• il y a 10 mois
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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce vendredi 23 février, il revient sur la politique de "coup de rabot" du gouvernement.
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Transcription
00:00 7h-9h, Europe 1 matin.
00:02 7h50 de l'heure de l'édito politique sur Europe 1 avec le Figaro.
00:07 - Bonjour Alexis Brézé. - Bonjour Lionel, bonjour à tous.
00:10 - Alors cela avait été annoncé en début de semaine par Bruno Le Maire, mais c'est hier que le gouvernement
00:13 a donc acté le décret, par décret, les 10 milliards d'euros d'économie annoncés par le ministre de l'économie.
00:19 Ça y est Alexis, on peut dire que c'est le tournant de la rigueur ?
00:21 - Le tournant de la rigueur ?
00:23 - C'est un bon mot ! - Non mais Lionel, c'est une plaisanterie.
00:26 10 milliards c'est à peine 0,8 % de la dépense publique, 0,8 % et 2,3 % des dépenses de l'État.
00:34 Vous connaissez vous ? Une grande entreprise dont le dirigeant convoque une conférence de presse pour dire fièrement
00:40 "cette année nous allons diminuer nos dépenses de 2%" ?
00:43 Enfin, c'est tellement anodin que ça ne mérite même pas qu'on en parle.
00:48 10 milliards, tout le monde sait que c'est très insuffisant,
00:51 mais il se trouve que c'est à peu de choses près le maximum qu'on pouvait rectifier par décret.
00:57 Au-delà, il aurait fallu passer par la loi et donc par un 49-3.
01:02 Et avant les élections européennes, on comprend que le gouvernement n'y tenait pas.
01:05 Ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas un budget rectificatif après.
01:09 En attendant, va donc pour les 10 milliards.
01:12 Le chiffre est rond et, on l'espère, suffisamment symbolique pour rassurer les agences de notation dont la sanction nous pend au nez.
01:20 Mais ça n'a rien à voir, disons-le, avec le tournant de la rigueur,
01:24 pris par exemple sous la pression des marchés en 1983, vous vous rappelez,
01:28 après les folies économiques des premières années Mitterrand.
01:31 Alors qu'entre nous soit dit, la situation financière actuelle n'est pas tellement meilleure.
01:35 N'oublions pas que la dette publique a augmenté de presque 900 milliards d'euros
01:39 depuis l'élection d'Emmanuel Macron pour atteindre le chiffre himalayesque de 112% du PIB.
01:45 Heureusement que pour nous protéger, il y a l'euro.
01:47 Enfin bref, les mesures claironnées par Bruno Le Maire,
01:51 deux mois après qu'il a fait voter au 49-3 un budget qu'on qualifie pudiquement d'optimiste pour ne pas dire insincère,
01:59 ces mesures ne relèvent pas de la rigueur mais tout au plus de la technique du bon vieux coup de rabot,
02:06 bien classique, comme les technocrates de Bercy savent le passer quand ils n'ont pas d'autre solution.
02:11 - Et un coup de rabot, est-ce que ça sert à quelque chose Alexis ?
02:13 - Ça a les petits mérites et les grands inconvénients du coup de rabot.
02:17 Côté mérites, le rabot ça fonctionne.
02:20 Tout à coup on trouve enfin quelques vraies économies,
02:22 alors que jusqu'ici on ne parvenait pas à dégager un malheureux milliard,
02:25 et puis ça permet d'aller très vite.
02:27 Les annulations de crédit sont effectives immédiatement et c'est déjà ça.
02:31 Côté inconvénients, c'est une politique complètement inintelligente.
02:35 On coupe un peu partout, dans tous les ministères, sans en choisir aucun,
02:38 et les économies sous-poudrées tombent là où elles peuvent.
02:41 Alors tout le monde est mécontent, ce qui n'est pas bien grave.
02:43 Mais souvent, parce que c'est plus facile,
02:45 on choisit de s'attaquer aux dépenses d'investissement plutôt qu'aux dépenses de fonctionnement.
02:50 Et ça c'est nettement plus ennuyeux.
02:51 - Mais alors on fait quoi Alexis ?
02:52 Les économies budgétaires tout le monde en parle, mais personne ne dit où les faire précisément.
02:56 - Je vais vous donner quelques pistes Lionel si vous voulez bien.
02:59 D'abord, il faut faire rentrer les dépenses sociales dans le périmètre.
03:02 Elles représentent la moitié de la dépense publique et on prétend ne pas y toucher.
03:06 Le modèle social français est à la fois coûteux et désincitatif vis-à-vis du travail.
03:10 C'est irresponsable de le sanctuariser.
03:13 Il faut s'intéresser aussi aux fonctions publiques, de l'État et des collectivités territoriales,
03:18 à leurs effectifs bien sûr, mais aussi aux pensions de retraite,
03:21 qui si elles étaient alignées sur celles du privé, permettraient d'économiser plus de 10 milliards par an.
03:26 Il faut agir sur les coûts de production des services publics.
03:29 L'hôpital, l'école, du fait de l'enchevêtrement des compétences et des strates publiques,
03:34 sont, chacun le sait, suradministrés.
03:37 On doit alléger tout ça.
03:38 Il faut externaliser un certain nombre de missions que le privé ferait aussi bien que le public et moins chères.
03:43 Et puis il faut oser prononcer à nouveau le mot privatisation.
03:46 Bref, il faut faire tout le contraire de la politique du chien crevé au fil de l'eau,
03:52 qui est celle de nos gouvernements depuis des années.
03:54 Vous savez, les coups de rabots peuvent faire illusion un moment,
03:58 mais pour réformer vraiment la dépense publique,
04:01 il faut une volonté politique, une vision stratégique et puis trois qualités.
04:06 Du courage, du courage et encore du courage.
04:10 - Merci les vidéos politiques d'Alexis Brézet du Figaro.
04:13 À l'Union du Figaro ce matin, l'Ukraine.
04:15 L'Ukraine face au défi d'une troisième année de guerre.
04:17 - 7h57, on souhaite la bienvenue aux auditeurs d'Europe 1 qui nous rejoignent.
04:20 Nous sommes le vendredi 23 février.

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