Les ministres répondent aux députés à l’Assemblée nationale, lors de la séance des Questions au gouvernement.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00:00Madame Marie-Christine Dalloz, qui nous revient après des élections
00:00:05législatives remportées, merci à vous et bravo, madame la députée.
00:00:09Applaudissements
00:00:12La première question va être posée par monsieur Sébastien Pétavis, pour
00:00:28le groupe écologiste. Monsieur le député, vous avez la
00:00:31parole.
00:00:31Applaudissements
00:00:33Merci, madame la présidente. Monsieur le ministre, mes chers
00:00:38collègues, on ne règle pas un tel problème avec des élections, on
00:00:43règle un tel problème avec une action T4, mais cette fois, beaucoup
00:00:47plus ambitieuse. La semaine dernière, un blogueur
00:00:50d'extrême droite a fait appel à la plus grande opération d'extermination
00:00:54des personnes handicapées, l'action T4, pour s'en prendre à moi et me
00:00:58menacer de mort. L'action T4 a conduit à l'extermination
00:01:01par le régime nazi de plus de 200.000 enfants et adultes handicapés
00:01:05pendant la Seconde Guerre mondiale, par surdose de médicaments, par
00:01:09sous-alimentation ou par asphyxie dans les chambres à gaz.
00:01:12Un crime de masse contre les plus vulnérables et contre ceux qu'on
00:01:16jugeait indignes de vivre pour purifier la société.
00:01:19L'horreur absolue. La concrétisation de l'idéologie
00:01:23eugéniste dans ce qu'elle a de plus abominable.
00:01:25Créatures physiquement altérées, fiottes, ils devraient avoir honte
00:01:30d'exister. Voilà les mots de cette haine
00:01:35endormie des personnes handicapées. En votant pour Marine Le Pen, tout
00:01:40va rentrer dans l'ordre. Voilà de qui se revendiquent ceux
00:01:44qui appellent à mon extermination. On aimerait faire croire que c'était
00:01:52un élément isolé, une brebis galeuse.
00:01:57Mais aujourd'hui, ce ne sont plus seulement des mots.
00:02:00Ce fanatisme identitaire renaît sous la forme d'attaques contre les
00:02:04politiques de diversité et d'inclusion des personnes
00:02:07handicapées aux Etats-Unis, par Trump.
00:02:11Personnes handicapées, transgenres, issues de l'immigration, musulmanes,
00:02:15juives, femmes, la banalisation de la haine envers l'un pavent
00:02:19irrémédiablement la voie à la haine de l'autre.
00:02:22L'auteur de ce blog, multicondamné pour des propos similaires, a
00:02:27aujourd'hui fuit au Japon. S'il n'y a pas d'accord d'extradition
00:02:31entre la France et le Japon, cet homme doit impérativement répondre
00:02:35de ses actes. Monsieur le ministre, saisissez-vous
00:02:39votre responsabilité d'agir avec la plus grande fermeté contre la
00:02:43prolifération d'un tel rejet contre un élu de la République, contre tous
00:02:47les concitoyens visés et contre l'intégrité de notre société?
00:02:52La parole est à monsieur Patrick Mignola, ministre en charge de
00:03:20relations avec le Parlement.
00:03:24Madame la présidente, mesdames et messieurs les députés, monsieur le
00:03:28député, je vous prie d'excuser le ministre de l'Intérieur qui a dû se
00:03:33rendre en urgence dans les Hauts-de-Pyrénées auprès des
00:03:36hommes de la CRS 29 Pyrénées qui ont perdu un des leurs lors d'une
00:03:39opération de secours en montagne. Vous avez été victime d'une attaque
00:03:44en ligne abjecte, en ce qu'elle est une menace directe, d'autant plus
00:03:48ignoble qu'elle puise, comme vous l'avez dit, son inspiration dans la
00:03:52pire période de notre histoire. Vous avez déposé une plainte que le
00:03:55parquet de Bergerac a immédiatement retenue avec les qualifications de
00:03:59menace de mort, injure publique et injure à caractère homophobe.
00:04:02Ces injures et menaces ont été proférées par un ultranationaliste
00:04:07identifié, déjà condamné à plusieurs reprises, aujourd'hui
00:04:10dissimulé non seulement derrière son écran de blogueur, mais aussi par
00:04:14sa fuite à l'étranger. Suite à la réitération des menaces
00:04:18de mort, le parquet de Bergerac a fait un signalement au pôle national de
00:04:23lutte contre la haine en ligne, qui a accepté ce jour de s'en saisir.
00:04:27Je vous le confirme. Je peux vous assurer que les moyens
00:04:30du pôle sont mobilisés pour faire progresser l'enquête.
00:04:32Parallèlement, comme la préfecture de la Dordogne vous l'a indiqué, le
00:04:36cabinet du ministre de l'Intérieur est à votre disposition pour vous
00:04:38garantir les mesures de protection qui s'imposent, tant en votre qualité
00:04:42de citoyen que d'élu de la République.
00:04:44Je tiens à vous dire ici que, quelles que soient les sensibilités
00:04:48divergentes sur ces bancs de l'Assemblée, une seule devise
00:04:52s'impose, celle du tous pour un. Lorsqu'on s'attaque à un élu, c'est
00:04:56toute la République qui doit le soutenir et le protéger.
00:05:00La parole est à madame Estelle Youssoupha.
00:05:04Merci. Ma question s'adresse au ministre
00:05:07des Affaires étrangères. Il y a quelques semaines, votre
00:05:11collègue des Outre-mer répondant à ma question en commission de défense
00:05:15sur la révision de la revue nationale stratégique, Emmanuel Valls a
00:05:19annoncé qu'il allait faire une révision de la revue nationale
00:05:23stratégique de l'Assemblée nationale.
00:05:27Il y a quelques semaines, votre collègue des Outre-mer répondant à
00:05:31ma question en commission de défense sur la révision de la revue
00:05:35nationale stratégique, Emmanuel Valls a annoncé l'installation d'une
00:05:39masse militaire navale et d'un commandement de gendarmerie dans le
00:05:43nord de Mayotte pour protéger notre frontière, qui est une passoire
00:05:47face à l'immigration clandestine. Réaction immédiate des autorités
00:05:51comoriennes et russes qui ont dénoncé ce qu'ils appellent la
00:05:55déstabilisation de Mayotte. Vous avez montré les muscles,
00:05:59condamné les déstabilisations par les régimes hostiles.
00:06:03Allez-vous enfin répondre et défendre notre intégrité
00:06:07territoriale, dénoncer sans ambiguïté les ingérences
00:06:11comoriennes et russes qui déstabilisent le département de
00:06:15Mayotte? Je vous remercie.
00:06:19Je vous remercie. Je vous remercie.
00:06:23Madame la députée, je vous prie d'excuser le ministre des Affaires
00:06:27étrangères, Jean-Noël Barrault, en visite en Égypte avec le président
00:06:31de la République. Je vous remercie de cet engagement
00:06:35permanent pour nos compatriotes maorais.
00:06:39Que ce soit à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie ou ailleurs, vous
00:06:43connaissez la mobilisation absolue de la France à lutter contre toutes
00:06:47les tentatives de déstabilisation contre nos compatriotes, que ce soit
00:06:52par la voie des ingérences informationnelles, que ce soit par
00:06:56la voie migratoire. Vous connaissez l'engagement de
00:07:00toutes nos autorités à faire en sorte que Mayotte soit pleinement
00:07:04intégrée dans la communauté des Etats de l'océan Indien, notamment
00:07:08au sein de la COI. Le président de la République a
00:07:12l'occasion de le répéter à de nombreuses reprises.
00:07:16Il y a des échéances ministérielles, que ce soit au
00:07:20niveau de l'agriculture ou des affaires étrangères, pour rappeler
00:07:24notre volonté de faire en sorte que Mayotte soit pleinement intégrée,
00:07:28participe au projet. Vous pouvez compter sur notre
00:07:32engagement, sur notre mobilisation à défendre les intérêts et la
00:07:36sécurité de nos compatriotes maorais.
00:07:40Il faut constater l'échec de la coopération avec Moroni.
00:07:44Depuis l'accord de 2018 avec les Comores, les flux migratoires vers
00:07:48Mayotte ont augmenté. Moroni multiplie les ingérences,
00:07:52déstabilise notre île et s'oppose à toute intégration régionale à
00:07:56Mayotte. Paris déroule toujours le tapis
00:08:00rouge au président comorien. Dans 15 jours, vous irez avec le
00:08:04président Macron au sommet de la commission de l'océan Indien.
00:08:08Vous allez faire face à la démonstration de la détermination
00:08:12régionale, financée par la France, par nos impôts, et dont Mayotte ne
00:08:16fait pas partie à cause du veto comorien.
00:08:20Mayotte doit intégrer la commission de l'océan Indien.
00:08:24La France de l'océan Indien, c'est Mayotte et la Réunion.
00:08:28Ce n'est pas la participation d'un ministre maorais qui va nous faire
00:08:32avaler le statu quo. Je le dis ici devant la
00:08:36commission de l'océan Indien. Vous devez continuer vos petites
00:08:40affaires avec les Comores en sacrifiant l'intégrité et l'honneur
00:08:44de notre pays.
00:08:45Je vous remercie. La parole est à présent à monsieur
00:08:49François Gernigon pour le groupe horizon et indépendant.
00:08:53Merci, madame la présidente. Cette question s'adresse à monsieur
00:08:57le ministre de l'Economie et des Finances.
00:09:02Monsieur le ministre de l'Economie et des Finances, je suis heureux de
00:09:06vous présenter ce statut d'entrepreneur.
00:09:10Ce statut est devenu pour beaucoup un tremplin vers l'activité, vers la
00:09:14liberté d'entreprendre, parfois même l'insertion.
00:09:18Derrière ce chiffre se cachent des réalités bien concrètes.
00:09:22Des prestataires de services, des coiffeurs à domicile, des
00:09:26travailleurs du bâtiment ou encore des jeunes comme l'un de ma
00:09:30collègue, qui ont été les premières à s'inscrire dans le cadre de la
00:09:34réforme que vous avez annoncée avec une baisse à 25.000 euros du seuil
00:09:38de franchise de TVA pour les auto-entrepreneurs.
00:09:42Ces derniers sont malheureusement dans l'incertitude.
00:09:46Une telle mesure les obligerait à augmenter leurs tarifs ou à renier
00:09:50sur des marges déjà faibles. Pour beaucoup, cela signifie tout
00:09:54simplement mettre la clé sous la porte.
00:09:58Le gouvernement a décidé de suspendre la mesure pour concerter
00:10:02plus largement. Notre groupe salue cette décision
00:10:06qui avait appelé de ses voeux par la voix de notre collègue.
00:10:10Toutefois, il nous faut aller plus loin et se poser les bonnes
00:10:14questions. Quelles activités doivent relever
00:10:18de ce statut? L'auto-entreprise doit-elle être
00:10:22une rampe de lancement? Est-ce que toutes ces activités
00:10:26doivent être assujetties à la TVA? Ces questions sont fondamentales et
00:10:30doivent être tranchées dans le cadre du débat budgétaire.
00:10:35Elles ne peuvent être réglées par un amendement déposé sans
00:10:39concertation ni cohérence d'ensemble.
00:10:42Nous vous demandons de rassurer les auto-entrepreneurs en suspendant
00:10:46cette réforme jusqu'au prochain PLF et en engageant une concertation
00:10:50plus approfondie sur l'avenir du régime de l'auto-entreprise.
00:10:54Quelles activités doivent-elles être assujetties à la TVA?
00:10:58Pouvez-vous vous engager solennellement sur ces points?
00:11:00Je vous remercie.
00:11:02La parole est à monsieur Eric Lombard, ministre de l'Economie et
00:11:06des Finances.
00:11:08Monsieur le député François Gernigon, la réforme du seuil de
00:11:13franchise de la TVA, prévue au PLF 2025, a suscité des inquiétudes,
00:11:18notamment chez les auto-entrepreneurs.
00:11:22Le gouvernement est très attaché au régime fiscal des
00:11:26auto-entrepreneurs, qui concerne plus de 2,5 millions d'entreprises.
00:11:30Il faut les aider à croître et à dépasser ces seuils.
00:11:34C'est dans une vision dynamique. Cette réforme était demandée par un
00:11:38certain nombre d'entreprises. Il faut bien que nous le disions
00:11:42ici. J'ai demandé à Véronique Louvaji
00:11:46de conduire une concertation. Cette concertation n'a pas permis
00:11:50d'aboutir à une unanimité ni en faveur ni en défaveur de la réforme.
00:11:54Le gouvernement, à l'issue de ces échanges, a proposé une réponse
00:12:00aussi équilibrée que rapide. Il a d'abord diminué le nombre des
00:12:04seuils afin de simplifier. Il a remonté le seuil à 37.500 euros
00:12:08par an, contre 25.000 euros avant la réforme.
00:12:12Le seuil de 37.500 euros s'appliquait aux auto-entrepreneurs.
00:12:16Il a équilibré en tenant compte de certains secteurs, notamment le
00:12:20bâtiment, pour lequel un seuil de 25.000 euros est proposé.
00:12:24Cette réforme a été présentée au cours d'une discussion au Parlement.
00:12:28Elle n'a pas été jugée recevable. Nous cherchons aujourd'hui le
00:12:32vecteur législatif qui nous permettra d'avancer et de trouver
00:12:36avec le Parlement ce compromis. Je vous remercie.
00:12:40La parole est à monsieur Brian Masson.
00:12:44Merci. Ma question s'adresse au ministre des
00:12:48Affaires étrangères. Ce dimanche, vous vous êtes rendu
00:12:52en Algérie pour changer radicalement la ligne du gouvernement sur le
00:12:56dossier algérien. Votre voyage était l'occasion de
00:13:00balayer la ligne Rotaïo pour adopter à l'Assemblée nationale le
00:13:04gouvernement sur le dossier algérien.
00:13:06Chasser le naturel, il revient au galop.
00:13:08Ce déplacement donne le sentiment que la France s'y est rendue en
00:13:12position de faiblesse, pendant que l'Algérie en ressort renforcée.
00:13:16Comment tolérer que les positions du ministre de l'Intérieur soient si
00:13:20manifestement contredites par celles du quai d'Orsay?
00:13:24Ces incohérences affaiblissent gravement l'unité de la parole de
00:13:28la France à l'international, mais aussi, et c'est peut-être pire
00:13:32encore, la confiance des Français en la parole publique.
00:13:3665% des Français jugent que la France manque de courage face à
00:13:40l'Algérie. Vous courbez les Chines devant le
00:13:42régime algérien. L'Intérieur nous promet le
00:13:45Karcher. Vous coupez le robinet d'eau.
00:13:47L'Intérieur demande à ce que les délinquants algériens soient
00:13:50expulsés. Vous les laissez s'en tirer.
00:13:52L'Intérieur annonce une riposte graduée.
00:13:54Vous décidez de vous écraser. Comment croire une seule seconde les
00:13:57annonces faites par ce gouvernement, qui en même temps promet la fermeté
00:14:01et se couche devant l'Algérie? Avez-vous abordé la question des
00:14:04ressortissants algériens, qu'il est urgent d'expulser pour protéger les
00:14:08Français? La France n'est pas plus respectée
00:14:10qu'elle ne l'était hier, mais elle se retrouve plus que jamais
00:14:13humiliée. C'est aussi vrai que Boalem Sansal,
00:14:15symbole de la liberté d'expression dans notre pays, est un corps détenu
00:14:18dans les geules algériennes, car vous n'êtes pas parvenu à le faire
00:14:21libérer. Ma question est simple.
00:14:23Alors que votre gouvernement est incapable de protéger les Algériens,
00:14:27alors que d'un ministère à l'autre, vos positions sont opposées, comment
00:14:30espérez-vous faire entendre la voix du peuple français?
00:14:33Je vous remercie. La parole est à monsieur
00:14:36Benjamin Haddad, ministre en charge des Affaires européennes.
00:14:40Merci. Mesdames et messieurs les
00:14:43députés, monsieur le député Masson, le ministre des Affaires
00:14:47étrangères, monsieur le député de Montréal, monsieur le député
00:14:51de Lausanne, monsieur le député de Rois-de-Montréal, monsieur les
00:14:54députés et madame la députée, monsieur le député de Bruxelles,
00:14:56monsieur le député de Saint-Denis, monsieur le député de Mmes,
00:14:59mesdames et messieurs, monsieur le député Masson, le ministre des
00:15:03Affaires étrangères s'est rendu à Algiers dimanche suite à l'invitation
00:15:07du président de la République et ensuite à l'échange entre le
00:15:11président de la République et le président de la République.
00:15:15Le premier échange diplomatique a permis de poser les principes de la
00:15:19Il y a eu des échanges de franchise entre le ministre des Affaires
00:15:27étrangères et le président Teboun, ainsi qu'avec son homologue, qui
00:15:32ont permis d'acter la reprise de la coopération dans le domaine de la
00:15:36sécurité, de la défense et du renseignement.
00:15:38Il y aura d'ailleurs, entre les responsables sécuritaires, des
00:15:42échanges dans les prochaines semaines et un dialogue sur la
00:15:45question du Sahel. Le garde des Sceaux se rendra lui-même
00:15:49à Alger dans les prochains jours pour reprendre la coopération sur les
00:15:53questions de justice. Nous aurons aussi la reprise d'une
00:15:56coopération normale sur le plan consulaire.
00:15:59Il y aura un dialogue dans les prochains jours entre nos préfets
00:16:03et les consuls algériens pour, là aussi, faire respecter le droit
00:16:07international, les engagements pris de part et d'autre, en particulier
00:16:11sur la dimension migratoire. Le ministre des Affaires étrangères a
00:16:15eu l'occasion de réaffirmer notre soutien, notre préoccupation pour le
00:16:19sort de notre compatriote qui était injustement condamné à 5 ans de
00:16:24prison, avec une demande très claire, qui est une issue rapide,
00:16:30digne, humanitaire, que notre compatriote dont nous sommes
00:16:35admirants, le courage, l'oeuvre, le combat pour la liberté d'expression
00:16:39puissent être soignés et libérés. Sur tous ces sujets, nous veillerons
00:16:43aux engagements et nous défendrons nos intérêts avec l'Algérie.
00:16:46Merci beaucoup, monsieur le ministre.
00:16:49Monsieur le député? Ce n'est pas de cette tombouille
00:16:53dont il est question, c'est de l'honneur de la France, qui exige la
00:16:57libération immédiate de Boalem-Sensal.
00:17:02L'honneur de la France, qui exige que l'Algérie récupère ses OQTFs.
00:17:06L'honneur de la France, plutôt que d'être à genoux devant un régime
00:17:10corrompu.
00:17:11Applaudissements
00:17:13Je vous remercie. La parole est à monsieur
00:17:17Bartholomé Lenoir, pour le groupe UDR.
00:17:21Merci, madame la présidente. Monsieur le Premier ministre, dans
00:17:25nos campagnes, beaucoup de Français ont peur de tomber malade dans les
00:17:29médecins manques. Beaucoup de jeunes parents n'osent
00:17:32plus avoir autant d'enfants qu'ils le souhaitent quand, dans leur
00:17:35commune, les classes ferment. Beaucoup de Français subissent les
00:17:38conséquences d'une immigration incontrôlée qu'ils n'ont pas
00:17:41choisie. Pourtant, face à ces immenses
00:17:43défis, le gouvernement érige en priorité nationale les zones à faible
00:17:47émission. Les ZFE absurdes et injustes sont
00:17:50l'ultime signe d'une politique qui ne vient plus du terrain, mais d'une
00:17:54néodéologie qui le méprise. Ces dernières années, les
00:17:57gouvernements ont joué contre leur camp, car nos campagnes sont au coeur
00:18:01du relèvement de la France. Dans celles-ci, on ne se demande plus
00:18:04ce que la politique peut faire pour nous, mais ce qu'elle va encore faire
00:18:07contre nous. Quand, monsieur le Premier ministre,
00:18:10allez-vous abandonner ces ZFE qui excluent, qui divisent, qui
00:18:13humilient? Dans la ruralité, le revenu
00:18:15médian est de 19.000 euros par an, contre plus de 30.000 à Paris.
00:18:19Une voiture neuve coûte en moyenne 34.000 euros.
00:18:22Inaccessible pour une majorité de Français.
00:18:24Les ZFE sont une fracture de plus entre la France des métropoles et la
00:18:28France des campagnes. Elles sont une gifle infligée à ceux
00:18:31qui nous nourrissent, bâtissent et entretiennent notre pays.
00:18:34La grandeur de la France dans son histoire est celle de l'alliance
00:18:37entre les villes et les campagnes. Son déclin est celui de la
00:18:40déconnexion. En commission, les ZFE ont été
00:18:42abrogés. Je veux rappeler le travail mené par
00:18:45mon collègue Pierre Meurin. Monsieur le Premier ministre,
00:18:48votre responsabilité sera historique, vous qui aimez l'histoire,
00:18:52si ces ZFE sont réintégrés en séance par le gouvernement.
00:18:55Abandonnez-le!
00:18:57Je vous remercie. La parole est à madame Agnès
00:19:00Pannier-Runacher, ministre en charge de la Transition écologique.
00:19:06Merci, madame la présidente. Monsieur le député Bartholomé
00:19:10Lenoir, votre question montre aux Français à quel point vous êtes
00:19:14déconnecté des classes populaires. Vous les utilisez, mais vous ne les
00:19:18protégez pas. S'il vous plaît, tenons-nous en.
00:19:22Oui, les Français les plus précaires sont les premières
00:19:25victimes de la pollution de l'air. C'est ce que nous faisons.
00:19:31Rien qu'à Paris, la zone à faible émission a permis de réduire de 42%
00:19:35le taux d'oxyde d'azote par rapport à 2017.
00:19:39Ce sont donc des décès évités chaque année.
00:19:43Ce sont donc des mois de vie gagnés pour ces Français qui habitent dans
00:19:47ces zones qui sont polluées. Oui, le gouvernement refuse que les
00:19:51Français soient assignés à domicile. Le gouvernement refuse que les
00:19:55Français soient assignés à domicile. Ce sont 4,3 millions de Français qui
00:19:59n'ont aujourd'hui accès à aucun moyen de transport.
00:20:02Oui, nous avons entendu le Parlement. Nous travaillons pour n'exclure
00:20:05personne. Chacun doit avoir le droit de
00:20:08circuler, et surtout les plus vulnérables.
00:20:10Mais chacun a aussi droit à la santé. Il est inacceptable de laisser un
00:20:14monde à deux vitesses prospérer, d'avoir d'un côté un air de qualité
00:20:18et de l'autre un air pollué pour les plus vulnérables.
00:20:23C'est tout le sens de l'amendement que présentera le gouvernement cette
00:20:26semaine. Cibler l'obligation de mise en place
00:20:29des zones à faible émission sur les seules agglomérations en dépassement
00:20:33régulier des seuils réglementaires à Paris et à Lyon.
00:20:36Laissez les élus agir dans les autres agglomérations.
00:20:39Je lancerai par ailleurs un reclore de la qualité de l'air avec mes
00:20:42collègues pour poser les bases d'un objectif renouvelé à la hauteur de
00:20:46l'amendement. C'est tout le sens de l'amendement
00:20:49que présentera le gouvernement cette semaine.
00:20:52Laissez les élus agir dans les autres agglomérations.
00:20:55Posez les bases d'un objectif renouvelé à la hauteur de notre
00:20:58double objectif, la santé des Français et la justice sociale.
00:21:02Je veux qu'on l'accompagne mieux les Français les plus modestes.
00:21:06C'est tout le sens du leasing que je lancerai en septembre et des aides
00:21:10de l'Etat pour aider les Français à changer de voiture.
00:21:14Ce n'est pas à coup de menton et de fake news que nous protégerons les
00:21:18Français? Car nous ne pouvons pas les
00:21:21contrôler. Nous pouvons les protéger par
00:21:23l'autodéclic. Nous pourrions éviter.
00:21:26Merci beaucoup.
00:21:36Ce matin, vous avez dit que les moins riches n'avaient pas de voiture.
00:21:40C'est une honte. Ce mépris macroniste est une honte.
00:21:44Nous n'affrontons pas une crise financière de plus, c'est une crise
00:21:49systémique, possiblement de la même ampleur que celle ayant entré le
00:21:53monde de la première mondialisation capitaliste dans la Grande Guerre.
00:21:57C'est une crise de ce capitalisme absolutiste qui attribue au libre
00:22:01échange le soin d'abreuver le minotaure de la finance de profit
00:22:04inédit. Mais voilà que les Etats-Unis n'y
00:22:06trouvent plus leur compte. Le pays de Trump provoque donc un
00:22:09affrontement commercial et monétaire sur fonds d'impérialisme musclé, en
00:22:14espérant restaurer sa domination économique.
00:22:16Pour y répondre, on nous présente une fausse alternative.
00:22:19Soit négocier piteusement en achetant toujours plus de produits
00:22:23américains, à commencer par leurs armes, soit l'escalade en utilisant
00:22:27les mêmes outils, les droits de douane réciproques, au détriment de
00:22:31la consommation populaire. Ce choix entre lequel hésitent des
00:22:35pays européens aux intérêts contradictoires révélera une fois
00:22:39encore la puissance européenne. La France doit ouvrir un autre
00:22:43chemin, sans dépendre de personne et en y associant les pays d'Europe qui
00:22:47le souhaiteront. A cette fin, nous proposons une
00:22:50rupture de politique économique. La fin de la politique de l'offre,
00:22:54de la baisse des dépenses publiques aux effets récessifs, du manque de
00:22:58recettes en taxant le capital improductif.
00:23:02Pour anticiper les effets inflationnistes, préparons-nous au
00:23:05blocage des prix, à commencer par l'énergie.
00:23:07Au lieu d'une riposte réciproque nuisible, visons juste en taxant les
00:23:11entreprises américaines des services de la tech, les GAFAM.
00:23:15Engageons-nous dans la voie d'un protectionnisme solidaire, ciblé et
00:23:19adossé à une politique de soutien et d'investissement dans la
00:23:23souveraineté industrielle et agricole au service de la
00:23:26bifurcation écologique. Au lieu de s'agripper au passé à la
00:23:29vassalisation, ouvrons des négociations commerciales, non de
00:23:33libre-échange débridé, mais bien de coopération bilatérale avec les
00:23:37blocs économiques menacés par les Etats-Unis, à commencer par la Chine
00:23:41et l'Amérique latine. Ni le monde de Trump ni celui du
00:23:45retour au libre-échange. Voilà notre plan.
00:23:47Quel est le vôtre?
00:23:48La parole est à monsieur Eric Lombard, ministre de l'Economie et
00:23:53des Finances.
00:23:54Madame la présidente, mesdames et messieurs les députés, c'est un
00:24:00moment de bascule que nous traversons.
00:24:02Je veux d'abord être clair sur les objectifs de l'Union Européenne.
00:24:05Nous cherchons la désescalade. Nous cherchons à rétablir le
00:24:09libre-échange qui a permis le développement économique depuis la
00:24:12fin de la Deuxième Guerre mondiale. Si vous me permettez, monsieur le
00:24:16député, je vous remercie pour votre question.
00:24:18Si nous voulons négocier avec l'Amérique de Donald Trump, ce n'est
00:24:22pas en demandant la désescalade que nous l'obtiendrons, c'est en
00:24:26montrant que nous disposons des mêmes armes et que la force de notre
00:24:29marché et de notre Union va nous permettre de répondre et d'obtenir
00:24:33cette désescalade que nous recherchons.
00:24:35Dans les jours à venir, et je serai avec mes collègues européens à
00:24:39Varsovie en fin de semaine, et au GESAT à Washington le 22 avril,
00:24:43nous allons construire une riposte qui va nous permettre d'obtenir
00:24:47cette désescalade. En attendant, ce n'est pas avec les
00:24:53méthodes que vous proposez que nous réussirons à protéger nos
00:24:56entreprises. Nous avons 28.000 entreprises qui
00:24:59exportent aux Etats-Unis, dont 40% d'entre elles exportent plus de la
00:25:03moitié de leurs activités. La réponse appropriée en ce moment,
00:25:07c'est de soutenir ces entreprises. Avec mes collègues de Bercy, nous
00:25:11allons les rencontrer, les écouter, les accompagner, parce qu'il est
00:25:17essentiel qu'elles puissent traverser cette période en
00:25:20protégeant l'emploi et notre modèle économique.
00:25:22C'est à cela que nous consacrons nos efforts.
00:25:24Je peux vous assurer que nous le faisons avec beaucoup d'énergie et
00:25:27de constance. Je vous remercie.
00:25:29La parole est à madame Anne-Laure Blin.
00:25:34Monsieur le Premier ministre, je vais être directe.
00:25:39Comme les Français aiment qu'on soit direct avec eux, les ZFE, c'est une
00:25:45bombe à défragmentation sociale. Elles ne protègent pas l'air, elles
00:25:51asphyxient la France qui travaille. Elles ne sauvent pas la planète.
00:25:55Elles sacrifient ceux qui n'ont pas les moyens.
00:25:58Les Français en ont assez. Vous le savez.
00:26:01Ils en ont assez de cette décision technocratique qui se décide à Paris
00:26:05pour culpabiliser la France des campagnes.
00:26:09Grâce à la droite républicaine, nous avons obtenu, la semaine
00:26:14dernière, en commission spéciale, la suppression des ZFE.
00:26:19C'est une victoire de bon sens. C'est une victoire de bon sens.
00:26:23C'est une victoire de bon sens pour ceux qui, chaque jour, subissent
00:26:27l'écologie punitive. Cette écologie qui trie les
00:26:30citoyens. Cette écologie qui impose des
00:26:33mesures vexatoires et liberticides. Cette écologie qui interdit aux
00:26:38artisans d'aller sur les chantiers. Parce que oui, les ZFE sont une
00:26:43machine à exclure. Elles disent à l'ouvrier que s'il
00:26:47n'y a pas de voiture électrique, reste chez toi.
00:26:51Comble de l'ironie, cette fameuse voiture propre est bien souvent
00:26:57construite à l'autre bout du monde, dans des usines qui, elles, ne
00:27:01connaissent ni transition ni écologie.
00:27:05Elles condamnent les retraités à l'isolement.
00:27:07Les plus modestes, aussi, renoncent à se soigner et à avoir accès à la
00:27:11culture. Non, ce n'est pas une politique de
00:27:15transition. C'est une politique de ségrégation.
00:27:19Une politique qui n'est pas pour l'air pur, mais c'est une politique
00:27:23du mépris pur et simple. Monsieur le Premier ministre, je me
00:27:27suis battue en 2021 contre cette aberration, parce que je crois en une
00:27:31écologie positive. Aujourd'hui, ceux qui nous accusaient
00:27:35d'être hier inconscients sont, face à l'objectif de reconnaître que ces
00:27:39zones sont une impasse. Donnerez-vous gain de cause aux
00:27:43Français? Mettrez-vous en place?
00:27:45Donnerez-vous gain de cause aux Français?
00:27:49Mettrez-vous enfin fin aux zones à faible émission?
00:27:53La parole est à monsieur François Rebzabene, ministre en charge de
00:27:57l'aménagement du territoire et de la décentralisation.
00:28:02Merci, madame la présidente. Mesdames, messieurs les députés,
00:28:07madame la députée, votre question me permet d'affirmer ici ma totale
00:28:12solidarité avec la ministre de l'Ecologie, Agnès Pannier-Runacher.
00:28:18C'est bien la moindre des choses, car effectivement, madame, et vous le
00:28:23savez, les maires ne vous ont pas attendu pour prendre conscience de
00:28:28la nécessité d'avoir l'air le plus pur possible dans leur ville.
00:28:33Les maires savent depuis longtemps, madame la députée, que cette qualité
00:28:40de l'air a une influence importante sur la santé de leurs concitoyens.
00:28:46C'est ainsi, chaque année, qu'il y a 48.000 décès précoces qui sont dus à
00:28:51des pathologies cardiaques et respiratoires.
00:28:55C'est pourquoi il est indispensable d'agir pour réduire la pollution de
00:29:01l'air, bien évidemment, tout en ne pénalisant pas ceux qui n'ont pas les
00:29:05moyens. A cet égard, je voudrais vous dire,
00:29:09puisque vous êtes élue du Maine-et-Loire, que je voudrais
00:29:13saluer l'action qu'a menée Christophe Béchut, il y a près de
00:29:17deux ans, en mobilisant les maires de l'Etat, en mobilisant les
00:29:22maires de l'Etat, en mobilisant l'ensemble des maires français, pour
00:29:26leur dire qu'ils allaient lutter contre la pollution de l'air, qu'ils
00:29:30allaient le faire en leur donnant la souplesse nécessaire pour appliquer
00:29:34ces décisions. C'est la politique de ce
00:29:37gouvernement. Appliquer des règles européennes,
00:29:41qui existent déjà dans 325 agglomérations, mais le faire avec la
00:29:45souplesse nécessaire pour les maires de l'Etat.
00:29:50Appliquer les règles européennes, qui existent déjà dans 325
00:29:57agglomérations, mais le faire avec la souplesse nécessaire pour les
00:30:01maires de l'Etat. Appliquer les règles européennes,
00:30:05qui existent déjà dans 325 agglomérations, mais le faire avec la
00:30:08souplesse nécessaire en tenant compte du poids de chaque maire pour
00:30:12qu'il puisse l'adapter dans sa circonscription.
00:30:14de démondialisation. Marine Le Pen avait eu la clairvoyance
00:30:18de l'anticiper, mais vous la subissez, car vous n'avez rien vu
00:30:21et surtout rien compris. 4 ans après le premier mandat de
00:30:25Donald Trump, 4 mois après son second, vous n'avez rien préparé,
00:30:28alors que la France n'a plus le luxe de l'inaction.
00:30:31Soumise à une commission européenne dirigée par les intérêts allemands.
00:30:36Les Etats-Unis subventionnent et protègent leur production, comme la
00:30:40Chine et tant d'autres. La France, elle, ne protège pas
00:30:43les Etats-Unis. La France, elle, sacrifie ses
00:30:46richesses. Cette réalité, je ne l'ai pas apprise
00:30:49dans un rapport parlementaire. Je l'ai vécue.
00:30:52Je travaillais à l'usine ArcelorMittal de Florange.
00:30:55J'ai vu Léo Fourneau s'éteindre, malgré les promesses d'un ancien
00:30:58président qui siège aujourd'hui tranquillement sur ses bancs.
00:31:01J'ai vu les ouvriers partir. J'ai vu la parole politique trahir.
00:31:05C'est cette trahison, monsieur le Premier ministre, qui m'a conduit
00:31:09à rejoindre le Rassemblement national.
00:31:13Dès 2012, Marine Le Pen défendait déjà, avec une constance que peu
00:31:17d'hommes et de femmes politiques peuvent revendiquer, la nécessité
00:31:21d'un protectionnisme intelligent et une politique économique en faveur
00:31:24du travail, pour protéger nos industries et nos emplois.
00:31:28Un protectionnisme fondé non sur le repli, mais sur la justice
00:31:32économique et la loyauté des échanges, y compris au sein du
00:31:36marché européen. Une politique fondée sur une
00:31:39énergie abondante et bon marché, la fin des normes abusives et un
00:31:43véritable patriotisme économique. La nouvelle vague de
00:31:46désindustrialisation a commencé bien avant les décisions de Donald
00:31:49Trump. La scierie, la chimie et tant
00:31:51d'autres secteurs étaient au bord de l'effondrement à cause de votre
00:31:54politique absurde et la buccrocratie de Bruxelles.
00:31:57Combien d'ouvriers et d'agriculteurs devront encore
00:32:00disparaître pour satisfaire votre soumission aux règnes de l'argent
00:32:03contre le travail? Qu'en mettrez-vous fin à votre
00:32:06impuissance économique et commerciale?
00:32:09Votre député, la parole est à monsieur Marc Ferracci, ministre en
00:32:12charge de l'Energie et de l'Industrie.
00:32:16Madame la présidente, mesdames et messieurs les députés, monsieur le
00:32:20député Weber, vous nous parlez de protectionnisme intelligent.
00:32:23Je ne pense pas qu'il y ait quelque chose d'intelligent dans le choc qui
00:32:26vient d'être annoncé par l'administration américaine.
00:32:29Je ne pense pas qu'il y ait quelque chose d'intelligent dans le choc qui
00:32:32vient d'être annoncé par l'administration américaine.
00:32:35Je ne pense pas qu'il y ait quelque chose d'intelligent dans le choc qui
00:32:38vient d'être annoncé par l'administration américaine.
00:32:41Je ne pense pas qu'il y ait quelque chose d'intelligent dans le choc qui
00:32:44vient d'être annoncé par l'administration américaine.
00:32:47Un choc majeur qui remet en question tout l'ordre commercial qui a
00:32:50prévalu depuis la Deuxième Guerre mondiale.
00:32:53Ce choc va d'abord toucher nos entreprises.
00:32:56Des effets directs pour les 28.000 entreprises qui exportent aux
00:32:59Etats-Unis et qui, pour une large partie d'entre elles, ont un carnet
00:33:02d'exploitation. Un choc aussi qui prendra des effets
00:33:05indirects, car ce à quoi nous pouvons malheureusement nous attendre,
00:33:08c'est que les surcapacités qui viennent de Chine, d'Inde, et qui
00:33:11aujourd'hui pénalisent un certain nombre de nos filières...
00:33:14Vous avez parlé de l'acier. L'acidérologie souffre des
00:33:17surcapacités chinoises. Nous luttons et nous avons d'ailleurs
00:33:20obtenu un certain nombre de résultats ces dernières semaines sur ce sujet.
00:33:23Ces effets indirects devront également nous en prémunir.
00:33:26Face à cela, la réponse sera européenne.
00:33:29Elle tient en trois mots l'unité, la fermeté.
00:33:32On ne s'engage pas dans une négociation avec les Etats-Unis
00:33:35d'Amérique sans avoir au préalable posé un rapport de force.
00:33:38Mais également la proportionnalité, car l'escalade, nous ne la souhaitons
00:33:41nullement, car elle ne fera que des perdants.
00:33:44Notre priorité, c'est d'éviter la guerre commerciale.
00:33:48C'est la raison pour laquelle l'Etat sera présent aux côtés de nos
00:33:51entreprises. Je réunirai cet après-midi un
00:33:54conseil national de l'industrie pour poser un débat sur ce sujet.
00:33:57Pour construire avec les acteurs ce que vous, vous ne souhaitez pas
00:34:00faire. Le ministre de l'Economie fera de
00:34:03même avec l'ensemble des acteurs économiques, notamment ceux qui
00:34:06représentent les services financiers et numériques, demain.
00:34:09Cette guerre commerciale, nous ne l'avons pas voulue.
00:34:12Nous nous battrons, comme nous le faisons déjà depuis des mois, pour
00:34:15éviter le pire et pour protéger nos emplois, nos territoires et nos
00:34:18entreprises. Je vous remercie.
00:34:21La parole est à monsieur Arthur Delaporte.
00:34:24Monsieur le Premier ministre, jusqu'où irez-vous?
00:34:27Jusqu'où irez-vous dans l'affaiblissement des droits des
00:34:30demandeurs d'emploi, alors même que les effets de la dernière réforme
00:34:33de l'assurance-chômage s'appliquent depuis seulement une semaine?
00:34:36Nous apprenons qu'il s'agit d'une affaiblissement des droits des
00:34:39demandeurs d'emploi. Il s'agit d'une affaiblissement de
00:34:42l'assurance-chômage. Il s'agit d'une affaiblissement de
00:34:45l'assurance-chômage. Il s'agit d'une affaiblissement de
00:34:48la guaranteed paye d'un emploi. La garantie de droits de l'emploi
00:34:52s'applique depuis seulement une semaine.
00:34:55Nous apprenons par la presse que vous envisagez une nouvelle réforme.
00:34:59Mesdames, messieurs, mes collègues, après celle de 2019, 2023 et 2025,
00:35:04sur la réforme du RSA, j'espère que vous aurez l'occasion de nous
00:35:08détromper. scront- nom
00:35:15l'économie sur les travailleurs précaires, montant de l'indemnisation
00:35:19en baisse, sanctions qui vont jusqu'à la suppression des allocations
00:35:22contraintes d'accepter des emplois inadaptés et donc des baisses de
00:35:26salaire. Et bien sûr, stigmatisation des
00:35:28allocataires sans jamais résoudre les difficultés d'accès au marché du
00:35:31travail, sans jamais contraindre les employeurs à améliorer les
00:35:34conditions de travail. Vous me direz qu'il n'y a aucun effet
00:35:37sur l'emploi. Le taux de chômage qui avait baissé
00:35:39avant vos réformes augmente depuis. Par contre, il y a des
00:35:42effets bien réels sur la pauvreté. En 2024, votre bilan, c'était déjà
00:35:46180 euros de moins en moyenne par mois pour les chômeurs.
00:35:48Monsieur le Premier ministre, puisque la presse vous soupçonne de
00:35:51vouloir récidiver, allez-vous donc dénoncer la convention assurant
00:35:55le chômage qui vient seulement d'entrer en vigueur, prévue pour
00:35:58durer jusqu'en 2028? Ou alors, allez-vous fragiliser un
00:36:01peu plus les demandeurs d'emplois dans un contexte économique déjà
00:36:04difficile que la situation internationale ne fait que
00:36:07récidiver? C'est-à-dire qu'il n'y a pas de
00:36:09résistance en matière d'emploi. Il n'y a pas de résistance en
00:36:12matière de chômage. C'est-à-dire que la situation
00:36:14internationale ne fait que renforcer.
00:36:16Allez-vous aggraver encore une fois les conditions de travail des agents
00:36:19de service public de l'emploi, épuisés par vos règles changeantes
00:36:21et complexes au nom d'une idéologie libérale qui pense que toute
00:36:24restriction de droit créera magiquement de l'emploi?
00:36:26Merci. La parole est à madame Astrid Panos.
00:36:28l'assurance-chômage est un sujet qui suscite beaucoup d'intérêt dans les
00:36:32médias ces derniers jours. Je veux vous rappeler notre
00:36:36attachement absolument crucial au dialogue social, constructif.
00:36:40Vous le savez, vous l'avez dit, les partenaires sociaux de l'Assemblée
00:36:44européenne, les partenaires sociaux de l'Assemblée européenne,
00:36:48l'Assemblée nationale, les partenaires sociaux de l'Assemblée
00:36:53européenne, les partenaires sociaux de l'Assemblée nationale,
00:36:56l'Assemblée nationale, l'Assemblée nationale, l'Assemblée européenne,
00:37:01l'Assemblée nationale, l'Assemblée nationale, l'Assemblée européenne,
00:37:05l'Assemblée nationale, l'Assemblée, vous l'avez dit, les partenaires
00:37:09sociaux ont trouvé en novembre dernier un accord sur le régime de
00:37:13l'assurance-chômage et la priorité est la mise en oeuvre de cet accord.
00:37:17Certains éléments sont déjà mis en oeuvre, mais il y a également une
00:37:21transposition qui doit être présentée au Parlement ici-même au mois de
00:37:25janvier pour améliorer la situation financière de l'assurance-chômage.
00:37:29C'est le contrôle accru sur la recherche effective d'emplois, mais
00:37:33c'est aussi le travail que nous menons sur l'amélioration aujourd'hui de
00:37:37l'assurance-chômage au niveau européen, qui ne nous convient pas
00:37:41et qui cause 800 millions d'euros de déficit chaque année à l'Unédic.
00:37:45En parallèle, nous devons réfléchir aux moyens d'augmenter la proportion
00:37:49des Français qui travaillent. Je pense que dans votre constat,
00:37:53l'assurance-chômage est un enjeu de souveraineté économique dans le
00:37:57contexte international actuel. L'assurance-chômage, loin s'en faut,
00:38:01n'est pas le seul levier pour cela, mais il existe.
00:38:05Nous devons partager nos constats avec les partenaires sociaux.
00:38:09Notre priorité, c'est l'accompagnement vers l'emploi, les
00:38:13jeunes, les travailleurs expérimentés, les bénéficiaires du
00:38:17RSA, sur lesquels les expérimentations montrent qu'il y a
00:38:21des progrès considérables. Nous devons les aider à trouver un
00:38:25emploi, et pas simplement un emploi, mais un bon emploi.
00:38:29Notre priorité, c'est la transposition de l'accord
00:38:33interprofessionnel. Nous devons travailler ensemble pour
00:38:37renforcer notre économie et pallier à ces points de fragilité face au
00:38:41choc extérieur. Je vous remercie.
00:38:43La parole est à monsieur Charles Rodwell.
00:38:48La parole est à monsieur Charles Rodwell.
00:38:52Vous n'avez pas répondu à la question que j'ai adressée au Premier
00:38:57ministre. Est-ce que vous voulez durcir les
00:39:00conditions d'accès à l'assurance-chômage?
00:39:04La ministre n'a arrêté de taper sur les plus précaires.
00:39:08La parole est à monsieur Charles Rodwell.
00:39:12La parole est à monsieur Charles Rodwell.
00:39:16Ma question s'adresse au ministre de l'Europe.
00:39:20La victoire de Donald Trump est une espérance pour la France.
00:39:24Ces mots, ce sont ceux d'Eric Ciotti, publiés au moment même où tout
00:39:28l'Etat-major de l'extrême droite française s'envolait pour Washington
00:39:32pour faire la claque à l'investiture du nouveau président
00:39:36d'Etat. C'est le massacre de l'industrie
00:39:40française et européenne. Les masques tombent.
00:39:44Trump et Le Pen, c'est le même combat.
00:39:48Face à ces souverainistes de pacotille, les Français peuvent
00:39:52compter sur nous pour tenir notre cap.
00:39:56Oui à l'indépendance de la France, oui à la puissance de l'Europe.
00:40:00La vision que nous portons depuis huit ans avec Emmanuel Macron est la
00:40:04même. Nous vivons dans un monde en guerre
00:40:08économique. Oui, les agressions commerciales de
00:40:12la Chine et des Etats-Unis frappent de plein fouet l'industrie française
00:40:16et européenne. Les frasques de Donald Trump ont le
00:40:20mérite d'être claires. Les Etats-Unis ont tourné le dos
00:40:24à l'Europe. Pour nous, Français et Européens,
00:40:28l'heure du choix est venue. Certains choisiront la soumission
00:40:32de la France. Nous choisissons de taxer à nos
00:40:37frontières les importateurs chinois et américains qui polluent et qui
00:40:41ne respectent pas nos règles. Nous choisissons la négociation de
00:40:45puissance à puissance. Hier, un grand pas a été franchi.
00:40:49Les 27 Etats européens engagent d'une seule voie ce bras de fer
00:40:53commercial avec les Etats-Unis. Notre proposition commune est
00:40:57claire. Zéro taxe pour zéro taxe ou taxe
00:41:01massive contre taxe massive. C'est l'objet de ma question.
00:41:05Quelles mesures seront prises par la France et l'Europe si les Etats-Unis
00:41:09continuent de refuser cet accord? Je vous remercie.
00:41:13La parole est à monsieur Benjamin Haddad, ministre en charge de l'Europe.
00:41:17Merci. Monsieur le député Rodoelle,
00:41:21merci de cette question. Oui, les Etats-Unis ont lancé une
00:41:25offensive commerciale totalement injustifiée et brutale contre les
00:41:29intérêts économiques de l'Union Européenne.
00:41:33Face à ces tarifs douaniers complètement injustifiés, qui n'ont
00:41:37aucune espèce d'explication rationnelle sur la relation
00:41:41commerciale entre les Etats-Unis et l'Union Européenne, nous avons
00:41:46une seule voie possible, celle de la fermeté, de l'unité et de la
00:41:50réponse. Face à cette offensive américaine,
00:41:54tout signe de faiblesse ou de concession unilatérale serait
00:41:58interprété comme un encouragement à aller plus loin dans la guerre
00:42:02économique. La guerre commerciale et le
00:42:06protectionnisme ne sont dans l'intérêt de personne.
00:42:10Nous souhaitons le dialogue et la désescalade.
00:42:14L'objectif, c'est de défendre nos intérêts en Européen de façon unie.
00:42:18Vous me demandez ce que nous allons faire.
00:42:22Il y a une première réponse de la part de la Commission européenne au
00:42:26droit de douane contre l'acier et l'aluminium qui interviendra dans les
00:42:30prochains jours. Nous allons élaborer ensemble un
00:42:34deuxième paquet plus important qui nous permettra de réagir.
00:42:38Sous l'impulsion de la France, l'Union Européenne est sortie de
00:42:42sa naïveté commerciale et a développé des instruments pour
00:42:46pouvoir répondre, comme l'instrument anticoercitif, qui nous donne une
00:42:50palette d'outils que nous pouvons utiliser pour répondre et trouver le
00:42:54chemin de la désescalade. Vous avez raison de le souligner,
00:42:58monsieur le député Rodoelle. Face à cette bascule du monde,
00:43:02face aux menaces et aux guerres commerciales, il n'y a qu'une seule
00:43:06réponse, c'est de défendre nos intérêts.
00:43:10Il n'y a qu'une seule réponse, c'est non pas la soumission qui a été
00:43:14promue par le Rassemblement national, non pas le repli, non pas le
00:43:18discours anti-européen, mais l'unité et la souveraineté de l'Europe.
00:43:23Je vous remercie, monsieur le ministre.
00:43:27La parole est à madame Sophie Taillet-Polluant.
00:43:32Merci, madame la présidente. Madame la ministre, cher collègue,
00:43:36le 1er avril, le Premier ministre, devant le CESE, disait qu'est-ce qui
00:43:40tient les associations? Rien ou pas grand-chose.
00:43:44Je ne vous le fais pas dire. L'enquête récente du mouvement
00:43:48associatif le révèle. Ces dernières sont au bord du
00:43:52débat. Les associations n'ont que trois
00:43:56mois de trésorerie devant elles. 32% envisagent de réduire leurs
00:44:00effectifs de salariés. Pourtant, ce sont elles qui
00:44:04permettent de faire société, d'assurer des missions de service
00:44:08public, d'organiser la solidarité, et cela dans tous les territoires de la
00:44:12République, dans nos quartiers, dans nos campagnes.
00:44:16Vous organisez une saignée générale du secteur associatif.
00:44:20Vous avez mis en place un plan d'accompagnement des collectivités.
00:44:24Cette année, le département du Val-de-Marne a baissé de 77% les
00:44:28subventions aux secours populaires, association pourtant essentielle à
00:44:32l'aide aux plus démunis de ma circonscription.
00:44:36Que dites-vous aux 1,8 million de salariés qui risquent de perdre
00:44:40leur emploi? Aux 20 millions de bénévoles
00:44:44démunis face au mépris qu'on leur renvoie?
00:44:49Aux 20 millions d'assassinats et de détournement à l'intérêt général?
00:44:53Après la suppression des contrats aidés, la réforme des retraites, le
00:44:58financement par projet qui épuise les équipes dans la bureaucratie,
00:45:03sans compter le contrat d'engagement républicain qui donne un pouvoir
00:45:06exarbitant aux préfets, la pérennité du modèle associatif est en
00:45:11question. Madame la ministre, allez-vous
00:45:12continuer à tuer à petit feu le tissu associatif de notre pays?
00:45:16députés, madame la députée Taillé-Pollian, tout d'abord, je
00:45:21souhaite inciter sur quelques chiffres qui montrent l'importance
00:45:23des associations dans notre société. 15 millions de bénévoles
00:45:26s'investissent dans 1,3 million d'associations qui interviennent,
00:45:30comme vous l'avez dit, dans des domaines extrêmement variés.
00:45:32Ce maillage est une grande richesse que nous devons absolument
00:45:35préserver. Le budget qu'il nous faut, c'est
00:45:37d'améliorer l'économie, d'améliorer la qualité de l'emploi, d'améliorer
00:45:40l'accès à l'éducation, d'améliorer l'accès à l'éducation, d'améliorer
00:45:44les services de service. Le budget cumulé des associations
00:45:48s'élève à 74 milliards d'euros, dont 11 milliards d'euros sont issus
00:45:52de transferts directs de l'Etat. En 2024, c'est 2,24% du budget de
00:45:58l'Etat qui était ainsi consacré au soutien des associations, soit un
00:46:01montant très proche des 2,5% préconisés par le rapport du CESE
00:46:06auquel vous faites référence. Comme vous le savez, nous faisons
00:46:09face à une situation de finances publiques particulièrement tendue.
00:46:12de la vie associative, placée sous ma responsabilité, de maintenir les
00:46:16financements dédiés aux associations au même niveau que l'an dernier.
00:46:19Les dépenses fiscales liées aux dons aux associations ont également
00:46:23été préservées. Nous devons cependant être
00:46:25collectivement vigilants pour protéger le modèle associatif et,
00:46:29plus généralement, le modèle de la générosité qui associe les
00:46:32fondations. C'est pourquoi nous réunirons
00:46:35prochainement les associations de la vie associative et de l'association
00:46:38de la générosité, afin de traiter avec l'ensemble du secteur les
00:46:42problématiques auxquelles nous devons faire face.
00:46:46A cette occasion, je souhaite évoquer trois chantiers.
00:46:49Chantier 1, la simplification de la vie des acteurs.
00:46:52Un premier pas important a été franchi avec la loi Bataillon, mais
00:46:55ce n'est pas suffisant. Chantier 2, celui de la
00:46:58diversification des ressources. C'est pourquoi je souhaite
00:47:01réunir les associations de la vie associative et de l'association de
00:47:05la générosité. Chantier 3, celui de la
00:47:08territorialisation de l'action. Nous devons interroger nos modalités
00:47:12d'intervention pour que les prises de décision se rapprochent du terrain.
00:47:16Je vous remercie.
00:47:18C'est pas d'une conférence sur la générosité dont on a besoin, c'est
00:47:24véritablement d'action. Or, le mouvement associatif est
00:47:27fragilisé depuis de nombreuses années par les gouvernements successifs liés
00:47:31à la présidence d'Emmanuel Macron. Après les contrats aidés, ce sont les
00:47:35baisses des subventions, les baisses de l'impôt, les baisses de l'impôt
00:47:39de l'électricité, les baisses de l'électricité, les baisses de
00:47:43l'électricité, les baisses de l'électricité, les baisses de la
00:47:47réduction de l'impôt de l'électricité, les baisses de la
00:47:50réduction de l'impôt de l'électricité, les baisses de la
00:47:54réduction des subventions et des dotations aux collectivités.
00:47:58C'est le problème de l'inflation. Faites enfin quelque chose.
00:48:02Merci. La parole est à présent à monsieur
00:48:04Laurent Croisier.
00:48:08Le faible niveau de rémunération, eu égard au niveau d'études et aux
00:48:14responsabilités, l'absence de reconnaissance sociale, morale,
00:48:19parfois institutionnelle, participe au manque d'attractivité du métier
00:48:23d'enseignant. Il est pourtant l'un des plus beaux
00:48:26métiers du monde. La chute des inscriptions au
00:48:30concours témoigne d'une crise de la qualité des étudiants.
00:48:34La chute des inscriptions au concours témoigne d'une crise
00:48:37structurelle. En 25 ans, les inscriptions au
00:48:42CAPES se sont effondrées de près des trois quarts.
00:48:45Plus de 3000 postes sont restés non pourvus au concours en 2024.
00:48:50Le manque de professeurs est devenu systémique et l'enseignant que je
00:48:54suis ne peut s'y résoudre. Le groupe Les Démocrates se réjouit
00:48:58que le Premier ministre, François Bayrou, ait placé l'école, la
00:49:01transmission des savoirs, la formation des enseignants au premier
00:49:04rang des priorités du gouvernement. Il est urgent d'élever le niveau de
00:49:08l'école et de répondre à la crise d'attractivité du métier
00:49:11d'enseignant. Nous saluons les récentes annonces
00:49:13de madame la ministre de l'Education nationale, qui vont dans le sens des
00:49:17propositions portées par notre groupe.
00:49:19Nous faisons un constat identique concernant le positionnement du
00:49:22concours d'enseignants à Bac plus 5. La masterisation a considérablement
00:49:26réduit le nombre de postes. La majorité des enseignants ont
00:49:29été éloignés de la formation des réalités du terrain.
00:49:32Nous sommes convaincus que devenir enseignant ne s'apprend pas dans un
00:49:36amphithéâtre, à l'université, mais dans les écoles, dans les classes,
00:49:42au contact des élèves et des professeurs expérimentés.
00:49:46Nous avons besoin d'enseignants en confiance, bien formés et mieux
00:49:49accompagnés pour bâtir une école de la réussite.
00:49:52Pouvez-vous décliner votre position sur le sujet?
00:49:56Pouvez-vous décliner votre plan d'action pour rendre le métier
00:50:00d'enseignant plus attractif, mieux préparer les professeurs des écoles,
00:50:04conserver une diversité des profils et élever le niveau de l'enseignement?
00:50:08La parole est à monsieur Philippe Baptiste, ministre en charge de
00:50:11l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
00:50:13Merci. Monsieur le député Croisier, je
00:50:16vous remercie pour votre question. Le constat que nous faisons est que le
00:50:20positionnement du concours à Bac plus 5 a considérablement réduit le
00:50:24vivier de candidats. Nous avons perdu 45% de candidats
00:50:28pour le concours des professeurs des écoles.
00:50:31Sur 16.000 postes ouverts, près de 3.000 sont restés vacants en 2024.
00:50:35Parallèlement, le niveau des élèves reste élevé.
00:50:39En compréhension écrite, la part des élèves en difficulté est passée de
00:50:4315% à 25%. En mathématiques, la France est
00:50:47dernière de l'OCDE. C'est pourquoi, avec le Premier
00:50:51ministre François Bayrou et la ministre d'Etat Elisabeth Borne, nous
00:50:55avons lancé une réforme d'ampleur de la formation et du recours.
00:50:58C'est pourquoi, en compréhension écrite, la part des élèves en
00:51:01difficulté est passée de 15% à 25%. En mathématiques, la France est
00:51:05dernière de l'OCDE. C'est pourquoi, en compréhension
00:51:08écrite, nous avons lancé une réforme d'ampleur de la formation et du
00:51:12recrutement des enseignants. Elle repose sur trois piliers
00:51:15simples. Le premier, une licence dédiée aux
00:51:19professeurs des écoles, ouverte dès le baccalauréat à la rentrée
00:51:232026, avec une exigence forte sur les savoirs fondamentaux.
00:51:27Deuxième élément, un concours repositionné à Bac plus 3 pour
00:51:32les candidats. Troisième élément, troisième pilier
00:51:35de cette réforme, deux années de formation en master rémunérées et,
00:51:40comme vous l'avez mentionné, en alternance.
00:51:43Les étudiants seront élèves fonctionnaires.
00:51:46Ils s'engageront à servir l'éducation nationale pendant au moins
00:51:49quatre ans. C'est ainsi que nous allons mener
00:51:54une concertation avec les syndicats sur les parcours professionnels, la
00:51:58formation continue et la reconnaissance en milieu de carrière
00:52:01aussi. Ces mesures sont, je crois, à la
00:52:04hauteur de l'enjeu. L'enjeu est simple, c'est d'avoir
00:52:07partout, sur tout le territoire, les capacités de donner une chance à
00:52:10tous nos élèves de la République. Je vous remercie.
00:52:14La parole est à madame Sophie Hérante.
00:52:18Ma question s'adresse à monsieur le ministre de la Santé et de l'accès
00:52:22aux soins. L'un des principes fondamentaux de
00:52:25notre démocratie parlementaire réside dans la capacité de la
00:52:29représentation nationale à voter des lois répondant aux attentes et aux
00:52:33besoins de nos concitoyens. Pourtant, force est de constater
00:52:36que leur application est régulièrement entravée par des
00:52:39délais excessifs dans la plupart des cas.
00:52:42Je vais prendre pour dernier exemple la quatrième année d'internat en
00:52:45médecine générale. Lors de l'examen du projet de loi
00:52:48de financement de la Sécurité sociale pour 2023, le Parlement a
00:52:52adopté la création d'une quatrième année d'internat.
00:52:55Les premières promotions d'internes concernées ont entamé leur formation
00:52:58en novembre 2023. Cette quatrième année devra
00:53:01s'appliquer dès la rentrée 2022. Le projet de loi de financement de
00:53:05la Sécurité sociale pour 2023 a été adopté par le Parlement.
00:53:09Cette quatrième année devra s'appliquer dès la rentrée 2027.
00:53:13Or, plus de deux ans après l'adoption du texte et à moins de
00:53:17deux ans de son entrée en vigueur, le décret d'application n'a toujours
00:53:20pas été publié. Ce retard n'est malheureusement pas
00:53:23un cas isolé. Je pourrais également évoquer un
00:53:26arrêté de la loiriste au sujet des infirmières en pratique avancée, qui
00:53:29est toujours en attente concernant les produits prescrits.
00:53:32Cela illustre une difficulté récurrente dans la mise en oeuvre
00:53:36des lois, qui vide de leur substance les décisions votées par la
00:53:39représentation nationale et crée une incertitude préjudiciable pour les
00:53:43professionnels concernés et pour les citoyens qui attendent des avancées
00:53:46concrètes. Plus largement, ces lenteurs
00:53:48administratives alimentent la défiance des Français envers leurs
00:53:51institutions, renforçant le sentiment que les engagements pris ne sont pas
00:53:55tenus. Pouvez-vous nous préciser quelles
00:53:59mesures vous entendez prendre pour réduire ces délais et garantir que
00:54:03les lois votées soient effectivement appliquées dans un calendrier
00:54:07respectueux de la volonté du législateur, surtout dans le domaine
00:54:10de la santé et de l'accès aux soins?
00:54:12Je vous remercie.
00:54:13La parole est à monsieur Yannick Neuder.
00:54:16Madame la présidente, mesdames et messieurs les députés, madame la
00:54:21députée Hérante, merci pour cette question, qui pose la question de
00:54:26confiance que les Français se posent, de voir des lois votées et de ne voir
00:54:30rien changer sur les territoires. Ce que vous décrivez, l'exemple
00:54:34criant, c'est de voir les déserts médicaux sur les territoires
00:54:38qui sont insupportables. On voit la réaction des élus locaux,
00:54:41surtout des patients. Le Premier ministre a souhaité que
00:54:44nous soyons force de proposition d'ici le mois d'avril.
00:54:47Sur les sujets que vous avez évoqués, je vais reprendre vos deux
00:54:50exemples, qui sont des exemples extrêmement importants.
00:54:53Vous dire que quatre ministres de la Santé, en 2024, n'auraient pas
00:54:57décidé d'éliminer les déserts médicaux, c'est-à-dire qu'il n'aurait
00:55:01pas décidé d'éliminer les déserts médicaux.
00:55:04Vous dire que quatre ministres de la Santé, en 2024, ont favorisé la
00:55:08prise de décrets, ce n'est pas honnête.
00:55:11Je veux pouvoir sortir ces décrets avec la confiance des étudiants, la
00:55:15confiance des soignants. Nous sommes en train de les réunir,
00:55:19de trouver les maîtres de stages qui vont pouvoir les accueillir,
00:55:23particulièrement dans les zones saudotées, de travailler avec les
00:55:27élus locaux pour voir les conditions de logement, les
00:55:31conditions de transport, les conditions d'accueil d'enfants en
00:55:35crèche, et aussi les conditions financières de rémunération,
00:55:39possiblement une phase socle, liée à l'activité, liée à la
00:55:43permanence des soins, dans les zones particulièrement soudances.
00:55:47Tout ça prend un peu de temps. Elle doit se faire en concertation
00:55:51avec Philippe Baptiste, le ministre de l'Enseignement supérieur, que je
00:55:55remercie pour son étroite collaboration sur ces sujets.
00:55:59Comme je l'ai annoncé la semaine dernière au congrès national de
00:56:03médecine générale, ces décrets seront pris avant l'été pour que les
00:56:073700 docteurs juniors, puisque c'est comme ça qu'ils s'appellent, vont
00:56:12pouvoir venir sur les territoires, apporter du soin supplémentaire,
00:56:16car c'est une priorité pour la population, et j'espère reprendre
00:56:20aussi une forme d'aller vers, puisque j'espère que ces jeunes
00:56:24docteurs juniors permettront à l'ensemble des médecins de reprendre
00:56:28les visites à domicile.
00:56:30Vous pouvez compter sur nous. Nous sommes nombreux à suivre les
00:56:34décrets, les sorties et les arrêtés. Franchement, nous ne lâcherons rien.
00:56:38Merci.
00:56:40La parole est à monsieur Emmanuel Morel pour le groupe GDR.
00:56:44Merci. Ma question s'adresse à monsieur le
00:56:47ministre de l'Economie, qui est aussi ministre de la Souveraineté
00:56:51numérique. Le 11 mars dernier, nous avons
00:56:55donné son feu vert pour un programme européen de recherche qui
00:56:59s'appelle DarwinEU, qui prévoit de transférer les données de santé de
00:57:0310 millions de Français, qui seront hébergés par l'entreprise
00:57:07américaine Microsoft. A l'heure où même la Commission
00:57:11Européenne de la Santé et de l'Environnement a annoncé que les
00:57:15données de santé de 10 millions de Français seraient transférées par
00:57:19l'entreprise américaine Microsoft, à l'heure où même la Commission
00:57:23Européenne envisage des mesures de rétorsion commerciale à l'encontre
00:57:27des entreprises numériques américaines, comment peut-on
00:57:31confier des informations aussi sensibles à Microsoft?
00:57:35Je rappelle qu'en vertu du cloud, il n'y a pas eu de rétorsion
00:57:39commerciale. Il n'y a pas eu de rétorsion
00:57:43commerciale. Je rappelle qu'en vertu du cloud
00:57:47act, qui a été voté sous le premier mandat de monsieur Trump, le
00:57:51gouvernement américain s'autorise à accéder aux informations
00:57:55confidentielles de leurs entreprises nationales au nom de la sécurité.
00:58:01Franchement, il y a fort à parier que monsieur Trump va user et abuser
00:58:06de ce droit extraterritorial. Nous ne pouvons pas rester les bras
00:58:10ballants à le déplorer. Il faut faire des choses.
00:58:15Aujourd'hui, le gouvernement ne fait pas grand-chose.
00:58:19D'abord, on n'a toujours pas les décrets d'application de la loi sur
00:58:23la sécurisation des espaces numériques, mais surtout, les
00:58:27entreprises françaises d'hébergement de données attendent
00:58:31impatiemment un texte qui brise le monopole des entreprises de la
00:58:35Big Tech pour les appels d'offres. Ma question est claire.
00:58:39Vous n'allez pas faire cela. Vous allez privilégier une solution
00:58:43européenne ou même française, plutôt que de compromettre nos
00:58:47intérêts nationaux.
00:58:48La parole est à madame Clara Chappaz, ministre en charge du
00:58:52numérique et de l'intelligence artificielle.
00:58:54Madame la présidente, mesdames et messieurs les députés, je vous
00:58:58remercie pour cette question. J'y reviens dans un instant, mais je
00:59:02me permets de rappeler le cadre global de la discussion que nous
00:59:05avons. Il n'y a pas, en France, de
00:59:07données sensibles hébergées sur des serveurs non sécurisés.
00:59:11C'est un choix très ambitieux, mais il n'y en a pas.
00:59:15C'est un choix politique que nous assumons avec la loi SREN.
00:59:19Nous avons fait le choix et nous continuons à porter ce choix au
00:59:23niveau européen, d'avoir un niveau de sécurisation de nos hébergeurs
00:59:27des plus importants sur lequel nous mettons nos données sensibles.
00:59:31Vous m'interpellez sur le Health Data Hub.
00:59:34Je vous remercie. C'est un point sur lequel il nous
00:59:37faut être très vigilants. Je remercie tous les
00:59:41parlementaires qui ont plusieurs fois mentionné ce cas.
00:59:46Pour le Health Data Hub, ce projet s'appuie sur un trésor
00:59:50inestimable. C'est nos données de santé
00:59:52publiques. À l'heure de l'intelligence
00:59:56artificielle, pouvoir accélérer notre recherche avec ces données,
01:00:00c'est une force phénoménale pour notre pays.
01:00:02Mais vous avez raison. Aujourd'hui, il n'y a pas de
01:00:06données de santé du système national de santé publique.
01:00:10C'est un problème. Il n'y a pas ces données dans le
01:00:14Health Data Hub parce qu'il n'y a pas d'hébergeur ultra sécurisé.
01:00:18Vous avez raison. Ca ne me satisfait pas.
01:00:21Nous devons accélérer. Il y a des projets qui permettent,
01:00:26sous l'autorisation de la CNIL, d'avoir accès à des données de
01:00:30recherche qui sont hébergées de façon temporaire pour pouvoir
01:00:34répondre à des projets de recherche. Mais ce n'est pas satisfaisant.
01:00:38Nous allons, avec le ministre de la Santé, enclencher un appel
01:00:42d'offres pour pouvoir faire migrer le Health Data Hub sur un hébergeur
01:00:46sécurisé. C'est très important.
01:00:48Mais surtout, nous allons apporter notre politique d'innovation.
01:00:54La question que vous posez, c'est une question de souveraineté
01:00:58numérique, d'autonomie stratégique. La réponse, ça ne peut être que
01:01:02l'innovation et de soutenir nos offres françaises.
01:01:06La parole est à monsieur Daniel Lavaronne.
01:01:10Merci. Madame la ministre de l'Agriculture
01:01:14et de la Souveraineté Alimentaire, demain à midi, hors de Washington, une
01:01:18taxe de 20% sur les vins et spiritueux français entrera en vigueur
01:01:22aux Etats-Unis. Viticulteurs négociant toute une
01:01:26filière est prise en otage dans un affrontement commercial aussi
01:01:30brutal qu'injuste. Dans ma circonscription de Touraine,
01:01:34cette terre que Balzac décrivait comme celle où les sept vallées
01:01:38ruissellent d'eau et de vin, les producteurs des appellations
01:01:42Mont-Louis-sur-Loire-Vouvray, les négociants et même les fabricants
01:01:46de fûts pour le cognac et l'armagnac seront directement touchés.
01:01:50A l'échelle nationale, les Etats-Unis représentent le premier
01:01:54marché à l'exportation pour la filière.
01:01:582,4 milliards d'euros pour le vin, 1,5 milliard pour les spiritueux.
01:02:02Jusqu'ici, nos vins étaient faiblement taxés, nos spiritueux
01:02:06exemptés. Cette nouvelle taxe, évaluée à 800
01:02:10millions d'euros, constitue un choc frontal, un coup porté à la
01:02:14compétitivité de toute une filière d'excellence.
01:02:18Notre viticulture souffre déjà du dérèglement climatique, des
01:02:22évolutions de la consommation, des aléas économiques.
01:02:26Elle ne peut encaisser un choc douanier de plus.
01:02:30Il y a urgence à sortir nos vins et spiritueux de cette spirale
01:02:34commerciale absurde et destructrice, à mettre en place un plan de soutien
01:02:38ciblé, à défendre avec fermeté notre souveraineté agricole et
01:02:42commerciale. Quelle action compte-t-il engager
01:02:46pour soustraire nos vins et nos spiritueux de cette guerre
01:02:50commerciale? Quelles mesures de soutien seront
01:02:54mises en oeuvre pour permettre à nos viticulteurs de faire face à cette
01:02:58nouvelle épreuve? Quelle garantie peut-elle offrir
01:03:02aux acteurs de la filière pour assurer la défense de notre
01:03:06souveraineté agricole face aux pressions d'un partenaire essentiel
01:03:10et imprévisible? Je vous remercie.
01:03:14La parole est à madame Anne-Marie Genevard, ministre de l'Agriculture.
01:03:18Merci, madame la présidente. Mesdames et messieurs les députés,
01:03:23monsieur le député Daniel Labaronne, ces nouvelles taxes
01:03:27américaines sur la filière des vins et des spiritueux est un choc d'une
01:03:31brutalité immense. Cette décision est à la fois
01:03:35unilatérale, infondée et menace nos producteurs, qui sont déjà très
01:03:39fragilisés par un contexte économique qui n'est pas favorable.
01:03:43Je voudrais vous assurer de la pleine mobilisation du gouvernement
01:03:47et qui a pour boussole la protection de nos filières.
01:03:51La première protection, c'est d'abord une réponse à l'échelle de
01:03:55l'Union Européenne. Pourquoi l'Union Européenne?
01:03:59Parce que notre continent, notre Union Européenne, est fort de
01:04:03450 millions de consommateurs. C'est un marché immense.
01:04:07Il nous donne la force que représente ce marché.
01:04:11C'est un levier économique majeur. Par ailleurs, je voulais vous dire
01:04:15que j'avais réuni hier les représentants des différentes
01:04:19filières qui sont concernées par ces augmentations de tarifs douaniers.
01:04:23Nous allons travailler ensemble à faire des propositions pour conjurer
01:04:27ces risques. Je leur ai demandé de me faire des
01:04:31propositions et nous avons déjà examiné plusieurs pistes.
01:04:35La première piste, c'est d'abord de dire qu'il faut la fermeté pour le
01:04:39rapport de force, mais ça n'exclut pas la diplomatie, parce qu'il y a le
01:04:43souhait partagé d'une désescalade. La guerre commerciale, on le sait,
01:04:47ne fait que des perdants. La deuxième piste, et c'est un
01:04:51point fondamental à mes yeux, c'est que l'agriculture ne soit pas la
01:04:55variable d'ajustement de la riposte douanière.
01:04:59Autrement dit, il faut veiller, dans les produits américains qui
01:05:03pourraient être taxés, à ne pas en faire partie.
01:05:07Le bourbon est un bon exemple. Je me réjouis de ce point de vue, de
01:05:11son exclusion du premier train de contre-mesure.
01:05:16Ensuite, beaucoup de filières ont dit...
01:05:20Vous avez largement écoulé votre temps de questions.
01:05:24Je suis désolée. Monsieur le maire.
01:05:28Les vins et les spiritus français ont besoin de tout le soutien du
01:05:32gouvernement. Je vous remercie.
01:05:36La parole est à monsieur Thierry Pérez.
01:05:40Merci. Ma question s'adresse à monsieur
01:05:44le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de
01:05:48l'Innovation. Monsieur le ministre, le 1er avril
01:05:52dernier, à l'université Lyon 2, le maître de conférences, monsieur
01:05:56Fabrice Balanche, a été violemment pris à partie par une quinzaine de
01:06:00militants pro-palestiniens, interrompant son cours en le
01:06:04traitant de sioniste et de raciste, l'obligeant à quitter l'amphithéâtre.
01:06:08Son tort, avoir défendu la décision légitime de l'université d'interdire
01:06:12l'organisation d'une rupture du jeûne du ramadan dans ses locaux,
01:06:16conformément aux principes fondamentaux de laïcité.
01:06:20Cet événement gravissait l'intérêt de l'université.
01:06:24Ces attaques, empreintes d'antisémitisme, doivent être
01:06:28condamnées sans réserve. La lutte contre cette haine doit être
01:06:32une priorité intérieure de l'Université de Lyon.
01:06:36Le président de l'Université de Lyon, monsieur le ministre de l'Enseignement
01:06:40supérieur, l'a annoncé à l'Assemblée nationale.
01:06:44Le président de l'Université de Lyon, monsieur le ministre de l'Enseignement
01:06:48supérieur, l'a annoncé à l'Assemblée nationale.
01:06:52Le président de l'Université de Lyon, monsieur le ministre de l'Enseignement
01:06:56supérieur, l'a annoncé à l'Assemblée nationale.
01:07:00La lutte contre cette haine doit être une priorité absolue dans nos
01:07:02établissements. Victor Hugo écrivait que l'Eglise
01:07:06devait être chez elle et l'Etat, chez lui.
01:07:10Aujourd'hui, nous affirmons clairement que la religion, c'est à la maison et
01:07:14non à l'université. Quelles mesures concrètes allez-vous
01:07:19prendre pour assurer la liberté d'expression, combattre fermement
01:07:23l'antisémitisme et réaffirmer sans ambiguïté la laïcité au sein de nos
01:07:27établissements? Envisagez-vous la dissolution de
01:07:31ces groupuscules d'extrême gauche responsables de ces violences ainsi
01:07:35que des sanctions administratives à l'encontre des étudiants
01:07:39participants à de telles actions? Je vous remercie.
01:07:43La parole est à monsieur Jean-Michel Baptiste, ministre en charge
01:07:47de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
01:07:51Merci, madame la présidente. Mesdames et messieurs les députés,
01:07:55monsieur le député Pérez, le message est très simple.
01:07:59C'est un message de fermeté, de grande fermeté, d'une part, d'un
01:08:03soutien sans faille à l'enseignant-chercheur et à
01:08:07l'université. J'ai d'ailleurs eu au téléphone à
01:08:11la présidente de l'université la semaine dernière.
01:08:15Les intimidations, les menaces physiques sont graves.
01:08:19Elles sont gravissimes. Elles sont absolument intolérables.
01:08:23Bien entendu, je suis le premier défenseur des libertés académiques.
01:08:27Les libertés académiques passent par la liberté d'enseigner, par la
01:08:31liberté de dire, par la liberté de s'exprimer dans le cadre et dans
01:08:35tout le cadre de la loi, évidemment.
01:08:39Une plainte a été déposée, la protection fonctionnelle a été
01:08:43activée. Je voudrais vous dire que cette
01:08:47liberté académique que je mentionnais il y a quelques instants,
01:08:51nous devons la défendre. Nous devons la défendre au-delà des
01:08:55clivages politiques. Notre tolérance sera nulle sur le
01:08:59sujet. Je vous demande aussi de ne pas
01:09:03instrumentaliser les débats qui ont lieu aujourd'hui.
01:09:07Je vous demande de ne pas instrumentaliser les débats qui ont
01:09:11lieu au sein des universités. Merci.
01:09:15Merci beaucoup. Monsieur le député?
01:09:19Monsieur le ministre, nous sommes devant la représentation nationale,
01:09:23pas sur un plateau télé. Agissez!
01:09:27Je vous remercie. La parole est à présent à monsieur
01:09:31Jean-Marc Jancovici.
01:09:38Ma question s'adresse à monsieur le ministre de la Santé.
01:09:42La santé mentale a été déclarée grande cause nationale en 2025, mais
01:09:46la psychiatrie est toujours la grande oubliée de la médecine et des
01:09:50pouvoirs publics. A l'hôpital de l'Annemesan, les
01:09:54équipes de psychiatrie tiennent comme elles peuvent.
01:09:58Le dévouement du personnel ne suffit plus.
01:10:02L'hôpital psychiatrique de l'Annemesan est une illustration locale
01:10:06d'un défi national majeur. Il manque aujourd'hui plus de 1000
01:10:10psychiatres en France. Il manque encore davantage de
01:10:14pédopsychiatres. Il manque des personnels de toute
01:10:18qualification, et les recrutements sont de plus en plus difficiles,
01:10:22faute de reconnaissance. Je salue ici la mobilisation des
01:10:26professionnels de la santé mentale et des professionnels de la santé
01:10:30mentale et des professionnels de la santé sociale, qui se sont
01:10:34rassemblés le 1er avril dans toute la France, qui vivent ce sentiment de
01:10:38déclassement, qui dénoncent leur salaire, leurs conditions de travail.
01:10:42Cette pénurie, cette indifférence générale frappe de plein fouet la
01:10:46santé mentale des plus fragiles, et notamment celle des jeunes.
01:10:50Les adolescents sont fortement touchés par les crises sociales et
01:10:54psychologiques. Il est urgent d'agir.
01:10:58Les locaux ne sont plus adaptés ni pour les soyants ni pour les
01:11:02patients. Humaniser ces lieux, c'est aussi
01:11:06redonner de la dignité aux patients et à la prise en charge psychiatrique.
01:11:10Il est urgent d'agir. Mes collègues présentent une
01:11:14proposition de loi transpartisane visant à renforcer l'offre de soins
01:11:18en santé mentale, notamment pour les jeunes.
01:11:22Ma question est simple. Allez-vous saisir cette main tendue du
01:11:26Parlement et engager un véritable plan d'urgence avec une attention
01:11:30prioritaire portée à la santé mentale des jeunes?
01:11:34Cette jeunesse attend. Elle souffre parfois en silence.
01:11:38Elle mérite des soins accessibles, humains et de qualité.
01:11:42Quelle est la réponse de la ministre?
01:11:46Elle est là.
01:11:51La parole est à monsieur Patrick Nedaire.
01:11:55Madame la présidente, monsieur le député Feignais, vous faites bien
01:12:01d'évoquer la difficulté dans laquelle se trouvent l'ensemble des
01:12:05soignants, de la psychiatrie en général, que ce soit la psychiatrie
01:12:09ou les soignants. Il faut parler de ces sujets.
01:12:13Pour être très concret dans vos demandes, il faut former plus de
01:12:17soignants, plus de médecins vers la psychiatrie.
01:12:21On parle des déserts médicaux, mais dans les propositions qui seront
01:12:25faites par le Premier ministre fin avril sur ces sujets, il y aura
01:12:29naturellement une prise en charge plus importante pour les troubles
01:12:33psychiatriques et psychologiques. C'est aussi important d'avoir tout le
01:12:37monde à bord sur ces sujets. Les associations de patients, je
01:12:41serai au Psychodon samedi et vendredi à Nice, de pouvoir travailler avec
01:12:45les professionnels du secteur. J'ai conclu le CNP de psychiatrie
01:12:49hier après-midi pour pouvoir avancer.
01:12:53Je soutiens aussi les propositions de loi qui vont dans le bon sens.
01:12:57Je rappelle qu'il y a eu des propositions de loi qui ont été
01:13:01adoptées, mais qui permettent aussi d'avoir des référents sur tous les
01:13:05secteurs, dans les entreprises, les RSE, les associations sportives.
01:13:09Je crois que c'est un sujet qui est complètement transversal, un sujet
01:13:13intermystériel sur lequel il faudra plusieurs décennies pour avancer.
01:13:17Avançons en formant plus de soignants, mais avançons aussi dans
01:13:21tous nos nouveaux niveaux de soignants.
01:13:26Je rappelle que c'est la deuxième cause de mortalité chez les
01:13:30adolescents, avec plus de 400 suicides par an.
01:13:34Toutes les mesures qui seront proposées, le gouvernement le
01:13:38regardera avec grande attention pour améliorer l'état de santé mentale.
01:13:43Merci. La parole est à monsieur Emeric
01:13:45Caron.
01:13:46Gaza était jusqu'à présent un ghetto où les Palestiniens sont
01:13:50assassinés par les armes, la faim et l'absence de soins.
01:13:54Gaza est en train de devenir un camp de concentration, où le niveau de
01:13:58barbarie déployé par l'armée israélienne est tel qu'on doit
01:14:02énoncer des à-peu-près 1,5 milliards d'euros par année.
01:14:06C'est un gétôte où les Palestiniens sont assassinés.
01:14:10C'est un gétôte où le niveau de barbarie déployé par l'armée israélienne
01:14:14est tel qu'on doit énoncer des à-peu-près pour décrire le bilan
01:14:18du génocide en cours. A peu près 20.000 enfants tués.
01:14:2220.000 enfants. Jamais dans l'histoire récente, des
01:14:26enfants n'ont été massacrés en si grand nombre avec un tel sadisme.
01:14:30Tous les jours, des enfants palestiniens sont brûlés, écrasés,
01:14:34démembrés, décapités, abattus d'une bague dans la tête, amputés sans
01:14:38raison, emprisonnés. Dans cet hémicycle, les complices
01:14:42sont nombreux. Les complices sont ceux qui se
01:14:46rendent en Israël pour soutenir le gouvernement fasciste de Netanyahou
01:14:50et encourager son armée. Les complices sont ceux qui répandent
01:14:54la propagande du groupe de lobbying de l'extrême droite israélienne.
01:14:58Les complices sont ceux qui mettent des campagnes de diffamation contre
01:15:02la rapporteur spéciale de l'ONU pour les territoires palestiniens.
01:15:06Les complices sont ceux qui ne sont pas capables de la moindre sanction
01:15:10de la moindre réprimande. S'il y a tant de complices ici, c'est
01:15:14parce que la vie des enfants palestiniens a moins de valeur pour
01:15:18vous que la vie des autres enfants dans le monde.
01:15:22Pour vous, ce ne sont que des à-peu-près, mais pour nous, ce sont
01:15:26nos enfants. Et comme nos enfants, ils ont un
01:15:30nom, ils ont un visage, ils ont une vie à vivre.
01:15:34Il y a un homme qui a été tué dans son sommeil par un bombardement sur
01:15:41sa tente dans la nuit du 17 au 18 mars dernier.
01:15:45Regardez ce visage! Regardez tous ces visages autour
01:15:49de moi! Ce sont les visages de notre
01:15:53mauvaise conscience!
01:15:55Je vous remercie. Vous n'avez plus la parole.
01:15:59Je vous remercie de ranger ces affiches.
01:16:03Vous contrevenez au règlement de l'Assemblée nationale.
01:16:07J'imagine que votre question s'adresse au ministre des Affaires
01:16:11étrangères. Je donne la parole à monsieur
01:16:15Benjamin Haddad. Nous regarderons ce que nous
01:16:19ferons comme sanctions. S'il vous plaît.
01:16:23S'il vous plaît.
01:16:39Messieurs, dames, s'il vous plaît.
01:16:43S'il vous plaît. Je souhaiterais que le ministre
01:16:47puisse répondre et je regarderais si je ferais une saisine du bureau sur
01:16:51le sujet. Je voudrais que le ministre puisse
01:16:55répondre. J'ai entendu votre désapprobation.
01:16:59Monsieur le ministre.
01:17:00Merci, madame la présidente. Mesdames et messieurs les députés,
01:17:04monsieur le député Caron, sur un sujet si grave, que d'outrance, que
01:17:09de caricature, la France, le président de la République, ont
01:17:14toujours été du côté de ceux qui souffrent des deux côtés.
01:17:18Que d'outrance et de caricature, alors que le président de la
01:17:22République est aujourd'hui en Égypte, avec ses homologues égyptiens et
01:17:26jordaniens, pour rappeler notre attachement à un cessez-le-feu
01:17:30permanent, à la libération de tous les otages, au soutien du droit
01:17:34international humanitaire et à la relance du dialogue politique pour
01:17:38trouver une solution à deux Etats. Que d'outrance et de caricature,
01:17:42alors que notre diplomatie est toujours en Égypte.
01:17:46Que d'outrance et de caricature, alors que notre diplomatie s'est
01:17:51mobilisée sans arrêt depuis le début pour retrouver la voie du
01:17:55dialogue. Nous avons dit très clairement que
01:17:59la rupture du cessez-le-feu représentait un retour en arrière
01:18:03dramatique pour la région. Nous avons cessé de nous mobiliser
01:18:07avec nos partenaires pour reconstruire Gaza, pour préparer le
01:18:11jour d'après, pour remettre les parties autour de la table et pour
01:18:15faire face à l'enquête sur les droits israéliens et palestiniens,
01:18:19qui devra se faire sans le Hamas, qui est l'ennemi de la paix,
01:18:23l'ennemi des Israéliens et l'ennemi du peuple palestinien.
01:18:27La France a toujours porté cette voie de dialogue et de paix,
01:18:31tandis que vous, monsieur le député, tandis que votre groupe
01:18:35n'a cessé d'instrumentaliser ce sujet si tragique à des fins
01:18:39politiques, n'a cessé de souffler sur les braises de l'antisémitisme
01:18:43alors que notre diplomatie se mobilise.
01:18:45Ce sujet mérite de la dignité et il mérite de l'engagement et du
01:18:49soutien à notre diplomatie.
01:18:51La séance des questions au gouvernement est terminée.
01:18:55La séance est suspendue. Je saisirai le bureau sur les
01:18:59agissements qui se sont produits en fin de séance.
01:19:03Merci.
01:19:13Sous-titrage Société Radio-Canada