• il y a 10 mois
Le sénateur de Paris, porte-parole du PCF, était l'invité du 8h30 franceinfo, samedi 6 janvier 2024.

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00:00 Bonjour Yann Brossard.
00:02 Bonjour.
00:03 Dans la nuit de jeudi à vendredi, la France et la Jordanie ont largué 7 tonnes de frais
00:07 humanitaires sur la bande de Gaza pour soutenir la population palestinienne.
00:10 C'est une initiative bienvenue de la part de la France ?
00:13 Oui bien sûr, c'est à la fois nécessaire et bienvenue parce que la situation humanitaire
00:20 à Gaza, notamment la population civile qui souffre des bombardements depuis maintenant
00:25 des mois, tout cela est absolument nécessaire.
00:28 Je pense surtout qu'on a besoin maintenant de solutions politiques.
00:31 On ne peut pas continuer à avoir un gouvernement israélien qui bombarde des populations civiles
00:37 et qui fait le choix de massacrer un peuple, le peuple de Gaza, des gens qui n'ont rien
00:43 à voir avec le Hamas et qui subissent ces bombardements incessants.
00:47 Il est temps maintenant que la France lève la voix et fasse entendre la nécessité d'incesser
00:52 le feu dans cette région du monde.
00:54 La diplomatie est en cours, mais juste un dernier point sur ces largages, est-ce qu'il
00:58 ne faut pas mettre en place un pont aérien ? Est-ce que vous pourriez pousser pour la
01:02 mise en place d'un pont aérien ?
01:03 Il faut deux choses, il faut à la fois ça, il faut un pont aérien, mais il faut surtout,
01:07 je le redis, une action politique.
01:09 Un, cesser le feu et enfin obtenir que le gouvernement israélien réfléchisse à une solution politique.
01:16 Et la solution politique, tout le monde la connaît, c'est qu'on ait un État palestinien
01:20 souverain aux côtés de l'État d'Israël.
01:22 Et si on n'a pas de solution politique, on continuera à avoir une situation explosive
01:27 dans cette partie du monde.
01:28 Et je pense qu'il est temps que la diplomatie française se fasse entendre.
01:31 On en vient à la politique française.
01:34 Yann Brossat, la majorité présidentielle est un peu fébrile ces jours-ci dans l'attente
01:38 d'un éventuel remaniement et peut-être d'un changement d'ailleurs au quai d'Orsay.
01:42 Est-ce que vous, au Parti communiste, vous considérez que l'équipe en place est à
01:46 bout de souffle et qu'il faut changer ?
01:47 Je vais être honnête avec vous, je n'attends de tout cela strictement rien.
01:51 Comme, à mon sens, la grande majorité des Français.
01:55 Et ce n'est pas parce qu'on remplacera un ministre de droite par une autre personnalité
02:00 de droite pour mettre en place une politique de droite conforme à ce qui est mis en œuvre
02:05 depuis maintenant des années que ça changera quoi que ce soit à la situation des Français.
02:09 Et puis vous savez, je pense que les ministres, depuis qu'Emmanuel Macron est président
02:12 de la République, ont d'abord une fonction décorative.
02:15 C'est-à-dire ?
02:16 C'est-à-dire que, je le dis en connaissance de cause, j'ai été pendant neuf ans adjoint
02:20 à la maire de Paris en charge du logement.
02:22 J'ai côtoyé beaucoup de ministres du logement.
02:25 Depuis qu'Emmanuel Macron est président de la République, j'ai dû en côtoyer trois
02:29 ou quatre.
02:30 À chaque fois, je les rencontrais, ils me disaient qu'ils étaient tout à fait d'accord
02:34 avec ce que je disais, qu'ils allaient mettre en œuvre un certain nombre de réformes.
02:37 Et puis après, il ne se passait rien.
02:38 Pourquoi ? Parce que ce n'est pas eux qui décidaient.
02:41 Et parce qu'en réalité, depuis qu'Emmanuel Macron est président de la République, tout
02:44 se décide à l'Élysée, sans doute un peu aussi à Bercy.
02:47 Et les ministres ne servent pour leur grande majorité strictement à rien.
02:51 Ça veut dire que dans les noms qui circulent, les Richard Ferrand, les Bruno Le Maire, les
02:55 Sébastien Lecornu, pour remplacer éventuellement Elisabeth Borne, il n'y en a aucun qui plairait
02:59 un peu plus à la gauche que d'autres ?
03:00 Mais qu'est-ce que ça va changer ? Regardez, quand Elisabeth Borne a été nommée, on
03:03 nous a dit « voilà une personnalité de gauche ».
03:06 Vous vous la classez à droite, parce que tout à l'heure, vous avez dit « un Premier
03:08 ministre de droite ».
03:09 Je pense qu'on juge les gens en fonction de leurs actes.
03:11 Quand on fait de la politique, on est d'abord jugé en fonction de ce qu'on fait.
03:16 Et de fait, Elisabeth Borne sera entrée dans l'histoire comme la première ministre
03:21 qui a mis en place la préférence nationale avec la loi immigration, comme la première
03:25 ministre qui a écrasé la volonté des Français en imposant une réforme des retraites qui
03:30 était refusée par 80% des travailleurs de notre pays.
03:34 Donc je veux bien qu'on nous dise qu'elle est issue de la gauche, mais elle a mené
03:37 une politique de droite de A à Z.
03:39 Et donc la seule question qui compte pour les Français, c'est est-ce que par exemple
03:43 leur pouvoir d'achat va s'améliorer ?
03:44 Est-ce que enfin le travail va payer ?
03:46 En quoi le fait de remplacer Elisabeth Borne par M. Lecornu ou par M. Denormandie va changer
03:52 quoi que ce soit à leur situation concrète ?
03:54 Vous parliez, Yann Brossat, de la loi immigration.
03:56 La majorité présidentielle s'est fracturée sur ce texte avant les vacances de Noël.
04:00 La gauche était vent debout et, à vous entendre, est toujours vent debout contre
04:04 ce texte.
04:05 Au point que certaines collectivités, comme la mairie de Paris, dont vous êtes élue,
04:09 refusent d'appliquer certaines mesures.
04:10 Et ce traitement, ça veut dire que quelles mesures la municipalité parisienne va refuser
04:14 d'appliquer, issue de ce projet de loi ?
04:16 D'abord, je veux le redire, ce texte est une ignominie.
04:18 Au début, on nous a dit c'est un texte qui vise à lutter contre l'immigration irrégulière.
04:24 On nous a dit c'est un texte qui permettra d'expulser des étrangers délinquants.
04:28 Et on se retrouve avec un texte qui va supprimer les allocations familiales, l'allocation
04:33 de rentrée scolaire pour des étrangers en situation régulière.
04:36 Il y aura un délai, elles ne sont pas supprimées, il y aura un délai pour les avoir.
04:39 Dans cinq ans, ces personnes seront privées.
04:42 C'est moins pour les étrangers qui travaillent.
04:44 D'accord, mais enfin, une personne qui est en situation régulière, elle devra attendre
04:47 cinq ans avant d'avoir la possibilité de toucher des prestations sociales.
04:51 Pourquoi ? Au nom de quoi ? Qu'est-ce qu'on reproche à ces personnes qui sont là de manière
04:56 régulière ? C'est-à-dire qu'elles ont l'autorisation d'être sur le territoire
04:59 français.
05:00 Et donc, bien sûr, un certain nombre de collectivités, pas seulement Paris, mais des dizaines…
05:04 Une trentaine de départements de gauche.
05:05 Oui, des dizaines de départements de droite, une trentaine de départements ont fait le
05:07 choix de maintenir ces prestations sociales.
05:10 Ça concerne, et je réponds directement à votre question, l'allocation personnalisée
05:13 d'autonomie qui s'adresse à des personnes qui sont des personnes âgées, dépendantes,
05:19 de plus de 60 ans et qui pourront continuer à toucher l'allocation personnalisée d'autonomie.
05:23 Parce qu'au nom de quoi est-ce qu'on devrait priver d'allocation personnalisée
05:27 d'autonomie des gens qui sont là en situation régulière ? Et donc oui, la Ville de Paris
05:31 maintiendra ses aides et ça l'honore.
05:33 Vous maintiendrez ces aides même si le Conseil constitutionnel valide ces mesures, la décision
05:38 des Sages est attendue d'ici fin janvier, même si le Conseil constitutionnel valide
05:42 le délai de 5 ans ou de 30 mois pour des étrangers de plus de 60 ans qui travaillent
05:47 pour toucher cette allocation, même si c'est validé, vous allez continuer de ne pas respecter
05:51 la loi.
05:52 Vous avez raison de le dire, il est fort probable que le Conseil constitutionnel censure cette
05:57 disposition parce que c'est une disposition qui de fait ronde avec le principe d'égalité
06:02 qui est dans notre Constitution.
06:03 Mais ça a été soumis à 5 ans de résidence sur le territoire français depuis plusieurs
06:06 années.
06:07 Ça n'est pas le même type d'aide.
06:08 Donc il est fort probable, d'ailleurs le président de la République l'a reconnu
06:11 lui-même, que cette mesure soit censurée.
06:14 Et par ailleurs, les départements ont tout à fait la possibilité de mettre en place
06:17 des aides facultatives.
06:18 Il y a des tas d'aides, en plus des aides obligatoires, qui peuvent être mises en place
06:22 par les départements.
06:23 Mais c'est pas un drôle de signal d'envoyer l'idée que comme ça, des élus ne pourraient
06:26 pas appliquer la loi ?
06:27 D'abord, ce n'est pas un drôle de signal, c'est une fierté.
06:30 Et je suis quand même très frappé par le fait que beaucoup d'élus de droite qui s'indignent
06:34 du fait que nous prenions cette décision, eux, foulent au pied la loi SRU qui impose
06:39 20% de logements sociaux sans que ça ne leur pose le moindre problème.
06:42 Donc ces gens-là peuvent garder leur leçon.
06:46 Et pour le reste, je le redis, nous, nous sommes conformes à l'esprit de la Constitution.
06:50 Nous sommes conformes à l'esprit de ce qui fait notre pays.
06:53 Puis vous savez, prenons une ville comme Paris.
06:55 À Paris, un quart de la population est née à l'étranger.
06:58 Un quart.
06:59 Ça ne nous empêche d'être une grande et belle ville.
07:01 Au contraire, je pense que c'est ce qui fait aussi la force de notre ville que cet apport
07:05 de l'immigration.
07:06 Et donc, nous en sommes fiers et nous allons effectivement continuer à attribuer l'allocation
07:11 personnalisée d'autonomie pour des personnes en situation régulière qui en seraient privées
07:15 si la loi arrive au bout de son chemin.
07:18 Yann Brossat, sénateur de Paris, porte-parole du Parti communiste.
07:21 On se retrouve dans un instant, juste après le Fil info de Diane Ferchitte à 8h40.
07:24 Les opérations de pompage poursuivent dans le Pas-de-Calais pour accompagner la Décru.
07:30 Elle va prendre du temps.
07:31 13 établissements scolaires ne pourront pas accueillir les élèves pour la rentrée lundi.
07:34 Les routes sont fermées.
07:36 Conséquence, la portion de la Cesse dans le secteur de Montreuil-sur-Mer est accessible
07:40 gratuitement.
07:41 Deux enquêtes ouvertes après la mort d'un homme interpellé par la police.
07:44 Il a reçu une dizaine de coups de taser à Montfermeil en Seine-Saint-Denis.
07:47 Une enquête de l'IGPN ainsi qu'une de la Sûreté territoriale du département.
07:52 Le policier avait été mobilisé mercredi soir pour maîtriser le Trentener en pleine
07:56 crise d'agressivité.
07:58 C'est une première.
07:59 La France et la Jordanie ont largué avant-hier 7 tonnes d'aide humanitaire et sanitaire à
08:04 Gaza.
08:05 Ce matin, le Hezbollah dit lui avoir ciblé une base israélienne après l'élimination
08:09 au sud de Beyrouth d'un chef du Hamas.
08:11 C'était mardi.
08:12 -43 degrés en Suède, température la plus basse enregistrée dans le pays depuis 25
08:17 ans du froid qui arrive en France.
08:19 On va perdre 10 degrés d'ici mardi mais on ne sera pas dans des extrêmes précises
08:23 sur France Info.
08:24 Le climatologue Robert Wotar en est selon lui à déshabitué des grandes vagues de
08:28 froids intenses à cause du dérèglement climatique.
08:30 Nous sommes toujours en compagnie de Yann Brossat, sénateur de Paris et porte-parole du Parti
08:44 communiste.
08:45 Alors 2024, c'est l'année des élections européennes.
08:48 On appelle la date, ce sera le 9 juin.
08:50 Votre tête de liste, Léon D.
08:51 Fontaine, lance sa campagne officiellement mercredi prochain.
08:54 Ces dernières semaines, dans les sondages, il est entre 2,5 et 5%, donc pas du tout assuré
08:59 d'envoyer des élus au Parlement européen.
09:01 Il faut 5%.
09:02 En 2019, c'était vous, Yann Brossat, la tête de liste.
09:05 Vous avez obtenu 2,49%.
09:07 Quel conseil vous donnez à Léon D.
09:09 Fontaine pour qu'il fasse mieux ?
09:10 - D'être ce qu'il est.
09:13 Il est quelqu'un qui a beaucoup de qualité.
09:15 Il est quelqu'un de jeune, de dynamique.
09:19 Je suis persuadé qu'il fera les 5%.
09:22 Je n'ai aucun doute là-dessus.
09:23 Il aura par ailleurs le soutien de Fabien Roussel qui s'engagera à plein dans cette
09:27 campagne.
09:28 Je lui conseille de mener campagne tambour battant, comme il sait assurément le faire.
09:33 - La gauche qui fera des listes séparées, est-ce qu'en 2024, la NUV va essayer de recoller
09:38 les morceaux ? Est-ce que tout ça, c'est terminé ?
09:40 - En tout cas, je pense qu'il y a besoin que la gauche mène un certain nombre d'initiatives
09:45 communes.
09:46 Elle le fera d'ailleurs, j'en suis certain.
09:48 Pour le reste, on parle d'élections européennes.
09:50 Et aux élections européennes, on parle d'Europe.
09:52 S'il y a bien un sujet sur lequel, à gauche, il y a eu par le passé des positions différentes,
09:57 c'est bien celui-là.
09:58 Et je pense qu'il faut l'assumer avec honnêteté.
10:01 Si vous aviez demain une liste unique de toute la gauche aux élections européennes, ça
10:06 ne serait pas honnête.
10:07 - Ça veut dire que les Insoumis qui poussent encore et toujours pour des listes, ça vous
10:10 fait sourire, mais pour une liste commune, c'est finalement pas très honnête.
10:14 Dès le début, dans l'accord de la NUP, il était écrit noir sur blanc que vous n'étiez
10:16 pas d'accord sur l'Europe.
10:17 - Je vous le dis, je pense qu'il faut être honnête et sincère devant les électeurs.
10:21 Et d'ailleurs, les électeurs le savent.
10:23 Quand il y a eu, par exemple, le référendum sur le traité constitutionnel européen en
10:27 2005, nous ne disions pas tous la même chose.
10:30 Il y en a à gauche qui étaient pour la Constitution européenne et puis il y en a à gauche qui
10:33 étaient contre la Constitution européenne.
10:34 - Avec même parfois des factures au sein du Parti socialiste.
10:36 - Le Parti communiste est d'ailleurs le seul parti à gauche à avoir été contre tous
10:40 ces traités européens qui d'ailleurs posent de très nombreuses difficultés en nous imposant
10:45 par exemple la privatisation de nos services publics.
10:47 Et on voit les ravages que ça provoque par exemple dans le secteur de l'énergie.
10:50 Donc nous, nous avons notre cohérence sur le sujet.
10:52 Et cette cohérence, nous entendons la défendre avec notre liste, avec notre tête de liste,
10:58 Léon Desfontaines.
10:59 Et il le fera pour dire simplement une chose simple, c'est qu'il faut que la France reprenne
11:02 la main dans un certain nombre de domaines.
11:04 Que ça suffit de confier de plus en plus de responsabilités à l'Union européenne
11:08 parce que bien souvent elle en fait mauvais usage.
11:11 Je le redis, dans le secteur de l'énergie, ce que l'Union européenne a provoqué est
11:16 un désastre absolu.
11:17 On avait un service public de l'énergie qui fonctionnait très bien en France.
11:20 On avait une souveraineté énergétique.
11:22 Et l'Union européenne nous a dit qu'il faut tout mettre en concurrence.
11:25 Et le résultat c'est qu'on a perdu notre souveraineté énergétique et qu'aujourd'hui
11:28 on a une énergie hors de prise.
11:29 Ce qui pèse d'ailleurs très lourdement sur le pouvoir d'achat des Français.
11:32 Mais il faut reprendre la main, reprendre la main sur le marché.
11:35 Faire en sorte que les logiques d'intérêt général, les logiques de service public
11:39 puissent prévaloir par rapport à ces logiques libérales-là.
11:43 C'est ce que nous allons défendre et je pense que nous avons le droit de le faire.
11:46 Et beaucoup de Français partagent, y compris à gauche d'ailleurs, surtout à gauche,
11:50 partagent ces préoccupations-là.
11:51 Au-delà des européennes, il y aura 2027, la question est dans beaucoup de têtes politiques
11:56 et journalistiques aussi, admettons-le.
11:58 Est-ce que la NUP pourra se reconstituer pour 2027 ?
12:02 On sait qu'au Parti Socialiste et chez les écologistes, beaucoup disent
12:06 "il nous faudra un candidat commun de la gauche", à condition que ce ne soit pas Jean-Luc Mélenchon.
12:09 Est-ce que vous, au Parti Communiste, vous considérez qu'il faudra un candidat commun
12:13 de la gauche, hors Jean-Luc Mélenchon, pour essayer de se frayer une place au second tour ?
12:18 En tout cas, il faudra un candidat le plus rassembleur possible.
12:22 Moi, ma conviction, c'est que celui qui est le plus à même de rassembler,
12:25 de rassembler le monde du travail, de rassembler celles et ceux qui veulent que ça change,
12:29 c'est Fabien Roussel.
12:30 D'autres peuvent avoir un autre avis, une autre idée, et tant mieux, discutons-en.
12:35 Vous pensez que Fabien Roussel pourrait être le candidat unique de la gauche ?
12:37 En tout cas, à mon avis, le principal sujet, c'est comment on fait en sorte que le monde du travail
12:41 se reconnaisse à nouveau dans la gauche.
12:43 Parce que trop souvent, depuis trop longtemps, la gauche a abandonné le monde du travail.
12:49 Et donc on a besoin de retrouver ce chemin-là, être la gauche de la feuille de paye,
12:54 la gauche qui défend le monde du travail.
12:56 Je pense que c'est ça qu'on doit réaliser si on souhaite demain être majoritaire.
12:59 Il n'y avait pas que la loi immigration en fin d'année, il y avait aussi le budget,
13:03 avec une erreur du gouvernement qui a oublié de supprimer une disposition
13:07 que vous aviez votée au Sénat, la fin de la niche fiscale qu'on appelle Airbnb,
13:11 qui est un abattement qui passe de 71 à 30% pour les propriétaires qu'il loue.
13:17 Le gouvernement ne compte pas appliquer cette mesure et compte modifier la loi.
13:21 Est-ce que ça vous pose un problème que le gouvernement revienne dessus ?
13:23 D'abord, on est où ? On est dans un pays où on vote des dispositions.
13:28 Le gouvernement fait voter, y compris en l'occurrence par un 49-3,
13:33 il dit que c'est par erreur, enfin ils l'ont fait voter,
13:36 et maintenant ils nous disent "on ne va pas appliquer la loi".
13:38 C'est exactement ce que vous dites, pardonnez-moi, sur l'immigration.
13:41 Non, puisqu'en l'occurrence il y a une saisine du Conseil constitutionnel.
13:44 Mais pour ce qui concerne cette disposition-là...
13:45 Le budget est validé par le Conseil constitutionnel, c'est vrai.
13:48 Non mais quel est le principe en l'occurrence ?
13:50 Le principe il est simple, c'est de dire "il n'est pas normal qu'aujourd'hui,
13:54 on paie plus d'impôts quand on loue son logement à une personne qui est là à l'année,
13:59 que quand on loue son logement à un touriste sur Airbnb".
14:03 Ce n'est pas normal, ce qu'on souhaite c'est que dans nos villes,
14:06 on ait des habitants qui soient là toute l'année,
14:08 pas uniquement des touristes par le biais d'Airbnb.
14:11 Et donc nous avons effectivement dégagé une majorité au Sénat,
14:14 y compris d'ailleurs avec la droite, pour revenir sur cette niche fiscale.
14:17 Mais qu'est-ce que vous allez faire si Bruno Le Maire refuse d'appliquer ?
14:20 Eh bien pourquoi ne pas aller devant le Conseil d'État ?
14:22 En tout cas je pense que toutes les marges de manœuvre que nous aurons
14:27 doivent être utilisées pour faire en sorte que la loi soit respectée en l'occurrence.
14:31 C'est louable quand même, faire en sorte qu'on facilite la location à l'année
14:36 plutôt que la location touristique.
14:37 On voit bien que dans nos villes, on a de plus en plus de mal
14:39 à trouver des logements pour les classes moyennes, pour les gens qui travaillent.
14:42 On a y compris des chefs d'entreprise qui tirent la sonnette d'alarme en disant
14:45 "on n'arrive pas à recruter parce que les gens n'arrivent pas à se loger".
14:48 Donc on a besoin de traiter ce sujet.
14:50 Et je pense que le gouvernement ferait bien d'y réfléchir à deux fois quand même
14:54 avant de décider d'éroger à la loi.
14:57 2024, Yann Brossat, c'est aussi l'année des Jeux Olympiques.
15:00 Est-ce que Paris sera prête ?
15:02 Oui, je suis convaincu que Paris sera prête.
15:04 En tout cas, toutes les dispositions sont à l'œuvre, je crois, pour que ce soit le cas.
15:09 Et je pense qu'il faut que ce soit une belle fête, une fête populaire,
15:13 une fête qui rende les Français fiers, les Parisiens aussi en l'occurrence,
15:16 puisque c'est chez nous que ça se passe.
15:17 Alors, vous parlez de fête populaire.
15:19 L'UFC Que Choisir, l'association de défense des consommateurs,
15:22 a révélé il y a quelques jours les tarifs des nuités d'hôtel pour la nuit
15:27 du 26 au 27 juillet, le soir de la cérémonie d'ouverture.
15:30 1033 euros la nuit d'hôtel à Paris pour la cérémonie d'ouverture.
15:35 Est-ce qu'on peut vraiment parler de jeu populaire dans ces conditions ?
15:38 D'abord, il y a beaucoup de gens qui seront là pour les JO
15:42 et qui sont des Parisiens et des Franciliens, donc qui n'utilisent pas…
15:44 Mais il peut y avoir des Français…
15:46 Vous avez raison.
15:46 … qui viennent du reste de la France et pas que des touristes étrangers,
15:48 potentiellement fortunés.
15:50 Toutes les études prouvent que la majorité des gens qui vont y assister
15:53 sont des gens, y compris les gens qui ont acheté des billets,
15:55 sont des gens qui sont des Franciliens.
15:57 Et pour le reste, j'ai bien lu cette étude,
16:01 cette étude, elle repose sur les prix de 80 hôtels.
16:04 À Paris, on en a 1500 des hôtels,
16:06 et des hôtels qui, pour l'essentiel, sont situés à proximité de la Seine.
16:10 Donc, j'invite quand même à relativiser l'ampleur de ces chiffres.
16:14 Et puis pour le reste, vous savez, on nous a beaucoup dit
16:16 que Paris est une ville qui n'était plus attractive,
16:19 que Paris est une ville qui était en déclin.
16:21 Ma foi, quand je vois ces chiffres-là,
16:22 je me dis que Paris garde quand même un certain attrait
16:25 au vu des tarifs qui sont pratiqués par l'hôtellerie.
16:27 Merci beaucoup Yann Brossassin,
16:28 de Paris Portes-paroles du Parti Communiste.
16:30 Merci d'avoir été l'invité du 8/30.
16:32 Merci beaucoup Aurélie Herbebon de m'avoir accompagné.

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