Marine Tondelier, secrétaire nationale d'Europe Écologie Les Verts, était l'invitée du Live Switek ce vendredi 6 décembre. Elle a réagi à l'allocution d'Emmanuel Macron et à la non-convocation des Verts à l'Élysée, entre autres.
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00:00On accueille Marine Tondelier, qui nous rejoint à l'instant, vu que les choses sont en train de bouger à gauche, ben voilà, merci Marine Tondelier d'être avec nous, secrétaire nationale des écologistes.
00:09Vous avez entendu, selon ce dont on parle depuis tout à l'heure, depuis 9h, ces déclarations d'Olivier Faure, le patron du Parti Socialiste, qui explique plusieurs choses.
00:18D'abord qu'il est prêt, visiblement, à discuter, y compris avec les macronistes, y compris avec les républicains, discuter de concessions réciproques.
00:27Et parmi ces concessions réciproques, il évoque la retraite à 64 ans. Qu'est-ce que vous en dites, vous, ce matin ? Est-ce que vous êtes aussi sur la ligne Faure chez les écologistes ?
00:35Alors, les écologistes sont, en général, sur la ligne des écologistes. On ne définit pas notre ligne, ni en fonction de La France Insoumise, ni en fonction du Parti Socialiste.
00:44Notre ligne est écologiste. Donc notre ligne, je pense qu'elle est claire. J'ai été la première à écrire à tous les chefs de parti qui avaient participé au Front Républicain.
00:53Les républicains, je n'ai pas bien compris. C'est dans le Front Républicain, donc dans le doute, je ne leur ai pas écrit. S'ils veulent venir, ils m'appellent.
00:58Mais on a écrit à tout le monde, dès le mercredi, avant même le vote de la censure. J'ai écrit hier une lettre ouverte au président de la République pour lui demander une chose, en urgence,
01:06qu'il ne nomme pas de Premier ministre en précipitation à 20h, comme il avait l'intention de le faire. Et de ce point de vue-là, nous avons réussi à nous interposer entre lui et les Français,
01:15parce qu'il avait ce petit réflexe d'aller très vite et d'emporter le match. Donc ça, c'est une première victoire.
01:21Ensuite, je pense vraiment qu'aujourd'hui, l'urgence est de ne pas se précipiter et de se poser et de réfléchir. Parce que que fait Emmanuel Macron ?
01:29La première chose, c'est qu'il dessine son propre arc républicain, dans lequel, déjà, manifestement, on peut se dire entre nous qu'il n'a plus beaucoup de flèches,
01:38puisqu'il le réduit de partout. Et donc, à la fin, c'est très réduit. Et puis on voit bien que ce n'est pas fini.
01:43– Et ça, c'est parce que vous n'êtes pas invitée que ce matin, vous dites ça ?
01:46– Je constate que tout le monde cherche des solutions, sauf lui. Parce que, vous voyez, nous, les écologistes, on est responsables.
01:53On a montré cet été que quand il fallait être là pour la France et pour respecter sa devise, on était fidèle à notre poste.
01:59Mais ferme sur nos valeurs et solide sur nos engagements, c'est sûrement ce qui dérange le président de la République qui choisit ses interlocuteurs.
02:05– Vous pensez que c'est pour ça que vous n'êtes pas reçus ?
02:06– Non mais ensuite, il n'assume pas. Parce que moi, depuis hier, les journalistes me disent « Pourquoi n'êtes-vous pas reçus ? »
02:11Et je vous dis tout de suite, j'en ai fait pas une affaire personnelle. Je ne vais pas me rouler par terre pour être reçu à l'Élysée.
02:15– On n'est pas vexé ce matin.
02:16– J'ai un train dans deux heures, j'ai l'anniversaire de mon fils demain, j'emmène toute sa classe à la piscine à boules à Hénan-Beaumont
02:21et je vais passer une très bonne journée. Mais voyez-vous, ça dit tellement du mépris qu'il a pour l'écologie,
02:26du mépris qu'il a pour la justice sociale, alors que nous, nous sommes occupés à vouloir, vis-à-vis des Français,
02:32améliorer leur quotidien et protéger leur lendemain. Mais c'est fait.
02:36Mais on voit bien que par ce petit jeu, il cherche aussi à diviser à gauche.
02:39– Mais justement, ce qui est en train de se passer, effectivement, avec les déclarations ce matin d'Olivier Faure,
02:44change quand même un tout petit peu la donne à gauche, justement.
02:46– Mais je finis juste avec le maître Piapet, je voudrais qu'Olivier Faure, mais qu'est-ce qu'il dérange profondément ?
02:49– Est-ce qu'il n'est pas en train de réussir ce qu'il veut depuis le début, c'est-à-dire détacher une partie de la gauche des insoumis ?
02:53– Moi, vous savez, en politique, Emmanuel Macron pourrait dire, les Verts, je ne vous reçois pas parce que je ne vous aime pas,
02:58je ne vous reçois pas parce que je méprise votre programme.
03:00Ce serait cash, mais c'est un argument politique. Là, il ne l'assume pas.
03:07Et donc hier, quand les journalistes me demandaient, pourquoi n'êtes-vous pas reçu ?
03:10J'ai dit, je ne sais pas, moi, je ne travaille pas pour complément d'enquête,
03:12donc faites votre travail et puis vous aurez peut-être une idée à me donner.
03:17Il me rappelle ensuite en disant, alors, chez le président de la République,
03:21ils nous disent qu'il ne vous reçoit pas parce que vous ne lui avez pas demandé d'endez-vous.
03:25Il se trouve que déjà, j'estime qu'un président de la République, quand il consulte,
03:28il n'a pas besoin de demander un rendez-vous, il consulte tout le monde.
03:31Et deuxièmement, je précise quand même que j'ai fait hier le JT de 13h de TF1
03:36pour justement lui dire de ne pas nommer et de recevoir les chefs de parti politique,
03:41si ça, ce n'est pas demander rendez-vous.
03:42Et que je lui ai envoyé personnellement par texto le courrier de demande de rendez-vous
03:47sur son téléphone personnel à 13h.
03:50Et pas de réponse pour l'instant, on a bien compris.
03:52Non, mais il a le droit de ne pas me répondre et il a le droit de ne pas me recevoir,
03:56mais pas d'utiliser de faux arguments.
03:58Qu'est-ce que vous dites ?
03:59J'ai bien compris que vous ne nous positionnez pas par rapport aux autres, etc.
04:02Mais qu'est-ce que vous dites à Olivier Faure ?
04:03Est-ce que le chemin qu'il est en train d'emprunter est le bon chemin pour vous ce matin
04:08à dire ok, on discute, on négocie, deux concessions réciproques,
04:12il va falloir que tout le monde fasse des efforts ?
04:15Est-ce que vous dites que c'est la bonne méthode, c'est la bonne solution ?
04:17Moi, je dis à Olivier Faure, attention.
04:20Je dis à Olivier Faure, vigilance.
04:22Parce que ce qu'est en train de faire le président de la République,
04:24c'est d'enfermer le Parti socialiste dans un cercle de négociation
04:28qui exclut mécaniquement tous les partis qui revendiquent
04:32de mettre en première ligne de leur préoccupation les classes populaires.
04:35C'est ça que fait Emmanuel Macron.
04:37Il enferme le Parti socialiste dans le camp de ceux qui méprisent les classes populaires.
04:41Et le Parti socialiste ne peut pas laisser faire ça.
04:43Parce que le Parti socialiste, seul dans des négociations avec le parti d'Emmanuel Macron,
04:48le Modem, Horizon, les Républicains,
04:51comment pensez-vous que va se jouer le rapport de force ?
04:53Ce que je ne comprends pas, c'est qu'hier, vous disiez qu'il faut que la solution soit trouvée
04:57dans le cadre du front républicain.
04:59Et entre le front républicain, c'est-à-dire les partis qui représentent les électeurs
05:03qui ont fait le barrage au RN et grâce à qui, je les en remercie chaque jour de ma vie,
05:08Jordan Bardella n'est pas à Matignon aujourd'hui,
05:10et ce que propose Emmanuel Macron le cadre de négociation aujourd'hui, il y a un petit hiatus.
05:14Je reprends la question de Tuck Duhaldeny, qu'il l'a dit mezzo-voce,
05:18est-ce que ce matin, d'une certaine...
05:19Jean, vous allez le dire de manière plus gentille.
05:21Oui, non, mais ce matin...
05:22Vous demandez est-ce que le nouveau front populaire est mort ?
05:24Voilà.
05:24C'est sûrement ce que souhaite Emmanuel Macron,
05:26et le Parti socialiste ne peut pas tomber dans ce piège.
05:28Parce que moi, je peux me montrer responsable,
05:31écrire à tous les chefs de parti, d'ailleurs tous,
05:34j'ai pu les avoir au téléphone sauf un, Gabriel Attal.
05:37Et donc je vous dis, entre la provocation d'Emmanuel Macron,
05:40la non-réponse de Gabriel Attal, un point plus un point, ça fait une lignée.
05:44Ok ?
05:45Mais donc, ce que je dis au Parti socialiste,
05:47c'est que nous devons être fidèles aux électeurs de juin et juillet derniers.
05:51Moi, je suis fidèle à la promesse du nouveau front populaire.
05:54Mais est-ce que ça veut dire par exemple que sur la réforme des retraites,
05:57c'est inadmissible de considérer qu'on pourrait éventuellement
06:03laisser passer finalement la réforme à 64 ans ?
06:05Si vous commencez votre négociation en lâchant le point
06:08sur lequel les Français sont les plus remontés,
06:12sur lesquels y compris il y a une majorité à l'Assemblée nationale pour tenir,
06:16alors vous commencez mal votre négociation.
06:18Et surtout, je vous dis une chose.
06:19Il dit j'ai vu la réforme, il dit j'ai vu la réforme.
06:21Donc, on renonce à la nouvelle réforme qui ramène à 62 ans ou 60 dans 62,
06:29mais on gèle celle de 64.
06:30Mais je vous dis une chose, le nouveau front populaire,
06:32il est né parce qu'il y avait une urgence dans ce pays
06:35et qu'il a gagné parce que les électeurs avaient besoin de cet espoir,
06:39de ce souffle, de ce sursaut.
06:40Ils y ont contribué et on ne peut pas les trahir.
06:42Et le Parti socialiste ne peut pas commencer par larguer les amarres,
06:47par larguer les amarres en disant ciao nouveau front populaire,
06:51nous allons maintenant discuter avec les Républicains.
06:53Personne ne le comprendrait, y compris au sein de leur propre famille politique.
06:57Et donc, je pense que si c'est la voie qu'ils ont l'intention d'employer,
07:00alors ils se fourvoient.
07:01Je le dis très clairement et j'adresse cet avertissement à Olivier Faure
07:05parce que vous savez, ce genre de renoncement,
07:08on en a connu de la part du Parti socialiste.
07:10Ça se paie cher, très cher et très longtemps.
07:14Et ils le savent.
07:16Il y a un monde où vous pouvez gouverner avec les Républicains ou pas ?
07:19Moi, j'ai toujours dit qu'il fallait discuter avec tout le monde
07:21et d'un plan d'urgence et y compris si c'est un gouvernement transitoire
07:25et un truc vraiment hors d'homme exceptionnel.
07:27Parce que je pense qu'à situation exceptionnelle, solution exceptionnelle.
07:30Mais discuter avec tout le monde ne veut pas dire gouverner tous ensemble.
07:33Et puis surtout, moi, ce qui m'intéresse, ce n'est pas qui, c'est pour quoi faire.
07:37C'est pour ça que sur ces retraites, je commence par mettre une alerte ferme.
07:42Si on commence par calancher sur ce sujet-là,
07:45alors après, on fait quoi ? On largue l'écologie ?
07:46Après, on largue la justice fiscale ?
07:48Et on arrive où ?
07:49Un point de méthode, est-ce que vous vous êtes parlé hier
07:51entre le leader du Nouveau Front Populaire après l'allocution d'Emmanuel Macron pour...
07:55On se parle tout le temps.
07:57Mais par exemple, Olivier Faure, il vous a dit...
07:58Je l'ai eu au téléphone encore en me couchant et je peux vous dire qu'il était tard.
08:01Mais il vous a dit qu'il allait prendre le...
08:02qu'ils allaient accepter le rendez-vous.
08:03Vous vous êtes expliqué sur ce point-là ?
08:04Oui, il m'a dit qu'il accepterait le rendez-vous, ce que je peux comprendre.
08:07On ne boycotte pas des rendez-vous chez le président
08:10dans des périodes aussi dures pour les Français.
08:12Ce, je ne m'attendais pas.
08:13C'est ce qu'il dit ce matin sur France Info.
08:15Après, je vais vous dire...
08:16Ça, ce n'était pas dans votre discussion.
08:17Non, on est dans les chefs de partis différents au sein d'une même coalition.
08:21Donc, c'est normal qu'on ne soit pas toujours d'accord.
08:23Moi, je n'ai aucun problème avec ça.
08:24C'est normal que les Insoumis continuent à demander la démission de Macron.
08:27C'est très insoumis.
08:28Et c'est normal que les socialistes disent, nous, on veut plutôt discuter.
08:31Par contre...
08:32Il ne vous avait pas dit qu'il irait aussi loin ce matin ?
08:33Je trouve que ça vire de bord très vite et qu'on ne peut pas...
08:36Dans des moments comme ça durs, il faut prendre de la hauteur
08:39et rester très, très calme, boire très, très frais.
08:41Si ça commence par des virages à 350 sur l'autoroute, alors c'est compliqué.
08:46Mais Marine Tendelier, pardon Mathieu, juste pour préciser encore les choses,
08:50est-ce que vous, vous soyez prête à entrer dans une forme de coalition
08:56qui écarterait les Insoumis ?
08:58Vous vous doutez bien que si je ne suis pas invitée à l'Élysée ce matin,
09:02c'est que je suis réputée être un peu solide sur mes appuis
09:05et être assez vertébrée politique ce matin.
09:07Ce qui ne serait pas le cas d'Olivier Faure, si je me suis.
09:09Je constate qu'Emmanuel Macron choisit ses interlocuteurs et ça m'interpelle.
09:13Et donc, je m'appelle à la responsabilité du Parti socialiste
09:16et je m'appelle à la promesse de début de l'élection populaire.
09:19Je ne comprends pas ce que vous voulez faire.
09:20Je vous dis qu'il y a eu deux faits politiques majeurs cet été.
09:24Le premier, c'est que l'immense majorité des députés qui sont à l'Assemblée nationale,
09:28c'est-à-dire, si j'enlève le RN et Ciotti, ont été élus par des gens au parti
09:31qui voulaient voter pour leur programme, mais aussi très majoritairement
09:33par des gens qui voulaient faire barrage au Rassemblement national.
09:36C'est ça qui unit le liant qu'on peut trouver dans une majorité absolue
09:40à l'Assemblée nationale, c'est celui-là.
09:41Sauf que vous ne réunirez jamais dans une même pièce les insoumis et les LR.
09:44Donc pour moi, ça c'est le cadre de discussion.
09:46LR n'était pas dans le barrage républicain, très clairement.
09:49Les électeurs de la France insoumise, eux, étaient au rendez-vous
09:52et ils ne valent pas moins que les autres.
09:53Donc ça, c'est le périmètre que je propose pour discuter.
09:57Vient qui veut.
09:58Des insoumis au macroniste.
09:59Vient qui veut.
10:00Quand vous dites vient qui veut, vous savez que les insoumis ne viendront pas.
10:02Eh bien, c'est leur choix.
10:04Je ne vais pas les séquestrer à une table de discussion.
10:05Je ne suis pas une forceuse.
10:07Mais ce que je dis aussi, c'est que le deuxième fait politique majeur de cet été,
10:10c'est que le nouveau Front populaire, oui, est arrivé en tête au deuxième tour.
10:14Et donc que si on commence par renoncer après les retraites
10:17à avoir un Premier ministre de gauche, alors on commence une négociation
10:21dont on sait très bien le vacilise que sur les toboggans du renoncement,
10:24ça glisserait très vite.
10:25Oui, mais Olivier Faure dit il faut un Premier ministre de gauche.
10:28Je ne l'ai pas eu au téléphone hier soir, mais j'étais avec lui il y a deux jours.
10:31Sur ce plateau, c'est ce qu'on disait tout à l'heure.
10:32Il disait d'abord, c'est le Premier ministre de gauche
10:34parce que le nouveau Front populaire est arrivé en tête aux élections.
10:38C'est ça, mais j'ai le sentiment de devoir les retenir un peu par les bretelles.
10:41Et je le dis, ce n'est pas juste moi.
10:43Vraiment, c'est la promesse que nous avons faite aux électeurs du nouveau Front populaire.
10:46Ils se doutent bien, ces électeurs, qu'on ne sera pas d'accord sur tout, tout le temps,
10:49qu'il y a des stratégies différentes, qui font d'ailleurs partie de la biodiversité,
10:52de l'écosystème du NFP et qui en font sa richesse, qui en font sa richesse.
10:56Mais sur l'essentiel, on a le devoir de ne pas lâcher.
10:59Vous savez, le groupe écologiste à l'Assemblée nationale a fait, par exemple, 11 propositions.
11:04Le socle de base, nous, on n'appelle pas ça des lignes rouges, on appelle ça des lignes vertes.
11:07Sur ces lignes vertes, si on commence par les rayer une par une,
11:11alors après, ça va être quoi ? Les violences faites aux femmes, la justice fiscale,
11:16une loi pour le climat et on va arriver quoi au programme d'Emmanuel Macron ?
11:19Marine Tendelier, est-ce que vous avez vraiment besoin de l'aval du président de la République pour discuter ?
11:25Est-ce que tout ce que vous avez fait, vous l'avez fait depuis hier ?
11:28Vous avez discuté avec François Bayrou ?
11:29Oui.
11:30Pourquoi, au fond, il y a cette réunion aujourd'hui à l'Élysée, mais est-ce que vous êtes parlementariste ?
11:35Est-ce que les chefs de groupe, les chefs de parti peuvent se mettre d'accord sur les contours d'une coalition ?
11:40Que ce soit une coalition de projets, à quoi je crois peu,
11:43ou une coalition de non-censure ou de modus vivendi pour accompagner cette situation inédite ?
11:48Vous n'avez pas besoin du président de la République pour le faire ?
11:51Vous avez tout à fait raison, c'est pour ça que je dis que je ne me roulerai pas par terre pour l'Élysée.
11:54Donc, vraiment, il fait ses choix, je fais les miens.
11:57Je considère qu'Emmanuel Macron est largement disqualifié.
12:00Ça fait des mois que ça dure et son allocution d'hier où il pète un câble,
12:04il provoque tout le monde en duel en décidant que tout le monde est nul sauf lui,
12:07n'incite pas à en faire un interlocuteur pour trouver des solutions de responsabilité.
12:11Donc, quand je vous dis que tout le monde cherche des solutions sauf lui, je le crois sincèrement.
12:14Donc, moi, en tant que chef de parti, je suis fidèle à mon poste
12:17et je continuerai à faire ce que j'ai à faire en discutant avec les chefs de parti.
12:19Et vous avez raison.
12:20Et avec François Bayrou, vous...
12:22Moi, je ne raconte pas les coups de téléphone.
12:25Vous êtes capable d'identifier des thématiques ?
12:27On est capable de... On sait où on habite.
12:30C'est comme ça que je vais vous le dire.
12:31Et on n'habite pas au même endroit.
12:33Non, c'est compliqué.
12:34Mais je pense qu'on partage une inquiétude profonde pour le pays en ce moment.
12:36Mais ce que vous dites est très juste, c'est que les solutions devront se trouver à l'Assemblée nationale.
12:40Et vous savez, les écologistes ont mis des propositions sur la table,
12:42notre groupe écologiste à l'Assemblée,
12:44et revendiquent, parce que nous sommes un parti, oui, parlementariste,
12:47que les solutions doivent être travaillées à l'Assemblée.
12:49Eh bien, moi, ce que je dis aux parlementaires, c'est allez-y.
12:52Vous n'avez besoin de l'aval et d'autorisation de personne pour le faire.
12:55Et donc, j'invite, sans plus tarder les parlementaires,
12:57à se mettre au travail, avec ou sans l'aval d'Emmanuel Macron,
13:01et avec ou sans l'aval de leur chef de parti.
13:02Je trouve que moi, en tant que chef de parti, je trouve que c'est ça qu'il faut faire.
13:05Mais parlementaires, affranchissez-vous de tout ça
13:08et trouvez une solution. Vous avez mon entier soutien.
13:10J'ai encore deux questions pour vous, mais d'abord, tu que tu veux.
13:12Je vous avoue que...
13:13Je pense que c'est les meilleures questions pour la fin.
13:14Ah, vous verrez !
13:15Non, je vous avoue que, très sincèrement, je ne comprends pas, en fait,
13:17quel chemin vous proposez, et notamment sur le plan mathématique.
13:21Votre majorité idéale, elle va de où à où et elle repose sur qui ?
13:25Moi, je pense que tout ce qu'a tenté Macron et son camp depuis juillet
13:31pour essayer de faire obstruction, en fait, aux changements politiques ne marche pas.
13:34Donc, on doit préparer l'alternance.
13:36Emmanuel Macron a posé une question claire aux Français le 9 juin.
13:39Voulez-vous, oui ou non, une alternance ?
13:41Ils ont répondu oui, et pas avec Bardella à Matignon.
13:44Donc, maintenant, nous, notre travail, c'est de préparer cette alternance
13:48matériellement, auquel projet, etc.
13:50Et lui, son seul rôle, Emmanuel Macron, son seul devoir, c'est d'y consentir.
13:54D'accord, mais vous, c'est qui, plus qui, plus qui, plus qui ?
13:56Je vous ai dit, pour moi, la solution doit s'inscrire dans le cadre
13:59du Front républicain à l'Assemblée nationale.
14:01Et pour ce qui est du gouvernement, vous connaissez ma ligne.
14:04Premier ministre issu des rangs du Nouveau Front populaire.
14:06On peut discuter de qui, mais surtout, avant de pourquoi faire.
14:10Et donc, il faut, oui, un gouvernement du Nouveau Front populaire,
14:13avec beaucoup la société civile.
14:14Vous voyez que la société civile est en train de bouger beaucoup aussi,
14:16parce qu'ils sont terriblement inquiets.
14:17Ils sont en première ligne sur les causes qu'ils défendent.
14:20Donc, travaillons un gouvernement avec des gens qui sont quand même compacts.
14:23Moi, ces histoires de gouvernement technique,
14:25où dire on va mettre des gens qui n'ont aucun rapport,
14:26tout d'un coup, ils vont être d'accord, ça ne marchera pas.
14:28Il faut un gouvernement compact, un gouvernement de combat,
14:31parce que c'est ça, on n'a jamais eu autant de besoin de politiques.
14:33Les Insoumis et Gabriel Attal dans le même gouvernement ?
14:34Non, c'est ce que je suis en train de vous dire.
14:36Le gouvernement doit être compact et cohérent.
14:38Et ce gouvernement doit aller discuter d'une majorité parlementaire à l'Assemblée.
14:43Je pense que sur la réforme des retraites, voyez-vous, pour la brogée,
14:45on a une majorité à l'Assemblée.
14:47Mais vous avez une majorité de la Rassemblement national,
14:48Marine Tondelier, sur la réforme des retraites.
14:51Donc, vous ne pouvez pas dire le message des Français du Front républicain
14:55et aller vous accommoder des voix du Rassemblement national.
14:58Mais vous savez, M. Corzando, je suis élue depuis 10 ans
15:00dans l'opposition à ces gens à énormément.
15:02Personne ne pourra me faire le reproche
15:03de ne pas être au rendez-vous de l'histoire sur ces sujets.
15:04Je pense que je l'ai montré tout l'été.
15:06Je ne ferai jamais de négociations de couloirs
15:09et de négociations de tout cours avec le Rassemblement national.
15:11À la grande différence de ce qu'a fait Michel Barnier,
15:13qui a capitulé en faisant un communiqué de presse en citant Marine Le Pen,
15:16mais il ne l'a pas capitulé en son nom.
15:18Ça, c'est son droit.
15:19Il a capitulé au nom des institutions sur du papier en tête de Matignon.
15:22Et ça, je ne lui pardonnerai jamais.
15:24Donc, je ne prends de leçon de morale sur rien.
15:27La démocratie parlementaire, elle doit exister.
15:30Des textes sont posés et les députés décident de les voter
15:33ou pas en leur âme et conscience.
15:34Mais on ne peut pas nous faire le reproche
15:35quand on dépose des idées qui sont favorables aux Français
15:39de bénéficier des voix d'un tel ou un tel.
15:41C'est la vie, j'ai envie de vous dire.
15:42Ça, c'est la démocratie parlementaire.
15:44Pas les renoncements, pas leur servir de paillasson
15:47et pas aller se faire des négociations avec eux.
15:50Ça, nous ne le ferons pas.
15:51Deux questions courtes, Marine Tendonier.
15:53Vous en rajoutez une à chaque fois.
15:53Non, non, j'ai dit deux.
15:54Non, non, j'avais dit deux.
15:55Ah oui, c'était en plus.
15:56Il est 9h36, dans 2h24, Olivier Faure a rendez-vous à l'Élysée.
16:01Est-ce que vous allez l'appeler entre-temps ?
16:03C'est vraisemblable, oui.
16:04C'est vraisemblable.
16:05Donc, en sortant de ce studio, vous l'appelez, pour l'engueuler ?
16:07Je pense que c'est mon coup de fil suivant.
16:09Ah, c'est le coup de fil suivant.
16:10OK, pour l'engueuler.
16:11Ah ben, attendez, ce n'est pas une émission de télé-réalité.
16:13Je ne vais pas...
16:14Non, mais j'essaie de voir ce qui va se passer.
16:15C'est tout en direct, ça nous regarde.
16:16Et dernière question,
16:17si Emmanuel Macron vous appelle pour vous voir ce week-end,
16:19Élysée ou Piscine à Boules pour l'anniversaire de...
16:21Oui, mais moi, je ne suis pas comme Emmanuel Macron.
16:22Voyez-vous, je n'ai pas de jet privé
16:24qui me ramène du Pas-de-Calais en dix minutes quand je dois être quelque part.
16:28Non, mais il y a un moment, ce n'est pas non plus le fin fond de...
16:29Donc, j'irai à la vitesse du TGV, mais je voulais indiquer,
16:33vous m'avez demandé de venir à votre émission, je vous en remercie.
16:35J'ai un rendez-vous à 10h et puis après, j'ai un train pour rentrer chez moi.
16:38Bon, merci.
16:39Bon anniversaire et bonne Piscine à Boules, en tout cas.
16:40C'est ça.
16:41Merci.
16:42Merci à vous, Marine Tendeney.
16:43Au revoir.
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