À 16 ans, la vidéaste Julie Bourges, alias Douzefevrier, a été brûlée sur 40 % du corps. Pour Brut, elle retrace le long parcours qu'empruntent les grands brûlés pour se reconstruire, de la réparation chirurgicale à la réparation psychique.
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00:00On est là pour les réparer.
00:02Ça passe par la réparation chirurgicale,
00:05mais il faut que ça aboutisse à la réparation psychique.
00:08Un brûlé sans peau meurt,
00:11mais un brûlé mal dans sa peau peut mourir aussi.
00:13Hello à tous, c'est Julie.
00:15Aujourd'hui, je vais vous amener avec moi dans toute la reconstruction
00:18et le parcours de soins des personnes que l'on appelle des grands brûlés.
00:21Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis moi-même une grande brûlée.
00:23Bon, je pense que ça se voit.
00:24J'ai été brûlée sur 40% du corps au troisième degré quand j'avais 16 ans.
00:27Et de l'hôpital en passant par la rééducation,
00:30je vais vous montrer toutes les étapes par lesquelles on passe
00:32pour se reconstruire en tant que grande brûlée.
00:37Déjà, qu'est-ce qu'un grand brûlé ?
00:39Comment on est pris en charge finalement quand on a une brûlure grave ?
00:42C'est ce qu'on va voir aujourd'hui.
00:43On est à l'hôpital Saint-Louis à Paris
00:45et on va dans le service du professeur Nimoun.
00:47C'est parti.
00:50Petite procédure.
00:51Allez.
00:52On sève les mains.
00:57À partir de quand vous considérez une personne comme étant un grand brûlé ?
01:01Moi, je considère tous les brûlés comme des grands brûlés.
01:03Moi aussi.
01:04Et qui nécessitent un traitement spécialisé.
01:07Maintenant, il y a des brûlés qui sont tellement grands
01:10que le pronostic vital est engagé à court terme.
01:13Un grand brûlé, c'est quelque chose de difficile à évaluer.
01:16Il y a le pronostic vital, il y a le pronostic fonctionnel, le mouvement.
01:20Et puis, il y a le pronostic esthétique, morphologique.
01:23C'est-à-dire que la brûlure, c'est une seconde avant, on rit.
01:28Et une seconde après, la trajectoire de vie est complètement changée.
01:35Il faut remettre toutes ces valeurs.
01:36Allez, on y va.
01:40Ce patient, c'est un jeune homme qui a été brûlé à 30 %.
01:43Quel âge ?
01:44Il a 17 ans.
01:4517 ans.
01:46Donc normalement, son pronostic vital n'est pas engagé
01:50ou peu engagé, ce n'est jamais vrai, on ne peut jamais dire.
01:52Mais le pronostic fonctionnel et esthétique est gravement engagé.
01:56Donc c'est un brûlé très grave.
01:57Alors là, du coup, on va devoir se mettre en tenue.
02:00Parce qu'on ne peut pas rentrer dans la chambre comme ça.
02:03Je vous expliquerai la chambre en même temps.
02:05C'est trop ouf de me dire que là, j'ai la tenue de chirurgien,
02:07mais qu'il y a 6 ans, j'étais à la place du jeune homme qu'on va aller voir.
02:11Et je vais voir comment on change des pansements,
02:14comment on s'occupe d'un grand brûlé.
02:15Allons-y gaiement.
02:17Ça, ça ne plaît pas quand vous dites « allons-y gaiement ».
02:19Ça prouve que vous allez la trouver.
02:21Ah oui, évidemment docteur, évidemment que j'ai...
02:24Mais je ne veux pas que vous le fassiez si vous ne l'êtes pas.
02:27Non, il faut que je le fasse déjà pour moi personnellement.
02:30Non, c'est bien, il faut que je le fasse.
02:31T'es sûre ?
02:32Sûre.
02:38Donc là, on rentre dans la chambre.
02:40Donc là, c'est très très codifié.
02:42On se badigeonne les mains.
02:44Ensuite, on va mettre le chapeau et on porte du masque.
02:50Voilà, et là vous êtes prêts pour rentrer.
03:03La chambre est une salle de réanimation,
03:05un bloc opératoire, une chambre classique,
03:08une chambre de balnéothérapie quand on les touche.
03:10Regardez le nombre de personnes qu'il faut Julie.
03:12C'est une équipe qui doit être absolument soudée,
03:14sinon on n'arrive à rien.
03:17Pour l'instant, on est en train de préparer tout le matériel
03:19pour essayer de fermer assez rapidement pour que le patient
03:21ne descende pas trop en température.
03:23On va d'abord mettre la gélonette qui sert de tulgra,
03:25qui est une interface, sur la brûlure.
03:27Et ensuite, on va remettre des compresses qui sont imbibées
03:29de produits anti-biotiques ou anti-fongiques ou autres.
03:32Et après, on va recouvrir tout ça avec des bandes
03:34pour que tout se maintienne bien.
03:35Entre le début du pansement et la fin du pansement,
03:37ça peut durer entre une heure et deux heures à peu près,
03:40voire plus si jamais le pansement ne se passe pas très bien.
03:43Voilà, vas-y, tu peux reposer.
03:45Repose tranquillement, super.
03:47Voilà.
03:49La peau brûlée, elle agit comme un toxique sur le corps
03:52et elle va dégrader les autres organes.
03:54Comme on lutte contre ça, il faut enlever au plus vite la peau brûlée,
03:57ce qui fait qu'à un moment donné, on arrive à ce qu'on appelle
04:00nous couvrir le brûlé, c'est-à-dire lui faire une greffe
04:03et lui remettre une peau de manière à ce qu'il vive.
04:06Alors, il y a des autogreffes, c'est-à-dire on prend de la peau
04:09chez le patient lui-même qu'on va replacer
04:12ailleurs, on va prendre une couche très, très mince de peau.
04:15Et cette couche très, très mince, on va la poser ailleurs
04:18et elle va prendre racine.
04:20On peut aussi la rentabiliser, c'est-à-dire l'expandre.
04:23Alors, on la place dans une sorte de moulinette,
04:25on l'étire comme un barési, quoi.
04:27Et à ce moment-là, on va avoir une peau beaucoup plus grande
04:30avec des tas de petits trous, comme si c'était des tas de petits plaies.
04:33Quand vous transformez une plaie comme ça,
04:35qui va cicatriser en trois mois,
04:37en 1000 petites plaies d'un centimètre,
04:40ça cicatrise trois jours.
04:54Est-ce que vous pouvez expliquer pourquoi on plonge un patient
04:56dans un coma artificiel, pourquoi on l'anesthésie
04:58pendant les pansements ?
04:59On les plonge dans des comas artificiels,
05:01souvent pour gérer au début la phase particulièrement très critique.
05:04Et puis, petit à petit, on essaye au maximum
05:07de les faire revenir avec nous, qui participent aux soins.
05:11Moi, je me rappelle très bien, par exemple, c'est horrible,
05:13on a l'impression qu'on nous arrache la peau littéralement,
05:15et si on ne nous endort pas derrière,
05:18on ne s'accrochait pas.
05:25Les greffes sont toutes récentes.
05:26Il a été greffé il y a quatre jours.
05:28Chez ce monsieur, il y aura ici le deuxième temps à faire,
05:30qui est au niveau du dos,
05:32puisqu'on ne peut pas faire dans le même temps
05:34la phase antérieure et la phase postérieure.
05:36Donc, ce monsieur, il en a pour quelques mois.
05:39Quelques mois ?
05:40Un mois et demi.
05:45Quand on est en grand brûlé, l'hôpital, finalement,
05:47c'est que la première partie de la reconstruction.
05:50On doit réapprendre à marcher, à manger, à parler
05:53et à accepter surtout son corps,
05:55à accepter ce qu'on est devenu.
05:57Tout ça, ça va passer par de longues séances de kiné
05:59et d'ergotherapie, afin de retrouver, tout simplement, son autonomie.
06:01Pour vous montrer comment ça se passe,
06:03on vous emmène au centre de rééducation Coubert,
06:05en région parisienne. C'est parti !
06:12Bonjour Claire !
06:13Bonjour Julie !
06:15Donc là, la première salle, c'est la salle de kinésithérapie,
06:18où on va effectuer essentiellement
06:20posture, massage dermique, LPG.
06:24Puis, la seconde salle de rééducation du service,
06:26c'est la salle d'ergotherapie,
06:28où on va s'occuper plus particulièrement
06:30de l'autonomie des patients,
06:32tous les appareillages de main,
06:34les formateurs.
06:36Le principe de l'ergotherapie,
06:38c'est de rendre le patient autonome.
06:40Qu'est-ce qu'il va se passer ? Qu'est-ce qu'on va faire ?
06:42On va faire de l'étirement cutané,
06:44au niveau des doigts.
06:46Je vais posturer la main, de façon à ce que
06:48Monsieur puisse de mieux en mieux fermer les deux mains.
06:50C'est une rééducation qui est très répétitive,
06:52qui est importante.
06:58Là, je maintiens l'avant-bras,
07:00c'est des appuis et des contre-appuis.
07:02On arrive en fin de rééducation.
07:04On a quasiment l'enroulement complet.
07:06C'est une rééducation qui est douloureuse,
07:08d'où l'importance des médicaments.
07:10Est-ce que ça va, là ?
07:16C'est bon ?
07:18Est-ce que vous pouvez fermer la main ?
07:22Combien de temps après vous laissez ?
07:24Pendant 20 minutes.
07:26Pendant 20 minutes.
07:32Tu fais quoi comme métier ?
07:34Mécanicien.
07:36Il t'est arrivé quoi ?
07:38J'ai explosé la main voiture, dans la garage.
07:40Dans la voiture ?
07:42Tu travaillais dessus ?
07:44Non, c'est un flic de descente.
07:46Pendant deux ou trois jours,
07:48il y a eu des trucs de descente dans la garage.
07:50J'ai mis le contact.
07:52Ça m'a aimé.
07:54T'as moins de douleur qu'avant ?
07:56Oui.
07:58Là, maintenant...
08:00Tu sens que t'as récupéré ?
08:02Vous êtes plutôt sur la fin de la rééducation.
08:04Oui, la rééducation.
08:06Tu le sens ?
08:08C'est trop important, les mains.
08:10T'as bien fait de faire tout ça.
08:12Ça vaut la peine.
08:14Quand je déposture, il faut un petit peu maintenir
08:16parce que le sang est resté un peu bloqué
08:18avec les différents contre-appuis.
08:20Du coup, c'est douloureux.
08:24C'est bon ?
08:26Ça me rappelle beaucoup de choses.
08:28Je sais que c'est dur,
08:30mais tu verras, ça vaut la peine.
08:32Quand on travaille l'indépendance
08:34de la personne en ergothérapie,
08:36il y a quelques spécificités
08:38dues à la brûlure.
08:40Il y a l'appréhension du regard de l'autre.
08:42Les moyens, c'est
08:44d'accompagner le patient
08:46à venir prendre soin
08:48de sa propre peau.
08:50On peut aussi les accompagner à l'extérieur,
08:52à savoir dans un centre commercial
08:54ou en ville.
08:56Pour pouvoir après,
08:58de retour au centre de rééducation,
09:00rediscuter de ce que ça leur a fait.
09:02C'est bien pour vrai.
09:04J'ai été confrontée
09:06sans l'aide de personne.
09:08C'est des choses que j'ai apprises seule
09:10à 16 ans, sortie d'hôpital.
09:12J'ai été confrontée à tout ça
09:14sans m'y être jamais préparée.
09:16Après, ça va être encore
09:18une autre étape que de sortir
09:20de cette parenthèse
09:22à savoir se confronter
09:24dans son propre quotidien.
09:28Quand on a un grand brûlé, on peut faire face
09:30à des réalités douloureuses
09:32comme celle du regard des gens
09:34ou celle de la réinsertion dans la société.
09:36On a parfois l'impression d'être seul au monde.
09:38Heureusement, grâce à des personnes comme Laurent,
09:40lui-même grand brûlé et créateur de l'association
09:42Down and Smile, on peut trouver des solutions.
09:46J'ai découvert
09:48un monde de personnes qui se cachent.
09:50Elles ne montrent pas leurs cicatrices.
09:52Elles font tout pour ne pas les montrer.
09:54Là, j'ai vu quand même
09:56qu'il fallait faire quelque chose.
09:58Pourquoi, à ton avis,
10:00les brûlés sont invisibles ?
10:02Le choc devant le miroir
10:04fait que certains se disent
10:06« je suis un monstre ».
10:08Déjà, le premier réflexe, c'est de se dire
10:10« je ne vais pas sortir ».
10:12Ou « je vais me camoufler ».
10:14Il y a aussi d'autres combats.
10:16Il y a un combat financier
10:18qui est très lourd.
10:20Il faut savoir que se soigner
10:22quand on est brûlé, ça coûte très cher.
10:24Il y a un reste à charge
10:26qui est très élevé.
10:28Et puis, il y a du rejet social,
10:30de la discrimination professionnelle
10:32qui fait qu'on est invisible.
10:34Si personne n'en parle, les assurances,
10:36les hôpitaux,
10:38ou tout ce qui est laboratoire pharmaceutique
10:40ne s'intéressent pas à la cause.
10:42On se retrouve à devoir payer des logements
10:44en cure thermale, nos crèmes
10:46qui sont nécessaires à notre cicatrisation.
10:48Il y a une vingtaine de centres
10:50de traitement des brûlés en France.
10:52Pourquoi il y en a si peu ?
10:54Et pourquoi il faut faire 100 km,
10:56200 km pour se faire soigner ?
10:58Parce que ça coûte très cher.
11:00Et en plus, c'est très long
11:02la reconstruction.
11:04Tout ça a un coût
11:06qui fait que c'est très dur
11:08d'avoir les financements
11:10totaux, finalement.
11:12Tout le monde s'imagine pouvoir avoir un cancer un jour,
11:14mais personne ne s'imagine
11:16être brûlé un jour.
11:20Chaque parcours est différent,
11:22chaque histoire est différente,
11:24mais tous les grands brûlés se retrouvent
11:26dans ce parcours. On part maintenant à la rencontre
11:28de Mélina, qui est comme moi une grande brûlée,
11:30et on va voir toutes les difficultés que ça peut représenter
11:32quand on est une jeune femme.
11:36Bonjour.
11:40Est-ce que tu peux nous raconter ton histoire ?
11:42J'ai eu un grave accident
11:44de travail.
11:46J'étais en apprentissage d'installateur thermique.
11:48Mon patron m'avait laissée toute seule
11:50chez lui et il m'avait demandé
11:52de faire une soudure.
11:54Malheureusement, je n'avais pas de protection sur moi
11:56à part mes pantalons de travail et mes chaussures de sécu.
11:58Malheureusement,
12:00j'ai pris feu.
12:02J'ai dû rester au moins en feu
12:04moins cinq, dix minutes.
12:06J'ai été héliportée directement
12:08à Percy. Je suis restée trois semaines
12:10et demie. Aujourd'hui, du coup, tu es brûlée sur
12:12vingt pour cent. Je suis brûlée sur vingt pour cent,
12:14au troisième degré et deuxième profond.
12:16Franchement, il y a eu des moments où c'était
12:18vraiment compliqué.
12:20Il y a eu des moments où tu t'es remise en question et tu te dis...
12:22Tu as eu peur, en fait, j'imagine, de comment
12:24tes surprises allaient évoluer.
12:26Je ne savais pas du tout comment elles étaient, déjà, de base.
12:28Oui.
12:30On se réveille, il y a les pansements,
12:32et du coup, on ne sait pas comment c'est
12:34en dessous.
12:36C'est une fois que tu enlèves les pansements
12:38que tu vois vraiment
12:40d'où tu es brûlée.
12:42C'est quoi le plus dur pour toi à Géno ?
12:44C'est plus le regard des gens, parce que quand la personne,
12:46elle ne te connaît pas, forcément,
12:48les gens vont être obligés de
12:50se demander ce que tu as sur toi.
12:52Alors que quelqu'un qui te connaît,
12:54tu connais l'histoire.
12:56Si tu connais quelqu'un, tu vas raconter l'histoire.
12:58Forcément, ils vont le prendre différemment.
13:00On a vraiment l'impression de passer pour une bête, en fait.
13:02C'est compliqué.
13:04On a l'impression totalement similaire, du coup,
13:06qu'on est des grandes brûlées, mais
13:08les c'est quoi ça, les regards,
13:10les gars, il faut arrêter ça.
13:12On est brûlés,
13:14on est comme tout le monde.
13:16C'est le feu qui a laissé ses marques sur nous.
13:18Par exemple, qui a été touchée au niveau de la poitrine.
13:20Comment t'avortes ça ?
13:22Comment tu vis ?
13:24Franchement, ça ne me gêne pas, mais on avait quand même envie de poser la question
13:26au chirurgien, et le chirurgien m'a dit que c'était
13:28beaucoup trop compliqué, en fait.
13:30Du coup, j'ai accepté l'idée
13:32de me dire qu'il fallait que je vive comme ça,
13:34et puis ça ne me dérange pas.
13:36Franchement, ça ne me dérange pas du tout.
13:38Même aller à la piscine
13:40et tout ça, je me suis dit, il faut que je me montre aux gens
13:42parce que si je ne le fais pas maintenant,
13:44je ne le ferai jamais.
13:46On est obligés d'être fortes, en fait.
13:48On n'a pas le choix. On doit se relever
13:50et on est obligés d'être fortes.
13:52Mais je pense qu'après, c'est ce qu'on disait tout à l'heure,
13:54on prend conscience aussi
13:56de l'importance de la vie et de la valeur
13:58des choses simples, je dirais.
14:00Comment vous avez surmonté tout ça en tant que maman ?
14:04Déjà, on a un point de culpabilité,
14:07sachant que Mélina, c'est un accident de travail,
14:09que le matin même,
14:11elle ne se sentait pas très très bien.
14:13On se dit, avec des scies,
14:15on referait le monde.
14:17Si on avait su, on ne l'aurait pas envoyée travailler.
14:19Il faut avoir les épaules solides
14:21parce qu'il faut continuer
14:23à aller travailler.
14:25On n'a pas le choix.
14:27Même en sachant sa fille
14:30à quelques centaines de kilomètres
14:32de nous
14:34et qu'on ne peut pas forcément
14:36la voir tous les jours.
14:38Si nous, on n'est pas positifs,
14:40elle ne peut pas l'être.
14:42On a un lien qui unit les parents, les enfants.
14:44Et si l'enfant sent que vous
14:46n'êtes pas bien,
14:48il va très vite
14:50le sentir et il va se laisser...
14:56Ce n'est pas chose évidente.
14:58Malgré tout, c'est un combat.
15:00C'est un combat de tous les jours.
15:04J'ai pu vivre ce qui se passe de l'autre côté.
15:06J'ai pu me mettre à la place de mes parents.
15:08J'ai pu me mettre à la place du personnel médical qui s'est occupé de moi.
15:10Et c'était vraiment une expérience incroyable.
15:12Là, on était face à Mélina qui s'est acceptée.
15:14Il faut savoir qu'il y a des jeunes filles dans le même cas que Mélina,
15:16dans le même cas que moi, qui ne s'acceptent pas,
15:18qui ne sortent pas de chez elles et qui se cachent.
15:20C'est pour ça que je vous demande juste un peu plus de tolérance
15:22si jamais vous croisez un jour un grand brûlé dans la rue.
15:24Dites-vous juste qu'il est comme tout le monde,
15:28surtout à toutes les épreuves par lesquelles il a pu passer.