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Élisabeth Borne est l'invitée du 8.30 franceinfo

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00:00Bonjour Elisabeth Borne, il l'a dit hier sur l'antenne de France Info TV à la question
00:07faut-il revenir à un âge de départ à la retraite à 62 ans ? François Bayrou a répondu
00:12clairement non vu le contexte international.
00:15Du coup il sert à quoi maintenant le conclave ?
00:17Je pense qu'il a également rappelé qu'il faisait confiance aux partenaires sociaux
00:23avec évidemment un impératif qui est d'assurer l'équilibre de notre système de retraite
00:29par répartition, parce que c'est sa pérennité qui est en jeu.
00:32Donc il ne faut pas toucher à l'âge, il faut l'équilibre en 2030, ils ont quelle
00:37marge de manœuvre les partenaires sociaux ? Si on les écoute là ce matin, ils parlent
00:41de trahison, de mépris, de scandale, parce qu'au tout début les concertations étaient
00:45rouvertes sur l'idée qu'il n'y avait pas de totem ni de tabou.
00:48Je crois que le Premier ministre a confirmé ce cadre, simplement il faut assurer l'équilibre
00:54de ce système de retraite, et vous voyez j'entendais sur votre antenne le négociateur
00:58de la CGT qui disait il faut abroger la réforme des retraites, est-ce qu'il veut aussi supprimer
01:04les 7 milliards d'euros de mesures favorables aux Français, par exemple la revalorisation
01:10des plus petites pensions, est-ce qu'on l'abroge également ? Est-ce qu'on abroge toutes les
01:16avancées qui ont été faites sur le dispositif carrière longue pour ceux qui ont commencé
01:19à travailler tôt, tous les droits nouveaux qui ont été ouverts pour les femmes ? Donc
01:24je pense que le cadre il est clair, il est d'assurer l'équilibre du système de
01:28retraite, c'est nécessaire aujourd'hui plus qu'hier encore compte tenu du contexte
01:33que vous avez rappelé, et je pense que le Premier ministre l'a redit, ensuite ils ont
01:37toute l'attitude pour réfléchir à des améliorations.
01:40Mais on a du mal à comprendre quelle est la ligne du gouvernement, François Bayrou
01:42dit non à un retour à 62 ans, son ministre de l'économie dit qu'il parle en son nom
01:47personnel François Bayrou, ce sont les partenaires sociaux qui ont le dernier mot, comment est-ce
01:52qu'on...
01:53François Bayrou a redit qu'ils sont libres de faire les propositions qu'ils souhaitent
01:59à condition d'assurer l'équilibre du système de retraite.
02:02Edouard Philippe lui il dit que le conclave est hors sol, il n'a plus lieu d'être vu
02:05le contexte.
02:06Je pense qu'on a toujours raison de faire confiance aux partenaires sociaux, moi j'ai
02:11entendu un certain nombre de syndicats, je pense en particulier à la CFDT qui est très
02:16attachée à des améliorations, par exemple sur les métiers difficiles, la pénibilité,
02:22mais il y a place pour une discussion sur ces sujets.
02:24C'est intéressant quand même ce que vous dites, il faut toujours faire confiance aux
02:27partenaires sociaux.
02:28François Bayrou a aussi dit hier, vous l'avez dit, je crois à la démocratie sociale mais
02:32il a aussi regretté hier que votre réforme ait été décidée, je cite, sans les organisations
02:36syndicales.
02:37Vous le prenez comment ce petit tacle-là en passant ?
02:39Alors je pourrais lui redétailler toutes les négociations qu'on avait eues à l'époque
02:44avec les partenaires sociaux qui ont notamment permis de faire toutes les avancées que je
02:48mentionnais.
02:49Carrière longue, revalorisation des minimums de pension, prise en compte d'un certain
02:54nombre de trimestres qui ne comptaient pas jusque-là, donc on a eu effectivement de
02:58longues discussions avec les partenaires sociaux.
03:00Il y a un autre bout de la phrase de François Bayrou hier qui n'a pas été commenté,
03:03il a parlé des 62 ans, mais il a aussi dit qu'il faudrait que les partenaires sociaux
03:07parlent de la fonction publique, des retraites de la fonction publique, ça n'est pas au
03:11programme des discussions des fonctionnaires, il y en a beaucoup au ministère de l'éducation
03:14nationale.
03:15Est-ce que oui ou non il faut remettre sur la table le dossier de la retraite des fonctionnaires
03:20?
03:21Alors je ne pense pas qu'il ait dit qu'il fallait que les partenaires sociaux, précisément
03:24ceux-là parce qu'il y a des organisations syndicales qui représentent les fonctionnaires
03:30et donc c'est sans doute à elles de s'emparer de ces sujets, il est évident que si on change
03:35un certain nombre de règles pour les salariés du privé, on voit mal comment on ne les changerait
03:40pas aussi pour les fonctionnaires.
03:42Donc ce sera le volet 2 en fait ?
03:43Il y a à trouver le cadre pour discuter, et c'est ce que souhaitaient les organisations
03:48patronales et syndicales de ce qui concerne les salariés, c'est leur champ de responsabilité
03:53et il y a aussi la question de la retraite des fonctionnaires.
03:56Imaginons qu'il y ait des avancées pour les salariés, on comprendrait mal qu'elles
03:59ne valent pas pour les fonctionnaires.
04:02Elisabeth Borne, vous avez annoncé hier un grand plan de contrôle dans l'enseignement
04:08privé, et c'est aujourd'hui que commence d'ailleurs l'inspection de l'établissement
04:13Betaram dans le Béarn, là où les enfants de François Bayrou avaient été scolarisés.
04:18D'abord un mot sur cette inspection, comment va-t-elle se dérouler ?
04:21Alors il y a 8 personnels de l'éducation nationale, des inspecteurs mais aussi des
04:27personnels sociaux qui vont participer pendant 4 jours à cette inspection.
04:32Donc l'idée c'est vraiment d'avoir une vision globale du fonctionnement de l'établissement
04:38à la fois sur les sujets financiers, le respect des programmes, et puis aussi je pense
04:43que c'est important qu'on puisse mesurer le climat au sein de l'établissement et
04:48qu'on puisse s'assurer que les faits dramatiques qui ont été rapportés par des anciens élèves
04:53ne peuvent plus se produire aujourd'hui.
04:55C'est distinct de l'enquête judiciaire ?
04:56C'est distinct de l'enquête judiciaire, l'enquête judiciaire elle porte sur des
05:00faits qui se sont déroulés des années 50 aux années 2010-2011 et ce qui est regardé
05:09par l'inspection de mon ministère c'est naturellement ce qui se passe aujourd'hui.
05:13Sur Betaram vous dites que l'État n'a pas été au rendez-vous, vous parlez de contrôle
05:17insuffisant, n'est-ce pas une manière de minimiser l'aveuglement collectif, celui
05:21de l'éducation nationale ?
05:22Je fais un constat simple, c'est que jusqu'à présent il n'y avait quasiment aucun contrôle
05:28dans les établissements privés sous contrat.
05:30Donc évidemment si on ne regarde pas, si on ne va pas sur place pour apprécier le
05:37climat, les risques de violences qui peuvent exister, on n'est pas informé et je note
05:43que pendant des années ces établissements n'étaient pas inspectés donc il faut naturellement
05:47que ça change.
05:48Moi j'ai été bouleversé, je pense qu'on l'a tous été par les témoignages de ces
05:52anciens élèves dont la vie a pu être brisée par les violences qu'ils ont subies quand
05:57ils étaient élèves.
05:58Donc il faut absolument tout faire, c'est mon objectif pour que de telles violences
06:03ne puissent plus se produire.
06:04Sur la manière dont se passent ces contrôles, c'est important de réentendre ce qui s'est
06:08dit sur France Info il y a trois semaines, on avait entendu le témoignage de l'inspecteur
06:11qui est aujourd'hui retraité, qui a été appelé à Bétarame en 1996, à l'époque
06:16c'était pour une histoire de coups violents portés sur un élève, il n'était pas encore
06:20question de violences sexuelles, il est resté une journée sur place.
06:26Les gens que j'ai rencontrés, ils m'ont dit ce qui s'était passé là pour cette
06:32histoire de gifle, mais ils ne m'ont pas dit autre chose que ça et donc je n'ai pas
06:39cherché à savoir ce qui se passait dans les dortoirs ou dans les lieux de rencontre
06:46des élèves, donc pour moi je suis reparti de l'établissement en ignorant totalement
06:54ce qui actuellement est reproché.
06:57Moins de 24 heures sur place, est-ce qu'il y a eu à l'époque une volonté de ne pas
07:01savoir ?
07:02Non, je pense qu'on n'avait sans doute pas conscience à l'époque, personne n'imaginait
07:09ce qui se passait au sein de cet établissement, aujourd'hui on a tous ces témoignages sur
07:17une période qui est certes ancienne, mais c'est le sens du plan que j'ai annoncé,
07:21on se donne les moyens que ça ne puisse plus se produire aujourd'hui.
07:25Alors justement, allons-y, ce plan qui s'appelle « Brisons le silence, agissons ensemble »
07:28avec un renforcement des inspections dans les établissements privés sous contrat,
07:32qu'est-ce qui va changer concrètement ?
07:33Ce qui va changer concrètement, c'est d'abord qu'on demande à tous les établissements
07:39privés comme publics de remonter systématiquement les faits de violence.
07:44Vous savez qu'il y a une application qui existe dans le public qui s'appelle « Faits
07:48» qui permet de signaler les incidents graves ou les faits au niveau des rectorats et remonte
07:54les faits les plus graves au niveau national, moi je demande aux établissements privés
07:59sous contrat de déployer ces remontées d'informations systématiques et un décret va rendre obligatoire
08:06ces remontées d'informations.
08:08Pour les établissements privés, ensuite vous dites qu'il faut qu'on puisse intensifier
08:14les contrôles parce qu'en fait il n'y en avait pas énormément, moins d'une dizaine par an.
08:20Il y en avait très peu, une vingtaine sur les années passées par an.
08:25Sachant qu'il y a 7500 établissements privés.
08:27Absolument, du coup Nicole Belloubet avait d'ores et déjà décidé d'affecter 60 inspecteurs
08:33supplémentaires sur ces contrôles, on va en remettre 60 de plus dans les deux prochaines
08:39années et puis par ailleurs, j'ai décidé de mettre en place une mission d'appui au
08:43sein de l'inspection générale de mon ministère avec une dizaine d'inspecteurs généraux
08:48qui pourront superviser ces contrôles et intervenir sur les situations les plus sensibles
08:53avec aussi des équipes, je le dis, pluridisciplinaires pour avoir différents regards sur ce qui s'est passé.
08:59Ça change de ne pas avoir une équipe pluridisciplinaire parce que jusqu'à présent les contrôles
09:02se faisaient sur le volet administratif, le volet financier des établissements.
09:05Oui, les établissements privés sous contrat considéraient que la partie vie scolaire
09:10ne relevait pas du contrôle de l'État.
09:12Ce que moi j'ai pu dire à leurs représentants, c'est qu'il y a évidemment un caractère
09:18propre dans ces établissements, mais s'assurer qu'il n'y a pas de violence au sein de ces
09:22établissements, ça fait partie des contrôles, ça fera désormais partie des contrôles.
09:27Et puis l'inspecteur le mentionne, il y a des moments où les élèves sont particulièrement
09:31vulnérables, c'est le cas quand on a des internats et c'est aussi le cas quand on a
09:36des voyages scolaires avec des nuités à l'extérieur.
09:40Donc pour ces situations, on aura un questionnaire, les élèves auront accès à un questionnaire
09:47tous les trimestres quand ils sont en internat, anonyme, et à la moindre alerte, il y aura
09:52une cellule d'écoute par des psychologues, des personnels de santé qui pourront recueillir
09:57la parole de ces élèves.
09:58Et ce sera le cas aussi au retour des voyages scolaires quand il y a des nuités ?
10:02Absolument.
10:03Systématiquement ?
10:04Absolument.
10:05Il y a des reconnaissances d'incidents qui ont pu se passer dans des voyages scolaires
10:08et donc je pense que c'est des moments effectivement de plus grande vulnérabilité pour les élèves.
10:13Il faut qu'on se donne tous les moyens de recueillir la parole des élèves.
10:17C'est aussi pour ça qu'on veut mobiliser le 119, vous savez le numéro d'appel pour
10:22l'enfance en danger, en mettant en place un basculement systématique sur les équipes
10:28académiques, donc les rectorats, quand quelqu'un signale des violences au sein d'un établissement,
10:34qu'il soit public ou privé, cette information sera transmise à ces équipes académiques
10:39qui pourront déclencher des contrôles.
10:41Elisabeth Borne, depuis la médiatisation de cette affaire Betaram, au moins quatre
10:45collectifs ont été constitués par d'anciens élèves, Notre-Dame de Garaison dans les
10:49Hautes-Pyrénées, Notre-Dame du Sacré-Cœur dans les Landes, Saint-François-Xavier dans
10:52les Pyrénées-Atlantiques, Saint-Pierre dans le Finistère, toutes des institutions catholiques
10:56sous contrat avec l'État.
10:57Est-ce qu'il y a un problème avec l'enseignement catholique en général ?
11:01Vous savez, je pense qu'on a eu la commission qui avait été présidée par Jean-Marc Sauvé
11:06qui a écouté la parole d'enfants qui avaient fait l'objet de violences sexuelles à l'époque
11:13par les institutions catholiques.
11:15Je pense que c'est un peu la même chose qu'on est en train d'observer au sein des
11:19établissements scolaires.
11:21Donc voilà, l'objectif, c'est évidemment que cette parole se libère, que la justice
11:26puisse passer, que les victimes puissent être accompagnées.
11:30Ça, c'est ce qui relève de la justice.
11:31Et pour ce qui me concerne, c'est de m'assurer que ça n'est plus possible.
11:35Mais justement, quelles conséquences envisagez-vous pour Betarame par exemple et pour tous les
11:40établissements qu'on vient de citer ?
11:42Est-ce que ça peut aller jusqu'à la rupture d'associations, de contrats d'associations
11:46avec l'État ?
11:47Écoutez, les inspecteurs commencent leur travail aujourd'hui.
11:51Évidemment, on en tirera toutes les conséquences.
11:53J'espère qu'aujourd'hui, toutes les précautions sont prises pour qu'il n'y ait plus ce type
11:58de violence.
11:59Vous avez parlé avec les responsables de l'enseignement catholique.
12:02On rappelle que 17% des élèves sont scolarisés dans le privé.
12:07Il y a à peu près une famille sur deux qui, à un moment ou à un autre, a recours à
12:10l'enseignement privé en France.
12:12Est-ce que toutes ces affaires entament la confiance entre l'État et l'enseignement
12:16catholique ?
12:17Ce que j'ai pu dire aux représentants de l'enseignement catholique, c'est que notre
12:23responsabilité et leur intérêt, c'est précisément qu'on ait plus de contrôle, qu'on ait ces
12:29remontées systématiques de tous les faits de violence, parce qu'en effet, j'imagine
12:33que les parents qui entendent ce qui s'est passé, alors rappelons que c'est il y a quelques
12:38décennies, peuvent être inquiets.
12:39Donc, mettons en place tous ces dispositifs de remontée d'informations, de recueil de
12:44la parole, de contrôle, et ça permettra, je l'espère, de rassurer tout le monde.
12:49Une dernière question sur le sujet.
12:50Qu'est-ce que vous dites à ceux qui pensent qu'il y a une inégalité de traitement entre
12:54établissements catholiques et musulmans ?
12:55Je pense à la France Insoumise, à Jean-Luc Mélenchon particulièrement.
12:59Pour les premiers, ils dénoncent de la complaisance malgré de lourdes accusations, et pour les
13:05autres, des contrôles très réguliers et des résiliations de contrats pour des considérations
13:09administratives.
13:10Ce ne sont pas des considérations administratives.
13:12Quand on a rompu des contrats, c'est parce qu'il y avait des faits, alors à la fois
13:17dans les enseignements qui ont été délivrés, dans les propos tenus par un certain nombre
13:22de responsables de ces établissements.
13:24Quand on peut fermer des établissements musulmans, on peut aussi fermer des établissements catholiques.
13:30Je peux vous assurer qu'on a fait des contrôles, alors là on rentre dans un autre champ, les
13:34établissements hors contrat, d'établissements catholiques sur lesquels il y a des faits
13:40préoccupants, et on va là aussi tirer toutes les conséquences.
13:44Elisabeth Borne, vous êtes avec nous jusqu'à 9h sur France Info, on laisse passer le Fil
13:47Info de 8h46, Maureen Suignard.
13:51Il espère que la Russie va accepter un cessez-le-feu avec l'Ukraine.
13:54Donald Trump annonce qu'il va s'entretenir avec Vladimir Poutine demain.
13:58Le président américain affirme que beaucoup de choses ont déjà été négociées avec
14:02Kiev et Moscou.
14:03Il évoque le partage de terres et d'usines de production d'énergie.
14:07La CGT dénonce sur France Info une trahison des engagements du Premier ministre en pleine
14:11renégociation de la réforme des retraites.
14:13François Bayrou a fermé la porte.
14:16Un retour de l'âge légal de départ à 62 ans.
14:18Ce matin, la ministre des Comptes publics estime que ce retour n'est pas réaliste.
14:23Blum et Foodwatch attaquent Carrefour en justice pour manquement à son devoir de vigilance
14:28dans sa filière tonnière.
14:29Les deux ONG affirment que la multinationale n'interdit pas les méthodes de pêche destructrices
14:35et ne protège pas suffisamment la santé des consommateurs avec des taux de mercure
14:39trop importants dans les boîtes de thon.
14:41Luc Dardenne fait part de son émotion sur France Info après l'annonce de la mort de
14:45l'actrice belge Émilie Dequenne.
14:47Elle n'avait que 43 ans.
14:49La caméra l'aimait.
14:50C'est l'archange foudroyé, dit sur France Info le réalisateur.
14:53C'est avec son film Rosetta que l'actrice s'est fait connaître en 1999.
15:06Et toujours l'ancienne Première ministre Elisabeth Borne, aujourd'hui ministre de
15:09l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
15:13L'enseignement supérieur, on en parle.
15:14Parcoursup est une question.
15:16Vouloir sélectionner précocement sans qu'aie mûri l'esprit et les attentes, je pense
15:19que c'est une erreur.
15:20Ça, c'est ce que disait François Bayrou il y a deux mois lors de son discours de politique
15:24générale.
15:25Deux mois après, est-ce que vous savez ce qu'il a voulu dire ?
15:27Est-ce que la plateforme Parcoursup d'orientation vers le supérieur est menacée ?
15:33On a de toute façon besoin d'une plateforme pour rapprocher des centaines de milliers,
15:38même des millions de demandes, de millions d'offres de parcours dans l'enseignement
15:43supérieur.
15:44Moi, je suis consciente que quand on fait ses choix sur Parcoursup, c'est un moment
15:48stressant pour beaucoup de jeunes et pour leur famille.
15:53Et c'est pour ça qu'il faut réfléchir en amont à son orientation.
15:58C'est le sens de la découverte des métiers qui se met maintenant en place à partir de
16:04la cinquième.
16:05Et je suis persuadé qu'on peut faire mieux, qu'on doit faire mieux, parce que vous savez
16:10qu'on est dans un pays, l'un des pays qui reproduit le plus les inégalités sociales.
16:16Le sujet, ce n'est pas Parcoursup, ce n'est pas la plateforme en elle-même.
16:19C'est ça que vous nous dites.
16:20C'est toute l'orientation à laquelle il faut qu'on réfléchisse.
16:22Moi, mon objectif, c'est de permettre à des jeunes de découvrir un maximum de métiers,
16:29d'ouvrir leurs horizons.
16:30Et puis, quand il y a un métier qui leur plaît, de les accompagner pour qu'ils puissent
16:34aller vers ces métiers.
16:35C'est ça, notre responsabilité.
16:37Vous savez qu'il y a une concertation qui est en cours sur l'orientation.
16:41Je suis persuadé qu'on doit faire mieux, précisément pour sortir d'un système qui
16:45reproduit les inégalités, qui est le nôtre aujourd'hui.
16:48Elle débouche quand, cette concertation ?
16:50Cette concertation, elle va déboucher dans les prochaines semaines.
16:52Il y a des tas de contributions qui ont été remontées.
16:55Celle du Medef qui sera présentée tout à l'heure.
16:58Le Medef qui disait, d'ailleurs, on le lisait ce matin dans Le Figaro, qu'il y a un gros
17:01problème en France, c'est qu'il y a beaucoup de talents, de jeunes qui échouent dans leur
17:07orientation et on se prive de beaucoup de talents.
17:10Ça coûte à peu près 4 milliards d'euros par an à l'économie française, disent-ils.
17:13Alors, c'est un sujet pour l'économie française, c'est un sujet pour tous ces jeunes auxquels
17:17on ne permet pas précisément de révéler leur talent.
17:21Donc, c'est quelque chose qui, moi, me tient à cœur.
17:24Donc, on doit vraiment avoir cette approche globale pour assurer une égalité des chances
17:29au travers de l'orientation.
17:30Et puis, évidemment, sans attendre, on réfléchit et on met en place chaque année des
17:35améliorations de parcours sub.
17:36Vous savez qu'il y a un numéro vert qui a été mis en place cette année.
17:39C'est surtout l'aspect technique de parcours sub qui pose problème aux élèves et aux parents.
17:41Oui, mais vous savez, je pense que le sujet, il est beaucoup plus global.
17:44Ce n'est pas au moment où on remplit ses voeux dans le parcours sub qu'il faut réfléchir à
17:48ses choix d'orientation.
17:50Il faut qu'on accompagne les élèves.
17:51Non, mais il y a ceux qui font des demandes et qui n'arrivent pas à obtenir ce qu'ils veulent.
17:53C'est aussi la difficulté.
17:55Alors, forcément, vous savez, quand vous avez des formations où il y a 1000 places et
17:58il y a 30 000 candidats, ça ne peut pas satisfaire tout le monde.
18:03Mais je vous dis, je pense que c'est vraiment important que chacun puisse ouvrir le champ
18:07des possibles et qu'on puisse accompagner chaque jeune pour qu'il choisisse vraiment un
18:11métier qui lui plaît.
18:12Elisabeth Borne, vous avez demandé une inspection du groupe Galiléo, qui est un groupe
18:17privé, leader de l'enseignement supérieur privé, qui est accusé dans un livre enquête,
18:21Le Cube, aux éditions Flammarion, accusé de dérive.
18:25Qu'est-ce qui vous paraît problématique dans ce cas précis ?
18:29C'est au-delà du groupe Galiléo.
18:32Avec Philippe Baptiste, depuis qu'on est arrivé, on a annoncé qu'on souhaitait mieux
18:36réguler l'enseignement supérieur privé à but lucratif.
18:42Vous savez que, notamment avec la mise en place de toutes les aides à l'apprentissage, il y a
18:45beaucoup de formations supérieures qui se sont développées.
18:49Il y a des formations qui sont de très grande qualité.
18:52Il y en a d'autres qui ne le sont pas.
18:53Et quoi ? Il y a de la fraude, en fait, pour être clair ?
18:55Il peut y avoir des situations de fraude.
18:57Et donc, c'est pour ça qu'on veut lancer, qu'on nous allons lancer une inspection
19:02interministérielle.
19:03La ministre du Travail, Astrid Panossian, est également associée pour vérifier
19:09la qualité des formations.
19:10C'est très important quand, là encore, un jeune choisit une formation supérieure,
19:15qu'il ait des garanties de qualité.
19:17Ça pose des questions de mieux réguler cet enseignement privé, supérieur privé
19:21à but lucratif et notamment d'avoir des certifications qui correspondent
19:28vraiment à une garantie de qualité.
19:30On travaille à la refonte de la certification Calliope, qui permet de
19:35bénéficier de financements publics.
19:37Il y a des formations privées qui en bénéficient aujourd'hui et dont l'offre
19:42pédagogique n'est pas à la hauteur.
19:43Vous dites à but lucratif, avec des organismes qui touchent des subventions et
19:48qui, dans ce livre, c'est démontré, réalisent des résultats de 40% de
19:54résultats avant impôt.
19:56Est-ce que ça vous semble acceptable, ce niveau de résultats dans un secteur
20:01comme l'enseignement ou est-ce que ça vous choque comme ministre de l'Éducation
20:04et de l'Enseignement supérieur ?
20:06C'est un livre en quête.
20:07Je souhaite avoir mes propres analyses et c'est pour ça qu'on va lancer une
20:12mission interministérielle.
20:13Vous savez, moi, ce qui me choque, c'est par exemple quand on a des formations
20:17à des métiers manuels qui se font uniquement en enseignement à distance.
20:22Moi, ça me surprend.
20:23Je ne suis pas sûr qu'on garantisse la qualité et donc, c'est ça aussi qu'on
20:27veut aller regarder.
20:27Et juste pour avoir bien les ordres de grandeur, ça coûte combien ?
20:31Les subventions représentent combien à ce type d'organisme ?
20:34Il y a 3,5 milliards de financements publics, notamment sur l'apprentissage.
20:38Donc, je pense que ça mérite qu'on contrôle.
20:40Que dites-vous, Elisabeth Born, aux parents qui s'inquiètent du programme
20:43d'éducation à la vie affective et à la sexualité qui va être dispensé dès
20:46la rentrée prochaine aux écoles, aux élèves de maternelle à la terminale ?
20:51Que je pense que c'est un programme tout à fait essentiel.
20:55Et voyez, ça rejoint peut-être ce qu'on évoquait sur les violences et les
20:59violences sexuelles qui ont pu intervenir dans certains établissements.
21:03Il s'agit d'une éducation à la vie affective et relationnelle dans le
21:07premier degré. Et puis, on introduit la dimension éducation à la sexualité
21:11dans le second degré. Mais il s'agit en premier lieu de dire à tout élève,
21:16à tout jeune, que son corps lui appartient, que son intimité doit être
21:22respectée, qu'il peut y avoir des comportements inappropriés de la part
21:26des adultes et que dans ce cas, il faut qu'il se confie à une personne de confiance.
21:29Sauf que ce n'est pas ce que retiennent les associations conservatrices.
21:31Elles disent que le programme constitue, je cite,
21:34l'appropriation par l'État de la transmission de l'éducation sexuelle,
21:38tout en banalisant la sexualité précoce et une sexualité déconnectée
21:42de toute affectivité. Elles sont inquiètes.
21:45Oui, je ne sais pas si elles ont vraiment lu le programme.
21:47Vous savez, ce programme, moi, j'ai tenu et j'étais première ministre
21:51à l'époque, à ce qu'on puisse saisir le Conseil supérieur des programmes,
21:55c'est-à-dire des spécialistes de l'éducation, de la santé,
21:59de la protection de l'enfance, pour élaborer un programme qui est très
22:03progressif, adapté à l'âge de chaque jeune.
22:06Et quand on me dit c'est l'affaire des familles, moi, je note qu'il y a
22:10160 000 agressions sexuelles sur mineurs chaque année,
22:14essentiellement dans la sphère familiale.
22:17Donc, je pense que c'est notre responsabilité précisément d'apprendre
22:20à chaque enfant que son intimité, son corps doit être respecté
22:24et qu'il doit se confier à un adulte quand ça n'est pas le cas.
22:27Elisabeth Borne, il faut qu'on se projette.
22:29On est au printemps et c'est le moment où le budget 2026 se prépare.
22:33Il va falloir dépenser davantage pour notre défense, sans hausse d'impôts,
22:38prévient Emmanuel Macron.
22:40Ça veut dire que certains ministères devront se serrer la ceinture.
22:42L'Éducation nationale aussi.
22:45Écoutez, j'aurai l'occasion de présenter mes arguments au Premier ministre.
22:50Je pense que c'est finalement ce ministère de l'Éducation nationale,
22:53de l'Enseignement supérieur et de la recherche.
22:55C'est l'avenir de notre pays qui se joue.
22:57Bien former les jeunes, donner des parcours de réussite pour nos étudiants,
23:02mobiliser la recherche à un moment où on voit qu'à l'échelle de la planète,
23:06la liberté académique, l'indépendance de la recherche est remise en cause.
23:10Aux Etats-Unis, c'est l'avenir de notre pays qui se joue.
23:12Donc, je pense que c'est important.
23:13Mais vous entendez ceux qui disent d'abord quand vous êtes arrivé,
23:15vous avez sauvé entre guillemets les 4000 postes d'enseignants
23:18qui étaient menacés pour 2025.
23:20Mais il y a un fait, c'est qu'il y a moins d'élèves.
23:23Il y a aujourd'hui qu'il y a quelques années.
23:25Est-ce qu'il faut que les effectifs d'enseignants suivent ?
23:30Alors, il y a en effet moins d'élèves.
23:32On a aussi des besoins très importants pour mieux former nos professeurs.
23:36Donc, c'est des discussions que j'aurai avec le Premier ministre.
23:38Je pense qu'investir dans l'avenir, c'est essentiel.
23:40Donc, vous voyez à minima que le budget ne baisse pas.
23:44C'est ce que vous dites.
23:45Votre collègue, ministre des Sports, Marie Barsac,
23:47estime que le voile dans le sport n'est pas, je cite,
23:49n'est pas de l'entrisme de la part des mouvements islamistes.
23:52Elle a mis en garde contre les confusions et les amalgames
23:55entre le port du voile et la radicalisation dans le sport.
23:59Est-ce que vous êtes d'accord avec elle ?
24:01Alors, je pense qu'on est tous conscients
24:03qu'il peut y avoir de l'entrisme dans les clubs sportifs
24:06et qu'il faut être très vigilant.
24:08Et je pense qu'elle mobilise aussi l'inspection de son ministère
24:12pour vérifier ces situations.
24:14Ensuite, sur le port du voile, il y a une proposition de loi
24:17qui prévoit d'interdire le port du voile ou de signes religieux,
24:23parce que c'est un principe d'égalité aussi
24:26de parler de signes religieux en général dans les compétitions sportives.
24:31Moi, ce que je note, c'est que c'est aussi la responsabilité
24:33des fédérations de définir leurs règlements intérieurs,
24:37comme l'a fait la Fédération française de foot féminin.
24:41Et ça a été validé.
24:43Quand on fait une compétition, il y a une tenue.
24:45Tout le monde doit porter la tenue.
24:46Donc vous n'êtes pas pour légiférer ?
24:47Vous êtes contre cette proposition de loi ?
24:48Je pense que le Conseil d'État nous a confirmé
24:51que quand les fédérations mettent en place des règlements intérieurs
24:57qui disent la tenue, c'est la tenue, ça suffit et ça protège effectivement.
25:02Ça permet de proscrire de fait des signes ostentatoires religieux
25:07dans les compétitions.
25:08Une dernière question.
25:09Vous avez été Premier ministre.
25:11Votre collègue Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur,
25:15menace à demi-mot de quitter le gouvernement
25:17si la France devait céder sur les expulsions des ressortissants algériens.
25:20Il en fait une priorité, sans même parler du fond,
25:22simplement sur la forme.
25:24Comme Premier ministre, si un de vos ministres,
25:28vous avez fait ce coup de la menace de démissionner,
25:31comment est-ce que vous auriez réagi ?
25:32Je pense que Bruno Retailleau veut marquer l'importance
25:36qu'il accorde au fait que les accords soient respectés.
25:39On est en train de parler d'une demande qui est faite à l'Algérie
25:43de récupérer des ressortissants en situation irrégulière en France,
25:49qui, par ailleurs, pour la plupart de ceux qu'on a pu mettre dans la liste,
25:54sont dangereux.
25:55Donc, je pense qu'on est tous d'accord sur le fait
25:56qu'il faut que l'Algérie reprenne ces ressortissants dangereux.
26:00Merci Élisabeth Borne, ministre de l'Education nationale,
26:02de l'Enseignement supérieur et de la Recherche,
26:04invitée de France Info ce matin.
26:06Dans un instant, Salia Braquilla, Renaud Delis, les informer.

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