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Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron réuni ce mardi les chefs d'état major européens des armées. Regardez le point de vue de Laurent Jacobelli, député RN de Moselle, membre de la Commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée Nationale.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 11 mars 2025.

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Transcription
00:00RTL Matin
00:04L'invité de RTL Matin est Thomas, vous recevez aujourd'hui le porte-parole du Rassemblement National, député de Moselle, Laurent Jacobelli.
00:10Bonjour et bienvenue sur RTL, Laurent Jacobelli.
00:12Bonjour.
00:13Porte-parole du RN, disait Amandine, mais aussi membre de la commission de défense de l'Assemblée.
00:18Pour commencer, est-ce que vous voulez bien nous sortir du grand flou, Laurent Jacobelli ?
00:22Alors allez-y, précisez votre question.
00:24Ma question c'est qu'on ne comprend rien à la position du RN sur l'Ukraine, sur Zelensky, tout ça.
00:28C'est pourtant très clair, l'Ukraine est un pays souverain qui a été agressé par la Russie.
00:33Depuis maintenant trois ans, il y a eu une guerre assez terrible qui a fait plus d'un million de victimes,
00:37et dont il faut sortir aujourd'hui.
00:39Monsieur Zelensky a lui-même parlé de cesser le feu, on entend le mot paix de plus en plus souvent.
00:44Il faut maintenant se donner les moyens de la paix, d'une paix consentie par l'Ukraine et pas d'une paix capitulation.
00:49C'est pour ça que nous appelons à une grande conférence internationale qui réunit bien évidemment les Etats-Unis,
00:54vous avez vu que M. Trump était à la manœuvre, la Russie, l'Ukraine, parce qu'il faut parler avec le monde.
00:59Donc on met tout de suite Poutine et Zelensky autour de la même table ?
01:01Ça sera progressif, je pense que si on doit faire ça demain matin, ce sera difficile à régler,
01:05mais il y a beaucoup d'initiatives un peu désordonnées en ce moment.
01:08On voit M. Trump aujourd'hui en Arabie Saoudite, on voit le président Emmanuel Macron avec les Etats-majors européens.
01:12Il a raison de faire ça ou pas Emmanuel Macron aujourd'hui ?
01:14Si c'est coordonné, c'est une bonne chose, si c'est pour exister, il faut voir.
01:18Vous savez, ça met derrière la question de la présence de troupes françaises en Ukraine,
01:22puisque tout de suite Emmanuel Macron est sur la question militaire.
01:26Des troupes, ça serait, pardon, vous allez très vite, ça serait des troupes de maintien de la paix.
01:30Il ne s'agit pas d'aller faire la guerre en Ukraine ou d'aller appuyer les combattants ukrainiens.
01:34Mais ça là-dessus, vous dites non d'emblée, vous dites pourquoi pas, vous dites on ne sait pas encore ?
01:38Si je vous ai parlé de conférence internationale, c'est parce qu'elle serait sous l'égide de l'ONU.
01:42Et donc l'ONU, ce sont aussi les casques bleus des forces reconnues comme indépendantes.
01:46On n'aurait pas les français, les italiens, les turcs, on aurait l'ONU,
01:49et ce qui permettrait d'être reconnu par les deux forces en présence, l'Ukraine et la Russie.
01:53Si on veut une paix durable, équilibrée, et qui prenne en compte évidemment la souveraineté de l'Ukraine.
01:58Une paix équilibrée, vous avez parlé d'une paix acceptable pour les Ukrainiens.
02:01Est-ce qu'il faut se battre pour que l'Ukraine retrouve à minima ses frontières d'il y a trois ans ?
02:05Ou est-ce qu'il faut céder à Vladimir Poutine ce qu'il a déjà pris par la force ?
02:08C'est à au président Zelensky et à Vladimir Poutine de négocier en présence des forces internationales
02:14et occidentales pour essayer de garantir le maintien de la paix.
02:18Après, ce n'est pas moi aujourd'hui sur RTL qui vais définir...
02:21Si on met des gens autour de la table, il faut des gens qui ont des convictions.
02:24Je vais vous dire l'idéal. Vous savez, je suis souverainiste.
02:26L'idéal, ce serait que l'Ukraine retrouve ses frontières d'avant l'invasion russe.
02:30Soyons réalistes aujourd'hui, il y a eu une avancée russe sur le territoire ukrainien.
02:34Il y a des zones tampons. Je pense qu'on n'évitera pas d'avoir ces zones tampons.
02:37Il faut maintenant le négocier pour que l'Ukraine ne soit pas dépossédée
02:40et pour que la Russie ne se sente pas toute puissante parce qu'on prépare aussi l'avenir.
02:44Est-ce qu'il doit y avoir une limite au soutien que la France apporte au président Zelensky et à l'Ukraine ?
02:48Et si oui, laquelle ?
02:50Oui, il y a une limite. La limite, c'est la co-belligérance.
02:52Mais je crois qu'on est sortis de cette logique-là aujourd'hui
02:55puisqu'une fois encore, on espère la paix.
02:58La France a aidé l'Ukraine et elle a bien fait.
03:00Mais il ne faut pas que demain, si Vladimir Poutine se sent agressé,
03:04il se sent agressé par la France.
03:06Parce que dans quel cas, ça amènerait vers des conflits beaucoup plus graves.
03:10Mais je crois qu'on s'est éloigné de ce chemin.
03:14Mais je comprends que vous vous posiez la question.
03:16Vous parliez du grand flou tout à l'heure pour le Rassemblement National.
03:18J'espère que maintenant, c'est plus clair.
03:20Le grand flou, on l'a eu pour Emmanuel Macron, dont on ne savait plus du tout quelle était la ligne directrice.
03:24Espérons que cela deviendra un peu plus clair.
03:26Et Vladimir Poutine, il vous fait peur ou pas ?
03:28Vous le redoutez ? Qu'est-ce qu'on en fait de Vladimir Poutine ?
03:30Vladimir Poutine est aujourd'hui une menace.
03:32Et nous Français, nous le savons.
03:34Nous le savons parce que nous avons eu à le vivre en Afrique
03:36où la désinformation de la Russie ennuie gravement aux intérêts de la France.
03:40Nous le savons parce qu'il y a des attaques en France informatique.
03:44Des attaques sur la...
03:46La fameuse guerre hybride dont parle Emmanuel Macron.
03:48Absolument. Donc oui, bien sûr, il faut se méfier.
03:50Après, les sous-entendus d'Emmanuel Macron lorsqu'il arrive à faire des allocutions à la télévision
03:56et qu'il laisse entendre que les chars russes pourraient arriver,
03:58c'est évidemment exagéré.
04:00C'est une guerre hybride qu'il ne faut pas, je crois, ignorer.
04:02Il n'a pas complètement dit que les chars russes allaient arriver.
04:04Non, non.
04:06Là, par l'univers émotionnel. Mais on connaît Emmanuel Macron.
04:08On sait qu'Emmanuel Macron aime s'appuyer sur des crises pour faire avancer son agenda.
04:12Là, il a peut-être saisi l'occasion d'avancer son agenda.
04:16On le connaît, mais ne lui faites pas dire ce qu'il n'a pas dit quand même.
04:18La Russie est-elle une menace multidimensionnelle pour la France ?
04:22Oui, on l'a dit.
04:24C'est ce qu'a dit Jordan Bardella.
04:26Et Jordan Bardella a raison parce que c'est une menace diplomatique.
04:28C'est une menace...
04:30Pour la France, pour nous.
04:32Mais je vous l'ai dit, la Russie nous a déjà attaqués
04:34avec des hackers sur les réseaux,
04:36avec de la mauvaise réputation en Afrique.
04:40Oui, bien sûr, la Russie n'est pas aujourd'hui notre alliée.
04:44Mais je crois qu'on doit avoir deux objectifs.
04:46Je vous pose la question parce que
04:48on a l'impression que Marine Le Pen, elle lui répond tout doux bijoux.
04:50Elle est presque ironique sur le sujet.
04:52Elle a dit que si au bout de trois ans, la Russie a du mal à avancer en Ukraine,
04:56elle a même peu de chance qu'elle a l'ambition de venir jusqu'à Paris.
04:58Donc pas de panique en gros.
05:00Mais il faut relativiser. Oui, il faut être méfiant.
05:02Mais c'est le rôle d'un pays comme le nôtre.
05:04Et c'est pour ça qu'il faut investir dans la défense.
05:06Tous azimuts.
05:08Ça c'est prévu, ça vous le soutenez ?
05:10Nous avons soutenu la loi de programmation militaire.
05:12J'ai eu la chance de négocier avec le ministre à l'époque.
05:14Mais là il va falloir doubler le budget de la défense.
05:16Nous répondons depuis longtemps à ce que ça représente 3% du PIB.
05:18Donc vous voyez, nous avions raison avant l'heure.
05:20Je me rappelle des colibés.
05:22Lorsque nous demandions ça il y a encore quelques années.
05:24Maintenant le monde en vient à la raison.
05:26Mais je crois qu'il faut relativiser.
05:28La France elle est d'abord menacée par d'autres dangers.
05:30L'islamisme qui est notre vrai ennemi aujourd'hui.
05:32Celui qui nous mène la guerre.
05:34Il ne faut pas l'oublier.
05:36C'est un argument que vous utilisez beaucoup en élément de langage depuis quelques jours.
05:38C'est plus qu'un élément de langage maintenant.
05:40Oui mais ça fait un peu contre feu.
05:42Parce qu'il y a le problème de l'islamisme et on peut en parler et on va en parler.
05:44Puis il y a le problème de l'Ukraine qui sont quand même deux problèmes distincts.
05:46Vous avez raison.
05:48Mais on a l'impression aujourd'hui qu'on se focalise sur une seule menace qui existe.
05:50Qui est la Russie.
05:52Mais elle n'est pas la plus évidente pour la France aujourd'hui.
05:54Vous savez nous essayons de défendre d'abord l'intérêt des français.
05:56L'intégrité du territoire français.
05:58La paix en France.
06:00Et évidemment notre ennemi numéro un c'est l'islamisme.
06:02On va y venir.
06:04Mais Donald Trump c'est qui pour vous ?
06:06C'est un allié ? C'est un ami ? C'est un modèle ?
06:08C'est un adversaire ?
06:10Donald Trump est le président des Etats-Unis d'Amérique.
06:12Les Etats-Unis d'Amérique sont traditionnellement notre allié.
06:14Et cela devrait rester...
06:16Mais aujourd'hui ?
06:18Aujourd'hui clairement il rebat les cartes.
06:20Et cela nous amène à poser une question.
06:22L'allié d'aujourd'hui peut être l'adversaire de demain.
06:24C'est ce que Donald Trump laisse imaginer en tout cas.
06:26Ce qui veut bien dire que la politique
06:28diplomatique et de défense de la France
06:30elle doit être souveraine et indépendante.
06:32Souveraine et indépendante
06:34de Washington, de Moscou
06:36et de Bruxelles.
06:38Est-ce que vous avez envie d'acheter une Tesla comme Donald Trump
06:40pour soutenir Elon Musk ?
06:42Ce n'est pas prévu non.
06:44Il a eu la bonne attitude en tordant le bras
06:46à Volodymyr Zelensky.
06:48Je vais te piquer tes terres rares ou je te lâche.
06:50C'est ça la façon de faire de la politique aujourd'hui ?
06:52Je crois que la diplomatie normalement
06:54c'est le dialogue et pas la brutalité.
06:56Le problème de cette brutalité qu'il y a pu avoir
06:58c'est qu'elle était filmée.
07:00Je pense que quand deux hommes d'Etat se retrouvent pour négocier
07:02la paix, forcément il y a des moments
07:04où il y a des frictions.
07:06Mais en général elle se passe à l'abri des terres rares.
07:08La façon de faire, la méthode.
07:10Non mais je vous le dis, c'est pas une bonne chose.
07:12Et puis ça trouble sur le terrain.
07:14N'oublions pas qu'il y a des Ukrainiens qui se battent quand même
07:16en ce moment sur le front.
07:18Et quand on les menace du jour au lendemain de supprimer
07:20toute aide et qu'on présente une
07:22vision assez féroce du dialogue
07:24avec le président ukrainien,
07:26évidemment ça n'envoie pas un bon
07:28signal mais cela ne doit pas rester
07:30dans nos esprits comme une barrière à la paix.
07:32Mais quand même, si demain la France était attaquée,
07:34agressée comme l'a été l'Ukraine et que Donald Trump vous disait
07:36« Ok monsieur Jacobelli, je vous aide mais en échange
07:38je vais exploiter toutes vos richesses, je vous pique la
07:40Moselle », vous ne diriez pas
07:42« Merci monsieur, allez-y monsieur ».
07:44Pas touche à la Moselle, pas touche à la France
07:46non plus mais c'est pour ça que nous avons la
07:48dissuasion nucléaire, Thomas Soto, et c'est une différence majeure.
07:50C'est-à-dire que la France aujourd'hui,
07:52c'est ce que voulait le général De Gaulle,
07:54elle s'est mise à l'abri des dépendances.
07:56Nous n'avons pas de maître ailleurs, nous sommes
07:58maîtres de notre propre destin et c'est pour ça
08:00quand j'entends Emmanuel Macron avoir un discours là aussi
08:02excusez-moi de le dire, ambigu
08:04sur le partage de la dissuasion nucléaire,
08:06cela ne laisse pas de nous inquiéter.
08:08Dans ce contexte, est-ce qu'il faut mettre sur
08:10pause le conclave sur la réforme des retraites
08:12et en rester à la réforme de 2023 ?
08:14Le grand amalgame, ça c'est la technique
08:16d'Emmanuel Macron, quand il y a une
08:18crise internationale qui touche la France.
08:20Emmanuel Macron dans chaque phrase ce matin.
08:22C'est le président de la République et puis c'est notre concurrent principal.
08:24Alors qu'est-ce qu'on fait avec la réforme des retraites ?
08:26Moi je crois que ça n'a aucun rapport,
08:28disons les choses comme elles sont,
08:30Emmanuel Macron à chaque fois, et vous voyez je le refais encore,
08:32à chaque fois qu'il y a une crise, essaye de
08:34faire passer toutes ses lubies. Alors aujourd'hui c'est
08:36la réforme des retraites pour défendre l'Ukraine,
08:38personne ne voit le rapport. Vous savez,
08:40le réarmement de la France, il se fera
08:42d'abord, nous nous le voulons.
08:44Mais bien sûr, mais l'argent peut se faire avec
08:46un fonds souverain par exemple, avec des investissements.
08:48Avec des hausses d'impôts ?
08:50Non, parce que l'armement c'est une industrie,
08:52nous avons d'ailleurs parmi les plus belles entreprises du monde
08:54en la matière avec Dassault, Naval Group.
08:56Même pour les plus riches,
08:58pas de hausses d'impôts ? Non, pour personne.
09:00C'est un investissement parce que demain
09:02ces entreprises-là créeront de l'emploi,
09:04payeront elles-mêmes l'impôt qui
09:06est dû et donc apporteront de la richesse.
09:08En France, il y a un budget
09:10qu'il faut revoir, évidemment, nous on avait proposé 15 milliards
09:12d'impôts, mais honnêtement, faire croire aux
09:14Français qu'il va falloir à nouveau augmenter
09:16les impôts, à nouveau leur demander de travailler plus
09:18tout simplement pour avoir une défense digne
09:20de ce nom, ce n'est pas un bon argument.
09:22Demain matin c'est Bruno Retailleau qui sera installé
09:24à votre place, dans le studio de RTL
09:26le matin. Vous votez Retailleau ou votez qui êtes-vous ?
09:28Moi je vote Marine Le Pen, ça ne va pas vous surprendre.
09:30Bah écoutez, moi j'ai un message pour
09:32Monsieur Retailleau qui est là demain matin.
09:34Si son discours est sincère, et moi je suis
09:36tout à fait prêt à le croire, sur la sécurité
09:38et sur l'immigration, il faut simplement lui dire qu'il a choisi
09:40la mauvaise équipe. Une équipe
09:42de France où il y a des socialistes, ce n'est pas une équipe
09:44qui réduira l'immigration ou qui améliorera
09:46la sécurité. S'il est sincère, allez,
09:48je lui offre une adhésion gratuite.
09:50Il vous plaît, alors là, vous l'avez dit il y a quelques jours, il y a quelques semaines,
09:52qu'il aurait pu être le porte-parole du RN, Bruno Retailleau.
09:54Merci beaucoup, Laurent Jacobi, bienvenue ce matin sur RTL.

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