La secrétaire générale de la CFDT était l'invitée du "8h30 franceinfo", lundi 22 janvier 2024.
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00:00 Bonjour Marie-Lyséon. Bonjour.
00:03 C'est l'annonce de Bruno Le Maire hier soir. L'électricité va augmenter d'un peu moins de 10% dès la semaine prochaine,
00:09 et ce, du seul fait de la hausse des taxes. Comment vous accueillez cette nouvelle ?
00:13 C'est une nouvelle qui n'est pas étonnante, puisqu'on sait qu'il y a eu une très très forte augmentation des prix de l'électricité,
00:20 notamment au regard de la guerre en Ukraine, qui a eu un bouclier tarifaire qui a permis à beaucoup de concitoyens d'être protégés.
00:28 Ce bouclier, il n'est pas pérenne, c'est-à-dire qu'il était destiné à être temporaire.
00:34 Donc ce que je pense, c'est que ça serait intéressant et important pour tous les ménages qui ne peuvent pas absorber cette augmentation,
00:43 qu'ils puissent y avoir encore quelques aides, c'est-à-dire des aides ciblées.
00:46 Vous appelez à une revalorisation, par exemple, du chèque énergie, pour les plus modestes ?
00:50 Une revalorisation, ou en tout cas un ciblage, pour ceux qui ne peuvent pas absorber cette augmentation.
00:54 Nous, on a toujours été favorable à ce que les citoyens puissent être protégés, mais comme on n'a pas tous les mêmes ressources,
01:03 ce qui serait intéressant, c'est que ce bouclier puisse continuer d'être actif pour ceux qui en ont besoin
01:08 et qui ne peuvent pas absorber cette augmentation de l'électricité.
01:11 Et c'est de nature à alimenter la grogne sociale, la colère ?
01:15 Alors, moi, je ne fais pas un déplacement auprès des équipes à la fois syndicales et salariées, les agents des fonctions publiques,
01:21 sans qu'on parle du pouvoir d'achat. Donc, le pouvoir d'achat, c'est à la fois pouvoir vivre dignement de son travail
01:27 et faire face aux dépenses contraintes qui augmentent l'alimentation, par exemple, l'électricité aujourd'hui.
01:34 Donc, c'est un sujet d'inquiétude pour beaucoup de travailleurs et de travailleuses.
01:42 C'est un des sujets d'inquiétude, d'ailleurs, des agriculteurs. Il y en a déjà beaucoup,
01:46 des agriculteurs en colère face aux normes françaises, aux normes européennes.
01:51 On les a beaucoup entendues ce week-end. On les a encore entendues ce matin sur France Info.
01:54 Est-ce que vous les comprenez ?
01:56 Je comprends que quand on est agriculteur ou agricultrice, d'ailleurs, qu'on ne puisse pas vivre dignement de son travail,
02:03 ça met les gens en colère. Oui, je les comprends. Je comprends aussi leur désarroi face à un certain nombre d'éléments auxquels ils doivent faire face.
02:12 Alors, je ne suis pas convaincue non plus que les normes, notamment environnementales, soient la cause de tout leur malheur.
02:21 Ça fait partie des problèmes évoqués.
02:23 Ça fait partie des problèmes, sauf que je pense...
02:25 La modification des normes leur empêche d'agir comme ils le souhaitent.
02:27 Il faut être extrêmement vigilant aussi au fait qu'il ne faut pas perdre de cap le besoin que l'on a d'aller vers une transition écologique juste.
02:35 Donc, ce qu'il faut réussir, c'est la transformation du modèle de l'agroalimentaire, de l'agriculture, vers un meilleur, plus de respect de l'environnement.
02:47 Donc, prudence sur le fait que supprimer des normes, notamment environnementales, en plus je ne suis pas sûre que ça réponde complètement à tous leurs besoins.
02:55 C'est la difficulté des agriculteurs aujourd'hui.
02:58 Gabriel Attal doit recevoir ce soir le président de la FNSA, celui des jeunes agriculteurs aussi.
03:03 Qu'est-ce qu'il doit leur dire ?
03:05 Le Premier ministre, je pense qu'il faut être à l'écoute d'une part.
03:10 Et puis, c'est important, je le dis encore, de garder le cap de cette transition écologique juste.
03:15 On a besoin de transformer notre modèle économique, et notamment agroalimentaire et agricole.
03:21 La question, c'est comment on accompagne les agriculteurs dans du changement.
03:25 C'est ça, mais vous voyez bien la difficulté.
03:26 Mais c'est tout le problème.
03:27 C'est tout le problème.
03:28 Entre la productivité recherchée par les agriculteurs et les normes environnementales.
03:32 Parce que la planète brûle.
03:33 C'est tout le défi.
03:34 C'est tout le défi.
03:35 S'il n'y a pas d'accompagnement, ça sera l'un ou l'autre.
03:37 C'est-à-dire une transition écologique au détriment du social, ou le maintien de l'existant.
03:43 Et on ne fera jamais cette transformation écologique.
03:45 Donc, il faut pouvoir accompagner les agriculteurs dans le changement de ce modèle.
03:50 À la place qui est la vôtre, Marie-Lise Léon, vous avez vécu un certain nombre de mouvements sociaux.
03:56 Est-ce qu'on est sur le même type de mouvement que les Gilets jaunes ?
04:00 C'est-à-dire un mouvement avec une petite étincelle, avec une accumulation aussi de sujets qui ne sont pas toujours très bien définis.
04:06 Et puis une colère qui devient incontrôlable.
04:08 Moi, je pense qu'effectivement, le terrain est inflammable.
04:12 Il y a beaucoup de colère, comme vous l'avez dit.
04:14 Ce qui guide ces revendications, c'est la dignité.
04:18 Vivre dignement de son travail.
04:20 Je pense que ça, c'est fondamental.
04:22 En tout cas, ça peut être un puissant moteur dans une mobilisation.
04:26 Donc, il faut être extrêmement vigilant.
04:29 - Le maire de la FNSEA a dit ce matin qu'ils vont multiplier les actions toute la semaine et aussi longtemps que ce sera nécessaire.
04:36 Vous-même, à la CFDT, vous avez une branche agroalimentaire.
04:39 Les négociations ont lieu en ce moment avec les industriels.
04:43 Malgré la loi EGalim, c'est compliqué.
04:45 La loi EGalim qui doit assurer un revenu minimum pour les agriculteurs.
04:50 - Oui, c'est compliqué.
04:52 Là, vous pointez un point extrêmement important.
04:54 C'est la question du partage de la valeur tout au long de la chaîne de production.
04:57 Et dans les industries agroalimentaires, les discussions sont très difficiles.
05:03 Puisque les employeurs ont du mal à se mettre autour de la table, notamment sur la question salariale.
05:09 Donc, nous, on joue notre rôle aussi d'organisation syndicale dans ces branches pour pouvoir obtenir.
05:15 - Dans les négociations avec les industriels, c'est les prix qui sont tirés vers le bas pour le pouvoir d'achat des Français.
05:22 Comment les agriculteurs parviennent à se battre ?
05:24 Je vous donne l'exemple parce que Bruno Le Maire hier a dit, il y a les négociations en ce moment.
05:27 On va multiplier les contrôles pour que les agriculteurs puissent subvenir à leurs besoins.
05:32 - C'est exactement la question du partage de la valeur tout au long de la chaîne.
05:36 Si les agriculteurs n'arrivent pas à vivre dignement, c'est aussi en partie du fait que les prix d'achat de leurs produits sont tirés vers le bas.
05:44 Et je pense qu'il faut que dans l'ensemble de la chaîne, tout le monde prenne sa part d'efforts.
05:49 Et que notamment dans l'industrie agroalimentaire, ils répartissent équitablement entre les salariés et les agriculteurs.
05:57 - Ils n'arrivent pas suffisamment à rembourser leurs investissements.
06:00 Les agriculteurs aujourd'hui disent qu'on a d'un côté des normes qui augmentent, des prix qui sont tirés vers le bas.
06:08 Est-ce que c'est le bon moment ? Et je reviens à la question de tout à l'heure, puisque vous disiez que ce n'est pas le bon moment pour revoir les normes.
06:13 Est-ce qu'il ne faut pas quand même un tout petit peu assouplir ? Le gouvernement a dit on va simplifier drastiquement les normes.
06:20 - La question c'est qu'est-ce que c'est que cette simplification ? Est-ce que c'est mettre en stand-by à un moment ?
06:25 Est-ce que c'est aller de façon plus progressive pour atteindre les objectifs et de maintenir les normes environnementales ?
06:34 La question c'est qu'il faut regarder quelles sont les modalités, le chemin qui est prêt à prendre le gouvernement.
06:40 - Vous à la CFDT, c'est quoi ? C'est éventuellement on le fait plus progressivement, mais il ne faut pas abandonner les normes environnementales ?
06:47 - Si on lâche l'objectif de transition écologique juste, ça sera encore plus difficile d'y revenir,
06:53 parce qu'il y aura toujours une bonne raison pour ne pas respecter ces normes, ou en tout cas ne pas s'engager dans cette transformation.
06:59 Et c'est un impératif, c'est un impératif pour l'Europe, c'est un impératif pour la France de pouvoir s'inscrire dans cette trajectoire et limiter les gaz à effet de serre.
07:09 - Marie-Elisée, il y a la réglementation, mais il y a aussi la question du gazole non routier.
07:13 Le gouvernement a décidé une hausse progressive de sa fiscalité dans le cadre de la transition écologique là aussi.
07:19 Quand il s'agit d'écologie, il faut que tout le monde mette la main à la poche ?
07:24 - La main à la poche ou la main à la pâte, il faut surtout toujours penser l'accompagnement social,
07:31 c'est-à-dire qu'il n'y aura pas de transition écologique juste sans acceptabilité sociale.
07:37 Donc toujours penser ces mesures en regardant quel est l'impact concret que ça va avoir sur les personnes.
07:45 - Là, ils sont en colère, ce ne sera pas pour tout de suite ?
07:48 - Il faut regarder quelles sont les voies de passage encore.
07:53 Mais je pense que l'objectif doit être maintenu et les modalités pour l'atteindre doivent être revues.
08:00 Des normes sociales, des normes environnementales que n'ont pas forcément nos concurrents à l'étranger qui exportent vers la France.
08:07 Ce sont des produits que nous, nous importons.
08:09 - C'est pour ça que l'échelle européenne est fondamentale.
08:15 - Marie-Elise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, est avec nous jusqu'à 9h.
08:18 Sur France Info, on vous retrouve dans une minute, 8h41. Le Fil Info, Diane Ferchitte.
08:22 - Le procès va durer un mois devant la Cour d'Assise Spéciale de Paris.
08:25 7 personnes, 7 proches de l'auteur des attentats de Trèbes et de Carcassonne en 2018, sont jugés pour association de malfaiteurs terroristes.
08:32 A partir de ce matin, l'assaillant lui avait été tué lors de l'assaut du GIGN après avoir fait 4 morts dont le gendarme Arnaud Beltrame.
08:41 Celui-ci avait pris la place d'une otage.
08:43 Face aux mobilisations des agriculteurs toujours en cours dans le Sud-Ouest, la réaction de l'État fait le report de quelques semaines du projet de loi sur l'agriculture.
08:51 Le Premier ministre Gabriel Attal reçoit ce soir la FNSEA et les jeunes agriculteurs.
08:56 La profession se dit épuisée par les normes et les tracasseries administratives.
09:01 Entre 8,6 et 9,8 % d'augmentation selon les abonnements.
09:05 Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a précisé l'augmentation du prix de l'électricité.
09:09 L'hausse qui entrera en vigueur au 1er février restera donc sous les 10 % pour la très grande majorité des Français.
09:16 Aux États-Unis, le gouverneur républicain de Florida Ron DeSantis renonce à la course à la présidentielle.
09:22 Un temps perçu comme le principal rival de Donald Trump, Ron DeSantis annonce finalement son soutien aux milliardaires qui est lui ultra favori.
09:39 Marie-Lise Léon, secrétaire générale de la CFDT, vous manifestiez dans le cortège hier contre la loi immigration qui a été adoptée.
09:46 Texte qui est en ce moment examiné par le Conseil constitutionnel qui va rendre son verdict jeudi prochain, d'ici la fin de la semaine.
09:54 Vous demandez quoi en fait ? Que le président ne promulgue pas la loi, peu importe l'issue au Conseil constitutionnel ?
10:01 Quelle que soit l'issue au Conseil constitutionnel, il faut que la loi ne soit pas promulguée.
10:06 Elle contient des dispositifs et des dispositions extrêmement graves, notamment de préférence nationale.
10:13 Donc c'est une atteinte, de notre point de vue, CFDT, c'est une atteinte à nos valeurs républicaines.
10:18 Et elle va à l'inverse de ses objectifs initiaux en termes de travail.
10:23 Cette loi devait faciliter la régularisation des personnes qui travaillent au quotidien.
10:31 Les critères sont durcis, donc elle a à la fois sur les valeurs et sur le contenu même, elle pose problème.
10:38 Et de notre point de vue, elle ne doit pas être promulguée.
10:40 Mais sur le principe, le fait de demander la non-promulgation d'une loi qui a été votée par le Parlement, il n'y a pas un problème de démocratie ?
10:49 On l'avait également fait au moment de la loi sur les retraites.
10:54 La question démocratique, c'est qu'il puisse y avoir l'expression aussi de la société civile.
11:00 C'est ce qu'on a fait dimanche après-midi et le matin aussi dans beaucoup de villes de France.
11:05 C'est une expression ?
11:07 70% des Français sont d'accord avec cette loi.
11:10 Quand on était dans le cortège hier, c'était extrêmement digne, respectueux.
11:14 Il y avait beaucoup de personnes heurtées par cette loi qui ont souhaité le manifester.
11:23 On était plusieurs dizaines de milliers et c'est important de manifester ce désaccord et de continuer de demander à ce que la loi ne soit pas promulguée.
11:33 Vous disiez à l'instant que cette loi instaure la préférence nationale dans notre pays, idée inspirée du Front National.
11:38 Hier, sur l'antenne de France Info, la ministre Aurore Berger a réfuté cette idée.
11:44 La préférence nationale, c'est quoi ? Ce serait de dire que comme vous êtes immigré, vous n'avez droit à rien.
11:50 Qu'on refuse que vous puissiez exercer dans notre pays des métiers. Est-ce que c'est ce qu'on fait ? Non.
11:56 Qu'on refuse que vous puissiez accéder à des allocations. Est-ce que c'est ce qu'on fait ? Non.
12:00 Elle dit non, elle.
12:02 Moi, je dis oui. Je dis que c'est une loi qui instaure la préférence nationale.
12:07 Les aides et les allocations qui sont délivrées demain, si la loi est promulguée,
12:13 il faudra cinq ans pour les personnes qui ne sont pas, qui n'ont pas la nationalité française.
12:18 Donc, il y a un distinguo et on est exactement sur le cœur du programme des parties d'extrême droite,
12:26 qui est de faire une différence entre les citoyens et entre les personnes qui vivent ensemble dans un même territoire.
12:35 Pour moi, il n'y a pas photo. C'est une loi qui instaure la préférence nationale.
12:39 Gabriel Attal lui a confirmé ce week-end que 10 000 travailleurs irréguliers seraient régularisés cette année,
12:45 notamment des médecins étrangers. Est-ce que sur ce plan-là, au moins, vous êtes d'accord avec le gouvernement ?
12:51 Il y a une nécessité d'avoir ces médecins qui pratiquent dans l'ensemble de nos établissements, hospitaliers ou non hospitaliers.
12:59 Ça veut dire qu'il convient, il reconnaît qu'il y a une problématique dans les métiers du soin, de la santé,
13:09 et qu'on a besoin de ces médecins. Et en même temps, il ferme toutes les portes et il explique à toutes les personnes
13:17 qui travaillent en France aujourd'hui qu'elles ne sont pas les bienvenues et qu'elles ne doivent pas rester.
13:21 Je trouve ça assez contradictoire. Et ce n'est pas du tout notre vision de faire une régularisation à la carte
13:28 en fonction des besoins, des tensions et des secteurs qui sont particulièrement touchés.
13:33 Marie-Lise Léon, vous avez rencontré en fin de semaine dernière la nouvelle ministre du Travail, Catherine Vautrin.
13:38 Est-ce qu'avec elle, vous avez parlé de ce qu'a dit Emmanuel Macron à Davos la semaine dernière ? Petit rappel.
13:44 Nous allons ensuite ouvrir un deuxième temps sur la réforme de notre marché du travail, en durcissant les règles de l'assurance-chômage,
13:53 en ayant aussi beaucoup plus de simplicité sur les embauches et l'organisation, et en favorisant tout ce qu'on peut transférer
14:02 au niveau de l'entreprise dans les négociations.
14:05 D'abord sur le durcissement des règles de l'assurance-chômage, vous savez de quoi il parle ? Est-ce que la ministre vous a donné plus d'informations ?
14:11 Je ne sais pas de quoi il parle. La ministre ne nous a pas donné plus d'informations. Et je me dis, mais qu'est-ce que les chômeurs
14:17 ont fait à Emmanuel Macron pour être toujours la cible comme ça, de ses interventions et de sa volonté, non pas de réforme, mais de durcir encore ?
14:25 Il y a eu quatre réformes successives de l'assurance-chômage. Les conditions d'accès au régime ont été drastiquement réduites.
14:33 Le montant des allocations, la durée d'indemnisation, l'intégration de la dégressivité pour les cadres.
14:41 Vous ne savez pas ce qu'il peut ajouter de plus ? Je pense qu'il peut aller plus loin.
14:48 Il a été question par exemple du CIMER avec Bruno Le Maire de durcir les règles pour les plus de 55 ans.
14:54 Les problématiques d'emploi et de plein emploi ne sont certainement pas de la faute des chômeurs. Il faut sortir de cette croyance.
15:04 Il y a une règle qui est entrée en vigueur le 1er janvier. Un salarié qui refuse de CDI la même année à la suite d'un CDD ou d'une mission d'intérim
15:10 peut être privé d'indemnité de chômage. Le journal Le Parisien nous apprend que ça suscite un malaise chez les chefs d'entreprise,
15:17 chez les DRH, les ressources humaines, qui refusent de dénoncer les collaborateurs qui auraient refusé de CDI. Vous les comprenez ?
15:25 Je comprends qu'ils soient mal à l'aise. Ce que je regrette, c'est qu'ils ne se soient pas réveillés avant.
15:29 Cette disposition a été adoptée dans la loi plein emploi à la fin 2023.
15:36 Quand on a dénoncé cette mesure en disant "mais combien de personnes ça concerne ? De qui parle-t-on ? " et regardons de façon un peu plus précise,
15:45 on n'a jamais eu de réponse. Et là encore, c'était une mesure un peu dogmatique de considérer que c'était quelque chose de totalement généralisé
15:55 et que ça serait la solution au plein emploi.
15:58 Et donc ce n'est pas au directeur des ressources humaines de se substituer à l'administration pour les contrôles ?
16:03 Nous, on a posé la question de concrètement comment ça va être mis en place si réellement c'est un problème et que c'est général.
16:09 Ça veut dire que ça va poser un problème de fonctionnement dans les entreprises.
16:12 Bon, ils se réveillent maintenant et ils s'en étonnent. Il aurait fallu le faire avant.
16:16 Sur le chômage, toujours le gouvernement a validé l'accord des partenaires sociaux sur les nouvelles règles de l'indemnisation.
16:22 Il vous demande de vous mettre d'accord cette fois-ci sur le chômage des seniors, des plus de 55 ans. Vous en êtes où dans les négociations ?
16:29 On est au démarrage. On a commencé par une phase, une volonté d'avoir la photographie et de regarder de qui on parle, quelle est la problématique des seniors.
16:40 On a un véritable problème en France où vous avez quasiment 40% des personnes qui ouvrent leur droit à la retraite qui ne sont pas en emploi.
16:49 Donc ça fait partie des éléments importants. Il n'y a pas que les seniors dans cette négociation.
16:55 On va parler aussi des parcours professionnels, de pénibilité, tous les sujets qui étaient au cœur des discussions dans les cortèges syndicaux
17:02 quand on était mobilisés sur les retraites début 2023. Donc aujourd'hui, nous, on a des propositions très concrètes sur l'emploi des seniors,
17:11 comment on facilite les temps partiels en fin de carrière.
17:14 Mais l'accord, vous connaissez la piste privilégiée du gouvernement. C'est de déplacer deux ans l'indemnisation chômage des seniors.
17:22 C'est la piste facile, je dirais. C'est certainement pas une baguette magique. Les choses sont bien plus compliquées que ça.
17:30 Nous, ce que l'on attend CFDT, c'est qu'est-ce que le patronat est prêt à mettre sur la table.
17:35 Pour le moment, on n'a pas eu la moindre... Comment il joue le jeu de les garder en emploi ou de les embaucher lorsqu'ils sont sortis du marché du travail.
17:44 Marlise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, est avec nous jusqu'à 9h sur France Info. On vous retrouve juste après le Fil Info 8h51. Diane Ferchit.
17:51 Le sexisme reste présent, voire s'aggrave notamment chez les jeunes. Résultat du rapport annuel du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes.
17:59 Il estime que le sexisme commence à la maison, continue à l'école et explose en ligne.
18:04 L'augmentation sera sous les 10% pour la quasi-totalité des ménages français.
18:09 Le ministre de l'économie Bruno Le Maire l'assure, l'électricité qui va augmenter au 1er février entre 8,6% et 9,8% selon les abonnements en cause.
18:18 La hausse d'une taxe après le bouclier tarifaire.
18:21 Pour protéger les dauphins, une mesure inédite. L'essentiel des bateaux de pêche du Finistère aux Pays-Basques n'ont pas le droit de sortir du port.
18:28 Et ce pour un mois. Une interdiction qui angoisse la filière malgré les aides annoncées.
18:32 C'est une attaque en règle contre la pêche artisanale française, dénonce sur France Info le Comité National des Pêches.
18:39 Les familles d'otages israéliens exhortent leur gouvernement à accepter un accord avec le Hamas.
18:44 Alors que l'armée israélienne bombarde la grande ville du sud de la bande de Gaza, la grande ville de Ranyounès.
18:48 Le Hamas lui admet pour la première fois des erreurs dans la mort de civils lors de son attaque du 7 octobre dernier en Israël.
19:01 Le 8.30, France Info, Jérôme Chapuis, Salia Braklia.
19:04 Toujours avec le secrétaire général de la CFDT Marie-Lise Léon. L'autre nouvelle idée du président de la République, c'est d'instaurer du mérite dans la rémunération des fonctionnaires.
19:13 Un projet de loi est prévu le mois prochain. Il a raison d'aller dans ce sens, Emmanuel Macron ?
19:19 Il a raison d'aller sur... de se pencher enfin sur les conditions de travail, les conditions de rémunération des fonctionnaires.
19:27 Après, il ne faut pas faire les choses à l'envers. Il y a des négociations qui doivent démarrer sur l'ensemble de ces sujets.
19:33 Parcours professionnel, rémunération. Donc il annonce déjà un projet de loi.
19:38 Donc il faut faire les choses à l'endroit. D'abord négocier et voir après s'il y a besoin d'une loi.
19:43 La rémunération mérite...
19:45 Là, il parle de mérite.
19:46 Celui qui travaille plus gagne plus en gros.
19:48 Ça existe déjà.
19:49 Une petite portion.
19:51 Une petite portion, mais ça existe déjà. C'est-à-dire qu'il faudrait arrêter de faire croire que dans la fonction publique, tout le monde est payé exactement pareil.
19:58 Tous les ans, tout le monde a les mêmes évolutions, etc.
20:02 Ce que dit le président de la République, c'est que c'est censé accroître l'attractivité de la fonction publique.
20:08 Je pense que le principal facteur d'attractivité de la fonction publique, c'est la rémunération pour tous, de façon collective.
20:15 Pour la CFDT 2024, ne peut pas être une année blanche. Il y a besoin de revaloriser l'ensemble des rémunérations pour l'ensemble des fonctions publiques.
20:23 Et puis le deuxième sujet, quand j'étais encore la semaine dernière auprès d'agents fonctionnaires qui travaillent dans des EHPAD, c'est la question des conditions de travail.
20:37 Une fois qu'on aura pris cette question de la rémunération collective et l'amélioration des conditions de travail, on aura, je pense, travaillé efficacement sur l'attractivité des métiers.
20:47 Marie-Lise Léon, il y a un autre sujet qui fait grand bruit depuis mardi soir, depuis la conférence de presse du président de la République.
20:53 C'est la volonté du président de la République de remplacer le congé parental de trois ans par un congé de naissance de six mois, mieux rémunéré.
21:03 Est-ce que ça, ça va dans le bon sens selon vous ?
21:05 Alors nous, au CFDT, on proposait un congé parental partagé. En fait, l'enjeu pour que les femmes ne continuent pas de voir les écarts de salaire et de progression tout au long de leur carrière s'accroître,
21:19 c'est la question de l'accompagnement à la parentalité et le partage de la parentalité. Donc ce congé de naissance a été à peine esquissé.
21:28 Je ne l'enterre pas pour autant, mais ça me semble compliqué de dire qu'on remplace le congé parental par ce congé de naissance, d'une part parce qu'il n'y a pas les moyens d'accueil pour les enfants.
21:40 Les problèmes de crèche.
21:41 Les problèmes de crèche. Voilà, tout ce qui est autour de la petite enfance doit être amélioré. Et remplacer trois ans par six mois, ce n'est pas acceptable.
21:50 Ça, ce n'est pas acceptable.
21:51 Non, ce n'est pas acceptable. Il faut un temps aussi pour que les parents puissent s'occuper de leur enfant et que ce soit un choix.
21:58 Tout ce que l'on proposait, c'est qu'on laisse le congé parental tel que et on crée un congé de naissance, ce que vous voulez, de 12 mois avec l'obligation que les deux parents se le partagent et qu'ils soient mieux rémunérés.
22:14 C'est aussi un enjeu. C'est un enjeu pour le couple.
22:17 Et sur l'autre question abordée par Emmanuel Macron, le fait qu'il prône un réarmement démographique, comment est-ce que vous le prenez, vous, que ce soit le président de la République lui-même, qui veuille inciter les Françaises à faire des bébés ?
22:30 Alors, moi, la terminologie, le terme réarmement, déjà, ne me convient pas.
22:35 Bon, démographique, ça pourrait être extrêmement intéressant d'avoir un débat, effectivement, sur la démographie, le vieillissement de la population.
22:44 Oui, parce qu'on dit qu'il y a un rapport avec l'équilibre du modèle social.
22:47 Oui, l'équilibre, mais ça fait longtemps que la CFDT porte cette question autour de la dépendance, la nécessité d'avoir une loi autonomie.
22:54 Les gouvernements précédents n'ont eu de cesse que de reporter de mois en mois, voire d'année en année, cette loi autonomie.
23:00 Et sur la question de la natalité ?
23:02 Sur la question de la natalité, il faut regarder comment les termes du débat peuvent être posés.
23:08 Je ne suis pas convaincue que la façon dont ça a été présenté nous permet d'avoir un débat utile.
23:15 La polémique Odea-Castellar, loin de s'éteindre, est ravivée par une nouvelle information de Mediapart.
23:21 Le fils de la ministre, comme une trentaine d'autres élèves, d'ailleurs, aurait bénéficié d'un système de contournement de parcours sup,
23:28 organisé par l'établissement parisien privé Stanislas.
23:31 On sait que la ministre fait l'objet d'un déport sur toutes les histoires de Stanislas, car ses enfants sont scolarisés.
23:38 Mais quand même, est-ce que la situation est tenable pour elle ?
23:42 Je pense que la situation est très compliquée.
23:44 Lorsqu'elle a eu les propos sur la scolarisation de ses enfants extrêmement maladroits,
23:50 qui ont vraiment heurté l'ensemble de la communauté éducative, elle a présenté ses excuses.
23:55 Donc nous, on est prêt à travailler avec la ministre sur les sujets du moment.
24:02 C'est-à-dire comment on fait face aux difficultés de recrutement dans l'éducation nationale.
24:08 C'est pas à moi de vous dire si elle doit rester ou si elle doit partir.
24:11 Mais quand vous dites que la situation est très compliquée.
24:13 La situation est compliquée.
24:14 La France syndicat enseignant demande sa démission.
24:16 C'est pas le cas de la CFDT.
24:18 Mais comme syndicaliste, le fait d'avoir une ministre qui d'emblée est fragilisée
24:24 et qui pour certains syndicats n'apparaît pas plus comme une interlocutrice légitime,
24:30 est-ce que ça ne vous pose pas un problème ?
24:32 Ça pose un problème.
24:35 C'est-à-dire qu'on l'a rencontrée.
24:37 La fédération à la fois de l'enseignement privé et de l'éducation nationale ont rencontré la ministre.
24:45 Ils se sont expliqués et ils ont après échangé sur le contenu et les enjeux de l'école aujourd'hui.
24:51 Notamment en termes de formation des professeurs, la possibilité de continuer les questions de recrutement.
25:01 Il y a plein de sujets.
25:03 Je dirais les vrais sujets qui intéressent les enseignants, la communauté éducative et les parents.
25:11 C'est sur ce terrain-là que vous attendez la ministre.
25:13 Merci beaucoup Marie-Lyséléon, secrétaire générale de la CFDT d'avoir été avec nous ce matin sur France Info.