• il y a 6 mois
Le maire LR de Meaux était l'invité du "8h30 franceinfo", mercredi 12 juin 2024.

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00:00Bonjour Jean-François Copé, Jordan Bardella, président du Rassemblement National, a confirmé
00:12hier soir un accord avec votre parti, les Républicains.
00:16Je vous confirme ce soir qu'il y aura donc un accord dans ces élections législatives
00:19entre le Rassemblement National que je préside et que je conduis, les Républicains, et il
00:24y aura un certain nombre de députés des Républicains, sortants ou investis, qui seront
00:29soutenus par le Rassemblement National.
00:32Il parle de plusieurs dizaines de députés LR prêts à travailler avec le Rassemblement
00:36National, dont des sortants, qui seront soutenus par le RN, il dit vrai ?
00:40Il parle tout seul surtout, il parle tout seul, il parle tout seul avec Eric Ciotti,
00:45tout seul, donc c'est pas comme ça que ça marche en fait.
00:47Mais il parle quand même de plusieurs dizaines de députés, est-ce que vous faites un listing
00:50dans l'interne pour savoir de qui il s'agit ?
00:51Depuis dimanche soir, il y a un nouveau sport qui est à la mode, c'est le poker, donc
00:55vous avez Emmanuel Macron qui a joué l'avenir de la France au poker, et puis là vous avez
01:02Jordan Bardella qui, sur un magnifique coup de bluff, fait croire que LR a fait un accord
01:08avec l'extrême droite.
01:09C'est quand même ce que dit votre patron, tout jeu du parti, Eric Ciotti.
01:14Comme vous l'avez vu, dans les deux heures qui ont suivi, la totalité des dirigeants
01:21et des responsables politiques des Républicains, moi y compris, j'ai été un des premiers
01:26à dire les choses très clairement, nous l'avons totalement désavoué.
01:29Donc les choses sont très claires, c'est une décision qui est contraire à tous les
01:34engagements que nous avons pris, que il a pris lui-même Eric Ciotti devant les militants,
01:40c'est contraire à l'histoire de la droite de gouvernement depuis toujours, qu'elle soit
01:44de sensibilité gaulliste, centriste, européenne, libérale, sociale, nous avons toujours été
01:50très clairs sur le fait qu'il n'y aurait jamais d'allélugie avec l'extrême droite.
01:53C'est pas n'importe qui, c'est le patron de votre parti, vous-même vous avez exercé
01:56ces fonctions à la tête du parti, comment on en arrive là, à avoir un patron des Républicains
02:01qui arrive sur le plateau du Trésor de TF1 et qui annonce un accord avec l'extrême droite ?
02:08C'est vous dire que les temps ont beaucoup changé et que malheureusement, le LR d'aujourd'hui
02:13n'a plus rien à voir avec la grande UMP que nous avions construite ensemble et qui
02:16avait conduit à de magnifiques victoires, la dernière en date étant la vague bleue
02:21municipale que j'avais conduite en 2014 et qui fait que nous avions près de 70% des
02:25villes de plus de 9000 habitants qui étaient passées à droite, effectivement il y avait
02:28400 000 militants et sympathisants, c'était autre chose. Aujourd'hui on a des individualités,
02:35on en a une en particulier, qui a, au mépris de tout ce qu'il nous a dit même 24 heures
02:39avant, je l'ai eu 24 heures avant au téléphone, il n'a jamais parlé de ça, j'ai compris
02:43qu'avec mes amis sénateurs il a fait exactement le même mensonge, donc en réalité ça discrédite
02:51complètement sa démarche, qui est une démarche individuelle, dont on peut imaginer les ressorts
02:56personnels, d'ailleurs on a bien compris, il a fait des calculs sur sa circonscription
02:59qui est peut-être en danger, peut-être qu'il rêve d'avoir un ministère, j'en sais rien,
03:03mais en tout état de cause, je peux vous dire que ça ne sera absolument pas la ligne
03:07des Républicains, mais je peux vous dire pourquoi surtout, parce que ça vaut peut-être la peine
03:10qu'on se pose deux secondes, parce que moi le numéro des « ah oui mais il y a des micro-trottoirs
03:14qui expliquent qu'il y a des militants qui disent qu'il faudrait le faire, l'union des droites, etc. »
03:18La réalité, c'est que contrairement à tout ce qu'on peut penser, nous n'avons rien en commun
03:23avec l'extrême droite.
03:24– Ça on va rentrer dans le détail quand même.
03:25– Je veux bien qu'on y rentre, parce que si on ne le fait pas, ce serait dommage,
03:28ce serait le texte sur des arbitrages partisans.
03:30Pourquoi on n'a rien en commun ? Parce que le programme économique du Front National,
03:35c'est un programme de gauche, ils ne veulent faire aucune des réformes que nous préconisons,
03:39que ce soit sur la baisse des dépenses publiques, sur la baisse des impôts,
03:43sur la modernisation de l'État, sur les retraites, nous ne sommes d'accord sur rien.
03:48– C'est intéressant, vous commencez par l'économie, mais sur les valeurs ?
03:50– Premier point, deuxième point sur les valeurs, alors là pour le coup,
03:53on n'a strictement rien en commun, pour une raison simple,
03:55c'est un parti d'extrême droite, populiste, là où nous sommes un parti de gouvernement.
04:00C'est-à-dire qu'on est sur deux couloirs parallèles.
04:01Qu'est-ce que c'est un parti de gouvernement ?
04:04C'est un parti qui agit en responsabilité et dont la vocation est d'expliquer
04:08à nos concitoyens que les sujets sont difficiles,
04:11qu'on ne peut pas les traiter dans un claquement de doigts
04:13et qu'on doit réussir dans une démocratie à avancer à travers un débat et un consensus clair.
04:20– La normalisation du RN, à laquelle semble souscrire Éric Ciotti, vous n'y croyez pas.
04:24– Mais c'est pas, oui, le seul fait que vous disiez normalisation, dit tout.
04:28Ça veut donc dire que ce parti serait considéré, et est considérable, comme anormal.
04:33– Mais je vous pose la question.
04:34Et pourquoi ? Parce que l'histoire de l'extrême droite, comme de l'extrême gauche,
04:39car en réalité, Mélenchon-Le Pen, même combat,
04:42ce sont des partis dont le seul but est de déstabiliser les institutions à leur profit.
04:49Et ça, on le sait, c'est pas la même histoire que des partis de gouvernement.
04:52– Mais vous invoquez l'histoire, mais l'histoire, les gens qui ont voté,
04:54par exemple, à 51% dans le département de l'Aisne dimanche,
04:58l'histoire, ils s'en fichent un peu.
05:01– Ils ne s'en fichent un peu pas du tout, ils la connaissent parfaitement l'histoire.
05:04Qu'est-ce qu'ils ont voulu dire à l'occasion de ces Européennes ?
05:06Qu'ils en ont assez d'un pays qui n'est pas tenu.
05:09Or, l'échec principal d'Emmanuel Macron, nous ne cessons de le dire,
05:13c'est qu'il ne tient pas sur des valeurs essentielles qui tournent autour de l'ordre.
05:17Que demandent les Français qui votent pour l'extrême droite aujourd'hui ?
05:20Ils veulent qu'on rétablisse l'ordre à l'école, dans la rue,
05:24dans les comptes publics et aux frontières.
05:26C'est quand même pas compliqué et au nom de quoi la démocratie ne serait pas capable de le faire.
05:29C'est tout ce qui est en jeu.
05:31Et comme M. Macron a imaginé cette doctrine absurde due en même temps,
05:36qui consiste à vouloir faire plaisir à tout le monde, à gauche, à droite, dans tous les sens,
05:40il ne fait rien d'important.
05:41Et c'est la raison pour laquelle il n'y a rien d'important qui est mis en place
05:44dans les domaines de la sécurité, de la lutte contre l'immigration irrégulière,
05:48de la lutte contre les trafics de drogue.
05:50Les moyens ne sont pas là, ça n'est pas une volonté politique
05:53parce que trop parisien, trop élitiste, probablement trop dans son monde.
05:58Il n'a jamais été maire M. Macron, ce n'est pas le terrain qui l'intéresse.
06:01On le voit bien.
06:02Donc il donne des leçons sans s'entourer autour de lui de gens qui ont cette expérience.
06:06Donc il a des gens sans doute très talentueux, ils ont entre 22 et 23 ans,
06:10ils n'ont jamais eu de responsabilité.
06:12Et il vient nous expliquer la vie au nom du nouveau monde.
06:14Résultat des courses, qu'est-ce qui se passe ?
06:16Les français qui, eux, vivent ça au quotidien, n'en peuvent plus et ils l'ont dit.
06:20Sauf qu'en fait, ils ne font pas confiance à Emmanuel Macron,
06:23mais ils ne vous font pas confiance non plus.
06:24Jean-François Copé, quand on regarde les résultats des élections européennes,
06:28l'ERN est à plus de 31%, vous êtes à 7,5%.
06:30Bien sûr, et pour cause, moi je ne cesse depuis le début de dire
06:35que le choix politique des Républicains d'être dans le « en même temps »,
06:39parce qu'ils ont inventé eux aussi leur « en même temps »,
06:41un peu au FN, un peu avec les idées du FN,
06:44et puis en même temps un peu avec les idées de Macron,
06:45fait qu'ils sont devenus illisibles.
06:47C'est pour cela que je ne cesse de dire à mes amis, il faut choisir son camp.
06:51Pardon, vous dites exactement ce que dit Éric Chiotti depuis hier.
06:55Lui, il dit « j'ai tenté l'eau tiède, ça ne marche pas ».
06:58Là, aujourd'hui, les LR sont trop faibles dans l'échiquier politique,
07:02et puis il faut le dire, on n'est plus au lendemain de la seconde guerre mondiale,
07:05donc l'ERN, aujourd'hui, ce n'est plus le FN de Jean-Marie Le Pen, donc pourquoi pas ?
07:09Il y a un truc qui ne tourne pas rond dans ce qu'il dit, excusez-moi,
07:12il n'a pas tenté l'eau tiède, il a assumé de ne prendre jamais de position qui soit claire,
07:20alors qu'en réalité, ce que les Français attendent des Républicains,
07:23c'est que ce soit un parti de gouvernement.
07:25Un parti de gouvernement, ça gouverne, ça ne fait pas semblant,
07:28ça définit des lignes politiques, or nous n'en avons jamais défini.
07:31Mais cette ligne politique, elle n'a pas d'espace, en fait, c'est ça qu'il dit.
07:34Il dit « j'ai tenté de tenir les deux bouts », et il constate qu'électoralement,
07:39aujourd'hui, ça ne rencontre pas.
07:41Mais pourquoi ? Rentrons un tout petit peu dans le détail.
07:44Tout simplement parce qu'il n'a jamais, ni lui, ni ceux qui l'entourent,
07:48sorti, depuis qu'il est en responsabilité, d'idées qui soient claires.
07:52C'était un peu dans l'un, un peu dans l'autre.
07:54Deuxième remarque, le choix qu'il fait, tout seul, d'aller vers l'extrême droite,
07:59c'est exactement le choix qu'a fait M. Ford, du Parti Socialiste,
08:02en allant vers l'extrême gauche.
08:04Moyennant quoi, le PS est aujourd'hui ligoté dans des accords scandaleux
08:09qui le conduisent à cautionner des propos wokistes, des propos antisémites.
08:13– Reparlez de la gauche tout à l'heure.
08:15– Mais non, mais attendez, c'est parce que nous voyons le désastre du PS
08:19qui a renié toutes ses valeurs en se roulant par terre devant Mélenchon,
08:22que nous voyons bien qu'il ne faut surtout pas le faire avec Le Pen.
08:25C'est quand même pas compliqué à comprendre.
08:27Et si nous ne sommes pas aujourd'hui avec des meilleurs scores,
08:29je suis désolé de le dire, c'est parce que nous avons une crise de leadership,
08:33une crise d'idées, et que par rapport à tout ça,
08:35il nous faut assumer ce qu'est un parti de gouvernement,
08:38c'est-à-dire des idées qui en appellent à la raison, au bon sens, à l'efficacité,
08:43plutôt que des approches qui sont totalement illisibles pour les Français.
08:47– Jean-François Copé, on vous retrouve juste après le fil info,
08:49il est 8h42, Mathilde Romagnan.
08:52Emmanuel Macron donnera une conférence de presse ce matin à 11h,
08:55trois jours après la dissolution de l'Assemblée nationale.
08:58Hier, Gabriel Attal a annoncé mener cette campagne des législatives pour la majorité.
09:03Le Premier ministre l'assure, il ira au bout de son devoir
09:07pour éviter le pire, selon ses mots.
09:10L'incendie dans Le Var n'est toujours pas fixé ce matin.
09:12600 hectares de forêts ont brûlé à vide au banc dans le Massif des Morts.
09:16600 pompiers sont sur place pour tenter d'éteindre les flammes.
09:20Des avions bombardiers d'eau sont arrivés en renfort.
09:22Une centaine de personnes ont dû être évacuées hier soir.
09:26Le Hamas et le djihad islamique se sont dits prêts hier à s'engager de façon positive
09:31pour parvenir à un accord qui mette fin au conflit dans la bande de Gaza.
09:35Réponse adressée au plan de cesser le feu présenté par le président américain
09:40et qui est en cours d'examen par les Etats-Unis.
09:43Énorme tristesse, elle m'a beaucoup inspiré la réaction du chanteur Michel Polnareff ce matin,
09:49après la mort de François Zardy, la chanteuse icône des Yéyés avec 80 ans.
09:53Son fils Thomas Dutronc l'a annoncé hier.
10:05Toujours avec Jean-François Copé, ancien ministre et maire LR de Meaux,
10:09vous dites qu'Éric Ciotti doit partir, lui dit « j'y suis, j'y reste, mon mandat je le tiens des militants
10:14et seuls les militants peuvent me le retirer ». En gros vous êtes impuissant ?
10:18Pas du tout, le but du jeu aujourd'hui c'est de montrer très clairement
10:24qu'il y a unanimité contre cette décision totalement solitaire qui n'a jamais été débattue.
10:28D'ailleurs je vous signale au passage que lorsque M. Bardella nous annonce des dizaines
10:32et des centaines de députés qui le rejoignent venant de LR, moi je n'en ai pas vu beaucoup,
10:37c'est le moins qu'on puisse dire. Et pour cause, aujourd'hui je vois plutôt des gens
10:40qui menacent de démissionner, des parlementaires qui menacent de démissionner
10:43si cette ligne est validée et elle ne le sera pas.
10:45Mais qui peut le forcer à partir ?
10:47Qui peut le forcer à partir Éric Ciotti ?
10:49Vous savez quand vous êtes adhérent aux Républicains,
10:52a fortiori quand vous êtes président des Républicains,
10:54vous adhérez à des statuts et à une charte des valeurs.
10:58Dans cette charte des valeurs, il est clairement indiqué qu'il ne doit jamais y avoir
11:02d'alliance de quelque forme que ce soit avec les extrêmes.
11:05C'est d'ailleurs la meilleure preuve, c'est que quand tel ou tel candidat
11:08s'allie avec l'extrême droite, il est exclu, il est exclu.
11:13Comme avec Emmanuel Macron, c'est commun cet après-midi,
11:15parce qu'il y a un bureau politique.
11:16Moi je ne suis pas directement dans la conduite de la compte des choses,
11:20je serai présent au bureau politique, naturellement, je dirai ce que j'en pense.
11:23Mais encore une fois, à partir du moment où vous n'êtes pas dans la ligne des valeurs du parti,
11:28c'est de fait, vous êtes contre les statuts,
11:32et à partir de là, ça devient compliqué de vous maintenir.
11:34Vous imaginez sortir de la salle cet après-midi
11:36et qu'Éric Ciotti soit toujours le président ?
11:38Ah bah écoutez, je pense que ce ne sera pas comme ça que ça va se passer,
11:41mais encore une fois, on va laisser ce bureau politique se dérouler,
11:44après tout, faisons le débat, on verra bien qui a un avis contraire.
11:47Et en attendant, il faut désigner des candidats.
11:49La dernière présidente de la commission d'investiture s'appelle Rachida Dati,
11:52elle n'a pas été remplacée depuis sa nomination.
11:54C'est vrai, vous êtes plus précis que ça.
11:56La présidente de la commission d'investiture, c'est Michèle Tabarro.
11:59Ce n'est pas du tout Rachida Dati, elle est présidente du Conseil National,
12:02effectivement, elle n'a pas été remplacée.
12:04Alors comment est-ce qu'on fait pour investir ?
12:06Comment est-ce que vous faites pour investir ?
12:08On fait une commission d'investiture qui est préditée par Michèle Tabarro.
12:10Comment ? Elle aura lieu quand ? Comment ?
12:12Je ne sais pas les détails, mais ça va se faire très vite.
12:14Vous savez, les délais sont très courts.
12:16Et s'il y a conflit entre ceux qui disent on soutient le Rassemblement National
12:18et ceux qui disent on n'y a pas, il y a deux candidats ?
12:20Il n'y a pas deux candidats.
12:22Il y aura un candidat du parti, point.
12:24C'est comme d'habitude, ça ne change pas.
12:26Il y a une ligne, et à partir du moment où ceux qui adhèrent à cette ligne,
12:30ils ont l'investiture, et ceux qui ne l'adhèrent pas n'ont pas d'investiture.
12:32Ça me parait logique.
12:34Jean-François Copé, Emmanuel Macron doit s'exprimer en conférence de presse tout à l'heure,
12:36dans les coups d'onze heures.
12:38Est-ce que vous lui en voulez, à Emmanuel Macron ?
12:40Je lui en veux.
12:42Moi je l'ai dit très clairement,
12:44je pense que ce qu'il a fait est indigne et scandaleux.
12:46C'est impardonnable.
12:48C'est une faute politique.
12:50Redonner la parole aux Français.
12:52Oui, je la connais par cœur la chanson de redonner la parole aux Français.
12:54Vous avez compris d'ailleurs qu'il nous a expliqué également
12:56que s'il était une nouvelle fois désavoué, il ne démissionnait pas.
12:58Donc il y a une fois, il donne la parole aux Français,
13:00mais pas l'autre, pour convenance personnelle.
13:02La vérité, c'est que moi je l'analyse
13:04comme une espèce de coup de tête
13:06de quelqu'un
13:08qui n'a pas supporté
13:10d'être désavoué,
13:12qui d'ailleurs n'a jamais parlé d'échec personnel,
13:14jamais, il s'est toujours de la faute des autres,
13:16et qui ne veut pas voir qu'il y a un rejet
13:18sur sa personne considérable.
13:20Plus il a parlé, plus il a occulté la campagne
13:22de sa candidate qui n'a même pas pu
13:24ni l'ouvrir ni la clôturer, sa campagne,
13:26plus il a fait perdre des voix à son camp.
13:28Pourquoi ? Parce que les Français
13:30qui l'ont beaucoup aimé en d'autres temps,
13:32ont fait un procès en inefficacité.
13:34Et c'est ça la réalité, en inefficacité
13:36sur ce sujet du rétablissement
13:38de l'ordre dans un pays qui est déstabilisé
13:40par les mouvances extrémistes
13:42de toutes sortes, et par rapport auxquelles
13:44personne, au sein
13:46de l'exécutif actuel, n'est capable
13:48d'assumer clairement les choses.
13:50Justement, il y a eu cette décision pour mettre plus de clarté,
13:52pour qu'il y ait un débat
13:54apaisé à l'Assemblée Nationale.
13:56Vous-même, Jean-François Copé,
13:58à titre personnel, vous avez plusieurs fois appelé à travailler
14:00avec Emmanuel Macron à envisager un accord de gouvernement,
14:02envisager une coalition.
14:04C'est terminé ? Il n'en est plus question ?
14:06Encore une fois, c'est pour ça que j'étais contre
14:08les débauchages individuels. Pourquoi une coalition ?
14:10Parce que si vous faites une coalition entre des partis,
14:12forcément, vous acceptez de faire des concessions.
14:14Or, de mon point de vue, ils refusent
14:16de faire, parce qu'ils ne travaillent pas
14:18avec les Républicains,
14:20de concessions sur ce qui est aujourd'hui
14:22la défaillance majeure de notre pays, qui est le
14:24régalien. Regardez ce qui se passe
14:26à l'école, regardez ce qui se passe
14:28dans les domaines de la sécurité.
14:30C'est, aujourd'hui, gravissime.
14:32Et c'est là-dessus que les Françaises vont-ils être vraiment exaspérées.
14:34Mais vous entendez aussi ce que dit le Premier ministre Edouard Philippe.
14:36Edouard Philippe, depuis hier, il multiplie
14:38les apparitions médiatiques et il dit
14:40« Moi, je propose une coalition du Bloc Central,
14:42du Parti Socialiste OLR,
14:44avec le camp présidentiel.
14:46Est-ce que, pour ça, vous êtes OK ? »
14:48Mais ça ne va pas. On ne va pas faire une alliance
14:50avec le PS. Ça n'a pas de sens.
14:52On ne va pas continuer
14:54de faire de l'eau tiède. Il faut choisir.
14:56Vous savez, je voudrais dire une chose.
14:58La Ve République,
15:00ça ne marche que sur le clivage
15:02gauche-droite. C'est-à-dire,
15:04deux partis de gouvernement qui s'opposent
15:06de manière claire dans un cadre qui soit
15:08un cadre républicain et où on évite
15:10les alliances avec les extrêmes.
15:12Parce que là, actuellement,
15:14si on regarde
15:16le paysage politique, l'un des scénarios,
15:18il y a plusieurs scénarios, mais il y en a un dans lequel
15:20on est à peu près sur une configuration
15:22comme celle-ci, avec peut-être l'ORN un peu plus haut
15:24et un pays qui n'est pas
15:26gouvernable, sauf à ce que des élus LR
15:28s'allient avec des macronistes,
15:30éventuellement avec des socialistes.
15:32Mais on ne peut pas s'allier avec des socialistes
15:34qui se sont alliés avec l'extrême-gauche.
15:36On ne va pas s'allier avec des socialistes qui ne veulent pas
15:38la réforme des retraites alors qu'elle nous paraît
15:40vitale pour notre pays. Comment
15:42voulez-vous qu'on fasse avec des gens
15:44avec lesquels on est contre-nature ?
15:46Mais la France est gouvernée comment dans ces cas-là ? S'il n'y a pas de majorité ?
15:48S'il n'y a pas d'accord ?
15:50Il pouvait y en avoir une. Si M. Macron
15:52avait fait le choix de bon sens
15:54d'entendre que les Français lui avaient dit « on ne vous donne pas de majorité absolue »,
15:56donc vous devez composer.
15:58Vous ne pouvez pas être un monarque absolu.
16:00Là, il parle à nouveau tout à l'heure. Qu'est-ce que vous attendez de lui ?
16:02Qu'est-ce que vous attendez de lui ? Rien. Qu'est-ce que vous voulez que j'attende de lui ?
16:04La seule chose que je peux espérer,
16:06d'abord, c'est qu'il ne parle pas trop,
16:08y compris pour ses propres troupes,
16:10parce qu'à chaque fois qu'il parle, il perd des centaines
16:12de milliers de voix. Et la deuxième chose,
16:14c'est que, surtout,
16:16il assume qu'il faut un virage
16:18régalien, un virage
16:20sécuritaire, qui doit être porté par des partis
16:22républicains et non pas par les
16:24extrémistes. C'est quand même pas compliqué de le comprendre.
16:26Toutes nos valeurs sont là.
16:28Et en réalité, il n'a jamais été écrit nulle part
16:30que la démocratie, ça devait être le désordre.
16:32Vous comprenez ? Notre sujet aujourd'hui, c'est quoi ?
16:34C'est que les démocraties, elles sont mortelles.
16:36Il faut arrêter de penser que tout ça est une évidence.
16:38Vous avez vu le nombre de gens qui disent
16:40aujourd'hui « ben finalement, une
16:42dictature, c'est peut-être pas mal, ça remettrait
16:44de l'ordre ». Vous voyez ? C'est ça le risque.
16:46– Ils disent aussi « on a essayé la droite, on a essayé la gauche
16:48et en fait c'était pas bien, du coup on va essayer l'extrême-droite ».
16:50– Eh ben oui, c'est dommage parce que contrairement
16:52à ce que certains pensent, l'extrême-droite, malheureusement,
16:54l'histoire de France n'est pas une page blanche.
16:56Elle a été déjà essayée en d'autres temps.
16:58Le pouvoir absolu conduit forcément
17:00à l'extrémisme et à la violence.
17:02C'est cela que l'on doit empêcher. Mais pour
17:04l'empêcher, il faut qu'on fasse notre travail.
17:06– Il y a un risque de crise de régime.
17:08– Le rôle des républicains, c'est de faire leur travail.
17:10– Il y a un risque de crise de régime.
17:12– On ne peut pas jouer comme ça avec les institutions.
17:14Cette dissolution n'a aucun sens.
17:16Elle n'était pas demandée.
17:18Et le faire comme il l'a fait,
17:20c'est en réalité un coup de tête.
17:22Alors qu'il s'agissait d'une élection intermédiaire,
17:24européenne, qui est un malheureusement,
17:26je le regrette en tant qu'européen,
17:28une opportunité pour les Français
17:30de manifester leur mécontentement.
17:32Il fallait qu'il aille à la télévision,
17:34non pas une heure après, mais deux jours après au calme,
17:36pour dire « je vous ai entendu, je change de politique,
17:38mais je reste dans un cadre républicain ».
17:40Et au lieu de ça…
17:42– Vous restez dans le cadre républicain ?
17:44– Non, je reste dans le cadre républicain,
17:46mais je change de politique.
17:48Voilà, encore une fois, je répète,
17:50je fais ce virage à droite que les Français attendent.
17:52Mais je le fais dans un cadre républicain.
17:54Par opposition à cette approche qui a consisté à dire
17:56« puisque c'est comme ça, je dissous l'Assemblée,
17:58sous-entendu, ce n'est pas moi le problème,
18:00c'est mes députés ».
18:02Et à partir de là, on rentre dans une approche
18:04qui est forcément déstabilisatrice.
18:06On a les JO qui arrivent,
18:08comment est-ce qu'on le fait avec un gouvernement
18:10qui expédie les affaires courantes,
18:12alors qu'on a un risque terroriste maximum ?
18:14On a un G7 qui commence.
18:16Quel est le poids du président de la République
18:18dans un moment international comme celui-là ?
18:20Vis-à-vis des autres partis européens,
18:22c'est absolument incompréhensible.
18:24Monsieur Scholz se trouve du coup devant
18:26une pression dingue de la part d'extrême-droite allemande.
18:28Et le pire du pire, c'est vis-à-vis de monsieur Zelensky.
18:30Parce que le dimanche,
18:32on explique que c'est l'ami absolu,
18:34et le dimanche soir, on le lâche.
18:36Et le tout, quand même, puisque vous parlez d'histoire,
18:38quand on se rappelle que le 6 juin dernier,
18:40on commémore le 80e anniversaire
18:42du sacrifice de gens qui se sont battus
18:44pour la démocratie contre la dictature,
18:46et que trois jours après,
18:48on a 38% de français qui votent pour l'extrême-droite
18:50et 9% qui votent pour l'extrême-gauche,
18:52mais quand même, c'est un sujet.
18:54C'est quelque chose dont on doit pouvoir parler,
18:56sans commencer à tout envoyer balader.
18:58C'est irresponsable.
19:00Après le rappel des titres,
19:02Jean-François Copé, puisqu'il est 8h52,
19:04Mathilde Romagnande.
19:06Deux recours ont été déposés hier
19:08devant le Conseil constitutionnel pour faire annuler
19:10les élections législatives anticipées.
19:12Recours qui invoque les délais du scrutin
19:14jugés trop courts.
19:16Il doit y avoir, selon la loi, 20 jours d'écart
19:18entre l'annonce de la dissolution
19:20et le premier tour.
19:22Trois jours après cette dissolution de l'Assemblée nationale,
19:24Emmanuel Macron donne ce matin
19:26une conférence de presse.
19:28C'est à partir de 11h.
19:30Gabriel Attal, lui, va mener cette campagne
19:32des législatives pour la majorité présidentielle.
19:34Il l'a annoncé hier.
19:36J'irai au bout de mon devoir pour éviter le pire,
19:38a déclaré le Premier ministre.
19:40Une marche blanche organisée cet après-midi
19:42à Cherbourg après la mort d'un homme
19:44de 19 ans dimanche soir.
19:46Une policière a été mise en examen hier
19:48pour homicide involontaire et placée
19:50sous contrôle judiciaire.
19:52Elle est accusée d'avoir tiré sur cet homme
19:54en fuite après un contrôle routier.
19:56Les Bleus arrivent aujourd'hui en Allemagne
19:58pour l'Euro.
20:00Il commence après-demain.
20:02Macron joue son premier match lundi
20:04contre l'Autriche.
20:08France Info
20:10Le 8.30, France Info.
20:12Jérôme Chapuis, Salia Brakia.
20:14Jean-François Copé,
20:16c'est vraisemblablement Jordan Bardella
20:18qui deviendrait Premier ministre
20:20si le Rassemblement national emportait
20:22la majorité absolue aux législatives le 7 juillet prochain.
20:24Il a l'étoffe d'un Premier ministre.
20:26Vous savez, le sujet,
20:28c'est pas seulement Jordan Bardella.
20:30C'est pas ce qu'on veut pour la France.
20:32Et en réalité, tout doit être fait
20:34pour que le Rassemblement national
20:36n'ait pas la majorité absolue.
20:38Parce que ça, ce serait pire que tout.
20:40Et en réalité, il faut que chacun comprenne
20:42que les conséquences
20:44psychologiques, économiques,
20:46financières
20:48pour notre pays seraient considérables.
20:50Ça voudrait dire des tensions
20:52partout, parce que vous pensez bien que l'extrême-gauche
20:54à ce moment-là va être dans une violence
20:56permanente. Vous allez avoir
20:58un décrochage de la bourse qui va
21:00conduire des millions d'épargnants
21:02à se retrouver dans des situations
21:04de perte de portefeuille très significatives.
21:06Vous allez avoir des entreprises
21:08qui vont du coup être extrêmement fragilisées,
21:10des risques de chômage,
21:12et le tout avec un Front national,
21:14un Rassemblement national dont le programme économique
21:16est totalement inept.
21:18Des représentants des entreprises, d'ailleurs, le MEDEF
21:20et le CPME, qui sont en panique.
21:22Ils sont assez prudents.
21:24Ils sont prudents, je suis désolé.
21:26Ils sont prudents. Oui, ce n'est pas une organisation politique.
21:28Enfin, les entrepreneurs,
21:30ils voient bien le risque que ça veut dire.
21:32Quand on voit très rapidement
21:34les inquiétudes sur les taux d'intérêt,
21:36ça y est, ce qu'on appelle le spread, c'est-à-dire
21:38le décalage de taux d'intérêt entre
21:40la France et l'Allemagne vient de s'accroître
21:42de manière très significative.
21:44On est dans une phase de risque majeur.
21:46Il faut que les Français l'entendent,
21:48parce que c'est leur portefeuille qui sera concerné en premier.
21:50Justement, si vous mettez deux secondes
21:52à la place de ceux qui nous écoutent, qui nous regardent,
21:54à la place de vos habitants,
21:56vous avez sûrement entendu certains de vos habitants vous dire
21:58écoutez, pour moi,
22:00le Rassemblement National,
22:02il dit ce que je veux entendre.
22:04Il me parle de pouvoir d'achat,
22:06il me dit que je vais gagner plus,
22:08il me dit que les étrangers qui profitent sur le système social français,
22:10ce ne sera plus le cas avec lui.
22:12Quand ils vous disent ça, vos habitants,
22:14vous leur répondez quoi ?
22:16Je leur réponds qu'il y a des sujets sur lesquels je suis d'accord avec eux,
22:18et d'autres sur lesquels je ne suis pas d'accord avec eux.
22:20Et qu'en réalité, bien sûr,
22:22il y a un certain nombre de partis de gouvernement
22:24qui n'ont pas fait leur boulot, et que c'est inacceptable,
22:26et que c'est pour ça qu'on est dans cette situation,
22:28mais ce n'est pas pour ça
22:30qu'on peut donner les clés du pays
22:32à un parti extrémiste,
22:34dont les solutions ne seront pas les bonnes,
22:36et qui risque au contraire de nous plonger dans un véritable chaos.
22:38Je vous l'ai dit sur le plan économique,
22:40je vous le dis aussi sur le plan psychologique,
22:42car ce sont des tensions qui vont s'accroître
22:44de plus en plus,
22:46et qui non seulement ne vont pas régler les problèmes,
22:48mais vont les aggraver.
22:50Ça peut encore s'aggraver ?
22:52Evidemment que ça peut encore s'aggraver.
22:54Vous voyez bien le déchaînement de l'extrême gauche
22:56face à l'extrême droite,
22:58et le tout dans un contexte qui n'a plus rien à voir avec la raison.
23:00J'ai l'image internationale de la France,
23:02tous ces éléments...
23:04Quand on est un citoyen français, on voit bien les conséquences
23:06pour le pays et pour soi-même.
23:08Encore une fois,
23:10c'est sa propre épargne qui va être menacée,
23:12c'est des taux d'intérêt qui vont exploser à nouveau,
23:14alors qu'on est en train d'essayer de calmer le jeu.
23:16Tout ça, c'est des choses
23:18qu'il faut absolument intégrer.
23:20C'est un appel à la raison plutôt qu'à la passion.
23:22Et encore une fois, je le répète, bien sûr,
23:24les partis de gouvernement font beaucoup d'erreurs.
23:26Mais les partis extrémistes, c'est pas des erreurs
23:28qui commettent, c'est beaucoup plus que ça.
23:30C'est une déstabilisation
23:32des institutions, alors que les périls
23:34géopolitiques sont majeurs autour de nous.
23:36Justement à ce propos,
23:38le Kremlin déclare suivre avec attention la montée
23:40des partis d'extrême droite en France et en Europe.
23:42D'autant plus, dit le Kremlin,
23:44qu'on mesure l'attitude extrêmement inamicale,
23:46au style des dirigeants français.
23:48Quand vous entendez ça,
23:50comment est-ce que vous réagissez ?
23:52Oh, je réagis. C'est la ritornelle
23:54des Russes en ce moment.
23:56Ils sont évidemment,
23:58ils supportent de manière,
24:00ils encouragent de manière très claire
24:02tous les partis d'extrême droite
24:04en Europe.
24:06Ils ont un lien que chacun connaît
24:08avec le Rassemblement National,
24:10et qui va évidemment nous mettre dans une situation de porte-à-faux
24:12terrible, terrible.
24:14Et donc, moi je suis là aussi, pour cette raison-là,
24:16très inquiet de cette situation.
24:18Parce que vous avez vu, j'imagine comme nous,
24:20les leçons du scrutin des Européennes,
24:22les Français,
24:24ceux qui ont voté pour le Rassemblement National,
24:26l'ont fait pour les questions de sécurité,
24:28de pouvoir d'achat, et aussi parce qu'ils
24:30avaient peur de la guerre, la guerre en Ukraine.
24:32Oui. Vous l'entendez, cette crainte aussi ?
24:34Attendez, bien sûr qu'ils ont
24:36raison d'avoir peur de ce qui se passe en Ukraine,
24:38et c'est la raison pour laquelle les Occidentaux
24:40que nous sommes avons fait le choix
24:42de soutenir l'Ukraine, parce que c'est une invasion
24:44d'un territoire par la Russie
24:46qui est l'imitrophe de l'Europe,
24:48et donc on doit protéger notre continent.
24:50Bien entendu, face à cette situation,
24:52c'est le bon sens même.
24:54Et je peux comprendre tout à fait
24:56que les maladresses d'Emmanuel Macron
24:58disant qu'il allait envoyer des soldats français
25:00sans en parler à personne, est venu évidemment
25:02aggraver la situation. Mais,
25:04une chose est de soutenir l'Ukraine,
25:06une autre est d'entrer en guerre. Il n'est pas question pour nous,
25:08aujourd'hui, d'entrer en guerre.
25:10Notre sujet aujourd'hui, c'est comment
25:12on arrive à empêcher
25:14la Russie, à travers son invasion de l'Ukraine,
25:16à déstabiliser notre continent
25:18en termes énergétiques, en termes
25:20de sécurité, et en termes de valeur.
25:22C'est quelque chose qu'on peut comprendre. Le problème,
25:24c'est qu'à partir du moment où Marine Le Pen et le Rassemblement
25:26National ont des liens extrêmement forts
25:28avec le régime de Monsieur Poutine,
25:30comment vous dire ? Je pense que
25:32les Français peuvent l'entendre. Voilà. Malheureusement,
25:34c'est un tout. Quand on vote Front National, on ne vote pas
25:36que par rapport à l'immigration.
25:38Quand on vote aussi, par rapport à ses options,
25:40on est en politique étrangère.

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