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00:00 [Musique]
00:07 Je suis ravi de vous retrouver aux côtés de Renaud Delis pour cette nouvelle édition des Informer.
00:11 On parlera dans quelques minutes du geste d'Emmanuel Macron annoncé hier lors de l'hommage national à Gisèle Halimi.
00:16 Emmanuel Macron qui est désormais favorable à une inscription de l'IVG au sein de la Constitution.
00:21 Mais d'abord les chiffres de l'inflation puisque nous recevions il y a quelques instants le patron de la Banque de France.
00:26 Pour en parler ce matin j'ai le plaisir d'accueillir Virginie Rivard, journaliste à Contexte, le site d'information politique.
00:32 Bonjour et bienvenue Guillaume Darré, journaliste service politique de France Télévisions.
00:36 Bonjour également Emmanuel Cuny, l'une des voix de l'écho sur France Info chaque matin.
00:40 Bonjour Emmanuel et Renaud Delis qu'on ne présente plus.
00:42 Oui l'inflation qui donc continue de galoper de l'ordre d'un peu plus de 6%, 6,2% en février en France en moyenne.
00:49 C'est un petit peu moins que la moyenne européenne.
00:51 Le gouverneur de la Banque de France François Villeoy de Gallo qui était votre invité il y a un instant
00:55 expliquait que l'objectif était de diminuer par deux ce taux d'inflation au second semestre
01:00 avant de la ramener à environ 2% à la fin de l'année 2024.
01:05 Pour autant au sein de cet indice global, les situations sont encore assez différentes selon les produits concernés.
01:13 Deux secteurs en particulier ont préoccupé les Français ces derniers mois, l'énergie et l'alimentation.
01:19 Voici ce qu'en disait il y a un instant sur France Info le gouverneur de la Banque de France François Villeoy de Gallo.
01:25 Il y a l'énergie et il y a l'alimentation.
01:29 Je relève juste que ce dont on parlait le plus l'année dernière, souvenez-vous, c'est l'énergie.
01:35 Sur ce front là ça va mieux.
01:36 Sur l'alimentaire, on est effectivement de l'ordre de 13 à 14%.
01:41 Le pic des prix alimentaires devrait durer encore une partie de l'année, plusieurs mois,
01:47 mais que les prix alimentaires aussi devraient commencer à freiner d'ici la fin de l'année.
01:51 Alors est-ce qu'on peut espérer que le reflux effectivement approche et que le pic d'inflation,
01:56 y compris pour les produits alimentaires, secteur évidemment qui concerne directement la licodyenne des Français, soit bientôt franchi ?
02:02 Emmanuel Cuny, ça va mieux mais ça ne se voit pas encore, si je résume ce que je viens d'entendre.
02:05 Ça se voit pas encore et puis c'est loin d'être terminé.
02:07 Le gouverneur de la Banque de France est un communicant en ce moment,
02:10 c'est-à-dire que surtout à une heure de l'ouverture des marchés financiers,
02:14 la moindre virgule mal placée ça peut faire flancher l'euro, etc.
02:18 C'est loin d'être terminé parce qu'il n'y a pas que la guerre en Ukraine.
02:22 Alors il y a les prix de l'alimentaire, on va voir comment ça va se passer.
02:25 Ça ne peut que continuer à augmenter en termes de prix puisque les producteurs et les distributeurs
02:31 sont victimes eux-mêmes de la hausse des prix de l'énergie liée à la guerre en Ukraine.
02:36 Ça c'est une chose.
02:37 Mais ce que l'on n'a pas souligné jusqu'à présent c'est l'interdépendance de l'économie française.
02:42 Je m'explique, je ne vais pas être très technique.
02:44 On vit entre les États-Unis et la Chine.
02:47 Il y a un chiffre qui est tombé hier aux États-Unis, ce sont les créations d'emplois en février.
02:52 On est à plus de 240 000 créations d'emplois dans le secteur privé.
02:56 C'est plus que ce qu'attendaient les opérateurs, c'est plus qu'en janvier.
03:00 Et donc ça arrive aussi à un moment où les salaires sont en augmentation.
03:05 Aux États-Unis, plus 7% pour les salariés qui ont gardé leur emploi
03:09 et plus 14% pour les salariés qui ont quitté leur poste.
03:12 Donc il y a un double effet pour dire que comme on est dépendant entre autres des États-Unis,
03:18 sans faire de querelles particulières,
03:21 automatiquement ça ne peut qu'entretenir une inflation
03:23 puisque on importe plus de produits qu'on exporte.
03:26 Quand on importe des produits américains, produits plus chers là-bas,
03:28 automatiquement ça va entretenir la spirale inflationniste.
03:31 Le message du patron de la Banque de France, Stéphanie Rivère,
03:33 qui est d'ailleurs celui aussi en quelque sorte du gouvernement,
03:36 c'est "attendez, patientez encore quelques mois, ça va aller mieux".
03:39 Message qui est évidemment difficile à entendre pour tous ceux qui ont du mal aujourd'hui
03:43 tout simplement à remplir le Cadille samedi après-midi.
03:45 Effectivement, on sent que le gouverneur était là vraiment pour rassurer,
03:48 rassurer tout le monde, rassurer les Français.
03:51 Et en même temps il le dit, aujourd'hui on est à 14% d'inflation sur l'alimentaire
03:56 et il va falloir attendre trois trimestres, a-t-il dit ce matin,
04:00 pour voir une vraie baisse sur ces produits-là.
04:02 Alors certes, le gouverneur...
04:04 Il a dit la baisse a débuté à l'automne.
04:07 On est à la fin hiver, donc allez, milieu d'année dans les...
04:12 Pour l'inflation, oui, effectivement.
04:14 Donc c'est vrai que des mesures ont été prises.
04:16 Il a salué l'accord annoncé lundi par Bruno Le Maire avec la grande distribution notamment.
04:21 Mais en tout cas sur la question de l'alimentaire,
04:24 on sait qu'on va avoir des mois encore très difficiles.
04:26 Et on voit bien que ça pèse, qu'en plein débat sur les retraites,
04:31 les Français sont particulièrement inquiets,
04:33 que le pouvoir d'achat est en réalité l'inquiétude numéro un,
04:36 et que les politiques eux-mêmes sont totalement désorientés.
04:39 Hier, je déjeunais avec un cadre de la majorité qui disait
04:42 "On ne sait plus comment, où va l'économie, on ne sait plus quoi dire".
04:46 Donc en réalité, le message du gouverneur de la Banque de France,
04:48 c'est donner aussi de la lisibilité, de la prévisibilité.
04:50 C'est ça qui compte pour rassurer.
04:52 Il l'a dit, l'inflation, il y a aussi une dimension...
04:54 Et le pouvoir d'achat, il y a une dimension psychologique.
04:57 Il était là aussi pour ça ce matin.
04:59 9h11, le Filinfo, une souvenir, et on poursuit dans un instant.
05:03 La Première ministre se réjouit du vote de l'article 7 au Sénat,
05:07 celui sur le report de l'âge légal de départ.
05:09 La gauche va tout de même déposer un recours devant le Conseil constitutionnel.
05:13 Et malgré ce vote, sénateurs et républicains devront trouver un texte commun la semaine prochaine.
05:19 Aujourd'hui, ce sont les organisations de jeunesse qui appellent à la mobilisation contre la réforme.
05:23 Elle s'est battue pour la légalisation de l'avortement dans les années 70.
05:27 Sur France Info, Claudine Montaigne réagit à la volonté d'Emmanuel Macron
05:31 d'inscrire la liberté de recourir à l'IVG dans la Constitution française.
05:36 "Cela dépasse nos propres rêves", confie l'historienne.
05:39 Volodymyr Zelensky dénonce les "misérables tactiques russes",
05:43 dit le président ukrainien après des frappes massives ces dernières heures.
05:47 Plusieurs villes sans chauffage, sans électricité, des victimes, aussi quatre morts à le vivre.
05:53 Et la centrale nucléaire de Zaporizhia doit fonctionner avec des générateurs.
05:57 C'est un moment de stress pour les terminales.
06:00 Dernier jour pour rentrer ses voeux sur Parcoursup.
06:03 Le choix peut se faire entre 21 000 formations proposées.
06:07 On voit que c'est justement toute la difficulté qu'ils ont.
06:24 Parce qu'autant sur la question de l'énergie, il y a eu la mise en place de ce fameux bouclier tarifaire
06:29 qui a limité à 15% l'augmentation des prix et des tarifs de l'électricité et du gaz.
06:34 Et il faut reconnaître que c'est plutôt efficace quand effectivement on compare à d'autres pays.
06:38 Autant sur la question des prix de l'alimentaire.
06:40 Ils n'ont pas réussi pour l'instant à trouver le bon instrument.
06:43 On a beaucoup entendu parler du panier anti-inflation.
06:46 Ça fait des semaines qu'il y a un jour dans la semaine où on nous dit qu'il est enterré.
06:50 Puis deux jours après on nous dit "non non, c'est toujours au travail, ça va arriver d'ici quelques jours".
06:54 – Là il est plutôt en état de mort cérébrale.
06:56 – Oui plutôt en état de mort cérébrale puisque Bruno Le Maire a présenté son trimestre anti-inflation.
07:00 – On a eu l'occasion d'en parler ici même.
07:02 – Voilà, qui est un accord avec les distributeurs pour qu'il y ait, dit-il,
07:05 des centaines de produits qui soient au prix les plus bas.
07:07 Et il dit "on va envoyer la DGCRF aussi pour vérifier que ce soit bien le cas".
07:12 Mais on voit qu'il y a une vraie difficulté à trouver cela.
07:14 Parce qu'il y a aussi beaucoup plus probablement d'intervenants et d'intermédiaires.
07:19 Que ça aille des producteurs, aux distributeurs.
07:22 Et que sur ce plan-là, le gouvernement a du mal à trouver la bonne formule.
07:25 Et effectivement, parce qu'il sait aussi que c'est sur cette question-là qu'il est attendu.
07:29 Beaucoup plus peut-être que sur la question des retraites.
07:32 Ou si les gens, on le voit dans les études d'opinion, sont majoritairement opposés à la réforme.
07:36 Ce que voit le gouvernement, c'est aussi qu'ils sont 70 ou 80% à estimer qu'elle va se faire.
07:40 Et qu'il y a une forme, effectivement, finalement de fatalisme, y compris des opposants à cette réforme.
07:44 Alors que la colère qu'on ressent au sein de la population, elle est sur le pouvoir d'achat.
07:49 – Et ces marges de manœuvre du gouvernement sont tellement étroites, effectivement,
07:52 qu'on l'a vu avec cette initiative du "trimestre anti-inflation", son expression de Bruno Le Maire,
07:56 que le gouvernement est quand même largement dans la main de la grande distribution.
07:59 Effectivement, il dépend de tous les intermédiaires qu'évoquait Guillaume Darrain à l'instant.
08:02 Mais on le voit, parce que le trimestre anti-inflation,
08:05 la décision gouvernementale en tout cas liée à cette annonce-là,
08:08 c'est le logo, le logo tricolore qui va être apposé sur un certain nombre de produits.
08:11 Mais lesquels produits vont être choisis par les marques de la distribution en question ?
08:17 Ces distributeurs avaient d'ailleurs au préalable, avant même les annonces de Bruno Le Maire,
08:22 annoncé les uns ou les autres qu'ils allaient faire un effort sur un panier
08:27 qu'ils choisissent librement de produits.
08:29 Donc en fait, le gouvernement s'est en quelque sorte contenté de passer derrière
08:33 pour valider l'opération.
08:35 Mais on voit bien toute la difficulté, parce que ça, ça vient compenser
08:39 l'enterrement du panier anti-inflation qu'évoquait Guillaume Darrain.
08:42 Ça vient aussi, pour l'instant, faire patienter dans l'attente
08:45 du fameux chèque alimentaire promis déjà de longue date
08:48 et qui a lui aussi beaucoup de mal à voir le jour pour des raisons pratiques.
08:51 Donc on voit bien que les marges de manœuvre du gouvernement
08:53 sur ce sujet-là sont extrêmement étroites.
08:55 Emmanuel Cuny, il n'y a pas que le gouvernement,
08:57 tout n'est pas de la responsabilité de l'État non plus.
09:00 On cite les distributeurs, les producteurs, etc.
09:03 L'État aujourd'hui, c'est quoi ? C'est une dette de 3 000 milliards d'euros.
09:06 On n'a jamais été aussi élu. On est à 115% de la richesse nationale produite.
09:10 C'est énorme. Il n'y a plus d'argent dans les caisses.
09:13 La situation va perdurer et il y a cette dette quand même très importante.
09:18 Je rappelle la position de Bruxelles.
09:20 Hier, on en a très peu parlé, c'est la Commission européenne
09:25 qui dit en clair "attention au retour possible de la rigueur".
09:30 Le terme "corset budgétaire" a été vraiment prononcé.
09:34 Ça veut dire que le message est clair.
09:36 Chers États européens, si vous continuez à foncer dans le mur comme ça
09:39 en termes de dette publique, ça va aller très mal.
09:41 Donc réduisez les aides publiques,
09:44 ciblez vraiment les personnes qui en ont réellement besoin.
09:47 En plus, ça aidera à faire des économies d'énergie.
09:49 Tout ça, c'est compliqué à gérer pour le gouvernement.
09:52 D'où la nécessaire réforme des retraites.
09:54 C'est un point important.
09:56 La réforme de la retraite est liée directement à la dette.
09:58 C'est très important aux yeux des marchés.
10:00 - Il décide de ce qu'on va faire après.
10:02 - Il gère tout. Stéphanie Rivard, Guillaume Darré.
10:06 - Oui, effectivement.
10:08 La question de la dette et des dépenses publiques,
10:11 elle a été présente pendant la campagne électorale,
10:13 notamment grâce à Valérie Pécresse.
10:15 Mais elle est passée au second plan aujourd'hui.
10:17 On sait qu'on veut tenir nos engagements d'ici deux ans.
10:20 On veut commencer à s'approcher du seuil des 3 %.
10:24 Et on a commencé depuis le début de l'année à cibler.
10:27 C'est bien toute la réflexion.
10:28 On cible le bouclier tarifaire, le chèque alimentaire
10:30 pour les plus défavorisés,
10:32 même s'il y a des gros problèmes pour le mettre en place.
10:34 Il sera expérimenté pour l'instant.
10:36 Mais voilà, on ne sait pas encore ce qui va...
10:38 Mais la question, effectivement, des dépenses publiques,
10:41 c'est le gros mur que nous avons devant nous.
10:43 - Le problème, c'est que le quoi qu'il en coûte
10:45 qu'il y a eu pendant le Covid rend
10:47 l'aveu même d'un ministre, on le disait-il il y a quelques jours,
10:50 totalement, aujourd'hui, politiquement indéfendable,
10:53 la question de la rigueur budgétaire.
10:54 - On a le sentiment aujourd'hui que 10 milliards,
10:56 ça se trouve sous le sablon.
10:57 - Assez facilement.
10:58 - Vu les sommes qu'on a...
10:59 - Les marchés sont intraitables.
11:00 Les marchés financiers sont intraitables.
11:02 - Oui, mais les fonctions aussi.
11:03 - Plus que Bruxelles.
11:04 - Les politiques eux-mêmes vous disent
11:06 que c'est aujourd'hui impossible de faire entendre
11:08 aux infirmières, aux agriculteurs ou à tout autre corps des Français
11:12 qu'on ne peut pas trouver 500 millions,
11:14 1 milliard ou 5 milliards,
11:16 quand ils en ont vu des milliards se déverser pendant le Covid.
11:19 - Bien sûr.
11:20 Je veux juste rappeler effectivement à Emmanuel Cuny
11:22 qu'on sort de la période du fameux quoi qu'il en coûte.
11:24 On ne peut pas exploiter, y compris d'un point de vue politique,
11:26 mais c'est de bonnes guerres,
11:27 en période de campagne électorale,
11:29 lors de la présidentielle,
11:30 les efforts faits lors du quoi qu'il en coûte
11:32 pour sauver tout le monde.
11:33 Et c'est vrai que ça a été un manifeste efficace
11:35 et sans aucun doute utile,
11:37 même indispensable,
11:38 et d'un seul coup basculé,
11:40 politiquement en tout cas,
11:41 dans un discours qui viserait à expliquer aux Français
11:45 qu'il faut absolument rentrer dans le fameux corset bruxellois
11:49 évoqué par Emmanuel.
11:50 - Ne fâchez pas Emmanuel Cuny, Emmanuel, par la journée.
11:52 - Je vais bien au goût là.
11:53 - C'est la schizophrénie à laquelle est confronté
11:56 le président de la République aujourd'hui,
11:58 c'est-à-dire nécessaires réformes,
11:59 ne pas déplaire évidemment aux Français,
12:01 mais surtout convaincre les marchés financiers
12:03 que notre dette, il va falloir la rembourser à faible coût,
12:07 donc des taux d'intérêt et des prêts,
12:09 des remboursements peu chers.
12:11 La réforme de la retraite se fera à la fois
12:13 sur les mesures d'âge et les trimestres.
12:16 Pourquoi ? Parce que c'est un signal envoyé aux marchés financiers.
12:18 Emmanuel Macron dit "je suis droit dans mes bottes,
12:21 je ne bougerai pas"
12:23 et vous allez voir ce que vous allez voir.
12:25 - C'est un signal aux marchés financiers,
12:26 mais il n'est pas certain que ce soit le meilleur argument
12:27 pour convaincre les Français de dire
12:28 "il faut travailler deux ans de plus pour les marchés financiers".
12:30 - C'est la schizophrénie du chef de l'État,
12:32 elle s'explique facilement.
12:34 - On va parler dans un instant, si vous voulez bien,
12:35 tout de suite même, en vous remerciant,
12:37 Emmanuel Cuny, de votre participation ce matin aux Informés.
12:40 On vous retrouve dans les Informés du week-end.
12:41 Quelle heure, quel jour ?
12:42 - Le samedi à 9h40 jusqu'à 10h.
12:46 Je ne risque pas d'oublier un rendez-vous
12:48 avec les auditeurs et téléspectateurs de France 1.
12:50 - Mais vous avez bien sûr raison.
12:51 - On reviendra.
12:52 - Bravo Emmanuel Cuny.
12:53 Renaud Delis, on va en venir à présent.
12:54 À l'engagement pris par Emmanuel Macron hier,
12:56 c'était lors de l'hommage national à Gisèle Halimi.
13:00 Emmanuel Macron qui se dit prêt désormais
13:02 à inscrire le principe de l'IVG dans la Constitution.
13:05 - Et oui, en ce jour qui était hier,
13:07 la Journée internationale des droits des femmes,
13:09 et donc lors de cet hommage à cette grande figure du féminisme
13:11 qu'était Gisèle Halimi,
13:12 le chef de l'État a annoncé le dépôt d'un futur projet de loi
13:17 pour inscrire notamment, d'ailleurs dans la Constitution,
13:20 pas seulement, il a laissé entendre que ce projet de loi
13:22 serait plus vaste, mais inscrire la liberté des femmes
13:25 de recourir à l'IVG, une mesure qui a été saluée
13:29 par un certain nombre de mouvements féministes.
13:31 Alors est-ce qu'effectivement, cette protection juridique
13:33 est aujourd'hui nécessaire ?
13:35 Est-ce que l'IVG est menacée en France aussi ?
13:39 Voici ce qu'on disait ce matin Claudine Montel.
13:41 Claudine Montel, elle est historienne.
13:42 Ce fut la plus jeune signataire du manifeste des 343 femmes
13:46 qui avait appelé en 1971 à légaliser l'avortement.
13:49 Elle a combattu justement pour le féminisme aussi
13:53 à la volonté de Simone de Beauvoir, puis de Gisèle Allemy,
13:55 dont elle était l'amie, et a écouté Claudine Montel
13:58 cette décision être utile, nécessaire et même indispensable.
14:02 Cette menace existe plus que jamais aujourd'hui.
14:06 En France aussi ?
14:07 En France aussi, dans le sens où elle peut redevenir
14:10 une menace un jour ou l'autre.
14:12 Quand on voit que même en Europe, que ce soit en Pologne,
14:16 pour donner un exemple, et qu'on voit la catastrophe
14:18 vers laquelle on va aux États-Unis,
14:20 on est dans une situation où ça peut empirer.
14:22 Quand on voit ce qui se passe en Iran et en Afghanistan,
14:24 c'est fondamental.
14:26 C'est fondamental, disait donc ce matin Claudine Montel
14:28 sur l'antenne de France Info.
14:30 Fondamental.
14:31 Et alors il y a un deuxième débat dans le débat,
14:33 c'est-à-dire d'abord, est-ce que cette réforme verra le jour
14:36 et est-ce qu'on peut espérer un climat apaisé
14:38 ou est-ce qu'il risque d'y avoir des fractures
14:40 qui se réveillent dans la société française ?
14:41 Et puis, faut-il inscrire la liberté des femmes d'avorter
14:44 ou le droit à l'IVG ?
14:45 On va voir ce qu'impliquent ces deux notions,
14:47 liberté ou droit, dans un instant avec Virginie Rivard,
14:49 journaliste à Contexte, Guillaume Darré, France Télévisions.
14:52 Le Fil Info tout d'abord, 9h21, Maureen Suignard.
14:55 Pour Philippe Martinez, le gouvernement fait preuve
14:58 d'indifférence et de mépris à l'égard du mouvement social
15:01 contre la réforme des retraites.
15:03 Le patron de la CGT demande une nouvelle fois
15:05 à être reçu par le président de la République.
15:07 Grève reconduite aujourd'hui, notamment à la SNCF
15:10 où le trafic reste très perturbé.
15:12 Et ce matin, cet appel de l'Union française des industries pétrolières.
15:16 N'allez pas chercher de carburant si vous n'en avez pas besoin.
15:19 Il n'y a pas de pénurie en cours.
15:21 7% des stations françaises manquent d'au moins un carburant.
15:25 Sur France Info ce matin, le patron de la Banque de France
15:27 s'engage à ce que l'inflation soit divisée par deux
15:30 d'ici la fin de l'année.
15:31 Elle a atteint plus de 6% en février sur un an.
15:34 Le pic approche, cela va baisser d'ici le mois de juin,
15:37 dit encore le gouverneur.
15:39 Le nombre de signalements pour dérives sectaires en hausse
15:42 de 86% en 5 ans.
15:44 Le chiffre a été donné sur France Info ce matin
15:46 par le président de la mission interministérielle sur le sujet.
15:49 Les premières assises nationales contre ces dérives
15:52 s'ouvrent aujourd'hui à Paris.
15:54 Et le gouvernement veut adapter la loi pour plus d'efficacité.
15:57 Virginie Rivas, inscrire le droit ou inscrire la liberté de l'IVG,
16:11 ça change quoi ?
16:12 Inscrire la liberté, ça permet de ne pas revenir sur un débat
16:16 qui est la close de conscience pour les médecins,
16:19 puisque la loi Simone Veil garantissait une close de conscience
16:25 spécifiquement sur l'IVG, puisque les médecins l'ont de manière générale.
16:28 Ils l'ont spécifiquement sur l'IVG.
16:30 Donc ça permet de ne pas rouvrir ce débat
16:33 qui a enflammé la société française.
16:35 La liberté, c'est aussi politiquement le compromis
16:38 trouvé par Philippe Bas, le sénateur républicain
16:41 qui a travaillé avec Simone Veil,
16:43 pour faire passer ce texte au Sénat,
16:45 c'est-à-dire pour plaire aux centristes et à la droite.
16:48 Donc Emmanuel Macron, en proposant le terme de liberté,
16:51 à la fois permet de ne pas retomber dans ce débat de close de conscience
16:55 et aussi d'imaginer un futur consensus politique.
17:00 C'est d'ailleurs toute sa position plutôt équilibrérière,
17:03 à la fois liberté et à la fois avoir parlé d'un projet de loi.
17:06 Le projet de loi, je le rappelle, permettra de passer par le Congrès.
17:10 On n'est pas obligé dans ce cas-là...
17:12 C'est-à-dire réunion de l'Assemblée et du Sénat à Versailles.
17:14 Exactement, à Versailles, avec une majorité des 3/5e requises.
17:17 Ce qui permet d'éviter le référendum sur une question hautement inflammable.
17:22 Est-ce que ça veut dire, Guillaume Darracq,
17:24 qu'Emmanuel Macron fait le choix en quelque sorte
17:26 de la simplicité et de l'efficacité sur cette question ?
17:29 Alors ça dépend ce qu'il y aura dans ce projet de loi,
17:31 parce que, comme vous l'évoquiez, la question c'est
17:33 est-ce que c'est un projet de loi dédié entièrement à cette question-là
17:36 ou est-ce que c'est une question dans un projet de loi
17:38 de révision constitutionnelle qui inclut d'autres éléments
17:41 et plus particulièrement la réforme institutionnelle
17:44 qui est évoquée d'ailleurs depuis le début du quinquennat
17:47 et qui sera probablement l'une des prochaines réformes
17:50 sur la table après la réforme des retraites.
17:52 Que ce soit la réduction du nombre de parles en termes,
17:55 ce n'est pas forcément quelque chose de nécessairement constitutionnel
17:58 ou sur d'autres aspects.
17:59 Hier, l'entourage du chef de l'État ne semblait pas avoir tranché.
18:02 Ce qui semblait en tout cas assez clair, c'est que
18:05 s'il y avait un désaccord sur d'autres points que sur la question de l'IVG,
18:08 c'est-à-dire sur les institutions,
18:10 ce n'est pas pour ça que ça tomberait à l'eau.
18:12 C'est-à-dire qu'ils iraient au minimum au Congrès
18:14 avec un projet de loi de révision constitutionnelle
18:16 avec cette idée de, cette proposition de constitutionnalisation de l'IVG.
18:21 On a le droit de soumettre plusieurs points au Congrès
18:23 et de faire voter sur chaque point ?
18:25 On n'est pas obligés de voter sur…
18:26 Non, c'est un vote global.
18:27 C'est un vote global sur un texte.
18:28 C'est un projet de loi.
18:29 En tout cas, on peut faire un séquençage de textes.
18:31 Absolument, plusieurs textes.
18:32 Des textes différents.
18:33 Oui, c'est un vote global sur un texte.
18:35 C'est effectivement tout l'enjeu que relevait Guillaume Darré à l'instant.
18:38 Parce que le choix de cette simplification,
18:39 comme l'expliquait Virginie Riva,
18:41 c'est-à-dire la procédure du projet de loi constitutionnelle
18:44 déposée par l'exécutif qui permet d'éviter le recours au référendum.
18:48 Rappelons qu'en ce moment, on en est à un stade d'une proposition de loi.
18:51 Ça avait été initié par les Insoumis et Mathilde Panot,
18:53 repris par Aurore Berger et le groupe Renaissance.
18:56 Validé ensuite avec cet accord qu'évoquait Virginie Riva au Sénat,
19:00 ce point de compromis trouvé autour de ce terme de liberté.
19:04 Une proposition de loi, c'est-à-dire émanant des parlementaires,
19:07 elle implique la convocation d'un référendum
19:09 pour être validée par les Français.
19:11 Ce qui n'est pas le cas forcément d'un projet de loi.
19:14 Un projet de loi peut aboutir à un référendum.
19:17 L'exécutif pourrait décider de convoquer un référendum.
19:19 En l'occurrence, il choisirait ou il choisira plus probablement
19:22 la convocation du Parlement en Congrès
19:24 qui nécessite donc de rassembler une majorité des 3/5.
19:26 Et préciser peut-être que c'était une demande même des parlementaires
19:29 qui ont adressé un courrier au chef de l'Etat le 1er mars,
19:31 parlementaire de gauche essentiellement,
19:33 de dire "reprenez la main, monsieur le Président,
19:36 justement pour ne pas passer par un référendum".
19:39 Parce que je rappelle que le référendum sur question sociétale,
19:41 c'est un grand débat de toute la 5ème République depuis 1958.
19:44 En gros, on a exclu...
19:46 Enfin, la plupart des constitutionnalistes considèrent
19:48 que les questions de société ne peuvent pas être soumises à référendum.
19:51 Or là, évidemment c'est une question constitutionnelle,
19:54 mais indirectement sociétale, on rouvrirait la boîte de Pandore
19:57 si on passait par un référendum.
19:59 Alors qu'on sait depuis 1958 que, effectivement, c'est très dangereux.
20:02 – Pour répondre à la question posée il y a quelques instants par Renaud Delis,
20:04 Guillaume Darrès, est-ce qu'on peut imaginer un débat apaisé
20:07 sur cette question à l'Assemblée et au Sénat
20:11 et donc devant leur réunion au Congrès à Versailles ?
20:14 – Apaisé, oui, agité également,
20:16 parce que les opposants à cette constitutionnalisation de l'IVG
20:21 pour les plus radicaux diront justement que le fait de passer par Congrès
20:25 et que l'on cursicule les Français est une forme de prise en otage du débat
20:30 et de ne pas le laisser finalement à tous les Français,
20:33 et y compris parmi les gens plus modérés,
20:35 y compris dans la majorité, il y a des gens qui n'étaient pas favorables.
20:38 Il y a quelques mois, je crois, François Bayrou avait expliqué
20:41 qu'il ne jugeait pas forcément nécessaire la constitutionnalisation de l'IVG
20:45 parce qu'il estimait qu'il n'y avait aucun parti politique
20:47 qui aujourd'hui, dans le paysage politique français,
20:50 menaçait ce droit ou cette liberté, selon le terme qu'on emploie,
20:54 et qu'il considérait que c'était une façon de décalquer le débat américain,
20:58 effectivement d'où est née en partie cette proposition de loi au début,
21:03 et que ce n'était pas nécessaire.
21:04 Donc je pense qu'il y aura un débat,
21:06 mais ça ne sera pas un objet de rupture politique au sein de la majorité.
21:09 – Guillaume Darré, France Télévisions, Virginie Riva,
21:11 journaliste à Contexte, site d'information politique,
21:14 qu'est-ce qu'on y trouve aujourd'hui ?
21:16 – On y trouve justement dans notre briefing
21:18 tout un passage sur la constitutionnalisation de l'IVG
21:21 et la décision d'Emmanuel Macron.
21:22 – Merci à tous les trois, le retour des informés 20h ce soir,
21:24 Jean-François Achilli d'ici là, très belle journée à tous.
21:27 à tous.

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