Marine Tondelier, secrétaire nationale d'EELV, dresse un bilan de la rencontre entre Emmanuel Macron et les chefs des partis d'opposition dans la journée de mercredi à jeudi.
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00:00 Écoutez, j'ai envie de vous dire, je suis venue, c'était une grande question,
00:03 est-ce qu'ils vont y aller ou pas, on est toujours là pour dialoguer et faire des propositions.
00:06 Je suis venue, j'ai vu et je ne vous cache pas que j'ai été déçue,
00:10 parce que je pense que les Français ont perdu à la fin, vous voyez,
00:13 ce qui compte ce n'est pas la durée des échanges, c'est ce qui en ressort.
00:16 Et là, pour l'instant, quand vous parlez 12 heures de beaucoup de sujets
00:19 et qu'à la fin ça débouche sur des groupes de travail,
00:22 forcément vous êtes un petit peu déçus,
00:24 ça n'empêche pas les échanges d'avoir été de bonne tenue, je dirais.
00:28 Nous sommes des gens qui sommes capables de discuter ensemble
00:30 malgré ce qui nous oppose.
00:32 C'était même intéressant, je dirais,
00:33 mais moi ce qui m'a estomaqué, c'est l'absence totale de l'écologie dans ces débats.
00:38 Vous savez qu'Emmanuel Macron, dans le courrier qu'il avait adressé au chef de parti,
00:41 où il listait tout un tas de défis contemporains,
00:44 n'avait cité ni l'écologie ni l'environnement et que déjà,
00:47 je me disais que c'était mal parti.
00:48 J'ai répondu à ce courrier en disant que vraiment, pour moi,
00:51 ce sujet ne pouvait pas ne pas être sur la table.
00:53 On m'a répondu "pas de problème, on en parlera".
00:55 Et dans le premier sujet, je l'ai mis sur la table,
00:57 dans le deuxième sujet, je l'ai mis sur la table,
00:58 dans le troisième sujet, tard, autour de 3h du matin,
01:01 je l'ai remis de manière peut-être un peu émue et agacée sur la table.
01:05 Personne ne m'a dit ni de me taire ni que ça ne les intéressait pas,
01:08 mais personne ne rebondissait non plus sur ces propositions.
01:11 Et alors autant pour débattre du fait qu'il n'y avait pas assez de cumul des mandats
01:14 et qu'il fallait cumuler plus et qu'il fallait plus de moyens pour le parti,
01:17 pour les partis politiques, là il y avait du monde,
01:19 autant pour débattre de l'écologie, je me suis sentie un peu seule
01:22 et ça confirme ce que je pense depuis longtemps,
01:24 que pour faire de l'écologie, il faut des écologistes.
01:26 - Mais ça veut dire que vous n'avez jamais abordé sérieusement pendant cette nuit
01:31 la question de l'avenir de notre planète, de l'écologie
01:34 et de toutes les questions qui nous sont posées en permanence ?
01:38 - Ah bah moi si, j'ai même fini à 3h du matin un peu agacée par leur dire "écoutez, il y a eu..."
01:44 Bah non non, parce qu'en fait c'était des interventions, vous savez, successives
01:47 et donc moi dans ma dernière intervention, en pensant que ça va rebondir,
01:49 je dis qu'il y a 8 limites planétaires, vous savez,
01:51 c'est ce qui conditionne l'habitabilité même de la planète,
01:54 le fait qu'on puisse y vivre et non pas y survivre,
01:58 7 sont déjà dépassées, c'est irrémédiable,
02:00 je leur dis que 72% des nappes phréatiques en France sont en dessous de leur niveau normal,
02:04 que les glaciers fondent 100 fois plus vite que prévu
02:06 et que très sincèrement, j'en parle avec émotion,
02:08 mais qu'on ne peut être qu'éco-anxieux quand on sait tout ça
02:11 et qu'on voit des chefs de parti débattre 12h
02:13 sans que personne ne mette le sujet sur la table, autre qu'une écologiste.
02:17 Donc oui, c'était de ce point de vue là un peu déprimant, je ne vous le cache pas.