• il y a 6 mois
Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes et membre du Nouveau Front populaire aux législatives, était l’invitée du Face-à-Face ce mercredi sur BFMTV et RMC.

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00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur AMC et BFM TV, bonjour Marine Tandelier, merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions ce matin.
00:07Vous êtes l'une des artisanes et on l'a vu vraiment la plus active, même dans les premières heures, où ce nouveau front populaire a pris naissance.
00:16Vous en êtes l'un des piliers avec le groupe Écolo, avec votre parti, les Écolos dont vous êtes la secrétaire nationale.
00:24On a un petit peu du mal quand même à comprendre, si ce n'est pas une association de façade, on va essayer de comprendre ce qu'il y a derrière.
00:31On va revenir sur ce fameux barrage républicain auquel vous appelez et plus concrètement aussi sur vos propositions Écolos.
00:40Ce barrage républicain, vous y croyez encore vous ?
00:43Je vois qu'il est battu en brèche, je vois que certains politiques qui se disent républicains, humanistes, démocrates, ont perdu leur boussole.
00:51Je trouve ça effrayant d'ailleurs parce que ce n'est pas à la hauteur de l'histoire et je pense que l'histoire s'en rappellera et vous l'avez compris, pas dans le bon sens.
00:57Je suis assez effarée de tout ça parce qu'on parle quand même de personnes qui remettent en cause ce barrage républicain au centre, à droite,
01:03qui sont au pouvoir parce que les électeurs de gauche et les électeurs écologistes n'ont jamais transligé, n'ont jamais hésité,
01:09ils l'ont fait de manière quasiment instinctive, pas avec le sourire, pas par plaisir, mais parce que nous avons des principes et que nous faisons la différence
01:16entre les candidats et les candidats d'extrême droite et les candidats et les candidats de droite.
01:19Oui mais c'est marrant parce que je vous parle de barrage républicain et vous me répondez chef de parti.
01:23Mais en fait les Français ne vous écoutent plus.
01:24Mais c'est exactement ce que j'allais vous dire parce que moi je vais vous le dire dans l'autre sens.
01:28J'ai un sondage entre les mains qu'on a commandé, qu'on a reçu hier soir, qui montre que les électeurs macronistes…
01:32Vous avez commandé qui ? Le groupe écolo ? Les écolo ?
01:35Les écologistes et le Front populaire qui nous montrent que les électeurs, démocrates, républicains, humanistes, qui votent pour Emmanuel Macron par exemple,
01:41ne sont pas en phase avec ce que Macron dit sur le désistement républicain.
01:45Eux ce sont des démocrates, des humanistes, des républicains qui trouvent que l'extrême droite ce n'est pas comme le reste.
01:50Et donc je pense que si ces partis s'entêtent, si ces chefs de parti s'entêtent, je pense que leurs électeurs vont finir par faire barrage à eux-mêmes.
01:57Alors on va repréciser les choses pour que tout le monde comprenne bien de quoi on parle.
02:00Le barrage républicain jusqu'à présent c'était de dire tout sauf le RN avec même des appels au désistement.
02:06On va y revenir puisque vous avez été très clair là-dessus.
02:09Et puis certains qui à l'époque, c'était Nicolas Sarkozy, c'était l'UMP, disaient le ni-ni, c'est-à-dire effectivement ne pas appeler finalement à voter pour l'un ou pour l'autre.
02:19D'ailleurs Jean-Luc Mélenchon lui-même en 2017 avait dit qu'il ne demandait pas, qu'il ne donnerait pas de consigne de vote.
02:26Mais ces électeurs l'ont fait.
02:28Vous vous souvenez de ça ? Ce moment à Marseille où il n'avait pas choisi ?
02:31Non mais moi je vais écrire en fait aux chefs de parti.
02:33J'ai dit les choses très clairement au sein du Front Populaire.
02:35Et d'ailleurs en tant que chef de parti écologiste, je pose les choses hier de manière claire, nette et précise.
02:41En disant qu'il n'y aura pas d'hésitation chez nous, pas de tergiversation.
02:44Un deuxième tour avec trois candidats, si nous sommes en troisième position et que nous risquons de faire élire quelqu'un d'extrême droite, nous nous désisterons.
02:51J'ai le mérite de poser les choses très clairement et les écologistes le font.
02:55Je pense que ça aura un effet.
02:57Vous appellerez vos électeurs à voter pour Emmanuel Macron ?
03:01Je pense pour les candidats républicains contre l'extrême droite.
03:05Et vous pensez qu'ils vous suivront ?
03:06Oui, parce que d'ailleurs les sondages le montrent.
03:08Nos électeurs de gauche écologistes encore une fois ne sont pas le problème dans ce genre de situation.
03:12Mais donc je pense que la position très claire que j'ai posée en tant que chef de parti d'École et au nom de tous les écologistes
03:17aura un effet d'entraînement au sein du nouveau Front Populaire.
03:19Mais chaque parti le fera à son rythme.
03:21Mais je pense aussi que ça doit avoir un effet d'entraînement chez celles et ceux qui ont perdu leur boussole.
03:26Le camp macroniste qui a donc annoncé hier qu'ils allaient vers un ni-ni, c'est-à-dire ni RN ni LFP.
03:32Ce qui est extrêmement préoccupant.
03:33Et donc j'écrirai aujourd'hui aux chefs des différents partis de la majorité présidentielle,
03:37qui n'a plus de majorité que le nom, j'écrirai à Horizons, à Renaissance, au Modem, à l'UDI.
03:43Je demanderai même à les voir parce que je veux qu'ils m'expliquent les yeux dans les yeux ce qu'ils n'ont pas compris.
03:47Je veux qu'ils m'expliquent les yeux dans les yeux pourquoi ils ne font pas la différence entre l'extrême droite et la gauche.
03:52Je veux qu'ils m'expliquent les yeux dans les yeux ce qu'ils sont en train de faire.
03:54Parce que ce qu'il faut que les gens sachent, c'est que les sondages montrent que ce désistement républicain
03:59pourrait faire basculer des dizaines de circonscriptions à l'extrême droite ou pas,
04:04selon que la consigne est tenue ou pas, par tous les partis de ce pays.
04:07Et donc vous voyez évidemment que les électeurs, c'est eux qui décident à la fin.
04:11Mais les consignes que vont donner les partis vont compter.
04:13Parce que quand un président de la République, quand un premier ministre ergivère sur ce genre de sujet,
04:17ça donne un flottement.
04:19Ils sont prescripteurs quand même.
04:21Et je trouve que ce qu'ils font est vraiment extrêmement grave.
04:23Moi j'en suis atterrée. Je pense qu'ils ont perdu leur boussole et que c'est délétère.
04:26Et donc je leur écrirai, je demande à les rencontrer.
04:29D'ici vendredi ?
04:31D'ici vendredi. Et s'ils ne le font pas, j'appelle sincèrement leurs électeurs à faire barrage contre eux.
04:35Parce que je pense qu'à un moment, leurs électeurs sont plus démocrates, plus républicains et plus humanistes qu'eux.
04:39Barrage y compris contre eux, dès le premier tour dans ce cas-là ?
04:41Je pense que leurs électeurs, ils ont des principes.
04:44Et que vous savez, on a un parti qui a parlé beaucoup d'arc républicain.
04:48Alors c'était à leur guise, ils excluaient, ils mettaient dedans.
04:50Mais qu'est-ce que ça peut être d'autre, l'arc républicain,
04:52que l'arc des gens qui savent encore ce qu'est un fonds républicain,
04:55qui savent encore ce qu'est un désistement républicain.
04:57Leurs électeurs qui votent pour l'arc républicain
04:59peuvent aussi considérer qu'à un moment, celles et ceux qui ne font pas la différence
05:02entre l'extrême droite et les autres, ne sont plus dans l'arc républicain.
05:04Marine Tendelier, est-ce que vous allez jusqu'à vous dire que, au fond,
05:07vous seriez prête à ce qu'il n'y ait plus ou très peu de députés écolos
05:13parce que vous vous seriez désistée au deuxième tour ?
05:16Mais ce n'est pas du tout ce qui va se produire.
05:17Nous sommes à plus de 10 points devant la Macronie dans les sondages.
05:21Quand on parle de majorité présidentielle, c'est en sursis.
05:24On sait très bien qu'il n'y a aucun scénario
05:26où le 8 juillet prochain, il y a encore un Premier ministre macroniste.
05:29Donc c'est bien les macronistes, au sens large, comme vous disiez,
05:31Horizons, Renaissance, etc., que vous appelez à dire clairement comme vous
05:36qu'ils se désisteront si l'URL peut être faite.
05:38Au deuxième tour, il y aura beaucoup de triangulaires
05:39parce qu'il y a une participation qui va être importante.
05:40Donc ça va favoriser les triangulaires.
05:42Dans la plupart des cas, nous serons devant les candidats macronistes.
05:46Mais dans les cas où nous serons derrière, nous serons extrêmement clairs
05:48comme nous l'avons toujours été.
05:49Par contre, la question va se poser à eux beaucoup plus souvent qu'à nous.
05:52C'est pour ça que je leur pose très publiquement.
05:54Et comme je suis un naturel un peu déterminé dans la vie,
05:56je leur poserai aussi souvent que nécessaire jusque vendredi soir.
05:58Et y compris les yeux dans les yeux, puisque vous demandez
06:00à les rencontrer un par un.
06:03Marine Tondelier, je voudrais juste savoir ce que c'est ce sondage.
06:07Parce que moi, j'ai un sondage complètement inverse.
06:09C'est un sondage de cluster 17.
06:10D'accord, cluster 17.
06:11Alors, ils ne fonctionnent pas exactement comme les sondeurs.
06:14Mais ils appréhendent souvent beaucoup mieux certaines choses que d'autres sondeurs.
06:16Parce que le sondage Odoxa que j'ai sous les yeux sur la question du barrage républicain
06:21montre exactement l'inverse.
06:22C'est-à-dire que désormais, le barrage républicain d'abord fonctionne de moins en moins.
06:27Mais quand il fonctionne, il fonctionne contre vous.
06:32Je vais quand même juste aller au bout de la description de ce sondage.
06:34Je l'ai sous les yeux.
06:35C'est donc le dernier sondage Odoxa qui montre que lorsqu'on interroge les Français,
06:39ils sont 47% à dire que s'ils font barrage, ce sera face au nouveau Front populaire.
06:46C'est le parti qui vient en numéro 1 pour faire barrage.
06:50En numéro 2, c'est faire barrage contre Macron.
06:52Et ça n'est qu'en numéro 3, l'idée de faire barrage contre l'ERN.
06:55C'est-à-dire que l'ERN, désormais, n'est plus un repoussoir.
07:01C'est la conclusion de ce sondage.
07:03Écoutez, on a le président de la République et le Premier ministre,
07:05Aurore Bergé et d'autres, qui nous expliquent, y compris même Jean-Yves Le Drian,
07:09qui a quand même été ministre des Affaires étrangères.
07:11C'est-à-dire qu'il considère que c'est mieux d'avoir un ministre des Affaires étrangères
07:14d'extrême droite que de gauche.
07:15Ils vont être contents en Ukraine quand ils vont entendre ça.
07:18Donc oui, je pense que ça a un impact sur les électeurs.
07:20Mais ce que nous, nous sondons, ce n'est pas les reports de voix de deuxième tour.
07:23Ce que nous avons sondé, c'est êtes-vous favorable à des désistements républicains en France ?
07:27Et les électeurs centristes, macronistes, très largement, ils sont favorables.
07:31Sur la question des appels au vote, des consignes de vote,
07:35est-ce que vous avez lu les propos d'Ariane Mouchkine ?
07:38Non.
07:39Ariane Mouchkine, c'est cette figure du monde de la culture, du monde du théâtre.
07:44Elle a longtemps été aux premières loges de toutes les manifestations, de toutes les contestations.
07:48Elle avait d'ailleurs, dans toutes les manifestations, des très grandes marionnettes
07:51qu'on voyait de loin dans tous les cortèges.
07:53Et dans Libération, cette semaine, elle dit
07:55« Qu'est-ce qu'on n'a pas fait ou qu'est-ce que nous aurions dû faire ? »
07:58Alors certes, la première responsabilité revient à Emmanuel Macron, dit-elle.
08:01Mais elle dit « Je nous pense en partie responsables.
08:04Nous, gens de gauche, nous, gens de culture, on a lâché le peuple,
08:07on n'a pas voulu écouter les peurs, on n'a pas voulu écouter les angoisses.
08:10Quand les gens disaient ce qu'ils voyaient, on leur disait qu'ils se trompaient,
08:13qu'ils ne voyaient pas ce qu'ils voyaient.
08:15Ce n'était qu'un sentiment trompeur, leur disait-on.
08:17Puis, quand ils insistaient, on leur disait qu'ils étaient des imbéciles.
08:20Puis, quand ils insistaient de plus belles, on les a traités de salauds.
08:24Une partie de nos concitoyens en a juste marre de nous,
08:27marre de notre impuissance, de nos peurs, de notre narcissisme,
08:30de notre sectarisme et de nos dénis.
08:32Quand elle dit « nous », elle dit « peuple de gauche ».
08:34Je la comprends et je partage ce qu'elle dit en sachant que moi je suis née,
08:38j'ai grandi, j'habite et je milite à Hélain Beaumont dans le Pas-de-Calais,
08:41une mère qui a vu grandir le Front National,
08:43qui l'a vu s'implanter et qui est dirigée maintenant par l'extrême droite.
08:46Et je sais bien que le fait que mon mère de l'époque,
08:49ma mère de quand j'étais au lycée,
08:50il est fini en prison avec 18 chefs d'inculpation,
08:53le fait que les mines aient fermé,
08:54qu'on ait promis une relance industrielle qui n'est pas venue,
08:57qu'on ait promis des mesures sociales qui ne sont pas venues,
08:59qu'on meurt 5 ans plus jeune que partout ailleurs en France.
09:02C'est-à-dire que quand vous naissez sur ce territoire,
09:03le jour de votre naissance, vous avez déjà 5 ans d'espérance de vie de moins
09:06que si vous étiez née à Paris alors que vous n'avez encore rien fait.
09:08Tout ça c'est injuste, tout ça ça a des conséquences,
09:10tout ça ça se paye politiquement et électoralement.
09:12Moi je le comprends tout à fait, je ne fais pas partie des gens qui disent
09:15« ils votent pour l'URN donc c'est un gros facho,
09:17donc je ne lui parle plus jamais de ma vie ».
09:18Ce n'est pas comme ça que je fais.
09:19Donc je suis d'accord avec elle, je suis d'accord avec le mépris
09:22que peuvent ressentir aussi parfois une partie de la France
09:24quand on leur explique la vie vue depuis des situations sociales,
09:28géographiques, territoriales bien différentes des leurs.
09:30Quand on leur explique qu'ils n'ont pas besoin de voitures
09:32alors que s'ils n'en ont pas, ils ne peuvent pas aller travailler.
09:34Quand on leur explique qu'ils devraient faire leurs courses
09:36dans je ne sais pas quel magasin qui n'existe pas chez eux.
09:39Tout ça, moi je le sais et je partage aussi le fait
09:42que parfois je suis lassée des politiques et de la politique.
09:44Vous savez, moi je suis la seule femme chef de parti,
09:46je participe des fois à des réunions quand Emmanuel Macron
09:49nous convoquait là à Saint-Denis où ça parlait pendant des heures
09:52et des heures de rétablir le cumul des mandats
09:54et de plus d'agents pour les partis.
09:55On aurait dit une réunion d'un syndicat de copropriétaires.
09:58Moi aussi des fois ça m'énerve.
09:59Et si je m'engage, c'est justement pour combattre tout ça.
10:01Donc qu'ils ne se désespèrent pas.
10:03Il y a des gens qui les défendent sincèrement,
10:04il y a des gens qui font ce métier pour de bonnes raisons
10:06et on va continuer.
10:07Et y compris en prenant un risque puisque Marine Tondelier,
10:09vous avez choisi malgré tout d'être toujours candidate
10:12sur votre territoire.
10:14Le RN est très haut.
10:16Marine Tondelier, il y a quand même cette question aussi,
10:19quand je disais que selon les derniers sondages,
10:21ce n'est plus tant le RN qui fait peur que l'alliance avec LFI.
10:25Est-ce que vous ne vous dites pas qu'en vous associant à LFI
10:28qui aujourd'hui est considéré aussi comme un repoussoir par certains,
10:32vous avez pris un risque ?
10:33Vous savez, c'est une bataille culturelle.
10:35Et on voit bien que quand toute l'extrême droite,
10:37toute la droite et tout le centre répètent à longueur de journée
10:40que le problème de la République c'est la France insoumise,
10:42ça infuse, ça a des conséquences.
10:44Donc ce n'est pas la faute de Jean-Luc Mélenchon,
10:46c'est la faute des autres ?
10:47Non, je pense qu'on a aussi une part de responsabilité.
10:49Mais que cherchent ces gens ?
10:50Ils souhaitent qu'on ne s'associe pas ensemble.
10:53Emmanuel Macron d'ailleurs,
10:54quand il provoque une dissolution surprise
10:56qu'il a décidée avec trois copains là,
10:58sans concerter personne comme d'habitude, vous me direz,
11:00il dit le lendemain à Auradiour-Sourglane,
11:03donc c'est un lieu où quand même 643 personnes,
11:05femmes, hommes, enfants, ont été massacrés par les nazis
11:08à la fin de la Seconde Guerre mondiale,
11:10il prend au 80e anniversaire et il dit
11:12« Ah, je leur ai jeté une grenade des goupilles dans les jambes ».
11:14Ce qui en plus est une phrase terrible,
11:15parce qu'à Auradiour-Sourglane, les hommes,
11:17on leur avait tiré dans les jambes pour qu'ils soient blessés
11:19mais qu'ils survivent et qu'on puisse les brûler vifs
11:21pour décupuler leur souffrance.
11:22Je précise que l'Élysée nie que cette phrase était déprononcée.
11:25Le journal Le Monde maintient ces propos
11:28et affirme que ça a bien été prononcé.
11:31Et ça ressemble Emmanuel Macron, ce cynisme,
11:33ce méfie, ces petites phrases à l'emporte-pièce.
11:35Et c'est extrêmement grave,
11:36n'importe quel camp de dialogislative de France
11:38n'aurait demandé sa démission.
11:39Tous les partis confondus.
11:40Donc c'est extrêmement grave.
11:42Quand il dit « Je leur ai jeté une grenade des goupilles dans les jambes »,
11:44c'est qu'il sous-estimait totalement
11:46notre détermination à faire ensemble et à gagner.
11:49Il pensait qu'à force d'avoir diabolisé la France insoumise,
11:52ce serait irréconcilable et qu'on n'oserait pas travailler avec eux.
11:54Et on l'a fait.
11:55Et ce qui le dégoûte, quand on le fait,
11:57c'est pas tant ce qu'il a dans sa tête,
11:59ce qu'il pense, ses préjugés,
12:00c'est le fait que nous serons au deuxième tour
12:02quasiment partout devant ces candidats.
12:04Alors gagner, peut-être ?
12:05Pour gouverner.
12:06Pour gouverner.
12:07Avec qui ?
12:08C'est pas pour gagner, c'est pour gouverner.
12:10J'aimerais bien comprendre qui dit vrai.
12:12C'est-à-dire que vous vous dites
12:13« Jean-Luc Mélenchon ne sera pas Premier ministre »
12:15et Jean-Luc Mélenchon, il dit « J'ai l'intention de gouverner ce pays ».
12:17C'est un dialogue de sourds.
12:18Ah non, c'est pas vrai parce qu'il a,
12:19le soir même de ma déclaration,
12:20annoncé qu'il n'était pas candidat au poste de Premier ministre.
12:22Non, non.
12:23Il dit « Ni je ne m'impose, ni je ne retire. »
12:25Ça, c'était avant.
12:26Il l'a dit plusieurs fois.
12:27Et suite à nos déclarations,
12:28il a dit qu'il n'était pas candidat au poste de Premier ministre.
12:30Je vais vous dire pourquoi.
12:31Donc, pour nous, c'est sûr, il sera...
12:33C'est vraiment...
12:34Mais il l'a dit lui-même.
12:35Donc, je vais vous dire.
12:36Là, normalement, c'est tranché.
12:37Il a redit « Je suis candidat à rien ».
12:38Mais ça ne veut pas dire qu'il est candidat à rien.
12:40Oui, mais les choses sont claires.
12:41Vous le croyez.
12:42On est une coalition.
12:43Les insoumis, les communistes, les socialistes et les écologistes.
12:45Donc, on décide ensemble.
12:46C'est la différence, d'ailleurs, avec la NUPES.
12:48C'est que nous décidons.
12:49Olivier Faure, au consensus,
12:50disait « Il y aura un vote ».
12:53Je vais l'expliquer.
12:54Nous déciderons au consensus
12:55parce que c'est ce qu'on a fait depuis le début.
12:56Tous les obstacles qu'on a enjambés
12:58et que personne ne pensait qu'on arriverait à enjamber,
13:00on les a enjambés au consensus,
13:01en discutant, en trouvant les solutions.
13:03Et donc, sur le poste de Premier ministre en particulier,
13:05premièrement, ça ne sert à rien de s'énerver aujourd'hui.
13:07Celui qui peut, sur ce plateau,
13:09expliquer quelle sera la composition de l'Assemblée nationale
13:12sort du deuxième tour...
13:13Il y a des réalités mathématiques.
13:14Non, il y a des réalités mathématiques.
13:15Dans votre groupe,
13:16il se trouve qu'il y a plus de candidats à l'élection.
13:18Oui, mais la réalité mathématique,
13:19c'est qu'il faut avoir la majorité absolue
13:20et que si nous ne l'avons pas seule,
13:21il faudra trouver quand même une coalition à l'Assemblée nationale.
13:24Tout ça, on le saura au lendemain du deuxième tour.
13:26Par contre, sur la méthode,
13:27les quatre points que j'ai toujours fixés
13:29et qui paraissent,
13:30ce n'est pas mon avis,
13:31ça paraît assez intangible.
13:32La première chose,
13:33c'est qu'il faut quelqu'un
13:34qui soit à l'aise,
13:35aligné avec le programme du Nouveau Front Populaire
13:37parce qu'il faudra le porter avec sincérité.
13:39Ça, c'est un premier point.
13:40Le deuxième point...
13:41À ce point-là, je vous arrête tout de suite.
13:42Paul Vannier, qui est député sortant,
13:44candidat aussi du Nouveau Front Populaire,
13:46donc dans votre coalition,
13:47qui est un proche de Jean-Luc Mélenchon.
13:48Sur ce point-là,
13:49c'est-à-dire appliquer le programme,
13:50il dit que le candidat,
13:51le mieux placé,
13:52c'est Jean-Luc Mélenchon.
13:53Il dit que l'objectif du Premier ministre
13:56du Nouveau Front Populaire
13:58ne sera pas de faire consensus,
13:59mais d'appliquer un programme de rupture.
14:03Ils savent qu'il faudra bien accepter
14:05de se fâcher avec les puissants.
14:06Ils savent qui y est prêt et qui ne l'est pas.
14:08Et en l'occurrence,
14:09il parle de Jean-Luc Mélenchon.
14:10Vous n'êtes pas le seul, heureusement.
14:11Mais vous savez pourquoi c'est important ?
14:12Parce que dans d'autres gouvernements,
14:13quand on nommait un Premier ministre,
14:15on disait, tiens,
14:16on met tel Premier ministre,
14:17donc c'est un virage à droite.
14:18Tiens, on met tel Premier ministre,
14:19c'est un virage à gauche.
14:20Nous, quel que soit le Premier ministre,
14:22le programme sera le même.
14:23On s'y engage.
14:24Donc ça, c'est hyper important de le dire.
14:25Premier critère,
14:26donc être aligné avec ce programme
14:27et pouvoir le porter sincèrement.
14:28Encore une fois,
14:29ce critère n'exclut pas Jean-Luc Mélenchon.
14:30Deuxième critère,
14:31être susceptible d'apaiser le pays,
14:33qui en a grand besoin.
14:34Troisième critère,
14:35être quelqu'un...
14:37Pour vous, ça exclut Jean-Luc Mélenchon ?
14:38Oui, mais vous,
14:39je le voyais tout par rapport à Jean-Luc Mélenchon.
14:40Moi, je vois ça par rapport au reste de la France.
14:41Parce que vous l'avez vu,
14:42par exemple, hier soir,
14:43il y a eu un débat,
14:44il a tweeté toute la soirée,
14:45il a dit ensuite que Manuel Boum...
14:46C'est bien, il est en campagne.
14:47Mais heureusement que la vie politique française
14:48ne se résume pas
14:49à pour ou contre Jean-Luc Mélenchon,
14:50il y a d'autres sujets quand même dans le monde.
14:51Donc, je vous ai cité deux critères,
14:53sincérité, apaisement.
14:55Le troisième critère,
14:56c'est de faire consensus
14:57au sein du Front populaire.
14:58Et à ce titre-là,
14:59vous voyez bien que
15:00quand plusieurs de mes collègues disent
15:02qu'on ne veut surtout pas
15:03que ce soit Jean-Luc Mélenchon
15:04et que d'un autre côté,
15:05Jean-Luc Mélenchon dit
15:06que je ne m'imposerai pas,
15:07finalement, tout ça converge.
15:08La fin de cette histoire,
15:09elle est écrite d'avance
15:10et c'est pour ça qu'il en a tiré
15:11lui-même la conclusion.
15:12Et le quatrième critère,
15:13c'est d'être compétent
15:14et d'avoir l'expérience pour ce poste.
15:15Au sein du nouveau Front populaire,
15:17il y a beaucoup de personnes
15:18qui ont été membres de gouvernements,
15:19qui dirigent de grandes
15:20collectivités territoriales,
15:21beaucoup d'écolos d'ailleurs.
15:22Vous avez dit le mot consensus.
15:24Consensus.
15:25Je voudrais revenir simplement
15:26sur un échange que j'avais eu
15:27avec Manuel Bompard
15:29lorsqu'il a été nommé coordinateur.
15:31Ça veut dire chef,
15:32mais c'est coordinateur
15:33de la France insoumise.
15:34Ça avait été vraiment une polémique
15:36au sein même du groupe
15:37parce que certains s'étaient dit
15:38mais d'où ça sort ?
15:40Il n'y a pas eu de vote,
15:41il n'y a rien eu
15:42et soudain, on a annoncé
15:44que c'était Manuel Bompard
15:45le nouveau chef.
15:46Et je lui avais demandé ici même
15:47comment, par qui, sur quelle base ?
15:49Il m'avait répondu
15:50par consensus.
15:52Ce fameux mot de consensus.
15:53Et il avait ajouté
15:54le vote n'est pas forcément
15:56l'alpha et l'oméga
15:57de la démocratie.
15:58Par consensus,
15:59c'était donc le choix
16:00de Jean-Luc Mélenchon
16:01qui était sorti du chapeau.
16:02Alors là, on n'est pas
16:03dans la France insoumise,
16:04on est au nouveau front populaire.
16:05Evidemment, si on vote,
16:06c'est un rapport de force.
16:07Ça va jouer à deux voix
16:09contre trois
16:10et nous, ce qu'on veut,
16:11c'est trouver la meilleure solution.
16:12Mais vous avez parlé avec lui.
16:13Vous savez, dans les...
16:14C'est la seule solution.
16:15Je trouve ça fou.
16:16En fait, je vais vous dire
16:17juste une chose.
16:18Marine Tendulce,
16:19c'est ce que je trouve
16:20assez étonnant.
16:21Je vous reçois les uns
16:22après les autres,
16:23les chefs de parti.
16:24On a l'impression quand même
16:25que sur un point aussi important
16:26que l'incarnation,
16:27et on le voit bien
16:28dans cette semaine,
16:29on a Jordan Bardella,
16:30on a Gabriel Attal
16:31et on a un coup Manuel Bompard,
16:32un coup Olivier Faure,
16:33un coup...
16:34On ne sait pas encore.
16:35Sur un point aussi important
16:36que la question du Premier ministre,
16:37vous êtes sur du pari.
16:38C'est-à-dire,
16:39vous vous dites...
16:40Il y en a un qui dit
16:41non, non, non,
16:42on va le faire au vote,
16:43ne vous inquiétez pas.
16:44Il y en a une qui dit
16:45ça va être par le consensus.
16:47Chaque chef de parti
16:48va pousser évidemment
16:49la solution dont il estime
16:50que ça peut mener
16:51à quelqu'un de son camp.
16:52Mais vous imaginez
16:53que vous allez faire ça
16:54le soir du 7 ?
16:55Vous ne me laissez pas répondre,
16:56madame Apollinaire.
16:57Vous ne me laissez pas répondre.
16:58Le Nouveau Front Populaire
16:59n'en déplaise à toutes celles
17:00et ceux à qui ça ne fait pas plaisir,
17:01c'est une équipe.
17:02C'est ça la force
17:03du Nouveau Front Populaire,
17:04de Philippe Poutou
17:05à François Hollande.
17:06Tout le monde pensait
17:07que c'était impossible,
17:08on l'a fait.
17:09C'est une équipe inédite
17:10parce qu'à circonstances
17:11exceptionnelles,
17:13Et donc moi,
17:14je vous le dis,
17:15peut-être parce que je suis
17:16la seule femme dans cette affaire,
17:17peut-être parce que je suis
17:18la chef des écologistes
17:19et qu'on fonctionne comme ça
17:20chez nous,
17:21je ne m'enfermerai pas
17:22dans des débats de polémiques,
17:23je ne m'enfermerai pas
17:24dans des débats de personnes
17:25parce que ce n'est pas ça
17:26qui compte.
17:27On a peut-être Jordan Bardella,
17:28Premier ministre de la France,
17:29mais c'est normal,
17:30on est des partis différents,
17:31c'est quand même la démocratie.
17:32Et heureusement.
17:33Vous savez, moi je suis écologiste,
17:34je suis pour la biodiversité.
17:35Tout le monde a le droit
17:36d'exister avec son histoire,
17:37ses méthodes,
17:39on ne va pas se fondre
17:40dans un même moule,
17:41on doit chacun rester
17:42qui nous sommes.
17:43C'est hyper sympa,
17:44c'est franchement,
17:45ça fait rêver.
17:46Mais ça va changer.
17:47Est-ce que lundi matin,
17:48le 9 juin,
17:49est-ce que le 9 juin,
17:50vous pensiez qu'on arriverait
17:51à faire ça,
17:52le lundi soir,
17:53d'annoncer cette union ?
17:54Le mercredi soir,
17:55un programme commun,
17:56le jeudi soir,
17:57un accord électoral ?
17:58On a surpris tous les gens
17:59chaque jour
18:00et on va continuer
18:01à vous surprendre tous les jours.
18:02Juste les questions se posent.
18:03Y compris sur le nucléaire,
18:04au-delà de la question
18:05de l'incarnation,
18:06pour tout vous dire,
18:07je m'y attendais.
18:08Parce que c'est une question
18:09très centrale pour vous,
18:10c'est le nucléaire.
18:11Et là aussi,
18:12un peu comme pour la question
18:13du Premier ministre,
18:14vous avez remis à après.
18:15C'est-à-dire que ça n'est pas présent,
18:16la décision ferme sur le nucléaire
18:17n'est pas dans ce fameux programme
18:19qui pourtant est très détaillé.
18:20C'est un contrat de législature
18:22pour deux ans.
18:23Alors si vous savez ouvrir
18:24un EPR en deux ans,
18:25vous me prévenez.
18:26Si vous savez fermer
18:27une centrale nucléaire
18:28en deux ans,
18:29vous me prévenez aussi.
18:30Donc ce n'est pas le cas.
18:31Par contre,
18:32nous allons mettre
18:34Vous savez qu'on a testé
18:35les propositions
18:36de notre programme
18:37et que c'est l'une des propositions
18:38qui a le plus d'approbation
18:40de nos électeurs,
18:41les énergies renouvelables,
18:42parce qu'on a en France
18:43un retard coupable sur le sujet.
18:44On s'était engagé
18:45dans les années 90
18:46à faire 23% de renouvelades
18:48en 2022.
18:49C'était l'objectif
18:50le plus faible d'Europe.
18:51On était nul sur le sujet.
18:52Et en plus,
18:53on est les seuls à ne pas avoir
18:54respecté notre objectif.
18:55Nous sommes à 19.
18:56Nous, nous voulons être
18:57à beaucoup plus que ça.
18:58Enfin en Allemagne,
18:59ils vont être à 80% en 2030.
19:00Nous, on sera peut-être à 30%
19:01si tout va bien.
19:02C'est la honte.
19:03Et donc, par ailleurs,
19:04toutes celles et ceux
19:05qui vous disent que le nucléaire
19:06va résoudre la crise énergétique
19:07et la crise climatique,
19:08ce n'est pas vrai.
19:09Les EPR que M. Macron
19:10veut construire,
19:11ils n'ouvriront pas
19:12avant 2040-2045.
19:13Et donc, quand en plus
19:14vous êtes avec
19:15le Rassemblement national
19:16qui mise tout sur le nucléaire
19:17mais qui va en plus
19:18arrêter de construire
19:19du renouvelable,
19:20eux, c'est les candidats
19:21du blackout.
19:22Ils mettront la France
19:23dans le noir.
19:24Donc, je ne prends pas
19:25de leçon politique énergétique
19:26de ces gens-là.
19:27Merci Marine Tonnelier.
19:28C'est une question
19:29qui a été posée
19:30par le public.
19:31Donc, il y a le public
19:32des gens qui l'avaient
19:33amené avec lui.
19:34J'ai cru distinguer
19:35uniquement des élus LFI.
19:36Alors, pour tout vous dire,
19:37comme on est en transparence ici,
19:38il nous avait proposé
19:39de donner des noms écologistes
19:40pour être dans le public
19:41aussi derrière lui.
19:42On a démarché
19:43un peu en urgence
19:44parce qu'on fait tout en urgence
19:45depuis 15 jours,
19:46il faut le savoir,
19:47vous vous en doutez.
19:48Et vous n'avez pas trouvé
19:49d'écolos ?
19:50Les gens sont sur leurs
19:51circonscriptions,
19:52en réunion publique
19:53et tout le monde a été déployé
19:54sur le terrain.
19:56Il n'y avait pas
19:57d'enculé socialiste ?
19:58Je crois qu'il n'y avait
19:59pas d'enculé communiste.
20:00Toutes celles et ceux
20:01qui pensaient que
20:02Manuel Bompard
20:03serait un débattant clivant,
20:04qui ne serait pas souriant,
20:05qui ne serait pas avenant,
20:06ont été, je pense,
20:07agréablement surpris.
20:08On a vu qu'il faisait
20:09preuve quand même
20:10de préjugés.
20:11Je suis extrêmement fière
20:12qu'il nous ait représentés hier
20:13et ce sera pareil
20:14pour Olivier Faure jeudi.
20:15Merci Marine Tonnelier
20:16d'être venue défendre
20:17votre nouveau front populaire
20:18ce matin.
20:19Vous qui êtes
20:20secrétaire nationale
20:21des écolos.
20:22Il est 8h52.

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