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00:00Evidemment la situation à Mayotte retient toute notre attention ce soir il est 20h14, on est en direct, on est sur Europe 1, la colonnelle Marie-Laure Pesan,
00:07porte-parole de la Gendarmerie Nationale est avec nous dans ce studio. Bonsoir colonnelle.
00:10Bonsoir.
00:11Merci d'être d'être avec nous, évidemment on commence seulement à découvrir l'ampleur des dégâts après le passage de ce cyclone épouvantable sur Mayotte.
00:20On voit des images, on commence à voir des remontées de terrain et vous en avez d'abord colonnelle peut-être de vos équipes sur place.
00:28C'est d'abord première chose, que vous disent-elles et comment vont-elles vos équipes ? Est-ce que vous avez des nouvelles de tout le monde ?
00:34Alors déjà je voudrais quand même avoir une pensée très appuyée pour la population de Mayotte et nos gendarmes et tous les services qui sont vraiment mobilisés,
00:42les services de l'Etat. On a des remontées, on a nos gendarmes qui sont sur le terrain, qui vous savez...
00:47Vous avez des nouvelles de tous vos gendarmes ?
00:48Alors on a des nouvelles d'une partie de nos gendarmes, tout ne me remonte pas mais je sais qu'ils sont très mobilisés.
00:55Le recensement est terminé ou pas encore colonnelle ?
00:57On n'a pas encore fait de recensement mais on est en train de le faire. On a trois grandes missions en tant que gendarmerie.
01:05C'est reconnaître le terrain, faire des reconnaissances sur les grands axes et aussi sur la profondeur du territoire,
01:11avec aussi une mission de renseignement pour pouvoir faire un bilan, donc renseigner nos autorités, renseigner sur le terrain les sites qu'il faut encore explorer.
01:19Ça c'est notre première grande mission. On a une deuxième mission qui est de concourir au secours, donc faciliter l'acheminement des secours
01:25et également nous-mêmes participer au secours. Et enfin c'est de prévenir les troubles à l'ordre public et donc protéger les personnes et les biens.
01:32Ça ce sont nos trois grandes missions. Et donc le recensement se fait au fur et à mesure de notre progression sur le territoire.
01:38Baudreau Taillot est attendu sur place, il arrivera demain matin, il est dans un avion militaire et je pense sous votre contrôle
01:44et certainement qu'à l'issue de sa visite un plan important sera mis en place.
01:50Quelles sont les remontées que vous avez, les informations que vous avez de la situation au moment où nous parlons à Mayotte ?
01:56Alors on sait, vous l'avez vu comme moi, que la situation est très dégradée, il y a de très gros dégâts.
02:02Toutes les habitations qui étaient assez précaires ou fragiles ont été gravement endommagées voire complètement détruites.
02:11On a une partie de l'habitat qui est maintenu ou de certains services, donc nous on agit.
02:17La gendarmerie, on a également certaines infrastructures de toucher mais on est présente sur le terrain.
02:22Notre priorité c'est de porter secours, comme je vous le disais, de prévenir les troubles à l'ordre public.
02:27Donc on est déployé sur l'ensemble du territoire, on a plusieurs brigades qui sont déjà existantes sur le territoire
02:33et actuellement nous avons 800 gendarmes sur le terrain, 350 gendarmes à peu près qui sont à demeure en permanence
02:39et puis 6 escadrons de gendarmerie mobile qui sont déjà sur site en renfort.
02:43Mais est-ce suffisant ? On a entendu effectivement dans le journal il y a un instant de Brandon Warhead
02:47qu'il y avait déjà des scènes de pillages qui étaient en cours.
02:50Alors il y a évidemment porter secours et c'est la priorité mais il faut aussi maintenir l'ordre.
02:55Comment vos gendarmes ?
02:57Sur notre territoire de la gendarmerie, on n'a pas de pillages recensés pour l'instant et pour l'heure.
03:02On est très vigilants sur ça, on a des gendarmes qui sont sur le territoire pour prévenir ces troubles-là.
03:07On est bien sûr dans une montée en puissance.
03:09Alors récemment, il y a eu différentes opérations menées sur Mayotte.
03:12Donc on avait déjà deux escadrons de gendarmerie mobile qui étaient présents en renfort,
03:16ce qui montait à 6 escadrons, ce qui est assez conséquent.
03:19Et on est en train de mettre en place des renforts supplémentaires à partir de la Réunion
03:27puisqu'on a des gendarmes à la Réunion avec un certain nombre de moyens, de capacités.
03:32C'est notre statut militaire et notre organisation qui fait qu'on a la capacité de monter en puissance rapidement
03:37et de projeter des moyens en lien avec notamment les forces armées.
03:40Et le deuxième point, c'est d'abord ces gendarmes,
03:44une centaine de gendarmes qui vont provenir de la Réunion et qui vont renforcer Mayotte.
03:47Et dans un deuxième temps, on va renvoyer des gendarmes de métropole.
03:51Là, c'est en train de se constituer pour au plus vite projeter des effectifs en plus,
03:56des gendarmes, des spécialistes, tous les besoins qu'on a recensés sur Mayotte.
04:01Comment s'organisent, parce que j'imagine qu'il y a déjà un dispositif qui est prévu pour ce genre de situation,
04:06comment s'organisent les secours pour venir en aide à la population aujourd'hui qui n'a plus rien ?
04:11Alors sur les secours en eux-mêmes, ça ne relève pas des gendarmes,
04:15mais les gendarmes sont là pour fluidifier les actes.
04:17Mais quel est votre rôle ? Fluidifier les actes ?
04:19Exactement. Donc nous, on a plusieurs rôles.
04:21Si on a des personnes à secourir, d'être présent si on a besoin, si on est les premiers sur place,
04:26de participer aux secours, de faire les premiers actes qu'on est en capacité de faire
04:30et de faire en sorte que les secours, les pompiers, les médecins puissent rapidement agir.
04:35Ensuite, nous avons une grosse priorité qui est la reconnaissance des actes,
04:39libérer les actes, c'est pour ça également qu'on a des engins blindés
04:42qui sont présents pour pouvoir dégager les arbres, tout ce qui va entraver la circulation sur un acte.
04:48L'objectif étant donc de libérer ces actes pour que les secours puissent s'acheminer rapidement
04:54vers les personnes qui en ont besoin.
04:55Ça, ce sont nos deux principales missions dans le cadre des secours.
04:58Vous avez besoin de quoi, colonel ? Est-ce que vous savez déjà de quoi les gendarmes sur place ont besoin pour intervenir ?
05:04Alors, on a différents besoins, des besoins techniques de spécialistes, par exemple.
05:08La gendarmerie a dû être touchée sévèrement par ce qu'on voit.
05:12Oui, on a été touché.
05:13Vous avez une idée ou pas de dégâts ?
05:15On a pas mal de dégâts sur certaines infrastructures, matériels.
05:19Fort heureusement, on n'a pas de gendarmes ni de familles qui sont blessées
05:23et on est actuellement sur différentes priorités sur les infrastructures.
05:28C'est maintenir notre capacité opérationnelle.
05:31Donc là, les gendarmes sont en capacité d'agir, mais il faut maintenir le système de télécommunication.
05:37Donc, on a besoin de spécialistes, justement, des télécoms, des services d'informatique ou de télécommunication
05:43pour qu'on puisse travailler et donc se coordonner sur le terrain.
05:47Ça, c'est une des priorités.
05:49La deuxième priorité, c'est de faire en sorte de pouvoir héberger aussi tous les renforts qui vont arriver.
05:53Donc, on a une grande manœuvre logistique à mettre en place en lien avec, justement, les autres services de l'État.
05:59Puisque tous les renforts qui sont présents, il faut aussi les loger, les nourrir.
06:02Donc ça, c'est en train d'être traité pour qu'on puisse être le plus présent possible sur le terrain auprès des populations.
06:07Vous assurez aussi la sécurité des secours qui sont déployés sur place.
06:11C'est le rôle de la gendarmerie, notamment, de protéger les services médicaux, les pompiers.
06:18On le fait sur les sites où il y a un besoin.
06:20On est surtout plutôt en coordination avec l'ensemble de ces secours.
06:24Quand ils ont des besoins, ils nous sollicitent, notamment pour emprunter certains axes.
06:29Mais c'est une vraie coordination entre nous et on n'est pas forcément toujours en train d'accompagner les secours
06:36parce que parfois, ils n'en ont pas immédiatement besoin.
06:38Mais colonel, vous n'avez pas de remontée d'informations en propos des pillages ?
06:41Parce qu'il y a des députés qui témoignent, des personnes qui sont sur place, qui disent qu'ils sont confrontés déjà à ça.
06:46Sur la zone, en tout cas, de compétences de la gendarmerie, nous n'avons pas identifié de remontée de pillages, de magasins.
06:52On sait qu'on s'y prépare et on est justement très vigilants pour occuper le terrain
06:58parce qu'on sait que ça peut être un risque qui va prendre de l'ampleur dans les prochains jours.
07:02Et les prisons, comment sont-elles gérées dans ce type d'événements ?
07:06Sur la prison, ce n'est pas sur la zone de compétences de gendarmerie,
07:08mais c'est pour l'instant géré par les différents services compétents en la matière.
07:13Et vous avez accès à la population ? Vous êtes en contact avec la population ?
07:17Bien sûr, bien sûr, oui.
07:18Et ça, vous avez des remontées des informations peut-être des personnes, des gendarmes qui sont déjà sur place ?
07:23On est en lien avec la population puisque ça participe de notre action,
07:27de se préoccuper justement des difficultés que rencontrent les populations,
07:32de les orienter s'ils ont besoin d'être mis à l'abri,
07:35de savoir où on a des biens qui doivent être protégés,
07:38donc on est en contact.
07:40Les gendarmes sont vraiment déployés sur le territoire dans cet objectif-là.
07:43Et quand on voit que le préfet de Mayotte dit qu'il y aura des centaines de morts,
07:48est-ce que vous êtes surprise, colonel ?
07:50La grande difficulté est là, c'est le recensement,
07:53puisque vous savez comme moi que Mayotte c'est une population indécente.
07:56Mais comment on fait un recensement dans ce type de situation, colonel ?
08:00C'est les secours qui vont déterminer en fonction des appels qu'ils ont.
08:05En termes de blessés, parce qu'il y a des morts, il y a des blessés,
08:08avec différentes urgences, ça peut prendre du temps.
08:11Au fur et à mesure, quand on va accéder aux différents décombres,
08:15ça nous permettra aussi de consolider un bilan.
08:18C'est très complexe.
08:19On est sur Mayotte, on a une population qui est très importante,
08:22avec une population qui est difficilement mesurable,
08:25puisque chaque jour elle augmente.
08:27Donc c'est ce qui rend les choses plus complexes dans le recensement.
08:30Il va falloir recenser effectivement les victimes,
08:34elles seront très nombreuses,
08:36d'autant plus qu'elles n'ont pas pu se protéger.
08:39Il y avait des centres d'accueil qui ont été ouverts,
08:41tout le monde ne s'y est pas rendu.
08:44Je le disais tout à l'heure, c'est ce que nous disait le sénateur au naissance de Mayotte
08:48qui était avec nous hier soir,
08:50c'est-à-dire qu'ils ont peur, les adultes,
08:52que ce soit des contrôles,
08:54parce qu'ils, comme ils n'avaient pas de papier,
08:56c'était un piège.
08:57Il y en a beaucoup qui ne se sont pas rendus dans ces zones.
09:00Il y a des enfants qui ont été protégés,
09:02mais pas les adultes.
09:03On se dirige vers une catastrophe sanitaire, colonel.
09:07Il ne m'appartient pas de faire un bilan sanitaire.
09:10Je dis qu'on se dirige vers une catastrophe sanitaire.
09:12Je pense qu'on découvre en ce moment l'ampleur des dégâts.
09:14C'est une situation qui était déjà complexe sur Mayotte,
09:18qui était gérée au quotidien,
09:20notamment avec l'eau, par exemple.
09:22C'est pour ça que l'État met tous les moyens en œuvre
09:25pour agir rapidement et pour prévenir
09:28tous ces risques de catastrophes sanitaires.
09:31C'est pour ça qu'il y a l'acheminement de médicaments,
09:34de denrées alimentaires,
09:36pour soutenir les populations.
09:37Et ça, la gendarmerie prend part à ces ponts aériens
09:40et aide.
09:41Et là, elle est mobilisée.
09:42Oui, exactement.
09:43Elle est mobilisée.
09:44S'il faut sécuriser les distributions,
09:46elle sera présente,
09:47elle sera au rendez-vous
09:48pour que la population puisse bénéficier
09:50de tous ces soutiens et de toutes ces denrées.
09:52C'est incroyable, parce qu'on est plus de 24 heures
09:55après le passage de ce cyclone Chido à Mayotte.
10:00Et je pense qu'on ignore encore,
10:02au moment où l'on parle,
10:04l'ampleur de cette catastrophe épouvantable
10:08qui a ravagé et dévasté Mayotte.
10:11On a du mal à se rendre compte, je pense,
10:14des moyens à se mettre en place.
10:16Ça prend du temps de mettre en place des ponts aériens,
10:19des secours, même si on est entraînés.
10:22Colonel Peuzon ?
10:23Ça prend toujours du temps,
10:25puisqu'on a un certain nombre d'axes entravés.
10:27C'est vrai que moi-même, j'étais à Mayotte cet été,
10:29puisque je me suis rendue plusieurs fois sur place.
10:31Et c'est vrai que quand on voit le résultat,
10:36les dégâts qui sont constatés,
10:38les images qui circulent,
10:40on voit qu'effectivement, les dégâts sont colossaux
10:42et ça va prendre du temps à se remettre en place.
10:45C'est ça, mais il va falloir pouvoir nourrir la population,
10:48parce que là, il n'y a plus rien.
10:50Comment on fait pour venir en aide à la population,
10:53pour la nourrir, pour l'eau potable ?
10:55L'État met en place un certain nombre de moyens,
10:57c'est pour ça qu'il y a un pont aérien.
10:58Il ne faut pas oublier, comme je vous disais,
11:00qu'on a la Réunion pas loin,
11:01qui déjà met en place un certain nombre de choses.
11:03On voit des denrées, on voit des renforts, du matériel,
11:05pour justement, dans un premier temps,
11:07rapidement réagir.
11:08Vous avez tous les services de l'État, l'armée,
11:10tout le monde se met en ordre de bataille
11:12pour pouvoir acheminer au plus vite
11:14des denrées complémentaires, du matériel,
11:17et participer aussi à la reconstruction
11:19la plus rapide possible.
11:21Colonel Pezon,
11:25est-ce qu'on peut comparer les images,
11:28ce qu'on voit, ce qu'on découvre,
11:30à une sorte de terrain de guerre ?
11:32On est sur une catastrophe naturelle,
11:36comme on a pu connaître,
11:38avec notamment Irma,
11:40et donc on a un terrain qui est dévasté,
11:42on est sur un secours aux personnes
11:44qui doit être mis en place,
11:45des troubles à l'ordre public qui doit être évité,
11:47et l'objectif, l'objectif de la gendarmerie,
11:49c'est de protéger la population,
11:51protéger leurs biens,
11:53et également faire en sorte qu'on retrouve
11:55une situation un peu plus normale,
11:58si je peux dire ceci.
12:00Merci infiniment, Colonel Marie-Laure Pezon,
12:02porte-parole de la Gendarmerie Nationale,
12:04d'avoir été avec nous ce soir dans ce studio d'Europe 1.
12:06Merci à vous.
12:08Merci à vous.
12:09Les équipes vont se mettre en place,
12:11et sont en train de se mettre en place,
12:13le bateau Taillou, donc, a décollé,
12:15est en route pour Mayotte.
12:17Merci infiniment.

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