Thomas Ménagé, député RN du Loiret et porte–parole du groupe Rassemblement National à l'Assemblée nationale, est l'invité de France Inter dimanche 16 février 2025.
Retrouvez tous les entretiens de 8h20 sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-du-week-end
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00:00Grand entretien ce dimanche matin avec Mayenlour, nous recevons un député du Loiret, porte-parole
00:06du Rassemblement National à l'Assemblée Nationale.
00:09Vos questions, chers auditeurs, vos réactions au 01-45-24-7000 ou sur l'application de
00:16France Inter.
00:17Bonjour Thomas Ménager.
00:18Bonjour, merci de votre invitation.
00:19Bienvenue, beaucoup de questions à vous poser, notamment sur une forme de suspense, en tout
00:24cas on imagine que c'est une question qui se pose au sein de vos rangs, il y a eu quelques
00:29paroles légèrement contradictoires, voire complètement opposées, celles de Sébastien
00:34Chenu et celles de Jordane Bardella, à propos du vote de la prochaine motion de censure,
00:39celle qui a été déposée par le Parti Socialiste et qui devrait donc être soumise au vote
00:43des députés la semaine prochaine.
00:44Vous la voterez ? Non, nous ne la voterons pas parce que le
00:47Parti Socialiste l'a déposé pour une seule et unique raison, revenir et contester les
00:53propos de bon sens, même s'ils sont insuffisants, du Premier ministre qui a parlé d'un sentiment
01:00de submersion migratoire.
01:01En fait, cette censure, elle est symbolique de la gauche qui, contrairement aux gauches
01:04européennes, ailleurs, on voit au Danemark, a pris conscience que l'immigration était
01:08un problème, qu'il fallait arrêter de mettre la poussière sous le tapis et vraiment agir.
01:13On voit que la gauche continue à fermer les yeux sur l'immigration et veut censurer le
01:16gouvernement sur cette base.
01:17Il y aura peut-être d'autres occasions de censurer le gouvernement, nous on ne se l'interdit
01:20pas.
01:21Je ne sais pas, moi, dans les prochaines semaines, si ça permet de protéger les français
01:23pour bloquer un texte ou parce qu'il y a un élément, un propos qui est tellement
01:27contraire à ce que l'on porte qu'il faudra censurer le gouvernement, mais l'heure n'est
01:30pas venue.
01:31Il y a quelque chose d'assez curieux quand on vous entend puisque cette expression de
01:37sentiment de submersion migratoire, elle a suscité beaucoup de débats dans l'espace
01:42public et en politique et pourtant, il y a une enquête sociale européenne qui vient
01:46d'être menée par des universitaires dans 31 pays européens et cette étude indique
01:51que 70% des français sont favorables à l'accueil d'étrangers dans notre pays et
01:56qu'on est bien loin du sentiment de submersion migratoire évoqué par le Premier Ministre
02:01François Bayrou.
02:02Est-ce que du coup, le concept de sentiment à coller à celui de submersion migratoire,
02:08ça relève de la communication, de la communication politique, puisqu'on est loin des réalités
02:14statistiques ?
02:15Vous savez, je pense que la France a une tradition d'accueil et personne en France
02:20On arrêtera tout totalement, il y aura toujours des étudiants, il y aura toujours des personnes
02:26qui demanderont réellement si elles peuvent avoir l'asile parce que si vous êtes persécuté
02:30dans votre pays pour des questions religieuses, sexuelles, politiques, il y aura aujourd'hui
02:35de l'accueil.
02:36Mais aujourd'hui, rien n'est contrôlé, c'est-à-dire qu'en fait, on a des personnes
02:41qui sont sur notre sol, qui ne sont pas expulsées, la plupart des OQTF ne sont pas expulsées,
02:47il y a de plus en plus de monde qui arrive sur notre sol alors que là, on regarde...
02:50100 000 immigrés de plus par an sur 5 ans, ça s'appelle une submersion ?
02:54Ah bah ça s'appelle aujourd'hui quand les services publics sont submergés, que l'hôpital
02:58est submergé, quand 25% des places de prison sont occupées par des étrangers alors qu'ils
03:02représentent 8% de la population.
03:04Quand nous avons aujourd'hui des difficultés dans un grand nombre de domaines, qu'il n'y
03:10a pas assez de logements dans notre pays, oui, nous ne sommes plus en capacité d'accueillir
03:13plus de monde et surtout, ce qui est très gênant aujourd'hui dans notre politique migratoire,
03:17c'est qu'on ne contrôle pas qui vient, pourquoi faire et qu'on n'expulse pas ceux qui n'ont
03:22rien à faire sur notre sol.
03:23Donc oui, il y a une submersion progressive.
03:26Mais 100 000, c'est une goutte d'eau !
03:27Mais ce n'est pas une goutte d'eau quand vous accumulez et puis en plus, ça bien entendu,
03:30il y a la question des immigrés qui sont des immigrés légaux et il y a la question
03:33des immigrés illégaux.
03:34On sait qu'aujourd'hui en France, il y a entre 600 000 et 900 000 clandestins, personnes
03:39en situation irrégulière déjà sur notre sol.
03:42Et aujourd'hui, il y a aussi la nécessité d'assimiler, de donner un emploi, de donner
03:49un logement à ceux qui sont en situation régulière sur notre sol et on n'a pas la
03:53capacité aujourd'hui, au vu de la situation, je vous le dis, dans le domaine du logement,
03:57de l'hôpital, en matière sécuritaire, pour accueillir plus de monde en France.
04:01Alors parlons précisément puisque vous ne voulez pas donc admettre les résultats de
04:07cette enquête internationale, mais c'est quoi le seuil ? À partir de quel moment y
04:11a-t-il un sentiment de submersion ou une submersion réelle, toi Aminata ?
04:15Monsieur Baddou, moi cette enquête internationale, c'est une chose, moi je vois ce que les
04:18français attendent.
04:197 français sur 10 attend un référendum sur l'immigration, une très large majorité
04:23sont toutes les enquêtes d'opinion, mais toutes les enquêtes d'opinion, je ne vais
04:28pas vous inonder de chiffres, mais toutes les enquêtes d'opinion montrent que les
04:31français, c'est une des préoccupations majeures, la question de l'immigration, et
04:34les français considèrent...
04:35Enquête sociale européenne menée dans 31 pays.
04:37Voilà, cette enquête sociale européenne, je ne sais même pas par qui elle a été payée,
04:40elle connait pas, vous me la donnez, je l'étudierai après, mais les universitaires, y a la réalité
04:45du terrain, y a la réalité aussi des résultats électoraux, quand une grande majorité de
04:49français font confiance au Rassemblement National qui, depuis des années, dit qu'il
04:52y a une submersion migratoire, les résultats des européennes...
04:55Une grande majorité de français ?
04:56Les résultats des européennes voient quand même qu'on est le premier parti de France,
04:59donc y a quand même une...
05:00Mais c'est pas la majorité, et à l'Assemblée Nationale non plus...
05:03On est le premier groupe, Monsieur Baddou, vous voulez qu'on parle de chiffres ? On est
05:06le premier groupe à l'Assemblée Nationale, on est aujourd'hui le premier parti en France,
05:10Marine Le Pen et Jordan Bardella sont les personnalités, souvent les 2-3 premières
05:14personnalités préférées des français, donc aujourd'hui, y a quand même un signal
05:20très clair, les français attendent de la fermeté en matière migratoire, et ils attendent,
05:25dans tous les cas, ils sont tous d'accord sur ça, de pouvoir s'exprimer, c'est la
05:28raison pour laquelle on souhaite un référendum, et comme ça, vous savez, entre votre étude,
05:31mes chiffres, les français trancheront, et ça, ça sera la démocratie et la souveraineté
05:34populaire qui parlera.
05:35Alors la réalité, c'est qu'il y a des migrations, qu'il y a 100 000 personnes qui arrivent par
05:39an, après, libre à vous d'appeler ça submersion ou non, et puis il y a les solutions
05:44que vous proposez.
05:45Par exemple, la question du droit du sol, alors aujourd'hui, on a Manuel Valls, qui
05:49est ministre des Outre-mer, qui dit que remettre en question le droit du sol, en France, ça
05:53serait une fracture historique.
05:55Est-ce que vous êtes d'accord avec lui ?
05:56Non, je ne le pense pas, il y a tout un tas de pays dans le monde qui ont un droit de
05:59l'affiliation et pas un droit du sol.
06:01On voit aujourd'hui qu'il y a progressivement, je vous l'ai dit, des chiffres et une volonté
06:08des Français d'avoir de la fermeture de la matière, on le voit ce qu'il se passe
06:10bien entendu à Mayotte, qui est en fait un effet loupe, une situation qui est aggravée
06:15de ce qu'on peut connaître.
06:16Aujourd'hui, nous, nous considérons, depuis des années, qu'être Français, ça s'hérite
06:20par vos parents, ou ça se mérite en faisant la demande.
06:23On supprime le droit du sol.
06:24Le droit de l'affiliation, bien entendu, mais c'est ce qui existe en Italie, c'est
06:28ce qui existe dans tous les pays quasiment africains, c'est ce qui existe en Asie.
06:30Mais aujourd'hui, en France, il n'est pas absolu le droit du sol, vous le savez quand
06:33même.
06:34Il faut avoir un parent qui est français.
06:35Mais aujourd'hui, il n'est pas suffisamment encadré, alors on a des étapes pour l'encadrer,
06:40mais je vous dis qu'aujourd'hui, on aura la possibilité d'acquérir encore la nationalité
06:45en la demandant, donc il y aura cette possibilité, mais ça ne sera pas automatique ou aussi
06:49facile que ça l'est.
06:50Ça ne l'est pas non plus.
06:51Mais je vous dis, ça ne sera pas aussi facile ou automatique ou aussi simple avec des critères
06:55aussi larges.
06:56Il faut résider au moins 5 ans et avoir un parent né en France, depuis au moins 5 ans.
06:59Mais je vous dis, en Italie, dans d'autres pays, c'est le droit de l'affiliation, ce
07:02que vous appelez le droit du sang, le droit de l'affiliation, et après, il faut vraiment
07:06prouver, justifier que vous avez l'amour de la France, la volonté de devenir français
07:10et d'obtenir cette nationalité.
07:11On ne peut pas abrader la nationalité française, il n'y a rien de scandaleux à cela.
07:16Vous savez combien de personnes ça concerne ?
07:17Mais ça concerne, bien entendu, un certain nombre de personnes dans d'autres pays, mais
07:20peu importe le nombre.
07:2132 000 ?
07:2232 000.
07:23Par an.
07:24500 Mahorais ?
07:25Non, c'est beaucoup plus.
07:26Dans tous les cas, ces chiffres, je les conteste.
07:28Mais ce que je peux vous dire, Madame Lourdes, C'est l'INSEE, c'est ceux de l'INSEE.
07:31Ce que je peux vous dire, Madame Lourdes, c'est une multitude de problématiques, à
07:34la fois le regroupement familial, des pompes aspirantes telles que l'aide médicale d'État,
07:39l'absence d'expulsion d'élinquants étrangers, l'obtention assez simple de la nationalité
07:43qui sont parfois, sur certains éléments, symboliques, mais le symbole a son importance.
07:48En France, on n'obtient pas la nationalité aussi facilement que l'on l'obtient aujourd'hui.
07:51Il y a de nombreuses questions, Thomas Ménager, sur l'Europe et sur la politique américaine
07:57et la visite du vice-président de JD Vance à Munich, on va filer au standard.
08:04Bonjour Aurélien.
08:05Oui, bonjour.
08:06Bienvenue sur France Inter, vous avez une question pour Thomas Ménager.
08:10Oui, vous appartenez à un groupe qui est affilié au Rassemblement National qui tient
08:16régulièrement des discours climato-sceptiques, vous tenez vous-même des discours régulièrement
08:22climato-sceptiques, vous remettez en cause les rapports du GIEC, vous les relativisez,
08:28je voulais savoir sur quel fondement scientifique vous vous appuyez pour remettre en cause les
08:33rapports du GIEC et tenir ces propos climato-sceptiques ?
08:36Merci Aurélien pour votre question-réponse, Thomas Ménager.
08:40C'est la quatrième fois en un an que vous m'invitez et c'est le quatrième auditeur
08:45identique qui me pose la même question.
08:47Je suis très heureux de cette question qui va me permettre pour la quatrième fois de
08:50réexpliquer que…
08:52La pédagogie c'est la répétition, Thomas Ménager.
08:54Bien entendu, et c'est très important les questions environnementales, et j'avais
08:58expliqué à multiples reprises que je ne remettais en aucun cas en cause les rapports
09:03du GIEC qui sont issus d'un consensus scientifique, que le politique doit bien entendu écouter
09:08les rapports du GIEC et trouver le timing le plus adapté pour permettre bien entendu
09:13la protection de l'environnement, la baisse de nos émissions de gaz à effet de serre,
09:17tout en bien entendu protégeant les populations et notamment les populations les plus fragiles
09:21et d'éviter aussi d'aller vers une écologie punitive qui parfois produit des effets contraires
09:26à ce que l'on peut espérer pour notre planète.
09:28Bonjour Gérard, et bienvenue sur Inter, vous nous appelez du Val d'Oise ?
09:32Oui bonjour, aujourd'hui chacun peut constater que M. Trump allié à M.
09:38Musk mène une politique anti-européenne et anti-française, clairement avec les positions
09:44qu'il prenne.
09:45J'aimerais savoir, en voyant, en entendant Marine Le Pen reprendre certains slogans de
09:52M. Trump, j'aimerais que vous nous expliquiez si vous êtes anti-français ou pas finalement.
09:59Merci Gérard pour votre question, en tout cas qu'est-ce que le RN pense de la politique
10:03de Donald Trump ?
10:05Vous savez nous on n'a pas soutenu Donald Trump pendant cette élection, on n'a pas
10:08pris parti, on est français, on n'est pas américain, on constate bien entendu que la
10:11politique de Donald Trump va nous faire énormément de mal, c'est la raison pour laquelle on
10:15considère que les américains sont des américains, défendent les intérêts des américains,
10:18donc ce ne sont ni des adversaires ni des alliés, et qu'on ne reprend pas notre compte.
10:23Les Etats-Unis ne sont pas les alliés de la France ?
10:25Non mais ce sont Donald Trump, historiquement bien entendu les Etats-Unis sont des alliés
10:30de la France, mais je veux dire, Donald Trump n'est pas notre allié, on n'a pas d'alliance,
10:33on n'est pas de bien.
10:34On n'a pas d'alliance ?
10:35Mais nous, Rassemblement National, Marine Le Pen n'est pas allié, n'est pas un soutien
10:40de Donald Trump, c'est ça ce que je vous dis Monsieur Baddou.
10:42Ce qui est certain, c'est que Donald Trump doit juste nous donner l'occasion de prendre
10:47conscience parce qu'on n'aura pas d'autre choix que de sortir d'une forme de naïveté
10:50en France et en Europe en matière économique, parce que quand on va avoir d'un côté la
10:54Chine, de l'autre côté les Etats-Unis qui protègent leur économie, qui défendent
10:57leur économie, qui subventionnent leur économie en protégeant leur emploi, leur industrie,
11:01leur énergie, et bien en Europe on ne pourra pas laisser tout ouvert comme avant et avoir
11:06une absence de protection, de barrière douanière, parce que sinon ça va être la mort de notre
11:10économie, notre agriculture, ça ouvre tous les débats autour des accords de libre-échange
11:13aussi, et donc toutes ces questions vont nous obliger, Européens et Français, à sortir
11:18de la naïveté.
11:19Et l'Europe a déjà dit d'ailleurs qu'elle allait répliquer sur les droits de douane.
11:22Les Etats-Unis, il y a beaucoup d'autres questions à ce sujet-là, et vous dites que les Républicains
11:29de Donald Trump ne sont pas nos alliés, pas les alliés du RN, et en même temps votre
11:32Président, Jordan Bardella, dit qu'il faudrait s'inspirer du ministère de l'Efficacité
11:38gouvernementale d'Elon Musk pour appliquer en France des réductions d'effectifs dans
11:44les administrations, etc.
11:45On ne comprend pas très bien comment ça, ça peut advenir sans réduire le nombre de
11:49fonctionnaires, ce qu'il ne dit pas, sans non plus réduire les services publics tout
11:54simplement.
11:55C'est très compliqué.
11:56Vous n'avez pas besoin d'être allié pour parfois, dans un certain nombre de pays, même
12:00ces adversaires politiques peuvent avoir des bonnes idées, et donc il peut y avoir certaines
12:05solutions qui existent dans d'autres pays.
12:07Licencier des fonctionnaires, par exemple.
12:09Aujourd'hui, on se rend bien compte, notamment avec les 1200 agences de l'Etat, les opérateurs
12:13qu'il y a, et maintenant c'est plus contesté, à la fois au Sénat, les rapports de la Cour
12:18des comptes montrent que l'on peut rationaliser, mais pas supprimer.
12:21Nous, nous sommes opposés, des fonctionnaires, nous sommes opposés aux suppressions de fonctionnaires
12:25qui sont au contact de la population, dans les services publics, sur le terrain, notamment
12:31les professeurs, les infirmières, les policiers, tous ceux qui font vivre notre pays.
12:35Mais parlons des agences.
12:36Au niveau national, il y a un certain nombre d'agences qui coûtent très cher, avec un
12:40certain nombre de personnes, de fonctionnaires.
12:42Un exemple, comment ménager ? Un exemple, aux Etats-Unis, par exemple, c'est USAID,
12:45qui a pour vocation d'aider les pays en voie de développement, qui a été très durement
12:51touché par ces plans d'économie.
12:53En France, par exemple, l'agence française de développement devrait-elle aussi être
12:59soumise au rabot ?
13:00Alors, aujourd'hui, nous, ce que nous pensons en matière d'aide publique au développement,
13:03c'est qu'il faut continuer, parce qu'il y a un certain nombre de pays, si, et on revient
13:06au sujet de l'immigration, on n'aide pas, on ne soutient pas notamment les pays africains
13:10au développement, à l'électrification, il y aura des flux massifs migratoires.
13:15Donc, bien entendu, il faut le faire.
13:16Mais il faut le faire en conditionnant l'aide publique au développement, parce que quand
13:19on donne 100 millions d'euros, notamment à l'Algérie chaque année, qui refusent de
13:22prendre ces ressortissants, en donnant les laisser passer, en reprenant ces ressortissants
13:26qui sont parfois des délinquants étrangers.
13:27Quand on donne, par exemple, aussi à d'autres pays, la Chine, qui reçoit une centaine de
13:32millions d'euros aussi chaque année, alors que le développement de la Chine est sans
13:36commune mesure avec celui, aujourd'hui, de la France et de l'Europe, il y a une contradiction.
13:40Donc, bien entendu, non, ça ne fait pas partie, ça pourrait être des coups de rapport ciblés,
13:44et surtout d'y assortir des conditions.
13:46On est d'un pays, il faut que ça soit dans les deux sens, gagnant-gagnant, et aujourd'hui,
13:50c'est gagnant pour le pays, parfois perdant pour la France, pour la sécurité des Français.
13:53Du coup, en fait, on ne voit pas où vous voulez trouver les économies, parce que ce
13:55qui coûte cher, en France, c'est la protection sociale et c'est la masse salariale de la
13:58fonction publique.
13:59Vous dites, on ne licencie pas les fonctionnaires, donc qu'est-ce qu'on fait ? On touche à
14:02la protection sociale ? Il y a moins de droits à la sécurité sociale, par exemple ?
14:07Je vous dis, il y a des économies dans les agences, notamment, ou dans les...
14:10Mais ça ne suffit pas, c'est peanuts par rapport à...
14:12Vous savez, au moment du budget, on avait un contre-budget global qui montrait toutes
14:16les économies qu'on pouvait faire, on parle de...
14:19630 millions d'euros ?
14:20Non, non, bien plus.
14:22Rien que sur les agences, on était à 3 milliards, Madame Lourdes, sur les agences, ou en fusionnant
14:26un certain nombre d'agences, en supprimant, par exemple, les ARS, en supprimant le Conseil
14:31économique...
14:32Les agences régionales de santé ?
14:33Oui, mais ça existait avant, c'est-à-dire qu'en fait, on reviendrait à la situation
14:36antérieure, c'est le préfet, le préfet, l'autorité de l'État dans le département,
14:42et non des agences, avec, bien entendu, à chaque fois, des supports, des services supplémentaires.
14:48On recentralise sur un certain nombre de sujets, au niveau du département, au niveau du préfet,
14:56c'est pas de supprimer les compétences, c'est de faire en sorte que des personnes qui parlaient
14:59le passé tenaient certaines compétences, on supprime par exemple le Conseil économique,
15:03social et environnemental, parce qu'aujourd'hui, il y a déjà deux chambres dans notre pays
15:07qui sont en plus élues pour faire ce travail, et qu'aujourd'hui, de créer des structures
15:11multiples, ça coûte beaucoup d'argent, sur un certain nombre, on en fusionne, on réduit
15:15aussi certains, parce qu'on sait très bien que certaines agences sont là pour recaser,
15:18regardez qui est à la tête d'un certain nombre d'agences, des anciens députés, des anciens
15:21ministres, payer 10 000 balles avec voiture, et aujourd'hui, c'est totalement à l'inverse
15:26de ce qu'il faut faire.
15:27On ne peut pas demander toujours aux Français, à ceux qui bossent, qui se lèvent tôt,
15:30aux classes populaires, aux classes moyennes, des efforts, c'est à tout le monde de faire
15:33des efforts, et on peut bien entendu rationaliser dans un certain nombre de structures.
15:36Je ne vous dis pas de supprimer les compétences, de faire en sorte qu'on ait un pays qui soit
15:40totalement anarchique, où il n'y aurait plus d'organisation, plus de structure, plus d'interlocuteurs,
15:45mais de rationaliser tout cela.
15:47Question de politique internationale, il y a évidemment l'Ukraine, dont le sort est
15:51suspendu aux négociations entre Vladimir Poutine et Donald Trump.
15:55Est-ce que l'idée, par exemple, des États-Unis d'acter les nouvelles frontières et les territoires
16:02conquis par la Russie depuis 2014, et puis depuis 2024, au cours de cette guerre d'invasion,
16:09par exemple la Crimée, est-ce qu'elle doit rester ukrainienne ou est-ce qu'elle doit
16:12être russe ?
16:13Ça, c'était le débat qu'il y a eu par le passé, et si vous me posez la question,
16:16vous savez la position qu'on avait prise sur la question de la Crimée à l'époque,
16:20aujourd'hui…
16:21Oui, Thierry Mariani, par exemple, qui siège dans vos rangs, est radicalement opposé à
16:24l'idée que la Crimée soit ukrainienne.
16:26Votre position sur la Crimée, ukrainienne ou pas ?
16:28Globalement, monsieur Baddou, nous, ce que l'on souhaite entre l'Ukraine et la Russie,
16:33c'est qu'il y ait un accord, donc que ça ne se fera pas sans les Ukrainiens.
16:36Si monsieur Zelensky n'est pas d'accord, il n'y aura pas de guerre.
16:39Si vous forcez, peu importe le sujet, peu importe les frontières, peu importe où vous allez,
16:43si vous fixez…
16:44Les frontières comptent énormément dans une guerre d'invasion.
16:46Ce que je veux vous dire, c'est que s'il y a un des deux protagonistes, d'un côté
16:50la Russie, de l'autre côté l'Ukraine, qui n'est pas d'accord, la guerre va se
16:52reproduire et ne sera que reportée.
16:54Donc il ne faut pas que les Etats-Unis forcent un accord, il faut qu'il y ait une conférence
16:57internationale pour la paix, que la France soit bien entendu autour de la table.
17:01Il y avait eu pour la Crimée, vous savez très bien, un référendum à l'époque,
17:04etc.
17:05On ne va pas y revenir.
17:06Si on payait par Thierry Mariani ?
17:07Non mais c'est la question qui est posée aujourd'hui, en l'occurrence, est-ce que
17:09la Crimée est ukrainienne ou pas ?
17:11Mais aujourd'hui, ça sera…
17:13Il y a le droit international ?
17:14Il y a le droit international dans la matière, il y avait eu un référendum…
17:16Qui reconnaît donc que la Crimée est ukrainienne ?
17:18Voilà, ce que je veux vous dire, c'est que là, en fait, on s'en fiche du passé.
17:22Aujourd'hui, s'il faut, c'est que…
17:23Ah mais c'est une question brûlante d'actualité !
17:25Peu importe ce que l'on décidera, monsieur Baddou, si M. Zelensky ou M. Poutine sont
17:29en désaccord et qu'ils ne trouvent pas un accord, la guerre va se reproduire pour
17:34la Crimée ou pour toute autre zone.
17:36C'est peu importe, entre guillemets, l'opinion que M. Trump peut avoir ou que la France peut avoir…
17:40C'est une question d'opinion, c'est une question de droit international.
17:42Le Donbass, il est ukrainien ou il est russe ?
17:45Mais le Donbass, il est ukrainien, on le sait.
17:48Enfin, je veux dire, il n'y a pas de doute là-dessus, il n'y a pas de question.
17:50Mais les frontières précises qui devront être dessinées devront être issues d'un
17:55accord entre les deux protagonistes parce que sinon, la guerre va éclater, il y aura
17:59des morts à nouveau.
18:00Donc, je veux dire, peu importe ce qu'on dit dans notre petit studio aujourd'hui
18:04et limite mon opinion personnelle, la question c'est « il faut qu'il y ait une issue
18:09diplomatique, pacifique et qu'à la fois les russes et les ukrainiens soient d'accord
18:13pour éviter qu'il y ait encore des morts et qu'il y ait de nouveau une guerre ».
18:15C'est malgré tout important d'entendre les représentants du peuple français, ceux
18:18qui votent la loi et qui donc définissent le droit de savoir ce qu'ils pensent d'une
18:22situation géopolitique et d'une guerre qui se déroule en Europe.
18:26Autre question sur l'Europe, le vice-président américain de J.Divens était à Munich où
18:32il a prononcé un discours qui a fait beaucoup de bruit, notamment au cours de ses attaques
18:38sur la liberté d'expression en Europe.
18:40Est-ce que vous partagez cette inquiétude que lui exprimait ? Bon, il le formulait de
18:43manière extrêmement dure et violente.
18:45La liberté d'expression, elle est menacée, elle est entravée en Europe selon vous, Thomas
18:51Ménager ?
18:52Alors, sur la question du discours de M.
18:53Divens, il y a deux choses.
18:54Il y a le fond et la forme.
18:55Sur la forme, moi je ne suis jamais fan que des américains, des puissances étrangères
18:59viennent donner des leçons aux européens.
19:05Ils ont leurs domaines et leurs problématiques à régler et il n'y a pas un américain
19:10de venir donner des leçons aux Français et aux Européens.
19:12Après, sur le fond, on peut constater qu'il y a un certain nombre de dérives aujourd'hui
19:17en Europe et notamment en France quand il y a la gauche et l'extrême-gauche qui arrivent
19:21à obtenir d'une manière quand même assez étonnante la fermeture d'une chaîne comme
19:26C8 qui est la première de la TNT, quand il y a des syndicats de gauche et d'extrême-gauche.
19:32C'est le gendarme de l'audiovisuel.
19:34Au moment, il y a aussi le peuple, les Français étaient une grande majorité à apprécier
19:39cette chaîne.
19:40C'était la première de la TNT.
19:41Il y en a qui ne voient personne et on les maintient.
19:43Pareil, quand la gauche et l'extrême-gauche réussissaient à obtenir la censure de la
19:47compagne de pub dans les gares pour le livre de Jordan Bardella, on se rend bien compte
19:52qu'il y a une censure à géométrie variable et avec certaines personnes qui considèrent
19:56que dès lors qu'on n'est pas d'accord avec eux, on ne doit pas avoir voix au chapitre.
19:59On est très loin de la position de Voltaire qui disait, et que je pense qu'il devrait
20:05être celle que l'on défend tous, qui est « je ne suis pas d'accord avec vous, et
20:08je peux vous le dire à vous aussi sur France Inter, mais je me battrai jusqu'à la mort
20:11pour que vous puissiez… »
20:12Donc il faut supprimer la loi Guesso ?
20:15Non, ça c'est une autre chose.
20:17La liberté d'expression n'est pas inconditionnelle en France.
20:20Il y a la loi qui est là et le juge qui est là pour faire respecter cette loi.
20:24Donc on ne peut pas tout dire.
20:25Bien entendu, il y a des propos qui ne peuvent être dits, qui sont des propos qui sont contraires
20:28à la loi, qui sont antisémites, qui sont racistes, et qui doivent donner lieu à,
20:32bien entendu, une condamnation du juge.
20:34Et très très rapidement, parce qu'on arrive à la fin, JD Vance, le vice-président des
20:37Etats-Unis, il a dit aussi qu'il fallait arrêter en Allemagne le cordon sanitaire
20:41avec l'AfD, le parti d'extrême droite allemande.
20:43Vous êtes d'accord avec lui ?
20:45Alors vous savez, ça dépend de ce qu'il veut dire.
20:47Nous, nous avons rompu avec l'AfD…
20:48Qu'à ce stade, aucun parti de gouvernement n'est prêt à gouverner avec eux ?
20:51Nous, nous avons rompu avec l'AfD, nous avons refusé d'être dans le même groupe parce que…
20:54Est-ce qu'il vous avait dit que les SS n'étaient pas automatiquement des criminels ?
20:56Voilà, pour ces raisons, ce n'est absolument pas nos valeurs.
20:59Même si on peut avoir des désaccords avec nos alliés européens, il y a certaines limites
21:02qui ne peuvent être franchies, et bien entendu, l'AfD tient des propos dans ses membres,
21:07des personnes qui ne sont pas fréquentables, qui ne peuvent pas donner lieu à un travail
21:11en commun aujourd'hui.
21:12Merci Thomas Ménager d'avoir été l'invité du Grand Entretien de France Inter ce dimanche
21:16matin à suivre la Revue de Presse.