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Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:00Mercredi 5 mars 2025, Morandini live numéro 1608 sur CNews, première chaîne Info de France, bonjour et bienvenue en direct.
00:00:12À la une dans moins de deux heures, à midi trente très précisément, on fait rare, les policiers vont se mobiliser partout en France pour exprimer leur colère
00:00:20après la volonté hier du parquet de Nanterre de faire comparaître pour meurtre leur collègue qui avait ouvert le feu et tué Naël, 17 ans, au volant d'une voiture le 27 juin 2023
00:00:31après une course poursuite et le refus d'un contrôle de police, Naël, 17 ans, avait été touchée par le tir d'un policier.
00:00:38Les policiers aujourd'hui sont donc appelés à se rassembler dans moins de deux heures symboliquement à midi trente devant tous les services de police de France
00:00:46pour exprimer leur colère face à, je cite, « cette décision inacceptable ».
00:00:50Écoutez maître Laurent-Franck Lénard, avocat du policier mis en cause dans cette affaire qui ne comprend pas les réquisitions du parquet.
00:00:58Tout est déplacé dans ces réquisitions, la qualification bien sûr et le renvoi parce qu'il y a un cadre légal qui existe quand même, il faudrait le rappeler.
00:01:05Donc s'agissant de la simple qualification de meurtre, bien sûr elle est inadaptée, mon client n'a jamais voulu tuer personne et certainement pas monsieur Merzouk,
00:01:14il a bien expliqué qu'il avait tiré vers le bas, les expertises ont bien démontré que c'est la poussée du véhicule qui dévie la trajectoire du tir,
00:01:21donc pourquoi le renvoyer pour meurtre ? Le parquet lui-même qui fait l'analyse des éléments à charge et à décharge a plus d'éléments à décharge qu'à charge
00:01:31et le seul élément à charge, et c'est un peu grotesque, c'est de dire que mon client n'a pas été prudent dans l'utilisation de son arme.
00:01:38Mais ne pas être prudent dans l'utilisation de son arme, ça ne veut pas dire qu'on a voulu tuer, bien évidemment.
00:01:43Donc la qualification de meurtre ne repose sur rien, elle est là pour habiller ce dossier parce qu'il faut l'habiller, parce qu'il faut que ce policier soit poursuivi,
00:01:52qu'il soit condamné et le parquet n'a rien, il n'a pas d'éléments objectifs donc il invoque des choses qui sont particulièrement fantaisistes.
00:02:01Et la violence chez les jeunes cette fois a donné des coups de hache ou des coups de couteau, est-ce devenu un effet de mode chez les jeunes ?
00:02:07Cette réflexion qui au premier abord peut sembler choquante a été faite au micro de CNews par une responsable d'un syndicat de police.
00:02:14Elle constate jour après jour l'inflation de ce type d'attaques dans les lycées et les collèges.
00:02:19J'ai l'impression que c'est un effet de mode parce qu'en fait il ne passe pas un jour où on n'a pas des violences avec arme blanche.
00:02:25Donc concrètement je pense que c'est devenu entre guillemets un peu la réponse à toute violence ou toute problématique de donner des coups de couteau,
00:02:34des coups de hache, des coups de machette aux premiers venus pour n'importe quelle raison.
00:02:39Et pour lutter contre ce fléau des attaques au couteau chez les mineurs, Laurent Nunes, le préfet de police de Paris,
00:02:44a présenté hier un plan de prévention contre le port des armes blanches.
00:02:48Mais le recteur de Paris révèle que certains parents incitent parfois leurs enfants à prendre des couteaux.
00:02:54Ça paraît juste hallucinant.
00:02:56Nous avons bien sûr une mission d'éducation, c'est notre mission fondamentale d'expliquer ce que je viens de vous dire,
00:03:02mais également auprès des parents, parce qu'il peut arriver que les parents, avec des intentions diverses et variées,
00:03:08incitent leurs enfants à avoir une telle arme ou en tout cas ne soient pas suffisamment proches pour les dissuader de tout cela.
00:03:17Laurent Nunes souhaite aussi mener des actions auprès des armuries, auxquelles il faut rappeler un certain nombre de règles,
00:03:24notamment que les armes blanches sont interdites à la vente aux mineurs.
00:03:28Et justement à propos des agressions aux couteaux, nous sommes retournés à Nîmes,
00:03:31où vous le savez, une agression aux couteaux a eu lieu vendredi dernier dans un collège.
00:03:35Un garçon de 13 ans a été poignardé au dos par un jeune de 17 ans.
00:03:38Nous sommes donc allés à la rencontre des élèves qui sont forcément traumatisés.
00:03:43Les élèves du collège Jean-Baptiste de la Salle, dans le centre-ville de Nîmes, tentent de reprendre une activité normale.
00:03:49Lundi après-midi vers 16 heures, un adolescent de 13 ans est pris à partie devant l'établissement scolaire par un jeune de 16 ans.
00:03:57L'élève entre dans la cour pour se mettre à l'abri, mais l'assaillant le poursuit.
00:04:01Quelques minutes plus tard, il réussit à s'enfuir par l'accès principal.
00:04:05L'agresseur le rattrape et lui assène trois coups de couteau dans le dos.
00:04:10La jeune victime est rapidement prise en charge et hospitalisée.
00:04:13Des dizaines d'élèves ont assisté à l'agression.
00:04:16Il a sorti un couteau quand ils se sont disputés.
00:04:18Il a cherché l'élève en question et quand il arrive derrière, il le plante par derrière.
00:04:24Et maintenant, ça nous choque, ça nous blesse en même temps parce que ça pouvait arriver à n'importe qui.
00:04:29Quelques heures plus tard, l'agresseur présumé a été interpellé.
00:04:32Il était déjà défavorablement connu des services de justice.
00:04:36Les forces de l'ordre constatent une escalade de la violence chez les jeunes.
00:04:40Et nous partons maintenant sur l'île Saint-Denis où un camp de Roms provoque l'exaspération des habitants.
00:04:44Ils sont des dizaines à avoir installé leur tente, leur cabane ou leur campement de fortune.
00:04:49Les riverains qui habitent en face dénoncent des nuisances et regrettent l'omerta des pouvoirs publics.
00:04:55Sur cette vidéo prise par un habitant de l'île Saint-Denis, des déchets sont déversés dans la Seine.
00:05:01Selon les riverains qui habitent en face, il s'agit de Roms qui ont installé depuis moins d'un an un camp de fortune.
00:05:07Donc ils se sont installés avec des tentes.
00:05:10Petit à petit, ils ont construit des cabanes.
00:05:12Et puis là maintenant, ils construisent un village et une déchetterie aérienne.
00:05:19Auparavant, selon cette habitante, la zone était très prisée des pêcheurs.
00:05:23Mais aujourd'hui, elle dénonce un paysage de désolation et de nombreuses nuisances.
00:05:28Moi, je ne peux plus ouvrir mes fenêtres parce que c'est bruyant.
00:05:31Il y a des cris, il y a des chiens.
00:05:33Moi, ce qui m'inquiète le plus, c'est qu'il y a des enfants.
00:05:36La sécurité et l'hygiène pour les enfants, voilà.
00:05:39Certains habitants disent avoir alerté les autorités, notamment la police, sans succès.
00:05:45Personne ne prend ses responsabilités.
00:05:47Personne ne veut agir et du coup, en fait, on ne sait pas à qui il faut parler pour pouvoir régler ce problème.
00:05:53Parce que ça reste un problème.
00:05:55Face à une situation qualifiée d'insoutenable, certains habitants envisagent désormais de déménager.
00:06:02Il faut changer la loi.
00:06:03L'appel est lancé ce matin par plusieurs associations de protection animale.
00:06:07Changer la loi pour protéger les chiens.
00:06:08Car vous allez sans doute découvrir ce matin qu'aujourd'hui en France,
00:06:11voler un chien est puni de la même façon qu'un vol de téléphone portable ou de sac à main.
00:06:17Ça paraît surrealiste, mais la loi oublie qu'un chien est un être vivant
00:06:20et que ce vol est un traumatisme pour le maître, mais aussi pour l'animal lui-même.
00:06:26Alors pour lutter contre ce fléau, certaines associations rappellent quelques bons réflexes à adopter.
00:06:32Par exemple, faire identifier son chien par puce électronique ou tatouage,
00:06:36le promener avec une laisse ou encore installer une caméra au-dessus du chenil.
00:06:40Si le chien a déjà été volé, il est aussi possible de le signaler sur ce site Internet.
00:06:45Certaines associations vont encore plus loin et réclament une modification du code pénal.
00:06:51Puisqu'à l'heure actuelle, le vol d'un animal est un vol simple,
00:06:53donc c'est-à-dire c'est une soustraction d'objet.
00:06:56Et c'est une grosse problématique puisque du coup, il n'y a pas d'enquête de réellement donné.
00:07:01C'est un vol de portable, l'équivalent d'un vol de portable ou de sac à main.
00:07:04Aujourd'hui, la peine encourue pour le vol d'un animal de compagnie
00:07:07s'élève à trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.
00:07:11Voilà, ça part assez fou et on va en reparler bien évidemment dans cette émission.
00:07:14Emmanuel Macron va s'adresser ce soir aux Français à 20h dans une allocution consacrée à l'Ukraine.
00:07:20Il en a fait lui-même l'annonce ce matin sur les réseaux sociaux.
00:07:23Il va donc parler de l'Ukraine au moment où on est dans une grande incertitude.
00:07:27C'est en tout cas ce qu'il dit.
00:07:28Une intervention qui intervient au moment où Donald Trump a annoncé avoir reçu une lettre
00:07:33du président ukrainien où il exprimait sa volonté de signer un accord.
00:07:38Devant le Congrès cette nuit, Donald Trump affirme que le président ukrainien Volodymyr Zelensky
00:07:44est prêt à négocier un accord de paix avec la Russie.
00:07:47Une annonce surprise après l'échange brutal entre les deux dirigeants vendredi dernier.
00:07:51J'ai reçu une lettre importante du président ukrainien Zelensky.
00:07:57La lettre dit que l'Ukraine est prête à s'asseoir à la table des négociations dès que possible
00:08:03pour se rapprocher d'une paix durable.
00:08:05Un revirement de situation alors que la semaine dernière,
00:08:08Volodymyr Zelensky avait quitté la Maison Blanche
00:08:10sans signer l'accord cadre sur l'exploitation des ressources naturelles ukrainiennes.
00:08:14Une décision qui avait entraîné le gel de l'aide militaire américaine.
00:08:18En ce qui concerne l'accord sur les mineraux et la sécurité,
00:08:24l'Ukraine est prête à le signer au moment qui vous conviendra.
00:08:28Du côté de Moscou, pas de confirmation à ce stade,
00:08:31mais les discussions semblent aller dans le bon sens selon le président américain.
00:08:35Et justement Emmanuel Macron qui est et qui restera un pro de la com.
00:08:39Hier, le président a fait une visite surprise dans un petit village de Lyon,
00:08:43à Ogis pour être précis, non loin d'Auxerre.
00:08:45C'est un village de 963 habitants, c'est précis.
00:08:48Et c'est une visite qui s'est faite sans la presse, mais quand même filmée par l'Elysée.
00:08:53C'est là que le président s'est rendu dans une boucherie charcuterie de ce village
00:08:57pour dialoguer avec un commerçant.
00:09:10– Vous allez bien ? – Très bien.
00:09:13– Ça va ? – Oui, oui.
00:09:14– Ça se passe bien pour vous ? – Ça se passe, difficilement dans les petites communes.
00:09:18– Ça fait combien de temps que vous êtes installé ?
00:09:21– Ça fait 6 ans que je suis installé.
00:09:24– Et vous êtes originaire de la commune ?
00:09:25– Non, je suis originaire de la région, une petite commune de Noyelles-sur-Solane.
00:09:30– Comment vous êtes arrivé là ?
00:09:32– Parce qu'il y avait le commerce qui était à prendre.
00:09:33– Il y avait le commerce qui était à prendre ?
00:09:34– Oui.
00:09:35Voilà, Emmanuel Macron visite dans une boucherie charcuterie.
00:09:37Il est top et les plombes d'audience hier soir, c'est avec Mister Audience, Kevin Vatan.
00:09:45– Et hier soir, c'est France 3 qui est arrivé en tête grâce à la fiction
00:09:47« Mort d'un berger » incarnée notamment par Annie Dupéré
00:09:50qui a rassemblé plus de 3,4 millions de téléspectateurs.
00:09:53Déception pour Koh-Lanta sur TF1 qui est bien en dessous de la barre
00:09:57des 3 millions à 2,854 millions.
00:09:59France 2 MC sont quand elles quasiment à égalité et faibles.
00:10:02Le documentaire sur Anne Franck et le magazine de Julien Courbet,
00:10:06« Appel à témoins » n'ont attiré qu'en moyenne qu'un million et demi de personnes.
00:10:09Toutes les autres chaînes sont bien en dessous du million.
00:10:12France 5 avec son doc sur le pain et TFX avec le film « Marie »
00:10:15sont au coup d'à-coup d'autour des 800 000.
00:10:20Enfin, vous le savez, tous les jours, nous désignons le flop du jour.
00:10:23Et hier soir, il est pour « Quotidien » sur TMC.
00:10:26En effet, malgré la suppression de C8 et donc de l'arrêt de « Touche pas à mon poste » sur la TNT,
00:10:31l'émission de Yann Barthez s'est passée sous les 2 millions à 21h.
00:10:34Un coup dur pour la chaîne.
00:10:36Quant à l'audience de Cyril Hanouna sur les box,
00:10:38elle n'est toujours pas mesurée, mais nous devrions avoir les premiers chiffres en fin de semaine.
00:10:42Mister Audience vous dit à demain.
00:10:45– Allez, je vous présente mes invités qui vont m'accompagner en direct jusqu'à midi.
00:10:48Laurent Jacobelli, bonjour. – Bonjour.
00:10:49– Merci d'être avec nous, député de Moselle et porte-parole du Rassemblement National.
00:10:52Madi Saïdi, bonjour. – Bonjour.
00:10:53– Merci d'être là. Conseil en communication d'influence, Nabil Haïtakach, bonjour.
00:10:57Conseil Renaissance de Seine-Saint-Denis et puis Jean-Pierre Colombiès, bonjour.
00:11:00– Bonjour.
00:11:01– Merci d'être là. Porte-parole de l'UNPI, policier.
00:11:04Merci et on a beaucoup de... Je ne l'ai pas dit dans le bon ordre ?
00:11:07– C'est pas grave.
00:11:09– UPNI, c'est ça. Ah oui, ces initiales, il y en a partout, c'est fatiguant.
00:11:13– On est champion du monde dans les sigles.
00:11:14– Oui, en France, tout le monde a un sigle, donc j'essaie de les éviter au maximum.
00:11:17Mais bon, là, on est un peu obligé, autrement c'est très très long.
00:11:20Je voulais commencer en vous parlant de ce qui s'est passé ce week-end
00:11:23et qui est passé, une fois de plus, inaperçu.
00:11:26Ça s'est passé à Gradignan, puisque Gradignan recevait le RC Chambéry,
00:11:30club de la ville de Villeneuve-Dornon, pour une rencontre départementale en Gironde.
00:11:34Pendant le match, une querelle entre deux joueurs a dégénéré en bagarre générale
00:11:38et figurez-vous qu'une partie du public est rentrée sur le terrain
00:11:42et un homme armé d'un trousseau de clé entre les doigts est entré.
00:11:46Il est rentré sur le terrain pour frapper le capitaine au visage.
00:11:50Le capitaine qui a failli perdre son œil dans les coups qu'il a reçus,
00:11:53il a été touché à l'arcade et à la pommette.
00:11:55Il a dû immédiatement se rendre aux urgences pour être soigné.
00:12:00Il y a deux photos qui ont été publiées par le club.
00:12:02Je vous préviens, ce sont des photos qui sont assez violentes,
00:12:04mais le club a voulu les montrer pour montrer la violence
00:12:06et pour montrer ce qui se passe dans le terrain.
00:12:08Regardez la première photo de ce joueur qui a été touché.
00:12:14Il est en train d'être soigné par les pompiers.
00:12:17Et l'autre photo, c'est quand il est au sol.
00:12:20Il se prend la tête dans la main.
00:12:23Il a le visage en sang.
00:12:26Après ce qui s'est passé, il y a eu deux déclarations qui ont été faites.
00:12:31La première par le président du club de Gradignan.
00:12:33Il écrit, il y a 20 ans, il y avait des tensions dans le jeu,
00:12:36mais c'était beaucoup moins violent.
00:12:38Aujourd'hui, les spectateurs rentrent sur le terrain.
00:12:40Ils sont armés.
00:12:41Il y a un vrai déferlement de violence et pas que dans le foot.
00:12:45C'est à l'image de notre société.
00:12:47Deuxième déclaration de Guillaume Latry, l'autre président du club.
00:12:50Il dit, la prochaine fois, il se passera quoi ?
00:12:52Il y aura un supporter qui va ramener un couteau.
00:12:55Point d'interrogation.
00:12:56Et c'est vrai qu'on peut se poser la question.
00:12:57On est justement avec Arnaud Malmouch, qui est président du FC Gradignan.
00:13:01Bonjour, monsieur. Merci d'être en direct avec nous.
00:13:04Est-ce que vous pouvez déjà nous raconter précisément ce qui s'est passé ce week-end ?
00:13:08Alors, j'aimerais tout d'abord rectifier.
00:13:13Je n'ai à aucun moment dit que les personnes étaient armées.
00:13:18Ça, c'est une première chose.
00:13:20Je n'étais pas présent sur les lieux ce week-end.
00:13:22C'est en même temps que j'encadrais une de nos équipes féminines sur l'autre stade de la ville.
00:13:28J'en ai été averti.
00:13:29J'ai été averti de ces événements à l'issue de ma rencontre.
00:13:36Alors, ce qui est avéré, c'est que suite à une altercation,
00:13:39comme vous l'avez très bien dit, entre deux joueurs,
00:13:43une partie des spectateurs présents est rentrée sur le terrain.
00:13:47Et voilà, il s'en est suivi. Une bagarre générale.
00:13:50Ce qui est malheureux, c'est que ce jeune qui venait jouer une rencontre de football
00:13:55un dimanche après-midi se retrouve à l'hôpital gravement blessé.
00:13:58Le FC Gradillon ne peut plus déplorer de tels actes.
00:14:04Après, on est très, très loin, je peux vous le certifier, de l'image de notre club,
00:14:10des valeurs que l'on transmet à nos jeunes au sein de l'école de foot.
00:14:16Et c'est attristant. C'est attristant pour notre sport.
00:14:19Juste, Arnaud Malmouch, il ne s'agit absolument pas, bien évidemment, de mettre en cause le club.
00:14:23Mais ce qui m'intéresse plutôt, c'est ce qui se passe sur les terrains,
00:14:26et pas le vôtre en particulier, mais sur les terrains de façon globale,
00:14:29et en particulier avec les spectateurs qui, visiblement, sont de plus en plus violents.
00:14:34Il y a cette espèce de tension qui est une tension qui existe dans la société
00:14:37et qui existe aussi de plus en plus sur les terrains.
00:14:41Alors, notre société est violente.
00:14:45Et malheureusement, c'est sur les terrains de sport que cette violence se traduit.
00:14:52Il y a quelques années, le football a été énormément impacté par ces actes violents.
00:15:00Maintenant, on voit ça également dans d'autres sports.
00:15:03Le handball n'est pas épargné, le basket également.
00:15:07C'est regrettable. Nous, on organise au mieux les rencontres.
00:15:10On encadre au mieux nos gamins au sein des écoles de foot, en l'occurrence pour notre club.
00:15:17Et malheureusement, en quelques secondes, tout le travail qui est fait depuis dix ans,
00:15:25moi, je suis évidemment du club depuis dix ans,
00:15:28avec toutes les bonnes valeurs pour nos gamins,
00:15:31l'humanisme, le respect, la courtoisie, la politesse, le fair-play.
00:15:37Vous vous retrouvez avec des spectateurs qui viennent entacher tout ça.
00:15:41Et indépendamment de notre volonté, c'est grave.
00:15:46On ne peut pas mettre un policier derrière chaque spectateur.
00:15:49Vous pensez bien qu'en départementale, pourtant, il y avait trois arbitres officiels ce jour-là.
00:15:55Vous voyez, ça ne change rien. On ne peut pas.
00:15:58Ça veut dire qu'aujourd'hui, on a des joueurs qui rentrent sur le terrain avec parfois la peur au vent
00:16:05de savoir ce qui peut se passer du côté des spectateurs, y compris des arbitres aussi,
00:16:08parce que très souvent aussi, c'est les arbitres qui sont la cible.
00:16:12Moi, ce qui me sidère dans ce qui s'est passé ce week-end,
00:16:16c'est quand même qu'on a un spectateur qui rentre avec une clé qui est entre les mains,
00:16:19qui frappe avec une clé.
00:16:20Donc, c'est vraiment, c'est pour faire du mal et pour faire beaucoup de mal.
00:16:24Enfin, c'est terrible ce qui se passe.
00:16:27– Il y a une enquête en cours.
00:16:29Je sais qu'un individu a été arrêté, vraisemblablement relâché depuis.
00:16:35Moi, je ne me prononcerai pas à l'heure actuelle sur s'il y avait une clé, une arme ou autre.
00:16:41Je n'en sais rien. Ça, je ne sais pas.
00:16:43Moi, ce que je déplore, c'est que ce jeune se retrouve gravement blessé.
00:16:47Avec une clé, pas une clé, le problème n'est pas là.
00:16:50– Moi, je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous, Arnaud Malmou.
00:16:54Je ne suis pas tout à fait d'accord parce que je trouve que donner un coup de poing,
00:16:55ce n'est pas pareil que prendre le soin de mettre une clé,
00:16:58c'est venir quasiment avec une arme, une clé.
00:17:00Une clé, ça devient une arme par destination à ce moment-là.
00:17:03Le joueur a eu 10 jours d'ITT et l'agresseur a passé plus de 24 heures en garde à vue
00:17:09avant d'être relâché mardi matin parce qu'il a failli perdre son oeil, ce joueur.
00:17:15– Si vous permettez, monsieur, je ne minimise en rien ce qui s'est passé.
00:17:19Ce que je veux vous dire, c'est que certains témoignages vont dans ce sens-là,
00:17:24qu'il y avait une clé, une arme, je n'en sais rien.
00:17:27Je ne vais pas vous parler de choses qui ne sont pas avérées, l'enquête le dira.
00:17:34Moi, je suis là pour défendre mon club, pour redorer le blason de mon club
00:17:38parce que malheureusement, suite à ces événements, le club est sali.
00:17:44Il s'écrit tout et n'importe quoi dans les médias, vous savez bien ce que c'est,
00:17:48ça a pris une ampleur énorme.
00:17:51Des violences, il y en a tous les week-ends sur énormément de stades, malheureusement.
00:17:54– C'est exactement ce qu'on dit, tout à fait.
00:17:55– Voilà, c'est arrivé chez nous, c'est regrettable.
00:18:00On est très loin, je le répète, de ce qu'est le club du FC Gradignan.
00:18:04– On l'a bien compris, mais encore une fois, je vous le redis,
00:18:07l'idée ce n'est pas du tout de remettre en cause les valeurs de votre club
00:18:10et ce que vous défendez, c'est bien évidemment contre votre volonté que tout ça se passe
00:18:14et bien évidemment à l'opposé des valeurs du sport,
00:18:16à l'opposé des valeurs que vous défendez, ça c'est une évidence.
00:18:19Mais voilà, ce que je voulais mettre en valeur,
00:18:22montrer c'était que cette violence, ça représente un vrai souci aujourd'hui
00:18:25dans les rencontres et ce n'est pas une violence encore une fois liée au club,
00:18:29c'est une violence qui est partout, c'est une violence qui est dans la société
00:18:32et justement le foot en est victime.
00:18:33Merci Arnaud Malmouch, président du FC Gradignan d'avoir été en direct avec nous.
00:18:38Le policier Jean-Pierre Colombiès, quand vous voyez ce qu'il se passe,
00:18:41je le disais, c'est quasiment une arme par destination quand même
00:18:43de mettre cette clé dans les mains, d'aller frapper.
00:18:45Et encore une fois, tous les rapports qu'on a pu lire en préparant l'émission
00:18:49disent que ce joueur a failli perdre son œil.
00:18:51C'est passé pas très loin de l'œil parce qu'une clé dans l'œil,
00:18:54sous forme d'un couteau, montre ce que ça peut donner.
00:19:01Si on peut le voir à l'image, merci.
00:19:02Voilà ce que ça donne quand on...
00:19:04En fait, c'est une technique qui est connue de pas mal de voyous.
00:19:07Porter un poing américain est interdit, c'est une arme également, c'est comme un couteau.
00:19:11Donc on met une clé comme ça, on met les clés entre les doigts
00:19:15et ça devient, oui, une arme.
00:19:17Parce qu'effectivement, si vous recevez un coup de poing avec ça,
00:19:20ça fait des dégâts considérables.
00:19:21Donc on peut crever un œil sans le moindre problème.
00:19:24Mais cette violence sur les stades, pour vous, c'est quoi ?
00:19:25C'est pas nouveau.
00:19:27On va quand même pas redécouvrir l'eau tiède à chaque fois.
00:19:31Je faisais partie du service d'ordre en 2003, lorsqu'il y avait eu le match O-M-P-G,
00:19:34où on avait assisté à une sorte de limite mini-guerre civile
00:19:39au sein même du stade de vélodrome à l'époque,
00:19:42où on avait assisté à des jets de pierre, des jets de faïence d'un pôle à l'autre,
00:19:47où on avait vu des scènes comparables à celles-là.
00:19:49Je me souviens d'une jeune femme qui avait reçu un morceau de faïence en pleine face
00:19:53et qui avait fini le match en sang.
00:19:55L'un des présidents du club disait qu'en fait, c'était beaucoup moins violent il y a 20 ans.
00:19:59Aujourd'hui, les spectateurs rentrent sur le terrain et ils sont armés.
00:20:02Et l'autre disait, la prochaine fois, il se passera quoi ?
00:20:04Il y aura un supporter qui va ramener un couteau.
00:20:06C'est ça aussi le risque aujourd'hui dans cette société,
00:20:09c'est de se dire qu'il n'y a plus de limite à rien.
00:20:12Si vous me posez la question, je vais peut-être faire une réponse
00:20:16qui n'est peut-être pas claire à tout le monde.
00:20:17Je dis que ça, malheureusement, a souvent existé.
00:20:19Enfin, je veux dire, des violences de ce niveau-là avec des agressions aussi sanglantes...
00:20:25Sur les joueurs ? Sur les joueurs ou de la part du public ?
00:20:28Laurent, j'ai compris.
00:20:28Ça a existé, il y a eu des phénomènes d'homéganisme, etc.
00:20:31On le sait, mais là, c'est différent.
00:20:33Il y a une violence maintenant qui est devenue pratiquement quotidienne
00:20:35dans un certain nombre de clubs de sport, notamment locaux, sans véritables enjeux.
00:20:39Moi, j'en parlais avec des responsables de fédérations locales
00:20:41et qui me disaient qu'ils devaient lutter contre ça.
00:20:43C'est-à-dire que l'ensauvagement de la société, elle s'est invitée dans le sport.
00:20:46Partout ?
00:20:46Il s'est invité dans le sport, oui, mais sauf qu'avant, c'était un sanctuaire.
00:20:49Un peu comme l'école, le sport, c'était le moment où on avait tous la même règle,
00:20:52on avait des valeurs, l'entraîneur l'a très bien dit,
00:20:55et on protégeait les jeunes de la violence,
00:20:57de la violence qu'ils pourraient eux-mêmes exercer sur les autres,
00:20:59parce qu'on les encadrait, parce que le sport, ça défoule, etc.
00:21:02Excusez-moi, dans mes...
00:21:02Non, mais je termine juste mon raisonnement.
00:21:03Oui, mais parce que...
00:21:04Oui, mais c'est important de terminer le raisonnement.
00:21:06Et aujourd'hui, on le voit bien, intimidation de joueurs avant les matchs,
00:21:10même au niveau local, ça existe.
00:21:12Armes blanches par destination, ça existe.
00:21:15Coups de poing à des joueurs, ça existe.
00:21:17On a dépassé un oubléganisme qui a été plus ou moins réglé.
00:21:20Il y a aussi d'autres infiltrations, comme l'islamisme,
00:21:23il y a plein de choses qui viennent tomber sur le sport,
00:21:26qui étaient, je le répète avec l'école,
00:21:28deux endroits où les valeurs de la République pouvaient encore se propager.
00:21:32Donc honnêtement, l'ensauvagement de la société,
00:21:35c'est un poison liquide qui va partout.
00:21:37On est d'accord.
00:21:37Et qui vient maintenant aussi sur le sport.
00:21:38On est d'accord, mais j'ai comme le souvenir de déplacements,
00:21:42j'étais rugbyman, je faisais du jeu à 13, pour être plus précis.
00:21:45Il y a eu des déplacements dans certaines régions du sud-est
00:21:48où on attendait un petit moment avant de sortir des vestiaires
00:21:51parce que le public était chauffé à blanc.
00:21:52C'est vrai.
00:21:53Voilà, bon...
00:21:53C'est la généralisation, il y a toujours eu des attaques,
00:21:56il y a toujours eu tout.
00:21:56C'est la généralisation qui est devenue un problème.
00:21:59Surtout...
00:21:59Madi, ça y est.
00:22:00Oui, je crois qu'aussi la différence, c'est qu'avant, c'était des clubs professionnels.
00:22:03Aujourd'hui, on est au niveau amateur.
00:22:05Je ne suis pas professionnel, je vous rassure.
00:22:07Non, non, mais avant, il y avait des rencontres de professionnels
00:22:09et ça se passait mal, les supporters se battaient entre eux.
00:22:12Aujourd'hui, même au niveau amateur, même les parents,
00:22:15les parents rentrent sur les terrains.
00:22:16Absolument.
00:22:17Et se disputent et parfois tapent l'arbitre
00:22:20parce qu'ils ne sont pas d'accord de l'arbitrage.
00:22:22Donc je trouve qu'aujourd'hui, vraiment, le phénomène a toujours existé, c'est vrai.
00:22:25Mais aujourd'hui, il est diffus, il est partout,
00:22:28même au quotidien et à tous les niveaux.
00:22:30Dans le football amateur, on ne connaissait pas ça.
00:22:32Vous amenez votre gamin à jouer le samedi ou le dimanche au club de foot,
00:22:35il y avait les enfants, c'était entre eux,
00:22:37mais jamais les parents rentraient sur le terrain
00:22:38ou les supporters rentraient sur le terrain pour taper les joueurs.
00:22:41Nabilaï Takache.
00:22:43Je vais être sur la même position que notre ami policier.
00:22:47Ça a toujours existé.
00:22:48Après, on ne va pas nier, bien évidemment,
00:22:50qu'il y a un ensauvagement dans la société, etc.
00:22:53On ne va pas le nier.
00:22:54Mais la question que ça pose, c'est qu'est-ce qui alimente ça ?
00:22:58Est-ce que c'est l'exposition, on le dit souvent,
00:23:01à la violence de l'ensemble de la société ?
00:23:05Ou est-ce que c'est aussi conditionner les gens
00:23:07en leur disant tous les jours, près de chez vous, il y a quelque chose ?
00:23:10Et ce qui fait que dans l'esprit de beaucoup de personnes,
00:23:12aujourd'hui, ce n'est rien d'aller sur un terrain
00:23:14et de transformer une clé en arme, etc.
00:23:17Ou est-ce que c'est parce qu'il n'y a pas de sanctions ?
00:23:18Ça peut être aussi une hypothèse.
00:23:21C'est là où j'ai un peu plus de mal.
00:23:23Je ne pense pas que c'est parce qu'il n'y a pas de sanctions.
00:23:25La question, encore une fois, c'est une vraie question de société.
00:23:28Qu'est-ce qui alimente cette violence-là,
00:23:30qui a toujours existé et qui se libère, en effet,
00:23:33dans des...
00:23:35– Oui, mais s'il y a une sanction, il y a peur.
00:23:37Excusez-moi, Nabil Haïtakache, mais s'il y a une sanction, il y a peur.
00:23:40Si les gens n'ont pas peur de sanctions,
00:23:42là, il a passé 24 ans en garde à vue, il a été remis en liberté.
00:23:46Bon, il sera jugé, on ne sait pas, dans un an, sans doute.
00:23:50– Je pense que ça a toujours été traité de la même façon.
00:23:53Moi, je fais confiance, encore une fois, à la justice,
00:23:56à la façon dont c'est traité.
00:23:58– Enfin, si, c'est pas à dire qu'on est dans une société
00:24:01où il n'y a pas de contrat social, où il n'y a pas d'une justice
00:24:03qui vient réparer la chose.
00:24:05Qu'il y ait des dysfonctionnements, on en convient tous.
00:24:09Mais de là à dire qu'on est dans une société
00:24:12où les gens sont à l'état de nature et ils se frappent.
00:24:15– Laurent Jacobelis ?
00:24:15– Que la violence soit un instinct naturel chez un gamin,
00:24:18on peut l'imaginer, mais il y a des remparts à ça.
00:24:20D'abord, il y a l'instruction, la pédagogie, l'éducation,
00:24:23qui fait qu'on met des limites, les parents, la vie en société à l'école,
00:24:27fait qu'on sent bien que cet instinct violent, il doit être réfréné
00:24:30pour respecter les règles, et donc le gamin devient civil.
00:24:34Mais ça, on voit bien qu'il y a une perte d'autorité à l'école
00:24:37et chez les parents, une perte du respect de l'autorité et de l'ordre, ça joue.
00:24:40Et il y a évidemment la sanction, c'est-à-dire que quand un gamin
00:24:43va en dehors des clous, aujourd'hui, il ne risque plus rien.
00:24:46Et donc, le fait d'agresser un joueur ou un arbitre,
00:24:49le fait de frapper quelqu'un dans la rue est devenu un fait banal,
00:24:53parce que la justice elle-même le reconnaît comme un fait banal,
00:24:56soit par laxisme, soit par marronque de moyens, soit les deux.
00:24:59Mais du coup, le double exemple de l'autorité parentale
00:25:02et à l'école est en train de diminuer,
00:25:04et la sanction derrière est en train de diminuer.
00:25:06Vous avez deux garde-fous qui tombent,
00:25:08et donc, évidemment, ça emmène plus de violence.
00:25:11Ça ne veut pas dire que les gamins sont plus mauvais aujourd'hui qu'ils l'étaient hier,
00:25:13ça veut dire que notre société est moins vigilante à l'avenir de ces enfants.
00:25:17On va faire le même constat sur tout ce que vous venez de dire,
00:25:20mais sur le laxisme de la justice, ça, je ne suis absolument pas d'accord.
00:25:24Et deuxièmement, vous oubliez le conditionnement, encore une fois.
00:25:27Et c'est ce que je vous dis, dans tout ce que vous dites,
00:25:29oui, il y a une perte d'autorité, mais il y a aussi un conditionnement.
00:25:31Cette violence qu'on met tous les jours, dans tous les JT
00:25:35et dans toutes les émissions de télévision, ça conditionne aussi la société.
00:25:39Alors, on va en parler dans un instant, parce qu'on va écouter une policière,
00:25:43justement, une de vos collègues, Mélissia Gilles,
00:25:45qui est secrétaire départementale d'Allianz,
00:25:46qui parle de la violence chez les jeunes,
00:25:48et des couteaux et des attaques avec des couteaux ou avec des haches chez les jeunes.
00:25:51Et elle dit, en fait, c'est devenu un effet de mode.
00:25:53Et moi, ça m'intéressait, justement, on est exactement dans le sujet,
00:25:56ça m'intéressait qu'on s'arrête là-dessus.
00:25:57On va le faire juste après la pause, non pas depuis, mais le CNews Info.
00:26:01C'est Soumaya Labiti.
00:26:06Le pape François s'est bien reposé pendant la nuit
00:26:09et il s'est réveillé peu après huit heures.
00:26:10C'est ce qu'indique ce matin le Vatican dans un bref communiqué.
00:26:14Le Saint-Siège qui précise que le souverain pontife de 88 ans
00:26:18reste dans un état stable et n'a pas eu d'épisodes d'insuffisance respiratoire cette nuit.
00:26:24Nous ne faisons que commencer les mots de Donald Trump
00:26:27lors de son premier discours hier face au Congrès américain.
00:26:30Le locataire de la Maison Blanche en a également profité
00:26:33pour revenir sur les relations entre Washington et Kiev
00:26:35après le clash inédit avec Volodymyr Zelensky.
00:26:39Justement, Volodymyr Zelensky n'est pas le héros irréprochable
00:26:43magnifié par les Européens.
00:26:45C'est la charge de François Fillon dans une interview Flava à Valeurs Actuelles.
00:26:49L'ancien locataire de Matignon ajoute, je cite,
00:26:52qu'il a sa part de responsabilité dans le déclenchement de la guerre
00:26:55et il refuse aujourd'hui d'arrêter une guerre qu'il ne peut pas gagner.
00:27:0211h05 sur CNews, merci d'être en direct avec nous.
00:27:04Donner des coups de hache ou des coups de couteau
00:27:06est-ce devenu un effet de mode chez les jeunes ?
00:27:08Alors cette réflexion au premier abord peut surprendre bien évidemment
00:27:11mais elle a été faite au micro de CNews par une responsable d'un syndicat policier
00:27:15que vous allez entendre dans un instant.
00:27:17Elle constate jour après jour l'inflation de ce type d'attaques
00:27:20dans les lycées, dans les collèges et il est vrai qu'il y a encore quelques années
00:27:24les attaques au couteau, encore plus les attaques à la hache,
00:27:26c'est des choses qui n'existaient pas dans les lycées et dans les collèges.
00:27:30Alors écoutez ce que nous dit Mélissa Gilles de Alliance Vaucluse.
00:27:34J'ai l'impression que c'est un effet de mode parce qu'en fait
00:27:36il ne passe pas un jour où on n'a pas des violences avec arme blanche.
00:27:40Donc concrètement je pense que c'est devenu entre guillemets un peu la réponse
00:27:45à toute violence ou toute problématique de donner des coups de couteau,
00:27:49des coups de hache, des coups de machette au premier venu pour n'importe quelle raison.
00:27:54Alors en étant en direct avec Laura Lebar qui est psychanalyste.
00:27:56Bonjour Laura, merci d'être en direct avec nous.
00:27:58Est-ce que c'est devenu, comme le dit ce policier, un effet de mode au fond chez les jeunes ?
00:28:03Il y a peut-être un effet d'entraînement et peut-être parce qu'on en parle aussi, je ne sais pas.
00:28:08Alors complètement, j'emmarque.
00:28:10Malheureusement aujourd'hui on peut trouver cet effet de mode que ce soit sur certains réseaux sociaux,
00:28:14que ce soit par un effet de groupe dans les écoles.
00:28:17Et effectivement on a de plus en plus de jeunes qui sont avec des armes blanches et c'est absolument terrible.
00:28:23Alors il y a l'effet de groupe, l'effet de masse, c'est-à-dire qu'on est dans une valorisation de la violence.
00:28:27À partir du moment où on n'est pas premier de la classe, il faut se trouver valorisé.
00:28:31L'ego a besoin d'être nourri et donc ces jeunes vont se tourner vers des armes blanches
00:28:36et se dire « Waouh, j'y suis arrivée, j'ai accompli quelque chose de fort, quelque chose de puissant. »
00:28:40Et en reprise de contrôle, c'est extrêmement dangereux.
00:28:46Ça veut dire que c'est une façon pour eux de se faire remarquer, d'être mis en valeur ?
00:28:53Complètement, parce qu'à partir du moment où ils ont un couteau sur eux,
00:28:57la bande, le groupe pense qu'il est fort, pense qu'il est solide et il va se mettre en valeur à travers ça.
00:29:02Et c'est là où il y a une vraie différenciation dans la société par rapport à il y a 20 ans.
00:29:05Où on valorisait les personnes qui réussissaient, qui allaient faire des études, qui allaient dans la vie.
00:29:10Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on valorise ? On valorise la belle voiture de luxe,
00:29:14les voyages de luxe sans faire aucun effort.
00:29:16On valorise la loi de la rue quelque part, la loi du plus fort par la violence.
00:29:20Et ça amène à ce genre de débordement.
00:29:22Parce que sans l'effet de groupe, est-ce que ce jeune arrive vraiment avec un couteau ou pas ?
00:29:26C'est une autre question.
00:29:27Et un autre facteur en psychologie qu'on connaît aujourd'hui,
00:29:31c'est très souvent les enfants qui ont été eux-mêmes harcelés ou qui ont été frappés dans la petite enfance
00:29:35ou des choses comme ça à l'école qu'ils ont pu vivre,
00:29:38vont prendre un couteau sous prétexte que parce qu'ils ont été harcelés par exemple en primaire,
00:29:42ils vont justifier leur acte par la peur qu'ils ont vécu précédemment.
00:29:46Mais cette réflexion psychologique, ce cheminement psychologique que vous évoquiez,
00:29:51en fait, ça aurait pu être le même il y a quelques années.
00:29:53Or, il y a quelques années, on ne voyait pas d'attaque au couteau ou à l'âge dans les lycées et les collèges.
00:29:59Parce qu'on valorisait les études.
00:30:01Il y avait une vraie valorisation.
00:30:02Moi, ce que je peux voir dans mon cabinet, c'est que là où avant on avait une valorisation et un respect finalement
00:30:08de la loi, des études, de la construction normative,
00:30:12aujourd'hui on est vraiment dans une valorisation.
00:30:14Il n'y a qu'à voir sur certains réseaux sociaux, Jean-Marc, on les voit passer sur nos feeds.
00:30:19Il y a quand même cette valorisation de la force et de l'usage de la violence
00:30:23qui est extrêmement problématique et qui se retrouve non seulement à l'extérieur
00:30:27mais très souvent et malheureusement à l'intérieur des maisons.
00:30:30Moi, j'ai des parents qui arrivent, ils ont peur pour les frères et sœurs.
00:30:33Ou on a des grands frères de 15, 16 ans, parfois même 14 ans qui ont des couteaux dans leur chambre.
00:30:39C'est vraiment un problème de société.
00:30:42Merci beaucoup Laura Lebar, psychanalyste.
00:30:44Merci d'avoir été en direct avec nous.
00:30:45Madi Saïdi, vous avez le sentiment que c'est un problème de société ou un problème d'éducation ?
00:30:50À quel niveau ça se situe ?
00:30:52Je pense que c'est un tout.
00:30:53Alors évidemment, incontestablement, il y a un problème de société mais il y a aussi un problème d'éducation.
00:30:57Là, la psychologue disait qu'il y a des gamins qui ont des couteaux dans leur chambre.
00:31:01Moi, je me souviens que mes parents fouillaient ma chambre.
00:31:03Voilà, pourtant, je ne suis pas délinquante ni quoi que ce soit.
00:31:05Il y a aussi une responsabilité des parents et incontestablement,
00:31:07on est dans une société qui est de plus en plus violente.
00:31:09On banalise la violence.
00:31:11Avant, celui qui était le premier de la classe, il était adulé, tout le monde voulait lui ressembler.
00:31:14Aujourd'hui, tout le monde veut ressembler au cadet de service.
00:31:16Voilà, donc il arrive à avoir autour de lui plein de gens qui l'aiment bien, qui l'adulent.
00:31:20Et qui de toute part l'encouragent dans sa violence.
00:31:22Malheureusement, on est dans une société qui est de plus en plus violente
00:31:27parce qu'il y a une crise de l'autorité.
00:31:29Les gamins n'ont plus peur de rien du tout.
00:31:30Vous pouvez leur dire qu'ils veulent aller en garde à vue, ils s'en foutent.
00:31:32Au contraire, c'est presque un fait d'arbre.
00:31:34Ça devient des héros, presque, quand ils ont fait une garde à vue.
00:31:36Oui, mais là encore, les bras m'entombent.
00:31:39J'ai presque envie de dire, mais on a tout fait, le politique, dans sa globalité,
00:31:43a tout fait pour qu'on en arrive là.
00:31:45On a déstructuré l'autorité parentale.
00:31:47Je rappelle qu'on a judiciarisé la vie en interne des familles.
00:31:50Ce qui est une aberration totale.
00:31:52Au départ, il y avait cette loi sur la GIF, l'éducatif, qui ne devait plus exister.
00:31:56J'en conçois. Ce n'est pas normal d'avoir des enfants battus.
00:31:59Le débat n'est même pas là.
00:32:01Par contre, j'ai vu des gamins débarquer à la brigade des mineurs, à Marseille notamment,
00:32:06vouloir dénoncer leurs parents parce qu'ils avaient été grondés, parce qu'ils avaient pris une claque.
00:32:10On en est arrivé là.
00:32:12Après, il y a une petite parenthèse, un petit coup de pied de l'âne que j'ai envie de donner.
00:32:16C'est dans le monde éducatif.
00:32:18On n'a pas nécessairement valorisé, non plus les plus brillants,
00:32:21où on a toujours vu d'un mauvais œil l'arrivée des forces de l'ordre dans les espaces scolaires.
00:32:25Il y a eu de partout, de tous les côtés, des refus de l'autorité sous quelque forme qu'elles se présentent.
00:32:31Et aujourd'hui, on en paye. Mais alors on en paye les dégâts, mais puissance 10.
00:32:34Et c'est malheureusement pas fini.
00:32:36Parce que les gamins qui aujourd'hui ont 13-14 ans, qui sont des adolescents, seront des adultes de demain.
00:32:40Et je serais curieux de savoir ce que ça va donner.
00:32:42Pour moi, ce sont des bombes à retardement.
00:32:44Ça ne donne pas trop envie de savoir ce que ça va donner, parce que je pense qu'on va faire un drame terrible dans la société.
00:32:49Mais c'est déjà le cas.
00:32:51On a des morts de mineurs quasiment toutes les semaines.
00:32:53Jusqu'à un moment donné, le législateur doit aussi un petit peu se remettre en cause,
00:32:57et regarder le miroir, et constater que le reflet...
00:32:59Il est comme les garçons aujourd'hui.
00:33:01Mais bien sûr !
00:33:03C'est le symbole d'une société déstructurée.
00:33:05Aujourd'hui, effectivement, les parents ne jouent plus le rôle de parents, mais de copains, bienveillants.
00:33:11C'est-à-dire qu'un parent qui fait montre d'autorité est suspect,
00:33:15alors que l'autorité des parents est plutôt un bienfait pour les enfants.
00:33:17La même chose à l'école.
00:33:19Quand un gamin a une mauvaise note, c'est le prof qui se fait convoquer chez l'improviseur,
00:33:23parce que les parents ne sont pas contents.
00:33:25Donc tout ça se décline.
00:33:27Quand les parents ne viennent pas dans l'école pour engueuler le prof, pour le menacer,
00:33:29voire pour le frapper pour certains parents.
00:33:31C'est ça la société d'aujourd'hui.
00:33:33Il y a deux niveaux sociaux qui ont déjà sauté.
00:33:35Et il y a le troisième.
00:33:37Et je le répète, quand le gamin fait une faute,
00:33:39qu'il agresse un camarade de classe, physiquement ou au couteau,
00:33:41il ne lui arrive rien.
00:33:43Donc il faut sauver aussi ces enfants, qui ne doivent pas être perdus pour la société.
00:33:45Ça veut dire responsabiliser les parents.
00:33:47Si demain, des parents laissent leur gamin fauter de manière trop récurrente,
00:33:51il faut leur enlever les aides sociales.
00:33:53Et deuxièmement, des peines, même des peines courtes,
00:33:55pour les gamins qui franchissent une étape.
00:33:57Un gamin qui agresse vraiment,
00:33:59violemment un camarade,
00:34:01eh bien il doit avoir, ne serait-ce qu'une convocation,
00:34:03ne serait-ce que trois, quatre jours,
00:34:05une semaine, deux semaines, dans un centre spécialisé,
00:34:07pour bien montrer la différence
00:34:09entre le bien et le mal.
00:34:11Parce qu'il faut protéger ces gamins, sinon...
00:34:13Le centre d'éducation et de survie,
00:34:15qui sont totalement insuffisants...
00:34:17Mais on n'a pas les moyens, aujourd'hui,
00:34:19on n'a pas les moyens de...
00:34:21Vous avez un exemple concret,
00:34:23on vous dit qu'un seul gamin sème la terreur parmi sa fratrie.
00:34:25Donc vous supprimez aussi
00:34:27les aides sociales pour la fratrie.
00:34:29Non, vous le faites au prorata, mais surtout vous responsabilisez les parents.
00:34:31C'est-à-dire qu'aujourd'hui...
00:34:33Donc on déjudiciarise la vie familiale.
00:34:35On ne peut pas dire d'un côté, il y a l'excuse de minorité,
00:34:37parce qu'ils sont dépendants des parents,
00:34:39et puis quand on fait appliquer un lien entre les parents et les enfants,
00:34:41on dit que les enfants sont responsables.
00:34:43Nabil Haïkaka, je ne suis pas sûr que vous soyez totalement d'accord
00:34:45avec ce qui vient d'être dit.
00:34:47Non, rajoutez peut-être un point de comparaison.
00:34:49Alors j'entends...
00:34:51Le point où je ne suis pas d'accord,
00:34:53c'est de dire que les politiques ont organisé ça
00:34:55et qu'on en est arrivé là.
00:34:57Ce qu'on voit, la violence...
00:34:59Je ne pense pas que les Etats-Unis soient un pays très, très
00:35:01laxiste sur la...
00:35:03Et on constate exactement la même chose,
00:35:05les mêmes phénomènes de violence, voire même pire.
00:35:07Donc voilà.
00:35:09Je veux remettre un petit peu, quand même,
00:35:11réexpliquer aussi les choses, dire que
00:35:13toutes les sociétés font face à ça,
00:35:15en France aussi, on n'est pas épargné,
00:35:17malheureusement, et que ce n'est pas
00:35:19la justice qui est trop laxiste,
00:35:21ou les politiques qui ont organisé
00:35:23ce refus d'autorité.
00:35:25Ensuite, ce que je voudrais dire, qu'il y ait en effet
00:35:27un problème d'autorité, oui, on le voit,
00:35:29on le sait, il faut redonner
00:35:31un peu plus de pouvoir quand même aux parents.
00:35:33On est d'accord. Mais arrêtons
00:35:35de laisser penser dans l'esprit des gens
00:35:37que c'est organisé parce que
00:35:39nos institutions ou les personnes
00:35:41qui nous représentent le font mal,
00:35:43ou parce que la justice ne...
00:35:45C'est pas organisé.
00:35:47Il n'y a pas une réunion dans un bureau
00:35:49où les gens sont réunis en disant, comment on va ?
00:35:51Ou alors par négligence.
00:35:53Par négligence, par facilité intellectuelle.
00:35:55Je pense que les défis sont bien
00:35:57plus compliqués.
00:35:59C'est très difficile. Qu'est-ce que vous faites ?
00:36:01On est d'accord sur les centres
00:36:03pour ça, c'est à ce niveau-là
00:36:05qu'il faut agir.
00:36:07Et est-ce qu'on sanctionne les parents par exemple ?
00:36:09Qu'est-ce que vous voulez dire ? Sanctionner les parents ?
00:36:11Ça c'est un vrai débat.
00:36:13On est là pour ça.
00:36:15C'est un vrai débat. Encore une fois,
00:36:17vous le disiez, qu'est-ce qu'on fait quand vous avez
00:36:19des fratries qui n'ont rien à voir avec...
00:36:21Ils peuvent avoir la même éducation,
00:36:233 enfants, 4 enfants...
00:36:25Justement, à ce propos,
00:36:27je vous propose d'écouter le préfet
00:36:29de police de Paris, Laurent Nunes,
00:36:31qui a lancé un plan d'action sur le port et l'usage
00:36:33d'armes blanches pour les lycées.
00:36:35Et également, dans ce reportage,
00:36:37vous allez entendre qu'il y a
00:36:39une question qui se pose sur le rôle des parents.
00:36:41Il y a certains parents qui encouragent leurs enfants
00:36:43à aller à l'école avec des couteaux.
00:36:45Et ça aussi, entendre ça de la part du recteur
00:36:47de Paris, ça pose des questions.
00:36:51Des chiffres en hausse.
00:36:53Comme l'a indiqué le préfet de police de Paris,
00:36:55le nombre d'armes blanches saisies
00:36:57en 2024 est de 6500
00:36:59contre 6000 en 2023.
00:37:01Un plan d'action est donc mis en place.
00:37:03Il est évident que pour nous,
00:37:05il faut poursuivre les actions
00:37:07qu'on a entreprises, d'où l'objet de la signature
00:37:09de cette convention
00:37:11qui vise
00:37:13à organiser
00:37:15un certain nombre d'actions de sensibilisation
00:37:17et de prévention. L'action répressive
00:37:19qui est menée par les services de police,
00:37:21police nationale,
00:37:23police municipale, elle va se poursuivre,
00:37:25évidemment.
00:37:27Pour lutter contre les RICS, le préfet a également
00:37:29proposé de renforcer des dispositifs
00:37:31policiers aux abords des établissements
00:37:33scolaires. Le recteur de l'Académie
00:37:35de Paris a quant à lui rappelé
00:37:37l'importance de l'éducation.
00:37:39Nous avons bien sûr une mission d'éducation,
00:37:41c'est notre mission fondamentale,
00:37:43d'expliquer ce que je viens de vous dire,
00:37:45mais également auprès des parents,
00:37:47parce qu'il peut arriver que les parents,
00:37:49avec des intentions diverses et variées,
00:37:51incitent leurs enfants
00:37:53à avoir une telle arme,
00:37:55ou en tout cas ne soit pas suffisamment
00:37:57proche pour les dissuader
00:37:59de tout cela. Laurent Nunez
00:38:01souhaite aussi mener des actions auprès
00:38:03des armureries, auxquelles il faut rappeler
00:38:05un certain nombre de règles,
00:38:07notamment que les armes blanches sont interdites
00:38:09à la vente aux mineurs.
00:38:11Oui, Nabil Haïtakassi, c'est ce qu'on disait, c'est le recteur
00:38:13de l'Académie de Paris qui dit
00:38:15qu'il y a des parents qui incitent leurs enfants. Donc on fait quoi ?
00:38:17On les sanctionne, ces parents ? Oui, bien évidemment,
00:38:19quand c'est caractérisé
00:38:21qu'on sait que les parents
00:38:23incitent leurs enfants, bien sûr,
00:38:25on enlève les allocations familiales, par exemple ?
00:38:27Il n'y a pas de débat à avoir.
00:38:29Il faut encore une fois voir la situation des familles.
00:38:31Vous avez les deux autres enfants qui n'ont rien fait.
00:38:33C'est encore une fois,
00:38:35c'est une vraie question.
00:38:37La question que vous posez, elle est légitime,
00:38:39mais il y a un moment, on ne peut pas laisser
00:38:41la France dans cette situation, et soit
00:38:43l'État réagit et ramène l'ordre.
00:38:45Moi, je ne vous ai pas dit que j'étais contre.
00:38:47J'ai dit que c'était un débat à avoir.
00:38:49C'est exactement ce que je vous dis aussi.
00:38:51En revanche, si on laisse faire, il va y avoir une tentation,
00:38:53la tentation de la justice pour soi-même,
00:38:55par soi-même.
00:38:57Et quand on entend le recteur dire que certains parents
00:38:59autorisent ou laissent faire les enfants,
00:39:01les laisser aller en classe avec un couteau,
00:39:03peut-être que certains se disent que ça lui servira
00:39:05peut-être à se défendre.
00:39:07Et quand on en est à ce point, je crois qu'on a
00:39:09collectivement loupé quelque chose.
00:39:11Et je le dis avec beaucoup de gentillesse,
00:39:13parce que nous n'avons jamais été aux affaires,
00:39:15mais vraiment, il y a un moment où il faut ramener
00:39:17des limites.
00:39:19La limite, c'est évidemment l'éducation des parents.
00:39:21C'est mal. Et les parents qui laissent faire,
00:39:23ils sont responsables. La responsabilité, ça se paye
00:39:25dans une société. Et deuxièmement, le gamin
00:39:27qui a fait une bêtise, on va dire,
00:39:29parce que c'est une émission très regardée,
00:39:31mais c'est un autre mot qui m'est arrivé en esprit,
00:39:33il doit comprendre qu'il a fait une bêtise.
00:39:35Et là, c'est l'État qui doit lui montrer.
00:39:37Sinon, on va à notre perte.
00:39:39– Juste, on reste sur les parents, on dit un mot sur les armurés.
00:39:41Après, Madi Salih, juste, qu'est-ce qu'on fait ?
00:39:43On sanctionne les parents dans ces cas-là ?
00:39:45– Absolument, il faut les sanctionner.
00:39:47Et après, il faut trouver une solution pour pas que les autres enfants
00:39:49ou des gens corrects soient sanctionnés.
00:39:51Mais c'est la responsabilité des parents.
00:39:53Un parent ne peut pas dire à son enfant, ne serait-ce que même pour se défendre,
00:39:55de lui dire, tu vas à l'école avec un couteau.
00:39:57C'est impensable. Il y a une banalisation de l'acte violent
00:39:59qui est inacceptable dans la société dans laquelle on vit.
00:40:01– Et dernier mot sur les armurés, ça vous a choqué,
00:40:03ce qui a été dit à la fin ?
00:40:05– Choquer, c'est pas le mot, mais je pense
00:40:07qu'on tape un peu à côté, parce que se procurer
00:40:09une arme blanche, un couteau,
00:40:11il n'y a rien de plus facile au monde.
00:40:13– Il n'y a pas besoin, il suffit d'aller dans un supermarket.
00:40:15– Même pas dans la cuisine, même pas.
00:40:17Les gamins vont dans la cuisine de leurs parents,
00:40:19ils prennent le premier couteau.
00:40:21– Non mais je pense qu'il parlait d'armes, armes, armes à ce moment-là.
00:40:23C'est ce que le préfet veut rappeler, visiblement.
00:40:25Je ne comprends pas où il est.
00:40:27Autre sujet dans l'actualité,
00:40:29dans un peu plus d'une heure,
00:40:31des policiers vont se mobiliser partout en France
00:40:33pour exprimer leur colère après la volonté
00:40:35hier du parquet de Nanterre
00:40:37de faire comparaître pour meurtre
00:40:39leur collègue qui avait ouvert le feu
00:40:41et tué Naël, 17 ans, au volant d'une voiture.
00:40:43Vous en souvenez, forcément,
00:40:45c'était le 27 juin 2023,
00:40:47il y avait une série d'émeutes en France
00:40:49à la suite de ce drame.
00:40:51On est en direct avec Éric Henry, délégué national Alliance Police.
00:40:53Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
00:40:55Pourquoi cette mobilisation ?
00:40:57Quel est le message que vous avez envie de faire passer ?
00:41:01– Les réquisitions du parquet sont inacceptables.
00:41:03C'est un signal désastreux pour le monde policier,
00:41:05pour l'ensemble des forces de sécurité intérieure
00:41:07et même au-delà,
00:41:09au niveau des citoyens.
00:41:11Le policier ne se lève pas le matin
00:41:13avec l'intention de tuer.
00:41:15Son métier, sa vocation, c'est de protéger
00:41:17la société, de lutter contre la criminalité
00:41:19et la délinquance.
00:41:21Et pour nous, cette qualification de meurtre
00:41:23est totalement intolérable.
00:41:25Ça voulait dire quoi ?
00:41:27Ça voulait dire que le collègue a eu l'intention coupable,
00:41:29la volonté délibérée d'ôter la vie au jeune Naël,
00:41:31mais c'est totalement inconcevable.
00:41:33Le collègue a utilisé son arme
00:41:35parce qu'il s'est cru légitime
00:41:37à le faire,
00:41:39eu égard à sa propre vie
00:41:41qui était en danger.
00:41:43Et pour lui, il n'avait aucune autre solution
00:41:45que d'utiliser son arme pour se protéger
00:41:47conformément à l'article 435-1
00:41:49du Code de la Sécurité Intérieure,
00:41:51article qui régit l'usage des armes.
00:41:55Nous sommes foncièrement contre
00:41:57ces réquisitions
00:41:59et nos rassemblements,
00:42:01ce ne sont pas des manifestations,
00:42:03ce sont des rassemblements,
00:42:05c'est pour soutenir à la fois le collègue,
00:42:07pour soutenir l'institution et les policiers,
00:42:09et non pas pour faire pression
00:42:11sur l'autorité judiciaire.
00:42:13– C'est intéressant que vous disiez ça,
00:42:15parce que c'est vrai que c'est une petite musique
00:42:17qu'on commence à entendre, certains disent
00:42:19que les policiers ont envie de faire pression
00:42:21sur l'autorité judiciaire, ils ont envie
00:42:23de faire pression sur le parquet,
00:42:25et c'est à ça que sert ce mouvement ?
00:42:27– Tout à fait, ce sont des mouvements
00:42:29de soutien,
00:42:31uniquement,
00:42:33pour dire que nous ne sommes pas du tout d'accord
00:42:35avec les réquisitions du parquet,
00:42:37nous aurions pu entendre
00:42:39que les réquisitions du parquet
00:42:41aillent dans le sens
00:42:43de violences volontaires
00:42:45sans intention,
00:42:47pardon, violences volontaires
00:42:49ayant causé la mort
00:42:51sans intention de la donner,
00:42:53donc cela aurait été
00:42:55entendable parce qu'il n'y a pas
00:42:57dans cette infraction l'élément moral,
00:42:59c'est-à-dire qui ressort malheureusement
00:43:01dans le cadre de l'infraction pour meurtre
00:43:03cette intention coupable,
00:43:05ça on aurait pu entendre,
00:43:07cette qualification, malheureusement
00:43:09au moment où je vous parle, les réquisitions du parquet
00:43:11sont tout autres,
00:43:13et on se demande aussi
00:43:15quel message ça envoie aussi à celles et ceux
00:43:17qui font de l'antipolice
00:43:19en permanence, on l'a bien vu malheureusement
00:43:21dès les faits,
00:43:23le Président de la République
00:43:25parlait d'inexcusable
00:43:27et d'irréparable,
00:43:29soit
00:43:31une
00:43:33atteinte forte
00:43:35à la présomption d'innocence,
00:43:37dans la foulée, certains partis politiques
00:43:39ont politisé ces faits,
00:43:41ce qui a été également dommageable,
00:43:43s'en sont découlés,
00:43:45comme vous l'avez dit, des émeutes
00:43:47d'une force, d'une violence inouïe
00:43:49avec un milliard d'euros de dégâts,
00:43:51donc tout ça
00:43:53mis bout à bout fait que
00:43:55nous appelons à des
00:43:57rassemblements de soutien aujourd'hui
00:43:59partout en France à partir de 12h30
00:44:01et je dirais même
00:44:03M. Mandini, si vous le permettez,
00:44:05que ça envoie un message
00:44:07par rapport à celles et ceux qui voudraient
00:44:09embrasser la profession de policier
00:44:11parce qu'à un moment donné,
00:44:13on se demande aussi si on peut continuer
00:44:15à faire notre métier, s'il ne faut pas détourner
00:44:17le regard lorsqu'on constate une infraction,
00:44:19si on doit continuer à lutter contre les refus
00:44:21octempérés, contre la criminalité, contre la délinquance
00:44:23puisqu'on n'est plus à même
00:44:25nous de se retrouver devant les tribunaux
00:44:27que les criminels ou les délintants.
00:44:29– C'est une vraie question effectivement
00:44:31et forcément on va se la poser
00:44:33avec cette affaire.
00:44:35Merci Éric Henry, délégué National Alliance Police
00:44:37qui appelle donc à manifester à 12h30.
00:44:39Jean-Pierre Colombière, c'est vrai que la question que
00:44:41déjà aujourd'hui, les policiers se posent des questions
00:44:43avant de sortir leur arme, en se disant
00:44:45est-ce que ce n'est pas moi qui vais me retrouver en prison ?
00:44:47Est-ce que ce n'est pas moi qui vais me retrouver devant un juge ?
00:44:49Là, quand on voit qu'un de vos collègues risque,
00:44:51on ne sait pas encore, parce que ce sont juste
00:44:53les réquisitions du parquet, on le rappelle,
00:44:55si ça se trouve il n'y aura même pas de procès
00:44:57mais en tout cas c'est les réquisitions qui ont été faites,
00:44:59pour ça non, peut-être pas.
00:45:01C'est les réquisitions du parquet pour l'instant,
00:45:03on ne sait pas ce qui va être décidé par le juge.
00:45:05– Non mais il y aura un procès,
00:45:07il doit, enfin…
00:45:09– Non mais on ne sait pas pour l'instant.
00:45:11– Je vous explique, il y aura un appel probablement
00:45:13de l'avocat du policier pour faire requalifier
00:45:15peut-être l'infraction mais les réquisitions
00:45:17du parquet font écho
00:45:19à l'instruction, il ne faut pas l'oublier.
00:45:21– Oui mais on va voir ce qui va être décidé par l'instruction justement.
00:45:23– Ce qui fait appel devant l'instruction probablement.
00:45:25– Ma question c'est, est-ce que ça peut changer
00:45:27aujourd'hui le comportement des policiers sur le terrain ?
00:45:29– Je pense que le message il est clair,
00:45:31ceux qui n'ont pas compris ce qu'a dit le syndicaliste
00:45:33est tout à fait exact, il y a un message qui est envoyé
00:45:35là clairement, après c'est très compliqué.
00:45:37– Par qui il est envoyé ce message ?
00:45:39– J'ai du mal à le savoir, à le cerner,
00:45:41parce qu'on vit dans une situation
00:45:43un peu kafkaïenne quand même,
00:45:45où on a une incitation,
00:45:47une forte incitation de la part des gouvernements
00:45:49successifs d'accentuer
00:45:51l'action policière,
00:45:53clairement, la loi sur
00:45:55justement les refus d'obtempérer
00:45:57est très ambigüe, elle est mal faite, ça a été dénoncé
00:45:59par beaucoup, puisqu'on a eu des tirs,
00:46:01des tirs qui ont occasionné la mort
00:46:03de certaines personnes. – Mais est-ce que le parquet envoie
00:46:05un message politique ? C'est ça ma question ?
00:46:07– C'est évident, pour moi c'est évident, l'idée
00:46:09derrière tout ça c'est de dire peut-être stop,
00:46:11halte au feu, maintenant… – Mais c'est pas le rôle du parquet
00:46:13d'envoyer des messages politiques normalement ? – Vous croyez ?
00:46:15– Dans le texte c'est pas le rôle,
00:46:17c'est pas le rôle du parquet d'envoyer des messages politiques,
00:46:19le parquet normalement il doit juger des faits et pas envoyer des messages politiques.
00:46:21– On sait bien qu'il y a des messages subliminaux qui sont faits.
00:46:23– Normalement. – Oui, normalement, on est bien d'accord.
00:46:25– C'est le mot qu'il y avait dans ma phrase aussi.
00:46:27– Il y a la théorie, il y a la philosophie, puis il y a la réalité des faits,
00:46:29mais c'est vrai que c'est très ambigüe pour les hommes qui sont
00:46:31sur le terrain, les hommes et les femmes qui sont sur le terrain,
00:46:33parce que là je comprends tout à fait qu'ils ne sachent
00:46:35plus trop à quel sein se vouer.
00:46:37Là on a un cas très particulier
00:46:39quand même, il ne faut pas s'écarter de ça,
00:46:41on est face à un jeune mineur
00:46:43qui conduit une voiture sans permis,
00:46:45très connu des services de police pour les mêmes faits,
00:46:47on a une intervention
00:46:49qui prête à débat, clairement,
00:46:51on ne va pas se cacher non plus,
00:46:53qui prête à débat, la sortie d'armes, enfin bref.
00:46:55Mais l'instruction a eu lieu.
00:46:57Le juge est parfaitement indépendant dans ses réquisitions.
00:46:59Il en a conclu qu'il y avait
00:47:01nécessité à ouvrir un procès pour meurtre.
00:47:03C'est là où il peut y avoir, où il doit y avoir
00:47:05discussion de mon point de vue.
00:47:07Je suis tout à fait d'accord avec ce qui a été dit précédemment,
00:47:09ça veut dire qu'il y a intention,
00:47:11une volonté réelle de tuer.
00:47:13Et c'est là où je mets un bémol
00:47:15et je pense que l'avocat Maître Liénard
00:47:17sera là pour défendre son client.
00:47:19On l'a entendu tout à l'heure, effectivement.
00:47:21C'est ce qu'il dit. Laurent Jacobilli, c'était un message
00:47:23qui a été envoyé par le parquet, c'est un message politique ?
00:47:25On ne peut pas s'empêcher de le penser, en effet.
00:47:27Ce n'est pas une histoire banale, c'est une histoire
00:47:29qui a fait beaucoup débat, elle a généré des émeutes
00:47:31en France, des émeutes dérites, qui ont montré
00:47:33l'état de certaines banlieues
00:47:35dans notre pays, et puis c'est à un moment
00:47:37où on se pose la question de la police,
00:47:39où il y a un vrai débat. Il y a une partie des élus
00:47:41français, notamment au Parlement, qui disent qu'il faut
00:47:43désarmer la police. La police, finalement,
00:47:45est l'ennemi de la société
00:47:47et des policiers qui disent, laissez-nous faire
00:47:49notre boulot. On parle de meurtre,
00:47:51on ne parle pas, effectivement,
00:47:53d'actes ayant donné la mort
00:47:55sans l'intention de la donner. On parle de meurtre,
00:47:57comme si le policier s'était levé le matin en prenant son arme
00:47:59en disant, tiens, je vais aller me faire un jeune, aujourd'hui
00:48:01je vais en tuer un. C'est aberrant.
00:48:03Qu'est-ce que vont penser nos policiers qui ont déjà peur
00:48:05aujourd'hui d'être jugés
00:48:07quand ils ne font que leur travail ?
00:48:09Il faut très vite dire aux policiers,
00:48:11vous êtes dans un pays où les policiers ne sont pas des cow-boys.
00:48:13Votre action, elle est encadrée.
00:48:15On peut faire confiance aux policiers
00:48:17par principe. Deuxièmement,
00:48:19nous sommes dans un pays où les policiers sont le plus contrôlés.
00:48:21Et je vais vous dire, je trouve ça très bien,
00:48:23parce que ça légitime leur action.
00:48:25Mais en faire des ennemis de la République,
00:48:27des gens violents par essence, c'est A,
00:48:29B. Vous parlez de certains partis.
00:48:31Oui, la France insoumise.
00:48:33Je suis désolé, mais
00:48:35la prise de parole du Président,
00:48:37vous avez raison, elle a été catastrophique.
00:48:39Je suis d'accord avec vous.
00:48:41Il a voulu calmer,
00:48:43il a voulu essayer qu'il n'y ait pas des meutes.
00:48:45C'était son objectif, ça n'a pas marché.
00:48:47Il a voulu que les banlieues
00:48:49ne s'enflamment pas. Nous, on est pour la présomption
00:48:51de légitime défense pour les policiers.
00:48:53Sauf si on a prouvé le contraire.
00:48:55Si un policier a fait usage de son arme,
00:48:57c'est qu'il était obligé de le faire.
00:48:59Aujourd'hui, c'est l'esprit inverse.
00:49:01Quand un policier, et c'est normal, c'est son rôle,
00:49:03utilise son arme, on part du principe qu'il est coupable.
00:49:05Il faut réinverser les valeurs.
00:49:07Sinon, plus personne ne voudra être policier.
00:49:09Et les voyous feront exactement ce qu'ils veulent.
00:49:11Quel message est envoyé par le parquet de Nanterre ?
00:49:13Ce message, il est grave, parce que ça va créer un précédent.
00:49:15La vérité, c'est que ça va créer un précédent,
00:49:17et ils ne s'en rendent peut-être pas compte.
00:49:19Aujourd'hui, on est dans une société
00:49:21où il y a une partie de la société
00:49:23qui regarde les policiers anciens de France.
00:49:25Tous ces gens-là, quelque part, vont avoir gain de cause.
00:49:27Parce que toutes les fois où certains ont dit
00:49:29que la police tue, regardez pour preuve,
00:49:31la police tue. Et c'est très grave,
00:49:33en fait. Il va être poursuivi pour meurtre.
00:49:35Ça veut dire qu'il a une intention
00:49:37de tuer. Dès le départ, il avait la volonté de tuer.
00:49:39Et c'est très grave, ça va créer un précédent.
00:49:41Ça va, quelque part, redire au cahier
00:49:43« Vous voyez, de toute manière, vous pouvez faire ce que vous voulez.
00:49:45Un policier, quand il sort son arme,
00:49:47de toute manière, à tort ou à raison,
00:49:49il sera poursuivi. Il ne sera pas poursuivi
00:49:51pour autre chose que pour meurtre. »
00:49:53On précise qu'il a fait 5 mois de préventive, ce policier,
00:49:55d'ailleurs, pour mémoire, ce qui est assez rare quand même.
00:49:57Il a fait 5 mois de préventive.
00:49:59Dans 5 mois, en prison, il s'est retrouvé, le policier.
00:50:01Juste, Nabila, il t'accage là-dessus.
00:50:03Il y a un message politique, pour vous, dans ce qu'a décidé
00:50:05le parquet ? Alors, le parquet,
00:50:07il est chargé de défendre
00:50:09la collectivité, de représenter
00:50:11l'application des lois. Ça, c'est les textes.
00:50:13Mais est-ce qu'il y avait un message politique dans la décision
00:50:15du parquet de Montaigne ? Je ne veux pas dire qu'il y ait un message
00:50:17politique. Je laisse, encore une fois,
00:50:19l'enquête se faire.
00:50:21Il faut laisser... Donc, vous ne voyez pas
00:50:23de message dans ce qu'a décidé le parquet ? Moi, je ne veux pas y voir
00:50:25un message politique. Je le dis
00:50:27très souvent. Aveuglement volontaire.
00:50:29Aveuglement volontaire d'Ibrahim Saïdi.
00:50:31Non, ce n'est pas aveuglement volontaire.
00:50:33Je le vois, mais je ne veux pas le voir.
00:50:35Quelque part, il y a une volonté
00:50:37de ne pas se confronter à la réalité.
00:50:39Je vais vous le dire de manière très claire, ce n'est pas de l'aveuglement
00:50:41volontaire.
00:50:43Je ne vois pas de message politique.
00:50:45C'est très clair.
00:50:47Je fais confiance, encore une fois,
00:50:49je pense que je le répète très souvent ici,
00:50:51je fais confiance à la justice de notre pays.
00:50:53Qu'il y ait des dysfonctionnements,
00:50:55il y en a. En l'occurrence,
00:50:57il y a un message politique qui ne devrait pas avoir lieu.
00:50:59Encore une fois,
00:51:01le parquet est là pour défendre
00:51:03l'intérêt de la collectivité. En théorie.
00:51:05Si pour vous,
00:51:07ce n'est pas défendre l'intérêt de la collectivité,
00:51:09d'aller se pencher et de comprendre
00:51:11ce qui s'est passé,
00:51:13vous faites confiance à la justice,
00:51:15mais la vraie question qui se pose, c'est est-ce que vous faites confiance à la police ?
00:51:17Est-ce que vous pouvez
00:51:19imaginer qu'un policier
00:51:21est d'une intention
00:51:23de meurtre lorsqu'il se trouve
00:51:25face à un mineur multirécidiviste
00:51:27qui conduit une voiture avec une attitude qualifiée
00:51:29de fuyante voire d'agressive ?
00:51:31Est-ce que vous pouvez parler de meurtre ?
00:51:33La question, elle est là. Qu'il y ait une enquête,
00:51:35je crois qu'on est tous d'accord. Je suis, moi,
00:51:37le premier à dire qu'à chaque fois
00:51:39qu'il y a une victime, il est normal qu'il y ait une enquête.
00:51:41Mais en prenant bien en compte
00:51:43que celui qui a commis l'acte est un policier
00:51:45dans le cadre de ses fonctions,
00:51:47ce n'est pas la même chose qu'un individu lambda
00:51:49si vous, demain matin, je ne vous soupçonne de rien évidemment,
00:51:51mais vous prenez un pistolet,
00:51:53vous allez dans la rue et vous tuez quelqu'un.
00:51:55Ça n'a rien à voir. Il était dans le cadre de ses fonctions.
00:51:57Il a utilisé une violence légitime.
00:51:59Est-ce qu'il en a abusé ?
00:52:01La question mérite d'être posée.
00:52:03Mais de là à le qualifier de meurtre,
00:52:05c'est ça la vraie question.
00:52:07Ce sera la justice, justement.
00:52:09Le fait de faire des réquisitions
00:52:11où on dit qu'on veut
00:52:13qu'ils comparaissent pour meurtre,
00:52:15déjà c'est un message qui est envoyé, même si au final
00:52:17c'est la justice de trancher, bien évidemment.
00:52:19Autre sujet dans l'actualité que je voulais aborder rapidement,
00:52:21c'est le vol de chien. Pourquoi ?
00:52:23Parce qu'il y a un appel pour changer la loi qui est lancée
00:52:25puisqu'aujourd'hui un vol de chien est considéré
00:52:27comme un vol de téléphone portable, par exemple.
00:52:29Regardez le sujet, on en parle après.
00:52:31Sur ces images de vidéosurveillance,
00:52:33deux hommes s'introduisent dans une propriété,
00:52:35s'emparent d'un chien
00:52:37et prennent la fuite.
00:52:39Selon les associations de protection animale,
00:52:41ces délits sont de plus en plus fréquents.
00:52:43Un chien serait volé toutes les huit minutes
00:52:45dans le pays.
00:52:47Un trafic lucratif pour les malfaiteurs,
00:52:49un rêve cœur pour les propriétaires.
00:52:51Certains chiens de race
00:52:53s'achètent entre
00:52:551 000 et 3 000 euros
00:52:57en fonction de la race.
00:52:59On va dire qu'on peut trouver
00:53:01de très beaux terres neuves entre
00:53:031 500 et 2 000 euros.
00:53:05Effectivement, il y a un marché réel
00:53:07qui se crée et donc, malheureusement,
00:53:09on dévole. Mais c'est surtout
00:53:11notre meilleur compagnon, notre ami,
00:53:13notre confident. C'est plutôt
00:53:15cette valeur-là qui est importante
00:53:17et qui fait le plus mal, je pense.
00:53:19Alors, pour lutter contre ce fléau,
00:53:21certaines associations rappellent
00:53:23quelques bons réflexes à adopter.
00:53:25Par exemple, faire identifier son chien
00:53:27par puce électronique ou tatouage,
00:53:29le promener avec une laisse ou encore
00:53:31installer une caméra au-dessus du chenil.
00:53:33Si le chien a déjà été volé,
00:53:35il est aussi possible de le signaler
00:53:37sur ce site Internet.
00:53:39Certaines associations vont encore plus loin
00:53:41et réclament une modification du code pénal.
00:53:43Puisqu'à l'heure actuelle,
00:53:45le vol d'un animal est un vol simple,
00:53:47c'est-à-dire une soustraction d'objets.
00:53:49C'est une grosse problématique
00:53:51puisque, du coup, il n'y a pas d'enquête
00:53:53de réellement mené. C'est un vol de portable
00:53:55équivalent à un vol de portable de sac à main.
00:53:57Aujourd'hui, la peine encourue pour le vol
00:53:59d'un animal de compagnie s'élève à 3 ans
00:54:01de prison et 45 000 euros d'amende.
00:54:03On est en direct avec Maître Fabien Guérini.
00:54:05Bonjour Maître, merci d'être en direct avec nous.
00:54:07Est-ce que c'est vrai ce que dit
00:54:09cette dame responsable d'association,
00:54:11qu'aujourd'hui, un vol de chien,
00:54:13un vol de portable ou un vol d'un sac à main ?
00:54:15Oui, bonjour Jean-Marc,
00:54:17bonjour à tous et à toutes.
00:54:19Effectivement, aujourd'hui, la loi prévoit
00:54:21une qualification unique
00:54:23pour tous les biens dits meubles,
00:54:25c'est-à-dire tout ce qui peut être volé.
00:54:27On va nécessairement distinguer
00:54:29un être humain
00:54:31d'un animal,
00:54:33et un animal aujourd'hui, effectivement,
00:54:35c'est, lorsqu'il est volé, la même
00:54:37qualification pénale que pour le vol
00:54:39d'un portable, d'un bien quel qu'il soit,
00:54:41avec, malgré tout,
00:54:43il faut le rappeler, effectivement, une peine
00:54:45qui est relativement conséquente.
00:54:47Trois ans d'emprisonnement, 45 000 euros d'amende.
00:54:49Donc, effectivement, la question
00:54:51de savoir s'il est nécessaire de modifier
00:54:53la loi pour
00:54:55prévoir et spécifier un délit
00:54:57particulier au titre
00:54:59du vol de chien ou du vol d'animal
00:55:01en général, peut se poser. Mais en réalité,
00:55:03la loi prévoit aujourd'hui
00:55:05déjà quelque chose de conséquent,
00:55:07et le traitement, j'allais dire,
00:55:09d'enquête et de
00:55:11poursuites en la matière, ne
00:55:13diffère pas de celui d'un
00:55:15portable, pour reprendre le propos de la
00:55:17présidente d'association que vous avez interviewée,
00:55:19mais dans les faits, c'est quand même
00:55:21assez différent.
00:55:23C'est quand même assez choquant d'entendre que
00:55:25l'enquête sur un vol de chien, c'est pareil qu'un vol
00:55:27de portable, parce qu'un vol de portable, je ne suis pas sûr que ça
00:55:29mobilise d'énormes forces de l'ordre, parce qu'ils
00:55:31n'ont pas le temps, ils n'ont pas les moyens.
00:55:33Là, ça veut dire qu'il faudrait peut-être
00:55:35surtout quand même préciser qu'à un moment donné,
00:55:37c'est quelque chose de vivant, c'est un être
00:55:39vivant, un chien, et puis sans parler du
00:55:41côté affectif que peuvent avoir
00:55:43les familles vis-à-vis du chien. Enfin, c'est un drame,
00:55:45quand un chien est enlevé dans une famille, c'est forcément
00:55:47un drame. Comment ça se fait que la loi ne
00:55:49tienne pas compte de ça ? Parce que je pensais que la loi
00:55:51avait changé, moi, c'est ce que j'avais compris il y a quelques années,
00:55:53et qui faisait que le chien n'était plus un bien
00:55:55meuble, que c'était aujourd'hui considéré comme un
00:55:57être vivant. Donc, ce n'est pas le cas ?
00:55:59Non, c'est toujours la
00:56:01même loi, effectivement, en la matière.
00:56:03Un animal volé,
00:56:05un chien ou un autre animal, quel qu'il soit,
00:56:07est considéré comme un bien meuble et
00:56:09traité en tant que tel. Maintenant,
00:56:11ça peut choquer, je dirais,
00:56:13les amoureux des bêtes et
00:56:15les courants d'association en la matière.
00:56:17Mais la vraie question, c'est pas
00:56:19la qualification juridique.
00:56:21On n'assimile pas un animal à
00:56:23un meuble pour le réduire à une
00:56:25chose. On dit simplement que la loi
00:56:27prévoit une qualification pénale.
00:56:29Dès lors qu'il y a un vol de chien en la matière,
00:56:31il y a une poursuite qui peut être exercée
00:56:33sur ce terrain. Il y a un texte qui prévoit
00:56:35une sanction. La simple chose, c'est peut-être
00:56:37de prévoir ou d'adapter
00:56:39en matière d'enquête
00:56:41des besoins et les moyens
00:56:43utiles pour pouvoir retrouver
00:56:45les trafiquants. Retrouver un chien,
00:56:47c'est une chose, mais avant tout, c'est de mettre fin
00:56:49à un trafic qui doit être, je dirais,
00:56:51l'objectif de la démarche policière
00:56:53en la matière. Mais, effectivement, la sanction
00:56:55sera la même, quelle que soit la nature
00:56:57du bien. Maître, vous ne pensez pas qu'en réalité,
00:56:59il y a trois catégories ? Il y a les êtres humains,
00:57:01les êtres vivants et puis les biens meubles.
00:57:03En réalité, il faudrait cette catégorie intermédiaire
00:57:05qui est un être vivant.
00:57:07Oui, mais pas forcément besoin d'un texte
00:57:09spécifique. On n'a pas de vol
00:57:11d'être humain, donc en réalité, il n'y a pas
00:57:13de qualification pénale spécifique
00:57:15de vol. Il y a la traite d'être humain.
00:57:17Naturellement, c'est un délit
00:57:19à part entière.
00:57:21C'est juste un crime.
00:57:23Merci beaucoup, Maître. Maître Fabien Guérini, merci beaucoup.
00:57:25Je voulais qu'on s'arrête un instant dessus parce que ça
00:57:27concerne beaucoup de gens et on imagine ce qui
00:57:29va arriver quand on aime les chiens et quand on a des animaux.
00:57:31Même quand on a peur des chiens,
00:57:33vous me confiez que vous avez peur
00:57:35des chiens, mais vous les défendez.
00:57:37Vous trouvez que ce n'est pas normal ?
00:57:39Un chien, c'est un être vivant. Ce n'est pas normal.
00:57:41Exactement. Ce n'est absolument pas normal.
00:57:43On va faire une pause. Dans un instant, on va parler d'Emmanuel Macron.
00:57:45Il intervient ce soir à 20h à la télé
00:57:47pour parler de l'Ukraine. Que se passe-t-il
00:57:49en Ukraine ? Mais que va dire Emmanuel Macron ?
00:57:51Pourquoi est-ce qu'il intervient ? On va poser
00:57:53la question dans un instant. Vous restez avec nous. On est en direct.
00:57:55On fait la pub, le CNews Info et à tout de suite.
00:57:59...
00:58:01...
00:58:03Vous en parliez il y a un instant.
00:58:05J'en marque une allocution dans ce moment
00:58:07de grande incertitude. Sur la plateforme
00:58:09X, Emmanuel Macron annonce qu'il
00:58:11prendra la parole ce soir à 20h au menu
00:58:13la situation en Ukraine.
00:58:15Bien évidemment, après deux jours de débat
00:58:17au Parlement sur ce thème.
00:58:19Journée de manifestation
00:58:21chez les forces de l'ordre. Le syndicat
00:58:23Alliance Police Nationale appelle à une journée
00:58:25de rassemblement. Une démarche en réaction
00:58:27aux réquisitions du parquet hier
00:58:29dans l'affaire Nahel.
00:58:31Et puis, journée de deuil en Israël
00:58:33où Ady Alomi, dernier otage français
00:58:35va être inhumé ce matin dans son kiboutz
00:58:37natal de Niroz. Je vous
00:58:39rappelle que le corps de l'ancien captif
00:58:41a été restitué par le Hamas à la fin
00:58:43du mois dernier.
00:58:45...
00:58:4711h37 sur CNews. Merci d'être en direct
00:58:49avec nous. Sommeillé à l'abidi, vous le disiez, Emmanuel
00:58:51Macron va donc parler ce soir
00:58:53à partir de 20h. Il a annoncé
00:58:55un tweet ce matin. Alors déjà l'annonce
00:58:57c'est assez étonnant. Vous voyez ce tweet
00:58:59qui commence par « Mes chers compatriotes
00:59:01dans ce moment de grande incertitude
00:59:03où le monde est confronté
00:59:05à ses plus grands défis, je m'adresserai
00:59:07à vous ce soir à 20h ». C'est
00:59:09un tweet qui change un peu de
00:59:11d'habitude parce qu'il y a un discours
00:59:13qui est très carré, qui est très solennel
00:59:15et on se demande ce que peut annoncer Emmanuel
00:59:17Macron ce soir. On est avec Thomas Bonnet. Bonjour
00:59:19Thomas. Merci d'être avec nous, journaliste
00:59:21politique à CNews.
00:59:23Déjà sur la forme, on va parler de ce qu'il peut
00:59:25annoncer ensuite, mais sur la forme, c'est vrai que c'est
00:59:27assez étonnant de voir Emmanuel Macron qui fait un tweet
00:59:29en disant « Mes chers compatriotes, ce soir
00:59:31je vais vous parler ».
00:59:33Ça donne un peu le ton de ce qui nous attend ce soir.
00:59:35On comprend quand même dans la tonalité
00:59:37de ce message sur les réseaux sociaux
00:59:39que l'heure est grave, qu'on aura
00:59:41une allocution très
00:59:43solennelle. On peut aussi dire qu'on assiste
00:59:45quand même à une accélération au niveau de la communication
00:59:47du Président de la République. Il y a deux semaines,
00:59:49je vous rappelle qu'il avait fait cette fameuse
00:59:51séance de questions-réponses sur les réseaux sociaux
00:59:53déjà pour parler de la situation en Ukraine.
00:59:55On se rappelle qu'il avait montré les cartes, qui d'ailleurs
00:59:57étaient à l'envers, mais c'était déjà pour faire
00:59:59un exercice de pédagogie. On peut aussi dire
01:00:01que les quotidiens qui sortent
01:00:03le dimanche ont publié
01:00:05une tribune d'Emmanuel Macron
01:00:07dimanche dernier pour déjà
01:00:09parler notamment de cette
01:00:11scène qui s'était déroulée dans le bureau Oval entre
01:00:13le Président Trump et le Président Zelensky.
01:00:15Donc, il y a véritablement une volonté
01:00:17de communiquer de la part du chef
01:00:19de l'État qui se fait de plus en plus insistante,
01:00:21d'où cette allocution qui sera diffusée
01:00:23ce soir. – Est-ce qu'on sait ce que va dire
01:00:25le chef de l'État ce soir, en tout cas, ce qu'il peut
01:00:27annoncer ? – Alors,
01:00:29on ne sait pas précisément évidemment ce qu'il va dire.
01:00:31On sait en tout cas pourquoi il a envie
01:00:33de communiquer. D'abord, c'est pour faire un exercice
01:00:35de pédagogie, répondre
01:00:37aussi aux inquiétudes des Français.
01:00:39Parce que ce que l'on comprend, c'est que
01:00:41le Président de la République reçoit énormément
01:00:43de messages, de courriers
01:00:45de la part des Français qui font part de
01:00:47leur inquiétude sur la situation
01:00:49internationale. Donc, l'idée, ça va
01:00:51d'abord être de répondre à cette inquiétude,
01:00:53rendre compte de tous les échanges
01:00:55diplomatiques qu'a pu avoir le chef de l'État
01:00:57depuis plusieurs jours. On sait que, par exemple,
01:00:59il s'est entretenu avec le Président Zelensky et
01:01:01le Président Trump au cours des
01:01:03dernières heures. On est aussi, dans un moment,
01:01:05dans une sorte de fenêtre de tir, c'est-à-dire
01:01:07que vous avez eu cette nuit les déclarations
01:01:09de Donald Trump devant le Congrès américain, et puis demain,
01:01:11vous aurez un sommet européen
01:01:13où il sera question du réarmement
01:01:15de l'Union européenne. Alors,
01:01:17sur le contenu, on verra s'il y a des annonces,
01:01:19on semble plutôt se diriger vers
01:01:21une sorte d'explication de la
01:01:23situation du monde
01:01:25au moment où on se parle. On devrait
01:01:27quand même avoir des éléments sur la question budgétaire
01:01:29parce que ça va vraiment être le gros sujet
01:01:31qui va arriver devant nous, c'est-à-dire que si
01:01:33la France et les autres pays de l'Union
01:01:35européenne décident d'augmenter
01:01:37considérablement la part de leur PIB
01:01:39qui est allouée à la Défense, ça va avoir des conséquences
01:01:41d'un point de vue budgétaire
01:01:43et je pense que le Président de la République
01:01:45va sans doute parler de cet aspect-là
01:01:47en particulier. Il y avait notamment eu
01:01:49cette idée qu'il avait lancée, là aussi,
01:01:51dans les quotidiens du dimanche, sur un livret
01:01:53d'épargne qui pourrait être consacré
01:01:55justement à ces questions de Défense en termes que l'épargne
01:01:57serait orientée vers
01:01:59les dépenses en matière de Défense,
01:02:01en matière stratégique. Voilà peut-être une des annonces
01:02:03qui sera effectuée ce soir par Emmanuel Macron.
01:02:05Et de façon plus stratégique,
01:02:07est-ce que l'un des objectifs, c'est pas aussi de revenir
01:02:09dans le jeu, parce qu'on a le sentiment que l'Europe est quand même
01:02:11totalement écartée depuis plusieurs semaines
01:02:13de ce qui se passe en Ukraine. On a l'impression que c'est
01:02:15les États-Unis et Donald Trump en particulier
01:02:17qui a pris la main. Est-ce que tout à coup,
01:02:19Emmanuel Macron veut pas, en tout cas au niveau
01:02:21intérieur, dire mais non, je suis toujours là
01:02:23et c'est moi qui suis à la manœuvre ?
01:02:25Oui, c'est vrai, vous avez raison.
01:02:27C'est-à-dire que la géostratégie,
01:02:29la diplomatie, c'est le domaine réservé
01:02:31du Président de la République.
01:02:33On l'entend quasiment pas sur les
01:02:35autres sujets et quand on l'entend, c'est pour
01:02:37désavouer ses ministres. Donc,
01:02:39c'est peut-être pas pertinent qu'on l'entende, mais en tout cas
01:02:41sur l'aspect de la diplomatie,
01:02:43il doit aussi montrer aux Français
01:02:45qu'il est à la manœuvre. Déjà, lorsqu'il était
01:02:47allé à la Maison Blanche, c'était une façon
01:02:49pour lui de montrer qu'il était l'interlocuteur privilégié
01:02:51de Donald Trump, ce qu'il est.
01:02:53Si on regarde les choses de manière
01:02:55assez objective, en Europe, Emmanuel Macron
01:02:57est une des personnalités qui peut
01:02:59échanger avec Donald Trump au moment
01:03:01où justement les autres représentants, les autres
01:03:03dirigeants européens sont parfois
01:03:05affaiblis politiquement.
01:03:07Effectivement, on verra le président de la République
01:03:09dans un exercice qu'il affectionne, c'est-à-dire un peu
01:03:11le représentant de l'Europe sur la scène
01:03:13internationale. Je pense que
01:03:15les Français ont besoin d'avoir des réponses à leurs
01:03:17inquiétudes, à leurs questions. On peut quand même s'étonner
01:03:19du fait que le format qui a été choisi, donc un format
01:03:21d'allocution, il n'y aura pas de questions de
01:03:23journalistes et donc on ne pourra pas l'interroger
01:03:25et l'entendre sur d'autres sujets.
01:03:27Rappelez-vous, la dernière fois qu'il avait fait une interview,
01:03:29c'était avant le sommet sur l'intelligence artificielle
01:03:31et il y avait eu déjà
01:03:33que très peu de questions sur
01:03:35d'autres thématiques qui intéressent les Français,
01:03:37les thématiques intérieures, mais visiblement, le chef de l'État
01:03:39ne veut pas parler de ces sujets pour l'instant.
01:03:41Merci beaucoup Thomas Bonnet, journaliste politique
01:03:43à CNews, Laurent Jacobelli sur le plan politique,
01:03:45puisque vous êtes porte-parole du Rassemblement National.
01:03:47Vous attendez quoi ce soir ?
01:03:49D'abord, personne n'est dupe. Je pense que le président
01:03:51de la République a besoin d'exister.
01:03:53Quand les événements vous échappent, faignons de les organiser.
01:03:55Il a bien compris qu'aujourd'hui, les négociations de paix
01:03:57passaient à côté de lui.
01:03:59M. Zelensky lui-même, lorsqu'il fait
01:04:01une longue communication sur les réseaux sociaux,
01:04:03puisque Trump parle évidemment
01:04:05de son adversaire Poutine,
01:04:07ignore complètement le président français et l'ensemble des dirigeants
01:04:09européens. Donc il faut exister.
01:04:11Il va probablement nous présenter un machin.
01:04:13À chaque fois qu'il y a une crise, il nous propose
01:04:15un machin qui en général est fédéraliste
01:04:17européen. On a eu la crise du Covid,
01:04:19alors ils nous ont dit que l'Europe qui n'en a pas le droit
01:04:21va s'occuper de la santé. Donc là, il va nous annoncer ce soir
01:04:23que tout est terrible et que
01:04:25l'Europe doit s'occuper de la défense,
01:04:27qu'il va falloir payer, abonder
01:04:29un fonds européen qui lui-même servira
01:04:31à financer l'Allemagne, qui elle-même achètera
01:04:33des armes américaines. Mais tout cela,
01:04:35probablement, c'est à côté
01:04:37de la plaque. Moi, ce que j'espère qu'il nous annonce ce soir,
01:04:39c'est d'abord qu'il faille trouver un chemin vers
01:04:41la paix. Que ce chemin vers la paix...
01:04:43C'est évident qu'il va le dire.
01:04:45Le chemin vers la paix, ça paraît évident.
01:04:47Parfois, il y a des relents
01:04:49sur le fait que la guerre doit continuer.
01:04:51Une paix qui ne soit pas une capitulation
01:04:53pour l'Ukraine. C'est-à-dire une paix qui
01:04:55prenne en compte la souveraineté et la volonté
01:04:57du peuple ukrainien. Pas une paix unilatérale.
01:04:59C'est quoi la volonté ?
01:05:01C'est quoi la volonté ?
01:05:03Parce que c'est joli ce que vous dites.
01:05:05C'est quoi ?
01:05:07Je termine mon raisonnement.
01:05:09Je termine mon raisonnement.
01:05:11Si vous n'avez pas votre réponse,
01:05:13je répondrai volontiers.
01:05:15Vous me coupez.
01:05:17Je sais qu'on ne l'aura pas.
01:05:19Je vais répondre.
01:05:21Je vous écoute. Nous, ce que nous souhaitons,
01:05:23c'est une conférence internationale
01:05:25où, bien sûr, la Russie et l'Ukraine
01:05:27soient au centre des débats,
01:05:29les Etats-Unis qui ont joué un rôle important
01:05:31dans les négociations, les pays de l'ancien bloc de l'Est
01:05:33et les pays baltes qui sont directement concernés,
01:05:35l'Allemagne, la Turquie, qui sont aussi intervenus.
01:05:37Pour que les deux parties
01:05:39se mettent d'accord
01:05:41sur un cessez-le-feu
01:05:43ou même l'arrivée de la paix.
01:05:45Se mettent d'accord.
01:05:47Ce n'est pas à moi, Laurent Jacobelli, de décider
01:05:49ce que doit obtenir la Russie et ce que doit obtenir l'Ukraine.
01:05:51Est-ce que c'est à Donald Trump de le faire ?
01:05:53C'est pour ça que je vous dis qu'il faut que ce soit international.
01:05:55Malheureusement, ça nous a échappés.
01:05:57Pourquoi ? Parce que le Président de la République,
01:05:59au lieu de jouer, ce que faisait le général De Gaulle,
01:06:01la carte d'une France indépendante
01:06:03qui parle à tout le monde,
01:06:05a voulu absolument européaniser le système.
01:06:07Il ne vous aura pas échappé
01:06:09qu'à 27, on n'est pas forcément d'accord.
01:06:11Pendant qu'on fait des conciliabules entre nous,
01:06:13les autres négocient.
01:06:15J'espère avoir répondu à votre question.
01:06:17Moi, mon souhait...
01:06:19L'idée, c'est que ce soit un dialogue.
01:06:21Vous ne répondez pas à la question.
01:06:23Est-ce que vous vous rendez compte déjà,
01:06:25d'une part, que Trump trahit l'Ukraine
01:06:27en arrêtant l'aide militaire ?
01:06:29Est-ce que vous vous rendez compte que par la même occasion
01:06:31que Trump trahit l'Europe
01:06:33et donc l'Alliance Atlantique ?
01:06:35Déjà, ça, il faut se mettre d'accord là-dessus.
01:06:37Parce qu'ensuite, quand je vous écoute,
01:06:39quelle est la réponse,
01:06:41quelle est la paix juste pour l'Ukraine ?
01:06:43La paix juste, votre sommet international,
01:06:45je ne sais pas ce qu'il peut donner.
01:06:47C'est-à-dire, Poutine et Zelensky,
01:06:49Poutine veut les territoires
01:06:51qu'il a conquis et que ces territoires deviennent russes.
01:06:53Ce qui est inconcevable
01:06:55pour les Ukrainiens aujourd'hui.
01:06:57Vous parlez de leur volonté et de leur souveraineté.
01:06:59Moi, je vous rappelle ça.
01:07:01Je ne suis pas à l'avocat de personne.
01:07:03C'est à eux de le dire.
01:07:05Ils le disent déjà.
01:07:07Autre question maintenant.
01:07:09Vous voyez l'autre...
01:07:11Vous allez prendre ma place.
01:07:13C'est le hackash live.
01:07:15C'est un sujet sérieux.
01:07:17Moi, je voyais Macron,
01:07:19roi de la com',
01:07:21c'est quand même depuis 2017
01:07:23qu'il le dit,
01:07:25qu'il faut une autonomie stratégique,
01:07:27que l'Europe puisse organiser sa défense.
01:07:29Quand on vous écoute,
01:07:31vous ne pensez ni à l'intérêt de l'Europe,
01:07:33ni à l'intérêt de la défense.
01:07:35Vous me prêtez beaucoup d'attention quand même.
01:07:37Parce que vous ne dites rien, en fait,
01:07:39sur ce sujet-là.
01:07:41Vous êtes un blogueur.
01:07:43Vous êtes un blogueur.
01:07:45Vous parlez, pourtant.
01:07:47Je ne dis pas la même chose que vous.
01:07:49J'assume.
01:07:51Je vous dis des choses qui ne mèneront à rien.
01:07:53Qui ne vont pas dans votre sens.
01:07:55Moi, je suis en dehors des partis,
01:07:57donc tout me va très bien.
01:07:59Ce n'est pas une question de partis,
01:08:01c'est une question d'être européen.
01:08:03Jean-Pierre Colombia, s'il a envie de parler.
01:08:05Oui, parce que personne ne parle
01:08:07de la communauté russophone du Donbass,
01:08:09qui était plutôt côté russe,
01:08:11en particulier depuis 2014.
01:08:13Et ça, tout le monde s'en foutait.
01:08:15Mais alors, royalement.
01:08:17Sauf que, moi, j'ai fait l'armée en 1982.
01:08:19Il va encore nous casser les pieds avec le temps ancien.
01:08:21Sauf que dans les années 80,
01:08:23la moitié de l'Europe était sous occupation soviétique.
01:08:25Plus ou moins, sous influence.
01:08:27Et, je me souviens, on nous apprenait
01:08:29que l'ennemi à abattre, le lendemain,
01:08:31ce sera probablement le soldat russe.
01:08:33Aujourd'hui, à quel moment la Russie
01:08:35a mis en danger ou mettrait en danger
01:08:37l'Europe occidentale ?
01:08:39Le message subliminal, pour moi,
01:08:41et c'est ce que je crains ce soir,
01:08:43c'est qu'on nous annonce surtout
01:08:45un changement de paradigme social.
01:08:47Qu'on veut surtout expliquer
01:08:49qu'on va restreindre pas mal de choses
01:08:51pour abonder un budget que nous n'avons pas.
01:08:53Tout simplement.
01:08:55C'est ça que je crains.
01:08:57Je crains qu'on réduise des libertés publiques
01:08:59parce que, justement,
01:09:01un contexte de guerre,
01:09:03de guerre internationale,
01:09:05permet à un gouvernement d'avoir tous les pouvoirs
01:09:07sous son nom.
01:09:09Ça rappelle l'affaire des animaux d'Orwell.
01:09:11Honnêtement, j'attends rien.
01:09:13Emmanuel Macron a besoin de faire un nouveau coup de com'.
01:09:15Donald Trump s'est exprimé hier,
01:09:17donc il faut qu'il s'exprime également,
01:09:19pour dire qu'il n'a pas perdu la main.
01:09:21Il a quand même changé son fusil de braquet.
01:09:23On est en guerre, on veut la paix.
01:09:25C'est des messages complètement différents.
01:09:27Honnêtement, j'attends rien.
01:09:29Ce soir, j'ai match,
01:09:31donc je vais plutôt m'occuper de mon match
01:09:33plutôt que d'écouter Emmanuel Macron.
01:09:35Merci de nous avoir suivis.
01:09:37Programme spécial, attention dans les minutes qui viennent,
01:09:39puisqu'il va y avoir le CNews de Sommeil à la midi.
01:09:41Et puis ensuite, sur CNews en direct,
01:09:43la messe des cendres,
01:09:45messe d'entrée en carême,
01:09:47célébrée à la basilique Notre-Dame de Boulogne
01:09:49par M. Mathieu Rouget, évêque de Nanterre.
01:09:51Ce sera à partir de midi 10 à peu près.
01:09:53Merci de nous avoir suivis.
01:09:55On se retrouve demain en direct à partir de 10h35.
01:09:57A demain et d'ici là, soyez prudents.

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