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00:00Il est 19h18 et c'est Bruno Retailleau qui vient de décoller, lui, pour Mayotte, il y a un pont aérien qui est en place entre Mayotte et La Réunion.
00:09Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, l'avait annoncé hier soir et vous l'avez écouté en direct sur Europe 1.
00:16Bruno Retailleau qui se rend sur place et qui va découvrir évidemment l'ampleur des dégâts,
00:20bien qu'il soit certainement tout à fait au courant de ce qui est en train de se passer à Mayotte.
00:25C'est vrai que Mayotte a été entièrement ravagée hier avec des rafales de vent alléant à plus de 220-250 km heure.
00:32On a vu les images, l'hôpital est ravagé, il n'y a plus de toit.
00:36On avait le sénateur de Renaissance de Mayotte dans ce studio hier soir qui nous expliquait que toutes les toitures étaient arrachées, la sienne également.
00:45On s'attend, et c'est ce que dit le préfet ce soir, à avoir des centaines de morts, des centaines de morts.
00:52La situation est épouvantable et je crois qu'on ne mesure pas encore évidemment l'ampleur des dégâts.
00:59C'est certain que ça va rentrer Mayotte dans l'agenda politique et on attend, et on attend, peut-être Paul Melun,
01:07on attend que le gouvernement soit efficace tout de suite en fait.
01:11C'est-à-dire que François Bayrou n'aura pas le temps, il va falloir de l'efficacité tout de suite.
01:15C'est un drame qui est si vous voulez tellement épouvantable et tellement terrifiant qu'on attend aussi du gouvernement,
01:22évidemment la nécessaire expression de l'empathie et tout de suite des actions rapides.
01:27Vraisemblablement j'entendais qu'un certain nombre de pompiers intervenaient expliquant qu'il y avait eu une action d'anticipation
01:33qui avait été menée autant que faire se peut avec les services météorologiques etc.
01:38en anticipation de cette catastrophe naturelle.
01:41Maintenant c'est très vite prendre en charge les blessés, réussir à remettre en route l'hôpital du mieux qu'il puisse.
01:47Et ça c'est un travail très important.
01:48Rappelons que Mayotte est déjà confrontée à des problématiques toute l'année, très rudes, très difficiles.
01:54Lorsque des bidonvilles, des abris de fortune sont frappés par ce type de cataclysme naturel,
02:00c'est évidemment pas la même chose que des maisons qui ont été prévues à cet effet.
02:04Donc malheureusement il va être très difficile de quantifier les victimes
02:07tant cette catastrophe naturelle se déroule sur un univers déjà de désolation économique, sociale,
02:14rajouter à ça le problème de l'insécurité avec des pillards qui vont profiter de cette catastrophe naturelle,
02:19ce qui est absolument odieux, pour voler, pour attaquer avec des machettes etc.
02:24On sait que là-bas il y a la forte immigration comorienne qui pose des troubles terribles aux Mahorais.
02:28Donc là il y a une conjonction de problèmes et de phénomènes extrêmement dangereux pour la population
02:34qui nécessite une intervention de l'État immense.
02:36C'est pas parce que c'est un territoire ultramarin qui a des milliers de kilomètres de la métropole
02:40qu'il ne faut rien faire ou qu'il faudrait les laisser pour compte.
02:43Donc il y a vraiment un impératif pour la République de montrer que les Français du bout du monde
02:48ils valent autant que les Français qui habitent à Paris ou en Corrèze.
02:50Donc ça c'est vraiment très important et là-dessus évidemment le gouvernement est attendu comme les précédents.
02:57Il y a évidemment trois temps dans ce chaos de Mayotte.
03:00Le premier temps c'est la réponse concrète des services de l'État.
03:05On voit bien que ça a réagi très rapidement.
03:07Dès vendredi soir, vous savez lors de la réunion entre François Bayrou et Bruno Rodeo qui a duré 1h15,
03:13ils avaient déjà évoqué la situation à Mayotte parce qu'évidemment la préfecture, toutes les autorités avaient alerté.
03:20Ensuite il y a eu une réponse évidemment de l'État et d'ailleurs on peut se réjouir
03:23qu'un gouvernement démissionnaire puisse répondre aussi rapidement à la crise.
03:27C'est-à-dire que Sébastien Lecornu et Bruno Rodeo, ils ont envoyé des avions, des hélicoptères, des frégates,
03:33du fret humanitaire, tous les moyens pour répondre sur les 24 et les 48 prochaines heures à cette question.
03:40Ensuite il y aura le deuxième temps, celui des conséquences parce qu'il y aura la question de la reconstruction.
03:44Vous savez on l'a beaucoup commandé le mois dernier sur ce qui s'était passé à Valence en Espagne.
03:50Là il va y avoir le temps de la reconstruction, ça va être très important.
03:53Il va y avoir des projets de loi à l'Assemblée Nationale, des propositions de loi.
03:56Il va falloir mettre beaucoup d'argent pour reconstruire Mayotte et il y a le troisième temps
04:01et c'est là où ça intervient dans un contexte plus global mais c'est un grand plan des Outre-mer.
04:06C'est-à-dire qu'on a vu ce qui s'est passé en Nouvelle-Calédonie,
04:08on a vu ce qui s'est passé en Martinique ces dernières semaines et ces derniers mois.
04:11On voit aujourd'hui ce qu'il se passe à Mayotte et Mayotte c'est un département français comme les autres.
04:17Il va être traité comme la Seine-Saint-Denis, comme l'Élysée, comme la Drôme.
04:21Et donc nos responsables politiques dans les prochains mois vont devoir s'occuper de ce sujet.
04:26Il faudra qu'après le vote de la loi spéciale, le vote du budget, le vote de plein de sujets très importants
04:33que Mayotte soit considérée, que les Outre-mer soient considérées comme l'un des sujets les plus importants
04:37et les plus urgents pour notre politique française.
04:40La colonelle Marie-Laure Pesand, porte-parole de la Gendarmerie nationale, sera mon invitée aux alentours de 20h15 tout à l'heure.
04:47Il va falloir faire un point sur la situation.
04:49C'est Bruno Rotailleau qui certainement va tirer les enseignements demain, annoncer un plan plus précis
04:55parce qu'il y a déjà un pont aérien évidemment qui est mis en place avec la Réunion
04:58puisque les avions militaires peuvent atterrir sur l'aéroport de Mayotte, pas d'avions civils
05:04puisque la tour de contrôle a été détruite par ce cyclone dévastateur.
05:09Avec ce rafale à 250 km heure.
05:12Mais c'est vrai que les habitations, il y avait beaucoup de bidonvilles.
05:17Ils ne pouvaient pas résister à un tel drame.
05:21On voit que même l'hôpital est victime de ce cyclone.
05:25Même des constructions en bonne et due forme, c'était compliqué.
05:27C'est vrai qu'on se dit que ce bidonville n'a plus qu'à disparaître
05:30et ce bidonville malheureusement va devenir un cimetière.
05:34C'est la députée de Mayotte, Estelle Youssoupha, qui nous l'a très bien dit hier.
05:39Au-delà de la question urbanistique, comment est-ce qu'on fait pour adapter
05:44aux changements climatiques, aux dérèglements climatiques
05:46ou à des événements inattendus comme celui-ci
05:49nos territoires ultramarins et nos territoires en métropole vis-à-vis de ça ?
05:52Est-ce que ça passe là-bas par des abris anticycloniques ?
05:56Est-ce que ça passe par une revue des constructions de bâtiments publics
05:59pour pouvoir accueillir les populations en prévision de ce type d'événements climatiques ?
06:04C'est toute cette stratégie-là qui mérite peut-être d'être repensée
06:07et je suis d'accord, et c'est ce qu'on disait avec Jules tout à l'heure aussi,
06:10c'est qu'il ne doit pas y avoir le sentiment qu'il y ait une rupture d'égalité
06:13entre les habitants des territoires ultramarins et ceux de métropole.
06:17Sinon, c'est toute une promesse d'égalité républicaine qui se délite
06:20et c'est après des revendications à l'indépendance,
06:23des revendications aussi de manifestations parfois violentes,
06:28comme on l'a vu notamment en Martinique ou en Nouvelle-Calédonie.
06:31Donc il faut être très prudent et vraiment, je crois que la République le doit à tous ces enfants,
06:36quels qu'ils soient et où qu'ils soient, en France et dans le monde.
06:39Et surtout, ce décompte des morts va être un véritable casse-tête pour les autorités.
06:43Il faut savoir qu'à Mayotte, il y a quasiment 100 000 clandestins,
06:47que la moitié de la population est étrangère,
06:51donc c'est évidemment quelque chose qui va être très compliqué.
06:5380% de la population ne parle pas français.
06:55Bien sûr, et il va y avoir un autre sujet aussi,
06:58c'est que Mayotte est aujourd'hui une terre d'islam avec une tradition islamique,
07:02et dans la tradition islamique, on enterre ses morts 24 heures après leur décès.
07:06Et là, ça ne va pas être faisable,
07:08donc c'est pour ça que les autorités touchent ce sujet-là avec le plus de doigté possible
07:14pour éviter d'heurter alors que déjà il y a ce chaos qui est inénarrable finalement.
07:21Et donc c'est pour ça que ça va être très compliqué.
07:23C'est d'ailleurs pour ça qu'hier soir, Bruno Rotailleau se refusait à commenter, à valider.
07:28Et d'ailleurs, on parle là des 14 morts et des centaines de morts annoncées par le préfet.
07:33Ce ne sont pas des chiffres qui sont confirmés par le gouvernement,
07:36ce ne sont pas des chiffres qui sont confirmés par le ministère de l'Intérieur,
07:38parce que ce comptage des victimes, il sera très dur,
07:41et c'est la raison pour laquelle ils ne veulent rien confirmer de ces chiffres.
07:44Voilà, et Bruno Rotailleau se rendra certainement compte
07:46et donnera des chiffres plus précis demain,
07:50lorsqu'il se rendra à Mayotte et qu'il sera sur place.
07:54C'est vrai qu'il y avait aussi ces mots du sénateur Renaissance de Mayotte
07:58qui était hier soir dans ce studio,
07:59qui expliquait aussi que lui en tant que maire,
08:01il avait ouvert des centres pour accueillir des civils pour se protéger,
08:06s'ils n'avaient pas les moyens de se protéger.
08:08Et il racontait sur cette antenne d'Europe que les adultes n'étaient pas venus.
08:13Ils avaient envoyé les enfants parce qu'ils pensaient que c'était,
08:16pardon, mais c'est ce que racontait le sénateur hier,
08:18un piège, parce qu'ils n'avaient pas leurs papiers.
08:20Donc les enfants, ils ont pu protéger les enfants,
08:22et c'est ce que lui racontait comme témoin,
08:24mais ils n'ont pas pu protéger les adultes, en tout cas dans sa commune,
08:28qui n'avaient pas voulu venir se protéger de ce cyclone
08:31pour les raisons que je viens d'évoquer.
08:32C'est terrible !
08:33Oui, mais on voit, c'est une situation qui est quasiment cataclysmique,
08:36où tout le monde a peur de tout, tout le monde a peur de tout le monde.
08:39On n'a même plus confiance dans l'autorité de l'État, finalement.
08:43C'est d'ailleurs pour ça que Bruno Rotailleau a saisi l'article 27
08:46qui permet au préfet de prendre toutes les mesures
08:50avec une sorte de centralisme au niveau des décisions
08:54pour ne plus que ce soit Paris qui décide.
08:57Donc on voit bien que la situation est cataclysmique,
09:00que tous les services de l'État vont répondre à ce sujet,
09:04et il faut que la population fasse confiance aux services de l'État.
09:07C'est vrai que ce n'est pas évident, cette confiance,
09:09parce que les mesures préventives qui étaient proposées,
09:11que vous citiez là, Pascal,
09:12elles interviennent déjà dans un contexte, on en a parlé,
09:14de crise à Mayotte, de crise insécuritaire, de crise sociale,
09:18de crise économique, de crise de la représentation politique.
09:20Donc quand vous conjuguez tout ça,
09:22ce n'est pas évident d'agir en amont,
09:24y compris si vous êtes personnel soignant, pompier,
09:27ou des forces de l'ordre.
09:28C'est très très difficile comme contexte aussi.
09:30On a retrouvé cet extrait du sénateur Renaissance de Mayotte
09:34qui était hier soir dans Europe Un Soir Weekend,
09:37ici dans ce studio. Écoutez ce qu'il disait.
09:39Moi j'ai eu dans ma commune, parce que j'étais maire d'une commune,
09:42et j'avais 200 enfants.
09:43Parce que dans des bidonvilles,
09:45vivent des gens en situation irrégulière.
09:47Donc ils se sont dit, est-ce que ce n'est pas un piège ?
09:50Parce qu'on n'a pas la culture du risque,
09:52donc les gens se sont dit, on n'y va pas.
09:54Mais tout le monde est impacté.
09:56Il n'y a pas que les bidonvilles.
09:58Moi je n'ai pas de toit chez moi.
10:00Lorsque j'ai appelé, j'avais mes enfants,
10:03mes petits-enfants sous le lit qui se cachent
10:05parce que le toit est parti.
10:06Maintenant il y a eu le cyclone, c'est passé.
10:10Maintenant comment gérer l'après ?
10:12Et la difficulté est là.
10:14Voilà, c'était Saïd Omar Wali,
10:16qui est sénateur Renaissance de Mayotte,
10:18qui était avec nous hier soir dans ce studio,
10:20et qui racontait bien effectivement,
10:21puisque lui était touché directement,
10:23et avait réussi à trouver une place,
10:26nous racontait-il hier,
10:28dans un avion militaire,
10:29pour pouvoir rejoindre Mayotte et aider les siens.
10:31Aujourd'hui il est 19h28,
10:33on revient tout de suite sur Europe 1,
10:35avec le journal permanent, bien sûr.
10:37Et puis on parlera de la suite aussi messieurs,
10:40de ce gouvernement,
10:42puisque Marine Le Pen et Jordan Bardella
10:43seront reçus par François Bayrou demain matin.
10:46Voilà, quelle stratégie !
10:48A tout de suite !