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Après la censure la semaine dernière du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron cherche toujours un nouveau Premier ministre. Il a consulté les chefs de file de plusieurs forces politiques ce lundi matin, notamment les Écologistes. 

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00:00— J'ai mis Marine Tondelier qui s'exprime après son entretien avec Emmanuel Macron.
00:04— On avance encore un peu. — On avance un petit peu encore. Voilà, on est très compactes.
00:09— Si on avance plus, on se finit... Écoutez, on sort de ce rendez-vous en étant satisfaits de plusieurs choses.
00:18La première, c'est qu'on a pu parler des sujets qui nous tenaient à cœur. Et notamment, vous l'avez compris
00:23dans notre expression à l'entrée, des Françaises et des Français, et en particulier du sort des plus vulnérables,
00:29des plus précaires et des classes populaires, dont il nous apparaît flagrant qu'elles sont en première ligne
00:35de toutes les crises que nous traversons, la crise politique et démocratique, la crise sociale,
00:40les crises environnementales, puisque – vous savez – souvent, les plus modestes sont en première ligne
00:43aussi de la crise écologique. Nous avons beaucoup parlé aussi des collectivités territoriales,
00:48pas juste pour défendre les élus de ces collectivités, mais pour aider les élus à répondre aux défis
00:53qui occupent les Français en ce moment. Comment voulez-vous avoir un service public solide et accessible ?
00:58Comment voulez-vous protéger celles et ceux que même l'État n'arrive plus à protéger alors qu'il le devrait,
01:03si vous savrez les moyens des collectivités territoriales ? Et donc on n'a pas parlé des collectivités
01:10juste pour aider les élus, mais bien pour aider les Français par l'intermédiaire des élus,
01:15ce qui était une grosse demande de leur part. Et on a pu en discuter assez longuement.
01:18Et puis on a pu parler d'écologie, ce qui nous tenait à cœur, puisque comme je vous l'avais indiqué en entrant,
01:23on est aujourd'hui le jour où l'Agence européenne pour l'environnement annonce officiellement
01:28que nous allons dépasser pour la première fois de l'histoire de l'humanité les 1,5 de réchauffement climatique
01:34depuis l'ère pré-industrielle. Tout cela étant dit, le président de la République nous a fait une proposition,
01:40vous en avez entendu parler de la part de nos prédécesseurs, il nous a dit qu'il ne fallait pas en parler à l'extérieur.
01:45On a compris qu'on a été au regret de lui annoncer qu'on était déjà au courant en rentrant, donc certains avaient dû vous en parler.
01:51C'est une proposition qui montre deux choses. La première chose, c'est que le président de la République a compris
01:57qu'il devait arrêter de n'en faire qu'à sa tête et de se précipiter dans des nominations qui conduiraient à des censures.
02:04Et donc c'est une première leçon intéressante de la journée. Et la deuxième leçon intéressante, c'est qu'il a répété à plusieurs reprises
02:11qu'en gros la solution ne pourrait plus reposer ou pas reposer sur un accord avec le Rassemblement national,
02:18qui s'est montré quand même un piètre partenaire dans la séquence. On aurait pu le dire avant au camp Macron,
02:24ils l'ont appris à leur dépens, et donc on voit bien que le Rassemblement national, mécaniquement, est écarté de la solution.
02:30Ils se sont eux-mêmes mis en dehors du jeu. C'est les deux enseignements intéressants de cette journée.
02:38Et puis je vais laisser Cyril et Guillaume compléter. Je vais juste tousser avant.
02:43— Quelle proposition a fait Macron à ce sujet ?
02:48— Alors le président de la République a fait comme proposition une nouvelle méthode, c'est-à-dire une méthode qui reposerait d'abord
02:56par une réunion des différentes forces politiques pour échanger sur une plateforme programmatique.
03:06Les écologistes, en tout cas, c'est une demande qu'ils ont depuis mercredi dernier, puisque dès mercredi dernier,
03:11le groupe écologiste et social a proposé 11 priorités pour une plateforme programmatique.
03:17Donc en tout cas, aborder la question par le contenu de la politique menée est pour nous un élément important.
03:24Et on a souligné plusieurs choses. Le premier, bien évidemment, la question du pouvoir d'achat et des salaires, qui est essentielle.
03:32Le deuxième, la question du budget. On sait que ça va être une question politique extrêmement sensible.
03:37Nous lui avons redit notre volonté d'avoir un budget qui s'appuie sur de nouvelles recettes. On peut pas avoir un budget
03:43qui fait des coupes budgétaires sans aller chercher l'argent là où il est. Nous lui avons dit aussi notre désaccord total
03:49de repousser la question des retaites à la prochaine présidentielle. Aujourd'hui, cette réforme est rejetée.
03:54Il est hors de question qu'on se dise qu'il y ait un statu quo sur les 2 ans de plus de travail. Et enfin, nous avons bien sûr parlé
04:02des nécessaires investissements et de la politique en faveur de la transition écologique. Donc sa méthode, proposer le contenu,
04:09vous avez vu, nous sommes prêts à y participer. La deuxième chose, c'est que lors de ces discussions-là, le Nouveau Front populaire,
04:17la gauche aura besoin d'être en force. Et donc je pense que nous avons besoin de toutes les forces politiques du Nouveau Front populaire
04:24lors de ces discussions, des 4 forces, parce que nous avons été clairs. Nous lui avons dit que nous ne laisserons pas
04:30le Nouveau Front populaire être fissuré, parce qu'il est le garant d'une cohabitation, d'une nouvelle politique.
04:38Et enfin, nouvelle méthode, ça nous le disons depuis plusieurs jours, il faut un dialogue. Il faut accepter que le Parlement, l'Assemblée,
04:45le Sénat soient au cœur des discussions. Et pour ça, il faut que ça ne soit plus une méthode verticale de faire de la politique.
04:55Et donc en ça, le fait de réunir les personnes et se dire qu'il faut que nous réapprenions à dialoguer, à avoir un dialogue public
05:02de qualité, serein, qui amène à la fois une ligne politique claire, mais de l'autre à faire des compromis qui permettent de faire les lois
05:10dans l'intérêt des Français et des Françaises est quelque chose d'important.
05:14— Pourquoi cette méthode, elle va changer par rapport à avant ? — Moi, ce que je voulais ajouter, c'est qu'on a surtout vu
05:20un président de la République qui, en réalité, avait la solution sous les yeux, mais qui voulait pas encore la voir.
05:25Et donc c'est ça, notre travail. C'est de lui montrer que la solution, elle est là, c'est-à-dire nommer effectivement un Premier ministre
05:33ou une Première ministre issue du nouveau Front populaire, de la gauche et des écologistes. Ça, c'est une première chose.
05:40Je pense qu'il doit le réaliser suite aux élections législatives et puis suite à l'essai avec Michel Barnier, qui a été un échec.
05:49Ça, c'est le premier aspect, en tout cas. Et là, il a encore un petit peu du mal. Mais je pense que ça va venir.
05:55Et en tout cas, on est là pour lui rappeler et pour lui dire que c'est ça, c'est cette ligne-là qu'il faut suivre.
06:01Et puis ensuite, il y a la discussion, et la discussion autour d'un axe très clair, qui est ceux qui ont appelé au Front républicain,
06:09et de travailler avec ceux qui ont appelé au Front républicain, parce qu'il y a une ligne claire.
06:12Là aussi, on a senti un petit bouger de dire qu'il y a une vraie ligne. Il y a une vraie ligne avec le RN,
06:18avec l'extrême-droite. On ne travaillera pas, on ne discutera pas. Et ça, c'est une ligne qui doit être forte.
06:23Et de la même manière, on appuiera sur cet aspect-là. Donc on a déjà des éléments comme ça qui se mettent en place.
06:30Petit à petit, on va dire qu'on sort du déni. En tout cas, nous, on est là. On est là pour l'accompagner.
06:34On est là pour l'accompagner, pour sortir de ce déni et pour trouver un véritable avenir à notre pays.
06:39— Vous serez donc dans la même pièce, si je résume un peu globalement pour les personnes qui nous regardent,
06:43avec les Républicains, par exemple, pendant ces réunions, qui devraient peut-être être présents ?
06:48— Alors, on n'a pas bien compris qui serait présent à la fin. On a compris que... Comment ? Alors, vous voulez que je...
06:54Peut-être que c'est plus simple si je me mets là pour répondre. Désolée, j'ai failli m'étrangler tout à l'heure.
06:58Et ça n'a rien à voir avec ce que Cyril Châtelain disait. On ne sait pas encore à qui exactement a été faite cette proposition
07:06et qui répondra favorablement. On voit par contre que c'est quelque part la suite du chemin que nous, nous avons commencé à écrire
07:13en étant très exigeants sur les conditions qui feraient que peut-être on accepterait éventuellement de ne pas censurer.
07:19C'est là que nous en sommes. Il a été très clair sur le fait que le RN, pour lui, n'était pas dans le périmètre des parties
07:25qui souhaitaient discuter. Et c'est ce que nous avions demandé dans nos différents courriers. Donc on estime là-dessus avoir été
07:30entendus et que c'est un premier pas pour pouvoir travailler en confiance. Mais le chemin de la confiance, vous voyez,
07:35est quand même encore très loin. On lui a notamment indiqué que s'il commençait avant même le début des discussions
07:40qui devraient avoir lieu demain à l'Élysée, il commençait par nommer un Premier ministre qui n'était pas du Nouveau Front populaire
07:46en l'occurrence, on voyait mal comment venir en confiance discuter parce que ça donnait une indication très claire de la direction
07:53des discussions. Et on estimerait que les conditions ne sont pas réunies par une discussion franche. On estime aussi que les Français
07:59ont quand même envoyé un message clair lors des élections législatives. On leur a posé la question par la dissolution.
08:05« Voulez-vous une alternance oui ou non ? Voulez-vous changer de cap politiquement oui ou non ? » Ils ont répondu très majoritairement oui.
08:10Donc si c'est pour nous mettre un Premier ministre du camp d'Emmanuel Macron, les LR autour de la table et finalement atterrir sur un programme
08:17qui serait en même temps on sait pas quoi et on sait pas quoi, ça ne nous irait pas. Donc nous, nous sommes sur un chemin très très exigeant
08:24envers les discussions qui vont commencer demain. Mais on trouve que c'est une bonne nouvelle pour toutes les Françaises et les Français
08:29qui sont inquiets légitimement de la situation politique, que ces discussions s'ouvrent. Et on est fiers d'avoir contribué à ce qu'elles existent
08:34parce que si Emmanuel Macron s'était précipité à nommer, comme c'était prévu, quelqu'un vendredi soir ou se précipité à nommer
08:39quelqu'un d'autre ce soir, ce serait quelque part déjà perdu, pas simplement pour nous mais pour les Français.
08:44M. Le Barnier, il était sur une ligne de crête très très fragile, très compliquée. Il avait une majorité très faible.
08:49Est-ce que ça va pas être encore plus compliqué de trouver cette ligne, ce passage avec encore plus de groupes politiques ?
08:55C'est pour ça, Cyril Chatelain l'a dit, je le redis, nous allons avoir besoin de toutes les forces du Nouveau Front Populaire
09:02autour de la table. Parce que moi j'entends qu'on puisse ne pas avoir confiance dans le Président de la République.
09:07J'entends qu'on a été quelque part échaudé par les épisodes précédents. Nous le sommes aussi, pour être tout à fait sincère avec vous.
09:13Mais au moment où là, la France touche le fond, se prépare si on ne trouve pas des solutions dans les semaines qui viennent
09:19à vivre des choses terribles. Parce qu'on part d'une loi spéciale sur les finances publiques, vous voyez bien que dans la loi spéciale
09:25il y a des choses très urgentes, mais il y a tout ce qui est important et pas urgent qui n'est pas dedans.
09:28Nous on a les associations de tous bords, celles qui sont caricatives, celles qui aident l'environnement, qui nous préviennent de dire
09:33vous savez, la loi spéciale, nous, ça veut dire qu'on n'a pas nos financements, on est dans le flou, on ne sait pas comment on continue nos activités.
09:39Et c'est des activités qui sont cruciales pour les Français, quand on parle du caritatif, etc. Pour ceux qui sont en première ligne.
09:44Donc, soit on reste chacun dans notre confort en disant, moi je ne discute pas jusqu'à ce que tout le monde craque et qu'il s'en aille.
09:52Soit on se dit qu'on est dans une situation d'urgence et qu'on a déjà perdu 6 mois.
09:57Du coup, vous dites quoi à la France Insoumise, par exemple, qui nous écoute là et qui n'est pas venue aujourd'hui, par exemple ?
10:01Ce qu'on leur dit, c'est qu'on va avoir besoin d'eux. Je pense que dans le Nouveau Front Populaire, c'est un écosystème.
10:08Chacun est à sa place, nous jouons des rôles différents. Et moi, je n'ai pas à commenter ce que fait la France Insoumise.
10:13Ils sont quelque part utiles aussi, parce que s'ils n'avaient pas cette position-là, peut-être qu'on serait aussi autre part aujourd'hui.
10:18Donc, collectivement, on est chacun à notre place. Mais si cette table de discussion finit par se matérialiser réellement demain
10:24et qu'on est amené à aller y défendre notre programme point par point, c'est ça qui va se passer.
10:29On va aller défendre notre programme point par point. Et nous écologistes serons à la table.
10:33J'imagine que les socialistes y seront, j'imagine que les communistes y seront.
10:36Je sais aussi que nous avons plus de poids dans cette discussion si les Insoumis viennent,
10:40avec une intransigeance que nous, on partage sur plein de points.
10:43Parce que ce qui se passe n'est pas normal et qu'on a des classes populaires, des personnes vulnérables,
10:47l'écologie, l'habitabilité de la planète à défendre. La justice fiscale, la démocratie, je ne vais pas vous faire tous les sujets.
10:53Mais plus on sera nombreux à cette table, plus on pèsera et plus que de toute manière cette discussion conduira à quelque chose.
10:59Peut-être qu'on ne sera plus autour de la table à la fin, je n'en sais rien.
11:03Vous savez, nous on est un parti très exigeant parce qu'on va venir discuter,
11:06mais peut-être que pour une raison ou pour une autre, on sera amené à un moment à estimer que les conditions ne sont pas réunies,
11:10qu'on se moque de nous, que ça ne va pas dans le bon sens, que ça ne va pas dans l'intérêt des Français
11:14et compter aussi sur nous à ce moment-là pour se lever et pour partir.

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