L’INTERVIEW D’AYMERIC. Cette longue conversation avec Artus s’est tenue au théâtre Le Grand Point-Virgule, à l’occasion de la sortie en salle de "La Pampa". Artus y joue un personnage plus sombre que ses précédents rôles. Crevé et un peu malade, il a fait preuve d’une sincérité et d’une honnêteté sans faille lors de cette discussion. Ce fut un plaisir d’échanger avec lui sur son parcours, du petit village où il a grandi jusqu’au succès d’Un p’tit truc en plus. Je vous laisse découvrir tout ça, en espérant que ça vous plaise. Aymeric
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00:00J'avais 10 ans, 11 ans, et derrière j'ai passé 3 ans à traverser le village
00:05en rasant les murs, en espérant pas croiser un booster ou un truc,
00:08parce qu'on m'avait dit que j'allais me faire péter la gueule
00:12parce que j'avais balancé le gars.
00:13Alors que je me suis rendu compte, en plus, des années plus tard,
00:15qu'en fait, le mec, pendant 6 mois, 1 an, il m'en voulait,
00:18il voulait me péter la gueule, et après il était passé à autre chose.
00:20Mais moi, ça a duré des années à jouer au foot, au stade,
00:23et dès que j'entendais un scooter ou une moto,
00:25je me disais, putain, viens, on s'en va, on s'en va.
00:27Et sans le dire à tes potes, en plus.
00:29Même à mon meilleur pote Romain, qui est mon régisseur aujourd'hui,
00:32on se connaît depuis 30 ans.
00:33Même à lui, je lui disais pas, j'ai peur.
00:35Je lui disais, non, mais c'est rien, c'est juste,
00:36viens, on va jouer à la play, tu vois.
00:38Mais il fait 40 degrés, il fait un grand cercle bleu.
00:40Oui, mais c'est mieux la play que le foot.
00:42– Bonjour, Artus. – Bonjour.
00:43– Bienvenue sur Brut. – Merci, je suis très content d'être sur Brut.
00:47– Alors le format s'appelle l'interview d'Amérique,
00:48parce que je m'appelle Amérique, et puis parce qu'on va faire une interview.
00:50– Putain, c'est bien foutu, le nom, il est dingue.
00:53Il y a eu un gros brainstorm là-dessus, et tout, vous étiez nombreux.
00:56– Oui, on était 3-4.
00:56– Il y a des auteurs qui ont été payés pour ça ?
00:58– Pas assez, je pense.
00:59C'est plus une conversation qu'une interview qu'on va avoir.
01:01– Très bien.
01:02– Moi, j'ai quelques fiches, mais je crée pas mes questions,
01:05donc peut-être que la conversation partira un peu dans tous les sens.
01:07– Très bien.
01:09– Et je vais être franc avec toi, en fait, je te connaissais,
01:13l'image que j'avais de toi avant de préparer l'interview a complètement changé.
01:16C'est moi, pour moi, c'était Artus, effectivement.
01:19– Un gros con.
01:21– Un petit truc en plus, danser avec les stars, Arthur, on ne demande qu'à en rire.
01:25Et puis, j'ai un peu bossé, et en fait, je me suis rendu compte que pas vraiment.
01:30En fait, tu es un mec qui m'a l'air assez radical, voire excessif,
01:34et ça tombe bien, puisque dans le film pour lequel tu étais en promo,
01:37pour lequel on a parlé, qui s'appelle La Pampa,
01:39et qui est un film d'Antoine Chevrolier qui était à Cannes et qui sort là,
01:43tu as un rôle qui est un peu différent de l'image qu'on connaît de toi.
01:47On va en parler un petit peu.
01:48Mais je me suis posé cette question aussi.
01:51Est-ce que tu es un mec grand public ? Est-ce que tu es dans la marge ?
01:53Est-ce que tu es un peu les deux ? Comment tu te situes par rapport à tout ça ?
01:57– En fait, c'est marrant parce qu'on veut à tout prix séparer les deux.
02:01Moi, je pense que tu peux être grand public et aussi faire des choses plus pointues.
02:05Après, je pense que je fais quand même souvent des choix.
02:09Parce que tu vois, tu as dansé avec les stars,
02:11mais au moment où je fais danser avec les stars, je suis dans le bureau des légendes.
02:13Et moi, c'est ces trucs-là, c'est justement faire en sorte
02:16qu'on n'arrive pas à me mettre dans une case qui m'excite.
02:19Quand je fais un petit truc en plus, ça doit être une comédie populaire.
02:21Je fais quand même un premier film avec 11 acteurs en situation de handicap.
02:24Donc, j'ai l'impression qu'il y a quand même une petite prise de risque au départ.
02:28Donc non, j'aime bien…
02:30En fait, je joue chaque cartouche comme si c'était une cartouche unique.
02:33Vous pouvez venir, café ? – Le café arrive.
02:35On est en train de discuter, le café peut venir.
02:37– Tu seras à l'aplomb ? – Allez-y, venez, venez.
02:40– Mais non, tout va bien. Regarde, on discute.
02:43On était en train de dire justement… – Merci pour le café.
02:45Merci. – Vous allez bien aujourd'hui ?
02:46– Non, ça va, j'en ai pris. – Ah, sûr ?
02:48– Oui, oui, je suis rassuré.
02:49Et non, en tout cas, je fais tout à fond.
02:54Excessif, oui. Excessif, tu as mis le doigt dessus quand tu me dis excessif.
02:57Oui, c'est mon… – Alors, parlons-en.
02:59Pour La Pampa, en fait, tu as un deuxième rôle, un second rôle, un troisième rôle même.
03:03Enfin, c'est un petit rôle quelque part, c'est pas le premier rôle.
03:06– Ouais, c'est un second rôle. Il y a beaucoup de second rôles.
03:08– Tu as perdu 35 kg en 7 mois ? – En 4.
03:12– En 4 mois ? – Ouais.
03:13En fait, comme je tournais un film avant, je tournais la série Benoît Génant,
03:19et du coup, au moment où j'arrête le tournage,
03:20j'ai que 4 mois avant de démarrer celui d'Antoine.
03:23Et comme je dois être raccord, je ne pouvais pas démarrer mon régime avant
03:26parce que sinon, je n'aurais pas été raccord dans la série avant.
03:29Donc, j'avais vraiment un laps de temps de 4 mois pour perdre ces 35 kg.
03:33Et donc, voilà, je me suis motivé, j'ai arrêté.
03:35Mais c'est toujours ça. Moi, c'est tout ou rien.
03:37– C'est ça. Tu perds 35 kg en 4 mois pour un second rôle quelque part.
03:42Souvent, on dit les acteurs, l'acteur studio, machin,
03:44mais en général, ils ont le premier rôle.
03:46Toi, c'est vraiment… parce que le réalisateur, Antoine Chauvrier,
03:50que tu connais bien…
03:51– Ouais, déjà, c'est la famille, Antoine, donc je ne voulais pas le lâcher sur ce projet-là.
03:57Et puis, on ne va pas se mentir, c'est un challenge qui, au final, m'arrange.
04:03Enfin, tu vois, il m'aurait dit, il faut en prendre 40,
04:05je ne suis pas sûr que j'aurais dit oui.
04:07Mais là, il faut en perdre 35.
04:09Moi, je savais qu'il me fallait un déclic, un truc pour me motiver
04:11pour perdre ce poids, donc oui, ça me paraissait…
04:15Et puis, je savais que j'enchaînais avec le mien derrière,
04:17donc en plus, je me suis dit, au moins, pour le mien, je serais bien.
04:21– Mais comment tu as fait pour perdre 35 kg en 4 mois ?
04:24– En fait, tu arrêtes de bouffer. Après, ça peut être dangereux.
04:26Moi, j'ai eu de la chance, j'ai un bon métabolisme,
04:29mon corps ne m'a jamais lâché et tout ça,
04:31mais je faisais beaucoup de sport tous les jours, je mangeais 600 calories par jour.
04:35Ce qui, pour un adulte comme moi, l'apport journalier, il est plus de 3000.
04:38Donc, j'étais en vrai déficit.
04:42Après, j'avais un coach qui me suivait matin, midi et soir, à la cantine,
04:46sur les tournages, c'est lui qui faisait les…
04:47Parce que les tournages, c'est dur.
04:50T'as des tables régies partout, si t'aimes la bouffe, tu vois.
04:54On tourne, mais il y a beaucoup de pauses.
04:55Tu t'arrêtes souvent sur un tournage, donc qu'est-ce que tu fais ?
04:58Soit tu fumes, soit tu vas bouffer.
05:00Et moi, j'avais arrêté la clope à ce moment-là, donc j'allais bouffer.
05:03– Oui, alors, t'avais arrêté la clope, t'avais arrêté l'alcool,
05:05alors ça, on en a pas mal parlé à cause de cette fameuse émission,
05:08où Léa Salamé, qui à l'époque, te dit que t'es devenu chiant
05:12parce que t'as arrêté ça, bon, je pense qu'elle voulait faire une blague,
05:14mais bon, tu l'as vécu d'ailleurs.
05:16– Je pense que c'est l'émetteur, je pense qu'en fait,
05:18c'est parce que c'est Léa Salamé qui l'a dit qu'elle s'est pris beaucoup de trucs.
05:21Moi, j'aurais fait la même vanne à quelqu'un,
05:23je pense pas qu'il aurait réussi à retomber, donc voilà,
05:27je trouve que c'était peut-être maladroit, mais c'était pas méchant,
05:31et je sais pas si ça méritait tout ça.
05:34Et puis moi, je ne me voulais en aucun cas pour parole
05:36les gens qui ont arrêté de boire,
05:38moi j'ai d'autres combats, plus que celui-là,
05:41pour être tout à fait honnête, d'ailleurs, depuis, je rebois un peu,
05:44parce qu'en fait, surtout, je faisais des crises d'épilepsie,
05:47et on ne savait pas d'où ça venait,
05:48et l'alcool était un facteur aggravant des crises d'épilepsie,
05:50donc le lendemain d'avoir picolé, je faisais des crises,
05:54donc j'ai arrêté pendant un an et demi,
05:55jusqu'à ce qu'on trouve pourquoi je fais ces crises,
05:57aujourd'hui, je suis sous traitement anti-épileptique,
05:59donc je peux me permettre de reboire,
06:04mais tant mieux pour les gens qui ont arrêté de boire,
06:07et évidemment que c'est très bien d'arrêter de boire,
06:09et que ça ne vous rend pas chiant,
06:10je le sais, pour le coup, je l'ai été pendant un an et demi,
06:12mais voilà, je ne veux pas non plus être aussi radical,
06:18et dire, ceux qui boivent de temps en temps, c'est des gros cons,
06:21chacun fait ce qu'il veut,
06:23le tout, c'est de se sentir bien avec ce qu'on est.
06:26– Après, il faut quand même dire que toi,
06:27tu ne buvais pas qu'un peu, manifestement.
06:29– Moi, j'ai vraiment ce truc de…
06:31Mais encore aujourd'hui, j'ai un rapport à la boisson
06:34et à tout qui est excessif, donc moi, je ne bois pas au quotidien,
06:38par exemple, je ne bois pas, tu ne me verras jamais boire une bière,
06:40boire un verre de vin, ce n'est pas mon truc,
06:43par contre, si je bois, c'est pour aller au bout de la nuit et faire la fête,
06:46donc moi, c'est soit je bois beaucoup, soit je ne bois pas,
06:50mais je ne sais pas faire le truc de boire un petit verre de temps en temps,
06:53c'est comme mes potes qui arrivent à fumer une clope de temps en temps,
06:55en soirée, et qui derrière ne fument pas,
06:57je dis, j'en mets, moi, ce n'est pas possible,
06:59je l'ai tenté, je me suis dit, je vais reprendre une clope de temps en temps
07:02quand je bois un verre, ça y est, je suis bien retombé dedans.
07:05– Alors l'alcool, on en a parlé, il y a le sexe aussi,
07:10alors moi, ça m'a fait un peu surpris parce que j'ai préparé cette interview,
07:12alors effectivement, j'ai lu l'interview que tu as donnée à la têtue,
07:16dans cette interview, tu dis des trucs que peu d'acteurs de ta stature,
07:22j'ai envie de dire, disent, peu de réalisateurs,
07:24où tu dis, ouais, ça m'arrive, j'ai été libertin,
07:27ça m'arrive d'avoir des rapports avec des hommes, etc.
07:29Je me suis dit, waouh, c'est le même mec que j'ai vu à Danse avec les Stars,
07:32Arthur, et je me suis dit que tu avais une liberté énorme,
07:35le fait de le dire, c'est qu'en fait, tu t'en foutais quelque part
07:38et que tu t'assumais le tout, pourquoi ?
07:40– Oui, mais parce qu'on m'a posé la question et parce que j'assume tout,
07:43parce que je n'ai pas de sujet tabou, en fait,
07:49donc voilà, on me pose la question, moi, j'y réponds,
07:51et il n'y a aucun problème, je trouve qu'à partir du moment
07:54où tu caches ça, en plus, si tu l'as fait, comme je l'ai déjà expliqué,
07:57d'avoir eu des relations, si je le cache, ça veut dire que vraiment,
08:00je ne suis pas en phase avec moi-même et qu'il y a un truc que je n'assume pas,
08:03moi, j'assume tout, tu me poses la question, je te dis, oui, il n'y a pas de souci,
08:06j'ai déjà eu des relations avec des gars,
08:08et ce que j'ai expliqué, c'est qu'en plus, c'était dans un contexte de club libertin,
08:15de truc où si tu écoutes ton corps à ce moment-là,
08:18quand la première fois que je suis rentré dans un club,
08:20j'y vais plus maintenant parce que je suis marié et tout va bien,
08:23mais on n'est pas à l'abri du retard un jour,
08:25mais en tout cas, la première fois où je suis rentré dans un club,
08:28je devais avoir 22-23 ans et j'y suis rentré avec mon cerveau d'hétéron en me disant,
08:32moi, ce qui va m'exciter, c'est de voir deux femmes ensemble,
08:35avec moi, parce que je suis un mâle, machin,
08:37et en fait, si tu écoutes ton corps et que tu te rends compte,
08:39ah bah tiens, marrant, parce que j'ai plus envie de faire un truc là,
08:41hop, hop, ça c'est rigolo,
08:42et si vraiment tu laisses parler ton corps en posant tous tes stéréotypes
08:47et tous tes trucs de, ça ne va pas ou quoi, je ne suis pas comme ça, je suis un bonhomme,
08:51en fait, c'est là que tu prends vraiment du plaisir.
08:53– Oui, c'est ce que tu dis, toi tu dis que t'es hétéro,
08:56mais que, en gros, t'es curieux, ça t'est arrivé, t'as voulu le voir, etc.
09:00– Pour être tout à fait honnête, oui, je me sens hétéro, 100%,
09:04en fait, je ne pense pas que demain je pourrais tomber amoureux d'un homme,
09:08mais comme je te disais dans l'interview, j'en sais rien,
09:11ça se trouve, demain, j'aurai le coup de fou pour un gars et j'en sais rien,
09:14parce que je ne peux pas te dire ce que je n'ai pas encore vécu,
09:17mais en tout cas, je ne me retourne pas sur les hommes dans la rue,
09:20mais je suis capable de trouver un homme beau,
09:21je suis capable de trouver une femme belle,
09:24mais je sais que je n'ai pas cette attirance pour les hommes,
09:28mais je sais aussi que dans un contexte, en fait, il y a des choses qui sont…
09:33parce que c'est de l'ordre du plaisir,
09:35ce n'est pas de l'ordre du sentiment ou de la machin,
09:39c'est de l'ordre du plaisir, tu peux avoir plaisir à faire des choses
09:43sans pour autant que ça tout de suite définisse ta sexualité,
09:45et dire, ah bah si, t'as fait ça, alors…
09:48C'est pas parce que t'aimes bien de temps en temps aller t'attitiller ta prostate
09:51que ça fait de toi, tu vois, laisse-toi, écoute ton corps, on s'en fout,
09:54et à un moment, c'est juste de l'ordre du plaisir, pas de l'ordre du…
09:57ça ne remet pas forcément tout en cause,
09:59parce que dans un moment, tu te fais plaisir,
10:01ça ne remet pas, il ne faut pas que tu remettes tout à dire,
10:03attends, mais attends, je suis quoi alors ?
10:04Je suis gay, je suis hétéro, on s'en fout de ce que t'es.
10:06– Oui, alors, nous, sur Brut, c'est un des thèmes qu'on aborde souvent et tout,
10:10mais par exemple sur TF1 ou sur France 2, ne vous inquiétez pas de jaloux,
10:14il y a assez peu d'acteurs qui vont arriver dans une émission et tenir ce propos,
10:18c'est pour ça que ça m'a surpris, cette liberté-là que tu…
10:21– Oui, mais parce qu'on leur pose rarement la question aussi,
10:22moi, pourquoi c'est sorti dans Têtu,
10:24parce que Têtu est un magazine qui traite de la sexualité,
10:29et LGBT, clairement, donc Têtu, ils sont allés sur cette question-là,
10:35c'est sûr que quand je fais Drucker, ils me posent rarement la question de
10:37– Et alors, t'aimes sucer les billes ?
10:39– Tu vois, il y a un moment, c'est forcément qu'ils te posent la question
10:42et qu'on va te la poser.
10:43Effectivement, ils la posent rarement, c'est sûr.
10:44– Ouais, ils ne la posaient pas, ils ne la posent pas si souvent.
10:47– Et puis, non, mais c'est pas que dans Têtu,
10:49il y a eu aussi un podcast de Jérémias, Michael Jérémias,
10:53que j'ai écouté, où pareil, il y a une énorme liberté de ton,
10:56j'invite les gens à l'écouter,
11:00et donc je me suis demandé s'il y avait aussi une dimension politique.
11:02– Oui, parce que je pense que c'est libérer aujourd'hui cette parole et assumer…
11:07et je pense que le fait qu'un gars comme moi, qui vient du rugby,
11:13un peu bourrin, un peu truc, qui assume ces choses-là,
11:16je pense que ça permet de libérer les choses.
11:18On en parlait tout à l'heure en interview avec Saïd, qui joue dans le film aussi,
11:22moi je trouve ça très bien que des gens touchés parlent de sujets,
11:27que des homosexuels évidemment parlent de l'homophobie,
11:29que des Arabes et des Noirs parlent du racisme,
11:32que des Juifs parlent de l'antisémitisme,
11:34mais je trouve ça encore plus fort quand c'est quelqu'un qui n'est pas touché par ça.
11:37Moi, quand je fais mon film sur le handicap, je ne suis pas touché par le handicap,
11:39mais je pense que ça porte le message ailleurs, en fait.
11:43Évidemment qu'il faut que tout le monde en parle,
11:44mais je trouve que parler de l'homophobie ou parler du racisme
11:48quand tu n'es pas touché par ça, ça ouvre un autre public, en fait.
11:51Ça ouvre des gars qui disent, putain, mais d'où il parle de ça,
11:53lui qu'est-ce qu'il dit, il y connaît…
11:54On s'en fout, il n'y a pas besoin de savoir ce que c'est
11:59pour te dire qu'être raciste aujourd'hui, les gars, ce n'est pas possible, en fait.
12:02Quand je fais mon premier sketch sur le handicap, sur les Jeux Paralympiques,
12:05je pense sincèrement que je vais me faire défoncer.
12:07J'attends, je me dis, écoute, c'est fin de carrière, merci, au revoir, voilà,
12:10mais je l'ai fait, au moins, j'ai fait ce qui me parlait vraiment.
12:14Et en fait, non, ça a été repris par la page du handisport,
12:16j'ai plein d'athlètes, par exemple, qui m'ont dit, putain, merci, enfin,
12:19tu vois, on peut se marrer, on peut rire.
12:22Moi, je pense que…
12:24En fait, c'est toujours souvent, en tout cas, quand tu fais des vannes ou des trucs,
12:28c'est souvent des gens qui ne sont pas touchés par le truc qui se sentent offensés.
12:33Tu vois, il y a deux jours, en spectacle, je fais une vanne à un moment sur Hitler et sur machin,
12:36mon co-auteur est juif, je fais une vanne sur machin,
12:39et j'ai une femme qui fait, oh, et ça me saoule, cette réaction,
12:42et je lui ai demandé, je lui ai dit, vous êtes juif, madame ?
12:44Non, non, pas du tout, mais bon, quand même…
12:46Et t'as envie de dire, mais ta gueule, mais ferme ta gueule,
12:49arrête de parler au nom des autres, putain, voilà,
12:52si le mec est juif et qu'il a été choqué par ma blague, je m'en excuserai,
12:55je lui dis, excuse-moi, voilà, c'était une vanne, peut-être que machin,
12:57mais arrête de faire croire que ça t'a bien pensé,
13:00tu vois, laisse les gens, voilà, les homos, ils font des vannes,
13:05on est pédé, on est machin, enfin, un truc, c'est le premier à assumer,
13:08chaque communauté a son truc, et arrêtez de vous sentir porte-parole,
13:13comme des fois je peux le faire sur le côté positif,
13:16tu vois, je t'avais dit qu'il fallait le mettre dans la poche, le micro,
13:19mais c'est ce côté, laisse les gens s'offenser s'ils sont touchés par ça,
13:23moi, j'ai jamais été offensé par la grossophobie,
13:26mais t'as des fois des gens qui, quand on me faisait des vannes,
13:28qui disaient, tu peux pas dire ça, parce qu'il est gros,
13:31mais gars, je t'ai demandé de me prendre ma défense,
13:34tu vois, je t'ai demandé, arrête de t'offenser,
13:37il faut défendre les communautés, les trucs et tout,
13:40mais sans forcément pointer du doigt et dire, ça, c'est pas bien,
13:44non, pourquoi c'est pas bien ?
13:45– Après, il y a un truc, j'ai interviewé plusieurs acteurs,
13:48réalisateurs, chanteurs, etc., mais c'est rare qu'un acteur ou un réalisateur dise ça,
13:53et en plus, en général, les acteurs et réalisateurs,
13:56ils ont des gens autour, la com et tout,
13:57il n'y a personne qui t'a dit,
13:59Arthus, fais gaffe quand même Basimolo par rapport à ton image, non ?
14:04– Non, il n'y a personne qui m'a dit,
14:07parce qu'à partir du moment où t'es droit dans tes bottes,
14:09moi, tu vois, je ne me trahis pas en disant ça.
14:12– Ton argent, il n'y a pas des discussions autour de ça ?
14:15– Mais pourquoi ?
14:16– Parce que moi, je constate en tout cas,
14:17alors je me trompe peut-être, je ne suis pas dans ce milieu,
14:19mais il y a assez peu d'acteurs qui vont dire ce que tu dis là, quoi.
14:25– Peut-être, mais il faut que ça change,
14:26parce qu'on en revient toujours aux mêmes choses,
14:29c'est marrant comme il y a ces deux balances entre les femmes et les hommes,
14:37un mec qui dit, j'ai couché avec plein de meufs, c'est un héros,
14:40une meuf qui dit, j'ai couché avec plein de gars, c'est une pute.
14:42C'est un peu ça de résumer.
14:43Et dans l'autre sens, on a ce truc-là, nous les mecs,
14:46c'est qu'une femme qui dit, moi, j'ai déjà eu des relations avec des femmes,
14:48ok, tranquille, et un mec qui dit, moi, j'ai déjà eu des relations avec des mecs,
14:51ok, t'es pédé, tu vois, et il y a un truc de,
14:53ouais, les gars, venez, on arrête d'être aussi, tu vois,
14:56et il y a plein d'actrices qui ont déjà avoué avoir eu des relations
14:59avec des femmes, avoir passé des trucs, et il n'y a jamais eu ce débat-là.
15:03Et puis surtout, il y a un moment, je fais ce que je veux avec mon corps,
15:09tu vois, il y a un moment où vraiment, et puis s'il y a des gens que ça déplaît,
15:13ils arrêtent de regarder mes films et ils se désabonnent sur Instagram,
15:16mais en tout cas, je suis moi.
15:19– Alors, il se trouve que le film La Pampa,
15:21je ne vais pas raconter toute l'histoire,
15:23mais fait un petit peu écho à ce dont on se parle,
15:25c'est un film qui parle de pas mal de choses,
15:26mais notamment de, disons, la masculinité.
15:29On peut voir ce qu'on appelle aujourd'hui la masculinité toxique,
15:32c'est-à-dire qu'est-ce qu'être un homme, un peu ce qu'on se dit là.
15:36Il y a une scène de sexe dans ce film, un peu frontale.
15:40Toi, en tant qu'acteur, comment tu te positionnes
15:43par rapport à la nudité à l'écran, par exemple ?
15:45– Je m'en fous, moi j'ai toujours assumé mon…
15:48J'ai tourné dans un film qui s'appelle Le Sens de la Famille,
15:52où je faisais 135 kilos et je rentre un poil dans un jacuzzi
15:54où il y a Alexandre Alamy qui m'attend.
15:56En fait, je m'en fous, c'est pareil, je m'en fous de la taille de ma bite,
16:00si elle a l'air de paraître grande à l'écran,
16:02si elle a l'air de paraître petite, si je suis bien gaulé,
16:06si on voit mes abdos, si je suis gros.
16:08En fait, c'est mon corps et je trouve ça…
16:11En fait, on a tous des corps différents.
16:13Moi, quand je filme Arnaud et Ludovic dans la douche, les culs à l'air…
16:18– Dans un petit truc en plus.
16:19– Dans un petit truc en plus, je trouve ça beau,
16:20parce qu'il y en a un qui a un petit cul comme ça,
16:22l'autre qui a un cul comme ça.
16:24En fait, on n'est pas Instagram, les gars.
16:26Regarde, là, tu nous fous tous les quatre à poil,
16:29je pense qu'on a tous des corps pas parfaits et tant mieux.
16:31Enfin, il y a un moment, c'est soit tu vas à la salle tous les jours,
16:35tu fais des photos à Dubaï, soit en fait, la réalité, c'est nous.
16:38La réalité, c'est nous, la réalité, c'est pas eux,
16:39c'est pas les gens sur Instagram, c'est pas un corps, c'est comme ça.
16:42Et là, j'ai vu d'ailleurs, et j'ai trouvé ça génial
16:45que cette scène soit comme ça.
16:47Je ne l'avais pas vue, j'ai vu Un Triomphe,
16:50un film avec Kad Merad, avec Pierre Lautin,
16:54où c'est des prisonniers qui montent une pièce de théâtre.
16:56Et à la fin, il y a une scène où ils sortent tous du bus à poil
16:58et ils commencent à danser.
17:00Et je trouve ça génial parce que tu as les acteurs ronds,
17:01tu en as d'autres moins machin,
17:03tu as les acteurs noirs, tu as les machins et tout.
17:04Et ils sont tous la teub à l'air et tu vois vraiment les teub.
17:07Et je trouve ça tellement génial, ce côté,
17:09les mecs qui sont là, qui tournent la main comme ça,
17:11tu as toute forme de teub, toute taille de teub.
17:13Et tu as un truc de voilà, les corps sont différents.
17:16Et il faut arrêter ça aussi, ce complexe de j'en ai une grosse,
17:21j'en ai une petite, j'ai du ventre, j'ai des seins, j'ai des...
17:25– Ouais, après ce que tu dis là, dans le monde du cinéma,
17:27le cinéma c'est un des vecteurs principaux peut-être.
17:31– Ouais, un des vecteurs principaux, elle m'a fait mal à l'oreille.
17:34– Un des vecteurs principaux, évidemment, des corps.
17:37En fait, moi, le cinéma, c'est Brad Pitt, c'est Matt Damon,
17:41ça montre les corps parfaits, le cinéma.
17:45– Le cinéma américain, je trouve que le cinéma français,
17:47on a quand même un truc de plus de gueule,
17:53le cinéma américain, pendant longtemps, il a appuyé là-dessus,
17:55quand tu regardes les experts, excuse-moi,
17:59je pense que si tu vas à la police scientifique, ils n'ont pas ces gueules-là,
18:03là ils sont quand même tous mannequins, tous très très beaux,
18:05je ne suis pas sûr que la scientifique elle ressemble à ça.
18:08Mais je pense que les codes changent un peu,
18:10je pense qu'on a des physiques, c'est en train de changer.
18:15Mais en France, on a quand même toujours un peu des gueules,
18:17en tout cas, peut-être pas des physiques, mais des gueules,
18:18des mecs qui avaient des gueules,
18:19des Denis Lavant, des Niels Arstrup, des mecs qui ont des gueules,
18:25Depardieu, il a une gueule, avec son grand nez, avec son machin,
18:28c'était pas un mec, tu vois, même Cassell,
18:31Cassell aujourd'hui, c'est une gueule et il est très beau,
18:34mais je pense que c'est ses rôles qui l'ont rendu beau.
18:37– Après, c'est plus facile pour les mecs que pour les filles,
18:39j'ai l'impression que pour les femmes…
18:41– Oui, clairement, les femmes au cinéma, pour le coup,
18:44pendant des années, ça a été un truc de…
18:47il faut une plastique, il faut quelque chose,
18:50je pense qu'on est en train un peu d'évoluer,
18:53mais oui, bien sûr, ça, on ne va pas se mentir.
18:58– Il y a une autre particularité de La Pampa,
19:01le film qui m'a touché, et qui peut-être te touche aussi,
19:04c'est l'aspect ruralité, ça se passe dans un village.
19:08Toi, tu as grandi dans le village de La Vérune, près de Montpellier.
19:11– Quel beau nom de village, La Vérune.
19:13– La Vérune, 3 000 habitants environ, je crois.
19:15– Oui, peut-être, sûrement.
19:16– Je ne l'ai pas compté.
19:17– Je pense que ça a un peu augmenté,
19:18parce qu'ils construisaient des bolodissements bien dégueulasses
19:20quand je suis parti.
19:22– Alors, est-ce que tu crois que l'homme que tu es aujourd'hui,
19:27une partie de toi, c'est parce que tu as grandi dans un village ?
19:31– Oui.
19:32– En quoi ? Qu'est-ce que ça…
19:35– Je pense que ce qui fait l'homme que je suis aujourd'hui,
19:40c'est parce que j'ai grandi dans un village et parce que j'en suis parti.
19:42Et c'est un peu ce qu'on raconte dans le film aussi, c'est le départ.
19:46Il y a un moment, la mare, elle est trop petite, tu vois.
19:50Et puis il y a ce côté qu'Antoine expliquait très bien
19:54dans une interview qu'on a faite ce matin, il disait
19:56en fait, tu n'as pas d'anonymat dans un village.
19:59Dans un village, tout le monde se connaît.
20:00Le moindre truc que tu fais, tout le monde le sait.
20:02Et quand tu débarques à Paris, tu gagnes un peu ce truc d'anonymat,
20:04que j'ai perdu un peu aujourd'hui.
20:06Mais en tout cas, tu gagnes ce truc de voilà, personne ne sait qui…
20:11Tu vois, je repars à zéro.
20:12Et même si je fais une connerie demain,
20:15avant que tout Paris soit au courant pour dire c'est lui,
20:17c'est lui le gars qui a accouché avec le gars, tu vois.
20:20Et du coup, tu gagnes vraiment une liberté folle.
20:23Et moi, quand j'étais dans mon village, justement,
20:26j'ai connu toutes ces rumeurs, j'ai connu tous ces trucs.
20:28Moi, j'ai été raquetté, le mec qui nous avait raquetté,
20:33il avait raquetté plusieurs enfants, il a été dénoncé.
20:36Et à ce moment-là, tout le village a dit que c'était moi qui avais dénoncé.
20:40Et en gros, je passais pour la balance, alors que je n'avais pas dénoncé.
20:43Mais même si j'avais dénoncé, en vrai, c'est bien de l'avoir fait.
20:45Mais je ne l'ai pas fait.
20:46– T'avais quel âge ?
20:47– J'avais 10 ans, 11 ans.
20:49Et derrière, j'ai passé 3 ans à traverser le village en rasant les murs,
20:53en espérant pas croiser un booster ou un truc.
20:56Parce qu'on m'avait dit que j'allais me faire péter la gueule
20:59parce que j'avais balancé le gars.
21:00Alors que je me suis rendu compte, en plus, des années plus tard,
21:02qu'en fait, le mec, pendant 6 mois, 1 an, il m'en voulait,
21:05il voulait me péter la gueule et après, il était passé à autre chose.
21:08Mais moi, ça a duré des années à jouer au foot au stade
21:11et dès que j'entendais un scooter ou une moto,
21:12je me disais, putain, viens, on s'en va, on s'en va.
21:14Non, mais parce que… et sans le dire à tes potes, en plus.
21:16Même à mon meilleur pote Romain, qui est mon régisseur aujourd'hui,
21:19on se connaît depuis 30 ans, même à lui, je ne lui disais pas, j'ai peur.
21:22Je disais, non, mais c'est rien, c'est juste, viens, on va jouer à la play.
21:25Mais il fait 40 degrés, il fait un grand ciel bleu.
21:27Oui, mais c'est mieux la play que le foot.
21:29– À l'inverse, quand on se fait racketter dans un petit village
21:31de 3 000 habitants, quand on a 10 ans, c'est compliqué de s'en sortir.
21:33Dans un petit village, si on se fait racketter,
21:35ça doit être vachement dur à vivre, non ?
21:36– Oui, c'est pour ça que je me suis caché, c'est pour ça que j'ai vécu…
21:42Et c'est marrant, mes parents l'ont appris il y a peu de temps,
21:44je crois dans une interview ou dans un truc,
21:45ils m'ont dit, mais c'est quoi cette histoire ?
21:47Enfin, ils étaient au courant parce qu'on était allés à la gendarmerie
21:50et expliquaient le truc, mais ils ne pensaient pas
21:52que ça m'avait autant traumatisé, donc c'est fou en plus,
21:54comme quand tu es jeune, tu peux garder les choses.
21:57Aujourd'hui, je me dis, mais jamais de la vie, je garderais ça.
21:59Et à l'époque, il y a un truc de faiblesse que tu ne veux pas montrer,
22:05tu te dis, non mais ça va, tout va bien, j'ai pas peur.
22:08Alors que vraiment, je sortais avec la boule au ventre,
22:12la gorge nouée et le palpitant.
22:15– Et comment tu t'en es sorti ?
22:16– En partant, en partant, en allant juste à Montpellier,
22:20parce que la Vérune, c'est un petit village qui était à 15 bornes de Montpellier,
22:23je suis allé à Montpellier, et juste le fait, déjà,
22:27d'aller dans la grande ville à côté, de ce truc de, ça y est, je respire.
22:31Tu vois, je ne suis pas dans le village, je ne suis pas au bureau de tabac,
22:32normalement, je ne vais croiser personne qui va me…
22:35– Mais est-ce qu'à l'époque, parce que tu en parlais, effectivement,
22:37et dans le film, dans La Pampa, on le voit,
22:39est-ce que tu avais, à cette époque, quand tu avais 10, 11 ans,
22:41cette envie d'aller à Paris, de sortir de ce village,
22:44de devenir connu, de devenir acteur, réalisateur ?
22:47Qu'est-ce que tu avais en tête à ce moment-là ?
22:49– Je n'avais pas ça en tête parce que dans ma tête, ce n'était pas accessible.
22:52J'étais monté à Paris, faire un stage au cours Florent.
22:54– Ouais, ça s'est mal passé.
22:56– Ouais, parce que j'étais tombé sur un…
23:00des gens qui te regardent un peu dos, parce que ça aussi,
23:01quand tu quittes ton petit village pour aller dans la ville Montpellier,
23:06ça va, parce que tu es dans la même région,
23:08mais quand tu quittes Montpellier pour aller à Paris,
23:10tu es le provincial, tu es le beauf de Montpellier,
23:13qui joue au rugby, qui a du bide.
23:14Nous, on n'est pas comme ça, on est à Paris, d'accord ?
23:16Ok, on met des écharpes, on a les cheveux longs,
23:18on met des répétos, et on croit qu'on est au-dessus de tout le monde.
23:21Donc voilà, il y avait un peu ce truc de…
23:23Waouh, ça ne va pas être mon univers.
23:25Et moi, je travaillais pour payer les cours Florent,
23:28trois quarts, c'était papa ou maman qui payaient,
23:30donc il y avait un truc un peu…
23:32on ne vient pas du même moule.
23:33Et moi, je venais de la cuisine, donc j'avais envie de travailler,
23:35j'avais envie d'y aller.
23:37– T'avais un bac pour la cuisine, tu te souviens ?
23:38– J'ai un bac pour la cuisine, mais c'est pour ça,
23:40j'ai toujours fait ce métier, moi, en me disant que j'étais cuisinier,
23:43que tout ce que je faisais là, c'était du bonus,
23:45mais que moi, je vais retourner en cuisine.
23:47Là, je sais que c'est une imposture, ne vous inquiétez pas,
23:49je fais encore deux, trois coups, et puis après, je retourne en cuisine,
23:51je vais couper des carottes, tout va bien.
23:53– J'ai vu que tu le disais ça en interview,
23:55avec le succès, un petit truc en plus, bon…
23:57– C'est la première fois que ça me…
24:00Et vraiment, je pense que tous mes proches
24:03et tout le monde ont vraiment senti un truc de…
24:07c'est la première fois de ma vie que je suis apaisé,
24:10que je me dis, OK, je suis peut-être à ma place,
24:12OK, je crois que je suis à ma place.
24:13– Après, tu me disais, juste avant que la caméra s'allume,
24:15que tu étais un peu crevé, parce que tu n'arrêtais pas de travailler finalement.
24:18Maintenant, tu me disais 46 jours d'affilée où tu bosses,
24:21il y a un côté, c'est quoi ?
24:22C'est justement que ça ne s'arrête pas ?
24:24Un peu la crainte que ça s'arrête ?
24:26– Non, non, parce qu'aujourd'hui, tu vois, c'est juste que c'est là, la scène,
24:29c'est retrouver les gens, en plus, c'est les retrouver après le succès du film,
24:32donc il y a un truc vraiment de…
24:33– T'aurais besoin de chaud, quand même.
24:34– Ouais, donc j'ai envie de les remercier,
24:36parce que c'est ce que je dis un peu à la fin du spectacle,
24:39mais le film, il marche parce que les gens vont le voir.
24:42La tournée, elle est pleine parce que les gens viennent.
24:44En fait, moi, mon métier et son public, ce n'est pas le même,
24:47ça change un peu la donne, tu vois, ce n'est pas le même délire.
24:51Donc, j'ai envie de les remercier sincèrement,
24:54parce que c'est eux qui ont fait le succès du film.
24:57S'ils n'étaient pas allés voir le film, on ne serait pas là en train d'en parler,
24:59on n'aurait pas monté les marches de Cannes,
25:01on ne serait pas allés à l'Élysée, on ne serait pas nommés au César.
25:03Donc, c'est grâce au public.
25:05– C'est vrai ça, parce que j'ai l'impression que tous les acteurs disent ça, le public,
25:09mais souvent aussi, il y a une sorte d'égo-centrisme
25:13qui, à mon avis, est un peu nécessaire quand on est acteur.
25:15C'est quoi la mesure entre penser à soi, penser au public ?
25:18– En fait, je pense que oui, il y a forcément une part d'égo qui est grosse
25:23quand on est acteur ou quand on monte sur scène devant des gens,
25:27mais il y a succès et succès.
25:32Il y a faire un film qui marche bien, où tu te dis OK,
25:35c'est parce que j'ai fait un bon film, on l'a fait un million,
25:37le film est bien, il a plu, et quand tu fais 11 millions,
25:39je suis désolé, c'est que c'est vraiment le public qui s'en est emparé.
25:42Moi, je sais que j'ai fait un bon film, je pense que mon film est bien,
25:45j'ai tout fait pour qu'il soit bien, j'ai mis mes tripes, j'ai pris mes acteurs,
25:50j'ai tout fait pour que mon film soit bien.
25:52Maintenant, de là à ce que ça devienne le 9e plus gros succès français,
25:54c'est que ce n'est pas moi qui ai choisi ça, c'est que c'est le public qui a dit,
25:57et donc vraiment, et pour le coup, je ne suis pas cul-cul,
26:01je ne suis pas du genre à faire merci au public, je vous aime, on est ensemble,
26:05ce n'est vraiment pas mon style, et ceux qui me suivent depuis longtemps le savent,
26:07mais là, sincèrement, c'est comme pareil, remplir une tournée, c'est cool,
26:10la remplir un an avant, parce que les gens ont envie de venir te voir,
26:14c'est le public, sincèrement, et moi, quand j'arrive sur scène le soir,
26:18il y a vraiment un truc sincère de putain, merci,
26:21parce que je ne sais pas combien de temps ça durera,
26:22et je ne sais pas, mais en tout cas aujourd'hui, merci.
26:24– Là, tu es vraiment au top, le film a 11 millions de spectateurs,
26:27c'est un truc de dingue, c'est un phénomène de société en fait.
26:30Est-ce que tu as la crainte que ça redescende,
26:32ou est-ce que finalement, au contraire, ça te rassure parce que tu as eu ce succès ?
26:36– De toute façon, ça ne peut que redescendre.
26:38– Tu ne pensais pas ?
26:39– Là, je fais les énigmes, je fais les machins, je fais les plus grandes salles,
26:41donc déjà, je ne peux forcément faire que des plus petites salles derrière.
26:45– Oui, il n'y aura sans doute pas de deuxième cilindre.
26:46– Mais au cinéma, c'est pareil, je ne peux pas faire 12 millions,
26:48enfin tu vois, écoute, en tout cas, je ne m'en fous,
26:54je ne me dis pas, merde, je ne vais faire que redescendre,
26:56au contraire, de toute façon, c'est logique, une carrière, ça fait ça,
26:59et je vais y redescendre.
27:01Moi, le tout, c'est que je continue à faire ce qui me plaît et que…
27:07Tu vois, souvent, je trouve que les jeunes humoristes ont tendance
27:09à un peu tacler les vieux humoristes qui deviennent ringards,
27:14qui ont un public âgé, mais justement, c'est eux qui ont tout gagné.
27:18En fait, le gars, il a 70 ans, il a son public qui a 70 ans, 80 ans,
27:22donc qui a vieilli avec lui, c'est lui qui a gagné, les gars.
27:25Son public, il n'a pas vieilli, il a le même âge que lui,
27:27et il l'a suivi depuis 40 ans.
27:29Moi, c'est ça que je veux.
27:31Moi, je veux être ringard dans 40 ans et d'avoir un public ringard avec moi
27:34qui fait, il fait encore des blagues sur sa bite.
27:37Voilà, c'est ça que je veux.
27:38– Je me suis posé une question en préparant cette interview,
27:40c'est un truc qui m'intéresse à titre personnel, c'est la part de chance.
27:44Est-ce que tu as eu de la chance ou est-ce que la chance, ça n'existe pas ?
27:47– Mais si, ça existe, la chance.
27:48Enfin, en tout cas, je ne sais pas si c'est de la chance,
27:51parce que moi, je ne crois pas en Dieu, je ne crois pas en…
27:55mais je crois en quelque chose, je ne sais pas ce que c'est,
27:57mais j'ai une bonne étoile.
28:00Il y a eu trop de choses dans ma vie qui m'ont amené au bon endroit,
28:05ça ne peut pas être de la chance, il y a beaucoup de choses qui m'ont guidé.
28:07Sur le film, j'ai eu plein de signes, mais des signes incroyables.
28:12– Par exemple ?
28:13– Après, je pense que quand tu es ouvert à l'écoute des signes,
28:15tu les entends beaucoup plus.
28:16Par exemple, sur Mered, la chanson de fin du film, j'ai eu 50 signes.
28:22Le premier, il passe dans ma playlist, Mered, alors qu'il n'est pas dans ma playlist,
28:26mais c'est des trucs que te suggère Spotify.
28:28Et je me dis, ah putain, je crois que c'est la musique de fin du film.
28:31Je vais chez mes producteurs, je leur dis, je crois que j'ai la musique de fin,
28:33je crois que c'est Mered, machin, ils disent OK.
28:36Je sors de chez le bureau de mes producteurs,
28:38il y a un panneau publicitaire sur un arrêt de bus qui défile,
28:40et c'est le dernier concert de Mered au Bataclan.
28:43Et le mec n'avait pas joué à Paris depuis.
28:46Donc je me dis, OK, premier signe un peu…
28:48Je vais à Saint-Tropez chez un pote qui tient une plage privée,
28:51on va déjeuner tous les deux, la plage est fermée,
28:53mais t'as le DJ qui fait ses essais son,
28:55qui met un peu de la deep house de Saint-Tropez,
28:58on est au mois de juin, donc ça écoute du truc.
29:00Et là, en plein milieu de ça, il y a Mered qui passe.
29:03Mon pote qui le regarde, qui me fait,
29:04oh, qu'est-ce que tu fais, tu mets pas ça tout à l'heure,
29:06c'est pas du tout l'ambiance et tout.
29:07Et je dis, attends, attends, c'est ouf, pourquoi il a mis ça ?
29:08Et l'autre, il fait, je sais pas, c'est mes platines qu'on…
29:11J'ai OK.
29:12Et le plus gros, vraiment, qui m'a fait vraiment me dire…
29:15C'est la seule fois où je remets en question Mered,
29:17on est en mix, je suis en train de mixer le film.
29:20Donc post-prod, le premier tournée.
29:22Et je me dis, putain, j'ai l'impression que…
29:25En fait, je voudrais pas que ça fasse tir à l'arme.
29:27Je veux pas mettre un truc trop tir à l'arme,
29:29je veux une musique qui apporte de l'émotion,
29:32mais qui derrière, repart en truc.
29:34C'est pour ça que Mered, c'était bien, c'est qu'il y a ce truc…
29:36Il y a un…
29:38Elle repart, la vie continue, machin et tout.
29:40Et je suis en train de me dire, putain,
29:41j'ai pas envie que les gens comprennent mal le truc,
29:43que ça soit pris pour un truc tir à l'arme,
29:44donc peut-être que c'est pas la bonne musique et tout.
29:46Et moi, mon vrai prénom, c'est Victor.
29:48Et je sors de chez le mixeur, où on est en train de mixer le film.
29:54Je monte dans le taxi, je te jure que c'est vrai.
29:56Je peux le jurer sur tout ce que j'ai le plus cher.
29:57Je monte dans le taxi, il y a Julien Courbet à la radio.
30:00Et il dit, mais Victor, puisque je vous dis que c'est Mered.
30:03Je te jure que c'est vrai.
30:05Et le chauffeur, il a dit quoi ?
30:06Il a dit, parce qu'ils sont avec son chroniqueur,
30:08et ils débattent de quelles chansons c'est.
30:10Et l'autre, il a dit, mais Victor, puisque je vous dis que c'est Mered.
30:13Et j'ai fait, bon, écoute, au moins c'est clair, c'est Mered.
30:17Mais la chance…
30:18– C'est vraiment vrai ? Tout ça est vraiment vrai ?
30:19– Non, je te jure que c'est vrai.
30:21Mais la chance, en tout cas, c'est des trucs…
30:23Evidemment qu'il y a…
30:25Par exemple, sur l'exemple d'Un Petit Truc en Plus,
30:27pour faire ce succès-là, il faut une part de chance.
30:29On a eu le mois de mai le plus pourri qu'on ait eu depuis 10 ans, je crois.
30:32– Parce qu'il est sorti le 1er mai, ouais.
30:33– Le film sort le 1er mai, donc évidemment qu'on est aidé par la météo,
30:37on est aidé par la pluie, on est aidé…
30:39Oui, c'est de la chance en plus.
30:43Peut-être qu'on fait 5-6 millions, ce qui est déjà monstrueux,
30:47mais je veux dire, en tout cas, oui, ça aide.
30:51– Et puis effectivement, ça m'a frappé quand j'ai regardé un peu ton parcours,
30:53c'est que, tu l'as déjà dit, mais tout le monde ne le sait pas,
30:56donc je rappelais quand même tes débuts qui m'ont paru dingue,
30:59c'est que c'est tes parents qui, pour te faire plaisir,
31:03louent une salle au Festival d'Avignon Off,
31:05ils te disent, t'as un mois pour écrire un spectacle,
31:08t'écris en un mois ton spectacle, tu le produis,
31:10il y a 30-40 personnes, c'est un petit truc, quoi.
31:12Et puis, dans les 30-40 personnes, il y a l'assistante de Laurent Ruquier,
31:15et finalement, ça fait que tu te retrouves à la télé,
31:18on ne demande qu'à en rire, etc.
31:19Ça s'est vraiment passé comme ça, c'est…
31:22– Oui, parce que moi, dans ma tête, j'avais pas le petit truc en plus pour faire ça.
31:29Donc dans ma tête, voilà, cuisinier, c'était un vrai métier,
31:32j'avais mon diplôme, j'allais faire de la cuisine,
31:33et c'est mes parents qui m'ont dit, mais tente, rêve, essaye de rêver,
31:36tu vois, ça se trouve, on prend une salle au Festival d'Avignon,
31:39puis on verra ce qui se passe.
31:40Et je me souviens que c'est même pire que ça,
31:42parce qu'un soir, on a fait 24 spectateurs de moyenne sur une salle de 40,
31:46à Avignon, on tractait avec ma mère et tout.
31:49– Il y a une grosse concurrence.
31:50– Ouais, ouais.
31:51Et un soir, je sors de la représentation, et j'ai 6 personnes qui m'attendent.
31:58À l'époque, ça n'arrivait pas, parce que personne, tout le monde s'en foutait,
32:01donc les gens ne m'attendaient pas pour faire une photo, un autographe.
32:03Et j'ai 6 personnes qui m'attendent, je vois ma mère comme ça, toute excitée.
32:08Et là, vraiment, je fais le défilé, donc il y avait un mec d'M6,
32:12un mec de TF1, un mec d'Émilie Dieudonné de France 2 pour Laurent Riquier,
32:16et un autre d'un autre média, et tout.
32:17Et je me dis, ah ouais, putain, il y a un truc qui est rigolo.
32:20Et en fait, après, Émilie Dieudonné m'a dit, t'as buzzé chez les pros.
32:23Chez les pros, ça parlait beaucoup en disant,
32:24il faut aller voir ce gars-là, il est pas mal, et tout.
32:27Et donc, je démarre, le Festival d'Avignon, c'est au mois de juillet,
32:30je démarre début septembre chez Laurent Riquier.
32:33– T'as pas eu peur ? Ça va vite, quand même.
32:35– J'ai eu peur, mais en fait, comme j'ai vraiment tout fait,
32:41avec ce truc en tête de, je vais pas rester, les gars, vous inquiétez.
32:46Je jouais pas ma carrière, je jouais pas.
32:48Je pense que c'était plus stressant de faire une demande claire en rire
32:50pour un humoriste qui était là depuis dix ans,
32:52qui faisait le point-virgule, qui faisait le machin,
32:54qui était en place depuis dix ans, qui prend un risque de faire ce truc-là.
32:58Moi, je m'en fous, je suis cuisinier.
32:59Au moment où je fais mon premier sketch chez Riquier,
33:01je suis pas humoriste, je suis cuisinier, les gars, tout va bien.
33:04– Et dans ta tête, t'es cuisinier ou t'es humoriste ?
33:06– Aujourd'hui ? – Non, non, quand tu fais le premier sketch.
33:08– Ah mais je suis cuisinier, moi, je vais repartir en cuisine.
33:11Je ferai un passage, si ça marche, j'en ferai deux,
33:13si ça marche, j'en ferai…
33:14Bon, j'en ai fait quatre-vingt-dix, mais en tant que cuisinier.
33:16– Et c'est quoi le moment où tu te dis, je suis humoriste, je suis acteur ?
33:20– Un petit truc en plus. – Ah ouais, donc c'est hyper récent.
33:22– Non, mais c'est…
33:25– C'est le succès d'un petit truc en plus ou c'est le tournage ?
33:27– Non, c'est vraiment le succès du film qui m'a fait prendre conscience
33:32que, OK, je suis à ma place.
33:34C'est la première fois que je me dis, OK, je suis à ma place.
33:36Mais après, l'avantage, c'est que moi, c'est monté comme ça,
33:41avec à la fin quand même un petit boum, mais c'est monté.
33:44Donc j'ai pas eu le temps de… Je prenais chaque chose.
33:47Et puis la cuisine, c'est un métier où, même si demain, ça s'arrête pour moi,
33:49je trouverai du travail en cuisine.
33:51Tu vois, je sais que j'aurai du travail, toujours.
33:55Donc ouais, j'ai toujours eu ce truc en tête de me dire,
33:59c'est pas grave, tout va bien.
34:01Si je fais un bide, c'est pas grave.
34:02Si tu fais une vanne, c'est pas grave.
34:04Si ça s'arrête demain…
34:05Mais en tout cas, c'est ce qui m'a permis de toujours faire les choses
34:08comme je le sentais.
34:11Le sketch des Paralympiques que je fais à Montreux,
34:13je l'ai testé à Montreux.
34:14Je l'avais jamais joué avant.
34:15Et tout le monde m'a dit, t'es sérieux ?
34:16Tu vas tester un sketch à Montreux ?
34:17J'ai dit, et alors ? Au pire, ça se passe pas bien, et quoi ?
34:20Et on va venir, on va m'égorger sur scène, je crois pas.
34:22– C'est lié à quoi ?
34:23J'imagine que tu dois avoir confiance en toi, du coup.
34:25Sinon, tu fais pas tout ça, pour se lancer là-dedans,
34:29pour assumer, d'être en scène, tout ça.
34:30– Je crois que c'est de la confiance en soi,
34:32et c'est aussi un peu d'inconscience.
34:35De se dire…
34:39Ouais, de se dire…
34:41En fait, je joue pas ma vie.
34:42Vraiment, je joue pas ma vie.
34:44Et puis, le stress, je me suis rendu compte que c'était pas un facteur,
34:51c'était pas un moteur pour moi, donc j'ai arrêté de stresser à un moment,
34:53en me disant, en fait, voilà, vraiment, tu vas prendre tout,
34:55en mode, je m'en bats les couilles.
34:56Parce qu'en vrai, on s'en bat les couilles, tu vois.
34:59– Même le premier jour de tournage, un petit truc en plus,
35:01quand tu te retrouves à devoir diriger une équipe,
35:03il n'y a pas un moment où tu te dis, oula !
35:05– Non mais, après, tu peux t'en battre les couilles,
35:07mais je pense que je suis très pro et très carré dans ce que je fais.
35:11Mais en tout cas, je joue pas…
35:15Je me dis pas, c'est ma cartouche, il faut que je…
35:17Tu vois, il y a un truc de…
35:20de tout va bien, on fait un film, les gars.
35:23Après, les équipes, je vais vous montrer, les gars, que je ne suis pas un tocard,
35:26que je vais tout faire pour que ça se passe bien,
35:27que je vais me donner à fond, que je serai là du soir au matin et tout.
35:30Mais tout va bien, on n'est pas en train d'opérer un enfant à cœur ouvert.
35:33– Alors, je vais revenir à La Pampa, d'Antoine Chauvrelier,
35:38parce que là aussi, il y a une part de…
35:39Alors, je crois que c'est un pote maintenant,
35:41je crois que c'est quelqu'un avec qui tu pars en vacances.
35:42– Non, c'est la famille, Antoine, on part en vacances ensemble.
35:44– C'est son premier film, lui.
35:46Et donc, vous vous êtes rencontrés quand tu as fait le casting du Bureau des Légendes.
35:49– Oui, tout à fait.
35:50– Il gérait le casting et puis il a tourné des épisodes du Bureau des Légendes.
35:54Et donc, tout ça, ça a été dit pendant la promo.
35:56Mais moi, je suis curieux, je veux savoir comment ça se passe.
35:58Donc, tu es à Danse avec les Stars, tu fais le casting du Bureau des Légendes,
36:03qui est une série, Éric Rochand, Canal, qui est une super série d'ailleurs,
36:06où tu es très bien d'ailleurs.
36:07Et comment ça se passe ce casting, concrètement ?
36:10Quand tu arrives, tu ouvres la porte, qu'est-ce qui se passe ?
36:12– Si je peux me permettre, c'est juste l'inverse.
36:13C'est qu'en fait, moi, quand on m'annonce que je suis pris dans le Bureau des Légendes,
36:18j'accepte Danse avec les Stars.
36:19Parce que je ne suis pas sûr que j'aurais fait Danse avec les Stars
36:21si je n'avais pas eu le Bureau des Légendes.
36:23Mais je me suis dit, OK, le Bureau des Légendes,
36:24ça va me mettre là, au niveau ciné.
36:26Danse avec les Stars, ça va me remettre là.
36:27Et du coup, je vais revenir là où j'en suis.
36:29Donc, écoute, je ne vais pas perdre grand-chose,
36:31mais je vais m'amuser, je vais danser.
36:32Et moi, en plus, je suis le premier à lutter contre ces deux familles de cinéma,
36:40les Montaigu et les Capulets,
36:42qui ne peuvent pas se blairer entre le cinéma d'auteur et la comédie.
36:46Je suis le premier à vouloir que tout ça se réunisse
36:49et qu'on arrête de séparer les deux.
36:52Et en même temps, moi, je vais à ce casting-là en me disant,
36:53ça ne sert à rien, ça ne sert à rien.
36:56Qu'est-ce qu'ils vont me prendre ?
36:57Je suis un clown, je fais des vannes à la télé.
36:59– On a Jean qui te branche là-dedans quand tu te retrouves là-dedans.
37:01– Oui, c'est l'agent, clairement, qui me dit, vas-y, et tout.
37:03Je dis, mais ça ne sert à rien.
37:04– Parce que c'est étonnant, à la base.
37:06Le Bureau des Légendes, Arthus, à l'époque,
37:09on ne se dit pas, ah oui, Arthus dans le Bureau des Légendes, ça fait sens.
37:12On se dit, ah tiens, pourquoi pas ?
37:13Il y a un côté surprenant, quand même, à l'époque.
37:15– Oui, mais c'est ça, encore aujourd'hui,
37:18c'est que là, tu étais surpris que je sois dans La Pampa, tu vois.
37:21C'est ça qui est un peu dommage, c'est de se dire…
37:24– Mais parce que peu de gens le font.
37:25En fait, toi, tu as l'air…
37:26– Mais parce qu'on ne laisse pas la place aux gens,
37:28on ne laisse pas la possibilité aux gens de le faire.
37:30C'est comme ça, c'est qu'on a mis des cases et des trucs,
37:35et on ne laisse pas la possibilité aux gens de le faire.
37:37Moi, je pense que quand tu es acteur, la France…
37:39Pourquoi, aux États-Unis, un Jim Carrey peut faire des films aussi différents
37:43et The Mask à Eternal…
37:46– All sunshine, all smiles.
37:48– Chalconderie.
37:48– Exactement.
37:49Enfin, tu vois, pourquoi on leur laisse cette possibilité ?
37:52Pourquoi De Niro peut faire Casino et peut faire Mon beau-père et moi ?
37:55– Parce qu'il fait ses preuves avant aussi.
37:57– Mais même, justement, en France, tu fais tes preuves avant
37:59et après, tu restes dans cette case-là, et tu ne vas pas ailleurs.
38:03Non, moi, je pense que quand tu es acteur,
38:06si tu es bon dans le truc que tu fais, laissons la chance aux gens.
38:10– Regarde, aujourd'hui, un Franck Dubos qui s'assume et qui dit
38:14mais là, en fait, moi, j'ai envie de faire un film comme ça,
38:17qui n'est pas camping, qui était très bien, en plus, camping.
38:21Ce n'est pas la question, c'est juste que là, il fait autre chose.
38:24– Il réalise ses films qui sont un peu différents de l'image qu'il a.
38:26– Ouais, et c'est chanmé.
38:27Et voilà, en fait, c'est…
38:28Mais du coup, c'est à nous de le faire.
38:30C'est à nous de changer l'image et de dire
38:31si je vous assure qu'on peut se débrouiller là-dedans.
38:33– Et alors, du coup, j'essaie de garder le fil de mes questions,
38:36mais tu ouvres la porte, tu rentres dans le casting du Bourg des Légendes,
38:39qu'est-ce qui se passe ? Comment ça se passe ?
38:40– Il y a Antoine qui me dit, vas-y, joue la scène.
38:43Et puis, c'est un casting classique, vraiment.
38:46Il y a un casting classique.
38:47Je me suis dit, moi, je le fais un peu en tête en me disant
38:49je suis en train de perdre une heure de mon temps
38:50parce qu'ils vont justement prendre un mec, tu vois,
38:55pointu, du conservatoire, de ce que tu veux.
38:57Et au final, je ne sais même pas si je fais un call-back.
39:03– Un call-back ?
39:03– Je crois que je fais un call-back, c'est-à-dire une deuxième fois,
39:05ils me font revenir en me disant, vas-y, refais ce que tu as fait.
39:08Et après, ils me disent que je suis pris, et voilà.
39:12– Tu te rappelles de la scène que tu as jouée ?
39:14– Non. Ah si, c'était l'intro. C'était celle, les gros, ça chie.
39:17Pourquoi, dès qu'on va aux toilettes, dès qu'on ressort,
39:21et que ça sent la merde, on pense que c'est nous qui avons chié.
39:22Tout ça parce qu'on est gros. Comme si les gros, ça chiait toute la journée.
39:25Donc c'est un truc dans le genre, à peu près, je l'ai un peu repimpé là.
39:28– Mais j'ai lu, d'ailleurs, dans une interview,
39:29tu disais qu'en fait, le casting, tu n'avais plus le passé,
39:32justement, à cause de ton poids aussi.
39:34C'est-à-dire qu'ils voulaient casser des gros.
39:35– Bien sûr, ils cherchaient, je peux vous dire ceux qui l'ont passé.
39:38– Oui, c'est-à-dire que tu arrives, tu vois qu'effectivement…
39:40– Non, on ne s'est pas vu, mais je sais qu'ils cherchaient quelqu'un de gros pour le rôle.
39:46Mais c'est là que je te dis que la bonne étoile, la chance…
39:51Si à ce moment-là, je ne suis pas gros, je ne fais pas le rôle,
39:52je n'encontre pas Antoine, il n'y a pas de…
39:55Voilà, donc c'est le mec qui m'a pris parce que j'étais gros il y a trois ans,
40:00m'a fait perdre 35 kilos pour faire son prochain film.
40:02– Oui, c'est vrai.
40:04Continuons sur le cinéma, comment tu te situes aujourd'hui ?
40:07Alors, il y a les Césars, évidemment, donc les Césars, effectivement,
40:10un petit truc en plus, nommé au César du meilleur premier film.
40:12Alors, il y a beaucoup qui ont dit, une seule, seulement,
40:14une seule nomination seulement, c'est quand même pas mal.
40:17Comment tu te situes, toi ?
40:18– Moi, je suis très heureux, je suis très heureux d'avoir eu cette nomination.
40:21Je suis très fier, je trouve ça charmant.
40:25Déjà, de mettre un film aussi populaire, une comédie populaire comme ça,
40:29au milieu de ces films-là, je suis très heureux et très fier.
40:34Maintenant, j'espère que ça va continuer à évoluer là-dessus,
40:40parce que c'est pareil, c'est toujours ce truc de ne pas mélanger les deux cinémas.
40:45En plus, on est dans un cercle vertueux en France,
40:47c'est-à-dire que les films qui marchent permettent de financer d'autres films
40:49qui vont peut-être moins bien marcher et tout.
40:51Donc, venez, on arrête de se tirer dessus et de se dire,
40:53la comédie, c'est de la merde, mais non, les films d'auteurs, c'est chiant.
40:56Venez, il y a des bons films et il y a des merdes des deux côtés.
41:00Franchement, on est un match nul.
41:02– Tu n'aurais pas aimé voir des acteurs, ça aurait été aussi un symbole fort,
41:05d'avoir un acteur de ton film nommé.
41:09– Bien sûr que j'aurais aimé voir des acteurs nommés,
41:13mais en même temps, j'aurais été triste et déçu pour les autres.
41:18– Oui, les autres acteurs du film.
41:21– Je trouve qu'un petit César global pour toute l'équipe, ça aurait été cool.
41:26À Cannes, c'est possible, le César.
41:28– Non, mais l'avantage, c'est que si jamais on gagne le premier film,
41:36on touche du bois, je pense que statistiquement,
41:38on n'est pas les plus… les bookmakers ne nous mettent pas gagnants.
41:45Mais dans tous les cas, ça sera une victoire pour tous.
41:47Et puis dans tous les cas, si on ne l'a pas, ça sera un souvenir de plus.
41:52Ils vont à la cérémonie des Césars.
41:55En fait, c'est ça, c'est qu'eux en soi, ils s'en foutent de la statuette.
41:57C'est juste de se dire, putain, je suis là, je suis au même stade que les acteurs.
42:03Ah ouais, ok, voilà, je ne suis pas dans mon IME et dans mon truc,
42:06je suis là, je suis acteur.
42:07– L'Handicap, les personnes handicapées, c'est un combat que tu as annoncé
42:12que tu allais faire des lieux de vie.
42:15C'est quoi l'idée ? C'est quoi l'ambition ? Comment tu vois le truc ?
42:19– L'idée, c'est de faire bouger les choses.
42:21Déjà, si sur le regard, ça permet de faire bouger les choses,
42:24parce que moi, le but, ce n'était pas de montrer,
42:29regardez, ils ne sont pas bien, machin, tu vois.
42:32Ça fait des années qu'on regarde comme ça, les gens en situation de handicap,
42:35mais c'est juste de montrer qu'ils sont comme nous,
42:37en fait, allez-y, va leur parler, va, machin, il y a un truc de…
42:40Et puis, si tu ne comprends pas, tu auras au moins tenté,
42:43tu passes à autre chose, mais je te jure que tu vas vivre un moment fou
42:47parce que la simplicité qu'ils nous apportent,
42:50mais dans le bon sens du terme, dans les rapports humains,
42:53de se dire bonjour, de sourire, de…
42:55Putain, regarde les gens dans la rue, tout le monde fait la gueule,
42:57essaie de sourire aux gens des fois, de temps en temps,
42:59t'as l'impression de passer pour un agresseur, quoi.
43:01Enfin, il y a un truc de… Venez, on se sourit,
43:03venez, on se dit merci, on arrête de faire comme si les autres n'existaient pas
43:06et comme si on était seul dans l'autre monde.
43:08Et eux, ils ont vraiment ça, ils se connectent à toi,
43:10et il y a un truc de ça va, je suis content d'être là, je t'aime,
43:13je peux te faire un câlin, et de trucs de putain, ça fait tellement de bien,
43:17qu'est-ce qu'on est devenus des gros cons, les valides ?
43:19Parce que ça aussi, qui a décidé que nous, on était valides,
43:21handicapés, on ne sait pas, mais putain,
43:24au lieu de juger les autres, vraiment, regardez-vous,
43:26regardez-nous, et on est d'une tristesse.
43:29– C'est aussi une question politique, en fait.
43:31C'est-à-dire qu'en fait, si on voulait,
43:32ça serait possible de faire des choses, c'est un choix politique aussi,
43:35alors ça demande de l'argent, beaucoup d'argent,
43:37et peut-être qu'il y a d'autres priorités qui sont…
43:38Mais j'entends, mais c'est un choix politique.
43:41C'est qu'en fait, si on voulait que les personnes différentes
43:45soient mieux incluses dans la société, ça serait possible.
43:48– Oui, mais c'est moins intéressant pour les politiques.
43:49C'est pour ça qu'il faut… Moi, je ne crois pas énormément…
43:53– Politique ?
43:54– Non, je crois que globalement, peu importe qui tu mets,
43:59je ne crois pas que ça changera grand-chose.
44:01Je pense qu'il faut que les choses, elles viennent de nous.
44:03C'est pour ça qu'il faut monter des assauts,
44:06il faut faire les choses, que ce soit sur tous les sujets,
44:08c'est le refuge, je fais beaucoup plus de choses
44:10sur l'homosexualité que la politique, le personnel,
44:14je fais beaucoup plus de choses sur le handicap
44:15que ce que fait la politique.
44:17Et puis en politique, tout est long, c'est-à-dire que oui,
44:19on va peut-être te dire, on va rajouter une station de métro adaptée,
44:23projet 2047, vous aurez un métro…
44:25Ouais, les gars, y'a vraiment à savoir, tu vois, donc…
44:30– Quand t'es allé au Sénat, comment tu as vécu, toi ?
44:33Quand t'as discuté avec des décideurs politiques ?
44:35– Parce que je ne suis pas naïf, au moment où j'y vais,
44:38je sais très bien qu'il y a une envie de surfer aussi
44:40sur le succès du film, de se faire une bonne image, de voilà.
44:44Et tant mieux, tout est bon à prendre,
44:46et moi si ça me permet de…
44:47s'il y en a un parmi d'autres qui a saisi un petit truc
44:51et qui va permettre de bouger les choses, tant mieux.
44:54Mais je ne me fais pas d'illusion, je ne me fais pas d'illusion,
44:58je pense que vraiment, le changement vient du privé, vient de nous.
45:03Tu vois, il y a eu les Jeux paralympiques qui ont fait un peu bouger les choses,
45:07il y a eu le film qui a fait un peu bouger les choses.
45:10Derrière, il y a un remaniement, il y a un changement de ministre,
45:13on oublie un ministre, il y en a un qu'ils n'ont pas nommé,
45:16c'est le ministre du Handicap.
45:17C'est quand même, tu te dis, les gars, vous êtes 20 autour d'une table,
45:22il n'y en a pas un qui dit, excusez-moi,
45:23je crois qu'on a oublié un ministre.
45:24– Ah bon, qui ça ? – Bah Michel, là.
45:26– Ah ouais, bah les cons !
45:28– Enfin tu vois, si tu dis en fait, les gars, c'est peine perdue, quoi.
45:30Vous êtes tous très sympathiques, mais c'est peine perdue.
45:34Moi aujourd'hui, je vais faire avancer les centres et les trucs
45:37pour les gens qui sont dépendants, pour les gens qui ont un petit truc en plus
45:39et qui ne peuvent pas vivre tout seuls, qui ont besoin de…
45:44– Ça commence quand d'ailleurs ? Tu sais comment ça va se passer, t'as un agenda ou pas ?
45:47– Écoute, le but, c'est de trouver un lieu rapidement, de faire tous les travaux,
45:50parce que je veux vraiment le rendre beau, chaleureux, agréable,
45:53de créer des activités, de prendre l'équipe.
45:56Je pense que si on veut être optimiste, ce n'est pas avant deux ans.
46:01Peut-être qu'il y a une réalité de structures à monter,
46:04de choses à faire, de travaux, de trucs.
46:08Mais on fera en sorte que ça soit le plus rapidement possible.
46:10Et puis le but, c'est qu'après, il y en ait 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10,
46:14qu'on en ouvre plein.
46:14– Un petit truc en plus, j'ai lu que les Américains
46:17avaient acheté les droits pour faire un remake, c'est vrai ça ?
46:19– Ouais, ouais, ouais.
46:21– Ça va peut-être se faire ?
46:22– Écoute, je ne sais pas si ça va se faire.
46:24En tout cas, je crois qu'ils sont en train de racheter les droits.
46:28Moi, j'ai dit à mes producteurs, mais je crois que ce n'était pas très malin.
46:32Pour moi, c'est un film où tu n'as même pas besoin de racheter les droits,
46:34parce qu'en fait, tu ne peux pas refaire le même film.
46:36Il faut que tu castes tes acteurs.
46:38Tu ne peux pas trouver un fan, même un fan de Johnny Hallyday,
46:42enfin de Michael Jackson ou de qui tu veux.
46:44Enfin, tu vois, il faut que tu castes ton équipe
46:46et que tu construises le film autour.
46:47Donc, c'est compliqué de faire un remake.
46:50Oui, bien sûr, mais donc, c'est compliqué de faire un remake.
46:53Ça me paraît un peu casse-gueule.
46:56Là, j'ai vu qu'on était sortis en Hongrie
46:57et qu'on était interdits aux moins de 16 ans.
46:59Ça m'a un peu, je me suis dit, ah ouais, pourquoi ?
47:02J'aimerais bien savoir pourquoi en Hongrie, ce film est déconseillé aux moins de 16 ans.
47:07– Juste, autre chose sur le cinéma.
47:09Ça m'a surpris parce que dans les interviews,
47:11quand on te demande un peu tes références cinéma,
47:13ce que t'aimes bien en cinéma, tu cites Tim Burton.
47:15– Oui.
47:15– Ce qui est a priori assez loin de l'univers que je connais de toi,
47:18mais bon, ça ne l'empêche pas finalement.
47:19Qu'est-ce que t'aimes chez Tim Burton ?
47:23– Ce que j'aime chez Tim Burton, c'est Tim Burton, c'est Disney,
47:28c'est tout ce que tu veux.
47:30C'est ce truc de nous emmener ailleurs,
47:34en fait, de créer un monde qu'on ne connaît pas et qu'on accepte.
47:40Je trouve ça génial de se dire, tu vois,
47:42je vais faire un personnage qui aura des jambes très très longues comme ça,
47:45un tout petit truc, une tête avec des bras très longs,
47:48en pâte à modeler, qui marchera comme ça.
47:51– Après, Burton, il est plus dark que l'essentiel des Disney, quoi.
47:55– Ouais, les Disney, ils sont hardcore.
47:57– Ouais.
47:57– En final, ils sont plus dark dans l'image,
48:01mais si tu prends les symboliques et les trucs,
48:03Disney, Bambi, la mère qui crève, le royaume, le père qui se fait…
48:06Il n'y a pas ça dans les Tim Burton, le père qui se fait jeter par son frère,
48:11enfin, tu vois, il y a un moment…
48:13Et d'ailleurs, c'est marrant parce que la rencontre des deux,
48:15je trouve, n'a pas marché.
48:16Alice au Pays des Merveilles, qui n'était pas…
48:19– Ah, il a commencé chez Disney et Burton, et puis après, effectivement.
48:21– Mais là, c'était pas… ouais.
48:23Mais non, c'est l'univers.
48:25– Et ton prochain film, j'ai cru comprendre que tu bossais
48:28sur une adaptation, une parodie de Western de ta pièce duel David et Jonathan.
48:32– Alors, c'est bien, t'as un des rares qui le prononcent bien,
48:35mais non, ça ne sera pas ça.
48:37Enfin, ça sera un Western, mais ça ne sera pas l'adaptation de la pièce,
48:39ça sera plus une parodie des sept mercenaires.
48:41Voilà, c'est une autre histoire.
48:43– Tu sais vers quand ça sera en tournage ?
48:45– On devrait tourner été 2026.
48:47– Ah, tu tournes, donc ton deuxième film était en 2026,
48:49donc sorti en 2027 ?
48:50– Ouais.
48:50– OK, cool.
48:51– Ouais.
48:52Je ne veux pas me précipiter, et là, battre le fer pendant qu'il est chaud,
48:56je veux prendre le temps, faire un deuxième film différent,
49:01mais sur ces trucs qui m'habitent aussi.
49:04J'adore les Westerns, j'adore le cinéma un peu à la Mel Brooks,
49:07un peu fou, un peu barré, un peu Mission Cléopâtre,
49:10un peu où on s'autorise, voilà.
49:12– Et puis, de manière plus immédiate, je crois que tu viens de finir Chien 51,
49:16le tournage avec Cédric Jiménez, qui a tourné le Bac Nord notamment.
49:21Pareil, à priori, on ne t'attend pas forcément là-dedans,
49:22c'est un film de science-fiction, c'est tiré du bouquin de Laurent Godet.
49:24– Ouais.
49:26– Ça s'est passé cool.
49:26– J'ai un petit rôle là-dedans, je suis le chef de la police.
49:28– C'est avec Adèle Xarcopoulos et Gilles Lelouch.
49:29– Ouais, tout à fait.
49:30– D'ailleurs, c'est sympa de jouer avec Adèle Xarcopoulos,
49:33je ne sais pas si tu as déjà joué avec elle.
49:33– Je n'ai pas joué avec elle, moi, j'ai joué qu'avec Gilles.
49:35– Alors ?
49:36– Bah, Gilles, oui, oui.
49:37En plus, c'était au moment où sortait…
49:39– L'amour ouf !
49:40– Où sortait l'amour ouf, donc c'était rigolo,
49:42parce que tu disais, il y avait un peu ce truc de,
49:44écoute, je te souhaite de marcher autant que moi.
49:45– C'est pas mal, quand même.
49:47– Et t'as très bien marché et tout.
49:49Donc, on se faisait un peu des petites vannes
49:51et qui a surtout chopé 14 nominations, 13 ou 14.
49:54– Ouais, ouais, c'est ça.
49:56– Donc, non, mais c'est chanmé.
49:59– C'est l'univers gymnèse, science-fiction…
50:01gymnèse, science-fiction, Adèle Xarcopoulos, Arthus, Camoulox.
50:06– Mais pourquoi Camoulox ?
50:09– Parce que je suis un mec rationnel, peut-être, je suis trop dans les cases.
50:11– Donc, Camouloux quoi, que Gymnase, il fasse un truc sur la police et qu'il…
50:14– Il a dit que c'était, je crois, la fin de sa technologie sur la police,
50:17qu'il est question d'un peu de…
50:18– Après, il fait Johnny Hallyday, je crois.
50:20– Ah ouais ? – Ouais.
50:21– C'est lui qui fait avec Raphaël Gardner ?
50:22– Ouais, je crois.
50:23– Ok.
50:24– Je balance pas une exclue, je crois que c'est…
50:26– Non, non, non, non, il n'y aura pas les gros titres, c'est pas grave.
50:29Mais je te remercie.
50:30– Merci à toi.
50:31– Tu m'as accordé, et puis donc, je le dis, parce que je n'apprends pas,
50:35donc le film dans lequel tu joues, que tout le monde s'en fout,
50:38mais moi je le recommande parce que c'est super.
50:39– Ben non, mais il faut le recommander parce que c'est vraiment un super film.
50:42Il faut que les gens aillent le voir.
50:44– Merci. – Merci à toi.