doit pas se laisser
00:51 entraîner dans des crises qui ne sont pas les siennes et que la France ne doit pas être
00:54 suiviste des États-Unis sur ce qui se passe à Taïwan.
00:57 Ni suiviste des États-Unis, ni suiviste de la Chine.
01:00 C'est quand même un spectacle extrêmement curieux que le chef de l'État aille en
01:04 Chine, ne parle pas de Taïwan devant les leaders politiques chinois.
01:08 Pas un mot sur Taïwan.
01:09 Il en a parlé mais de manière conciliante.
01:11 C'est ce que disent les observateurs sur place.
01:14 Tout de même, voyez la crédibilité de la France d'un chef de l'État, avec qui
01:18 j'ai des accords politiques mais que je respecte lorsqu'il représente la nation
01:21 à l'étranger, qui ne dit quasiment pas un mot du sujet en Chine, là où il y a
01:24 les principaux concernés, et qui attend son retour dans l'avion pour au fond reprendre
01:29 l'argumentaire chinois.
01:30 Moi je ne veux pas que la France soit ni suiviste de la Chine, ni suiviste des États-Unis.
01:34 Nous devons fixer une règle claire.
01:36 Pas d'invasion possible de Taïwan et d'une démocratie comme Taïwan parce que, je le
01:40 redis, ce qui se joue là, c'est l'équilibre du monde.
01:43 Si cette règle-là de respect des frontières saute entre Taïwan et la Chine, alors ce
01:48 sera tout permis partout dans le monde.
01:50 Qu'est-ce qu'il faudra faire dans ces cas-là ?
01:51 C'est toute la question.
01:52 Mais avant même de savoir ce qu'il faut faire si l'invasion a lieu, il faut durcir
01:57 le ton.
01:58 Enfin, tout de même, la leçon entre l'Ukraine et la Russie devrait aujourd'hui être totalement
02:03 dans nos esprits.
02:04 À force d'avoir dit qu'il fallait être prudent, nous en sommes à une situation
02:08 aujourd'hui où nous n'avons plus les moyens d'intervenir.
02:09 Il aurait fallu que la force politique du chef de l'État, la force politique de la
02:14 France pèse dans la discussion face à la Chine.
02:17 Je le redis, et beaucoup de nos concitoyens peut-être se disent au fond, ce qui se passe
02:20 à Taïwan et dans le détroit de Taïwan ne nous concerne pas.
02:24 Si, cela nous concerne.
02:25 Sauf que ce que vous dites ce matin est très théorique quand même, Aurélien Pradié,
02:29 puisque concrètement, est-ce que nous on a les moyens de mener deux guerres ? Est-ce
02:32 que les Européens ont les moyens ?
02:34 Non, nous n'avons les moyens de mener aucune guerre véritablement au-delà de nos frontières.
02:38 Alors du coup, est-ce qu'on a les moyens de pression contre la Chine ?
02:40 Avant la guerre, il y a la diplomatie.
02:41 Et pardon, mais je crois en la force diplomatique de la France.
02:45 Vous savez, Jacques Chirac, lorsqu'il était président de la République, quand il se
02:48 rendait en Chine ou en Russie d'ailleurs, n'avait pas une armée derrière lui, mais
02:53 il avait une force politique absolument majeure.
02:55 Et parfois, ce petit pays qu'est la France a pu porter une parole diplomatique extrêmement
03:01 puissante au-delà de la dimension de ses armées.
03:03 Mais vous pensez que cette parole diplomatique, toute puissance, toute puissante qu'elle
03:06 aurait pu être, aurait fait trembler le président chinois ?
03:08 Je ne sais pas si cette parole aurait fait trembler la Chine.
03:12 Tout ce que je sais, c'est qu'à force de ne plus avoir de parole, on ne fait plus
03:14 trembler personne.
03:15 Et que dans cette discussion-là, la France est en train de sortir des radars du monde.
03:20 C'est cela qui se joue au fond.
03:22 Et qui s'est joué d'ailleurs en Chine, nous l'avons vu.
03:24 Il faut rappeler au monde entier, et à la Chine en particulier, que tout n'est pas permis.
03:29 Moi, je crois en la diplomatie.
03:30 Je sais que ça peut paraître un peu utopiste, mais la France ne serait pas la France si
03:34 elle n'avait pas eu une diplomatie aussi forte depuis des décennies.
03:37 Mais ça veut dire aussi se placer du côté des Américains, alors qu'Emmanuel Macron
03:41 veut une autonomie stratégique de l'Europe.
03:43 Mais est-ce que se placer à la roue de la Chine, c'est une manière de retrouver de
03:47 la force ? Absolument pas.
03:49 Moi, en vous disant ce que je vous dis là, je ne suis pas en train de chercher à défendre
03:52 les intérêts américains.
03:53 Je suis en train de défendre les intérêts de la France et de l'indépendance des frontières
03:58 dans le monde.
03:59 Si demain, nous laissons s'installer l'idée qu'une grande puissance économique peut écraser
04:04 un autre pays parce que c'est une grande puissance économique, alors nous allons perdre
04:08 tous les rapports et tous les repères dont nous avons besoin dans le monde.
04:13 Il ne s'agit pas d'être pro-américain ou pro-chinois, il s'agit d'être pro-français,
04:20 proche des valeurs qui ont toujours guidé le monde et qui ont fait de la France le pays
04:24 que nous sommes.
04:25 Aurélien Pradié, la BBC vient de publier un portrait de vous intitulé "The Rising
04:29 Star Shaking Up French Politics" en bon français.
04:32 La star montante qui secoue la politique française.
04:34 Vous l'avez lu ?
04:35 Pour tout vous dire, je parle extrêmement mal l'anglais et donc je comprends vaguement
04:39 le titre, mais je n'ai pas lu le reste.
04:41 Vous ne l'avez pas fait envoyer et traduire pour voir ce qu'il y avait dedans ?
04:43 Non, d'abord j'essaie de soigner ma santé mentale et donc pour soigner ma santé mentale
04:47 j'évite de lire les papiers qui me concernent.
04:49 Si je vous dis que je ne vous crois pas ?
04:50 Ah bien sûr, vous pouvez me croire, je vous assure, je ne vous le dirai pas si ce n'était
04:53 pas la vérité.
04:54 Et puis par ailleurs, je suis très heureux que la BBC s'intéresse à la France et à
04:58 la vie politique française.
04:59 Ils m'ont suivi dans le Lot, j'étais très heureux de leur faire découvrir le Lot et
05:02 cette terre à laquelle je suis très attaché.
05:04 Pour le reste, ça n'a pas grande importance.
05:06 Est-ce que pour être populaire aujourd'hui en France, il faut être prêt à se fâcher
05:08 avec son propre camp, quitte à l'affaiblir, comme vous l'avez fait en désobéissant
05:11 à Éric Ciotti sur les retraites et en votant la motion de censure, contrairement aux consignes
05:15 de votre parti ?
05:16 Il y a beaucoup d'incohérence dans votre phrase.
05:18 Ai-je vraiment affaibli ma famille politique ? Est-ce que, moi et pas moi seul, puisque
05:22 nous avons été 19 députés à voter la motion de censure, est-ce qu'en allant au
05:26 bout de nos convictions, est-ce qu'en défendant des valeurs auxquelles nous croyons, celles
05:29 des carrières longues par exemple, la valeur du travail et de l'effort, est-ce qu'en
05:33 ne devenant pas les petits télégraphistes d'Emmanuel Macron et sa force d'appoint,
05:37 est-ce que nous avons affaibli notre famille politique ?
05:38 Eh bien moi je crois l'inverse.
05:40 Je pense que nous avons eu un acte salutaire qui n'est pas un acte de frondeur, qui est
05:44 un acte de reconstructeur de notre famille politique.
05:46 Nous sommes à un moment où il faut parfois des femmes et des hommes qui secouent le landerneau
05:51 pour reconstruire l'avenir.
05:52 Moi je crois que dans quelques mois…
05:53 Mais le landerneau c'est votre parti.
05:54 Oui mais tout landerneau a besoin d'être secoué parfois.
05:57 Éric Ciotti a besoin d'être un peu secoué parfois.
05:58 Tout le monde a besoin d'être secoué.
05:59 Vous savez qu'à la dernière élection présidentielle, ça ne vous a pas échappé, la droite française
06:03 a fait moins de 5%.
06:04 Elle a été secouée elle aussi.
06:05 Vous pensez qu'on peut passer de moins de 5% à plus de 50% sans se remuer les méninges
06:09 ? Et donc oui, peut-être qu'on a pu perturber, peut-être que j'ai pu secouer un peu ma
06:13 famille politique, mais il n'est pas impossible que plus le temps passe, plus beaucoup de
06:18 mes amis politiques se disent qu'au fond, ce n'était pas plus mal.
06:20 On est allé au bout de nos convictions.
06:22 Je pense que beaucoup de Français qui se sont…
06:23 Des convictions qui sont quand même changeantes.
06:24 Vous pourriez nous permettre Aurélien Pradié, il y a trois ans par exemple vous étiez pour
06:29 la retraite à 65 ans avec un système universel de pénibilité.
06:32 Aujourd'hui, même les 64, ça ne passe pas.
06:34 Non, mais j'ai toujours dit exactement la même chose, pardon, vous m'avez mal compris.
06:38 J'ai toujours dit que je voulais que ceux qui ont commencé à travailler tôt finissent
06:41 tôt.
06:42 Et vous avez raison de dire qu'à l'époque où nous avons défendu une réforme des traites
06:44 à 64 ou 65 ans, il y avait un régime universel de pénibilité que nous proposions qui faisait
06:49 que dès lors qu'on avait atteint la durée de cotisation nécessaire, on pouvait partir
06:53 à la retraite.
06:54 Ce qui n'est pas la même chose que ce que vous réclamez aujourd'hui.
06:55 Aujourd'hui, vous vous battez pour les carrières longues, ceux qui ont commencé à 14, 15,
06:59 16, 17.
07:00 A l'époque, vous étiez prêt à aller jusqu'à 65.
07:02 Ce ne sont pas les mêmes.
07:03 On peut avoir commencé tôt et ne pas avoir un métier pénible.
07:05 Eh bien, j'ai toujours dit exactement la même chose.
07:07 J'ai dit que celui qui avait commencé à travailler à 16 ans, dès lors qu'il avait
07:10 ses 43 ou 44 annuités de cotisation, il devait pouvoir partir à la retraite.
07:14 Ça n'était pas dans la loi que vous avez défendue il y a trois ans.
07:15 Le régime universel de pénibilité que nous avons défendu à l'époque, il arrivait
07:19 exactement au même résultat.
07:20 Il faisait que lorsque vous avez travaillé plusieurs années en situation pénible,
07:24 vous pouviez partir plus tôt.
07:25 Mais vous voyez bien aussi progressivement que moi, comme plusieurs de mes amis, nous
07:28 reprenons notre liberté.
07:29 Lorsque je suis arrivé en 2017 à l'Assemblée nationale, j'étais un jeune député.
07:33 Il était bien normal qu'à cette époque-là, je suive la ligne du parti.
07:36 Désormais, nous sommes des acteurs de cette ligne du parti.
07:39 Vous reprenez votre liberté.
07:40 Ça veut dire que le texte que vous avez co-signé il y a trois ans, vous ne le souteniez pas.
07:44 Bien sûr que si, je le soutenais.
07:45 Ah bon, donc vous avez repris votre liberté sur quoi ?
07:47 Je vous redis que le régime universel de pénibilité en question, il arrivait au même résultat.
07:51 Vraiment, je vous assure, sur cette question de l'âge légal, je n'ai pas varié.
07:54 Simplement, je souhaite que ceux qui ont commencé à travailler tôt puissent finir tôt.
07:57 Et quand je dis que je reprends ma liberté avec quelques autres, c'est que nous nous
08:00 mettons à réfléchir.
08:01 Lorsqu'on a fait moins de 5% à la présidentielle, c'est qu'on a eu faux sur beaucoup de choses.
08:05 On ne va pas persister dans nos erreurs.
08:07 Et donc, on cherche de nouvelles approches de la société.
08:09 Je pense qu'une réforme des retraites à laquelle je suis favorable, qui fait prioriser
08:14 la durée de cotisation sur l'âge légal, c'est la bonne manière de faire.
08:17 Je pense même que la première réforme des retraites d'Emmanuel Macron, celle qui consistait
08:21 à avoir un régime par points, était bien meilleure que ce bidule qui nous a été vendu
08:24 aujourd'hui avec un pseudo-rapport de l'âge légal.
08:27 Voilà, tout ce que je vous dis là, c'est une manière de reconstruire une droite française
08:31 qui reparle à tous les Français.
08:32 Il y a effectivement une reconstruction de la base du sol au plafond.
08:36 Aurélien Pradié, député Les Républicains du Lot, ex numéro 2 des Républicains et
08:40 l'invité de France Info, ça vous fait sourire ?
08:41 Oui, ça me fait sourire parce que c'est le mandat que j'ai eu le plus court temps
08:45 et dont on me parle le plus souvent.
08:46 Je crois quelques semaines.
08:48 Quelques semaines, bon.
08:49 Et pour tout vous dire, ça a été extrêmement intense.
08:50 Le Fil info, intense, lui aussi à 8h41.
08:53 Voici Maureen Swigna.
08:54 Direction les Pays-Bas pour Emmanuel Macron, voyage diplomatique et économique, discours
08:59 attendu sur la souveraineté industrielle de l'Europe.
09:03 Le chef de l'État veut aussi renforcer les coopérations dans les secteurs stratégiques
09:07 comme les puces électroniques et ainsi réduire notre dépendance à la Chine.
09:11 Officiellement, la Maison Blanche dit avoir toute confiance dans son excellente relation
09:16 avec la France.
09:17 Mais les propos du président français ont du mal à passer.
09:20 Emmanuel Macron, ce week-end, a appelé l'Europe à ne pas être suiviste des Etats-Unis et
09:24 de la Chine sur la question de Taïwan.
09:25 Pékin poursuit ses exercices militaires ce matin autour de l'île qu'elle revendique.
09:31 Ils poursuivent leur travail sans relâche.
09:33 Les secours à Marseille après l'effondrement de deux immeubles ce week-end.
09:37 Ils recherchent toujours deux personnes.
09:39 Six corps ont pour le moment été extraits des gravats.
09:41 Les bons comptes du plan covoiturage du gouvernement.
09:45 C'est une info France Info.
09:46 Le mois dernier, un million de trajets du quotidien comptaient.
09:50 Le double par rapport à l'année précédente.
09:51 Les personnes qui utilisent les plateformes peuvent bénéficier d'une prime allant jusqu'à
09:55 100 euros.
09:56 Et des aides locales s'ajoutent.
09:58 En du jour avec Aurélien Pradié, député Les Républicains du Lot, Elisabeth Borne
10:10 continue de consulter les différentes forces politiques pour essayer de sortir de la crise.
10:14 Du moment, aujourd'hui, c'est Marine Le Pen qui est reçue à Matignon.
10:17 Est-ce que c'était elle la grande gagnante de la séquence ?
10:21 Personne n'a gagné dans cette séquence.
10:23 Je pense qu'un des grands dangers du moment, c'est l'accoutumance que nous avons à
10:28 la fracturation de notre pays.
10:29 J'ai rarement vu un pays aussi fracturé.
10:32 Le jeu politique consiste aujourd'hui à dresser des camps contre les autres.
10:35 Chacun s'en satisfait d'une certaine manière.
10:38 L'extrême droite s'en satisfait, l'extrême gauche aussi.
10:40 Le gouvernement probablement aussi, Emmanuel Macron, se satisfait de voir ce pays dans
10:45 lequel il n'y a plus aucune cohésion nationale.
10:46 Et moi, je suis extrêmement frappé de voir le champ de ruines aujourd'hui dans lequel
10:51 notre société se trouve.
10:52 Personne ne gagne à cela, ni Marine Le Pen ni les autres.
10:55 Concrètement, quand on voit les sondages du moment, si elle y gagne, s'il y avait
10:58 des élections législatives demain, elle gagnerait encore plus de députés.
11:04 Vous n'avez pas, quelque part, permis de la crédibiliser un peu plus ? Parce que vous,
11:08 vous vous êtes affiché divisé, vous avez attaqué votre propre camp.
11:12 Elle, elle s'est affichée avec unité, avec ses députés, avec une ligne et un message
11:17 pendant tous les débats.
11:18 Non, elle ne s'est pas du tout affichée pendant tous les débats.
11:20 Elle s'est planquée pendant tous les débats.
11:21 Excusez-moi, mais j'ai assisté à tous les débats.
11:23 Et si nous avons été quelques-uns à monter au créneau sur les carrières longues, sur
11:26 les pensions de retraite minimales, Marine Le Pen et ses députés sont restés planqués.
11:30 Vous les avez entendus une seule fois ? Vous les avez entendus vraiment défendre les Français ?
11:34 Ils sont restés tapis dans l'ombre en attendant que le fruit pourri tombe.
11:38 Ça, ce n'est pas défendre les Français.
11:39 Et pour le reste, je pense que la position que nous avons été quelques-uns à tenir
11:43 est une position salutaire, à droite.
11:45 Je pense que si nous avions cédé à Emmanuel Macron, nous aurions en effet renforcé Marine
11:49 Le Pen.
11:50 Pourquoi ? Parce qu'il n'est pas possible d'abandonner
11:52 la voix du peuple français à Marine Le Pen et à Jean-Luc Mélenchon.
11:55 Et lorsque nous avons été quelques-uns chez les Républicains à lever le drapeau et à
11:59 dire "non, nous n'allons pas devenir la béquille d'Emmanuel Macron", je pense en réalité
12:03 qu'on a beaucoup dérangé Marine Le Pen.
12:05 Si demain, les Républicains deviennent les second couteau d'Emmanuel Macron, alors
12:09 on laisse un boulevard à Marine Le Pen et à Jean-Luc Mélenchon.
12:12 Il faut que la droite aille à la reconquête de la voix du peuple français.
12:16 Sauf que c'est un problème de positionnement chez vous.
12:17 Une tribune, encore ce matin, publiée dans le Figaro, une tribune signée par vos collègues
12:23 les Républicains, demande à ce qu'Emmanuel Macron nomme un Premier ministre issu de vos
12:27 rangs, les Républicains.
12:29 Enfin, quelques collègues, je crois qu'ils sont 4 députés, on est plus de 60 députés,
12:34 ça ne fait quand même pas une majorité.
12:35 Mais je vais vous dire les choses comme je les pense, maintenant ça suffit.
12:37 Ça commence à bien faire cette histoire.
12:39 Si certains ont une envie profonde de rejoindre Emmanuel Macron et la Macronie mourante, qu'ils
12:45 le fassent, mais qu'ils cessent d'habiller derrière des grands principes de défense
12:49 de l'intérêt général, d'apaisement du pays, cette idée d'obtenir un poste dans
12:53 un gouvernement.
12:54 Et je le dis vraiment avec beaucoup de sérieux à mes amis politiques.
12:56 Si demain, nous nous effaçons derrière Emmanuel Macron, alors les seuls repères qui existeront
13:01 encore dans notre pays, ce sera l'extrême droite et l'extrême gauche.
13:04 Et lorsque la droite républicaine tient bon, lorsqu'elle redevient populaire, en réalité
13:08 je peux vous assurer qu'elle dérange beaucoup les petites affaires de Marine Le Pen en particulier.
13:12 Vous faites partie de ceux qui réclament le départ d'Elisabeth Borne.
13:15 Pas du tout, je n'ai pas réclamé le départ d'Elisabeth Borne.
13:18 Vous avez voté la motion de censure pour la renverser.
13:20 Bien sûr, mais la motion de censure n'a pas été adoptée.
13:23 Je suis un démocrate.
13:24 Oui, vous ne connaissiez pas le résultat avant de la…
13:25 Mais si la motion de censure avait été adoptée…
13:27 C'était pas une motion pour renverser Elisabeth Borne.
13:29 Bien sûr que si, mais elle n'a pas été adoptée.
13:31 Je repose ma question, vous faites partie de ceux qui souhaitent, qui auraient souhaité
13:34 le départ d'Elisabeth Borne, mais pour la remplacer par qui ?
13:37 Probablement que le sujet n'était pas profondément là d'ailleurs.
13:41 Et je l'ai dit assez souvent, j'ai dit que la motion de censure,
13:43 ce n'était pas une faim en soi.
13:44 On aurait pu remplacer Elisabeth Borne par un autre gouvernement,
13:47 ça n'aurait rien changé.
13:48 Lorsque nous votons la motion de censure,
13:50 c'est parce que nous avons été privés de vote à l'Assemblée nationale
13:52 sur la question de la réforme des retraites,
13:54 et que Elisabeth Borne elle-même a dit, la motion de censure,
13:56 c'est l'avis qui sera rendu sur la réforme des retraites.
13:59 Voilà pourquoi j'ai voté la motion de censure, par cohérence du combat que j'avais mené.
14:02 Donc c'était une motion de censure de la loi sur les retraites ?
14:04 Et du gouvernement d'Elisabeth Borne, évidemment.
14:07 Mais je le redis, changer Elisabeth Borne par Madame Borne bis,
14:10 ça ne changera rien.
14:12 Le vrai fond de l'affaire aujourd'hui, c'est la manière dont Emmanuel Macron préside le pays.
14:16 Vous êtes intransférable.
14:18 Vous aussi, Emmanuel Macron vous appelle demain pour Matignon ou pour autre chose,
14:22 c'est non et ça ne changera jamais, quelles que soient les conditions politiques du moment.
14:26 Est-ce que vous vous rendez compte des mots que nous employons désormais
14:29 pour qualifier notre vie politique ?
14:31 Est-ce que je serai transférable, comme un joueur de football, qu'on achèterait ?
14:36 Enfin, c'est un peu plus que ça la politique.
14:39 Moi j'ai des divergences de fond avec le projet politique d'Emmanuel Macron.
14:42 Je ne supporte plus cette période dans laquelle, au fond, les politiques sont interchangeables.
14:46 Où plus rien ne vaut vraiment.
14:48 Et donc je dis, je n'ai pas plus de moralité que les autres, je ne suis pas un héros,
14:51 mais je dis simplement que le projet politique d'Emmanuel Macron n'est pas le mien
14:54 et qu'il n'y a donc aucune raison que pour avoir un gyrophare sur ma voiture, j'aille le rejoindre.
14:58 Le Conseil constitutionnel doit donner son avis vendredi sur la réforme des retraites.
15:01 S'il la valide, cette réforme, comment vous allez réagir ?
15:05 Je l'accepterai.
15:06 Vous savez, j'ai mené des combats politiques à l'Assemblée nationale.
15:09 À la différence de la NUPES, je l'ai toujours fait en respectant les règles de notre démocratie.
15:14 Moi je suis un démocrate, j'attends avec beaucoup d'impatience l'avis du Conseil constitutionnel.
15:18 J'ai moi-même déposé un mémoire individuel devant le Conseil constitutionnel
15:21 pour alerter sur le fait que le problème, ce n'était pas seulement le 49-3,
15:25 c'était le cumul de toutes les entourses.
15:26 Mais pourquoi vous ne l'avez pas fait collectivement, si justement vous n'êtes pas seul dans votre famille politique à penser ça ?
15:31 Parce que pour déposer un recours devant le Conseil constitutionnel,
15:33 il faut être quasiment tout le groupe, les Républicains.
15:36 Ce qui n'était pas envisageable, puisque tout le groupe ne le souhaitait pas.
15:38 Nous étions 19 à voter la motion de censure, ça ne suffisait pas.
15:41 Et j'avais le droit, par les règles qui sont aujourd'hui celles de notre pays,
15:44 de déposer un mémoire individuel.
15:46 Je l'ai donc fait en alertant sur le fait qu'il y avait un tas de grains de sable
15:51 qui s'étaient aujourd'hui glissés dans cette réforme des retraites.
15:54 Et que si nous validions, si le Conseil constitutionnel validait l'intégralité de la procédure,
15:59 alors nous allions installer une jurisprudence grave.
16:02 Il y a une rupture démocratique très forte qui s'installe dans le pays.
16:04 On n'avoie peut-être pas, mais elle est grave.
16:06 Et je pense que les sages au Conseil constitutionnel ont une responsabilité.
16:10 – La semaine dernière, devant la commission des lois dont vous faites partie,
16:12 Gérald Darmanin a défendu les forces de l'ordre
16:15 et la politique de maintien de l'ordre en France.
16:17 Diriez-vous en quelques mots qu'il est un bon ministre de l'intérieur ?
16:21 – Je ne le dirai pas. – Pourquoi ?
16:23 – Parce qu'un bon ministre de l'intérieur pour moi, c'est quelqu'un qui apaise le pays.
16:27 Je pense que Gérald Darmanin a une tentation aujourd'hui qui est de devenir un agitateur.
16:31 – Un agitateur ? – Oui, un agitateur.
16:33 Et lorsque je vois ses déclarations, lorsque je les écoute depuis plusieurs semaines,
16:36 autant je le rejoins totalement sur le soutien aux forces de l'ordre,
16:39 autant je n'aime pas cette manière qu'il a de faire de la provocation en permanence.
16:41 – Sur l'extrême gauche c'est ça ?
16:43 Quand il dit terrorisme intellectuel d'extrême gauche ?
16:44 – Sur tous les sujets.
16:45 Il y a des questions que je partage avec Gérald Darmanin.
16:47 Mais lorsqu'on est ministre de l'intérieur,
16:49 on n'est pas un agitateur en campagne électorale.
16:51 Lorsqu'on est ministre de l'intérieur, on a une grande responsabilité,
16:53 qui est de calmer le pays, de l'apaiser.
16:56 Je sais qu'aujourd'hui ça paraît curieux de vouloir apaiser le pays,
16:58 parce que la fracturation, l'agitation est devenue une méthode politique.
17:02 Et je le dis aux ministres de l'intérieur,
17:04 votre responsabilité ce n'est pas de vous faire remarquer.
17:07 Votre responsabilité elle est grande, lorsqu'on est ministre de l'intérieur,
17:10 c'est d'apaiser le pays.
17:11 – Aurélien Pradié, député LR du Lot, invité de France Info jusqu'à 9h08h50.
17:16 Maureen Suillard pour le Fil info.
17:17 – Lutte contre l'isolement des aînés, signalement des cas de maltraitance,
17:22 la majorité présidentielle défend aujourd'hui à l'Assemblée nationale
17:25 sa proposition de loi sur le bien vieillir,
17:28 des mesures qui déçoivent certains professionnels du secteur et les oppositions.
17:32 Les plus de 85 ans sont 2 millions aujourd'hui,
17:34 ils seront près de 5 millions en 2050.
17:38 Un texte alors que l'on attend l'avis du Conseil constitutionnel
17:41 sur la réforme des retraites vendredi.
17:43 Aujourd'hui, Elisabeth Borne, la Première ministre,
17:45 reçoit Marine Le Pen pour le Rassemblement national.
17:48 Prochaine journée d'action nationale contre ce texte, après-demain.
17:52 Là, ce n'est pas la réforme des retraites mais des revendications salariales.
17:55 Grève des agents dans les transports en commun à Toulouse,
17:58 très forte perturbation pour le tram, le bus et aucun métro en circulation aujourd'hui.
18:03 Le président américain à Belfast aujourd'hui, Joe Biden,
18:06 qui a des origines irlandaises, est présent pour commémorer les 25 ans
18:10 de l'accord de paix en Irlande du Nord.
18:13 Accord qui a mis fin à 3 décennies de violences qui ont fait 3500 morts.
18:17 [Générique]
18:20 – France Info
18:22 – Le 8/30 France Info, Salia Braklia, Marc Fauvel.
18:25 – Aurélien Pradié, vous disiez juste avant les titres
18:27 que Gérald Darmanin n'était pas un bon ministre de l'Intérieur,
18:29 s'est devenu un agitateur.
18:31 Une autre déclaration du ministre de l'Intérieur a créé la polémique
18:34 il y a quelques jours, lorsqu'il a menacé de couper
18:36 les subventions de la Ligue des droits de l'Homme.
18:38 Elle avait assuré que les forces de l'ordre avaient empêché le SAMU
18:40 d'intervenir pour secourir des blessés à Sainte-Sauline.
18:42 Information démentie par le SAMU lui-même.
18:46 Il est allé très loin, ou alors il y a une dérive de la Ligue des droits de l'Homme
18:50 et vous la constatez aussi.
18:52 – Il y a une double responsabilité, moi je pense que la Ligue des droits de l'Homme
18:55 depuis quelques années s'est totalement perdue, c'est mon jugement personnel.
18:59 Ils ont mené des combats qui pour moi ne sont pas des combats
19:02 à la hauteur de leur valeur.
19:03 – Vous pensez à quoi ?
19:04 – Je pense aux combats pour la défense de la burqa,
19:07 je pense aux combats qu'ils ont menés derrière des associations islamo…
19:13 qui ont soutenu des dérives islamistes, bref, j'ai vu à quel point…
19:19 – Comme quoi par exemple ?
19:20 – Il y a eu des manifestations auxquelles la Ligue des droits de l'Homme
19:23 ont participé, ils le savent très bien,
19:24 derrière des associations qui ont ensuite été dissoutes,
19:27 notamment après l'assassinat de Samuel Paty, oui bien sûr.
19:30 Et par ailleurs, je ne comprends pas que la Ligue des droits de l'Homme
19:32 puisse attaquer un arrêté préfectoral qui interdit le transport de ports d'âme.
19:36 Mais une fois que j'ai dit ça, qui est mon opinion politique,
19:39 et je combattrai les positions qui pour moi ne sont pas républicaines
19:42 aujourd'hui de la Ligue des droits de l'Homme,
19:43 je le ferai de toutes mes forces,
19:44 est-ce que pour autant le ministre de l'Intérieur doit dire
19:48 qu'il va regarder telle subvention à telle association
19:52 comme si c'était le fait du prince ?
19:54 La réponse est non, on est dans un état de droit,
19:56 et dans un état de droit, les subventions ne sont pas attribuées
19:59 selon le bon vouloir de l'un ou de l'autre.
20:01 Il faudrait quand même rappeler un peu ces règles-là,
20:03 les subventions dont bénéficie la Ligue des droits de l'Homme,
20:05 elles respectent ce nombre de règles,
20:06 si ces règles ne sont plus aujourd'hui à la hauteur de ce que nous souhaitons,
20:10 alors il faut les remettre totalement en question,
20:12 mais ce n'est pas au ministre de l'Intérieur comme ça,
20:13 sur une coine de table, de prendre cette décision.
20:15 Quand je dis cela, en fait, je veux simplement dire
20:17 qu'on s'habitue à beaucoup de dérives.
20:19 Les dérives de la Ligue des droits de l'Homme,
20:20 auxquelles je ne veux pas m'habituer,
20:22 parce que je pense qu'elles sont graves,
20:23 et les dérives aussi de ceux qui y répondent,
20:25 avec une forme de démocratie dégradée,
20:28 où au fond, il suffirait d'une audition du ministre de l'Intérieur
20:30 pour dire on va juger de quelle subvention on attribue à quelle...
20:34 Si les dérives sont graves, pour reprendre vos mots,
20:37 sur la Ligue des droits de l'Homme,
20:37 ça ne justifie pas pour vous la fin de certaines subventions ?
20:40 Mais bien sûr, dans ces cas-là, il faut lancer une procédure,
20:43 et ce n'est pas simplement le ministre de l'Intérieur
20:44 qui décide de ça sur une cointe table.
20:46 Vous voyez bien l'image que ça donne, qui est terrible, au fond,
20:49 d'une Ligue des droits de l'Homme qui dérive,
20:50 je le dis clairement comme je le pense aujourd'hui,
20:52 sûrement pas tous leurs adhérents,
20:53 mais en l'occurrence les positions qui sont prises,
20:55 et d'un ministre de l'Intérieur qui répond à la dérive par la dérive.
20:58 S'il y a aujourd'hui une position qui n'est pas conforme
21:01 à l'état de droit porté par la Ligue des droits de l'Homme,
21:03 alors il faut attaquer une procédure.
21:05 C'est une procédure qui respecte l'état de droit.
21:08 Nous sommes dans un état de droit.
21:09 Aurélien Pradié, Emmanuel Macron souhaite une loi,
21:11 cet été, sur la question de la fin de vie.
21:12 Est-ce que la France doit suivre les recommandations
21:15 de la Convention citoyenne, qui a remis ses conclusions
21:17 il y a quelques jours, et aller plus loin que la loi actuelle ?
21:21 Je souhaite qu'on ait ce débat,
21:23 ce qui est déjà une chose importante à dire,
21:25 parce que parfois certains refusent le débat.
21:27 Je pense qu'il faut faire preuve d'un intégrisme sur ces questions-là.
21:30 Notamment dans votre famille politique ?
21:31 Pas seulement dans ma famille politique.
21:32 Vous savez, l'intégrisme, il vaut d'un côté comme de l'autre.
21:35 Et je refuse l'intégrisme de ceux qui veulent à tout prix que l'on avance,
21:38 et de ceux qui refusent à tout prix que l'on avance.
21:40 Moi-même, j'ai des vrais questionnements et des vrais doutes.
21:42 Et je ne sais pas quelle sera ma position.
21:44 Dans ma vie, comme pour beaucoup d'entre nous sûrement,
21:47 mes positions, elles ont changé.
21:49 Elles ont plutôt changé d'ailleurs en allant vers l'idée que,
21:52 au fond, on ne peut pas vraiment décider de sa mort.
21:54 Que c'est plus compliqué que ça, beaucoup plus compliqué que ça.
21:57 Et que notre société a une tendance à penser qu'elle peut tout maîtriser.
22:01 Mais je refuse pour autant que nous laissions dans le désespoir
22:04 tous ceux qui, aujourd'hui, vivent une fin de vie terrible.
22:08 Il faut aller plus loin sur les soins palliatifs, c'est certain.
22:10 On ne peut pas éviter ce sujet, il manque terriblement de moyens.
22:13 Et je pense qu'il faudra avancer sur cette question.
22:15 De quelle manière, je n'en sais rien.
22:16 Vous voyez, je sais que ça paraît curieux parfois avec des politiques et des doutes,
22:19 mais s'il y a bien un sujet sur lequel il faut que nous ayons un doute, c'est celui-ci.
22:22 J'attends le débat avec impatience.
22:24 – Vous dites "j'ai un peu changé d'avis ces dernières années",
22:25 qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis ?
22:26 C'est une réflexion personnelle ?
22:28 Ce sont des citoyens qui vous ont interpellé ?
22:32 – Ce ne sont ni des convictions religieuses, ni des citoyens,
22:34 c'est une expérience personnelle.
22:35 C'est toujours compliqué en politique de calquer son opinion politique
22:38 sur son expérience personnelle.
22:40 Et je n'aime pas beaucoup en faire étalage, mais j'ai vécu autour de moi,
22:45 mon père, sûrement il y a quelques décennies,
22:49 s'il avait eu à choisir la fin de sa vie, il aurait juré
22:52 qu'il fallait tout arrêter le jour où il devenait handicapé.
22:56 Et puis, il a vécu de longues décennies en ne parlant plus.
23:00 Et pour autant, sûrement qu'il a été heureux, d'une certaine manière.
23:04 Mon opinion a changé.
23:06 Est-ce que pour autant, mon opinion personnelle a une importance
23:09 dans les choix politiques que j'ai à faire ?
23:10 Sûrement pas.
23:11 C'est ça qui est très difficile lorsque vous êtes député.
23:13 C'est de détacher son expérience personnelle de l'intérêt général.
23:18 Voilà, mais une fois que j'ai dit cela, je dis aussi que je demande
23:21 à mes amis politiques, comme à ceux qui sont très en faveur d'une avancée,
23:26 de ne faire preuve d'aucune intolérance.
23:28 Il faut entendre tout le monde, respecter toutes les douleurs, toutes les angoisses.
23:32 C'est-à-dire, vous avez peur d'une forme de manif pour tous bis ?
23:37 Je peux avoir peur de cela, tout comme je peux avoir peur aussi de…
23:39 François-Xavier Bellamy, député européen Les Républicains,
23:41 qui était à votre place il y a quelques jours, disait,
23:42 moi déjà, les conclusions de la convention, je ne les reconnais pas.
23:46 Elle a été orientée dans ses décisions.
23:48 Peut-être, mais je veux que ce débat soit apaisé.
23:50 Pas d'intégrisme.
23:51 Mais l'intégrisme, il peut valoir aussi pour ceux qui veulent à tout prix
23:53 que nous avancions.
23:54 Ça peut valoir des deux côtés.
23:56 Donc, je dis autant à mes amis politiques qu'à ceux qui veulent à tout prix
23:59 que nous avancions, qu'il va falloir faire preuve de beaucoup de tolérance
24:02 dans ce texte-là, parce que ça ne peut pas être un texte conflictuel.
24:05 Vous pensez que nous en sommes capables, collectivement,
24:08 d'avoir un débat apaisé là-dessus ?
24:10 L'état de notre démocratie me pousse à avoir des doutes,
24:13 mais sur des sujets aussi immenses que celui-ci, oui.
24:16 Et puis, c'est aussi une responsabilité qui incombe aux acteurs politiques.
24:22 Il va falloir que notre parole à tous, elle soit apaisée.
24:24 Ma parole n'a pas toujours été apaisée sur ce sujet.
24:27 Il faudra qu'elle le soit, parce que c'est trop important.
24:28 Et il faudra donner la parole aux Français.
24:30 Est-ce qu'il faut procéder par référendum sur cette question particulière ?
24:33 Je ne sais pas si le référendum est le plus adapté.
24:35 Moi, je crois beaucoup au débat parlementaire.
24:37 Lorsque vous passez des heures à réfléchir au sujet, vous vous mûrissez vous-même.
24:41 Et c'est d'ailleurs le rôle des parlementaires, c'est d'être l'intermédiaire
24:44 entre la volonté populaire immédiate, directe, brute, si j'ose dire,
24:48 et la décision de l'intérêt général.
24:51 Donc, je crois beaucoup au débat parlementaire
24:53 et pas à l'instrumentalisation du référendum.
24:55 J'étais beaucoup plus favorable à un référendum sur la réforme des retraites
24:58 que sur la fin de vie, en l'occurrence.
24:59 Merci beaucoup, Olivier Imprati.
25:00 Merci à vous.
25:01 Les députés Les Républicains du Lot, invités ce matin de France Info.