Marine Tondelier, la secrétaire nationale d'EELV, est l'invitée de 22H Max pour réagir au bras de fer entre l'exécutif et la rue
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00:00:00 Notre invité, il est presque 22h50, on avance un peu, car le livre nous plante.
00:00:04 - Oui, qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
00:00:05 Je crois qu'ils sont à une voix près, ça a l'air tendu.
00:00:07 - Bonsoir Marine Tendelier, merci d'être avec nous ce soir.
00:00:11 J'avais écrit un petit paragraphe de présentation.
00:00:13 Notre invité ce soir est contre cette réforme des retraites, ça c'est facile à dire.
00:00:16 Elle estime qu'on pourrait se débarrasser des milliardaires pour la financer,
00:00:19 pense que ces mêmes milliardaires sont des vampires.
00:00:22 Ah vous retirez "vampires" ?
00:00:23 - C'est la phrase d'avant que...
00:00:24 - Ah bon, on verra d'une certaine façon.
00:00:26 - Il suffirait.
00:00:26 Notre invité vient d'être réuni à la tête d'Europe Ecologie Les Verts, je recommence.
00:00:30 Bonsoir Marine Tendelier, merci d'être avec nous ce soir.
00:00:32 On vient de voir, on va commencer par là, pardon,
00:00:34 vous serez interrogé ce soir par Julie Graziani, par Nora Amadie, par Antoine André.
00:00:38 On vient de voir cette séquence, on va commencer par là, c'est la séquence de la soirée.
00:00:41 Qu'est-ce que vous dites ce soir face à Adrien Quatennens,
00:00:44 on rappelle, condamné pour violence conjugale,
00:00:46 qui a été suspendu de ses fonctions dans le groupe La France Insoumise,
00:00:49 mais qui est revenu à l'Assemblée déjà il y a quelques jours,
00:00:52 et qui pour la première fois ce soir a donc pris la parole.
00:00:56 Qu'est-ce que vous dites ?
00:00:57 - Il se passe exactement ce dont je n'avais pas envie,
00:00:59 c'est-à-dire que j'ai envie de parler des retraites et je dois parler d'Adrien Quatennens,
00:01:02 et c'est pour ça que c'est compliqué qu'il revienne ce soir, cette semaine, en ce moment.
00:01:06 - Vous dites que c'est trop tôt, il ne fallait pas.
00:01:08 - Non mais moi je souhaitais qu'il ne revienne pas, donc comme ça je suis claire et cohérente.
00:01:11 Après moi quand j'entends les députés…
00:01:12 - Il ne revient pas du tout, c'était ça votre position.
00:01:14 - Mais je pense qu'il peut démissionner sans remettre au suffrage,
00:01:18 et que si les électeurs décident de le réélire, il revient,
00:01:21 mais que c'est une tromperie au moment du vote,
00:01:24 et qu'il y a des éléments importants survenus entre temps,
00:01:26 qu'il a reconnus, qui sont des violences conjugales, qui sont des faits graves,
00:01:29 qui pour moi le rendent peu audible sur beaucoup de sujets à l'Assemblée nationale.
00:01:36 Et après quand j'entends le collègue Karl Oliv qui a l'air scandalisé,
00:01:40 moi je rappelle que La République En Marche avait investi au législatif
00:01:43 quelqu'un qui avait mis 14 jours d'IDT à sa femme,
00:01:45 et donc j'aime beaucoup en entendre certains faire des leçons de morale
00:01:49 quand c'est sur les bancs adverses, mais ne pas le voir quand c'est sur leurs bancs à eux.
00:01:52 - Mais il faut se souvenir de la peine qui a été infligée à Adrien Quatennens,
00:01:57 de la prison avec sursis, il n'a absolument pas été question d'inéligibilité ou quoi que ce soit.
00:02:02 Donc il faudrait aller au-delà de la peine prononcée par la justice.
00:02:04 - Non mais il y a les peines prononcées par la justice,
00:02:06 et puis après il y a le devoir d'exemplarité des politiques,
00:02:09 et en l'occurrence il se trouve qu'il y a certains bancs à l'Assemblée nationale
00:02:12 où on a fait de la violence envers les femmes une cause majeure,
00:02:16 parce qu'elle fait trop de victimes chaque jour en France.
00:02:19 - Vous parlez à vos camarades de la France Insoumise ?
00:02:22 - Je ne leur parle pas parce qu'il y en a la moitié qui sont d'accord avec moi.
00:02:24 Mais en tout cas vous voyez ce soir, René Char disait que
00:02:27 l'essentiel était sans cesse menacé par l'insignifiant, et c'est ce qui se passe là.
00:02:30 On est censés parler des droits sociaux des Français pour les prochaines années,
00:02:33 et on se retrouve à devoir parler d'Adrien Quatennens.
00:02:35 Et en plus on n'a même pas entendu ce qu'il disait,
00:02:37 puisqu'en fait le sujet ce n'est pas ce qu'il dit,
00:02:39 c'est ce qu'il a fait, ce qu'il est, et qu'il soit là ce soir, et c'est QFD.
00:02:43 Mais parfois on juge aussi un petit peu vite ces affaires-là.
00:02:46 - Là il les a admis ?
00:02:47 - Oui bien sûr.
00:02:48 - C'est très différent.
00:02:49 - Mon propos c'est, est-ce que c'est au parti ou est-ce que c'est au groupe politique
00:02:53 de faire la loi et d'infliger des peines supplémentaires ?
00:02:56 Quand on voit l'exemple de Julien Bayou qui vient...
00:02:59 - Il n'y a aucun rapport.
00:03:00 - Je vais terminer mon propos.
00:03:04 La commission interne d'Europe Écologie les Verts a cloué le dossier,
00:03:08 il n'y a pas de plainte, il n'y a rien du tout.
00:03:09 Mais il a quand même été affiché en place publique par quelqu'un de vos rangs,
00:03:13 Sandrine Rousseau, il a été d'une certaine façon marqué par cette accusation-là,
00:03:17 sans que la plaignante ne se soit jamais exprimée,
00:03:19 et sans qu'il y ait l'enquête judiciaire,
00:03:21 mais le parti a quand même décidé de le contraindre à ce...
00:03:25 - Allez, dites tout ce que vous avez compris et je vous réexpliquerai après.
00:03:29 - De fait le parti, en l'affichant en place publique comme étant accusé de telle violence,
00:03:34 l'a d'une certaine façon mis au banc de son mandat de député.
00:03:38 - On parlait de violence psychologique à l'encontre de son ex-compagne.
00:03:40 - La première différence c'est qu'il n'y a pas eu de plainte,
00:03:45 de main courante contre Julien Bayou.
00:03:47 La deuxième chose c'est que le parti n'a rien demandé du tout,
00:03:50 il s'est lui-même mis en retrait de ses fonctions de secrétaire national
00:03:53 et de président de groupe à l'Assemblée,
00:03:55 et sur sa fonction et sa qualité d'adhérent,
00:03:57 rien n'a bougé pendant tous ces mois,
00:03:59 c'est lui qui a décidé de se mettre en retrait
00:04:01 pour répondre aux accusations de son ex-compagne,
00:04:03 mais le parti ne l'a accusé de rien.
00:04:05 Son ex-compagne l'a accusé, et notre devoir de parti,
00:04:08 parce que la police, la justice et la société...
00:04:11 Mais à l'occurrence c'est moi qui représente le parti, il me semble,
00:04:14 et il ne me semble pas l'avoir accusé de quoi que ce soit,
00:04:17 moi je suis là pour entendre les victimes,
00:04:19 et le cas échéant, prendre des sanctions si elles parlent
00:04:22 et si des faits sont réprésentables,
00:04:24 ça n'est pas le cas dans cette affaire pour l'instant, nous dit la cellule.
00:04:26 Mais on ne peut pas comparer tout,
00:04:28 et d'ailleurs Julien Bayou il n'a jamais été ni démis de sa qualité d'adhérent
00:04:30 d'Europe Écologie des Verts,
00:04:31 ni mis en retrait du groupe à l'Assemblée,
00:04:34 il a continué à participer aux réunions, etc.
00:04:36 Donc on ne peut pas comparer tout et n'importe quoi,
00:04:38 je ne vois absolument pas le rapport,
00:04:40 si ce n'est qu'il y a le mot "femme" quelque part de près ou loin.
00:04:42 – Il n'y a pas eu de pression interne,
00:04:44 enfin je ne sais pas, on ne lui a pas fait comprendre
00:04:46 que ça serait mieux et moins embarrassant pour les autres...
00:04:48 – Il y a des débats évidemment sur des sujets aussi importants
00:04:51 et qui touchent beaucoup de Françaises et de Français,
00:04:53 mais pour le coup, en plus Adrien Acaténin, ça a reconnu l'effet,
00:04:55 donc je ne vois vraiment pas de rapport.
00:04:57 – Est-ce que vous considérez ce soir, pour clore le dossier Bayou,
00:05:00 que Julien Bayou est blanchi, que plus rien ne pèse contre lui ?
00:05:03 – C'est le souci quand quelqu'un porte des accusations
00:05:05 et que la cellule n'est pas en mesure de l'entendre,
00:05:09 c'est toute la particularité de cette affaire,
00:05:11 ce qui fait que quand la cellule clôt l'instruction,
00:05:15 sans pouvoir y apporter de conclusion,
00:05:17 c'est satisfaisant à la fin pour personne,
00:05:18 ni pour son ex-compagne qui n'a pas été entendu,
00:05:21 qui n'a pas pu l'être, ni pour Julien Bayou,
00:05:24 ni pour le parti qui aurait bien souhaité avoir une conclusion officielle.
00:05:27 – Elle n'a peut-être juste pas souhaité être entendue,
00:05:28 ou être contrainte d'être entendue.
00:05:30 – C'est un peu plus compliqué que ça,
00:05:32 il y a des confidentialités d'écrit entre avocats
00:05:34 que je ne peux pas forcément dévoiler sur ce plateau,
00:05:36 mais je ne peux ni dire que c'était de la mauvaise foi
00:05:39 ou de la mauvaise volonté de sa part, ni de la nôtre,
00:05:40 c'est juste que des fois les conditions qui auraient fait
00:05:43 qu'elle se sente bien pour parler,
00:05:44 n'étaient pas possibles dans le cadre de cette cellule,
00:05:46 cette cellule n'était pas adaptée à ce cas précis,
00:05:48 qui a mis en fait à rude épreuve le protocole de notre cellule VSS,
00:05:52 mais c'est normal, c'était notre secrétaire national,
00:05:55 accusé par son ex-compagne qui n'est pas adhérente,
00:05:58 pour plein de raisons la cellule n'était pas adaptée,
00:06:00 je regrette et surtout le sujet c'est quand même
00:06:03 qu'on est dans un pays où la police et la justice
00:06:05 ne prennent pas bien en cause ces sujets, en main ces sujets-là,
00:06:09 et que du coup les partis politiques comme certaines entreprises,
00:06:11 comme certaines assos se retrouvent en première ligne
00:06:13 avec des sujets sociétaux majeurs sur les bras à traiter
00:06:16 parce que nous on ne va pas mettre la poussière sous le tapis,
00:06:18 comme d'autres partis qui pensent que parce qu'ils n'ont pas de thermomètre,
00:06:20 ils n'ont pas de fiables, nous nous affrontons sans hypocrisie ces sujets
00:06:24 et ce n'est pas facile, je vous l'accorde.
00:06:25 Marine Tendonnier, 757 000 manifestants dans toute la France selon la police,
00:06:29 un peu moins de 2 millions pour la CGT,
00:06:30 dans les deux cas ces chiffres sont à la baisse
00:06:32 par rapport au 31 janvier dernier, est-ce que ça s'essouffle ?
00:06:34 Est-ce que vous diriez ce soir clairement que ça s'essouffle ?
00:06:37 On peut compter de plein de manières les choses,
00:06:39 si on compte le nombre de manifestants par semaine par exemple,
00:06:42 on pourra dire que ça s'intensifie samedi,
00:06:44 en réalité on passe d'une mobilisation par semaine à deux,
00:06:47 et donc il est évident que c'est différent,
00:06:48 et puis il y a quand même beaucoup de Françaises et de Français
00:06:50 pour qui poser un jour de grève ça coûte de l'argent
00:06:52 et je pense qu'ils sont nombreux et nombreux à avoir priorisé
00:06:55 pour la journée du samedi où ils pourront venir en famille
00:06:57 sans forcément perdre de salaire,
00:06:59 je pense que c'est le choix qui a été fait par beaucoup de Français.
00:07:01 Après le chiffre, on dit en baisse,
00:07:04 mais le nombre de manifestants aujourd'hui,
00:07:07 si on nous avait donné ce nombre-là pour le 19,
00:07:10 on aurait trouvé que c'était une manifestation historique,
00:07:12 donc ce n'est pas parce que ce n'est pas aussi important que le 19,
00:07:14 que c'est un drame social.
00:07:16 Vous savez comment marche la dynamique dans ces cas-là ?
00:07:18 Je sais que quand on part d'une manif par semaine à deux,
00:07:20 c'est aussi une forme d'intensification,
00:07:22 je sais aussi que ce sont les vacances scolaires
00:07:24 dans une partie de la France,
00:07:25 et donc je vois aussi plein de raisons à cela,
00:07:27 mais ne vous inquiétez pas pour notre détermination.
00:07:29 Est-ce que le fait que le gouvernement ne bouge pas
00:07:32 peut amener aussi un certain nombre de manifestants
00:07:35 à se dire "bon ben ça ne sert à rien" ?
00:07:37 Ah non, ça je ne pense pas, en général ça a l'effet inverse.
00:07:39 Vous êtes sûre de ça ?
00:07:40 J'en suis certaine.
00:07:41 Quand vous avez à peu près 70% des Français qui disent
00:07:43 "de toute façon la réforme passera".
00:07:45 Oui, mais il y a à la fois une intensification du mouvement social
00:07:48 quand on regarde quand même depuis le 19,
00:07:50 et par ailleurs il y a une intensification du soutien
00:07:53 des Françaises et des Français à ce mouvement social.
00:07:55 C'est-à-dire que même celles et ceux qui n'ont pas l'habitude de manifester,
00:07:58 ou alors il n'y a pas de manifestation près de chez eux,
00:08:00 c'est quand même des journées où il n'y a pas beaucoup de trains,
00:08:03 ce n'est pas facile pour tout le monde,
00:08:05 ils sont quand même contents que des personnes manifestent
00:08:07 pour porter leur voix,
00:08:08 donc je ne suis pas du tout inquiète là-dessus.
00:08:10 Mais vous ne sentez pas une forme de résignation quand même ?
00:08:13 Je ne pense pas parce que moi la résignation
00:08:15 je la sens depuis des années en réalité.
00:08:17 Je l'ai sentie quand il y a eu les 5 euros d'appel en moins,
00:08:19 je l'ai sentie à la réforme de l'assurance chômage,
00:08:21 je l'ai sentie à de multiples reprises,
00:08:23 et là l'impression que j'ai c'est que quand on manifeste,
00:08:25 il y avait quand même beaucoup, beaucoup, beaucoup de monde
00:08:28 à l'échelle des dix dernières années dans la rue aujourd'hui,
00:08:31 j'ai l'impression qu'on manifeste pas juste pour les retraites,
00:08:33 on manifeste pour toute leur œuvre,
00:08:36 et finalement c'est après toute une série d'humiliations du quotidien,
00:08:39 semaine après semaine,
00:08:41 une partie de la France qui commence à relever la tête,
00:08:43 et ça ne va pas s'arrêter comme ça retraite ou pas retraite,
00:08:46 ce n'est pas juste des retraites qu'on débat en ce moment,
00:08:49 c'est d'une forme de mépris social,
00:08:50 c'est d'une manière de gouverner sans écouter la rue,
00:08:53 et je pense vraiment que ce qui se joue là n'est pas juste un sujet de retraite,
00:08:57 même si les retraites étaient le détonateur de ce qu'on a vu.
00:09:00 – Et est-ce qu'il y a un risque de pourrissement ?
00:09:02 – Vous entendez quoi par pourrissement ?
00:09:04 – Le fait que précisément,
00:09:05 on ait fait deux mondes parallèles d'une certaine manière,
00:09:07 les manifestants qui manifestent d'un côté,
00:09:09 le gouvernement qui manifeste toujours,
00:09:10 de toute façon nous on avance à l'Assemblée, au Sénat, etc.,
00:09:12 on ira jusqu'au bout, et que ça ne se rencontre pas,
00:09:15 et qu'à la fin il puisse y avoir quelque chose de plus dur,
00:09:18 de plus, oui, éventuellement de plus violent,
00:09:20 dont on aura fait partie dans un instant.
00:09:22 – Si on rentre dans quelque chose de plus dur,
00:09:23 ce n'est pas un pourrissement justement.
00:09:24 Mais moi, ce que je voudrais quand même rappeler,
00:09:27 c'est à quel point on nous a menti aussi dans le cadre de cette réforme.
00:09:30 On a commencé par nous dire que c'est une réforme de justice,
00:09:33 c'est les mots qui étaient employés par Elisabeth Borne
00:09:35 quand elle a annoncé sa réforme.
00:09:36 On a dû quand même en tant qu'opposition,
00:09:38 moi je ne suis pas parlementaire,
00:09:39 mais je fais partie de l'opposition, de l'alternative dans ce pays,
00:09:43 on a dû faire de la désinfo,
00:09:45 ou démêler le vrai du faux comme disent parfois les journalistes,
00:09:47 c'est-à-dire que là on avait un gouvernement qui ostensiblement mentait
00:09:50 et on devait nous aller essayer de comprendre leur propre réforme
00:09:52 qu'ils expliquaient très mal pour montrer que c'était faux.
00:09:55 Là on est quoi ? On est deux, trois semaines après,
00:09:57 plus personne au gouvernement n'essaye même de nous laisser penser
00:10:01 ou de nous faire croire qu'il y a encore le mot justice
00:10:03 quelque part autour de cette réforme.
00:10:04 C'est-à-dire que même eux, leur propre élément de jangage,
00:10:06 ils ont dit non mais en fait c'est vrai, ça ne marche pas,
00:10:09 on arrête, maintenant on va dire c'est une réforme d'effort.
00:10:11 Justice et force, déjà pas tout à fait la même chose.
00:10:12 – Ils ont dit "ce n'est pas aussi injuste que ça", c'est ce qu'ils ont dit.
00:10:15 – Oui, au début ils ont dit c'est une réforme de justice, je rappelle.
00:10:17 Ils nous ont quand même fait passer comme le compromis du siècle
00:10:19 le fait d'avoir des petites pensions à 1200 euros minimum
00:10:23 alors que c'était dans la loi Fillon votée en 2003,
00:10:25 que ça devait s'appliquer en 2008, ça n'avait jamais été appliqué
00:10:27 et que leur propre administration disait "attendez,
00:10:29 on n'a pas compris comment on fait, on ne sait pas le faire".
00:10:31 Leur première disposition, il y avait 48 personnes,
00:10:34 Mediapart avait calculé qu'ils seraient éventuellement concernés
00:10:36 et après ils ont dit "non mais on va le faire pour tout le monde".
00:10:37 – Oui, ça c'est ce qui était contesté,
00:10:38 c'était sur une partie de l'échantillon etc.
00:10:40 – Et puis on dit "non mais ça on ne sait pas le faire",
00:10:42 une fois que les gens liquident leur droit à la retraite,
00:10:43 on ne sait pas recalculer, imprimer ses affaires.
00:10:45 – Mais Marie-Thérése, est-ce que vous êtes quand même en capacité
00:10:47 de dire ce soir qu'il y a quand même des avancées dans cette réforme,
00:10:50 au-delà du totem des 64 ans, il y a quand même peut-être sur les carrières longues,
00:10:54 il y a quand même des choses qui ont été acquises
00:10:57 pendant ce débat à l'automne avec les partenaires sociaux.
00:11:00 – Alors moi le premier problème que j'ai,
00:11:02 c'est que j'ai l'impression que cette réforme, personne n'y comprend rien,
00:11:07 c'est-à-dire que je croise plein de gens qui disent
00:11:10 "peut-être que je suis concernée, je ne sais pas",
00:11:11 en fait individuellement les gens ont même du mal à comprendre
00:11:14 s'ils sont concernés ou pas, dans quelle mesure,
00:11:16 parce que c'est compliqué et on ne fait quand même rien
00:11:17 pour que les gens comprennent, c'est-à-dire que le gouvernement dit
00:11:19 "il faut faire de la pédagogie, il faut faire de la pédagogie",
00:11:21 d'ailleurs qui continue parce que plus ils en font,
00:11:22 plus les Français sont contre et plus on est nombreux dans la rue,
00:11:25 mais il y a une vraie technicité et rien n'est fait pour que ce soit simple,
00:11:29 ce serait si compliqué que ça de mettre un calculateur de droit
00:11:31 pour que les gens puissent voir objectivement si ça leur sert ou pas.
00:11:33 – Ça c'était la réforme systémique de 2019
00:11:36 où en fait il devait y avoir une clarification…
00:11:38 – Le calculateur avait haché, ils ont fait le calculateur
00:11:40 et tout le monde disait "oui mais en fait entre le nombre de personnes
00:11:44 pour qui ça devait aller mieux que la réforme
00:11:46 et le nombre de personnes qui ont calculé que ce n'était pas vrai,
00:11:48 c'était assez éloquent", mais c'est vrai que c'est un vrai sujet,
00:11:51 et donc après quand on nous dit pénibilité,
00:11:53 ben excusez-moi c'est quand même eux qui ont enlevé
00:11:54 les quatre critères les plus courants de pénibilité,
00:11:56 ils ont retiré de la loi, donc là ils nous disent "on va bien retravailler",
00:11:59 avec en plus quand même des parlementaires,
00:12:00 j'entendais François Patria sur vos ondes tout à l'heure,
00:12:03 qui du haut de leur chaise dans l'hémicycle,
00:12:06 ou pour certains du haut de leur tableau Excel,
00:12:08 le McKinsey dans le ministère, nous explique à des gens
00:12:11 qui travaillent concrètement les mains dans le cambouis toute la semaine,
00:12:14 ce qui est pénible ou pas, et donc il y a François Patria,
00:12:16 il avait dit "les déménageurs, bon maintenant ils ont des exosquelettes",
00:12:18 il y en a un autre qui a dit "les carleurs, maintenant ils ont des genouillères",
00:12:21 non mais très sincèrement, et pour qui s'y prennent-ils ?
00:12:24 C'est vraiment ce qu'on appelle du mépris social,
00:12:26 c'est-à-dire des cols blancs qui nous expliquent ce qui est des bourgeois…
00:12:28 – Sauf que là on est en train de vous dire,
00:12:29 le gouvernement est en train de vous dire que la préliminité sera mieux prise en compte.
00:12:33 – Et c'est eux qui nous ont fait rigoler.
00:12:34 – Nora lisait "il y a peut-être aussi des avancées".
00:12:36 – Oui mais c'est toujours pareil en fait,
00:12:39 pardon mais en fait ce que dit Nora,
00:12:41 ça reflète un même schéma narratif à chaque fois en fait,
00:12:44 à toutes les réformes des retraites,
00:12:45 il y a toujours eu l'objectif qui était affiché en année d'âge légal
00:12:50 et en année de retrait, en nombre de trimestres à valider,
00:12:53 je vais y arriver, ça prouve que c'est compliqué,
00:12:56 et le deuxième pan c'est toujours "oui mais on a fait des avancées",
00:12:59 "oui mais on a pris en compte ceci", "oui mais il y aura des exceptions pour un test",
00:13:02 c'est toujours la même chose finalement,
00:13:05 et c'est l'équilibre qu'on a du mal à mesurer.
00:13:06 – Antonin et ensuite Philippe Martinez.
00:13:07 – Vous ne pouvez pas dire d'un côté, une réforme des retraites,
00:13:10 quand on va effectivement sauver le régime par répartition,
00:13:13 on repousse l'âge, on demande des efforts aux gens,
00:13:15 mais vous ne pouvez pas non plus reprocher à une réforme des retraites
00:13:18 parce que par définition c'est complexe, parce que la société est diverse,
00:13:20 parce qu'on ne fait pas tous le même métier,
00:13:22 de dire que c'est trop complexe et il y a des cas particuliers.
00:13:24 Le gouvernement essaye de prendre en compte un certain nombre de cas particuliers,
00:13:28 les femmes enceintes, les trimestres de grossesse pour les femmes,
00:13:31 essayer de prendre en compte la pénibilité, la question des apprentis,
00:13:34 et vous dites "c'est trop compliqué, personne n'y comprend rien".
00:13:37 Oui, une réforme des retraites c'est complexe,
00:13:39 et si on veut essayer de l'ajuster au mieux, il y a des mesures comptables,
00:13:43 on reporte l'âge, on allonge le nombre d'annuités,
00:13:48 et on essaie de faire aussi un peu du cas par cas.
00:13:50 Je ne comprends pas tellement votre reproche sur le côté "c'est trop complexe".
00:13:53 – Oui, parce que vous dites, quand le gouvernement dit
00:13:56 "il y a les femmes enceintes, on va mieux prendre en compte la maternité",
00:13:59 quand vous regardez sur la totalité de la réforme, c'est faux.
00:14:02 Objectivement, les femmes… – Ce n'est pas faux.
00:14:03 – Si, c'est faux. – Tout le monde va travailler un peu plus,
00:14:06 Marine Tendelier, mais simplement on prend en compte les trimestres.
00:14:08 – Mais cette réforme va peser en premier lieu sur les femmes
00:14:11 et celles qui ont eu des enfants, donc ne faisons pas confiance.
00:14:14 Deuxièmement, vous venez de dire quand même,
00:14:15 il y a le choix entre travailler plus longtemps
00:14:17 et avoir des plus petites pensions.
00:14:21 On peut aussi aller chercher de l'argent ailleurs,
00:14:24 et à chaque fois, quand on veut défendre cette réforme,
00:14:26 on dit "vous avez le choix entre travailler plus longtemps ou gagner moins".
00:14:29 Jamais, on ne parle de la troisième variable d'ajustement.
00:14:32 – On parlera des plus riches dans un instant, on parlera des milliardaires.
00:14:35 – Si c'est pour écouter Philippe Martinez, je veux bien.
00:14:37 – Bien sûr, on parlera des plus riches, on parlera des vampires,
00:14:39 des milliardaires, comme vous les avez appelés, on verra ça dans un instant.
00:14:41 On parlera aussi de la ZAD, que vous appeliez de vos voeux à l'Assemblée.
00:14:45 C'est comme ça qu'on vous a aussi découvertes, Marine Tendelier,
00:14:47 on verra ça dans une seconde, mais d'abord, effectivement, Philippe Martinez.
00:14:49 Faut-il durcir le ton ? C'est possible, dit Philippe Martinez,
00:14:53 qui dit "attention, ça pourrait aussi se durcir dans la rue, devenir plus violent, regardez".
00:14:58 – Des salariés nous disent "mais les manifs,
00:15:00 on est plusieurs centaines de milliers, des millions, et il ne se passe rien.
00:15:05 Qu'est-ce qu'il faut faire ? Qu'est-ce qu'on doit faire ? C'est une question…
00:15:08 – Vous croyez que ça dérape ces prochains jours ?
00:15:10 – Je vous dis ce que j'entends. Donc, nous, on est là pour alerter.
00:15:15 Oui, ça se passe bien, oui, il y a du monde…
00:15:18 – Mais ça pourrait ne pas durer.
00:15:19 – Les gens peuvent nous dire "bon, ok, mettez-vous de côté, on va s'occuper du reste".
00:15:24 Je dis "attention".
00:15:26 – Est-ce que vous avez en tête la même crainte que Philippe Martinez ce soir ?
00:15:29 – Bah évidemment, parce que pour l'instant, il faut s'en féliciter,
00:15:32 ces manifestations se passent extrêmement bien.
00:15:34 Je pense qu'au-delà de toute attente, et moi j'ai fait les trois à Paris,
00:15:37 je serai samedi à Lille, c'est même des manifestations,
00:15:40 on se dit qu'on pourrait pouvoir revenir en famille manifester,
00:15:42 ce qu'en France, il faut le dire, depuis des années, on ne pouvait plus faire.
00:15:45 Plein de gens qui avaient l'habitude de venir manifester en famille
00:15:47 ne prenaient plus leurs enfants parce qu'il y avait une politique
00:15:49 du maintien de l'ordre qui était devenue dangereuse,
00:15:52 et pour les manifestants, et pour la police, manifestement, ça ne marchait plus.
00:15:56 Et donc là, on est dans des manifestations qui sont extrêmement bon enfant,
00:15:59 où on voit plein de gens qui n'ont pas du tout l'habitude de manifester,
00:16:03 franchement, ça fait du bien, il y a de l'enthousiasme,
00:16:05 il y a de l'espoir, il y a de la joie.
00:16:06 – Et vous craignez que ça ne dure pas ?
00:16:07 – Le problème, c'est que si le gouvernement dit
00:16:09 "bon, comme tout se passe bien dans la rue, on va continuer avec les œillères",
00:16:13 c'est ce qu'ils sont en train de faire.
00:16:15 – Ce qu'ils voudraient dire, Marie-Antoine Delisle,
00:16:17 s'il y a une crispation, c'est de la faute du gouvernement,
00:16:20 s'il y a une radicalisation, si on voit ce qu'on avait pu voir
00:16:23 avec les Gilets jaunes après 2, 3, 4 samedis,
00:16:26 véritablement des mouvements de violence,
00:16:28 ou ce qu'on a pu voir sur des manifs du 1er mai avec les Black Blocs,
00:16:30 vous diriez que c'est de la faute du gouvernement
00:16:32 parce qu'il n'ouvre pas le débat ?
00:16:33 – Mais le problème ne va pas être les Black Blocs
00:16:35 qui ont toujours existé dans toute forme de manifs,
00:16:38 c'est les manifestants, tous les autres en fait, les manifestants en lambda,
00:16:42 et pour l'instant, les manifestations se passent bien
00:16:44 parce que je salue les syndicats qui organisent en fait
00:16:48 vraiment très bien ces manifestations.
00:16:50 – Vous saluez aussi les forces de l'ordre ?
00:16:51 – Moi je salue tout le monde, parce que tout à l'heure on me disait
00:16:54 "ça se passe bien, c'est grâce à la police",
00:16:55 je me dis "mais on ne peut pas dire quand ça se passe mal,
00:16:56 c'est à cause des manifestants, et quand ça se passe bien,
00:16:58 c'est grâce à la police".
00:16:59 – Le maintien de l'ordre a changé de doctrine quand même.
00:17:02 – Non mais je vous le dis, voilà, je trouve tout le monde
00:17:04 beaucoup plus détendu dans ces manifestations.
00:17:06 Je passais tout à l'heure à côté de Ploton de CRS qui attendait,
00:17:09 il rigolait etc. alors qu'avant on se faisait fouiller au corps,
00:17:12 si t'avais un drapeau élevé, il fallait expliquer pourquoi.
00:17:15 Franchement, il y a un moment, c'était devenu de la défiance même de manifester.
00:17:18 Et donc oui, ça je le salue des deux côtés, c'est plus détendu,
00:17:22 mais en fait cette réforme ne va pas nous détendre très longtemps.
00:17:25 Et surtout si le gouvernement dit "bon ben ça se passe très bien,
00:17:28 ils ont l'air sympathiques, on continue comme si de rien n'était",
00:17:30 évidemment qu'à un moment le temps monte.
00:17:32 – Mais alors est-ce que ça veut dire que, d'une certaine manière,
00:17:35 je ne sais pas comment résumer les choses, mais sans violence la réforme passera ?
00:17:39 – Alors déjà la violence elle est partout dans cette réforme,
00:17:41 il y a une violence sociale dans ce pays, il ne faut pas faire semblant de ne pas la voir.
00:17:44 – Vous voyez bien ce que je veux dire, sans violence dans la rue, cette réforme passera.
00:17:46 – Mais en fait, vous mélangez deux choses, intensification, durcissement,
00:17:51 ça peut être autre chose que de la violence.
00:17:52 Moi je suis écologiste, je suis profondément non-violente,
00:17:54 je l'ai toujours été, ça fait partie de mon ADN militant.
00:17:56 Mais je peux dire les choses de manière plus ou moins agréable, plus ou moins fort,
00:18:00 il y a différents types d'actions qui sont possibles,
00:18:02 ce qui est sûr c'est qu'on ne va pas se laisser faire.
00:18:05 – C'est-à-dire ?
00:18:07 – Il y a plein de manières de faire, mais vous voyez pour l'instant
00:18:09 les manifestations se passent bien, son bon enfant dans un bon état d'esprit,
00:18:13 mais je vous disais tout à l'heure, qui va arbitrer ?
00:18:17 Mais en réalité dans un pays où ça se passe mal entre un gouvernement et le peuple,
00:18:22 on ne peut jamais changer le peuple, ça n'existe pas, le peuple il est là,
00:18:25 et on peut estimer qu'il n'a pas bien compris je ne sais pas quoi,
00:18:27 c'est lui qui décide à la fin.
00:18:28 – Non mais quand vous dites on ne va pas se laisser faire,
00:18:30 qu'est-ce que ça veut dire on ne va pas se laisser faire ?
00:18:33 Qu'est-ce que vous appelez de vos voeux ?
00:18:35 Est-ce que vous dites on peut continuer comme ça les manifestations pendant des semaines
00:18:38 à une ou deux manifestations par semaine, ou est-ce que vous dites
00:18:41 à un moment donné il va falloir passer à l'état supérieur,
00:18:44 par exemple des blocages beaucoup plus forts, une grève générale, est-ce que vous dites ça ?
00:18:48 – Et je ne vois pas comment ça se termine autrement
00:18:50 quand un gouvernement est totalement sourd à ce que lui dit son peuple,
00:18:55 et je vais vous dire sur ces trucs-là c'est plutôt Philippe Martinez qui décide que moi,
00:18:59 et évidemment un mouvement social c'est les syndicats qui l'organisent,
00:19:01 nous on est en soutien, en appui, ce que je veux juste vous dire c'est que
00:19:04 aujourd'hui on a un débat à l'Assemblée nationale,
00:19:06 on a vu quelques images, ça ne se passe pas forcément bien, c'était prévisible.
00:19:09 – On va avoir d'autres images, je vous rassure.
00:19:10 – Tout est fait pour que ce débat soit le plus court possible,
00:19:14 ne porte pas sur les vrais sujets,
00:19:16 que le Rassemblement national ait la place la plus importante possible,
00:19:19 la République en marche elle a un peu beaucoup de lignes.
00:19:21 – 1282 amendements Europe Écologie Les Verts.
00:19:23 – Ah oui, nos députés travaillent figurez-vous,
00:19:26 – Oui alors notamment il y en a un par exemple…
00:19:27 – Et vous savez quoi c'est ce qui attend de…
00:19:28 – Par exemple il y a un amendement c'est reporter la réforme d'un siècle.
00:19:31 – Bah oui très bien, c'est une petite lettre, ça détendra l'atmosphère,
00:19:34 mais vous savez sur la privatisation de Gaz de France il y en avait eu 138 000,
00:19:39 donc on est largement en dessous de ce qu'on est capable de faire
00:19:42 quand vraiment on peut faire de l'autonomie.
00:19:43 Mais ce que je veux juste vous dire c'est que le gouvernement nous dit d'ores et déjà
00:19:46 que de toute façon sa réforme elle n'a même pas besoin de l'Assemblée nationale,
00:19:49 parce que si c'est trop long ce ne sera pas en ordonnance
00:19:51 et que sinon il y a le 49-3, et bien la bonne nouvelle c'est que dans la rue,
00:19:54 le 49-3 il n'y en a pas, et depuis le début on sait que c'est la rue qui arbitrera.
00:19:59 Ce qui peut donner un second souffle à la mobilisation dans la rue
00:20:03 c'est l'engagement plus important des jeunes.
00:20:06 Les jeunes sont surreprésentés parmi vos électeurs,
00:20:08 est-ce que là vous avez une action mobilisatrice spécifique à leur égard
00:20:11 pour les amener davantage dans ces mouvements-là ?
00:20:13 Parce qu'on sait que quand les jeunes s'en mêlent,
00:20:15 en général le gouvernement voit les choses d'une autre manière.
00:20:17 – Celui-là je ne sais pas parce qu'il n'y a pas grand-chose
00:20:19 qui a l'air de le rapprocher à la réalité sociale,
00:20:22 mais il y a deux choses sur les jeunes.
00:20:24 La première c'est que la retraite ça leur paraît très loin,
00:20:27 ce n'est pas le sujet le plus mobilisateur en réalité,
00:20:29 et que dans ces générations qui seront très concernées par la crise climatique,
00:20:32 moi je vais vous dire j'ai 36 ans,
00:20:34 je ne sais même pas si quand j'arrive à l'âge de la retraite
00:20:37 il y a encore un système de retraite,
00:20:38 parce que dans un monde à +4 degrés,
00:20:40 ce qui va s'effondrer en dernier ce ne sera pas le système de retraite.
00:20:44 Et donc je ne sais pas aujourd'hui,
00:20:46 comme je ne sais pas garantir aux enfants qui naissent cette année
00:20:48 l'habitabilité de la planète dans 30 ans,
00:20:50 je ne sais encore moins leur garantir un système de retraite viable dans 30 ans.
00:20:54 Ce que l'on peut dire aussi,
00:20:56 j'ai organisé un Twitch entre Philippe Martinet justement et des Jeunes Climat,
00:21:01 le dialogue est intéressant quand même,
00:21:02 et justement ils voyaient une convergence des luttes,
00:21:04 et nous passons notre temps à manifester devant des bannières
00:21:08 "climat, retraite, même combat".
00:21:09 Donc ok, on combat aujourd'hui nos droits sociaux dans la rue,
00:21:13 tout en essayant de sauver le climat,
00:21:14 parce que sans climat point de retraite.
00:21:16 Et puis après il y a quand même un petit sujet technique
00:21:18 qui s'appelle les vacances scolaires,
00:21:19 et c'est sûr que ce n'est pas le moment le plus idéal pour mobiliser la jeunesse,
00:21:22 mais c'est pour ça que pour moi le tournant de ce mouvement social
00:21:26 ce sera la reprise scolaire à la fin des vacances,
00:21:30 et c'est là vraiment où on verra si ce mouvement retrouve un second souffle
00:21:35 après un moment forcément particulier des vacances.
00:21:36 On a l'impression que tout le monde est en rendez-vous d'une certaine manière début mars.
00:21:39 Là il y a des discussions…
00:21:40 Mais on va être là jusque début mars, ne vous inquiétez pas.
00:21:41 Oui, mais ça pourrait se durcir à partir de…
00:21:43 Peut-être que vous non, mais non c'est pas vrai.
00:21:45 Ne vous inquiétez pas, on ne bouge pas.
00:21:46 À partir de début mars,
00:21:47 et notamment ce qu'on entendait du côté des syndicats tout à l'heure,
00:21:50 ça pourrait effectivement devenir plus dur à ce moment-là,
00:21:54 quelque chose de plus dur, de reconductible, etc.
00:21:55 Antonin mettait sur la table les amendements,
00:21:58 un certain nombre d'amendements déposés,
00:22:00 un peu plus de 1 000 déposés par les écolos,
00:22:03 plus de 16 000 déposés par la NUPES, plus de 17 000 même.
00:22:07 Ce sera la ZAD à l'Assemblée, ça c'est vous qui l'avez dit,
00:22:11 je crois qu'on y est.
00:22:13 Vous les réprimez, nous les soutenons.
00:22:15 Étudiants, bloquez toutes les universités du pays, lycéens.
00:22:20 Merci beaucoup.
00:22:22 Ceux qui gardent notre sécurité, qui meurent sous la balle des terroristes,
00:22:26 qui meurent sous le couteau de ceux qui attaquent les femmes et les enfants,
00:22:29 vous les réinsultez ici en disant qu'ils tuent.
00:22:32 C'est une honte et ce mépris social qui est le vôtre,
00:22:35 monsieur le député, malheureusement.
00:22:36 Merci beaucoup, monsieur le ministre.
00:22:38 Qui dans cet hémicycle fait la courte échelle à l'extrême droite ?
00:22:42 C'est vous !
00:22:42 Qui dans cet hémicycle vote le plus avec le Rassemblement national ?
00:22:46 C'est vous !
00:22:47 Nous, nous voulons débattre et nous sommes ici pour débattre.
00:22:51 Mesdames et messieurs les députés,
00:22:53 nous y sommes et quand bien même vous ne le voudriez pas,
00:22:56 nous y sommes.
00:22:57 Nous sommes là après plusieurs années de débats,
00:23:00 des mois de concertation nourries,
00:23:02 des engagements présidentiels de clercs.
00:23:03 On n'est pas dans un amphi, on n'est pas dans une manif,
00:23:06 on est dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:23:09 [Applaudissements]
00:23:21 Marine Tendonnier, c'est exactement ce que vous vouliez.
00:23:23 Je trouve que c'était mieux organisé à Notre-Dame-des-Landes.
00:23:25 Oui, mais de fait, c'est exactement ce que vous vouliez.
00:23:27 Non mais quand je parlais de ZAD…
00:23:28 Pardon pour l'expression, mais foutre le bordel à l'Assemblée.
00:23:30 Alors ça, c'est pas moi qui ai dit, c'est monsieur Darmanin qu'on a vu là,
00:23:34 qui est quand même ministre de l'Intérieur,
00:23:35 dont le rôle est normalement d'assurer la cohésion des institutions de ce pays.
00:23:38 Il préfère jouer au troll.
00:23:40 Quand je parlais de ZAD, une ZAD c'est une zone à défendre.
00:23:43 Et oui, je revendique que tout comme le bocage de Notre-Dame-des-Landes
00:23:45 était une zone à défendre face au projet d'aéroport
00:23:48 qui ne s'est pas fait après 40 ans de résilience écologiste,
00:23:51 et on est content d'avoir des terres agricoles là-bas,
00:23:53 eh bien nos droits sociaux sont aujourd'hui une zone à défendre.
00:23:55 Et c'est ce qu'on voit quand même depuis trois semaines
00:23:57 puisqu'on a un gouvernement qui est déterminé à faire reculer nos droits sociaux.
00:24:00 Donc je maintiens ce terme.
00:24:01 On voit bien le côté folklorique.
00:24:02 C'est une convergence des luttes.
00:24:03 On voit bien le côté folklorique.
00:24:05 Quand j'ai dit ZAD, je n'ai pas dit que je voulais mettre des tentes qu'échouent.
00:24:07 Non mais on a bien compris.
00:24:08 Je disais zone à défendre, pied à pied, c'est ce qu'attendent nos électeurs.
00:24:11 Quand vous déposez des centaines et des centaines d'amendements,
00:24:14 comme par exemple pour repousser de 100 ans la réforme, etc.,
00:24:17 ça ne fait pas avancer les débats d'un quart de centimètre ?
00:24:20 Mais tout comme quand vous dites des centaines d'amendements,
00:24:21 comme par exemple, et vous prenez l'amendement que vous déposez au milieu pour débattre.
00:24:25 Vous voulez qu'on lise les 17 000 amendements déposés par la gauche ?
00:24:27 Si vous voulez, ce serait un débat intéressant.
00:24:29 Mais pour le coup, vraiment, je vous rappelle que pour la privatisation des gaz de France,
00:24:33 il y en avait eu 138 000 d'amendements déposés.
00:24:35 Il n'y avait pas eu des restrictions de débat comme il y a aujourd'hui.
00:24:38 Est-ce que vous entendez que même les électeurs de la NUPES,
00:24:41 même les électeurs de la NUPES à partir du mois de juillet,
00:24:44 ont fait savoir que cette stratégie de bronca permanente,
00:24:49 de « allez, on fait du bruit, on tape sur… »
00:24:54 Est-ce que vous entendez que ça donne de l'eau au moulin du RN,
00:24:58 qui lui est vraiment dans une posture de normalisation ?
00:25:02 Regardez comme nous sommes en capacité, nous déposons des amendements, nous votons.
00:25:06 Est-ce qu'il n'y a pas une forme… Pardon, je vais être assez cash dans mon arme.
00:25:10 Est-ce qu'il n'y a pas une dimension presque infantilisante
00:25:13 dans la manière dont vous exercez vos mandats ?
00:25:15 Moi, je vous réponds en deux parties.
00:25:17 La première, vous n'avez pas échappé, c'est que je n'étais pas parlementaire.
00:25:20 Et c'est vrai que de ce que je voyais de chez moi, à la télé, sur votre chaîne d'ailleurs,
00:25:24 que je regarde beaucoup, je me disais que ça faisait effectivement monter,
00:25:28 semaine après semaine, l'antiparlementarisme,
00:25:30 parce qu'on ne parlait de l'Assemblée nationale
00:25:32 que pour montrer les dérapages des uns et des autres.
00:25:34 Alors un jour, c'était un salut nazi, l'autre jour, c'était un propos raciste,
00:25:37 et les exemples que je vous donne là, ce n'étaient pas des députés d'UPS.
00:25:40 Mais on n'entendait parler de l'Assemblée que par l'anecdote, en réalité.
00:25:44 Là, on est dans un moment où il y a quand même un débat de fond qui doit se tenir,
00:25:47 c'est ce que normalement on devrait avoir,
00:25:49 et c'est sûr que si on parle à la fin du retour d'Adrien Quatennens, c'est raté.
00:25:53 Mais moi, la première chose, c'est là-dessus.
00:25:55 La deuxième chose, c'est qu'on ne peut pas comparer l'UPS et Rassemblement National là-dessus
00:25:59 en donnant le point au Rassemblement National.
00:26:01 Ils sont où le Rassemblement National et ils servent à quoi en ce moment ?
00:26:03 Excusez-moi, mais je ne les vois pas dans la rue.
00:26:05 À l'Assemblée nationale, à part d'avoir servilement déposé leurs petites motions…
00:26:09 Ils ne sont pas bien joués dans les cortèges syndicales.
00:26:12 Ils peuvent organiser des trucs aussi.
00:26:14 Ils sont où, ils servent à quoi dans la séquence ? Je ne les entends pas.
00:26:16 Et pourtant, ma députée est Front National.
00:26:18 Non, mais la question de Nora, ce n'était pas seulement…
00:26:20 La députée, c'est Marine Le Pen, pardon.
00:26:21 … sur le fait de faire monter le Rassemblement National.
00:26:22 J'ai pas entendu ce qu'elle faisait, non.
00:26:24 C'était aussi sans doute une forme de lassitude de vos propres électeurs
00:26:27 qui peut-être ne se sentaient pas dignement représentés ou qui auraient envie d'autre chose.
00:26:31 Mais je ne suis pas d'accord là-dessus parce que la prise de fonction,
00:26:33 moi j'ai beaucoup discuté en disant, il y avait des trucs, je disais,
00:26:35 mais attention parce que ça fait de l'antiparlementarisme et ça sert le Pen à la fin.
00:26:39 Mais franchement, sur ce sujet des retraites, nos électeurs attendent de nous,
00:26:43 qu'on combatte pied à pied cette réforme parce que de toute manière,
00:26:46 à partir du moment où le gouvernement a tronqué le débat parlementaire,
00:26:49 a choisi le projet de loi de financement rectificatif de la sécurité sociale
00:26:52 pour que ça dure le moins longtemps possible,
00:26:53 annonce que peut-être ce sera son 11e 49.3.
00:26:57 Ce débat parlementaire, il était foutu d'avance.
00:26:59 Il était foutu d'avance, on le sait.
00:27:01 Si vraiment il y avait un respect du travail parlementaire,
00:27:03 ce n'est pas comme ça que les choses auraient été faites.
00:27:04 Marine Tendelier, en tant que chef de file d'Europe Écologie Les Verts,
00:27:08 où on sait qu'effectivement, il y a des difficultés parfois à tenir des logiques de parti,
00:27:12 il y a eu des débats en commission, des débats en commission où vous avez,
00:27:15 pardon, je vais prendre des guillemets, parfois quelques trolls en interne
00:27:19 qui peuvent parfois aller convoquer la figure de Kylian Mbappé,
00:27:22 quitte à avoir des rires, clairement.
00:27:27 Voilà, mais vous le saviez.
00:27:29 Je sais que vous l'avez en tête.
00:27:30 Il y a peut-être un certain nombre de téléspectateurs qui ne l'ont pas.
00:27:32 C'est surtout pour nos téléspectateurs.
00:27:34 Est-ce que pour le coup, il n'y a pas quelque chose de l'ordre de,
00:27:37 peut-être vous évoquiez les trolls que vous pouviez avoir dans la figure de M. Darmanin,
00:27:42 est-ce que vous aussi, en termes de logique interne,
00:27:45 il n'y a pas aussi une discipline à mettre en œuvre,
00:27:47 eu égard aux enjeux qui sont en train de se poser pour les Français ?
00:27:51 Est-ce que véritablement, c'est à la hauteur des débats ?
00:27:53 Non, mais c'est clair que ce n'est pas pour la retraite de Kylian Mbappé
00:27:56 que je m'inquiète le plus.
00:27:58 Sauf que vous avez une de vos députées qui va prendre cet exemple.
00:28:01 Mais quand elle dit ça, elle le dit avec une forme de second degré.
00:28:04 Quand elle dit ça, elle le dit aussi pour interpeller,
00:28:06 pour intéresser à cette réforme des retraites
00:28:07 des personnes qui ne suivent pas les débats parlementaires normalement.
00:28:10 C'est une stratégie de sa part que je respecte.
00:28:12 En fait, quand on est dans un groupe parlementaire comme le groupe des écologistes,
00:28:14 vous voyez bien qu'ils sont 23 et ils sont très différents les uns des autres.
00:28:18 Vous avez Marie-Chaude Garin qui est spécialisée sur les sujets
00:28:21 de l'impact de cette réforme sur les femmes.
00:28:24 Vous avez Cyril Chatelain qui est sur les régimes spéciaux.
00:28:26 Ils se sont répartis le travail.
00:28:27 Chacun est à son poste, chacun avec son style.
00:28:30 Et à la fin, c'est une équipe écologiste qui combat à l'Assemblée.
00:28:32 C'est beau et moi, je leur souhaite beaucoup de courage
00:28:34 parce que les quelques semaines qu'ils vont vivre là à l'Assemblée,
00:28:37 puis au Sénat, on oublie un peu les sénateurs qui sont dans les starting blocks aussi,
00:28:40 c'est un moment particulier de la vie parlementaire
00:28:43 parce que tout est fait pour que ce ne soit pas un grand moment de débat parlementaire,
00:28:48 mais que nous, nous sommes à notre poste et que quand on regarde notamment les taux de présence,
00:28:52 M. Olive a dû partir en courant parce qu'à une voix près, ce truc ne passait pas.
00:28:55 Nous, nous sommes présents.
00:28:56 Nous avons été élus pour défendre les droits sociaux.
00:28:58 Je l'avais dit moi pendant la campagne législative à Élin Beaumont en disant,
00:29:01 vous savez, on peut critiquer François Ruffin, etc.
00:29:04 Il y en a, ils n'aiment pas.
00:29:05 Moi, je trouve que quand on vote pour lui, on sait qu'il sera là.
00:29:08 On sait qu'il sera là toute la nuit s'il le faut,
00:29:10 qu'il défendra pied à pied ce que ses électeurs lui ont demandé de défendre
00:29:12 pendant que le Rassemblement national leur rang en commission était vide.
00:29:16 On ne sait pas ce qu'ils font, on ne sait pas où ils sont.
00:29:17 En tout cas, ils ne sont pas dans la rue, pas en hémicycle, pas en commission.
00:29:20 Excusez-moi.
00:29:20 D'abord et ensuite, enfin les vampires.
00:29:23 Vous avez l'air de beaucoup y tenir.
00:29:24 Oui, pour rebondir sur ce que disait Nora.
00:29:27 Moi, je vous ai connu Marine Tendelier il y a longtemps, à Élin Beaumont.
00:29:31 Non, mais à Élin Beaumont, à Élin Beaumont, sur une terre du Pas-de-Calais
00:29:35 où le maire socialiste a été condamné,
00:29:38 où le Rassemblement national est arrivé et s'est implanté
00:29:40 et a pris les électeurs de la gauche.
00:29:42 Et vous vous êtes battus, vous, pour essayer de combattre l'implantation
00:29:45 et l'enracinement du Rassemblement national sur ces terres-là.
00:29:48 Et de fait, la gauche a échoué sur une grande partie de ces territoires.
00:29:51 Le spectacle que vous montrez à l'Assemblée nationale, vous, mais aussi LFI,
00:29:55 vous répondez sur les écologistes,
00:29:56 mais en réalité, vous êtes quand même assimilés tous aussi à cette espèce de…
00:30:00 Il se trouve que je ne suis pas habilitée à parler pour la France insoumise.
00:30:01 Non, mais ce que je veux dire, c'est est-ce que vous, comme femme de gauche,
00:30:04 vous ne regrettez pas finalement que cette opposition de gauche qui est la nupesse
00:30:07 ne parvienne pas à sortir parfois de l'outrance, de la provocation, de la petite phrase ?
00:30:12 Est-ce que vous pensez que les électeurs d'Élin Beaumont…
00:30:14 C'est comme ça que vous allez les reconquérir.
00:30:16 Pour le coup, ce qui s'est passé à Élin Beaumont n'a rien à voir
00:30:18 ni avec la nupesse ni avec l'Assemblée nationale.
00:30:20 Non, mais la gauche a abandonné ses jours-là.
00:30:21 Ce qui s'est passé, c'est qu'on a un maire qui a eu 18 chefs d'inculpation,
00:30:23 qui en était l'avis de la plus déficitaire de France,
00:30:26 et que les municipales sont tombées.
00:30:27 L'année, vous savez quoi ?
00:30:29 François Hollande faisait des réformes pour le moins antisociales,
00:30:32 et que quand on faisait du porte-à-porte, on tombait sur des veuves de mineurs
00:30:35 qui, pour la première fois de leur vie,
00:30:37 payaient des impôts sur le revenu après la réforme de Marisol Touraine.
00:30:39 Je précise que là, on vous voit en 2012,
00:30:40 ce sont les archives de 2012 avec Yves Ajoly, à Élin Beaumont.
00:30:43 Mais est-ce qu'aujourd'hui, votre tactique, c'est de reconquérir la gauche ?
00:30:46 Ce qui s'est passé à Élin Beaumont, c'est justement
00:30:47 que la gauche a arrêté d'être de gauche.
00:30:49 Parce que le maire était en prison, et que le gouvernement,
00:30:52 alors qu'on avait voté pour ce président avec beaucoup d'espoir,
00:30:54 moi je peux vous dire que 2012, pour ma génération, c'était notre 81 août,
00:30:57 et qu'on avait voté pour des trucs,
00:30:58 mon ennemi c'est la finance, tout ça, l'écologie,
00:31:01 et que ce n'est pas du tout ça qui s'est passé.
00:31:02 Et donc, ces terrains ont basculé au Rassemblement national,
00:31:06 justement quand la gauche a arrêté de se battre sur ses valeurs.
00:31:09 C'est ça qui a attendu de nous, c'est qu'on défendre
00:31:11 les personnes qui ont besoin qu'on les défende,
00:31:13 et pour lesquelles on est censé se battre.
00:31:15 C'est ce qu'on n'a pas fait pendant le mandat de 2012 à 2016.
00:31:18 – Ils se sont défendus par vous aujourd'hui, vous pensez ?
00:31:19 – Ah bah oui, plus que par François Hollande
00:31:21 quand il était au gouvernement, ça je vous comprends.
00:31:22 – Marine Tondelier, vous êtes peut-être la dernière venue,
00:31:25 la dernière apparue dans le paysage politique français,
00:31:27 certains vous découvrent peut-être ce soir d'ailleurs en direct sur BFM TV,
00:31:30 mais d'autres vous ont découvertes il y a quelques jours
00:31:33 avec cette déclaration sur les milliardaires.
00:31:37 – Puisqu'on nous demande qu'est-ce qu'on propose,
00:31:39 on va vous proposer quelque chose.
00:31:40 Nous revendiquons que nous ne voulons plus, en France, de milliardaires.
00:31:45 Nous ne voulons une France sans milliardaires.
00:31:47 [Applaudissements]
00:31:50 À quoi ça sert un milliardaire ? Sérieusement, à quoi ça sert un milliardaire ?
00:31:55 Ce ne sont pas des talents, ce sont des vampires,
00:31:57 ce ne sont pas des génies, ce sont des égoïstes.
00:32:01 – Ce sont des vampires, je salue l'arrivée sur ce plateau
00:32:04 de Pauline Simonnet et de Bruno Jeudy.
00:32:05 Vous avez un problème avec les milliardaires
00:32:08 et c'est Bruno qui vous en parle.
00:32:10 – Oui, alors donc vous les comparez à, en gros pour vous,
00:32:12 ce sont des Dracula, pour vous entendre.
00:32:15 Alors cette politique contre les ultra-riches, c'est ce que vous revendiquez.
00:32:20 – Ultra, ultra, ultra-riches, dans le haut du panier quand même.
00:32:23 – Vous disiez que vous aviez adhéré à François Hollande,
00:32:25 sa taxe sur la finance, sur les très riches.
00:32:29 – On l'attend encore d'ailleurs.
00:32:30 – Sur les très riches, est-ce que vous savez combien d'ultra-riches
00:32:34 ont quitté le pays entre 2012 et 2016 ?
00:32:36 Combien ça a finalement coûté au pays ?
00:32:39 – Alors non mais je sens que vous allez me le dire
00:32:41 et j'espère qu'ils sont revenus depuis le temps Emmanuel Macron.
00:32:43 – Bruno, il y a 600 ultra-riches qui ont quitté le pays
00:32:46 et vous savez combien on a évalué ?
00:32:49 Combien on a perdu de recettes fiscales ?
00:32:51 – Allez-y, je sens que vous avez aussi cette règle.
00:32:52 5% de recettes fiscales et des centaines de milliers d'emplois.
00:32:55 C'est aussi ça des ultra-riches dans un pays.
00:32:57 Donc aujourd'hui finalement votre politique,
00:32:59 elle revendique de revenir un peu à ce qu'avait fait François Hollande.
00:33:02 D'ailleurs cette taxe a été abandonnée.
00:33:04 Est-ce que vous croyez que ce serait plus efficace aujourd'hui
00:33:06 si elle était appliquée qu'elle ne l'a été entre 2012 et 2016 ?
00:33:09 – Alors la première chose c'est que quand je dis "vampire",
00:33:11 oui je revendique quand on accumule autant d'argent,
00:33:14 c'est soit en exploitant les ressources naturelles,
00:33:16 soit en exploitant des hommes, des femmes et parfois même des enfants,
00:33:18 soit tout ça en même temps.
00:33:20 Ce n'est pas possible, aucun mérite, aucun talent, aucun effort
00:33:24 ne fait que Bernard Arnault sa fortune est multipliée par 3 depuis le Covid.
00:33:28 Il n'a pas fait 3 fois plus d'efforts, 3 fois plus de mérite
00:33:31 et 3 fois plus de talent.
00:33:31 D'ailleurs 80% des milliardaires dans ce pays sont des héritiers.
00:33:35 La deuxième chose c'est que, évidemment,
00:33:37 que les mesures pour combattre les ultra-riches
00:33:40 et pour en fait à la fin améliorer le partage des richesses
00:33:43 doivent être prises non pas au niveau juste français
00:33:46 mais au niveau au moins européen voire mondial.
00:33:48 Évidemment, moi je ne trouve pas normal que dans ce pays aujourd'hui
00:33:52 il soit possible en 3 clics de créer une société offshore
00:33:54 mais qu'il faille 20 clics pour envoyer une lettre teinte de rouge
00:33:58 qui n'existe plus à sa grand-mère.
00:33:59 Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
00:34:01 - Bernard Arnault que vous fustiez.
00:34:03 - Mon nouveau meilleur ami.
00:34:04 - Votre nouvel meilleur ami.
00:34:05 Votre nouveau meilleur ami.
00:34:06 Bernard Arnault c'est 15 000 emplois créés par lui.
00:34:09 Est-ce qu'il faut se priver du talent de Bernard Arnault ?
00:34:13 - C'est très intéressant comme exemple.
00:34:14 Sa fortune a été multiplie par 3 depuis le début de la crise Covid,
00:34:18 depuis mars 2001.
00:34:19 - C'est pas le contraire.
00:34:20 - Non mais ça veut dire que quand vous faites le calcul,
00:34:22 à chaque milliard supplémentaire, il a créé 100 emplois en France.
00:34:25 Je trouve que c'est un taux de rendement qui est extrêmement faible
00:34:28 par rapport à plein d'autres secteurs.
00:34:29 Il y a des gens, je vous leur donnerai la moitié de monte.
00:34:31 - Alors je vais vous donner un autre chiffre.
00:34:32 Marine Tendenez, un autre chiffre.
00:34:34 LVMH en 2021, 5,4 milliards d'euros de recettes fiscales en grangers
00:34:40 pour la France.
00:34:42 Ça, pareil, ça compte pas.
00:34:44 Ça ne sert à rien.
00:34:45 - En fait, il faut déconnecter la rentabilité de l'entreprise
00:34:48 et la fortune de celui qui la possède par ailleurs.
00:34:52 - Parce que c'est aussi de la capitalisation justement.
00:34:54 - D'accord.
00:34:55 - Là, vous mélangez tout.
00:34:56 - Vous aussi.
00:34:57 Mais par ailleurs, je note à chaque fois qu'il y a une...
00:35:00 En fait, c'est assez intéressant depuis le début de cette histoire.
00:35:02 Moi, ce que je voulais, c'est qu'on discute du partage des richesses en réalité.
00:35:05 Et il y a des gens dont vous faites partie
00:35:07 qui se sont mis à vouloir à tout prix défendre les milliardaires.
00:35:09 - Non, non, non.
00:35:10 - Non, mais c'est intéressant.
00:35:11 - Je regarde les dossiers.
00:35:12 - Je crée le dossier, j'ai regardé.
00:35:13 - Ce que je vois, c'est que les milliardaires,
00:35:16 il y a aussi du positif à ce qu'il y ait des milliardaires.
00:35:18 - Mais débattons-en.
00:35:19 Mais vous voyez, quand on a décidé...
00:35:20 - Vous pouvez être mieux inquiétée de tous les pauvres qu'il y a
00:35:21 que des super riches que vous voulez faire partir.
00:35:22 - C'est ça.
00:35:23 Mais quand on a décidé d'enlever 5 euros d'APL
00:35:26 à toutes les personnes qui bénéficient des aides au logement dans ce pays,
00:35:28 ça a paru logique à plein de gens.
00:35:30 Moi, ça me paraît logique qu'on débatte aussi des ultra riches.
00:35:32 Et je trouve que nous n'avons pas qu'à combattre en défensif nos droits sociaux
00:35:37 qu'en fait, il y a d'autres questions qui peuvent être posées dans les sociétés.
00:35:40 Et autant d'argent, à un moment, ça me paraît totalement...
00:35:42 - Attendez, Pauline d'abord, et ensuite Julie.
00:35:44 - Mais alors, en parlant, il y a le fond du débat et il y a la forme.
00:35:48 Mais en utilisant des phrases, justement, là on les voit encore inscrites à l'écran,
00:35:50 les vampires, en disant que tous les milliardaires doivent disparaître,
00:35:53 c'est la forme aussi qui est importante.
00:35:54 Vous aviez critiqué pourtant certains ou certaines de vos collègues
00:35:57 qui utilisaient des phrases chocs, qui ne faisaient pas parfaitement...
00:36:00 - Contre les collègues écologistes.
00:36:01 - Oui, par exemple.
00:36:02 - Ce que je ne fais pas, vous avez remarqué.
00:36:03 Mais justement, est-ce que finalement, en revenant à cette politique
00:36:06 qui utilise des phrases chocs réductrices, qui ne vont pas forcément dans la nuance,
00:36:11 est-ce que là, vous ne revenez pas à baisser le débat politique ?
00:36:14 Est-ce que finalement, c'est comme ça que vous donnez raison à vos électeurs ?
00:36:18 - Alors, premièrement, on a au moins une mérite d'ouvrir ce débat.
00:36:22 On parle des milliardaires depuis maintenant 15 jours.
00:36:24 Le débat est posé, il est ouvert et j'ai entendu plein d'émissions très intéressantes sur le sujet.
00:36:27 La deuxième chose, c'est qu'il ne faut pas non plus faire semblant de ne pas comprendre.
00:36:31 Quand je dis que je ne veux plus de milliardaires,
00:36:33 je ne dis pas qu'il faut leur couper la tête, comme a prétendu Bruno Le Maire.
00:36:35 - On a déjà fait ça.
00:36:36 - Non, mais il a dit qu'il voulait leur couper la tête.
00:36:40 - Il y a deux siècles, je vous l'accorde.
00:36:41 - Mais quand Stanislas Guérini, sur ce plateau même, il y a pile une semaine,
00:36:44 dit qu'il veut supprimer des fonctionnaires,
00:36:46 il n'a pas parlé d'embaucher des tueurs à gage pour les attendre à la sortie des administrations publiques.
00:36:49 - Non.
00:36:50 - Et bien là, c'est pareil.
00:36:50 Mon problème, c'est mes milliards.
00:36:51 - Franchement, il m'a rappelé.
00:36:52 - Attendez, Bruno.
00:36:55 - J'ai une question très concrète.
00:36:57 - Oui, mais Guérini, sur ce même plateau, a dit qu'il voulait supprimer des fonctionnaires.
00:37:00 Tout le monde a bien compris qu'il ne voulait pas les tuer.
00:37:01 - Mais alors là, j'ai une question très concrète, Marine Pendoli.
00:37:03 On voit très bien comment on fait pour supprimer des postes de fonctionnaires.
00:37:06 Ça s'est déjà fait, etc.
00:37:07 Comment vous vous y prenez, vous, pour faire disparaître les milliardaires ?
00:37:11 - Par la fiscalité et un meilleur partage des richesses.
00:37:13 Mais je pense que vous savez...
00:37:14 - Comme François Hollande entre 2012 et 2007, ça a été une catastrophe.
00:37:18 - Vous me parlez d'économistes.
00:37:19 C'est intéressant de dire aussi les économistes qui travaillent sur le partage des richesses,
00:37:22 notamment des écologistes, des cathodes gauche, assez intéressants,
00:37:25 qui produisent des tableaux sur même le bonheur.
00:37:28 C'est-à-dire qu'ils vous expliquent et qu'ils vous démontrent
00:37:30 que dans une société où les richesses sont mieux réparties,
00:37:32 tout le monde est plus heureux, y compris celles et ceux qui en ont un peu moins.
00:37:34 Parce qu'évidemment, quand on a autant d'argent, Bernard Arnault, 179 milliards d'euros,
00:37:39 c'est comme si vous gagniez le 11 novembre 1918, le jour de l'armistice.
00:37:43 Vous gagnez le gros lot au loto, 2 millions d'euros.
00:37:45 Et vous regagnez le gros lot au loto tous les jours depuis l'armistice.
00:37:49 C'est-à-dire 37 000 fois de suite, vous avez vraiment beaucoup de chance.
00:37:51 Eh bien aujourd'hui, en ayant gagné 37 000 fois le gros lot du loto,
00:37:54 vous n'avez toujours pas la moitié de la fortune de Bernard Arnault.
00:37:57 Je suis sûre qu'il ne sait même pas qu'en faire, alors que plein de gens en sauraient.
00:37:59 Et donc à un moment, la question qui se pose, c'est autant d'argent pour quoi faire ?
00:38:03 De quel droit ? Et donc oui, une fiscalité redistributive, il faut quand même savoir que Bernard Arnault…
00:38:06 Mais il faut savoir que le fait qu'il en fasse quelque chose, il fait des emplois, c'est pas au sens.
00:38:09 Bernard Arnault peut faire autant d'impôts que quelqu'un qui gagnerait 150 000 euros par an.
00:38:15 Un instant.
00:38:16 Marine Tendelier, tout le monde sur ce plateau vous apporte l'objection sur le fondement de l'économie.
00:38:21 Et on voit bien que ça… Non, non, non. Not in my name. Not in my name du tout. Le ruissellement, c'est pas pour moi.
00:38:31 Nora, on garde son coude. Voilà. Bon, moi j'ai envie de vous parler d'un sujet qui vous tient à cœur.
00:38:35 Non, déviez pas, on reste sur les milliardaires. Non, mais on va parler des milliardsaires.
00:38:38 Ah mais c'est pas mon style de dévier, Maxime. Ok, le 23 janvier 26, restez avec nous, ça promet pour la suite.
00:38:46 On va parler des milliardaires et écologie, c'est parfait.
00:38:49 Au début du XXe siècle, l'outard de sauvage, qui était le nom commun du faucon, avait quasiment disparu des Émirats Arabes Unis et du désert d'Arabie Saoudite.
00:39:00 C'est une espèce qui a été réintroduite grâce à un homme qui s'appelle le cher Al Maktoum, qui était le prince régnant.
00:39:05 Je vois la question. Et donc là, vous déviez pas.
00:39:10 Qui a consacré sa fortune immense à réintroduire cette espèce. Il a créé une clinique qui soigne tous les ans 11 000 oiseaux.
00:39:19 Ça va de la cassure de l'aile à la cassure de la pâte. Il soigne 11 000 oiseaux tous les ans.
00:39:23 Et il a mis la fauconnerie et l'acquisition de ces faucons à la portée des Émiratis moyens, qui ne sont pas tous des milliardaires.
00:39:30 Et donc, il a démocratisé cette pratique. Le cher Al Maktoum est-il un vampire selon vous ?
00:39:35 Il a le droit de garder son argent. C'est ça que vous dites.
00:39:38 Est-ce que vous le qualifiez de vampire ou est-ce que vous le qualifiez de défenseur de la biodiversité ?
00:39:42 Quand on a beaucoup, beaucoup d'argent, c'est très facile d'être comme ça, généreux et de soutenir de grandes causes.
00:39:48 C'est comme la fille Kennedy dont la maison a brûlé dans les incendies en Californie, qui tout d'un coup s'est dit
00:39:53 "mais en fait, c'est vrai tout ce qu'il dit sur le climat" et qui maintenant finance les mouvements de désobéissance civile climatique à travers le monde.
00:39:59 C'est sûr que c'est mieux que quand ils se construisent des super bunkers pour purifier l'air quand on ne pourra plus respirer dans le monde à cause de l'incendie.
00:40:04 On peut remercier quand même.
00:40:06 Oui mais en fait, c'est trop facile de se dire... Parce que son argent, il vient d'où ? C'est ça aussi qui est intéressant.
00:40:11 Je vous ai dit tout à l'heure, quand on accumule autant d'argent, en général, c'est soit en exploitant les ressources naturelles, soit en exploitant des hommes, des femmes et des enfants.
00:40:18 Et d'un moment, si c'est pour réparer...
00:40:21 Nora, je vous donne la parole dans une seconde.
00:40:23 Simplement, j'ai une question.
00:40:25 Est-ce que quand on est Bernard Arnault, un autre patron, etc., est-ce qu'employer des gens, c'est forcément exploiter des gens ?
00:40:32 Dans certains pays où ils travaillent, oui, je vous confirme.
00:40:34 Non mais là, là.
00:40:35 C'est pas moi qui le dis.
00:40:36 Bernard Arnault, LVMH, les ateliers d'LVMH.
00:40:41 Mais vous savez que son activité ne se résume pas à ça.
00:40:43 Bien évidemment.
00:40:43 Et que ce qu'il produit en France, quand c'est produit en France, c'est quand même un petit peu rare.
00:40:48 C'est sûrement conçu en France, mais pas produit en France.
00:40:51 Et que les matières premières viennent de quelque chose, surtout dans le luxe.
00:40:53 Excusez-moi, s'il y a bien une industrie dont on peut discuter, c'est le luxe.
00:40:56 Enfin Marine Candelier, vous ne pouvez pas vouloir faire partir des investisseurs, voire des milliardaires, qui aujourd'hui maintiennent de l'emploi en France.
00:41:03 Je ne veux pas qu'ils partent, je veux qu'ils payent des impôts.
00:41:05 Mais ils vont partir.
00:41:06 Ils vont partir s'ils...
00:41:07 C'est pour ça que je vous dis qu'il faut aborder ce sujet.
00:41:11 C'est ce que Stiglitz propose et beaucoup d'économistes...
00:41:14 Parce qu'il y a des gestes qui ont été appliqués en France et on en connaît.
00:41:16 Mais parce que c'est un sujet mondial, comme le climat.
00:41:18 Et donc soit on continue à se dire on est juste en France, on réfléchit juste en France.
00:41:21 Soit on se dit qu'il y a un problème mondial qui conditionne ne serait-ce que l'habitabilité de la planète dans 30 ans.
00:41:26 Donc excusez-moi, je veux bien passer pour une pénible.
00:41:28 Il faut aller au président du monde alors.
00:41:29 Oui.
00:41:30 On ne peut pas douter.
00:41:31 Oui, un petit sujet de gouvernance mondiale.
00:41:32 Nora, not in my name, avalie.
00:41:34 Non, non, non, not in my name, évidemment.
00:41:36 On voit à quel point c'est que la question de ces inégalités, c'est ce qui nous a conduit à plusieurs révolutions.
00:41:41 C'est ce qui nous a conduit aussi à voir dans les années 30 monter des régimes proto-fascistes.
00:41:48 Fascistes qui amènent...
00:41:50 Pardon, mais cette question-là, on ne va pas faire comme si on la découvrait.
00:41:53 On en parle très régulièrement.
00:41:55 Il y a quelques semaines, on était ici en train de se dire que la question de l'inflation...
00:41:59 Moi, j'étais encore cet après-midi avec des mamans qui me disaient, là, en fait, on ne peut plus acheter de lait.
00:42:04 Enfin, la question des inégalités, elle est réelle.
00:42:07 C'est celle-là.
00:42:08 Et d'avoir des écarts aujourd'hui entre le capital d'un Bernard Arnault...
00:42:13 Alors, on peut prendre Bernard Arnault, pardon, je n'ai rien contre lui.
00:42:16 Il fait la bourse de commerce.
00:42:18 Il y a des très beaux musées.
00:42:19 Enfin, ça, c'est génial.
00:42:20 C'est François Pinault qui fait ça.
00:42:21 Pardon, c'est François Pinault.
00:42:22 Vous voyez, je les confonds en plus.
00:42:23 C'est génial.
00:42:24 Je les confonds.
00:42:25 C'est l'autre.
00:42:25 C'est la Fondation du Vieillage dans le Boulogne.
00:42:28 Je les confonds.
00:42:28 Très, très, très bien.
00:42:29 Je les confonds.
00:42:30 Mais tout est très beau.
00:42:30 Mais c'est génial.
00:42:31 Mais sauf que la question du partage des richesses est fondamentale.
00:42:35 Mais là où ça va se compliquer, Marine Tendelier, c'est que, en fait, vous, demain présidente, comment vous faites ?
00:42:42 Parce qu'effectivement, ça, au même titre que réguler les GAFA, que régler la question du climat,
00:42:49 on a vu ce que ça a donné la COP 27, qui est quand même la plus grande mascarade de l'histoire.
00:42:53 Pardon.
00:42:54 Comment vous allez pouvoir faire pour faire en sorte de, c'est ce que vous voulez, abattre le capitalisme ?
00:43:00 C'est un sujet dont on a une émission spéciale.
00:43:03 Mais évidemment que ce n'est pas simple, sinon ça se saurait.
00:43:05 Mais est-ce qu'on peut au moins poser ce sujet, ces faits, et en débattre un peu sereinement et se dire qu'en fait, les milliardaires,
00:43:13 non, vous dites qu'ils ont une utilité sociale, une utilité sociale, je le contais, je vous dis même qu'ils ont une désutilité sociale.
00:43:19 Parce que quand on a autant d'argent, on le dépense à des choses qui sont en réalité...
00:43:23 Mais l'expérience a déjà été menée entre 2012 et 2016 et on a vu que ça rapportait moins...
00:43:30 Oui mais vous me redites ce que vous m'avez déjà dit, donc j'essaie de vous expliquer autre chose.
00:43:32 C'est une expérience.
00:43:32 Je vous dis qu'ils ont une désutilité sociale et que le supériorité de Bernard Arnault, qui à mon avis n'est pas essentiel à sa vie ni à la nôtre,
00:43:38 émet en un mois autant de CO2 qu'un Français moyen en émettrait en 625 ans, au moment où on est dans la crise climatique.
00:43:46 Et donc évidemment que tant qu'on ne pose pas la question de qui gagne combien, comment c'est réparti et ce qu'on fait avec,
00:43:51 on continuera à aller dans le mur.
00:43:53 Je ne vous dis pas que c'est simple.
00:43:54 Je vous dis qu'on a besoin de poser ce débat de société, pas juste en France mais dans le monde et c'est ce que nous faisons.
00:43:58 Donc, taxe à 75% par exemple ?
00:43:59 Mais voyez quand Oxfam pose ce chiffre, c'est pas juste Oxfam France qui pose ce chiffre, c'est Oxfam sur les pays du monde, c'est à Davos.
00:44:07 Il y a même des millionnaires et des milliardaires qui sont allés manifester à Davos en demandant à être taxés plus,
00:44:12 en disant "écoutez c'est aberrant, c'est indécent".
00:44:13 Taxe à 75% ?
00:44:15 Mais on peut débattre du chiffre.
00:44:16 Moi je ne suis pas dogmatique sur un chiffre, j'en rêve pas la nuit.
00:44:19 Je vous dis juste que c'est un sujet qu'il faut poser, qu'il faut débattre parce que si on ne le fait pas,
00:44:23 nous arrivons dans les semaines, dans les mois, dans les années où il sera bientôt trop tard pour se poser cette question.
00:44:29 On a parlé des hommes d'une certaine manière, de leur entreprise aussi, des milliardaires avec Bernard Arnault,
00:44:32 mais j'ai un autre cas à vous soumettre.
00:44:34 Ça date d'aujourd'hui, BNP Paribas.
00:44:36 Je ne sais pas si vous avez vu ça.
00:44:37 Ce matin, 10 milliards de bénéfices annoncés.
00:44:40 Cet après-midi, 921 postes supprimés dans une filiale de BNP Paribas.
00:44:44 Qu'est-ce qu'on fait pour ces boîtes-là ?
00:44:47 On switch d'un sujet à un autre.
00:44:50 Vous m'avez expliqué depuis tout à l'heure qu'il y avait vraiment un grand lien entre être très riche, avoir de l'argent et créer de l'emploi.
00:44:56 C'est la preuve que c'est faux.
00:44:58 C'est le lieu que je vous disais.
00:44:58 Mais là, on n'est pas sur quelqu'un...
00:44:59 C'est à Bruno Jody qu'il faut poser la question parce que...
00:45:01 Là, on n'est pas sur des milliardaires, etc.
00:45:05 On est sur des boîtes.
00:45:06 Des boîtes comme BNP Paribas.
00:45:07 Je m'occupe de la BNP Paribas.
00:45:09 Elles ne sont pas non plus dans le top 5 des plus pauvres de France.
00:45:11 Non, bien évidemment.
00:45:12 Vous comprenez ce que je veux dire.
00:45:14 Qu'est-ce que vous faites d'une boîte aujourd'hui qui, le matin, annonce 10 milliards de bénéfices et le soir, 921 suppressions de postes ?
00:45:21 Ça montre qu'en fait, quand on décide de mettre de l'argent dans les entreprises sans aucune conditionnalité,
00:45:28 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a 20 milliards qui ont été mis par an en plus dans l'aide aux entreprises,
00:45:33 évidemment qu'il faut aider les entreprises.
00:45:34 Mais il faut les aider selon les besoins et selon des critères précis.
00:45:38 Premièrement, des critères sociaux, d'égalité salariale entre les femmes et les hommes,
00:45:43 pas de licenciement boursier, ce qui est manifestement le cas,
00:45:46 et pas de conditionnalité environnementale.
00:45:51 Pour moi, aucun euro d'argent public ne devrait être mis dans des entreprises sans respecter ces critères-là.
00:45:56 Aujourd'hui, on donne sans distinction de l'argent aux entreprises.
00:45:59 D'ailleurs, 20 milliards d'euros en plus par an pour les entreprises,
00:46:01 c'est à peu près ce qu'on cherche comme argent pour financer les retraites.
00:46:04 Je vais parler sous le contrôle de Pauline Simonnet,
00:46:06 mais pour ceux qui ont connu la crise des subprimes il y a quelques années désormais,
00:46:10 il y a une quinzaine d'années, voilà, 2008,
00:46:14 les États-Unis sont venus au secours de certaines de leurs entreprises,
00:46:18 mais contrairement au choix qui avait été fait en France,
00:46:21 ont décidé de rentrer au bord de ces entreprises,
00:46:23 sont rentrés carrément autour de la table.
00:46:27 Et donc, ça a conduit effectivement à une forme de pression.
00:46:32 Ce n'est pas de nationalisation.
00:46:33 Non, non, on n'est pas dans une forme de nationalisation.
00:46:35 C'est-à-dire qu'au même titre que ce que vous pouvez avoir avec des entreprises
00:46:38 dont le gouvernement est au capital,
00:46:40 là, vous aviez des banques effectivement qui avaient été recapitalisées.
00:46:44 On est quand même aux États-Unis, ce n'est pas une économie administrée,
00:46:46 disons-le clairement, mais eux, ils l'ont fait.
00:46:48 Nous, ça n'a jamais été le cas.
00:46:49 Il y a quelques institutions qui l'ont fait, évidemment, ça n'a pas été généralisé.
00:46:52 Mais c'est vrai qu'il y a quelqu'un qui...
00:46:53 Mais du coup, ces aides publiques, il y avait une contrepartie et effectivement, ça a permis...
00:46:58 Alors, je ne dis pas que tout ceci a été pérenne, évidemment,
00:47:01 mais comme quoi, il y a une économie qui est bien loin d'être administrée,
00:47:04 qui s'est permis de le faire, donc là-dessus, pourquoi pas ?
00:47:07 Est-ce qu'il faudrait rentrer...
00:47:09 C'est de l'argent public, quand on donne de l'argent public à des gens.
00:47:11 Alors, quand c'est pour du RSA, il y a tout un tas de conditions,
00:47:13 il faut remplir 25 000 pages et tout est scruté,
00:47:16 comme si les gens allaient voler cet argent pour faire je ne sais quoi avec.
00:47:19 Quand c'est pour les entreprises, excusez-moi de constater
00:47:21 qu'il y a beaucoup d'argent qui a été mis dans les entreprises pendant le Covid
00:47:23 et il fallait le faire, évidemment qu'il fallait le faire,
00:47:26 mais il y a eu des profiteurs de crise.
00:47:27 Non, mais ça a sauvé des emplois.
00:47:28 Non, parce que vous décrivez un monde...
00:47:30 Je vous dis juste qu'il y a eu des profiteurs de crise
00:47:32 et des entreprises qui ont multiplié par trois,
00:47:35 Bernard Arnault a multiplié par trois sa fortune pendant le Covid
00:47:38 et a bénéficié de combien ?
00:47:39 Il faut qu'on avance, il faut qu'on avance.
00:47:40 Avec vous, Antonin, vous allez avoir la parole, ça tombe bien.
00:47:42 On parlait tout à l'heure, est-ce qu'il va falloir durcir le ton dans la rue ?
00:47:45 Est-ce que certains ne sont pas en train aussi de durcir le ton
00:47:48 dans les mots qu'ils emploient ?
00:47:50 C'est notamment le cas de Jean-Luc Mélenchon.
00:47:51 Oui, c'est Jean-Luc Mélenchon qui était dans le cortège aujourd'hui à Paris.
00:47:53 Alors, on a retrouvé un peu le Jean-Luc Mélenchon du bruit et de la fureur,
00:47:56 qui en gros explique que le camp de la raison, c'est le sien
00:47:59 et que le camp de la totalité, c'est celui d'Emmanuel Macron,
00:48:03 qu'il compare même à Vladimir Poutine.
00:48:05 Je vous propose de t'écouter.
00:48:07 Sauf s'il est devenu vraiment totalement autoritaire dans une démocratie,
00:48:13 à un moment donné, il faut bien que quelqu'un soit raisonnable.
00:48:15 Qu'est-ce qu'il fait ? Il essaye de commencer son nouveau quinquennat
00:48:19 par un coup de force en montrant que c'est lui le patron.
00:48:21 Il veut montrer à la Commission européenne, à ses amis de Davos, etc.,
00:48:26 qu'il est capable de mater le peuple français.
00:48:28 Il y a quelque chose de provocant dans son attitude.
00:48:31 Après, que voulez-vous que je vous dise ?
00:48:33 Une démocratie, c'est à la fois la démocratie parlementaire, la démocratie sociale.
00:48:38 On n'est pas chez Poutine ici.
00:48:40 Donc le président ne fait pas ce qu'il veut.
00:48:42 Il y a un peu un procès en illégitimité qu'il avait fait au lendemain de la présidentielle
00:48:46 où il parlait de monarchie républicaine.
00:48:48 Est-ce que vous pensez qu'il faut, quand on est un homme politique de gauche aujourd'hui,
00:48:52 mettre en cause la légitimité du chef de l'État,
00:48:54 voire même considérer d'une certaine façon qu'il faut renverser le monarque républicain ?
00:48:58 C'est la bonne direction ?
00:49:01 Moi, la rhétorique de Jean-Luc Mélenchon n'a jamais été la mienne.
00:49:04 Il ne vous échangera pas que je suis dans un autre parti.
00:49:07 Mais pour le coup, je me demande vraiment où est Emmanuel Macron en ce moment.
00:49:09 On ne le voit pas, on ne sait pas où il est.
00:49:11 Il laisse son gouvernement aller au front.
00:49:13 En même temps, quand il est trop là, vous critiquez.
00:49:15 Là, ce serait quand même le moment de nous expliquer en quoi sa réforme était juste.
00:49:18 On n'a pas bien compris.
00:49:19 En quoi il faut faire la payabilité.
00:49:21 Il a tellement pas réussi à expliquer qu'ils ont arrêté de parler de justice.
00:49:25 Ça ne marchait pas.
00:49:26 Il ne nous a pas expliqué pourquoi il fallait remettre de la pénibilité
00:49:29 alors qu'il avait enlevé les critères il y a quelques années.
00:49:31 La légitimité, la remise en cause des institutions, la remise en cause du vote.
00:49:34 Je vous ai répondu très clairement pour le coup.
00:49:35 Ce n'est pas mon vocabulaire, ce n'est pas ma rhétorique.
00:49:38 Donc, quand on entend aujourd'hui que ce soit Jean-Luc Mélenchon,
00:49:40 mais aussi Mathilde Panot, etc.
00:49:41 Ils sont convaincus que je leur ai dit une troisième fois.
00:49:43 Non, non, non, parlez d'anglisme.
00:49:44 On a quelque chose d'autoritaire qui est en train de se mettre en place.
00:49:47 D'autoritarisme, a dit tout à l'heure Mathilde Panot.
00:49:49 Là non plus, vous dites non, on ne joue pas là-dessus.
00:49:51 Mais ça, je vous ai répondu tout à l'heure.
00:49:52 Évidemment que quand on gouverne contre le peuple,
00:49:54 quand on fait semblant de ne pas voir les millions de manifestants,
00:49:57 quand on choisit les méthodes de débats parlementaires
00:50:00 qui permettent de débattre le moins,
00:50:02 oui, c'est quand même inquiétant pour la démocratie.
00:50:04 Et oui, la démocratie est donc une zone à défendre.
00:50:05 On en a parlé tout à l'heure aussi.
00:50:07 Mais je me demande surtout où est Emmanuel Macron ?
00:50:08 Il fait quoi en ce moment ?
00:50:10 Pourquoi il n'aide pas ses ministres ?
00:50:11 Pourquoi il ne nous explique pas mieux les trucs qu'on n'a pas compris ?
00:50:13 Ou alors peut-être qu'on a mieux fait de ne pas les comprendre,
00:50:15 sinon on sera encore plus dans la rue.
00:50:16 Je ne sais pas ce qu'il fait.
00:50:17 – Dans ce cas-là, je pose la question à Bruno Joly.
00:50:18 Il est où Emmanuel Macron Bruno Joly ?
00:50:20 – Corréfié contre Hollande.
00:50:21 – Mais Macron, il est en deuxième.
00:50:23 Macron a décidé de laisser sa première ministre sur le devant.
00:50:26 – Il rencontre de nombreux chefs du sud africain,
00:50:28 il fait des choses importantes.
00:50:29 – Il dit que quand ça marchera, il sera visible.
00:50:31 C'est très courageux.
00:50:32 – Je ne sais pas s'il fera une affaire de genre.
00:50:35 En tous les cas, clairement, il laisse sa première ministre.
00:50:37 – Franchement, la Constitution, c'est un conseiller appliqué à la lettre.
00:50:40 – Oui, il y a des moments où on l'a senti beaucoup plus présent.
00:50:43 – Oui, c'est vrai, mais il a évoqué…
00:50:44 – C'est un peu lâche, c'est un peu lâche.
00:50:46 – Vous dites que c'est lâche ?
00:50:47 – C'est sa réforme.
00:50:48 – Vous dites que c'est lâche ?
00:50:49 – Évidemment.
00:50:49 – Parce que si il venait la défendre, vous diriez qu'il parle trop
00:50:52 et le président veut tout faire.
00:50:54 – Je remarque que plus c'est dur, moins il est là.
00:50:55 Donc excusez-moi de trouver qu'il laisse un peu sa première ministre
00:50:58 en première ligne.
00:50:59 – Au moment des Gilets jaunes, il était quand même extrêmement excité.
00:51:01 – Là, je vous parle de maintenant, depuis le début de la semaine.
00:51:03 – Il tentait une nouvelle réforme.
00:51:04 – Et d'ailleurs, c'est vrai que plus il était là, moins ça marchait aussi.
00:51:06 – Il tente peut-être une autre méthode.
00:51:06 En 2019, il a beaucoup défendu sa réforme,
00:51:08 qui finalement, il a lui-même décidé d'y renoncer.
00:51:11 Cette fois-ci, il laisse Mme Borne la défendre, ancienne ministre du Travail.
00:51:16 – En tout cas, je constate qu'au sein même de leur majorité,
00:51:18 il y a quand même de plus en plus de doutes.
00:51:20 Et que même les macronistes doutent de la réforme macroniste.
00:51:22 – Je voulais revenir juste sur une chose que vous avez dit tout à l'heure
00:51:25 en parlant de Jean-Luc Mélenchon, "ce n'est pas mon vocabulaire".
00:51:27 Et en même temps, est-ce qu'il n'y a pas un glissement de langage de votre côté ?
00:51:31 On a parlé de la ZAD, on a parlé des vampires,
00:51:33 des milliardaires qui doivent "disparaître".
00:51:36 Est-ce que vous n'avez pas l'impression finalement, à la NUPES au sens large,
00:51:39 que c'est de cette façon-là qu'il faut s'adresser à vos électeurs,
00:51:42 qui sont parfois plus jeunes, qui sont venus plus dernièrement en politique ?
00:51:45 Est-ce que finalement, vous avez l'impression que c'est aussi cette forme de langage
00:51:48 qu'il faut adopter pour marquer les esprits et pour faire passer des messages ?
00:51:52 – Je pense qu'il y a une question de tempérament aussi.
00:51:53 Moi j'ai remarqué, la première interview que j'ai faite sur France Inter,
00:51:56 le lendemain de l'élection, ils m'ont dit "est-ce que vous allez aller manifester ?"
00:51:58 J'ai dit "évidemment, mes baskets sont prêtes"
00:52:00 et c'était révolutionnaire ce que j'avais dit, le mot "basket".
00:52:01 J'ai peut-être une manière de parler parce que je suis une femme,
00:52:03 parce que je suis plus jeune, qui est un peu différente d'autres,
00:52:06 et j'ai mon style et pour le coup, je ne réfléchis pas trois quarts d'heure
00:52:08 avant chaque phrase, je suis pour le coup assez franche et naturelle.
00:52:12 Mais voilà, je ne sais pas quoi vous dire,
00:52:14 je ne réfléchis pas un quart d'heure avant d'utiliser chaque mot.
00:52:17 – Et pardon, mais tout à l'heure quand on vous parlait de Macron,
00:52:19 vous avez dit qu'il était lâche et vous avez aussi dit…
00:52:22 – Je n'avais pas réfléchi avant non plus, c'est ce que cette séquence m'a inspirée.
00:52:25 – Mais si vous réfléchissez, vous… – Je peux le redire.
00:52:27 – Vous disiez lâche et vous disiez qu'il y avait un côté sexiste.
00:52:31 Le fait de laisser en avant Elisabeth Borne ?
00:52:34 – Bah évidemment, je trouve qu'elle a le mérite de faire le travail,
00:52:38 c'est quelqu'un qui pour le coup ne s'est jamais démonté,
00:52:40 fait son truc comme elle peut, je trouve qu'il la laisse bien seule.
00:52:43 – Il a nommé une femme Première Ministre,
00:52:46 ce que la gauche a fait depuis très longtemps.
00:52:48 – Il avait dit c'est notre projet et tout ça, c'est son truc.
00:52:51 – Pendant des années on a dit il n'a pas nommé de Première Ministre femme,
00:52:52 là on a nommé une Première Ministre et maintenant vous dites sexiste.
00:52:54 – Si c'était pour la laisser toute seule, on en remercie.
00:52:56 Et elle fait preuve de beaucoup de courage en vérité.
00:52:57 – Mais vous voyez quand même la malice absolument partout,
00:53:00 c'est-à-dire que les milliardaires sont des vampires, les…
00:53:02 – Je vous ai expliqué pourquoi.
00:53:04 – Oui, vous nous avez expliqué.
00:53:05 – Ce sont des milliardaires la planète est meilleure.
00:53:06 – Vous êtes pour des entreprises qui malgré tout créent aussi des emplois,
00:53:10 ce sont des… – Quand ils détruisent l'environnement et oui…
00:53:12 – Vous avez dit, pour une grande partie d'entre eux,
00:53:14 il y a eu des dénuis pendant le Covid,
00:53:17 et quand un Président de la République nomme Premier Ministre une femme
00:53:20 et qu'il lui donne des responsabilités, vous dites c'est un lâche.
00:53:23 – Et qu'il disparaît au moment où c'est le coup de dire,
00:53:24 alors qu'il est omniprésent tout le reste du temps,
00:53:25 oui ça me pose un problème.
00:53:27 – En fait c'est le procès permanent avec vous, c'est le retour d'Exmer.
00:53:30 – Je pose des questions que beaucoup d'autres personnes se posent, figurez-vous.
00:53:32 – Une chose, alors deux choses pardon, d'abord une pensée pour Nora Amadi,
00:53:36 ça va mieux Nora ?
00:53:37 – Oui, j'ai eu une bronchitis, j'ai eu un périncovide, je suis désolée.
00:53:40 – Si vous entendez tous ces "c'est Nora Amadi" ne vous inquiétez pas.
00:53:42 – À ce moment-là je me suis rendu compte qu'Emmanuel Macron avait disparu.
00:53:46 – Deuxième chose, Jean-Luc Mélenchon, très important, jeudi soir,
00:53:49 regardez 20h50 sur BFM TV, Jean-Luc Mélenchon face à BFM,
00:53:53 j'aurai le plaisir de présenter cette émission avec mes petits camarades
00:53:56 qui seront là pour interroger Jean-Luc Mélenchon,
00:53:58 Laure Closier, Manu Lechypre, Philippe Corbet, Natasha Polony
00:54:01 et Léopold Oudber, notamment donc Jean-Luc Mélenchon face à BFM,
00:54:05 jeudi 20h50, je ne doute pas Marine Tondonnier,
00:54:08 que vous serez face à votre télé.
00:54:10 On parlait à l'instant de ses milliards, il y en a un autre qui compte aussi,
00:54:14 c'est Bruno Le Maire qui s'est amusé,
00:54:16 j'imagine que vous avez vu ça sur France Inter,
00:54:18 à calculer ce que coûterait les amendements de la NUPES,
00:54:23 notamment, enfin les amendements de la NUPES,
00:54:25 en expliquant que c'était plus d'impôts, plus de taxes,
00:54:28 110 milliards de taxes en plus, et il a notamment fait les calculs
00:54:32 à partir des amendements venus des verts, venus d'Europe Écologie,
00:54:35 les verts, avec amendement de Sandrine Rousseau,
00:54:38 suppression des allègements de charges patronales,
00:54:39 donc pour les entreprises 40 milliards, qu'il faudrait réclamer aux entreprises,
00:54:43 suppression d'allègements de cotisations jusqu'à 2,5, 25 milliards,
00:54:47 tout ça, vous assumez de venir dire aux entreprises d'aujourd'hui,
00:54:50 écoutez, il va falloir rendre l'argent.
00:54:52 – Vous savez, quand on fait 1000 amendements,
00:54:54 il n'y a personne qui pense que les 1000 amendements
00:54:56 vont être adoptés quand même, c'est-à-dire qu'on essaye des choses,
00:54:58 on tente des compromis, on fait des propositions,
00:55:01 il n'y a pas de scénario où l'intégralité de nos 1000 amendements
00:55:03 – Alors même si on en prend un parmi ceux-là
00:55:05 – On peut chiffrer notre programme financiel et des législatives,
00:55:08 il ne peut pas chiffrer l'intégralité des amendements.
00:55:10 Par ailleurs, moi j'aimerais bien qu'il nous chiffre,
00:55:12 qu'il soit plutôt occupé à chiffrer sa réforme,
00:55:14 parce qu'on n'a toujours rien compris,
00:55:15 leur idée des 1200 euros minimum de pension par mois,
00:55:21 personne ne l'a chiffré, ils ne savent même pas comment ils vont faire,
00:55:23 et donc au lieu de chiffrer les amendements de Sandrine Rousseau,
00:55:25 excusez-moi, mais il ferait mieux de chiffrer sa propre réforme,
00:55:27 et d'ailleurs l'adresse l'a fait,
00:55:29 montrait que le recul de l'âge de départ en retraite de 2 ans
00:55:34 créait 5 milliards de dépenses sociales par an en plus,
00:55:37 et que si c'était 3 ans ce qui était le prix de départ,
00:55:39 c'était 7,5 milliards, c'est les chiffres de l'adresse,
00:55:42 de la direction des recherches, études, évaluations et statistiques,
00:55:45 c'est-à-dire un service interne du ministère qui nous montrait
00:55:47 que cette réforme, pourquoi elle allait coûter en dépenses sociales ?
00:55:49 Parce qu'elle allait créer du chômage, de l'invalidité, de l'incapacité.
00:55:53 C'est ça ce qui prépare dans cette réforme.
00:55:55 – Et ce que vous dit Bruno Le Maire, c'est que si on applique vos amendements,
00:55:58 comme d'aller réclamer plus de cotisations patronales aux entreprises,
00:56:01 ça flingue l'emploi.
00:56:01 – Donc je vous réponds qu'il n'est pas question
00:56:04 que nos 1000 amendements entrent en faveur de tous en même temps.
00:56:07 – Non, non, mais on va en prendre un seul,
00:56:08 suppression des allègements de charges patronales, 40 milliards.
00:56:12 Rien que ces 40 milliards-là,
00:56:13 suppression des allègements de charges patronales,
00:56:15 Sandrine Rousseau déposait l'amendement, 40 milliards.
00:56:18 – Vous poserez la question à Sandrine Rousseau,
00:56:19 on sera ravis d'entendre sa réponse,
00:56:20 mais en tout cas, leur propre réforme crée du chômage,
00:56:24 de l'invalidité, de l'incapacité,
00:56:25 et que c'est les chiffres de leur propre ministère.
00:56:27 Et pour l'instant, on n'a toujours pas eu de chiffrage précis de leur réforme,
00:56:32 parce qu'ils ne savent pas la chiffre.
00:56:34 – Mais Marine Tendelier, pardon, il y a un autre chiffrage qui est,
00:56:38 la démographie va faire qu'à un moment,
00:56:40 on va avoir quasiment un actif pour un retraité,
00:56:44 vous Présidente, comment vous faites pour faire en sorte de maintenir ce système ?
00:56:49 – Mais vous savez que quand on regarde,
00:56:51 en fait le sujet-là aujourd'hui,
00:56:53 ce n'est pas la natalité des gens d'enfin conflit,
00:56:56 mais c'est le baby-boom qui arrive.
00:56:59 – Il va jusqu'en 1974, donc on va avoir le temps.
00:57:02 – Genre 2050-2070.
00:57:04 Mais c'est vrai qu'y compris le Conseil d'orientation des retraites
00:57:06 était beaucoup moins alarmé sur la situation financière du système de retraite
00:57:09 qu'il y a quelques années.
00:57:10 Alors on lui a fait tout dire et rien dire à ce Conseil d'orientation des retraites,
00:57:15 et il se trouve qu'il est venu lui-même l'expliquer en séance.
00:57:18 Donc voilà, cette réforme, elle est idéologique.
00:57:20 On a montré qu'il fallait trouver 18 milliards par an et que…
00:57:25 – Oui, en tout cas, il faut trouver 18 milliards par an.
00:57:29 – C'est vraiment la réforme la plus sage, je vous dis,
00:57:31 c'est la plus excitée, elle est incontable.
00:57:33 – Il faut trouver 18 milliards par an à partir de 2027,
00:57:36 et c'est exactement le nombre de milliards par an
00:57:38 qu'on donne en plus aux entreprises sans aucune conditionnalité de rien.
00:57:41 Donc si vous voulez, c'est toujours pareil,
00:57:43 c'est que de l'argent, on en donne chacun le choix.
00:57:46 – Ce que vous économisez, ça conduit à faire disparaître le système par répartition.
00:57:50 – Oui mais la réforme en elle-même ne répond pas d'abord à la présidence de l'honoraire,
00:57:54 parce que la réforme traite le problème pour les cinq années à venir,
00:57:58 elle est provisoire, on comprend bien qu'au bout de cinq ans,
00:58:00 il y aura vraisemblablement à nouveau un rehaussement
00:58:03 ou un resserrement des conditions pour répondre aux problèmes de la démographie.
00:58:06 Donc c'est peut-être ça aussi, est-ce que vous n'auriez pas préféré finalement
00:58:09 une réforme complètement systémique où au moins on y voit clair
00:58:12 pour fonder un pacte social pour les 30 prochaines années,
00:58:15 pour vraiment l'ensemble d'une génération ?
00:58:17 Au moins ça aurait eu du sens.
00:58:18 – Mais je vais vous redire ce que je vous ai dit tout à l'heure,
00:58:20 c'est que pour notre génération, il est quasiment psychologiquement impossible
00:58:24 de se projeter dans 30 ans, je ne sais pas si vous savez vous,
00:58:27 où vous serez dans 30 ans, moi je ne sais pas,
00:58:28 dans un monde à plus de 10°C, on est parti pour faire…
00:58:30 – Oui mais là vous votez en touche Marine Tendolie,
00:58:31 oui c'est vrai pour votre génération, mais en fait c'est vrai,
00:58:34 on ne retire pas le fait qu'effectivement il y a la question du climat,
00:58:38 sauf que ça ne peut pas être votre réponse à la problématique
00:58:42 qui est comment faire en sorte que ce système soit pérenne ?
00:58:45 – Mais là-dessus on en a parlé tout à l'heure,
00:58:46 quand monsieur nous a parlé des deux solutions,
00:58:48 soit on travaille plus longtemps, soit on a les plus petites pensions,
00:58:50 je vous ai dit qu'il y avait une troisième solution,
00:58:52 d'aller chercher l'argent là où il était,
00:58:54 et notamment de faire contribuer plus en termes d'impôts de production.
00:58:58 – Donc 18 milliards d'impôts supplémentaires,
00:58:59 – En tout cas…
00:59:00 – Entre autres, juste une petite question.
00:59:01 – Chez les milliardaires ou chez ceux qui…
00:59:03 – Non mais on a supprimé l'ISF, là il n'y avait pas de problème,
00:59:05 il y avait de l'argent, on a mis 20 milliards d'euros en plus
00:59:07 pour les entreprises, il n'y a pas de problème,
00:59:08 mais là il y avait de l'argent, on a fait la flat tax,
00:59:11 c'est-à-dire que quand il y a deux tiers des dividendes français,
00:59:14 quand on a des actions, sont possédées, reviennent à 0,1% des français,
00:59:20 et avant on était quand même taxé sur ces dividendes,
00:59:22 comme pour ces revenus, donc les plus petites tranches 10%,
00:59:25 et puis les plus grosses 44%, là on a dit non, non, c'est tout le monde à 30%,
00:59:28 donc les plus pauvres, de toute façon ils n'ont pas d'action, c'est réglé,
00:59:30 payer plus d'impôts, les plus riches moins,
00:59:32 tout ça il n'y avait pas de problème, il y avait de l'argent, il y avait de l'argent,
00:59:34 quand c'est pour… par contre pour les plus précaires,
00:59:37 parce qu'il y a quand même beaucoup de gens dans ce pays
00:59:38 qui travaillent déjà jusqu'à 64 ans et plus,
00:59:40 donc on parle plutôt des gens qui ne sont pas cadres,
00:59:42 là il n'y a pas d'argent, et bien c'est un choix de société, débattons-en.
00:59:46 – Le problème c'est que vous ne pourrez le faire qu'une fois,
00:59:48 parce que ce coup-là de prendre l'argent qui manque chez les milliardaires,
00:59:52 puis de donner l'argent aux plus riches,
00:59:53 on a pu le faire plusieurs fois, il n'y avait pas de problème.
00:59:55 – Non mais puis pour faire en sorte qu'il n'y ait plus de milliardaires hors de France,
00:59:57 une fois que vous aurez pris l'argent
00:59:58 et qu'il n'y aura plus de milliardaires hors de France,
01:00:00 là il faut que votre système soit équilibré.
01:00:01 – Mais je ne vous parle même pas des milliardaires,
01:00:02 je vous parle de l'ISF qu'on a supprimé.
01:00:03 – Parce que sinon la prochaine fois il n'y aura plus du tout d'argent à prendre.
01:00:04 – Je ne vous parle même pas des milliardaires,
01:00:05 je vous parle de l'ISF qu'on a supprimé.
01:00:07 Pour qui, pourquoi ? Et même les rapports ministériels, il y en a eu deux.
01:00:11 Emmanuel Macron avait dit "on le fait, si on voit que ça ne sert à rien on y réfléchira".
01:00:15 – Les rapports ont montré qu'il n'y avait eu aucun impact en termes de création d'emploi.
01:00:19 Aucun, c'est les rapports du ministère qui l'ont dévoilé.
01:00:21 – Vous avez bien dit que vous ne voulez plus de milliardaires en France,
01:00:23 s'il n'y a plus de milliardaires en France vous les taxez.
01:00:24 – J'ai dit que je voulais poser une question là.
01:00:26 – Après il n'y a plus personne à taxer.
01:00:27 – Je voulais poser la question du partage des richesses.
01:00:29 – Et pas qu'au niveau français, vous l'avez compris. Je vous l'ai réexpliqué trois fois.
01:00:33 – Il y a une autre question qui a été posée aussi, c'est celle du partage du travail.
01:00:37 Et il y a même la question du droit à la paresse.
01:00:41 Vous en pensez quoi du droit à la paresse ?
01:00:44 – Contrairement à ce que Emmanuel Macron a dit en 2017,
01:00:46 c'est-à-dire que la France serait un pays de fainéants,
01:00:48 moi je ne pense pas que les Françaises et les Français soient des fainéants,
01:00:50 je pense que le travail est important pour plein d'entre eux.
01:00:52 Par contre, je viens d'un territoire, le bassin arménien du Pas-de-Calais,
01:00:54 où j'ai vu de très près ce que le travail,
01:00:57 quand on plaçait cette valeur au-dessus de tout,
01:00:58 c'est-à-dire au-dessus de la santé, silicose, amiantes, au-dessus de l'environnement.
01:01:03 Moi j'habite dans un territoire où il y avait Métal Europe,
01:01:06 c'est là où est né le nom de patron voyou.
01:01:07 Figurez-vous que 20 ans après, la semaine dernière,
01:01:09 on a encore diagnostiqué 5 enfants atteints de saturnisme.
01:01:12 20 ans après la fermeture, parce que le pont est encore dans le sol.
01:01:15 Donc oui, on est en droit aujourd'hui de se poser la question de la valeur travail.
01:01:18 – Mais ça c'est autre chose, ça c'est des conditions de travail.
01:01:20 – Ben excusez-moi, c'est moi qui habite là-bas, et c'est pas du tout autre chose,
01:01:22 parce que quand on allait faire des prélèvements de terre à l'époque,
01:01:25 pour voir ce qu'il y avait dans le sol,
01:01:26 on se faisait poursuivre et menacer de mort par la CGT qui disait,
01:01:30 vous prenez nos enfants.
01:01:30 – Mais c'est des conditions de travail qui sont horribles là, ce que vous décrivez.
01:01:33 Mais le travail en général… – Ben c'était il y a 20 ans.
01:01:34 – Le travail en général… – C'est pas horrible.
01:01:36 – Non, laissez-moi terminer, le travail en général,
01:01:38 c'est pas du tout émancipant, c'est forcément…
01:01:41 – Ça dépend lesquels.
01:01:42 – Non mais d'accord, mais vous faites des généralités en prenant un exemple sur…
01:01:44 – Ah non pas du tout. – Si.
01:01:46 – Je vous dis qu'il y a beaucoup de Français qui ne sont pas contre le travail,
01:01:49 ils se posent le travail de quel travail, pourquoi faire, payer combien,
01:01:53 et surtout combien de temps, c'est la question qu'on est en train de se poser.
01:01:55 – Mais on peut être aussi pour le travail, vous êtes d'accord avec ça ?
01:01:57 – Ah mais oui, je vous ai dit qu'il ne fallait pas placer la vie en travail
01:02:00 au-dessus de tout le reste, je pense qu'on sera d'accord là-dessus.
01:02:02 – Merci beaucoup Marine Jandonnier d'avoir été en direct avec nous ce soir,
01:02:06 dans 22h max, pour débriefer cette troisième journée de mobilisation
01:02:09 contre l'arrêt de l'armée de la France, il y aura une quatrième journée,
01:02:11 ce sera samedi, et évidemment BFM TV sera mobilisée