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Arrestation de Mohamed Amra en Roumanie, attentat à Mulhouse, Emmanuel Macron à Washington, poussée de l'extrême droite en Allemagne... Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, ministre déléguée auprès du Premier, est l'invitée de RTL Matin.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 24 février 2025.

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Transcription
00:00RTL Matin
00:04L'invité de RTL Matin est Thomas, vous recevez aujourd'hui la porte-parole du gouvernement Sophie Prima.
00:09Bonjour et bienvenue sur RTL, Sophie Prima, madame la porte-parole.
00:12Le terrorisme a donc de nouveau frappé sur le sol français ce week-end à Mulhouse
00:16et le suspect est un Algérien de 37 ans inscrit au fichier de traitement des signalements
00:20pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste en situation irrégulière
00:24qui était sous le coup d'une OQTF mais que l'Algérie a refusé
00:28à dix reprises de reprendre, dix reprises, c'est le ministre de l'Intérieur qui l'a dit.
00:32Quelle impuissance, Sophie Prima.
00:34Permettez-moi d'abord de penser à la victime, ce monsieur portugais
00:38qui était très inséré dans la vie locale et qui a donné de sa vie
00:42et c'est évidemment un drame et puis également personne qui a été...
00:45Mais y a-t-il une responsabilité de l'État dans le décès de ce pauvre homme ?
00:47Ce qui est difficile c'est effectivement, comme l'a souligné le ministre de l'Intérieur,
00:51le fait que nous n'arrivons pas à ramener les OQTF en Algérie
00:56mais aussi dans d'autres pays, parce que vous savez qu'il y a une réunion interministérielle
01:00qui va se tenir cette semaine sous la présidence du Premier ministre
01:05pour parler des pays avec lesquels nous avons des difficultés de retour.
01:09Bien sûr on parle de l'Algérie mais il y en a effectivement d'autres
01:12et c'est effectivement une problématique.
01:14Alors vous savez que nous n'avons pas le droit de tenir ces personnes en rétention.
01:18Pour l'instant le Conseil constitutionnel, plusieurs fois, malgré nos propositions,
01:23dit qu'il faut laisser ces personnes en liberté.
01:26Donc on a un sujet d'exécution sur les OQTF.
01:29Mais que peut-on faire pour que ça ne se reproduise pas demain, la semaine prochaine, dans 15 jours ?
01:33Est-ce qu'on est impuissant aujourd'hui, en l'état du droit ?
01:36Alors en l'état du droit aujourd'hui, je vous le répète,
01:38on a envisagé plusieurs fois de faire des mesures de rétention de sûreté sur ce type de profil.
01:45Ce monsieur était en plus schizophrène, donc il y avait des problèmes mentaux.
01:49On a envisagé plusieurs fois des mesures de sûreté, de rétention de sûreté,
01:53qui ont été à chaque fois retoquées par le Conseil constitutionnel,
01:56au nom de la liberté individuelle des uns et des autres de se déplacer.
01:59Il faut donc trouver une solution qui soit compatible avec notre droit constitutionnel.
02:04C'est très compliqué dans la réalité.
02:06Je pense qu'il faut réfléchir à changer la loi, en particulier là-dessus,
02:10puisque vous savez qu'il y a une proposition du Sénat en particulier
02:13qui est déjà d'augmenter le temps de détention dans les centres de rétention administratifs,
02:19de le passer de 90 à 120 jours.
02:21C'est une première piste, peut-être faudra-t-il aller plus loin, mais il faut changer la loi.
02:25Aller plus loin, est-ce qu'il faut une nouvelle loi immigration ?
02:27On sait que François Bayrou n'en voulait pas initialement.
02:29Est-ce que là, ce contexte, cette situation, ces drames vous font dire
02:33oui, il faut réfléchir à une nouvelle loi immigration ?
02:35Vous avez dit tout à l'heure, il y a un problème d'exécution.
02:38Donc je suis plus favorable, dans cette situation politique actuelle
02:41et la configuration politique actuelle,
02:43à non pas une grande confrontation sur l'immigration,
02:46ou en tout cas des échanges de convictions assez différentes sur l'immigration.
02:50En revanche, je suis plus favorable à des petites mesures portées
02:53par des propositions de loi d'origine parlementaire ou des projets de loi
02:57qui régleront des problématiques de ce type-là
03:00pour trouver la façon de mettre ces personnes à l'écart et de n'être plus des dangers.
03:04Bruno Retailleau a eu des mots très forts après cette attaque.
03:06Il faut changer de braquet avec l'Algérie et accepter un rapport de force.
03:10Ça veut dire quoi, accepter un rapport de force et changer de braquet ?
03:13Je pense qu'aujourd'hui, on est dans une situation
03:16qui est une situation de relations diplomatiques avec l'Algérie.
03:19Il y a aujourd'hui un certain nombre de mesures qui pourraient être prises.
03:22Elles sont catastrophiques, ces relations diplomatiques ?
03:24Elles sont très difficiles.
03:25Vous savez qu'aujourd'hui, c'est les 100 ans de Boilem Sansal en prison.
03:29100 jours.
03:30100 jours, j'ai dit.
03:31100 ans, mais peut-être pas le pauvre homme.
03:34100 jours, évidemment.
03:38On entend les ministres qui se succèdent, qui se payent deux mots un peu parfois.
03:42Comment, concrètement, on change de braquet, on accepte un rapport de force ?
03:46Il y a des relations diplomatiques.
03:47On n'est pas obligé d'avoir des visas en quantité aussi importante.
03:51On peut cibler un certain nombre de personnes
03:53qui sont importantes dans leurs relations franco-allemandes
03:56et ne plus leur donner de visa sur la France.
04:00On peut accélérer un petit peu.
04:01On va réduire le nombre de visas accordés aux Algériens ?
04:03Écoutez, je ne sais pas quelles seront les mesures qui seront décidées mercredi.
04:06C'est l'objet de la réunion mercredi.
04:07C'est sur la table ?
04:08C'est sur la table.
04:09Je le répète, avec l'Algérie, mais avec aussi d'autres pays
04:12qui sont des pays sur lesquels on a des difficultés de retour.
04:15Il y a des divisions entre ministres.
04:17Entre Jean-Noël Barraud, d'un côté ministre des Affaires étrangères, et Bruno Retailleau.
04:20Il a répondu à Retailleau hier.
04:22Ce qui nous intéresse, c'est la sécurité des Français,
04:24pas le rapport de force pour le rapport de force.
04:27Ce qui nous intéresse, c'est la sécurité des Français.
04:29Cette phrase aurait pu être dite par Bruno Retailleau.
04:32Donc en réalité, l'objectif...
04:35Ce qu'il lui dit là, c'est que ce que vous dites, monsieur le ministre de l'Intérieur, ne sert à rien.
04:38L'objectif...
04:40Jean-Noël Barraud est un diplomate, comme Dominique de Villepin.
04:43Bruno Retailleau est un ministre de l'Intérieur.
04:45Donc forcément, les visions qu'ils ont les uns et les autres sont différentes.
04:48C'est au Premier ministre qu'il reviendra de trancher.
04:51C'est le bonheur...
04:52Il est sur quelle ligne, le Premier ministre ?
04:53C'est le bonheur de la polyphonie du gouvernement.
04:55Il est sur quelle ligne ?
04:57Le Premier ministre est sur une ligne qui est une ligne de fermeté.
05:01Donc plutôt Retailleau ?
05:02Non, pas plutôt Retailleau.
05:03Un équilibre entre les deux, c'est le principe du censurisme.
05:06Est-ce que vous allez remettre en cause les fameux accords de 68,
05:08qui gèrent nos relations avec les Algériens ?
05:10Ecoutez, c'est ce que je vous disais tout à l'heure.
05:12Tous ces éléments-là, qui sont des éléments de relation avec l'Algérie,
05:15sont sur la table.
05:17Celui-ci, je ne sais pas s'il y est particulièrement...
05:19Moi, je voudrais juste dire que...
05:21On parle beaucoup de l'Algérie.
05:23Je redis qu'il y a d'autres pays avec lesquels on a des problèmes de retour.
05:26Et la deuxième chose, c'est qu'il y a une énorme communauté française
05:29qui est d'origine algérienne et qu'il ne faut pas qu'il y ait de confusion.
05:32Donc cette espèce de focalisation sur l'Algérie,
05:34il faut faire aussi attention de ne pas tout mélanger.
05:37Sur l'enquête à propos de l'attentat de Mulhouse,
05:40est-ce que vous savez si le terroriste a agi seul ?
05:42Est-ce qu'on est en mesure de le dire ?
05:44Alors, ce sont des informations que je ne suis pas en mesure de vous donner ce matin.
05:47En tout cas, je ne suis pas autorisée à divulguer un certain nombre d'informations,
05:51que d'ailleurs je n'ai pas.
05:55A priori, il y a eu des arrestations,
05:57mais je ne sais pas quel en est la teneur.
06:00On ne sait pas quel rôle ces personnes ont pu jouer autour de lui.
06:02Autre sujet du week-end, l'arrestation de Mohamed Amra en Roumanie.
06:05Il a accepté d'être remis aux autorités françaises.
06:07Savez-vous quand cela sera chose faite ?
06:09Écoutez, a priori, on a jusqu'à un mois à peu près
06:12pour pouvoir le récupérer sur le sol français.
06:14Ce n'est pas très très important en réalité,
06:16puisqu'il est maintenant emprisonné et sous bonne garde.
06:20Moi, je voudrais saluer le travail des policiers, évidemment,
06:23de la coopération des magistrats aussi qui ont été impliqués dans cette arrestation.
06:27Il y avait 50 policiers qui travaillaient 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 à cette arrestation.
06:33Je pense aux familles qui doivent être, non pas satisfaites, mais en tout cas soulagées.
06:38Soulagées. D'ailleurs, Dominique Garcien, le père d'Arnaud Garcien,
06:41un des deux surveillants pénitentiaires tués à Uncarville par Amra et ses complices,
06:44sera tout à l'heure à 8h15 l'invité d'Amandine Bégault ici sur RTL.
06:47Parmi les personnes qui ont été interpellées après l'arrestation d'Amra,
06:52savez-vous s'il y a le tueur ou est-ce qu'on n'est pas en mesure de le dire, l'homme qui a tiré ?
06:55Pas en mesure de le dire, parce qu'il y a un grand nombre d'arrestations qui ont eu lieu.
06:59Et aujourd'hui, on n'a pas identifié exactement qui était le tireur.
07:04Sophie Primat, ça fait 3 ans aujourd'hui que la Russie de Vladimir Poutine a déclaré la guerre à l'Ukraine.
07:08Comment qualifieriez-vous la nature du soutien de la France à l'Ukraine ?
07:11Il est total. C'est-à-dire que nous considérons que l'Ukraine a été le pays, évidemment, agressé par la Russie,
07:20dont les frontières ont été agressées.
07:23Il y a maintenant des milliers et des milliers de morts, de part et d'autre, d'ailleurs.
07:28Mais l'Ukraine est la seule qui peut décider de son destin,
07:31et décider s'il doit y avoir la fin de la guerre, l'entrée des négociations.
07:35Donald Trump n'a pas l'air d'être tout à fait persuadé par ce que vous dites, lui, qu'il semble avoir basculé côté russe.
07:39Oui, je ne sais pas s'il a basculé côté russe ou si c'est une stratégie de sa part,
07:43mais en tout cas, c'est évidemment à l'Ukraine de décider quand est-ce que la guerre s'arrêtera,
07:47dans quelles conditions elle doit s'arrêter, et dans quelles conditions on peut envisager une paix.
07:52Et naturellement, les Européens doivent être à la table des négociations.
07:55Vous savez, on a toujours cette expression, si on n'est pas à la table des négociations, alors on devient le menu.
08:00Vous pensez qu'Emmanuel Macron peut encore raisonner Donald Trump ou Vladimir Poutine ?
08:04Je pense qu'il est toujours bon d'essayer de négocier.
08:07Donald Trump est dans une posture de négociation qui est la sienne, avec une stratégie de négociation qui est la sienne.
08:13Que ne dirait-on si on n'allait pas négocier avec lui et le rencontrer ?
08:17Les résultats des élections en Allemagne, on en parlait avec François Lenglet à l'instant.
08:21Quelle est la position de la France ? Vous prenez acte ? Vous êtes inquiets ? Vous êtes soulagés ?
08:25Est-ce que vous dites celui qui sera sans doute le prochain chancelier, Friedrich Merz ?
08:29Écoutez, je pense qu'on ne peut prendre qu'acte des résultats,
08:32et se réjouir peut-être que ce nouveau chancelier qui s'annonce dans une coalition qui sera une coalition effectivement large,
08:40est compliqué, mais la situation politique en France l'est également.
08:45Nous souhaitons vraiment renforcer les liens avec l'Allemagne.
08:49Nous avons besoin comme moteur du réveil européen qu'à la fois l'Allemagne, la France, l'Italie,
08:56et des relations qui soient des relations très fortes, il faut réactiver.
09:00Je ne sais pas s'il a vraiment toujours existé ce couple franco-allemand,
09:03mais en tout cas le lien entre la France et l'Allemagne a toujours fait un moteur pour l'Europe,
09:08un moteur industriel, un moteur énergétique, un moteur dans les négociations commerciales,
09:12et bien sûr un moteur pour l'Europe de la défense qui s'annonce et qui va être très importante.
09:17Et quand vous voyez Elon Musk qui toute la journée d'hier a tweeté AFD, AFD, AFD,
09:21le nom du parti d'extrême droite d'origine néo-nazie ?
09:23C'est épouvantable. C'est de l'ingérence dans la vie politique et démocratique d'un pays, c'est assez épouvantable.
09:29Dernière question, c'est de la politique chez nous, et comme on est au bout,
09:31il va vraiment falloir que vous répondiez par un nom, Retailleau ou Wauquiez pour la présidence de LR ?
09:36On verra quand toutes les candidats seront prononcés.
09:38Non, non, non, gouverner c'est choisir, Retailleau ou Wauquiez ?
09:41Non, je ne peux pas ici comme porte-parole choisir devant vous,
09:44et je choisirai quand toutes les candidats seront connus.
09:46Bon, plutôt Retailleau.
09:48Plutôt Wauquiez.
09:49Je vous laisse dire, je vous laisse choisir.
09:51Vous êtes très proche de Bruno Retailleau.
09:53Et de Laurent Wauquiez.

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