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Tous les jours, les informés débattent de l'actualité, ce dimanche autour de Victor Matet.

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00:00Générique
00:0320h, 21h, France Info, les informés, Victor Mathais.
00:09Bonsoir à toutes et à tous et bienvenue aux informés sur France Info, à la radio et à la télé Canal 27 de la TNT.
00:16A la une ce soir, l'avenir de Marine Le Pen qui se joue demain lors du jugement dans l'affaire des assistants d'eurodéputés du Front National.
00:24La double finaliste à la présidentielle risque notamment une peine d'inéligibilité qui l'empêcherait de concourir en 2027 les dernières réactions politiques.
00:32Les hypothèses pour l'avenir, c'est notre premier débat ce soir.
00:36Au moins 1700 morts en Birmanie deux jours après le séisme.
00:39Comment organiser l'aide humanitaire et médicale alors que la guerre civile déchire et affaiblit le pays?
00:45Nous parlerons aussi de ce sommet SOS Océans à Paris.
00:49Avant la conférence de l'ONU sur le sujet, nous nous demanderons notamment quelle place occupe aujourd'hui l'environnement dans les politiques publiques en France, mais aussi dans le monde.
00:58Et puis les cartes blanches de nos informés en fin d'émission.
01:00Il sera question de photos et d'intelligence artificielle, notamment nos informés ce soir.
01:05Bonsoir, Sylvie Pierre-Roselette, éditorialiste au point.
01:09Dorian Dreuil est également avec nous.
01:10Bonsoir, politologue, expert associé à la Fondation Jean Jaurès, directeur de l'Institut.
01:16Bonne affilée spécialiste dans l'étude de l'opinion.
01:19Bonsoir, Daïko Douy, journaliste politique à France Info Télé et Paul Decoustin.
01:23Bonsoir, Paul.
01:24Bonsoir, rédacteur en chef adjoint du journal La Croix.
01:29Je ne crois pas qu'ils iront jusque là, dit Marine Le Pen ce matin dans la tribune.
01:34Dimanche, la chef de file des députés Rassemblement National attend le jugement demain matin dans l'affaire des assistants d'eurodéputés suspectés d'avoir en réalité travaillé pour le parti, pour le FN entre 2004 et 2016.
01:47L'ancienne patronne du parti d'extrême droite finaliste des deux dernières présidentielles risque jusqu'à cinq ans d'inéligibilité avec effet immédiat.
01:55En plus de cinq ans de prison, dont deux fermes et 300 000 euros d'amende, elle pourrait donc ne pas pouvoir se présenter en 2027.
02:02Hypothèse à laquelle, elle dit donc, ne pas croire.
02:05Daïko Douy, Marine Le Pen, elle joue clairement la carte de la sérénité avant ce jugement, officiellement en tout cas.
02:11Officiellement, mais aussi une forme de combativité.
02:14Alors c'est vrai qu'elle met en scène, y compris dans l'interview.
02:16Alors c'est pas une interview, c'est une confidence à la tribune où la tribune raconte qu'elle était en train de jardiner.
02:21– Dont elle a répondu au téléphone.
02:22– Oui, j'ai répondu au téléphone et non, non, j'ai rien à craindre, ils n'iront pas jusque-là.
02:27Mais c'est aussi une forme de menace, déguisée, en tout cas, elle est prête à mener le combat juridique si jamais ils vont jusque-là.
02:34Donc c'est la réquisition provisoire, ça l'empêcherait d'être candidate à une élection présidentielle ou législative,
02:39si une élection de ce type avait lieu là, maintenant.
02:42Mais plus que la sérénité, moi je pense qu'elle essaye d'envoyer comme message
02:45le fait qu'elle ne va pas subir la décision de justice, peu importe laquelle.
02:50Parce que ce qui a marqué les esprits, c'était lors du procès qu'elle a subi les réquisitions.
02:56Elle a subi aussi humainement parce que c'était une épreuve qui se mêlait à celle qu'elle vivait personnellement
03:01puisqu'elle accompagnait son père en fin de vie et donc tout le monde a dit qu'elle était marquée ce jour-là,
03:05il y a quelques jours avant les réquisitions du procès.
03:08Et je crois que le message qu'elle va envoyer, c'est que cette fois-ci, elle ne se laissera pas faire, elle répondra.
03:13Parce que là aussi, ce qu'elle a sans doute dû regretter lors du procès l'automne,
03:16c'est que dans un premier temps, elle n'a pas voulu en faire une question politique.
03:20Elle a voulu séparer les deux, elle a dit si je politise le procès, les magistrats vont me le faire payer,
03:25donc je ne vais pas rentrer là-dedans.
03:26Et puis quand elle a vu au dernier moment que les réquisitions allaient sévères,
03:28elle est rentrée là-dedans, mais peut-être trop tard.
03:30Là, le message qu'elle envoie, elle dit je ne subirai pas s'il y a un combat à mener
03:33en dénonçant une justice qui serait politisée, je le mènerai, je serai présent,
03:37je serai présent pour donner une réponse, quoi qu'il arrive demain.
03:40– Vous partagez cette analyse, Sylvie-Pierre Brossolette ?
03:42– Oui, largement, mais je pense surtout qu'elle a, au fond d'elle-même,
03:49l'impression que les juges n'oseront pas, vraiment, ce n'est pas juste une posture.
03:53C'est vrai que c'est tellement énorme.
03:54– C'est ce qu'elle dit, elle dit je ne crois pas qu'ils iront jusque-là.
03:56– Je crois qu'elle est sincère quand elle dit, elle a peut-être tort,
03:59mais je crois qu'elle est sincère quand elle dit qu'ils n'oseront pas,
04:01parce que c'est vrai que d'abord, le droit n'est pas une science exacte,
04:05il ne suffit pas de dire les magistrats vont appliquer le droit,
04:08donc il y a une part d'interprétation de tous les articles du code pénal,
04:12c'est normal, il y a une marge laissée aux juges,
04:17et les juges sont des êtres humains comme tout le monde,
04:19ils trempent dans la société, ils voient ce qui pourrait se passer
04:22si, effectivement, tout dépend de cette affaire d'exécution provisoire.
04:26Pour le reste, je crois que personne ne sera choqué,
04:28même pas elle-même, finalement, qu'elle soit condamnée,
04:32et même à de l'inligibilité, du moment qu'elle puisse faire appel.
04:36Le problème, c'est qu'elle ne puisse pas faire appel,
04:38et donc qu'elle soit empêchée de participer à la présidentielle.
04:40Et ça, je pense qu'au fond d'elle-même,
04:43elle croit que les juges ne sont pas assez « fous »
04:47pour aller jusque-là et déclencher ce qui sera forcément une tempête politique,
04:52pas uniquement déclenchée par elle ou ses proches,
04:55mais de vraies indignations de au moins 11 millions d'électeurs,
04:57et peut-être même un peu plus, parce qu'il y a beaucoup de gens
05:01qui ne comprennent pas très bien ce que c'est que cette affaire européenne,
05:03au fond, les assistants parlementaires, le taux payé par l'Europe, bon,
05:08je n'ai pas l'impression que la France profonde soit très choquée par cette affaire,
05:12elle n'a tué ni père ni mère, ni mis d'argent dans sa poche,
05:15et donc qu'elle soit empêchée d'aller à l'élection présidentielle,
05:17même si on ne vote pas pour elle,
05:19même si on ne vote pas pour elle et qu'on déteste le Rassemblement national,
05:22on dit qu'il y a quelque chose de bizarre.
05:24Donc, je suppose que si j'étais dans sa tête,
05:28je pense que je penserais un peu comme elle,
05:29je dirais quand même, les juges ont un peu de bon sens,
05:32ils n'oseront peut-être pas, mais ça, je ne fais pas de pronostic.
05:35– André, vous pensez que les juges, au-delà de regarder la loi
05:40et de la façon dont elle s'applique, se disent,
05:42voilà quelles vont être les conséquences politiques derrière pour 2027 ?
05:46– En tout cas, il y a sûrement un manque de sérénité de leur côté
05:49pour rendre ce jugement qui n'emporte pas que des conséquences politiques,
05:53ça ne sera pas qu'une tempête politique,
05:54il y aura aussi un enjeu démocratique derrière,
05:56et l'enjeu démocratique dont on peut discuter,
05:59c'est cette drôle d'atmosphère qu'il y a depuis plusieurs années,
06:03mais particulièrement ces derniers mois,
06:05autour de la remise en cause de la séparation des pouvoirs,
06:10la remise en cause parfois de l'égalité des gouvernants
06:12et des gouvernés devant la loi,
06:13la remise en cause du fait que le politique se soumette
06:17à des décisions de justice qui découlent de lois
06:19qu'ils ont eux-mêmes votées.
06:21Toute cette remise en cause-là, elle a un nom, c'est l'État de droit,
06:24certains d'ailleurs le remettent en cause même plus à demi-mot,
06:28et l'État de droit, c'est quand même un enjeu de le rappeler,
06:31de le rappeler que c'est le fondement même de notre démocratie,
06:34c'est l'existence même de notre vie démocratique,
06:36et donc peut-être que le personnel politique,
06:39d'ailleurs de gauche comme de droite,
06:40qui aujourd'hui commente une décision qui n'a pas été rendue,
06:45ou les potentielles conséquences des différents scénarios qu'on évoque,
06:49devraient se rappeler un peu la formule que les médecins connaissent,
06:53c'est en premier ne pas nuire,
06:54et en premier ne pas nuire à la vitalité démocratique,
06:57c'est ne pas affaiblir l'institution judiciaire et la séparation des pouvoirs,
07:02c'est la condition même de la vitalité de notre vie démocratique,
07:05et si on emporte ça dans les semaines et les mois qui viennent,
07:08derrière, à force d'instiller ça dans les esprits et dans l'opinion,
07:12on pourra imaginer que d'autres viennent affaiblir ce principe-là dans les institutions.
07:16– Allez, on poursuit le débat dans un instant, Paul Ducoustin,
07:19vous aurez la parole juste après, le fil info 20h10, Thomas Giraudot.
07:24– Le Croisant rouge palestinien assure avoir retrouvé les corps
07:26de 15 secouristes tués à Gaza par l'armée israélienne.
07:30Au cours de combats avec le Hamas,
07:32leurs ambulances prises pour cibles par erreur,
07:34selon l'armée, Emmanuel Macron appelle Bénémin Netanyahou
07:37à arrêter les frappes sur l'enclave et à revenir au cessez-le-feu.
07:41Le Hamas a accepté une nouvelle proposition de trêve.
07:44La constitution l'en empêche, mais Donald Trump envisage sérieusement
07:47de briguer un troisième mandat à la Maison-Blanche,
07:49le président américain le répète dans une interview à la chaîne NBC,
07:53où il menace aussi Vladimir Poutine d'imposer de nouveaux droits de douane
07:57sur le pétrole russe si le Kremlin n'accepte pas une trêve en Ukraine.
08:01Quasiment aucun train en garde-tour, avant deux semaines,
08:03au mieux, les travaux s'annoncent complexes pour la SNCF
08:06après un incendie sur un poste d'aiguillage.
08:09Seule une navette ferroviaire va circuler toutes les heures
08:11vers la gare voisine de Saint-Pierre-des-Corps.
08:13Et puis avant le derby du Nord, ce soir, l'île lance en Ligue 1 de football,
08:17Rennes est allée s'imposer sur la pelouse d'Angers, 3-0.
08:20Au cerf, en France, la lanterne rouge Montpellier, victoire 1-0.
08:23Et le Havre se donne un peu d'air, en bas du classement, en battant Nantes, 3-2.
08:36Le jugement attendu demain pour Marine Le Pen
08:39et d'autres responsables du Rassemblement national.
08:42Le procès dit des assistants d'eurodéputés du Front national,
08:46elle joue son avenir politique demain, Paul Decoustin ?
08:50En tout cas, on a l'impression qu'elle sent ce poids pesé sur elle, effectivement.
08:55Elle joue son avenir politique en cas de cette décision de justice
08:59et cette fameuse exécution provisoire de son inéligibilité.
09:03Sinon, non, effectivement, elle pourra de toute manière rester députée.
09:08Ça a été confirmé par la décision du Conseil constitutionnel vendredi.
09:14Et donc, elle sera toujours présente dans la vie politique française,
09:17mais elle joue sa candidature à l'élection présidentielle de 2027.
09:23Et ça, elle l'a bien rappelé, effectivement, dans ses petits mots
09:28glissés à l'intention des magistrats pour faire peser le poids
09:31qu'elle a sur les épaules depuis le requisitoire.
09:34Elle a tenté de faire peser aussi ce poids sur les magistrats
09:37pour que leur décision soit, voilà, mesurée.
09:41– David Cauduy, on l'a dit, Marine Le Pen qui joue la carte de la sérénité,
09:46faussement ou pas, c'est un débat.
09:48Quoi qu'il en soit, est-ce que le parti,
09:51est-ce qu'elle a imaginé la suite en quelque sorte ?
09:53Est-ce qu'un plan B, Bardella, a été tout de même échafaudé
09:55au cas où elle serait inéligible pour plusieurs années
09:57et donc avec un place-té de se présenter en 2027 ?
10:01– Non, on n'en est pas encore là, parce que le plan B, de toute manière, il est évident.
10:05Donc, il n'y a pas besoin de le mettre en place
10:09parce qu'il faudrait qu'il s'impose par rapport à d'autres personnes.
10:12Il est évident parce que Jordan Bardella est populaire auprès de l'électorat RN
10:17et au-delà auprès de l'opinion française et que, de toute manière,
10:20il avait déjà été mis sur une ronde de lancement
10:22en étant proposé comme Premier ministre
10:23si jamais le RN remportait les dernières élections.
10:26Donc, on n'en est pas encore là du côté du RN.
10:29Marine Le Pen, encore une fois, ce qu'elle essaye de jouer,
10:32c'est de dire que l'enjeu demain, c'est cette fameuse exécution provisoire
10:37et que si elle ne l'a pas, c'est une victoire pour elle.
10:39Alors que ce n'est pas une victoire pour elle,
10:41parce qu'elle sera toujours soumise à l'inégibilité.
10:44Simplement, elle fera un appel, ensuite elle la provoit en cassation.
10:49– Elle gagnera du temps, en quelque sorte.
10:50– Oui, mais elle ne maîtrisera pas ce calendrier,
10:55parce que ce n'est pas elle qui aura la main sur le calendrier judiciaire.
10:57Elle peut espérer que le calendrier judiciaire soit plus long
10:59que le calendrier politique.
11:00– Oui, parce qu'on peut imaginer un appel juste avant la présidentielle.
11:02– Voilà, et que ça mette plus de deux ans,
11:03alors que c'est dans deux ans l'élection présidentielle.
11:05Donc, de toute manière, il n'y a pas de plan B dans ces conditions-là.
11:10Elle ne va pas se mettre dans cette optique-là.
11:12Le plan B, il n'est imaginable que s'il y a une exécution provisoire
11:15à laquelle elle n'y croit pas.
11:17C'est le message qu'elle envoie publiquement.
11:19Donc honnêtement, on n'en est pas là, on n'a pas de plan B.
11:22Demain matin, enfin demain c'est vers midi, ça devrait durer trois heures,
11:25si Marine Le Pen est déclarée inéligible avec une exécution provisoire,
11:30Jordan Bardella ne va pas prendre la parole demain après-midi en disant
11:33c'est moi qui reprends le flambeau, ça ne va pas se passer comme ça.
11:35– Sylvie Pierre-Broncelette.
11:36– D'abord, il y a évidemment le recours classique en appel
11:40sur le fond de la condamnation avec exécution provisoire si c'est le cas.
11:45Il y a aussi une possibilité que donne le droit
11:47qui est d'en appeler au président du tribunal
11:50sur juste l'exécution provisoire.
11:52Et là, il doit se prononcer un peu plus vite là-dessus
11:55en mettant en avant des circonstances extraordinaires
11:58qui justifient qu'on proteste contre l'exécution provisoire.
12:01Peut-être que le président du tribunal confirmera.
12:04Enfin, ça donne une possibilité d'appel supplémentaire.
12:06Ce n'est pas totalement terminé et mort.
12:09Et puis, nous avons tous vu la décision du Conseil constitutionnel
12:14la semaine passée sur l'affaire de l'élu Mahouret
12:20où il y avait effectivement cette réserve d'interprétation
12:22qu'ils ont tenu à ajouter, à glisser très discrètement, très légèrement
12:27pour ne pas avoir l'air de se mêler trop du jugement de Marine Le Pen
12:31mais qui quand même conseillait une proportionnalité de la peine
12:36et quelque chose qui ne porte pas trop atteinte,
12:38qui préserve la liberté de l'électeur.
12:41Qu'est-ce que c'est que la liberté de l'électeur ?
12:43Vaste jurisprudence, vaste débat.
12:45Mais enfin, est-ce que c'est qu'un candidat du Rassemblement national
12:50puisse se présenter ou que la personne même de Marine Le Pen puisse se présenter ?
12:54Donc, tout ça a été rappelé.
12:56Je pense que d'abord, les magistrats du siège
12:59qui vont rendre en public leur jugement demain,
13:03ils n'ont pas attendu le Conseil constitutionnel il y a trois jours
13:05pour rédiger leur décision.
13:06C'est une chose très longue, très lente.
13:08À mon avis, ils avaient leur religion faite.
13:10Enfin, ils auraient peut-être pu être effectivement un peu bouleversifiés
13:14si quelque chose était très, très net de la part du Conseil constitutionnel.
13:17Là, c'est léger.
13:18Mais ils vont prendre tout en considération.
13:23Et même si je suis d'accord avec vous, c'est important de juger en droit.
13:26Le droit, c'est important, mais le droit n'est pas une science exacte,
13:29n'est pas quelque chose qui s'applique comme une formule chimique.
13:32Il y a une part d'interprétation et c'est redonner aux personnes humaines des juges.
13:36Surtout avec des formules comme ça qui restent très, très vagues.
13:40Et justement, sur cette question de...
13:41Ça laisse l'espoir ou le désespoir open.
13:45Justement, sur cette question de savoir si c'est au juge ou non
13:47de décider si Marine Le Pen peut se présenter à la présidentielle de 2027,
13:51je vous propose d'écouter deux réactions.
13:53Celle d'abord de l'ancien ministre Clément Beaune, on l'écoute.
13:56Moi, de manière générale, comme citoyen,
13:58je ne suis pas un fanatique de l'inéligibilité.
14:01Parce que je considère que l'inéligibilité, être élu ou pas,
14:04pouvoir se présenter ou pas, c'est les citoyens,
14:06c'est le suffrage universel qui doit en décider.
14:08Mais la loi est ainsi faite aujourd'hui.
14:10Elle n'a pas été faite en amont de ce procès,
14:12pour ce procès, pour ou contre Marine Le Pen.
14:14C'est la loi.
14:15Si on pense qu'il faut revoir les règles d'inéligibilité,
14:18je pense que c'est un vrai débat.
14:19Parce qu'il faut que les familles politiques,
14:21quelles qu'elles soient, soient représentées dans les grandes élections nationales.
14:23Je partage cela.
14:24Eh bien, c'est à la loi d'évoluer.
14:25Ce n'est pas au juge d'être critiqué ou d'être mis sous pression.
14:28Ça rejoint en partie, oui.
14:30Il fait allusion à la loi Sapin.
14:31Effectivement, de 2016.
14:32Ce n'est pas l'exécution provisoire, c'est l'inéligibilité automatique.
14:34Automatique en cas de condamnation pour détournement de...
14:36C'est d'ailleurs le lien contre un principe général du droit,
14:37où normalement, le juge est toujours libre de proportionner ses décisions.
14:41Mais l'exécution provisoire, ce n'était pas ça dont il était question.
14:44Il dit quelque chose qui est dérangeant,
14:45c'est qu'il donne l'impression que la condamnation de Marine Le Pen
14:48va empêcher le Rassemblement national de se présenter aux prochaines élections,
14:52ce qui n'est pas le cas, parce qu'il y a du monde derrière elle.
14:55Pour le Rassemblement national, effectivement.
14:56Je voulais vous faire écouter une autre réaction,
14:57celle de Thierry Breton, également ancien ministre,
15:00ancien commissaire européen.
15:01On l'écoute.
15:02Je vois qu'il y a un nombre très important de nos concitoyens français
15:08qui se retrouvent dans les propos et le combat de Marine Le Pen.
15:11Et personnellement, je serais très ennuyé, et le mot est faible,
15:15si jamais elle ne pouvait pas se présenter pour les représenter.
15:18Voilà, très ennuyé, le mot est faible.
15:19Ça peut paraître étonnant, Dorian Dreuil.
15:21Oui, et ce qui est ennuyeux, c'est comme ça,
15:23à la veille de ce rendu de jugement, d'une certaine manière,
15:26c'est de jouer l'opinion contre les juges,
15:28de jouer une forme de responsabilité politique
15:32dans le jugement qui sera rendu.
15:34Et là, on s'approche, jamais quand même très loin,
15:36de basculer du côté obscur de la force.
15:37Ce que fait Marine Le Pen elle-même en disant,
15:40toujours dans cet entretien téléphonique qu'elle a eu avec la tribune dimanche,
15:44les juges ont le droit de vie ou de mort désormais sur le Rassemblement national.
15:47Oui, et ce que font beaucoup de responsables politiques,
15:49si ce n'est la plupart, quand ils sont dans ce type de configuration,
15:54gare à ce qu'il y ait d'autres responsables politiques
15:56qui rappellent d'une certaine manière les enjeux démocratiques,
16:00de populisme judiciaire aussi, qui peuvent exister autour.
16:03Et de ne pas imaginer dans le même effet
16:05qu'on a eu parfois une inflation législative,
16:08d'« on fait une loi dès qu'il y a un fait divers »,
16:09d'imaginer l'inverse, que dès qu'il y a un moment de croisement
16:12de calendrier politique ou calendrier judiciaire,
16:15d'étricoter ce qui vient, ce qui a été voté il y a peu,
16:18parce que la loi Sapin dont on parle, elle est assez récente
16:20et elle faisait suite déjà au scandale Cahuzac à l'époque.
16:24Donc elle était en réaction à un enjeu de moralisation de la vie publique
16:27sur les questions financières,
16:29auxquelles l'opinion accorde une importance particulière
16:32quand il y a des enjeux financiers autour des responsables politiques.
16:37On pense aussi, David Codua, à la formule
16:39« La République des juges » de François Fillon
16:42après sa grenadination dans l'affaire des emplois fictifs de son épouse.
16:45Oui, quelque chose vers lequel ne voulait pas
16:47les Marine Le Pen au début de son procès
16:48et à la fin de son procès,
16:49s'entend que la réquisition allait être sévère, elle y allait.
16:51Mais pour revenir sur les propositions,
16:53sur les extraits de Clément Beaune ou Thierry Breton,
16:56il y a un côté, ils essaient de la jouer fair play,
17:00parce que c'est un adversaire politique redoutable qui serait hors-jeu.
17:04Et l'idée, il ne faut pas s'en réjouir,
17:06compris vis-à-vis de l'opinion.
17:08Mais ils tombent dans l'écueil de mettre en cause la décision des juges.
17:14Donc ils n'arrivent pas à trouver forcément cet équilibre,
17:16mais je crois que venant de Clément Beaune,
17:18dont on ne peut pas penser qu'il est proche de Marine Le Pen,
17:22et pareil pour M. Breton,
17:23il y a cet aspect-là, fair play,
17:26mais qui donne aussi un aspect,
17:28ils se serrent tous les coudes,
17:29parce qu'ils sont tous ressourceurs politiques,
17:31ils peuvent tous être, avoir...
17:35C'est possible que dans le cadre d'une fonction politique,
17:38Marine Le Pen, c'est dans le cadre d'un exercice politique.
17:39En fait, tous, ils se serrent les coudes
17:41parce qu'elle a fait ça dans un cadre politique
17:43et donc tous, ils sont indulgents pour ces raisons-là.
17:45Allez, 20h20, un nouveau point sur l'actualité,
17:47Le Fil Info avec Thomas Giraudoux.
17:50L'Organisation mondiale de la santé recherche des millions de dollars
17:53pour venir en aide à la Birmanie,
17:55sinistrée après un séisme qui a détruit d'innombrables bâtiments,
17:58au moins 1700 morts et des milliers de blessés et de disparus.
18:02Bilan encore provisoire,
18:03l'acheminement de l'aide a ralenti par la guerre civile
18:06qui fait toujours rage entre l'agent au pouvoir
18:08et des groupes paramilitaires.
18:10Benyamin Netanyahou est toujours visé par un mandat d'arrêt
18:12de la Cour pénale internationale,
18:14mais il va tout de même venir en Europe la semaine prochaine, en Hongrie.
18:18Le Premier ministre israélien est censé être arrêté
18:20dès qu'il posera un pied sur le sol hongrois,
18:22mais le dirigeant du pays, Victor Orban,
18:24a déjà indiqué qu'il ne le fera pas.
18:26Netanyahou est suspecté de crimes de guerre à Gaza.
18:29Ils étaient 1500 à défiler en Dordogne,
18:31dans le village de l'Himera,
18:32pour rendre hommage à Amandine et Nina,
18:34une mère et sa fille tuées par l'ex-compagnon de la mer.
18:37Le week-end dernier, le suspect arrêté est mis en examen.
18:40Et puis Novak Djokovic peut atteindre un chiffre symbolique
18:43et inédit dans l'histoire du tennis,
18:45remporté son centième titre ATP.
18:47Le Serbe n'a pas remporté le moindre tournoi depuis les Jeux l'été dernier
18:51et il affronte en finale du Masters de Miami le Tchèque Jakub Mensik.
19:04Et nous continuons ce débat à la veille du jugement
19:08qui concerne Marine Le Pen,
19:10l'une d'autres responsables du Rassemblement National,
19:12le parti d'extrême droite,
19:14dans cette affaire des assistants d'eurodéputés du Front National,
19:18ancien nom du Rassemblement National.
19:20Un sondage ce matin, Paul de Cousteyn,
19:23donnait Marine Le Pen largement en tête
19:25en cas de premier tour aujourd'hui,
19:27ou avant en tout cas celui de 2027,
19:29devant ses autres concurrents.
19:31Reste à savoir si ce jugement, en cas de condamnation,
19:34eh bien porterait, on va dire, atteinte à sa côte de popularité.
19:37Moi je suis assez d'accord avec ce que disait Sylvie-Pierre Brossolette tout à l'heure.
19:40Je ne pense pas qu'une condamnation sur une affaire
19:44qui concerne l'argent européen, l'Union européenne,
19:46le fonctionnement du Parlement européen,
19:48soit de nature à choquer profondément les Français
19:52et à les détourner d'un vote
19:54qui s'est vraiment enraciné maintenant
19:57dans le paysage politique français.
20:00Est-ce qu'à l'inverse, ça peut même la renforcer ?
20:02Selon, bien sûr, l'échelle de la condamnation.
20:06Je pense effectivement que le discours sur la République des juges
20:11et la critique de l'État de droit
20:14est devenu un peu une constante maintenant dans le monde politique
20:17et que je pense que ça imprègne aussi au niveau des Français
20:21et qu'ils peuvent avoir cet effet de réaction
20:24en cas d'une condamnation lourde de Marine Le Pen.
20:26Je crois que c'est Henri-André qui fait oui de la tête depuis tout à l'heure.
20:29Et même ça imprègne, ça imprégnait déjà dans des électorats assez classiques,
20:32anti-système, ça imprègne même au-delà,
20:35parce qu'aussi au-delà des responsables politiques
20:38qui étaient plutôt dans un courant anti-système,
20:41ce discours est porté, y compris par d'anciens responsables politiques
20:45qui appartenaient autrefois à ce qu'on appelait la droite de gouvernement
20:48ou autres, dans lequel il y avait une nouveauté de langage et de discours
20:53aussi surprenantes que ça participe à élargir un peu la fenêtre d'Overton sur ces sujets.
21:00Le ministre de l'Intérieur actuel, Bruno Retailleau,
21:01a remis en cause l'État de droit très récemment.
21:04Et ça, c'est des logiques discursives qui sont assez nouvelles, assez récentes
21:10et qui du coup déplacent aussi, en tout cas de la part de ces responsables-là,
21:15qui déplacent aussi le potentiel électoral qui pourrait y avoir derrière ce discours-là.
21:20– Sylvie Pierre-Brossolette, je crois que vous vouliez réagir sur les sondages.
21:23– Oui, parce que je trouve très frappant ce sondage
21:26qui est sorti d'ailleurs opportunément à la veille du jugement,
21:29qui montre la force de Marine Le Pen dans l'opinion.
21:33Mais c'est une force qui ne se dément pas.
21:35On a dit qu'elle serait affaiblie par la motion de censure contre Barnier.
21:41Pas du tout.
21:42On a dit qu'elle pouvait être affaiblie par sa position sur la Russie.
21:45Poutine, elle n'a pas togé, on ne savait pas très bien où elle était.
21:49Ils ont pris du temps.
21:51Et pour avoir une position pas très justifiable, ça n'a pas l'air de bouger.
21:55Ça fait plusieurs mois qu'elle est à 35% d'attention de vote.
21:59Ça ne préjuge pas ce qui se passera dans deux ans.
22:01Mais c'est quand même un signal très fort.
22:03Et surtout si vous additionnez les quelques points contre Zemmour et Dupont-Aignan,
22:09ça fait une droite extrême à plus de 40% au premier tour.
22:12C'est absolument inimaginable.
22:14Je crois qu'on ne prend pas la mesure de ce qu'est l'opinion française à l'heure actuelle
22:20et de sa profonde révolte et de son désir de bousculer les choses.
22:24Est-ce qu'ils voteront comme ça au deuxième tour ?
22:26Je ne sais pas.
22:27Mais en tout cas, le premier tour va être fortement mobilisé vers la droite extrême.
22:33Avec une gauche annoncée de l'autre côté très très faible.
22:35Avec une gauche faiblissime qui n'en finit pas de passer un cauchemar.
22:40Enfin, qu'elle nourrit largement elle-même.
22:42Et alors, la petite surprise, je trouve, c'est que la force centrale,
22:47là qui est représentée par Édouard Philippe et même par Gabriel Attal,
22:50tient le coup pour être au second tour.
22:52Mais pour être au second tour.
22:54Parce que la gauche est tellement faible que même Glucksmann avec 11%,
22:58Mélenchon avec 11 ou 12%, ils n'arrivent pas au deuxième tour.
23:01Il n'y a que le centre-droit, le marais de droite qui puisse être, aujourd'hui, présent.
23:10Mais donc, c'est pour vous dire que l'opinion a beaucoup évolué vers la droite.
23:15Tout s'est décalé vers la droite et que Marine Le Pen a des grands soutiens.
23:20Et c'est vrai qu'une décision qui lui serait vraiment très défavorable
23:26heurterait une grande part de l'opinion.
23:27Ce n'est pas pour ça qu'il ne faut pas que les juges la prennent.
23:29Je ne me mêle pas de dire ce qu'il faut que les juges fassent.
23:31Simplement, il y aurait un impact très fort et, je pense,
23:35des répercussions qui peuvent être même de l'ordre public, justement.
23:41Bah, écoudouille !
23:42Encore une fois, on n'empêche pas l'ORN de présenter un candidat.
23:45Si Marine Le Pen ne peut pas y aller, ce sera Jordan Bardella.
23:47Mais alors, là, il y aura des tests, des sondages
23:49et on verra que peut-être Jordan Bardella,
23:50même s'il est très fort en boromètre de personnalité,
23:53quand il est testé tout seul, pas par rapport à quelqu'un d'autre, il est fort,
23:57en duel par rapport à d'autres gens,
23:59ça sera peut-être plus faible que Marine Le Pen.
24:01Et là, s'instillera l'idée qu'on veut empêcher, non pas Marine Le Pen,
24:05mais l'ORN d'accéder au pouvoir en disant, empêchant le champion,
24:09le favori d'y aller, au profit d'un challenger
24:12qui serait un tout petit peu moins performant.
24:15Après, il y a un débat démocratique.
24:16Je ne suis pas sûr que ce soit forcément contre l'État de droit
24:19de dire qu'à un moment, c'est le peuple qui est souverain
24:23et que le peuple, il lit qui il veut,
24:25même quelqu'un qui a été condamné par la justice.
24:27Je ne sais pas à quel point ça s'entend d'un point de vue démocratique.
24:31Est-ce que ça s'entend dans l'ORN ?
24:33Ça s'entend beaucoup dans la saison 3 de Baron Noir.
24:36Et d'une certaine manière, ça arrive aussi dans la réalité.
24:42Le débat sera difficile, je pense,
24:45de l'avoir sereinement s'il se cristallise
24:48autour de cette décision de justice-là.
24:51Que ça soit par contre un enjeu de campagne à venir,
24:53ou un enjeu de programme, ou un enjeu de débat parlementaire
24:56dans les hémicycles, mais qui ne pourrait être serein
24:59que s'il est décorrélé de cette question-là du jugement de demain.
25:04– Oui, puisqu'il est évident que, quel que soit le jugement,
25:07il sera au cœur d'une prochaine campagne pour la présidentielle.
25:11– Oui, et puis parce qu'on le disait tout à l'heure,
25:13le calendrier des voies de recours et d'appels,
25:16et le calendrier électoral de 2027 vont, à un moment,
25:20un peu s'entrecroiser, et dans cet entrecroisement de calendrier,
25:25il va y avoir un effet feuilleton, et dans le feuilleton,
25:29on peut imaginer que Marine Le Pen et le Rassemblement national
25:33utilisent aussi ces effets-là de calendrier
25:35dans leur communication, dans leur discours.
25:37– Ça veut dire aussi, Paul Decoustin, vous l'y rajoutez, pardon ?
25:39– Non, oui, je trouve que ce que ça montre aussi,
25:42tous les débats qu'on a, c'est que l'état actuel
25:45du paysage politique français fait que tout un chacun,
25:49qu'on soit pour ou contre les idées de Marine Le Pen,
25:51n'imagine pas qu'elle ne soit pas au second tour
25:53de l'élection présidentielle.
25:54– Et ce que j'allais vous demander, c'était aussi que ce jugement,
25:58quel qu'il soit, montre que la classe politique entière,
26:00finalement, est assez fébrile, justement, à savoir
26:03quelles conséquences tirer de ce jugement,
26:05et si ça va lui être bénéfique ou non, finalement.
26:07– C'est ce qu'on voit avec la déclaration de Clément Bonne ce matin,
26:10c'est que même ses adversaires politiques et ceux qui s'imaginent
26:14la combattre au second tour de l'élection présidentielle,
26:16si elle n'est pas condamnée à l'inégibilité,
26:20et a bien du mal à se situer par rapport à cette diffusion de justice
26:25parce qu'ils savent qu'elle peut se retourner,
26:28même en cas de condamnation de Marine Le Pen, contre eux.
26:30– Dorian ?
26:31– Et ça dit tout du moment aussi, c'est que tout se structure autour d'elle,
26:35que ce soit ses adversaires, que ce soit sur le terrain
26:38de celles et ceux qui imaginent leur candidature,
26:40ou sur le terrain des idées de l'espace médiatique mobilisé,
26:44ou tout se structure autour aujourd'hui de Marine Le Pen.
26:47– Surtout qu'honnêtement, Jordan Bardella n'est pas tout à fait prêt,
26:50il s'est fait avoir il y a quelques jours dans une question
26:52qu'on lui a posée sur ce qu'il ferait pour répliquer
26:55aux droits de douane de Donald Trump, il a complètement pataugé,
26:59c'est normal, il est jeune, il démarre, comme a dit Marine Le Pen elle-même,
27:03en 2032 il n'aura que je ne sais pas quel âge,
27:06donc c'est encore un tout jeune homme qu'il soit propulsé à la présidentielle,
27:10c'est un peu hors sol, donc c'est vrai que si Marine Le Pen…
27:14– Ce qui a son importance tout de même,
27:15c'est que ce n'est pas exactement la même extrême droite,
27:18Marine Le Pen et Jordan Bardella.
27:19– En plus ils ont des nuances entre eux, mais c'est vrai que Marine Le Pen,
27:22si elle était mise hors jeu, il y aurait des conséquences chez les électeurs,
27:25et je pense que les municipales, ça leur donnerait un coup de boost
27:29au Rassemblement National comme ils n'ont jamais eu.
27:31– Les conséquences dont on continuera à parler demain,
27:33bien sûr après ce jugement qui sera rendu à la mi-journée.
27:37La seconde partie des informés, dans un instant,
27:39puisqu'il est 20h30 sur France Info.
27:41– Générique
27:43– Générique
27:45– Générique
27:47– L'Info à 20h30, Thomas Girodo.
27:49– Après des semaines de rapprochement avec Moscou,
27:52Donald Trump hausse le ton face à Vladimir Poutine,
27:54le président américain se dit très énervé par l'attitude du chef du Kremlin
27:58qui ne fait pas assez d'efforts pour la paix en Ukraine.
28:01Il menace d'imposer des taxes de 25 à 50% sur le pétrole russe.
28:05Emmanuel Macron demande à Benjamin Netanyahou d'arrêter les frappes sur Gaza
28:09et de revenir au cessez-le-feu en vigueur pendant deux mois.
28:12L'armée israélienne a repris ses bombardements et ses opérations militaires au sol
28:16pour pousser le Hamas à libérer tous les otages.
28:19Le mouvement islamiste palestinien a accepté une nouvelle proposition de trêve
28:23déposée par les médiateurs.
28:24Ils se sont installés sur les quais de Seine
28:26depuis leur expulsion de la salle de la gaieté lyrique à Paris.
28:29250 jeunes migrants vont à nouveau être expulsés.
28:33Autorisation donnée par le tribunal administratif.
28:35Ils ne sont pas en sécurité sur les quais de Seine d'après les juges.
28:39En Nouvelle-Calédonie, loyalistes et indépendantistes
28:41vont se pencher sur un projet d'accord sur l'avenir institutionnel de l'archipel.
28:45Un texte proposé par le ministre des Outre-mer, Manuel Valls,
28:49près d'un an après les émeutes autour du dégel du corps électoral.
28:52Les discussions débutent demain autour de ce texte en présence du ministre.
28:57Elle devait être la première fusée orbitale à décoller depuis le sol européen,
29:01mais l'appareil, conçu par une start-up allemande, s'est écrasé.
29:04Quelques secondes seulement après son décollage en Norvège,
29:07les fusées orbitales envoient des satellites au-dessus de nos têtes.
29:10Et puis le danois Mats Pedersen a remporté Ganvevel Games pour la troisième fois.
29:14Il rejoint Eddy Merckx et Peter Sagan au palmarès de la classique cycliste.
29:27Et bienvenue si vous nous rejoignez dans les informés avec ce soir autour de la table
29:32Sylvie Pierre-Bressol, éditorialiste au point,
29:34Dorian Dreuil, politologue, expert associé à la Fondation Jean Jaurès,
29:39également directeur de l'Institut Bonafidé,
29:42Daïko Douy, journaliste politique à France Info-Télé,
29:45et Paul De Cousteyn, rédacteur en chef adjoint du journal Lacroix.
29:48Intéressons-nous désormais à la Birmanie de nouvelles secousses
29:52où ont frappé ce dimanche mandalais l'épicentre du séisme de vendredi
29:57qui a fait au moins 1700 morts, bilan toujours provisoire.
30:00Les secours craignent un bilan humain beaucoup plus lourd,
30:03d'autant que la guerre civile qui dure depuis le coup d'État de 2021
30:07a décimé le système de santé et que l'accès aux zones
30:09contrôlées par la jeune militaire est extrêmement difficile.
30:12Écoutez Elisoc, responsable de programmes pour médecins sans frontières.
30:17Donc on a un peu l'habitude de naviguer,
30:20mais là pour des réponses vraiment de catastrophes naturelles de cette ampleur-là,
30:25c'est assez compliqué parce qu'on n'est amené qu'à travailler
30:28dans les zones contrôlées par la jeune,
30:30et ils ne veulent pas non plus qu'on aille travailler
30:32dans les zones contrôlées par les forces de défense populaire.
30:36Donc c'est à voir comment on peut déployer notre réponse
30:38dans toutes les zones, sans restriction, et assez rapidement en fait.
30:42L'enjeu là, c'est vraiment déployer nos réponses dans les jours à venir.
30:48Elisoc, responsable de chez MSF d'Oriandreuil,
30:50vous avez été ces dernières années le secrétaire général d'Action contre la faim
30:54qui intervient un peu partout dans le monde.
30:56Vous avez été confronté à ce type d'événements ?
30:59Oui, dans ce type de situation d'urgence humanitaire,
31:02de catastrophes naturelles, il y a toujours deux défis.
31:05Le premier défi, c'est une sorte de course contre la montre,
31:07et donc le défi du temps, c'est-à-dire de comment est-ce qu'on peut déployer
31:12des équipes et toute une logistique pour déployer les premiers secours,
31:17surtout dans les premières heures, les premiers jours.
31:18On dit les 48 heures en général.
31:20C'est vraiment le moment où il y a le plus d'opérations
31:22de ce qu'on appelle du saving life, donc vraiment dans les premiers jours.
31:27Avec le défi de temps qui est aussi sur le temps plus long,
31:30qui est celui d'imaginer des programmes et des projets d'urgence,
31:34des interventions d'urgence, mais qui réfléchissent aussi sur le temps long,
31:37sur le temps du développement, et donc faire le lien entre
31:41une intervention humanitaire d'urgence et une intervention humanitaire
31:44temps long sur des objectifs de développement aussi économiques, sociaux.
31:47Et après, le deuxième défi, c'est celui de l'accès.
31:49Et c'était très bien résumé par le responsable de Médecins sans frontières.
31:53C'est de l'accès à toutes les populations, à toutes les zones géographiques.
31:56Et là, il peut y avoir des difficultés qui sont à la fois logistiques,
31:59surtout dans une situation de catastrophe naturelle,
32:02de tremblement de terre, où parfois les infrastructures sont aussi touchées.
32:05Donc l'accès aux populations est d'autant plus compliqué
32:08compte tenu du contexte de guerre civile.
32:12L'agence militaire a autorisé de l'aide, notamment en provenance des pays voisins.
32:16On pense à l'Inde hier.
32:17Mais la question, c'est de savoir si, justement,
32:19la jeune va continuer à ouvrir le pays de cette façon.
32:22Vous avez déjà été confronté, justement, à des moments où l'aide se ferme,
32:26en tout cas, l'accès se ferme pour l'aide internationale.
32:28Et c'est là où il y a plus de ceux en qui il faut faire confiance.
32:31En ce moment-là, c'est les organisations non gouvernementales, humanitaires.
32:33Justement, puisqu'il y a une approche de neutralité,
32:36de ne regarder que les victimes et de faire fi, d'une certaine manière,
32:40du contexte politique ou militaire, à l'inverse de l'aide d'État.
32:46Mais ça pose aussi la question du financement derrière
32:48et des moyens qu'ont les ONG dans leur capacité de se déployer
32:52comme ça, dans une situation d'urgence.
32:53Et ça renvoie à un débat qui existe depuis quelques semaines maintenant,
32:57notamment depuis la réélection de Donald Trump,
32:59qui est le financement de l'USAID.
33:01Aujourd'hui, tous les débats qu'on entend autour de l'aide française au développement,
33:04ce financement de l'action humanitaire internationale-là,
33:07il sert aussi à ça, à sauver des vies très rapidement
33:09dans les premières heures de ce type de situation.
33:11On voit d'ailleurs que l'OMS appelle à des dons à hauteur de 2 millions de dollars,
33:15à 100 millions de dollars, dit la Croix-Rouge,
33:17qui lance un appel également, Sylvie Pére-Bressolette.
33:19Ce qui est terrifiant, c'est le contexte, c'est-à-dire cette junte au pouvoir,
33:22ce coup d'État qui a porté cette junte,
33:25qui représente un tiers de la population au maximum.
33:28Et donc, on a vu le regard de ces responsables,
33:32assez indifférents sur certaines zones qui étaient dévastées
33:35parce que ce n'étaient pas leurs copains.
33:37Et la question qu'on peut se poser au-delà,
33:39heureusement, d'un premier feu vert à l'accès des secours,
33:44c'est est-ce que toutes les zones seront traitées de la même manière ?
33:47Est-ce qu'ensuite, dans la durée,
33:50les zones qui ne seront pas proches de la junte
33:54seront aidées pour leur construction ?
33:57Donc, il y a plein de questions qui se posent.
33:59Et ce pouvoir qui va essayer d'utiliser au maximum les aides,
34:05est-ce qu'il ne va pas les détourner non plus ?
34:07Donc, on a envie d'aider la Birmanie,
34:10qui est vraiment sinistrée depuis des dizaines d'années
34:13et n'emploie qu'à des problèmes.
34:14Plus il y a le problème des Rohingyas, enfin, il y a tout.
34:16Il y a tout le malheur du monde en Birmanie, plus cette catastrophe.
34:20Donc, avec cette junte qui est quand même peu recommandable
34:23et qui, c'est difficile de faire confiance.
34:26Dans un premier temps, ils ont l'air de laisser faire l'aide,
34:29mais on n'a pas vraiment confiance sur la suite
34:31et on a de quoi s'inquiéter pour la construction future.
34:36– Daiko, oui, c'est ça le problème.
34:37Tout est urgence et en même temps, on va dire,
34:39l'humanitaire, le sanitaire, le médical, etc.
34:41– Oui, mais après, le conflit continue.
34:43C'est-à-dire que l'AFP nous apprend aujourd'hui
34:45qu'il y a eu un raid aérien de 5 avions contre des opposants à cette junte,
34:50avec 7 rebelles birmans qui ont été tués.
34:53Ils appartiennent, je lis l'AFP, à l'armée de libération du peuple danou,
34:57alors que par ailleurs, d'autres groupes anti-junte avaient dit,
35:00on fait un cessez-le-feu pour permettre les secours
35:03et de penser avant tout, s'épler.
35:06Donc, on voit bien qu'à priori, cette junte ne joue pas tout à fait le jeu.
35:09– Paul Ducoustin, sur ce séisme en Birmanie.
35:13– Ce que j'ai noté, c'est le retournement de Donald Trump,
35:18qui a dit qu'il était prêt à aider la Birmanie,
35:20alors que le 14 mars, donc il n'y a pas si longtemps,
35:23on apprenait que le programme d'aide alimentaire mondiale
35:27annonçait qu'il allait supprimer son aide à plus d'un million de personnes
35:31en Birmanie, à cause de la suppression des aides américaines
35:35à ce programme des Nations Unies.
35:37Donc, au moins, si Donald Trump peut revenir sur cette suppression-là
35:42et donner des fonds pour soutenir la Birmanie dans ce moment,
35:45ce sera au moins une bonne nouvelle.
35:47– On parle beaucoup de la Birmanie, la Thaïlande aussi a été touchée,
35:49dans la Croix, il y a un reportage que vous proposez justement
35:52sur ce pays voisin touché aussi par le séisme.
35:54– Exactement, on a notre correspondant sur place
35:57qui s'est rendu sur le lieu de l'effondrement de cet immeuble en construction
36:01qui a piégé plus d'une centaine de personnes,
36:05une dizaine de morts dans l'immeuble et encore 77 disparus.
36:09Et donc, l'émoi et l'émotion autour de cet immeuble,
36:13dont notamment des travailleurs, le correspondant appelle ça le drame
36:18dans le drame, notamment des travailleurs pauvres venus de Birmanie
36:22qui travaillent dans la construction de cet immeuble en Thaïlande.
36:24– Daniel Andreuil, on parlait aussi du long terme,
36:26on imagine que les fonds, on parlait de millions de dollars
36:28qui sont attendus, ils arrivent dès le début parce qu'il y a aussi l'émotion
36:32peut-être des populations et qu'au bout d'un moment
36:34on manque de ces fonds.
36:35– Oui, c'est tout l'enjeu, c'est de ne pas décorréler l'urgence,
36:40le fait de sauver des vies, de mettre en place des premiers objets de secours
36:43et penser le temps plus long qui doit être celui qui guide le mandat
36:47de toutes les ONG internationales, qui est de rendre l'autonomie
36:50aux populations qui sont aidées.
36:53Mais c'est vrai que c'est intéressant le retournement de Donald Trump
36:56et qui est aussi inquiétant d'une certaine manière,
36:58ça dit tout finalement dans un fonctionnement
37:00très, presque aristocratique, autoritaire et non démocratique
37:06dans le regard qui est porté sur l'aide internationale,
37:08c'est-à-dire qu'au moment où l'USA, l'agence de financement
37:12de l'aide internationale est démantelée complètement,
37:16il y a comme ça le pouvoir d'un seul homme qui peut décider,
37:19de vie ou de mort, de manière assez concrète,
37:21de rétablir ou pas des aides de manière complètement directe
37:25et en dehors de tout processus institutionnel ou démocratique.
37:28Ça ne doit pas nous rassurer pour les années à venir,
37:31dans un contexte où les catastrophes naturelles vont continuer de se multiplier
37:34et où des populations seront de plus en plus en situation de vulnérabilité.
37:38Et on rappelle ce bilan, toujours provisoire,
37:40au moins 1700 morts après le séisme de vendredi en Birmanie.
37:4520h40, le Fil info avec Thomas Giraudoux.
37:49Et pour l'Organisation mondiale de la santé,
37:50le séisme en Birmanie est une urgence maximale.
37:53Elle lance un appel pour récolter 8 millions de dollars
37:56afin d'envoyer du matériel médical dans le pays qui en manque.
37:59Le séisme a donc fait plus de 1700 morts
38:01et des milliers de blessés et de disparus.
38:04Le croissant rouge palestinien a retrouvé les corps de 15 secouristes à Gaza
38:08tués par l'armée israélienne le week-end dernier.
38:10Ils se sont retrouvés au milieu d'échanges de tirs
38:12entre l'armée et des combattants du Hamas.
38:15Emmanuel Macron appelle Benjamin Netanyahou
38:17à cesser les bombardements sur l'enclave.
38:19L'avenir politique de Marine Le Pen se joue demain.
38:22Les juges peuvent prononcer une peine d'inéligibilité
38:25avec exécution provisoire dans l'affaire des assistants
38:28parlementaires européens du Rassemblement national.
38:31Dans ce cas, elle ne pourra pas se présenter à la prochaine présidentielle.
38:34Et puis, la fin de la 20e journée du top 14 de rugby
38:36avec ce soir le déplacement de Bordeaux-Bègle
38:39à l'Arena de Nanterre face au Racing
38:41qui a bien du mal à gagner à domicile.
38:43Les Ciel et Blanc restent sur trois défaites consécutives
38:46et Bordelais peuvent creuser l'écart sur Toulon
38:48dans la course aux demi-finales directes.
38:52France Info.
38:5520h, 21h, Les Informés, Victor Matei.
38:59Autre thème ce soir dans Les Informés,
39:01ce sommet SOS Océans aujourd'hui et demain à Paris.
39:05La tour Eiffel illuminée en bleu
39:07pour l'occasion des décideurs des personnalités publiques
39:10engagées sont présentes comme l'acteur américain Harrison Ford.
39:13Emmanuel Macron lui prononcera un discours.
39:15Demain midi, l'objectif préparé,
39:17la conférence des Nations Unies sur l'océan
39:20qui sera organisée au mois de juin.
39:22Dans la ville de Nice, les ONG en profitent
39:24pour alerter sur les menaces qui pèsent sur les mers du globe
39:27et rappeler l'importance des océans.
39:29Françoise Gayle est biologiste et océanographe.
39:32Elle était ce soir l'invité de France Info.
39:34Oui, l'océan au cours de son évolution
39:36fournit l'oxygène dont nous avons besoin.
39:39Mais l'océan c'est plus que ça encore
39:41puisque c'est finalement ce qui nous permet
39:45de survivre à la surface de la Terre
39:47malgré le changement climatique
39:48puisque l'océan c'est le régulateur du changement climatique,
39:52c'est lui qui absorbe l'ensemble de la chaleur
39:54que nous émettons grâce à nos activités anthropiques.
39:58Et cette capacité d'absorber à la fois cette chaleur
40:02et ce gaz carbonique,
40:04c'est en grande partie grâce à l'océan que nous pouvons le faire.
40:06Quand on entend cela, Sylvie-Pierre Brossolette,
40:08les océans, le climat, l'environnement,
40:10cela devrait faire partie des priorités,
40:12être tout en haut de la pile
40:14et pourtant ça ne l'est pas ou ça ne l'est plus.
40:16Non, mais c'est un sujet...
40:17Vous savez, c'était comme Simone de Beauvoir
40:19qui disait que la moindre crise
40:20ferait que les droits des femmes reculeraient,
40:22mais dès qu'il y a une crise, c'est l'écologie qui trinque.
40:25Et c'est vrai qu'en ce moment,
40:27entre la tension internationale et les problèmes budgétaires,
40:30on a l'impression que de l'écologie, c'est presque du luxe
40:32et que, comme avait pu dire Sarkozy
40:36à un salon de l'agriculture fameux,
40:39l'environnement, ça commence à bien faire.
40:41Et donc quand il s'agit de faire des choix budgétaires,
40:45des choix de priorité,
40:46eh bien on se dit, pour l'écologie,
40:50on peut toujours un peu attendre.
40:51Il y a plus d'urgence.
40:52Contenir Poutine,
40:55combler le trou de la sécurité sociale
40:58et sauver des vies humaines directement
41:00avant de celles qui seront menacées à terme.
41:03C'est évidemment une courte vue,
41:05mais c'est pour ça que c'est tellement difficile,
41:07ce sujet de l'écologie et que quand on a des leaders
41:11comme Donald Trump qui ne jouent pas du tout le jeu,
41:15pas plus d'ailleurs que d'autres grands de la planète,
41:18mais spécialement une grande démocratie comme les États-Unis,
41:21c'est quand même une catastrophe.
41:23Si les gens qui ont le moyen d'investir
41:26et qui, en plus, émettent eux-mêmes beaucoup d'émissions de carbone
41:30ne font rien, c'est vraiment un mauvais signal.
41:32Et donc c'est très sympathique, effectivement, et très utile,
41:36sûrement, ce sommet sur les océans.
41:37C'est en même temps un peu désespérant
41:39par le manque d'écho qu'il reçoit,
41:41comme le reste des sujets de l'environnement en ce moment.
41:43On a parlé des États-Unis, mais en France aussi,
41:46ce sujet global de l'écologie et de l'environnement a reculé.
41:50On voit même les ministres qui ne sont pas très exposés
41:52ou pas très hauts dans l'ordre protocolaire.
41:55On ne peut pas courir plusieurs chevaux à la fois,
41:57on ne peut pas à la fois faire le budget et avancer sur l'écologie.
41:59Avant, on opposait fin du mois,
42:01préoccupations quotidiennes et sociales à la fin du monde.
42:03Là, on oppose deux fins du monde,
42:05l'apocalypse nucléaire contre l'apocalypse climatique.
42:08Evidemment, on s'exagère à dessein,
42:11mais il y a eu un épisode la semaine dernière au Parlement,
42:15qui n'est pas dans ce débat-là,
42:17mais qui montre quand même que l'écologie,
42:19il faut avoir une volonté politique pour l'imposer.
42:21C'est les députés qui ont voté pour la suppression,
42:24en commission, pour la suppression des zones à faible émission.
42:25Vous savez, cette loi qui interdit l'entrée à certaines métropoles
42:29pour les véhicules les plus polluants.
42:30Il y a un mouvement de fonds contre cela,
42:31mené notamment par Alexandre Jardin, contre l'avis de la ministre.
42:34Les députés ont voté pour la suppression.
42:35La ministre n'a pas dit je vais leur remettre cet amendement.
42:39Elle va dire je vais essayer de trouver une solution
42:41pour satisfaire tout le monde.
42:43Donc on voit bien qu'il y a un petit recul.
42:45Et d'ailleurs, Emmanuel Macron en est confiant,
42:47puisque demain, qu'est-ce qu'il organise ?
42:48Il organise un conseil de planification écologique,
42:51qui ne s'était pas réuni depuis 2023,
42:53afin de remobiliser,
42:55notamment en matière de transport et de logement,
42:58et également pour ce qui concerne la forêt,
43:00puisque la France, oui,
43:01on n'est pas forcément au rendez-vous des objectifs.
43:04On n'est pas dans les clous.
43:04Voilà ce que dit l'Élysée pour justifier.
43:07Donc on voit aussi,
43:08et juste d'un point de vue politique,
43:10c'est que ce thème-là, il est pris en charge par Emmanuel Macron
43:13et pas par François Bayrou.
43:15Là aussi, on l'est depuis plusieurs semaines,
43:17mais Emmanuel Macron essaie de revenir
43:19dans le jeu de la politique intérieure.
43:20Et il le fait aussi sur l'écologie,
43:22puisqu'il va s'exprimer également demain sur les océans,
43:25même si c'est un sommet qui est par des ONG.
43:27Ce n'est pas un sommet organisé par des États.
43:29– Dorian Dreuil, 2017 semble loin
43:31quand on avait un ministre de l'écologie,
43:33Nicolas Hulot, numéro 2 du gouvernement,
43:35qu'on voulait mettre cette cause en avant.
43:37– Oui, et même quand la question de la planification écologique
43:40était directement rattachée à Matignon.
43:43Et c'est un mouvement assez international qu'on observe.
43:47Il y a une forme de backlash sur les enjeux environnementaux,
43:50sur à la fois les objectifs qu'on a pu s'être fixés collectivement,
43:54et puis un backlash aussi contre celles et ceux
43:56qui défendent ces sujets-là,
43:59qui se mobilisent autour de ces questions
44:00et les associations qui travaillent sur le fond.
44:03Et puis il y a un deuxième sujet aussi
44:05qui peut expliquer l'affaiblissement de ce type
44:08de réunions internationales et du sommet à venir en juin,
44:11c'est que assez globalement, ces dernières années,
44:14il y a un affaiblissement très fort
44:15de ce qu'on appelle le multilatéralisme en réalité,
44:18c'est-à-dire des enceintes qui normalement sont prévues
44:19pour recevoir à la fois les États, la société civile,
44:23les scientifiques pour co-construire
44:25et prendre des engagements communs.
44:26Il y a un affaiblissement très fort de ces enceintes-là,
44:29les Nations Unies les premières…
44:30– Qui va avec la défiance envers les institutions internationales.
44:32– Qui va avec la défiance envers les institutions internationales
44:34et aussi des États qui ne se cachent pas d'affaiblir
44:38ces instances-là pour mieux se grandir
44:42et notamment c'est le cas des États-Unis
44:44qui portent régulièrement des coups à tous les traités internationaux
44:48sur les enjeux écolo pour avoir une voie qui détonne
44:51ou en tout cas reprendre une soi-disant souveraineté
44:53ou liberté vis-à-vis de ces sujets-là.
44:54Donc ça joue aussi beaucoup sur la capacité,
44:58je pense, des États à mobiliser des énergies
45:01et de la volonté politique sur les sols intérieurs.
45:03– D'où ces reculs, Paul de Cousteyn,
45:04on parlait peut-être de l'inaction en France
45:06et puis il y a l'action contre, on va dire,
45:08on évoquait Donald Trump, Al Gore qui est présent à Paris,
45:12l'ancien vice-président, par exemple,
45:13dit voilà je vais essayer de faire changer Donald Trump,
45:16David, ou essayer en tout cas de le faire reculer sur certaines questions
45:18mais c'est… – Je lui souhaite mon courage.
45:19– … vraiment pas évident.
45:20– Tout à fait, Donald Trump est revenu au pouvoir
45:23avec un slogan, « Drill, baby, drill »,
45:25donc « Perse, baby, Perse », forer effectivement
45:29et un des gros enjeux que veut porter Emmanuel Macron
45:32concernant les océans, c'est la question des fonds marins
45:35qui font l'objet de nombreuses convoitises
45:38et notamment celle du président américain.
45:41Emmanuel Macron, lors de l'UNOC,
45:43donc ce sommet pour l'océan qui aura lieu à Nice au mois de juin,
45:46espère faire ratifier un traité
45:49pour empêcher l'exploitation de ces fonds marins.
45:52Avec Donald Trump au pouvoir aux États-Unis,
45:55ça risque d'être compliqué pour le président français.
45:57– Et prise de parole donc d'Emmanuel Macron
45:59demain à l'occasion de ce sommet SOS-Océan.
46:03La dernière partie des informés,
46:04dans un instant les cartes blanches de nos invités,
46:06ce sera après l'Essentiel à 20h50.
46:09Thomas Giraudeau.
46:11– À Donald Trump s'agace de l'attitude de Vladimir Poutine,
46:14le président américain se dit très énervé
46:16que son homologue russe n'accepte pas de cesser le feu en Ukraine.
46:19Changement de ton de la Maison Blanche
46:21après plusieurs semaines de rapprochement.
46:23Il menace même Moscou d'augmenter les droits de douane
46:25sur le pétrole russe.
46:27La première ministre suédoise en fait une priorité,
46:29faire libérer un journaliste suédois arrêté en Turquie.
46:32Il venait couvrir les manifestations de l'opposition.
46:35Des centaines de milliers de personnes ont défilé hier à Istanbul
46:38en soutien à Ekrem Imamoglu, le maire de la ville,
46:41incarcéré, accusé de corruption par le pouvoir turc.
46:44Il est le principal rival du président Erdogan.
46:47La ministre hors berger veut obligatoirement
46:49former les professionnels en contact avec des enfants
46:52à détecter d'éventuels abus sexuels.
46:54Elle va déposer un amendement en ce sens,
46:57amendement à la proposition de loi sur les violences.
46:59Sexiste et sexuelle, l'amendement sera débattu jeudi au Sénat.
47:03Et puis le derby du Nord a commencé depuis 5 minutes.
47:05Lille lance au stade Pierre-Mauroy.
47:07Match à enjeu dans la course à l'Europe.
47:09Cet après-midi, Auxerre a enfoncé la lanterne rouge.
47:11Montpellier, victoire 1-0.
47:12Brest est allé battre Toulouse.
47:14♪♪♪
47:16France Info.
47:17♪♪♪
47:1920h, 21h, les informés.
47:22Victor Mathey.
47:23♪♪♪
47:25Pour terminer cette émission, les cartes blanches de nos informés.
47:28C'est un rendez-vous traditionnel.
47:29Désormais, on commence avec vous, Sylvie-Pierre Brossolette.
47:32Vous vouliez souligner la paurisation paradoxale du Danemark.
47:36Oui, parce que vous avez tous noté les sorties effarantes
47:40du vice-président Vance au sujet du Groenland
47:43et la soufflante qu'il a passée au Danemark.
47:46On dirait qu'ils en étaient très mal occupés.
47:48Les États-Unis qui veulent, Donald Trump,
47:50pour tous les cas, annexer le Groenland.
47:51Qui veulent annexer le Groenland,
47:52s'emparer de ses richesses minières, etc.
47:56Et très, très désagréable vis-à-vis du Danemark.
47:58Et très offensif vis-à-vis du Groenland.
48:00Et alors, la réaction du Danemark,
48:03elle ne s'est pas fait attendre en disant
48:04« enfin, c'est très désagréable, ce ton est inadmissible, etc. »
48:08Mais en même temps, qu'est-ce qu'ils font ?
48:10Ils commandent des F-35 pour leur défense.
48:12Les avions américains.
48:13Les avions américains.
48:14Alors qu'on a sonné le rappel de la souveraineté européenne
48:18en matière de défense, etc.
48:20Alors franchement, il faudrait savoir où on se lève
48:24collectivement et on essaye d'être indépendants
48:26et on répond collectivement aux défis
48:30des provocations américaines en achetant européens.
48:35Alors, il se trouve que les avions, on en a en France,
48:37ce serait tant mieux pour nous, mais en achetant européens.
48:40Et le Danemark devrait commencer par explorer
48:43ce qui était possible en France avant de commander des F-35.
48:46Non seulement, il y a une grosse commande,
48:47mais ils ont dit qu'ils allaient en commander des nouveaux.
48:49Donc voilà, je souligne ce paradoxe.
48:52Et effectivement, la difficulté à faire une Europe de la défense
48:55autonome quand le poids de l'industrie militaire américaine
48:59est si fort et qu'on a pris des mauvaises habitudes.
49:01Et ce paradoxe, donc, de la première ministre danoise,
49:04Paul de Cousteyn, vous avez choisi de nous parler
49:06de la conférence des évêques qui débute demain.
49:08Tout à fait. L'Assemblée plénière des évêques de France,
49:11qui aura lieu toute la semaine prochaine,
49:14pourrait lire un successeur à Mgr Eric de Moulin-Beaufort
49:17qui, lors de ses six ans de mandat, a fait face assez courageusement
49:23à l'émergence de la problématique des abus sexuels dans l'Église
49:28et notamment qui a vu la publication du rapport de la SIAZ.
49:32On s'en souvient le coup de tonnerre il y a quelques années
49:36avec ce nombre effarant de 216 000 victimes potentielles
49:41de clercs en France depuis les années 50.
49:44Et voilà, la présidence d'Eric de Moulin-Beaufort prend fin,
49:50mais les évêques vont devoir lui élire un successeur
49:53qui devra continuer le travail de vérité et d'écoute des victimes
49:57pour prolonger, voilà, et non pas tourner la page d'Eric de Moulin-Beaufort
50:02et tourner la page des abus sexuels dans l'Église.
50:04C'est dire que cette présidence sera regardée de très près,
50:07peut-être comme elle ne l'a jamais été ?
50:08Tout à fait. Surtout qu'on chuchote que son successeur
50:11pourrait être le cardinal Aveline qu'on a beaucoup vu
50:16au moment de la venue du pape à Marseille,
50:18un proche du pape François, dont on dit qu'il est en bonne position
50:24pour lui succéder.
50:25Cette conférence des évêques, donc, toute cette semaine,
50:28d'Oriandreuil, avec vous, une tendance du moment
50:31d'utiliser l'intelligence artificielle et Tchad GPT
50:35pour copier le style manga de Miyazaki, du studio Ghibli.
50:39On a vu ça un peu partout, pour ceux qui ont les réseaux sociaux.
50:41Oui, tout à fait. Vous avez peut-être vu fleurir
50:43dans les files d'actualité Instagram, X ou TikTok,
50:48des images avec des personnages et une iconographie
50:53qui est assez caractéristique.
50:55C'est effectivement Tchad GPT qui permet de transformer
50:58n'importe quelle photo en signature un peu graphique de Miyazaki,
51:04ce qui pose des questions de droit d'auteur,
51:06puisque Miyazaki et le studio Ghibli ont pris position
51:10sur la question de droit d'auteur et qui montrent aussi
51:12des effets pervers potentiels de l'intelligence artificielle.
51:15Mais ce qu'il y avait d'intéressant...
51:16Tchad lui-même a toujours dit qu'il ne voulait pas recourir
51:18à l'intelligence artificielle pour ses œuvres,
51:19mais c'est encore un autre débat.
51:20Tout à fait. Et ce qu'il y a d'intéressant, je trouve,
51:22c'est que ça montre aussi, quand on voit la rapidité
51:25avec laquelle le politique s'est emparé de cet outil
51:29et l'utilise, le président de la République a même tweeté
51:31tout à l'heure avec une photo de ce type,
51:35ça montre aussi que la bataille politique se joue
51:38sur des batailles culturelles et que la pop culture
51:40est un ressort de diffusion d'outils, de messages politiques.
51:45C'est le cas aujourd'hui avec l'univers et un peu manga.
51:48Ça a été le cas pendant longtemps avec la science-fiction,
51:50notamment Le Seigneur des Anneaux et l'œuvre de Tolkien,
51:52qui était il y a 60 ans un porte-étendard des mouvements
51:56de jeunes écologistes sur les campus américains
51:59et qui est aujourd'hui utilisé dans le récit de la rhétorique
52:02de Portée par l'extrême droite notamment.
52:04Donc on voit que c'est, je trouve intéressant de montrer
52:07à quel point la pop culture peut être aussi un objet politique
52:10et un objet de communication politique,
52:12ou un véhicule plutôt de communication politique.
52:14Les codes de la pop culture récupérés par les politiques,
52:18ce n'est pas facile à dire.
52:19Drey Godwi, pop culture, toujours mais avec une exposition,
52:22celle de Denise Morris, c'est à la Maison européenne
52:24de la photo à Paris.
52:25C'est un photographe jamaïcain qui a vécu en Grande-Bretagne
52:28à partir des années 60 et qui a documenté les courants musicaux
52:30des années 70, donc le reggae et le punk.
52:34Et il y a des photos de Bob Marley au début des années 70.
52:37Il n'est pas encore figé dans son image rasta
52:40de la fin des années 70, début 80.
52:42Il est un peu plus jeune, c'est 10 ans de différence,
52:44mais c'est des photos qui donnent une autre impression
52:47de Bob Marley, d'ailleurs assez solaire.
52:49Et puis, c'est lui qui a réalisé la pochette de l'album
52:51de Marianne Fentz-Full, Broken English,
52:53qui est l'album de la Renaissance pour Marianne Fentz-Full.
52:56Et il y a tous les tirages de cette séance photo.
52:59Et évidemment, c'est émouvant quand on sait que Marianne Fentz-Full
53:01nous a quittés il y a quelques semaines.
53:03Donc voilà, c'est une visite que j'ai faite vendredi
53:05et qui m'a bien plu.
53:06Donc je vous encourage à y aller aussi,
53:08si vous aimez la musique et l'histoire de la musique.
53:09C'est jusqu'au 18 mai à la MEP, la Maison Européenne de la photo.
53:12Et Denis Maurice raconte qu'il était allé à la fin d'un concert,
53:17justement rencontrer Bob Marley, lui demander s'il pouvait faire des photos.
53:20Et Bob Marley l'a embarqué dans une première tournée
53:22et il l'a suivi comme ça.
53:24Et c'est ainsi qu'est née cette aventure.
53:26C'est la fin de ces informés.
53:27Un mot de la croix demain, Paul de Cousteyn.
53:30Ce sera sur la Conférence des évêques de France,
53:32Eglise de France, tenir le cap.
53:34Tenir le cap à la Une de la Croix demain,
53:35à la Une du Point cette semaine.
53:37Est-ce que vous l'avez Sylvie-Pierre Brossolette ?
53:38Non, c'est toujours l'actuel.
53:40Et donc les confidences de Demorand sur sa maladie mentale.
53:43Je suis un malade mental, assume-t-il à la Une du Point ?
53:46C'est très courageux et passionnant.
53:48J'incite tout le monde, malade ou pas malade, à le lire.
53:51Avec ce livre qu'il a sorti, voilà, pour révéler sa bipolarité.
53:54Merci à tous les quatre d'être venus ce soir,
53:57Sylvie-Pierre Brossolette, Paul de Cousteyn,
53:59Dorian Dreuil, Daiko Douy.
54:00Merci aussi à tous ceux qui ont préparé et réalisé cette émission.
54:04Les informés reviennent demain matin.
54:06Très bonne soirée.

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