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« 64 % des Français ont déclaré acheter régulièrement en direct des producteurs en 2024, soit -3 points par rapport à l’année précédente », révèle le dernier baromètre de la plateforme Pourdebon.com, réalisé avec Kantar. Il s’agit d’une première en cinq ans. Cela serait dû aux conséquences de la crise économique et à des difficultés d’accès.

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Transcription
00:00L'invité de Smart Impact est avec nous en duplex, Nicolas Machart, bonjour.
00:12Oui, bonjour.
00:13Bienvenue, vous êtes le cofondateur de PourDeBon.com, créé en 2016 avec Cyril Schwarz.
00:19C'est quoi, c'est une place de marché, c'est ça ?
00:22Effectivement, nous sommes la plus grande place du marché en France, avec plus de 800 producteurs référencés,
00:29ce qui représente plus de 33 000 produits frais.
00:31Donc on est effectivement un immense marché de produits ultra frais,
00:36et on permet à ces 800 producteurs de vendre en direct leurs produits,
00:41donc directement depuis leurs exploitations, depuis leur bateau de pêche,
00:45vers le client final partout en France.
00:48Et tout ça dans le respect de la chaîne du foie.
00:50Oui, évidemment, on va rentrer dans le détail, parce qu'il y a quelques défis logistiques à relever.
00:54Ça suppose des partenariats avec des agriculteurs que vous avez construits au fil des ans ?
00:59Oui, tout à fait. En fait, on fait trois métiers chez PourDeBon.
01:02Le premier métier, c'est de sélectionner des producteurs.
01:05Donc on va vraiment trouver des producteurs qui sont engagés dans des démarches de responsabilité, de durabilité.
01:11Et ensuite, on va les accompagner dans les ventes en ligne.
01:13C'est notre deuxième métier, c'est la casquette digitale.
01:16Et le troisième métier, c'est la logistique pour eux.
01:18Donc c'est nous qui opérons toute la prestation logistique,
01:21à savoir collecter les produits chez eux et les acheminer dans le respect de la chaîne du foie, jusqu'au client final.
01:27PourDeBon.com, qui fait partie de Géopost, filiale du groupe La Poste,
01:31est-ce que c'était ça dès le départ ? Qu'est-ce que ça vous apporte ?
01:35Alors effectivement, l'idée est née d'une rencontre avec les équipes dirigeantes de Chronopost,
01:39qui à l'époque, en 2015, se lançait dans le transport alimentaire,
01:43avec l'offre qui s'appelle Chronofresh aujourd'hui.
01:45Et de cette relation, de ces échanges, est née l'idée de créer une place de marché
01:49qui accompagnerait l'offre logistique de Chronofresh.
01:53Donc ils ont participé au financement des premières briques de la plateforme.
01:58Et ensuite, on a volé nos propres puzzles pendant 5 ans.
02:01Et nous sommes revenus dans le giron du groupe Géoposte à l'été 2022.
02:06Donc aujourd'hui, effectivement, on appartient au groupe Géoposte,
02:08qui est l'activité colli du groupe La Poste.
02:11Avec, j'y viens, ce défi logistique qui est forcément particulier quand on parle de produits frais.
02:18Comment vous le relevez, ce défi ?
02:21Alors, on le relève justement grâce à notre prestataire Chronofresh,
02:24et une proximité qu'on a développée avec les équipes de Chronofresh depuis 8 ans maintenant.
02:30Simplement, en fait, Chronofresh a cette capacité à aller collecter des produits avec des camionnettes
02:38qui sont soit équipées de glacières frigorifiques avec des plaques eutectiques et des puces RFID
02:44qui permettent de suivre l'acheminement du colis et l'évolution de sa courbe de température.
02:49Ou parfois, ça peut être des camions bi- ou tri-température, parce qu'on fait aussi du surgelé,
02:54qui vont collecter les produits, les acheminer en agence Chronofresh,
02:58les stocker dans des entrepôts en frais.
03:01Donc tout ça, c'est suivi en température avec une cellule de supervision.
03:04Et ensuite, c'est acheminé jusqu'au client final, mais grâce au réseau Chronopost.
03:08Donc on est en même temps sur une prestation d'expressistes.
03:11On collecte des produits et on les livre au client final en moins de 24 heures dans 95% des cas.
03:18Oui, avec évidemment cette chaîne du froid à respecter et une responsabilité sanitaire.
03:25C'est aussi ça ce que vous portez sur les épaules.
03:27Exactement. On le porte conjointement avec notre prestataire logistique, donc avec Chronofresh.
03:32Et moi, j'ai dans mon équipe cinq personnes qui sont en charge de suivre l'acheminement des colis,
03:37s'assurer qu'ils soient bien livrés en main propre parce qu'on ne fait pas de remise en compte à relais
03:41puisqu'on est sur des produits frais dans 90% des cas.
03:44Donc on a vraiment un suivi très fin.
03:46Et lorsqu'on a un doute, on a les courbes de température qui nous permettent de voir
03:51quelles ont été les évolutions de température du colis.
03:54On est sur des prestations de frais qui est ce qui se fait de mieux aujourd'hui,
03:59best of class sur le marché.
04:02Vous publiez le cinquième baromètre pour de bon de la consommation des Français en circuit court.
04:09Quel est le constat principal ? Il y a une légère baisse, c'est ça ?
04:12Effectivement. C'est la cinquième année qu'on édite ce baromètre des circuits courts en partenariat avec le Cantar.
04:20Et là, cette année, on constate une baisse de trois points de la consommation en circuit court.
04:27C'est le signe de la situation économique actuelle.
04:34Les gens consacrent un peu moins de leur budget à une bonne alimentation.
04:40Donc c'est trois points de moins.
04:42C'est la première fois en cinq ans qu'on subit cette inflexion.
04:45Donc c'est 64% des Français qui prétendent consommer régulièrement en circuit court
04:50versus 67% par le passé.
04:53Donc la première explication, c'est la crise économique.
04:56Une deuxième explication de ce frein à l'achat, c'est aussi la proximité, la difficulté d'accès aux produits du terroir.
05:03Voilà, c'est une réponse qu'apporte Pour de Bon.
05:06Donc la première explication, c'est le prix, si je comprends bien.
05:09C'est clairement le prix.
05:11Quand on s'adresse à des produits de grande qualité qui font partie de la sélection des produits qu'on assure Pour de Bon,
05:17c'est un acte à la fois engagé, mais c'est aussi un acte d'achat qui est raisonné.
05:25Et aujourd'hui, on voit que les consommateurs sont rappelés par le portefeuille et font des arbitrages dans leurs dépenses.
05:36Ils préfèrent acheter moins cher de la nourriture de moins bonne qualité en ces temps compliqués pour eux.
05:42Vous étiez évidemment au Salon international de l'agriculture qui vient de se terminer.
05:47Quel bilan vous en faites ?
05:50Le modèle circuit court que vous défendez tient là-bas ?
05:55On en garde un très, très bon souvenir.
05:59Sur Pour de Bon, on est très clairement un Salon de l'agriculture tous les jours,
06:03puisqu'avec nos 800 producteurs, on a autant de producteurs sur la plateforme qu'il y en a sur le Salon de l'agriculture.
06:08On a autant de visiteurs sur Pour de Bon que sur le Salon de l'agriculture, puisqu'on fait près de 800 000 visiteurs par mois.
06:14Donc chez nous, c'est tous les jours un Salon de l'agriculture.
06:17Et j'en retiendrai une chose importante, c'est qu'on a noué un partenariat avec les chambres d'agriculture
06:22qui aujourd'hui va permettre à Pour de Bon d'accompagner tout le réseau Bienvenue à la ferme
06:28dans la vente de leurs produits en direct des producteurs.
06:31Pendant ce Salon de l'agriculture, il y a eu ce label, L'amour est tout prêt,
06:36créé par Karine Lemarchand avec plusieurs grands groupes de distribution
06:40pour aider les petits producteurs à trouver leur place notamment sur les rayons des supermarchés.
06:44Comment vous accueillez cette initiative ?
06:48J'ai pris connaissance effectivement de cette initiative pendant le Salon.
06:52Toutes les initiatives qui visent à soutenir les producteurs sont bonnes à prendre.
06:58La démarche de madame Lemarchand au travers de ce logo me semble un peu particulière
07:04parce que le logo en fait, sa marque n'est ni plus ni moins que le nom de son livre.
07:10Donc je trouve étonnant qu'elle ait pris cette démarche-là d'utiliser ce nom.
07:16Mais au-delà de ça, tout ce qui vise à soutenir le tissu agricole français est bon à prendre.
07:22Amener ses producteurs vers des enseignes de grandes distributions,
07:26c'est quelque chose qui se fait déjà localement.
07:28Nous sur Pour de Bon, on a quelques producteurs qui parfois sont dragués
07:31par des enseignes de grandes distributions pour faire de la vente en point de vente.
07:36Donc c'est déjà quelque chose qui existe.
07:38Maintenant, je suis prêt à discuter avec elle pour accompagner ses producteurs
07:42à vendre sur Pour de Bon en direct auprès des consommateurs finales
07:47et sans passer par des centrales d'achat ou des enseignes de grandes distributions.
07:51– Je le dis à votre place, attention au coup de com'
07:54parce qu'il y a une question du nombre d'intermédiaires évidemment,
07:57et je reviens au prix.
07:59Vous, vous réduisez le nombre d'intermédiaires
08:01mais malgré tout, vous êtes quand même un peu plus cher qu'en supermarché.
08:06– Eh oui, mais parce qu'on n'est pas sur la même qualité de produit aussi,
08:09c'est toute la différence.
08:10On a fait ce choix d'être vraiment sur la qualité des produits.
08:13Chez nous, vous allez trouver du porc mangalica, du porc noir gascon, du porc nustral,
08:19vous allez trouver les 25 races de vaches à viande sur le site,
08:22vous allez trouver des productions de crevettes françaises,
08:24vous allez trouver des coquilles singes qui sont pêchées à la main,
08:27autant de produits d'une qualité absolument extraordinaire
08:29que vous ne trouverez jamais en bas de chez vous
08:32et encore moins bien sûr en enseignes de grandes distributions.
08:34Donc c'est un choix aussi de venir commander chez nous des produits de qualité
08:40qui est un choix avant tout qui est orienté par la volonté de soutenir à la fois des producteurs
08:44mais en même temps avoir de la transparence et retrouver de la confiance dans son assiette.
08:48– Question complètement biaisée, volontairement un peu provocatrice,
08:51est-ce que c'est seulement des bobos des grandes villes qui achètent chez vous ?
08:55– Alors c'est tout l'inverse.
08:56Le bobo des grandes villes, lui ne sait pas ce que c'est qu'un maroilles grand cru fermier
09:01ou ne fait pas la différence entre…
09:03– Vous ne pouvez pas dire ça, il y a quelques bobos très très pointus sur les produits frais.
09:07Non mais allez, je vous laisse continuer.
09:09– Non, on n'en a justement pas et ça a été d'ailleurs le premier enseignement
09:12des deux premières années de lancement de la plateforme.
09:15On s'adresse vraiment à jeunes retraités, 55 ans et plus,
09:22c'est vraiment 70% de notre clientèle qui connaît très bien les produits du terroir
09:27et qui aime cuisiner, qui a le temps de cuisiner
09:30et qui a effectivement un peu les moyens de cuisiner une bonne volaille.
09:34Donc pas du tout sur le bobo parisien.
09:37Vous savez que commander chez nous, ça implique aussi de savoir cuisiner des bons produits.
09:40Quand vous achetez une volaille de braise qui est deux fois plus chère
09:43qu'un poulet chez votre boucher, il faut savoir la cuire
09:47et ce n'est pas le même type de cuisson que vous avez sur ces produits-là.
09:51– Merci beaucoup Nicolas Machard et à bientôt sur Be Smart For Change.
09:56Suite à notre débat, les inégalités de genre ont la vie dure.

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