Retraites : le bout du tunnel ?

  • l’année dernière
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr
Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce jeudi, il s'intéresse à l'espoir du gouvernement concernant la fin de la mobilisation contre la réforme des retraites.

Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video


Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcript
00:00 - Place à l'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Alexis Brezet.
00:04 - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05 - Alors la mobilisation contre la réforme des retraites semble un peu marquée, n'est-ce pas ?
00:08 Un début de dialogue, un s'esquisse entre Elisabeth Borne et les syndicats.
00:12 Est-ce que ça veut dire Alexis que le gouvernement pourrait entrevoir le bout du tunnel ?
00:16 Qu'on se rapprocherait d'une sortie de crise ?
00:19 - C'est vrai qu'il y a dans ce ciel chargé d'orage comme une petite éclaircie.
00:25 Mais attention, il faut rester extrêmement prudent parce que, au fond,
00:29 il y a deux façons de juger ce qui se passe et bien malin qui sauraient dire comment ça va tourner.
00:33 Il y a, au gouvernement, dans la majorité, ceux qui disent "on tient le bon bout".
00:38 Les grévistes se fatiguent, les manifestants se lassent, l'opinion se résigne,
00:42 donc encore 15 jours à serrer les dents, pour ne pas dire autre chose, et l'affaire est pliée.
00:47 C'est le scénario de l'essoufflement qui est retenu depuis le début par Emmanuel Macron.
00:51 Et puis, il y a ceux qui disent "ouh là là, attention, rien n'est fait,
00:54 il y a moins de grévistes parce que faire grève ça coûte cher,
00:57 moins de manifestants parce que les gens ont peur des violences,
00:59 mais au fond, les français sont toujours aussi hostiles à la réforme,
01:03 ils soutiennent toujours le mouvement et considèrent que c'est le gouvernement qui est responsable des débordements,
01:09 donc méfions-nous, tout peut repartir à tout instant".
01:11 C'est par exemple le sentiment d'un Clément Bone que vous receviez hier matin.
01:16 Les premiers, les optimistes, qui sont souvent les plus technos,
01:18 ne voient donc la main tendue au syndicat que comme un simulacre qui est destiné à gagner du temps.
01:24 En vérité, ils n'ont pas l'intention de lâcher quoi que ce soit et surtout pas les 64 ans.
01:28 Les autres, les prudents, qui sont aussi plus à gauche,
01:31 disent que rien ne serait pire qu'un nouveau camouflet à infliger au syndicat,
01:34 qu'il faut négocier mais pour de vrai,
01:36 et que bon, si le prix à payer pour se réconcilier avec les français,
01:40 c'est d'utiliser un autre levier que les 64 ans,
01:43 eh ben on n'en mourra pas.
01:44 - En tout cas, tout le monde attend la date du 14 avril, Alexis,
01:48 c'est la date à laquelle le Conseil constitutionnel rendra ça,
01:51 ou plutôt ses décisions sur les différentes saisines.
01:54 Est-ce qu'on est sûr que le Conseil constitutionnel validera la loi sur les retraites ?
01:58 - Bah, vous savez, avec le Conseil constitutionnel, on n'est jamais sûr de rien.
02:01 C'est une instance très politique,
02:03 qui s'accorde une très grande latitude,
02:05 pour interpréter des textes même très flous.
02:08 Il peut donc fort bien décider que l'utilisation cumulative des articles 47.1,
02:14 44.3 et 49.3 de la Constitution,
02:17 mais aussi des articles 38 et 42 du règlement du Sénat, ouf,
02:22 a faussé la clarté et la sincérité des débats,
02:25 et que tout ça, ça justifie donc l'annulation de toute la loi.
02:29 C'est possible.
02:30 Bon.
02:31 Enfin, comme le Conseil est précisément une institution très politique,
02:35 c'est peu probable que Laurent Fabius et les Sages prennent le risque
02:38 de ce qui apparaîtrait inévitablement comme une provocation dirigée contre l'exécutif.
02:42 Donc, le plus vraisemblable, c'est qu'ils annulent quelques articles,
02:46 et qu'ils valident l'essentiel de la loi.
02:49 Le vrai risque, me semble-t-il, n'est donc pas là.
02:51 Il est dans l'autre décision que le Conseil doit rendre le même jour,
02:54 et dont on parle beaucoup moins.
02:55 Elle concerne la validité du RIP, le référendum d'initiative partagée,
03:00 déposé par 252 parlementaires pour bloquer l'âge de départ à 62 ans.
03:05 Et ça, ça peut faire des dégâts.
03:06 - Bon, chacun sait pourtant que le référendum d'initiative partagée, Alexis,
03:09 a été inventé pour en fait ne jamais fonctionner.
03:11 - Bah, tout le monde dit ça, tout le monde dit ça, mais c'est pas du tout garanti.
03:15 Dans un récent article donné au Figaro, Jean-Richard Schottel,
03:18 le grand spécialiste des questions institutionnelles,
03:20 prouve excellemment que le RIP peut fort bien aboutir.
03:24 D'abord, il devrait être autorisé par le Conseil Constit.
03:27 Et ensuite, même si ses promoteurs échouent à récolter les 5 millions de signatures nécessaires,
03:33 vous imaginez le téléthon des retraites, le retraite-thon pendant des mois et des mois ?
03:38 500 000 signatures, 1 million, et 2 millions, et 3 millions.
03:42 Ce serait dévastateur.
03:44 Je vous rappelle que pour seulement 1 million de signatures, 1 million,
03:48 la privatisation d'aéroports de Paris a été enterrée, sans tambour ni trompette.
03:52 Alors, vous l'avez compris, pour la réforme, si ça va un peu mieux, c'est loin d'être gagné.
03:56 - L'édito politique sur Europe 1, merci beaucoup Alexis Brezet.

Recommandée