Tous les mardis, de 16h30 à 17h, LCP-Assemblée nationale prolonge la séance des Questions au Gouvernement en invitant des députés pour analyser les échanges intervenus dans l'hémicycle.
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00:00Voilà, vous avez suivi en direct en intégralité cette séance de questions au gouvernement un petit peu plus longue que prévu.
00:06Le Premier ministre a pris la parole à plusieurs reprises.
00:08On va retrouver dans cette émission Stéphanie Despierre et Marco Pommier depuis la salle des Quatre Colonnes.
00:13Clément Perrault, lui, a assisté à la séance depuis les tribunes de l'hémicycle.
00:17Et puis Hugo Perchoir sera avec nous pour nous dire ce que lui et sa communauté sur Twitch ont retenu de cette séance de questions au gouvernement.
00:26Clément Perrault, je le disais, vous êtes nos yeux et nos oreilles dans l'hémicycle pendant la séance des questions au gouvernement.
00:30Vous retenez un moment assez tendu entre la députée Caroline Yadan et les députés insoumis.
00:38Effectivement, la députée Caroline Yadan du Bloc présidentiel a pris la parole.
00:42Elle a commencé dans sa question à évoquer les commémorations qui ont eu lieu hier des 80 ans de la libération du camp Auschwitz.
00:51Et puis, doucement, au cours de sa question, elle a commencé à dénoncer l'antisémitisme qu'elle attribue à la France insoumise.
00:58Je vous reprends à ses propos exacts.
01:00La haine des Juifs est exaltée par un dangereux parti situé à l'extrême gauche de cet hémicycle.
01:06À ce moment-là, j'ai immédiatement regardé les députés de la France insoumise et on a vu qu'ils étaient particulièrement choqués,
01:13notamment la députée Chikirou, le député également Sébastien Delogu.
01:17Je les ai vus se regarder, se lever, s'interroger un peu du regard.
01:22Est-ce qu'on sort ? Est-ce qu'on sort pas ?
01:23Là, j'ai vu le député Émeric Caron également se lever, commencer à quitter l'hémicycle.
01:28Et là, la députée Chikirou et le député Delogu l'ont suivi.
01:32D'autres députés de la France insoumise sont sortis.
01:34Ils étaient environ une dizaine.
01:36J'ai également vu la députée écologiste Christina Riggy particulièrement choquée sortir, elle aussi, de l'hémicycle à ce moment-là.
01:43À ce même moment, quand les députés insoumis sortaient, les députés du Rassemblement national se sont levés,
01:48il y a eu une broncaille, ils ont commencé à crier « dehors, dehors », j'ai vu quelques députés insoumis leur répondre.
01:54Je ne peux pas vous dire exactement, mais il y a eu des échanges tendus des deux côtés de l'hémicycle.
01:59C'était vraiment le moment de tension de cette séance.
02:03A noter que les députés et les filles qui sont sorties ne sont jamais revenus dans l'hémicycle ensuite.
02:08Merci beaucoup Clément Perreault.
02:10Sur notre plateau, François Cormier-Boulijon, bonjour, député du Cher, Ensemble pour la République.
02:16Hugo Bardet-Lassise, bonjour, député de la France insoumise du Nord.
02:19On va rejoindre celle des quatre colonnes, le député Emeric Caron, qui s'exprime sur cet incident.
02:23Notre groupe, avec des accusations extrêmement graves, puisqu'elle a accusé notre groupe
02:30d'être responsable d'une résurgence, d'une remontée de l'antisémitisme en France,
02:34et surtout nous a accusé d'attiser la haine des Juifs.
02:37C'est extrêmement grave à nos yeux, puisque comme vous le savez,
02:42aucun de nos membres n'a jamais tenu le moindre propos antisémite,
02:46n'est jamais pris aux Juifs.
02:49Ce n'est absolument pas, bien évidemment, ni notre philosophie, ni notre manière d'envisager l'humanité.
02:56Et nous en avons assez.
02:57C'est absolument intolérable que cet incident, cet accident grave ait pu se passer dans l'hémicycle
03:02sans aucune réaction de la présidente de l'Assemblée nationale,
03:05et sous les applaudissements du parti antisémite de l'Assemblée,
03:09à savoir le Rassemblement national.
03:12Donc nous allons évidemment réagir, on ne va pas laisser passer ça.
03:16On va demander au Bureau des sanctions contre Caroline Yadant.
03:21On sait que le Bureau est capable de donner des sanctions contre des députés,
03:24notamment lorsqu'il y a un tumulte.
03:25Je laisse mon collègue Gabriel Amar expliquer ce que nous allons mettre en place.
03:31Oui, nous allons d'autant plus demander des sanctions
03:35qu'il s'agit là de qualificatifs inacceptables.
03:40Nous sommes résolument engagés contre toutes les formes de racisme,
03:45y compris contre l'antisémitisme.
03:48Les positions de la France insoumise sont de nature à considérer
03:53que nous sommes tous semblables en humanité et en droit.
03:57Nos positions politiques sont toujours fondées sur les résolutions des Nations unies
04:02quand il s'agit de la situation au Proche-Orient.
04:07Ensuite, si nous allons demander des sanctions contre Mme Yadant,
04:12c'est d'autant plus légitime que Mme la Présidente de l'Assemblée nationale,
04:16Yael Boundpivé, à ma demande, s'est engagée en réunion de Bureau
04:20à ce que d'aucune manière ce type de qualificatif puisse être utilisé
04:27contre un parlementaire ou un groupe parlementaire et notamment le nôtre.
04:32J'en ai particulièrement assez de devoir subir,
04:36au même titre que tous les insoumis, cette injure publique permanente
04:41alors que nous n'avons d'aucune manière de complicité ou de propos intellectuels
04:50visant à nous associer à l'antisémitisme.
04:53C'est particulièrement honteux et inacceptable.
04:56Mme la Présidente de l'Assemblée nationale s'était engagée auprès de nous
05:00et auprès de moi en particulier, pour que ce type de vocabulaire
05:03ne puisse plus être utilisé dans l'enceinte de l'Assemblée nationale.
05:09J'entends donc obtenir gain de cause et que des sanctions les plus vigoureuses
05:14et les plus hautes possibles soient prises sans tarder.
05:19Voilà donc le point presse organisé par quelques députés insoumis.
05:22François Cormier-Boulijon, vous étiez derrière Cairo-Ligny-Adam
05:25quand elle a posé cette question.
05:26Comment vous vous persistez et vous signez chaque mot qui ont été prononcés
05:30par la députée des accusations extrêmement graves ?
05:33Écoutez, il faut se rendre compte dans quel monde nous vivons.
05:37Nous avons commémoré hier les 80 ans de la libération d'Auschwitz.
05:41Les derniers survivants qui peuvent témoigner directement
05:44sont malheureusement en train de disparaître.
05:47Il y a eu 6 millions d'êtres humains exterminés pendant la Seconde Guerre mondiale
05:53parce qu'ils étaient juifs.
05:54Une volonté d'exterminer un peuple entier.
05:57Ce qui est grave et préoccupant de nos jours,
05:59c'est de voir l'antisémitisme revenir dans notre pays
06:04et un peu partout dans le monde.
06:05Ce qui est grave, c'est d'avoir vu le 7 octobre,
06:09le premier pogrom être commis depuis la Seconde Guerre mondiale.
06:15Et ce qui est grave, c'est qu'un parti politique
06:19soit aussi équivoque sur cette question que l'est la France insoumise.
06:25Qui agite à chaque fois, qui utilise des termes,
06:29qui est à chaque fois ambigu pour essayer d'aller chercher un électorat
06:33par ce qu'il a de plus bas et qui est de diviser les êtres humains.
06:39Et ce que je reproche au fond le plus à la France insoumise,
06:42c'est d'avoir rendu sa virginité au Rassemblement national
06:45qui est un parti antisémite que je combats depuis plus de 40 ans.
06:50Et si j'avais le reproche le plus grave à faire à M. Mélenchon,
06:54c'est d'avoir redonné une virginité à Mme Le Pen.
06:57Accusation extrêmement grave, que répondez-vous, Hugo Bernalicis ?
07:00Qu'on est en dehors de l'hémicycle et que M. Cormier-Boulijon
07:02n'est plus couvert par l'immunité parlementaire
07:04et qu'il devrait faire attention à ce qu'il est en train de dire.
07:06Mais ne me menacez pas, M. Cormier-Boulijon.
07:08Argumentez au lieu de menacer.
07:10Je ne vous interromps pas.
07:12On va vous écouter répondre l'un et l'autre,
07:17puisque ce sont des accusations très graves.
07:19Ce triangle rouge, c'est un symbole antifasciste.
07:22Antifasciste, pourquoi ? Parce qu'il symbolise le triangle
07:24qui était tatoué sur les prisonniers politiques
07:26dans les camps de concentration nazis.
07:28Et je le porte d'autant plus fièrement que mon arrière-grand-père
07:30est mort au camp de concentration de Dachau.
07:32Et ce que fait M. Cormier-Boulijon, ce que fait Mme Yadan,
07:36c'est un crachat à la figure de toutes ces victimes,
07:38y compris mon arrière-grand-père.
07:41Je ne le supporte pas.
07:43Et je ne supporte pas d'être accusé de racisme et d'antisémitisme
07:45alors que le cœur de notre combat,
07:47humaniste, depuis la glorieuse Révolution Française,
07:50est de l'égalité en droit de tous les êtres humains,
07:53quelles que soient leurs opinions religieuses.
07:55Vous demandez des sanctions aujourd'hui ?
07:57Oui, évidemment.
07:59Et encore une fois, vous voyez Mme Brone-Pivet,
08:01qui est la première à râler,
08:03première minute de jeu dès qu'on n'a pas dit
08:05« Madame la Présidente » au début d'une question au gouvernement.
08:07Mais là, ça passe tranquille.
08:09Oui, c'est insupportable.
08:11Et si M. Cormier-Boulijon ne sait pas faire la différence
08:13entre le langage du droit international
08:15que lui ne semble pas reconnaître
08:17et ce qu'on dit,
08:19c'est qu'il y a un problème politique
08:21de fond, certes, mais chez M. Cormier-Boulijon.
08:23Je vais vous laisser répondre, M. Cormier-Boulijon,
08:25et ensuite on va avancer.
08:27Les députés insoumis,
08:29vous les accusez clairement d'antisémitisme.
08:31Eux disent « On défend le droit des Palestiniens,
08:33à avoir un territoire qui est le leur. »
08:35Aucun député, et ça a été rappelé par Émeric Caron,
08:37n'a jamais été condamné.
08:39Est-ce que ces accusations graves
08:41que vous portez contre eux,
08:43vous les assumez encore à présent sur ce plateau ?
08:45Depuis l'âge de 15 ans,
08:47je mène un combat humaniste, républicain,
08:49pour les droits de l'Homme.
08:51Et je n'ai jamais dévié
08:53de ma ligne politique républicaine,
08:55contrairement à ce qu'il y a
08:57à l'heure actuelle.
08:59Je n'ai jamais dévié de ma ligne politique républicaine,
09:01contrairement à monsieur Mélenchon
09:03et à vous-même, les insoumis,
09:05qui fracassaient les valeurs de la République
09:07à longueur de temps,
09:09qui essayaient de diviser les Français,
09:11de les monter les uns contre les autres,
09:13et à agiter des thèmes
09:15qui mènent, justement,
09:17à cette remontée de l'antisémitisme
09:19de notre pays.
09:21Un argument, peut-être ?
09:23Qualifier des terroristes islamistes
09:25du Hamas,
09:27de résistants,
09:29qui ont massacré plus de 1200 Juifs,
09:31femmes, hommes,
09:33enfants, vieillards...
09:35Les qualifier de résistants,
09:37c'est une honte.
09:39Je respecte
09:41ceux qui sont morts
09:43dans les camps d'extermination.
09:45Et c'est pour ça
09:47que je ne dévie pas de ma ligne républicaine,
09:49moi.
09:51Un mot de réponse, monsieur Bernalicis,
09:53et on va changer de sujet.
09:55Je pense à l'Assemblée nationale.
09:57Et l'objet de plus de tensions
09:59entre les députés, je vous avoue que ce n'est pas toujours
10:01évident. Je souhaite que chacun
10:03ait la parole. Je vous laisse répondre.
10:05Le jour où le président Coquerel posait lui-même
10:07une question au gouvernement,
10:09valorisant le cessez-le-feu
10:11comme étant quelque chose de positif,
10:13avec le ministre qui lui répond en disant
10:15« Oui, tout à fait. D'ailleurs, nous allons
10:17continuer à financer l'UNRRA, qui est l'agence des Nations Unies
10:19qui intervient sur place », que monsieur Cormier-Boulijon
10:21avait accusé d'antisémitisme.
10:23Je le rappelle qu'il avait accusé d'antisémitisme.
10:25Il n'a aucun moment parlé d'antisémitisme.
10:27Il en a parlé des otages.
10:29Il en a parlé des prisonniers.
10:31Soyons précis. On change de sujet.
10:33Je suis sûre que vous aurez encore
10:35l'un et l'autre.
10:37Vous vous dites « Républicain-humaniste »,
10:39c'est tout le contraire. Vous faites le jeu de l'extrême-droite.
10:41Et pas que sur ces textes-là.
10:43Je vous propose d'ajouter
10:45sur « Délinquance des mineurs », c'est la même chose.
10:47Je crois qu'on a bien compris,
10:49messieurs, que vous n'étiez absolument pas d'accord
10:51l'un et l'autre. Nos téléspectateurs auront l'occasion.
10:53Ils ont écouté les arguments de l'un et de l'autre.
10:55On va parler d'un autre sujet, sujet de débat également,
10:57sur les propos du Premier ministre
10:59qui parlait d'une submersion migratoire,
11:01d'un sentiment de submersion migratoire.
11:03Écoutez le Premier ministre
11:05qui s'est défendu après avoir...
11:07après que la gauche l'ait interpellé sur le sujet.
11:09Écoutez.
11:11Le passage que vous indiquez
11:13était fondé
11:15sur la situation à Mayotte.
11:17Cette réalité-là,
11:19c'est celle que
11:21ressentent nos compatriotes
11:23et notre responsabilité
11:25à nous, c'est de changer les choses.
11:27Je suis d'accord avec vous
11:29sur le fait que
11:31c'est la misère qui est la cause
11:33de l'immigration.
11:35C'est la guerre, parfois.
11:37C'est le changement climatique
11:39qui est la cause de l'immigration.
11:41Mais...
11:43Et l'immigration n'est pas la cause
11:45des problèmes de la France.
11:47Ce sont les problèmes de la France
11:49qui sont la cause de ce que l'immigration
11:51est désormais une impasse.
11:53Je n'ai aucune connivence avec personne
11:55ni avec ceux
11:57qui exagèrent les réalités
11:59ni avec ceux qui nient les réalités.
12:01Je n'ai...
12:03Nous sommes engagés au service des Français
12:05pour résoudre les problèmes
12:07qui se posent, non pas pour les nier,
12:09non pas pour les exagérer,
12:11mais pour leur apporter des réponses.
12:13C'est notre responsabilité
12:15de République.
12:17On a donc entendu la réponse
12:19du Premier ministre interpellé
12:21par deux présidents de groupe de gauche
12:23sur ces propos sur l'immigration.
12:25Je vous propose de retrouver un député socialiste,
12:27Laurent Baumel, puisque les socialistes
12:29ont négocié avec le gouvernement
12:31pour un accord de non-censure,
12:33mais ça risque de compliquer les choses.
12:35Les socialistes ont suspendu
12:37les négociations avec Matignon
12:39ce soir sur le budget.
12:41Vous confirmez, Laurent Baumel ?
12:43Oui, nos négociateurs qui devaient
12:45être avec Matignon ce soir
12:47pour poursuivre la discussion budgétaire
12:49ont décidé de ne pas s'y rendre
12:51suite à la séance des questions gouvernement
12:53et à la confirmation par le Premier ministre
12:55du fait qu'il assumait le terme de submersion
12:57pour parler de l'immigration.
12:59Pourquoi ça vous pose problème ?
13:01François Bayrou, on l'a entendu dans l'hémicycle,
13:03il a dit que vous niez les réalités.
13:05Qu'est-ce que vous lui répondez ?
13:07Que la submersion n'est pas une réalité,
13:09c'est une représentation.
13:11Il parlait de Mayotte, c'est ce qu'il dit.
13:13Après, il a dit que c'est vrai aussi
13:15dans d'autres territoires.
13:17S'il avait voulu mettre les choses au point,
13:19il aurait dit qu'il ne parle que de Mayotte.
13:21Il a été beaucoup plus confus que ça.
13:23On a tous ressenti dans l'hémicycle,
13:25on a tous eu l'impression
13:27qu'en vérité,
13:29il s'adressait aussi au Rassemblement national
13:31qu'il a d'ailleurs chaleureusement applaudi
13:33pour lui dire
13:35je compte un peu aussi sur vous
13:37pour ne pas me censurer.
13:39Le problème que ça nous pose à nous,
13:41quand on est engagé dans une négociation
13:43sur le budget, c'est qu'on a un Premier ministre
13:45qui joue un peu de fer au feu.
13:47D'un côté, il est dans le Front républicain
13:49et il engage une négociation budgétaire
13:51avec les partis du Front républicain
13:53et nous, on a accepté de prendre notre part
13:55de responsabilité en entrant dans ce dialogue
13:57et en même temps,
13:59il s'adresse au Rassemblement national
14:01qu'on a combattu ensemble dans le cadre du Front républicain
14:03en juillet.
14:05Et on n'est pas sur quelque chose d'anecdotique
14:07parce que le terme submersion,
14:09c'est vraiment un terme caractéristique
14:11de la vision de la société qu'a le Rassemblement national.
14:13C'est vraiment faire croire aux gens
14:15que la source de leurs mots
14:17et de leurs problèmes, c'est une immigration
14:19massive, envahissante,
14:21une submersion.
14:23Et si on commence à valider ça, alors c'est pas la peine
14:25de dire qu'on lutte ensemble contre le Rassemblement national
14:27parce qu'on ouvre la porte
14:29à leurs analyses et à leur prise de pouvoir.
14:31Est-ce que cette expression utilisée par François Bayrou
14:33porte un sérieux coup
14:35à la possibilité de ne pas censurer
14:37François Bayrou, peut-être la semaine prochaine ?
14:39Déjà ce soir, ça suspend
14:41nos discussions et c'est certain
14:43que le groupe socialiste,
14:45le parti socialiste, ces instances,
14:47vont devoir réfléchir à leur position.
14:49Je dirais que ça ne va pas
14:51dans le sens de la non-censure.
14:53Après, la décision de ne pas censurer,
14:55elle est aussi liée à d'autres facteurs.
14:57La volonté de donner un budget à la France,
14:59la volonté d'apporter un peu
15:01de stabilité. Encore faut-il
15:03que le gouvernement fasse les concessions
15:05nécessaires pour que la gauche
15:07et le PS en particulier aient
15:09le sentiment d'avoir dans ce budget des victoires
15:11et des concessions réelles.
15:13Encore faut-il que, par ailleurs,
15:15dans la même séquence,
15:17il ne passe pas son temps à faire des clins d'oeil
15:19à l'extrême droite parce qu'à ce moment-là,
15:21ce n'est pas la peine de dire qu'on essaie de construire
15:23un budget dans le cadre
15:25du Front républicain. Un compromis.
15:27Il n'y a pas de compromis possible
15:29avec le Rassemblement national.
15:31Merci beaucoup, Laurent Baumel.
15:33Merci beaucoup, Marco Pommier, François Cormier,
15:35Boulijon. Est-ce que vous avez été
15:37rassurés par les explications
15:39du Premier ministre, s'il avait besoin
15:41de les faire ? On l'a vu, il a été
15:43applaudi par le Rassemblement national
15:45quand il s'exprime sur l'immigration.
15:47Vous savez, comme le disait
15:49notre regretté ami Laurent Bouvet,
15:51il faut avoir la lucidité de voir ce que l'on voit
15:53et le courage de dire ce que l'on voit.
15:55La réalité, c'est qu'effectivement,
15:57à Mayotte, il y a un déferlement
15:59des Comores qui pose
16:01un certain nombre de problèmes, à commencer
16:03par des problèmes sanitaires. Nous avons reçu à l'Assemblée nationale
16:05les responsables politiques
16:07de Mayotte, de tous partis confondus.
16:09Et c'est ce qu'ils sont venus nous dire.
16:11Ils sont venus crier
16:13urgence. Dans sa réponse,
16:15François Bayrou, quand il est interrogé,
16:17vous le savez bien, ne parle pas que de
16:19Mayotte. Il ne parle pas que de Mayotte.
16:21J'étais, il y a un peu plus d'un an, en Guyane.
16:23En Guyane aussi, il y a une
16:25immigration massive du
16:27Suriname et du Brésil qui pose des
16:29problèmes sanitaires. Mais
16:31je voudrais juste dire, parce qu'il faut mettre un peu
16:33de raison là où il y a trop de patients.
16:35La France est une terre d'immigration
16:37et l'immigration a été une chance pour
16:39notre pays et notre pays est composé
16:41de gens... A été ou est toujours
16:43une chance pour notre pays ? C'est toujours une chance.
16:45Mais il faut aussi dire une chose,
16:47c'est que le Premier ministre dit
16:49qu'il parle de proportion. Moi, je rajouterais
16:51qu'il y a une question de valeur.
16:53Je pense que nous devons accueillir
16:55des gens venant de l'étranger
16:57quand nous avons la capacité, en termes de
16:59services publics, d'emplois, de situations
17:01économiques, de les accueillir. Mais à la condition
17:03aussi qu'ils sachent que quand ils viennent
17:05en France, ils doivent adhérer
17:07aux valeurs, aux règles, aux lois de la République
17:09française. Hugo Bernalici, sur
17:11les réponses de François Bayrou,
17:13à la fois sur le fait qu'il parlait aussi spécifiquement,
17:15par exemple, de l'archipel de Mayotte,
17:17sur le fait qu'il rappelait que lui
17:19était pour une intégration par
17:21le travail, par les valeurs. Pas convaincu ?
17:23Disons que c'est ce que
17:25raconte exactement l'extrême droite. M. Cormier-Boulijon
17:27vient de faire un copier-coller de ce que j'entends sur les
17:29bancs du Rassemblement National.
17:31Déjà depuis des années...
17:33Je viens de dire l'inverse du Rassemblement National.
17:35Ah non, non, il dit exactement pareil que vous.
17:37Je viens de dire l'inverse du Rassemblement National, exactement l'inverse.
17:39Alors, on s'écoute
17:41et on finit.
17:43Ne m'accusez pas de prendre les propos du Rassemblement National.
17:45Ceux qui nous regardent pourront faire les parallèles.
17:47Finissez, M. Bernalicis,
17:49et on fera le drapeau d'impression.
17:51Vous avez déjà soutenu la première loi
17:53sur l'immigration de M. Gérard Collomb,
17:55qui parlait lui-même de shopping, de l'asile,
17:57qui parlait lui-même de vague migratoire,
17:59qui reprenait déjà les termes de l'extrême droite.
18:01On ne parle pas de Gérard Collomb ce soir.
18:03Vous voulez qu'on reparle du texte que vous avez voté ici
18:05avec le Rassemblement National,
18:07misant sur la censure du Conseil Constitutionnel ?
18:09Ce n'est pas d'aujourd'hui que vous parlez
18:11comme l'extrême droite, M. Cormier-Boulijon.
18:13On ne va pas s'invectiver l'un l'autre, ce n'est pas un député
18:15contre un autre député.
18:17Sur la réaction du Premier ministre,
18:19c'est ce qui nous intéresse aussi.
18:21C'est des attaques très politiques,
18:23avec des éléments qui s'est passé dans l'hémicycle
18:25des votes de votre groupe parlementaire et vous-même.
18:27Hugo Bernalicis sur la réponse du Premier ministre.
18:29Ça ne m'étonne absolument pas
18:31que M. Bayrou fasse ça.
18:33Évidemment, il essaie de tenir debout.
18:35C'est le Part socialiste qui pose la question.
18:37Il est en train de négocier avec eux.
18:39Il faut qu'ils fassent croire que ça l'importe,
18:41les questions des principes de la République,
18:43des valeurs de la République.
18:45Le droit du sol, par exemple.
18:47Le droit du sol, principe fondamental de la République.
18:49C'est ce qui a permis l'intégration
18:51de milliers de personnes pendant des centaines d'années.
18:53Il n'est hors de question de revenir là-dessus.
18:55Pourtant, il y a un texte,
18:57pas plus tard que demain matin en commission des lois,
18:59soutenu par le groupe majoritaire,
19:01proposé par les Républicains,
19:03par M. Retailleau et ses amis,
19:05qui dit que l'immigration n'est pas une chance.
19:07Mais ça, pour M. Cormier-Bouillon,
19:09ce n'est pas grave.
19:11C'est pourtant le gouvernement
19:13qui le soutient.
19:15On a vu
19:17toutes les politiques confondues
19:19qui disent qu'à Mayotte,
19:21on peut avoir un vrai problème d'immigration
19:23qui n'est pas transposable avec le reste de la France.
19:25Ce n'est pas un problème d'immigration.
19:27Ce qu'on a toujours dit,
19:29à la fois depuis 2017,
19:31et qu'on dit aujourd'hui et qu'on dira encore demain,
19:33c'est un problème de crise,
19:35non pas de l'immigration, mais de l'accueil.
19:37C'est le gouvernement français
19:39qui ne met pas les dispositifs en place,
19:41qui préfère dépenser de l'argent
19:43à faire des OQTF pas exécuter
19:45les compléments d'enquête de vos confrères de France Télévisions,
19:47plutôt que de régler les problèmes.
19:49Oui, les élus maorais ont demandé
19:51depuis des années un plan d'investissement
19:53de 1,8 milliard dans tous les services publics de Mayotte
19:55qui sont défaillants. Il est où cet argent ?
19:57Il est où cet argent ?
19:59C'est après le cyclone qu'on dit « Ah bah tiens, il faut de l'argent pour Mayotte ! »
20:01C'est insupportable. Oui, parce qu'il y a des problèmes
20:03à régler et qu'ils ne le sont pas réglés
20:05et que c'est eux qui sont en responsabilité.
20:07Vous allez voir que les thèmes qui nous intéressent
20:09aujourd'hui sont ceux aussi repérés
20:11par Hugo Perchoir et sa communauté
20:13qui suivent sur Twitch la séance
20:15des questions au gouvernement. Vous avez votre top 3
20:17et je crois qu'on est à peu près dedans, Hugo.
20:19Oui, tout à fait. Moi, c'est Hugo avec un H.
20:21Attention !
20:23Le top 3, en troisième position,
20:25c'est évidemment le meurtre du jeune
20:27Elias. En deuxième position,
20:29c'est la question d'Hugo Bernalicis
20:31sur les révélations de Disclose
20:33et très largement en tête avec 64%
20:35des votes, c'est évidemment
20:37les propos de François Bayrou
20:39hier chez nos confrères de LCI.
20:41Et justement, je crois que c'est sur ce thème
20:43que vous vouliez interroger François Cormier-Boulijon.
20:45Oui, tout à fait,
20:47monsieur le député.
20:49On sent qu'il y a un malaise, quand même, au sein
20:51de votre groupe, de la Macronie, sur les dernières
20:53déclarations du Premier ministre.
20:55Il y a les jeunes avec Macron aussi, je crois,
20:57qui se sont plaints sur les réseaux sociaux,
20:59sur également Bruno Retailleau qui soutient
21:01le collectif Nemesis, même s'il est revenu
21:03sur ses propos.
21:05On sent qu'il y a un malaise, quand même.
21:07Est-ce que vous, vous êtes toujours droit dans vos bottes
21:09en tant que député macroniste
21:11et à l'aise avec la situation du moment ?
21:13D'abord, je n'emploierai pas cette expression
21:15qui n'a pas porté chance à son auteur.
21:17Alain Juppé ?
21:19Je suis dans un parti pluriel avec une diversité
21:21d'expressions. Il y a dans
21:23cette majorité
21:25diverses sensibilités, c'est la démocratie.
21:27Moi, j'ai dit tout à l'heure
21:29l'approche qui était la mienne. Je pense que
21:31l'immigration est une chance
21:33pour la France, que la situation
21:35de la France en fait un pays d'accueil,
21:37mais que la France est aussi une construction
21:39politique autour de l'idéal républicain
21:41et que ceux qui viennent
21:43vivre et travailler en France doivent d'abord
21:45respecter les lois de la République.
21:47Mais c'est vrai quand on entend
21:49plusieurs responsables du Rassemblement National
21:51dire, sur cette question-là
21:53et puis il y avait aussi sur le loi immigration,
21:55regardez, ce sont des victoires idéologiques.
21:57Maintenant, on disait ça
21:59il y a des années, on était conspués, maintenant
22:01tout le monde a le même discours. Est-ce qu'effectivement
22:03on voit que ce qui
22:05était prononcé par le
22:07Rassemblement National il y a quelques années
22:09choquait peut-être une partie de la classe politique ?
22:11Aujourd'hui, dans votre camp
22:13par exemple, certains peuvent avoir des mots très proches.
22:15Madame Le Pen est
22:17très habile à tendre des pièges
22:19et donc il faut éviter de tomber dedans.
22:21Moi, je ne tombe pas dans le piège de Mme Le Pen.
22:23Par exemple, sur la question de la laïcité,
22:25moi je défends la laïcité
22:27très fortement, précisément
22:29pour alerter les Français sur le fait
22:31que Mme Le Pen la dévoie
22:33parce qu'elle emploie le mot laïcité
22:35en réalité pour pouvoir avoir un discours
22:37plus propre et pour masquer
22:39ce qu'est l'idéologie de son parti
22:41c'est-à-dire le racisme et l'antisémitisme.
22:43Et moi, je le dis clairement,
22:45Mme Le Pen ne défend pas la laïcité.
22:47Moi, je défends la laïcité qui est la liberté
22:49absolue de conscience
22:51et le fait de pouvoir
22:53être protégée, qu'on croit à une religion
22:55ou qu'on n'y croit pas.
22:57Or, aujourd'hui, le dévoiement de la laïcité
22:59par Mme Le Pen fait que nos jeunes compatriotes
23:01de culte ou de culture musulmane
23:03pensent que la laïcité est faite contre eux.
23:05Non, la laïcité, elle est faite pour les protéger
23:07eux, comme tous les Français.
23:09Et donc, ne tombons pas dans les pièges de Mme Le Pen
23:11mais au contraire, attaquons-la politiquement
23:13pour démonter les pièges qu'elle tend aux Français.
23:15Alors, on va écouter la question
23:17d'Hugo, un autre Hugo.
23:19Hugo Perchoir, que voulez-vous demander à Hugo Bernalicis ?
23:21Alors, d'habitement,
23:23j'avais une question très rapide pour
23:25Monsieur Cormier Bouillon.
23:27Très rapidement, c'est quoi votre ligne rouge ?
23:29Vous ferez quitter la Macronie, très rapidement.
23:31Quels propos du Premier ministre
23:33ou d'un ministre vous feraient dire
23:35« là, je ne peux plus rester, je m'en vais » ?
23:37Écoutez, moi, tant que je pense que
23:39le parti dans lequel je suis, le groupe parlementaire
23:41dans lequel je suis, est utile
23:43à notre pays,
23:45j'y resterai. Je ne suis pas là
23:47à poser des oucazes ou à fixer
23:49des lignes rouges. Aujourd'hui,
23:51je considère que nous défendons la République
23:53et donc, je me sens bien
23:55dans ce groupe parlementaire.
23:57Nous avons la liberté de dire
23:59quand certains propos ne correspondent
24:01pas à nos valeurs.
24:03Donc, moi, aujourd'hui, je ne suis pas dans
24:05les menaces, mais je suis
24:07dans la défense de ce que je crois
24:09être une ligne politique de républicanisme
24:11et de progrès.
24:13Et votre question, à présent, pour Hugo Bernalicis ?
24:15Oui, bonjour
24:17Monsieur le député, bien entendu.
24:19La question est pour
24:21vous, du coup, sur
24:23le drame qui s'est passé ce week-end
24:25avec le meurtre du jeune Elias.
24:27On rappelle, avec votre slogan
24:29« Hugo à Beauvau », vous avez beaucoup porté
24:31ces sujets-là sur le
24:33ministère de l'Intérieur, etc. Il y avait une question du chat.
24:35Quel type de prévention spécialisée vous
24:37préconiseriez pour éviter
24:39le drame comme celui d'Elias, ce week-end ?
24:41Alors, quelle solution
24:43pour ce drame ? Oui, c'est intéressant
24:45votre question parce que, justement, le Premier ministre
24:47a dit que le moteur, la cause première
24:49du passage à l'acte,
24:51c'était le sentiment d'impunité.
24:53C'est pas du tout ça. Enfin, toute
24:55la science humaine, toute la science sociale ont fait
24:57la démonstration depuis longtemps que les causes
24:59des passages à l'acte, ce sont souvent les inégalités sociales,
25:01ce sont souvent des jeunes qui sont
25:03à l'abandon, parce que la protection
25:05de l'enfance n'a pas fait son travail,
25:07parce que les familles sont défaillantes, parce que l'école
25:09a été défaillante, parce que les services publics ont été défaillants.
25:11On le sait. On le sait.
25:13C'est pas une découverte. Donc, si vous me demandez ce qu'il faut faire,
25:15il faut traiter ces causes. Ces causes-là.
25:17Il faut traiter ces causes, mais c'est vrai que ça interroge
25:19de voir des jeunes gens
25:21pour un portable,
25:23on en arrive à des drames absolus,
25:25et c'est vrai que c'est une violence,
25:27il y a toujours eu de la violence enfance,
25:29il ne faut pas, voilà, c'était pas
25:31forcément mieux avant, mais comment peut-on faire
25:33aujourd'hui pour ne pas se retrouver avec
25:35ces choses qui, voilà,
25:37ces drames absolus, qui concernent des enfants
25:39des deux côtés, les auteurs
25:41et les victimes. Pour traiter les causes,
25:43il faut les services publics
25:45qui vont avec. L'éducation nationale
25:47s'en est un. Vous savez qu'on défend
25:49davantage d'ouverture de postes d'enseignants
25:51quand on fait à l'inverse des politiques
25:53d'austérité qui sont menées en ce moment. La prévention
25:55spécialisée, c'est pas juste un terme,
25:57c'est un service public, la prévention spécialisée,
25:59qui est à la charge des conseils départementaux,
26:01avec les lois de décentralisation.
26:03Le conseil départemental du Nord,
26:05du fait des politiques d'austérité de l'État,
26:07et je pense qu'il y a un supplément, parce que
26:09c'est dirigé par
26:11la droite dans le département du Nord,
26:13c'est moins 25% le budget, d'un coup,
26:15pour la prévention spécialisée
26:17en 2025. C'est 60 éducateurs
26:19qui, au quotidien, sont aux côtés de ces jeunes
26:21pour éviter qu'ils sombrent dans la délinquance,
26:23qu'ils passent à l'acte. Et là,
26:25il ne se passe rien. Personne pour se
26:27plaindre que les services publics qui sont à la manœuvre
26:29pour empêcher cela, concrètement.
26:31Et vous savez quoi ? Le pire dans cette
26:33histoire, c'est qu'à chaque fois que la prévention,
26:35la prévention primaire, les gens qui sont sur le terrain,
26:37évite des passages à l'acte,
26:39il n'y a pas de statistique de passage à l'acte évité.
26:41Par contre, l'extrême droite,
26:43qui relaie à chaque fois des crimes,
26:45des délits qui ont été commis, ça, ça a
26:47beaucoup plus d'impact. Il n'y a plus personne pour défendre
26:49la prévention aujourd'hui, si ce n'est de dire, comme l'a fait
26:51le Premier ministre, que la répression, ça a une
26:53vertu préventive. Justement, on va vous faire écouter
26:55une des solutions que propose le Premier ministre
26:57et il appelle tous les groupes à l'Assemblée à s'en saisir
26:59pour la lutte contre les armes blanches.
27:01Écoutez François Bayrou.
27:03Je pense que nous
27:05devrions nous saisir de cette
27:07question du port des armes blanches.
27:09Que l'idée que
27:11des couteaux portés
27:13par des jeunes ne fassent
27:15l'objet d'aucune sanction,
27:17ça nourrit aussi
27:19le sentiment d'impunité.
27:21Je trouve que c'est de notre responsabilité
27:23collective et j'invite
27:25tous les députés de tous les groupes
27:27à travailler sur ce sujet.
27:29On entendait le Premier ministre
27:31qui répondait à une question de Marine Le Pen.
27:33François Cormier, Boulijon. Oui, est-ce que vous pourriez
27:35travailler tous les groupes ici à l'Assemblée nationale
27:37pour que le fait de porter
27:39un couteau soit puni ?
27:41Ce n'est pas normal et ça peut entraîner
27:43des drames comme celui-ci.
27:45Les questions de sécurité
27:47sont parmi les questions sur lesquelles
27:49je pense que nous devrions pouvoir travailler
27:51tous ensemble à l'Assemblée nationale.
27:53Il n'y a pas de majorité, donc profitons-en.
27:55Ça veut dire que le pouvoir est à l'Assemblée nationale
27:57et que nous pouvons
27:59co-légiférer ensemble sur ces sujets-là.
28:01Et non, ça n'est pas normal
28:03de porter une arme sur soi.
28:05Non, ça n'est pas normal de porter un coup
28:07à l'un de ses camarades. Non, ça n'est pas normal
28:09de tuer quelqu'un
28:11pour un portable. Et je le dis
28:13très calmement à mon collègue Bernalicis,
28:15je ne trouve aucune excuse
28:17pour ceux qui ont ôté la vie d'un jeune homme
28:19pour lui prendre un portable ou peut-être
28:21pour d'autres raisons. Et après,
28:23oui, nous pouvons nous entendre
28:25sur le rôle des services publics
28:27et sur le fait que nous devons
28:29remettre les moyens sur l'école
28:31de la République. Hugo Bernalicis,
28:33on ne vous mettra pas d'accord sur des solutions,
28:35sur des débats, sur l'excuse de minorité,
28:37sur l'import des armes comme des couteaux, par exemple.
28:39Oui, alors c'est déjà interdit de porter une arme blanche
28:41sur soi en fonction du catégorie de type d'arme
28:43dans la loi, qu'on soit mineur ou majeur, d'ailleurs.
28:45Donc, ce n'est pas trop ça, le sujet.
28:47Puisqu'en plus, il y a des
28:49gamins qui, dans des riques,
28:51se font fracasser la tête à mains nues
28:53et meurent des suites de leurs blessures.
28:55Donc, ce n'est pas ça le cœur du problème,
28:57vu que c'est déjà pénalisable.
28:59La question, c'est comment on évite le passage à l'acte.
29:01Il n'y a que de la prévention, d'après vous.
29:03Il n'y a pas de la répression aussi,
29:05c'est deux volets.
29:07Bien sûr, mais la répression, elle existe.
29:09Ces jeunes gens vont être présentés devant la justice.
29:11Il n'y a aucune difficulté avec ça.
29:13Et vu la nature du crime qu'ils ont commis,
29:15ils vont être condamnés.
29:17Il n'y a aucun tribunal qui ne condamne pas ce genre de situation.
29:19Mais ça nous interroge.
29:21Comment on fait pour que ça ne recommence pas ?
29:23C'est ça, notre responsabilité politique.
29:25Et pour ça, ce n'est pas excuser qu'il faut.
29:27C'est comprendre, analyser les causes profondes,
29:29y apporter des solutions.
29:31Et le texte que propose Gabriel Attal,
29:33il ne répond aucunement aux causes.
29:35Il prévoit d'accélérer la mécanique de la répression.
29:37Or, comme je vous l'ai dit,
29:39la science humaine, les sciences sociales
29:41ont fait la démonstration
29:43que la vertu préventive de la répression
29:45n'existe pas en la matière.
29:47Une poignée de secondes, François Cormier-Boulijon,
29:49ne pas toujours s'intéresser à la répression,
29:51mais à la prévention au moyen de l'APJJ,
29:53la protection judiciaire de la jeunesse.
29:55Ces jeunes gens doivent être aussi
29:57davantage suivis, peut-être,
29:59avant un éventuel passage à l'acte.
30:01Il faut avoir une vision globale du sujet.
30:03Il faut de la prévention,
30:05de l'éducation,
30:07et également de la répression
30:09et des sanctions.
30:11C'est tout cet ensemble qu'il faut.
30:13Mais, honnêtement,
30:15la base, c'est quand même
30:17d'apprendre à nos jeunes
30:19qu'on ne peut pas attenter à la vie d'autrui.
30:21C'est la base dans toutes les cultures.
30:23Après ce débat un peu tendu,
30:25je vous propose de souffler un petit peu
30:27avec l'art, le dessin.
30:29Vous le savez peut-être,
30:31mais les dessinateurs peuvent assister
30:33aux séances de questions au gouvernement.
30:35Victoria Grenier est l'une d'elles.
30:37On l'invite régulièrement.
30:39Elle est au micro de Marco Pommier.
30:41Vous avez retenu ce moment de tension
30:43autour de l'expression
30:45utilisée par François Bayrou,
30:47ce sentiment de submersion.
30:49Oui, tout à fait.
30:51Sur l'immigration.
30:53C'est vrai que Cyrielle Chatelain
30:55est intervenue en posant une question
30:57à la Société sociale
30:59sur la question de l'immigration
31:01et des places
31:03pour les demandeurs d'asile
31:05en manque.
31:07Elle a pas mal levé le ton
31:09et a demandé...
31:11Voilà, exactement.
31:13Solennellement.
31:15On n'a pas entendu d'excuses.
31:17Il a redonné
31:19cet argument.
31:21C'est pas la peine de crier.
31:23On ne vous entend pas.
31:25C'est ce qu'il a fait la semaine dernière.
31:27Il y a deux semaines.
31:29C'est la phrase
31:31qui a retenu mon attention.
31:33Pas mal de tensions
31:35aujourd'hui.
31:37Merci beaucoup.
31:39Une petite touche artistique
31:41pour calmer la tension dans l'hémicycle.
31:43Merci beaucoup.
31:45C'est vrai que le Premier ministre
31:47dit souvent aux oppositions
31:49qu'on ne les entend pas.
31:51Quand on est dans l'hémicycle,
31:53il y a du mouvement,
31:55du bruit,
31:57du débat.
31:59C'est normal.
32:01Merci beaucoup.
32:03Merci à vous
32:05de nous avoir suivis.
32:07Merci à Stéphanie Despierre,
32:09Marco Pommier et Clément Perrault.
32:11Merci à Hugo.
32:13On se retrouve tous les mardis
32:15et les mercredis sur LCP.
32:17Bonne journée à tous.