Thomas Ménagé, député Rassemblement national du Loiret et porte-parole du RN, est l'invité de Questions politiques dimanche 27 octobre.
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00:00Bonjour, ravie de vous retrouver dans Question politique, l'émission politique du dimanche
00:13sur France Inter, diffusée sur France Info, la télé et en partenariat avec le journal
00:18Le Monde.
00:19Après six jours de débats budgétaires, le texte initial du gouvernement a été largement
00:24remanié par les députés, 40 milliards d'impôts supplémentaires ont été adoptés, en plus
00:31des 20 milliards qui avaient été présentés dès le départ par le Premier Ministre Michel
00:36Barnier, je ne suis pas sûre d'y arriver, un Premier Ministre qui toute la semaine a
00:40été mis en minorité, on va en parler avec notre invité ce dimanche, Thomas Ménager,
00:47député du Rassemblement National, l'un des porte-parole du groupe de l'Assemblée, il
00:51est en question politique jusqu'à 13h.
00:53Question politique, Karine Bécard sur France Inter.
01:01Pardonnez-moi, j'espère que tout ira bien jusqu'à 13h, bonjour Thomas Ménager, bonjour
01:06merci de votre invitation, bonjour mesdames, voilà n'ayez pas peur, à mes côtés, je
01:10ne suis pas seule, ouf, pour vous interviewer Nathalie Saint-Crique de France Télévisions,
01:15bonjour Nathalie, bonjour à tous, j'ai la voix un peu cassée quand même, il y a
01:17langage des signes après, je vais sortir, et bonjour Françoise Fressoz du journal Le
01:21Monde.
01:22Bonjour à toutes et à tous.
01:23Allez, on entame cette émission comme chaque dimanche, avec vos images de la semaine, vous
01:28allez nous raconter ce qui vous a marqué dans l'actualité et nous dire comment vous
01:32l'analysez.
01:33On commence avec vous, Thomas Ménager, vous avez passé la semaine enfermée à l'Assemblée
01:38pour l'examen du budget, mais qu'est-ce que vous avez repéré malgré tout dans l'actualité ?
01:41On ne reste pas détaché de son territoire et donc j'ai choisi l'image pour les auditeurs
01:46de France Inter qui est celle d'une reprise d'une crise agricole qui s'était terminée
01:51il y a quelques mois et qui est pour moi symptomatique du macronisme et aussi de la période de Gabriel
01:57Attal.
01:58C'est-à-dire qu'on se souvient des belles images de Gabriel Attal devant des ballots
02:00de paille, de la communication et nous avions interpellé le gouvernement en disant que
02:04si on ne règle pas les problèmes de fonds en matière agricole, la question des prix,
02:07la question des normes, de la concurrence déloyale, la question des accords de libre-échange
02:11notamment sur le Mercosur qui va arriver au mois de novembre et pour lequel ma collègue
02:15Hélène Laporte interpellera le Premier ministre ce mardi, il y aura une crise agricole parce
02:20que si on ne règle pas les problèmes profonds, structurels, on ne s'en sortira pas et les
02:24générations à venir notamment les jeunes agriculteurs sont très inquiets pour notre
02:26pays et donc là on est face à un nouvel épisode malheureusement qui va venir de crise
02:32agricole et sur lequel il va falloir que l'Assemblée Nationale se penche très rapidement.
02:35Est-ce que c'est plus violent selon vous le second ou pas ?
02:38Je ne le souhaite pas et nous on appelle toujours bien entendu à ce que les manifestations se
02:42passent dans le calme, de manière pacifique, non-violente mais je vous dis, je vois dans
02:47mon département du Loiret des jeunes qui épousent un métier et qui se disent mais
02:52je ne vais pas pouvoir vivre de mon travail, je ne vais pas pouvoir m'en sortir et donc
02:55automatiquement quand vous avez l'impression que vous êtes fait balader, c'est le sentiment
02:58qu'ils ont aujourd'hui avec peut-être le Mercosur, je vous le dis, qui mi-novembre,
03:03fin novembre serait peut-être acté, c'est-à-dire, je tiens à le dire, c'est 180 000 tonnes
03:07de viande de bœuf, 100 000 tonnes de viande de volaille qui arriveraient sur notre sol
03:11et puis on est aussi dans des débats écologiques en ce moment, c'est une aberration écologique
03:15d'avoir voté l'accord avec la Nouvelle-Zélande, d'avoir pas voté malheureusement mais que
03:18la commission nous a imposé cet accord avec la Nouvelle-Zélande, on va chercher des
03:21produits de l'agneau à 20 000 kilomètres, là aller au Brésil chercher du bœuf, de
03:26la volaille qui en plus sont souvent traités avec des antibiotiques, avec des hormones
03:30pas aux mêmes règles sanitaires et environnementales que nous, je trouve que c'est une folie.
03:33Mais ne soyons pas naïfs, il y a aussi des organisations syndicales qui préparent leurs
03:36élections qui ont lieu dans quelques semaines, quelques mois, est-ce qu'il y a cette tension
03:41là aussi, est-ce qu'il y a un jeu politique finalement tout simplement ?
03:43Après les organisations agricoles, les syndicats agricoles, oui, ont peut-être aussi d'autres
03:47objectifs, c'est ce de défendre les intérêts et donc de défendre ça passe aussi par des
03:51manifestations, par être un peu en leader sur ces mobilisations mais dans tous les
03:57cas même s'il y a la question de ces élections de chambre qui arrivent, ça n'empêche pas
04:01qu'il y a un problème de fond sur les prix, sur les normes et sur aussi l'adaptation
04:06et ça il va falloir les soutenir aux évolutions climatiques.
04:08Et vous dites aux français accepter de payer plus cher un certain nombre de choses parce
04:11que c'est français ?
04:12Ça fait partie bien entendu de ce débat et il faut le faire mais il faut en faire
04:16en parallèle avec des gains de pouvoir d'achat, c'est-à-dire que vous pouvez leur dire vous
04:19pouvez payer un tout petit peu plus à la rigueur certains produits pour avoir des produits
04:24de meilleure qualité pour protéger votre santé mais que si on vous redonne les capacités
04:28de le faire parce qu'aujourd'hui il y a des tas de français dans notre pays qui aimeraient
04:32manger mieux mais qui quant au 10 du mois n'ont plus la capacité financière déjà
04:37de se nourrir avec des produits bas de gamme ne peuvent pas aller sur des produits de meilleure qualité.
04:40Françoise Ressos, quelle est votre image vous cette semaine ?
04:43Alors moi j'ai retenu une image de Michel Barnier, le Premier Ministre qui est à Givor
04:47dans le Rhône et qui est au fond à portée d'Angoulade, c'est-à-dire qu'il va voir
04:51les français juste après les inondations donc il va voir les victimes des inondations.
04:56Il soigne un style particulier Michel Barnier qui est le contact, rester en contact le plus
05:02possible avec la population parce qu'il est dans une petite cote d'alors en ce moment.
05:06Au début on lui a fait confiance, on s'est dit après tout il y a un Premier Ministre
05:09qui est arrivé qui ne s'est pas roulé par terre pour être Premier Ministre dans
05:13une situation très difficile et là il commence à engranger une certaine impopularité liée
05:18notamment à la discussion budgétaire qui s'en vise ou la crainte des français de
05:22payer trop d'impôts et on sent qu'il est à essayer de sortir de ce piège en se projetant
05:28aussi dans l'avenir.
05:29Depuis quelques jours il voit pas mal de journalistes, il commence à distiller l'idée qu'il aurait
05:35un projet pour la France, un projet de progrès qu'il veut élaborer en s'inspirant des
05:40cahiers de doléances donc il va soigner sa relation avec l'opinion parce qu'au fond
05:45c'est sa seule chance de durer dans un univers où personne ne lui veut vraiment du bien.
05:50Vous trouvez qu'il a le ton juste avec les français Michel Barnier ? Comment est-ce
05:54que vous l'observez depuis sa nomination donc très récente encore ?
05:57Moi je pense que chaque jour qui passe montre une certaine duplicité de Michel Barnier.
06:01C'est vrai qu'on pouvait être assez tenté par un style beaucoup plus calme, moins véhément
06:05qui avait dit qu'il voulait travailler avec l'ensemble des groupes politiques, qui avait
06:07compris qu'on était dans une situation inédite et nous nous l'avions entendu, nous avions
06:12dit que dans l'intérêt des français, au vu qu'il n'y avait pas de possibilité de
06:15dissolution actuellement, il fallait faire le mieux dans le sens de l'intérêt général
06:19mais on le voit au moment du budget, on nous avait dit qu'il y aurait un travail en commun
06:23et on se rend bien compte qu'on va...
06:24Il vous laisse au moins débattre ? Il fait pas du 49.3 tout de suite ?
06:28Il nous laisse débattre mais en donnant consigne semble-t-il à ses députés de ne pas être
06:33présents, en laissant pourrir le débat, en laissant les députés du NFP...
06:36Je suis pas sûre qu'il dise à ses députés de ne pas être présents.
06:38Ou du moins les députés ne soutiennent pas le gouvernement Barnier, ne soutiennent pas
06:42le budget de M. Barnier.
06:43Donc il y a une certaine incohérence parce qu'aujourd'hui on n'a vu aucun des amendements
06:46du Rassemblement National être repris, aucune volonté, quand le ministre est au banc, d'ouvrir
06:51le débat plus que celui qui se mène...
06:54Pas plus vous que les autres.
06:55Oui mais en fait c'est même pas plus nous que les autres.
06:57Vous avez raison, donc il n'y a pas de co-construction, ni avec vous, ni avec les autres.
07:00Le respect que vous demandiez, et qui était même une des raisons pour lesquelles vous
07:04ne vouliez pas d'Xavier Bertrand, vous l'avez ce respect.
07:07Il vous téléphone quand il y a quelque chose qui ne va pas, est-ce que vous avez l'impression
07:10que c'est quand même une espèce de code de bonne conduite ?
07:13Concrètement, encore heureux qu'il est poli avec le 1er groupe, c'est-à-dire on va pas
07:17non plus se féliciter juste qu'il dise bonjour et qu'il soit poli.
07:22On attend maintenant concrètement au moment du budget, qu'il soit à l'écoute, qu'il
07:27soit à l'écoute de tous les Français, et donc de tous les groupes politiques quels
07:30qu'ils soient.
07:31Il va y avoir par exemple des efforts sur les petites retraites ?
07:33On va attendre de voir, on en parlera, mais on va attendre de voir parce que vous avez
07:36raison c'est un enjeu majeur.
07:38On finit avec les images de la semaine, on finit avec la vôtre, Nathalie Sainclair.
07:41Alors c'est une image d'Emmanuel Macron au moment de la conférence internationale
07:45sur le Liban.
07:46Là il n'a pas l'air spécialement joyeux, mais c'était pour revenir au jour même.
07:51Ce jeudi il avait demandé à tous ses anciens ministres, premiers ministres, ministres du
07:55budget, de venir autour de lui.
07:56Alors on devait parler budget, bien sûr, c'est le moment, mais il les a quand même
08:00enjoint avec un certain dynamisme, un, d'aller vendre ce qu'ils ont fait, c'est-à-dire
08:05ne pas se laisser accabler par le bilan que Michel Barnier nous sort, deux, parce qu'il
08:11considère que Michel Barnier a tendance un peu à forcer le trait et à charger la barque
08:15de manière à montrer que lui va être le sauveur quand Emmanuel Macron était un naufrageur.
08:19Ensuite il leur a demandé de se tenir bien, c'est-à-dire d'éviter de se battre entre
08:23eux, de manière à ce que la Macronie puisse relever la tête et qu'il ne laisse pas dans
08:28l'histoire un souvenir absolument perturbé et perdurant, à tel point qu'il a pris Elisabeth
08:34Borne dans un coin avec Gabriel Attal pour leur dire qu'il fallait qu'ils se tiennent
08:37bien aussi pour le parti.
08:39Il y avait Bruno Le Maire, il y avait Gérald Darmanin qui paraît-il boudé un peu, mais
08:43il a voulu se montrer assez combatif et pas du tout l'homme dépressif que certains décrivent
08:49isolé à l'Elysée et qui se demandent comment il va finir jusqu'en 2027.
08:53Mais il n'y avait pas grand monde quand même autour de vous.
08:54Il n'y avait pas grand monde alors il y avait quand même Bruno Le Maire, Gabriel Attal,
08:57Elisabeth Borne, c'est la fin de ces journées.
08:59Gérald Darmanin, Olivier Dussopt, Thomas Cazenave, François Patria, j'ai dû forcément
09:04oublier quelqu'un, et Alexis Colère, et c'est la fin de ces journées.
09:08Voilà, le secrétaire général de l'Elysée.
09:09Tous ceux qui ont participé globalement à l'échec des sept dernières années en fait.
09:12Ça c'est votre commentaire.
09:13Du moins c'est comme ça que je le vois.
09:14Est-ce qu'on n'est jamais mort en politique ?
09:17Non, après ça c'est aux Français de choisir qui est vivant, qui peut parfois ressusciter.
09:22Et parfois l'histoire donne raison à certaines personnalités qui sont jugées durement.
09:27Mais aujourd'hui le bilan, vous dites, on leur demande d'aller vendre un bilan, ils
09:30n'ont pas grand-chose à vendre.
09:31En matière économique, 1000 milliards de dettes supplémentaires, qui augmentent, vous
09:35avez vu les chiffres de l'Unidic cette semaine, 5,5 millions de chômeurs, on est en matière
09:40de taux d'emploi 10 points derrière l'Allemagne, 14 points derrière les Pays-Bas.
09:43La France est redevenue attractive, il y a des choses qu'on ne peut pas oublier.
09:46La France calabrestiale n'a jamais été aussi en difficulté.
09:50Sur les sujets régaliens, l'insécurité n'a pas reculé.
09:55En matière d'immigration, on voit bien que le bilan est catastrophique.
09:59Donc on leur demande de vendre un bilan, mais il faudrait qu'ils leur donnent des billes,
10:02parce qu'aujourd'hui ils n'ont pas grand-chose en stock.
10:03Mais en juin dernier, on se souvient d'une Marine Le Pen qui à chaque intervention quasiment
10:07ne la réclamait pas, mais en tout cas disait qu'il allait devoir démissionner.
10:10Est-ce qu'on est encore dans cette temporalité de la démission du Président Macron ?
10:15On a jamais dit non à la destitution du Président de la République, on n'a jamais
10:18vraiment appelé à sa démission.
10:19Non, je ne l'ai pas dit appelée, elle disait que c'était inéluctable, qu'il allait forcément
10:22devoir démissionner.
10:23Malheureusement, aujourd'hui, on voit ce qui se passe à l'Assemblée Nationale, on
10:26voit ce qui va se passer.
10:27Il se peut que, surtout que la dissolution n'est possible qu'une fois par an, à un
10:32moment le Président de la République soit contraint pour débloquer une situation et
10:36permettre d'aller de l'avant.
10:38Aujourd'hui...
10:39Est-ce que vous souhaitez que ça aille jusqu'en 2027 ou qu'il faut arrêter les frais avant ?
10:45Ça c'est au Président de la République, moi je ne remets jamais en colosse l'alégipité
10:48du Président de la République, il a été élu, après, si on est bloqué, il faudra
10:53le faire.
10:54Ce qui est certain, c'est que vraisemblablement, ce qui va arriver à un moment ou à un autre,
10:56c'est plutôt la dissolution dans un premier temps, parce qu'aujourd'hui, avec ces trois
10:59blocs, on n'y arrive pas à l'Assemblée Nationale, le pays n'a pas de majorité et on est dans
11:02une instabilité.
11:03Qu'est-ce qui vous arrange comme calendrier ? Parce qu'en fait, on a l'impression que
11:07chacun a un calendrier différent.
11:08Jean-Luc Mélenchon préférait que ce soit le plus vite possible, vous, il y a le procès
11:12de Marine Le Pen, vous vous dites à tel moment, on sera peut-être prêts ou pas prêts, quel
11:15est le timing idéal pour vous ?
11:16Le timing, il ne dépend pas de nous, il dépend aussi de délais constitutionnels, je vous
11:20dis, la dissolution, elle, elle ne peut pas arriver, et la démission, je veux dire, on
11:23n'est pas dans de la politique fission, ça ne dépend pas de nous, moi je ne vais pas
11:26commenter possible démission du Président de la République, nous, dans tous les cas,
11:29ce qui est certain, et on en parlera, c'est que nous nous préparons pour donner une majorité
11:32à la France dès le moment où la dissolution sera possible, donc dès le mois de juin
11:36et nous avons tout mis en place pour cela.
11:39Et nous, on est là, on argumente, on argumentera jusqu'au bout et on ira évidemment jusqu'au
11:47vote, il reste encore 1500 mandements, donc probablement entre 3 à 4 jours, mais c'est
11:52vrai que le budget est tellement déformé aujourd'hui, il ne ressemble plus à rien,
11:58il y a des coalitions qui se font entre le Rassemblement National et le Nouveau Front
12:04tel sorte que je ne vois difficilement, je ne vois difficilement maintenant voter ce
12:09budget tel qu'il est en train de se propager.
12:12Le député Renaissance, Jean-René Cazeneuve, ancien rapporteur du budget, c'était cette
12:18nuit à l'Assemblée Nationale, juste après l'interruption des débats budgétaires qui
12:23ne sont donc pas terminés sur le Valais-Recette et qui reprendront a priori le 5 novembre
12:28prochain.
12:29Les discussions vont se poursuivre, déçus ou soulagés, Thomas Ménager, que l'article
12:3449.3 n'ait pas été dégainé ?
12:36Soulagés, parce que nous on veut débattre, depuis le début le groupe Rassemblement National
12:40appelle au débat.
12:41Ce qui est juste gênant, c'est de voir que les débats s'enlisent malgré tout, premièrement
12:46parce qu'il y a eu un nombre d'amendements, de manière un peu dans une volonté d'obstruction
12:50déposée par le Bloc Central, les LR et Macronistes, c'est-à-dire habituellement pour que ceux
12:54qui nous écoutent comprennent, quand on est dans la majorité et qu'on est député de
12:57la majorité, on dépose quelques amendements, mais vraiment à la marge, là ils en ont
13:00déposé 1 500, 1 700 même sur près de 3 000.
13:0545% des amendements qui ont été déposés l'ont été par le Bloc Central.
13:10Et vous êtes des observatrices averties de la vie politique, c'est inédit, jamais
13:16quand on est dans la majorité, on dépose autant d'amendements, sauf si on veut bloquer…
13:20Oui mais la situation globale est inédite, il n'y a pas eu de coalition, il n'y a
13:23rien de formidable.
13:24On est d'accord, mais quand la majorité dépose plus d'amendements que l'opposition,
13:26c'est bien qu'il y a un problème, et c'est bien que la majorité veut bloquer
13:28les débats.
13:29Donc on les appelle à retirer leurs amendements, à la marge, on est encore à 1 500 amendements,
13:35surtout qu'ils ne sont pas là pour réellement les faire passer, puisqu'ils sont totalement
13:38absents des débats et absents de l'émission.
13:40Mais Jean-René Cazeneuve, dans le passage d'interview qu'on a écouté, qu'on a
13:44diffusé, dit « moi en l'état je ne vote pas le budget ». Vous le votez ?
13:47Nous, on a toujours dit qu'on ne voterait pas le budget, parce qu'on est dans l'opposition
13:50et que ce n'est pas notre budget.
13:51Et que là, encore plus avec les 40 milliards de fiscalité supplémentaire, mais qui est
13:56passé grâce à l'absence des députés LR et Macronistes, et on en a évité, le
14:02Rassemblement National, grâce à sa surmobilisation, a permis d'éviter un certain nombre de
14:06ces taxes et d'impositions proposées par la gauche et l'extrême-gauche.
14:09Vous votez contre ou abstention ?
14:10Nous, on a toujours dit qu'on voterait contre.
14:12Le débat sera de savoir si le Premier ministre enclenche le 49-3, si nous censurons le gouvernement
14:18ou non.
14:19La question, ça sera celle-ci.
14:20Allons-y.
14:21C'est moi qui vous introduis les questions.
14:26On fait des transitions, c'est parfait.
14:28On n'avait pas l'idée.
14:29Donc, sur ce point, on a toujours été assez clair.
14:31Pour qu'on comprenne bien, la Constitution prévoit la possibilité de censurer un gouvernement.
14:36On censure le gouvernement pas par plaisir, pas automatiquement, dès lors qu'on est
14:39dans l'opposition, mais dès lors qu'on se dit que le texte qui est proposé, et
14:42là en l'occurrence le budget, est tellement néfaste pour les Français et pour l'économie
14:46qu'il est préférable d'entrer dans une forme de situation difficile d'un point
14:50de vue institutionnel, d'instabilité institutionnelle, en faisant tomber le gouvernement.
14:54Ça, on ne peut pas savoir.
14:55Tout dépendra du texte qui sera proposé au monde du 49-3.
14:58Qu'est-ce que vous attendez comme signal de la part de Michel Barnier d'ici la fin
15:01de l'année ?
15:02Vous n'arrêtez pas avec vos lignes rouges, comme tout le monde.
15:03Chacun a des lignes rouges, maintenant.
15:04Nous, on a toujours été assez clair.
15:05Ce que l'on attend, c'est qu'il y ait un des vraies réformes structurelles, c'est-à-dire
15:08qu'on ne fasse pas des coups de rabot et de l'impôt, et malheureusement ce qui a été
15:12proposé par le Premier ministre, au final, c'est un vrai sujet.
15:16Après, il faut bien entendu que les classes populaires et les classes moyennes soient
15:20épargnées de ce budget.
15:21Ce qui n'est absolument pas le cas avec aujourd'hui la taxe sur l'électricité, la désindexation
15:26des retraites ou encore la hausse d'un certain nombre de fiscalités, je pense au malus sur
15:30les automobiles, je pense à la hausse des mutuelles à venir avec, vous savez, la baisse
15:34du remboursement de la consultation par la Sécurité Sociale.
15:36Mais on a quand même du mal à vous suivre, en fait, sur votre ligne.
15:39Non, on a du mal à vous suivre sur la ligne budgétaire, c'est ce que je disais d'ailleurs
15:42en introduction.
15:43C'est un petit peu compliqué parce que vous dites, voilà, défenseur des classes populaires,
15:46et en même temps vous avez défendu un certain nombre d'amendements pour les chefs d'entreprise
15:50et parfois même pour les très grandes entreprises.
15:52Pour les très grandes entreprises ?
15:53On peut défendre les classes populaires et les entreprises, on peut suivre une ligne
15:57sociale et libérale sur le budget, nous on n'arrive pas à vous suivre.
15:59C'est un équilibre, un budget c'est une colonne vertébrale.
16:01Aujourd'hui, il faut bien entendu qu'il y ait des réformes structurelles, des baisses
16:04de dépenses dans notre pays et qu'il y ait en parallèle des recettes supplémentaires.
16:09Il faut aller chercher l'argent là où il est et en même temps demander des efforts
16:13à ceux qui le peuvent.
16:14Et aujourd'hui, les classes populaires et les classes moyennes ne le peuvent pas.
16:15D'accord, alors pour comprendre, sur les grandes fortunes ou les plus fortunées,
16:19ce qu'on a dit, il y a eu l'idée de les taxer plus, là vous pensez quoi ?
16:23Nous, nous avons été favorables à une augmentation sur les grosses fortunes, 250 000 euros pour
16:29une personne seule par an, 500 000 pour un couple, dès lors que c'est de manière temporaire,
16:34premier point, et que, deuxième point, ça sert à la redistribution fiscale, ce que
16:39l'on souhaite pour que vous compreniez la philosophie générale.
16:41S'il y a des augmentations d'impositions sur les grands groupes ou sur les plus fortunés,
16:46il faut que cela permette une baisse de la fiscalité sur les classes populaires et les
16:50classes moyennes.
16:51Mais comment vous réussissez ?
16:52Ça ne doit pas être là pour compenser, baisser le déficit.
16:53Le déficit et la dette doivent être comblés par des économies structurelles et des baisses
16:59de dépenses.
17:00Sur l'augmentation de la flat tax, c'est-à-dire l'une des propositions soutenues par l'OMD
17:02de passer de 30 à 33 %, le prélèvement, là, je n'ai pas totalement suivi ce que
17:07vous précisez.
17:08En commission des finances, vous approuvez, en tout cas, vous laissez passer l'amendement,
17:12et en séance publique, vous dites non, il ne faut pas y aller au-delà de 33 %.
17:17Donc, on a eu l'impression qu'en une semaine, il y a eu une sorte de virage sur l'aile
17:22sur la fiscalité, du genre, il ne faut pas trop quand même empoisonner les hauts revenus,
17:26les grandes entreprises, et tout, et tout.
17:29Est-ce que vous pouvez nous résumer votre philosophie ?
17:31Et j'ajoute, parce que ça va avec ce que vient de dire Françoise, sur la surtaxe exceptionnelle
17:36sur les grandes entreprises, vous n'avez pas voulu voter ça.
17:39Ça dépend de l'égalité.
17:40Nous, on était pour une taxe, mais le problème qu'il y a, c'est qu'il y a eu une multiplicité
17:43de taxes.
17:44On peut être d'accord pour une taxe, mais quand il y en a d'autres qui sont rajoutées,
17:47il ne faut pas que l'impôt devienne confiscatoire, il ne faut pas que pour nos grandes entreprises,
17:51ça devienne un enfer fiscal tel qu'ils partent ailleurs, qu'ils délocalisent, et qu'on
17:55arrive à une situation où, alors même qu'il y a déjà eu, je vous le dis, 500 000 défaillances
17:59d'entreprises en 2023, la situation économique se dégrade, parce que si la situation économique
18:04se dégrade, la croissance diminue, les 60 milliards qu'on doit faire cette année,
18:08ça sera 90 l'année prochaine, 150 l'année d'après, et donc il faut trouver cet équilibre.
18:12Concernant la flat tax, nous, nous n'étions pas favorables historiquement à la flat tax.
18:17Nous souhaitons la progressivité, éviter ce prélèvement forfaitaire unique.
18:21En gros, une taxe de 30% qui est forfaitaire pour tout le monde et qui a tendance à avantager
18:26les revenus moyens et à finalement être plus légère pour les très hauts revenus.
18:32Nous, historiquement, nous souhaitons la progressivité pour que ceux qui sont les
18:36plus hauts revenus puissent être un peu plus, et ceux qui utilisent notamment la flat tax
18:42pour des revenus du travail, des TPE, des chefs d'entreprise, puissent eux être libérés.
18:48C'est pour cette raison, soulagée du moins, c'est la raison pour laquelle nous ne souhaitons
18:52pas une augmentation, et nous souhaitons rester au taux de 30% actuel.
18:55Mais pardonnez-moi, ce qui est gros-petit n'est pas la vôtre ? Il n'y a pas les gros
18:59qu'il faut frapper et les petits ?
19:00Oui, parce que sinon, on ne serait pas favorable à cette nouvelle taxation sur les gros groupes,
19:04on ne serait pas favorable à une taxation des sur-profits, comme on le propose.
19:07Mais comment ça marche ? Qui décide de quoi en fait ? C'est Jean-Philippe Tanguy, qui
19:10est effectivement à la Commission des Finances et qui est plutôt fer-de-lance sur les questions
19:14économiques, qui décide ? C'est Jordane Bardella qui signe une tribune cette semaine
19:19et qui tient une ligne.
19:20On défend la politique de l'offre et la croissance.
19:23Voilà.
19:24Mais ce n'est pas contradictoire, mesdames.
19:25Ah bon, ce n'est pas contradictoire ?
19:26Ah non, ce n'est pas contradictoire.
19:27Vous pouvez être pour une...
19:28Jean-Philippe Tanguy est totalement sur la ligne de Jordane Bardella et de Marine Le Pen.
19:31Tout le monde est d'accord.
19:32C'est un travail en commun pour trouver, je vous dis, cet équilibre où, bien entendu,
19:36il faut soutenir nos entreprises, demander un effort aux entreprises qui le peuvent,
19:40mais ne pas aller tuer notre réseau de TI, de PME, de TPE qui font vivre notre pays en
19:46créant malheureusement des conditions qui pourraient mener à des licenciements, à
19:50des défaillances d'entreprises, tout en accompagnant ceux qui le souhaitent.
19:54Donc, c'est un équilibre à trouver.
19:56Il n'y a absolument pas de différence de ligne entre les différentes personnes que
19:58vous avez citées.
19:59Allez, je voudrais qu'on parle à présent d'une proposition de loi que vous allez porter,
20:03Thomas Ménager, sur l'abrogation de la réforme des retraites.
20:06C'est l'un des textes annoncés par le Rassemblement national à l'occasion de ce qu'on appelle
20:10sa niche parlementaire, qui sera discutée ce jeudi dans l'hémicycle.
20:14Je rappelle ce que c'est une niche parlementaire, c'est un droit qui a été récemment accordé
20:19aux différents groupes de l'opposition, le droit de fixer l'ordre du jour du Parlement
20:24un jour par mois, et donc à tour de rôle entre les différents groupes d'opposition.
20:28Sauf que, après son passage cette semaine en Commission des affaires sociales, il ne
20:33reste plus rien, ou vraiment plus grand chose, de votre texte qui contenait trois articles.
20:38Est-ce que vous allez le maintenir, ce projet de loi d'abrogation de la réforme des retraites ?
20:43Est-ce que vous le présenterez effectivement jeudi ? Est-ce qu'il a une chance de passer ?
20:46Alors, bien entendu, nous allons le maintenir.
20:48Bien entendu, j'ai déposé des amendements pour réintroduire ce que la gauche et les
20:52macronistes ont, au final, supprimé du texte, puisque la gauche, par son abstention,
20:56à l'exception au notoire, et je tiens à le citer et le remercier, le communiste M.
21:00Monnet, qui a voté en conformité avec l'engagement qu'il avait pris devant ses électeurs.
21:04Ils se sont ligués, dans une forme de partie unique, pour détricoter ce texte, pour lequel
21:08il y a aujourd'hui, soyons clairs, une majorité absolue à l'Assemblée nationale.
21:12Et donc, bien entendu, je le souhaite, nous pourrons débattre le 31 octobre de cette
21:17abrogation, parce que c'est attendu par les Français, et il faudra bien entendu…
21:20Vous pourrez débattre à condition que la Présidente de l'Assemblée nationale accepte,
21:24au nom de l'article 40, ça c'est un peu technique, de réintroduire effectivement
21:28ces amendements dont vous parlez.
21:30Est-ce que vous êtes certain qu'Yahel Broun-Pivet, la Présidente de l'Assemblée, va vous faire
21:34ça ?
21:35Alors, il y a un antécédent.
21:36Malheureusement, il y a eu une évolution de la jurisprudence au moment du même texte
21:42déposé par le collègue Courson, qui voulait abroger la réforme des retraites.
21:47Mais moi, j'interpelle Mme Broun-Pivet en lui demandant de respecter l'initiative
21:51parlementaire, parce que je ne crée pas de charges nouvelles, je redépose uniquement
21:54ce qui avait déjà été jugé recevable dans le texte initial.
21:57Mme Broun-Pivet…
21:58Si on abroge la réforme des retraites, ça va coûter plus cher.
22:01Oui, mais le texte avait été jugé recevable en vertu de l'article 40 initialement, il
22:05est gagé par l'article 3 que vous avez cité, et il n'y a pas d'évolution de
22:08charges nouvelles.
22:09Donc, Mme Broun-Pivet, qui fait aujourd'hui le tour des plateaux télé pour dire « je
22:13défends l'institution, je défends la démocratie parlementaire, je défends l'initiative
22:18parlementaire », ne peut pas baïonner l'Assemblée nationale en empêchant le débat, en prétextant
22:23alors même que la jurisprudence historique permettait qu'on réintroduise le dispositif
22:28initial par cohérence, par parallélisme des formes, nous empêche de débattre le
22:3231 octobre.
22:33Donc, je l'interpelle et je lui dis d'entendre notamment le résultat, au-delà de ces questions
22:37de procédures très juridiques, d'entendre le résultat du 7 juillet, au moment des élections
22:41législatives, où les Français ont été très clairs sur le sujet.
22:43Sur le fond, quel est l'intérêt pour vous de vous arcobouter sur une réforme qui est
22:48passée, qui, si vous la supprimez, il y a 16 milliards d'euros de plus à trouver,
22:54alors que par ailleurs vous dites qu'il faut faire une série d'économies budgétaires
22:57partout pour éviter la hausse des prélèvements ? Honnêtement, je ne comprends pas votre
23:02raisonnement.
23:03Ça serait un raisonnement drôlement cynique, c'est-à-dire, en gros, certains ont mis
23:06une mesure très injuste, horrible pour ceux qui ont travaillé tôt, pour les femmes qui
23:11sont les plus grosses victimes de cette réforme, et comme ce n'est pas eux, on ne revient
23:15pas sur eux.
23:16Elisabeth Borne vient de détailler dans son livre, très précisément, la revalorisation
23:19des petites pensions, qui concerne notamment les femmes, le fait que beaucoup sont partis
23:25beaucoup plus tôt grâce aux carrières longues.
23:26Il y a eu 7 milliards d'aménagements à un moment de cette réforme, donc on ne peut
23:30pas dire non plus que c'est d'une injustice totale.
23:33C'est la note du corps, madame Fressoz.
23:34C'est la note du corps qui dit que les femmes vont partir 4 mois de plus que les hommes
23:38suite à la réforme.
23:39Ce n'est pas moi qui le dit.
23:40C'est le conseil d'orientation des retraites qui n'est pas à la main du rassemblement
23:44national.
23:45Donc, ce que je veux vous dire, c'est qu'aujourd'hui, nous avons combattu une réforme, nous considérons
23:50qu'elle est inefficace.
23:51Elle a été votée, la réforme.
23:52Elle a été votée comment ? Je ne me souviens pas du vote, madame Fressoz, elle est passée
23:55par 49-3.
23:56Oui, et bien il n'y a pas eu de censure.
23:57C'est-à-dire qu'on ne peut pas changer aujourd'hui, on ne peut pas aujourd'hui passer un texte
24:02aussi important pour les Français sans qu'il y ait un vote, sachant que les élus sont
24:06législatifs.
24:07Mais c'est parce que vous auriez dû censurer le gouvernement là-dessus.
24:08C'est parce que certains ont manqué de courage à l'époque, notamment les Républicains
24:11et notamment les Républicains qui ont préféré sauver le gouvernement de l'époque.
24:16Aujourd'hui, il n'y avait pas de majorité.
24:18C'est pour ça qu'on est passé par 49-3, vous vous en doutez bien.
24:20S'il y avait eu une majorité, on aurait voté et le texte serait passé.
24:23Il n'est pas passé.
24:24Le 7 juillet, il y a eu un message clair des Français.
24:26Vous avez essayé de piéger la gauche sur ce dossier et la gauche vous a montré qu'elle
24:30était plus nombreuse que vous.
24:31Oui, mais c'est triste.
24:32C'était pas un piège, c'était juste une volonté, de la même manière que nous, on
24:36a toujours dit que le 28 novembre.
24:38La question qui se pose, c'est est-ce qu'on n'est pas dans un théâtre d'ombre ? Est-ce
24:41que vous ne brandissez pas l'abolition de la réforme des retraites comme ça, sachant
24:45très bien que c'est une compétition avec la gauche et que ni l'un ni l'autre n'y
24:49toucheront ? Il n'y a pas plutôt à se concentrer sur l'avenir, c'est-à-dire essayer de savoir
24:53où est-ce qu'on peut faire des économies pour éviter qu'il y ait du déficit, pour
24:57que ce soit le plus juste possible ? Est-ce qu'il n'y a pas une bataille à mener sur
25:00l'indexation ou le non-indexation des pensions retraites ? C'est ça que je ne comprends
25:05pas très bien.
25:06On peut mener plusieurs combats en même temps, Madame Fresseau.
25:09Ce que je tiens à dire, c'est que nous, nous sommes cohérents, c'est-à-dire que
25:12nous avons voté, nous avions souhaité voter, à l'exception du fait que Mme Brune-Pivet
25:17avait bloqué le texte de M. Courson, nous avons déjà d'ores et déjà dit que nous,
25:24dans l'intérêt général, l'intérêt des Français, nous voterons le texte de la gauche,
25:28de LFI, non pas parce que je suis fan de la France insoumise, au contraire, je le combats,
25:32mais parce que s'ils proposent l'abrogation de la réforme des retraites, que c'est attendu
25:35par ceux… Dans un amendement du PLFSS ? Non, non, dans le cadre de leur niche, le 28 novembre.
25:38Dans le cadre de leur niche, nous avons toujours dit que nous, nous voterions, parce que dans
25:41le cadre du PLFSS, c'est impossible, on ne peut pas abroger la réforme des retraites
25:45puisque c'est article 40, M. Coquerel l'a confirmé.
25:48Donc nous, nous sommes cohérents, on a été élus, le 7 juillet dernier, sur le programme
25:53de l'abrogation de la réforme des retraites, à la différence de la gauche qui a été
25:55élue sur le même programme, mais qui ne vote pas le texte du Rassemblement National,
25:59à l'exception des communistes.
26:00Nous, nous sommes cohérents et nous voterons ce texte d'abrogation.
26:03Moi, je voudrais comprendre quelque chose, tant pour le budget que pour les retraites,
26:06que pour tout.
26:07On entend un certain nombre de personnes, genre le NFP, qui dit qu'on ne votera pas
26:11une motion de censure du RN.
26:13Vous, vous voterez, si vous avez décidé de censurer le gouvernement, d'où que vienne
26:18cette motion de censure, vous la suivrez ?
26:20Bien entendu.
26:21Enfin, on est cohérents.
26:22Vous vous en fichez complètement d'état.
26:23Mais bien entendu, parce que quand on vote une motion de censure, on ne crée pas un
26:27contre-gouvernement, on ne s'allie pas, on est juste d'accord pour censurer le gouvernement,
26:32c'est-à-dire faire tomber ce gouvernement et avoir un nouveau gouvernement.
26:35C'est totalement hypocrite ceux qui vous disent qu'on ne veut pas le faire avec un
26:38tel ou une telle, parce qu'il faut le faire ensemble, sinon il n'y a pas de majorité.
26:42La gauche ment aux Français quand elle dit « Nous, on ne veut pas lier nos voix au RN
26:46pour faire tomber le gouvernement ».
26:47Mais si on n'est pas là, ça ne passera pas.
26:49Vous savez, c'est de l'arithmétique, niveau CP.
26:51Si on veut atteindre les 50% de l'hémicycle, c'est-à-dire la moitié de l'hémicycle
26:55qui censure le gouvernement, il faut qu'il y ait le NFP plus le RN.
26:59Mais ça veut dire que vous tout seul, vous n'êtes pas non plus en capacité de faire
27:02tomber le gouvernement.
27:03Mais personne ne l'est.
27:04Il y a trois blocs, il y a trois tiers.
27:06Donc quand on dit que le RN tient entre ses mains l'avenir du gouvernement, c'est faux ?
27:10C'est en partie vrai, on ne le tient pas seul, il y a une surveillance démocratique.
27:16Puisque le NFP n'a pas envie de mêler ses voix au vôtre.
27:18Oui, mais nous, le jour où le NFP dépose une motion de censure et va voter sa motion
27:22de censure, c'est nous qui déciderons de la voter ou de ne pas la voter et donc de
27:26faire tomber éventuellement le gouvernement.
27:29Le nombre de voix qui fait la bascule et qui permet la censure, elle est bien entendu
27:32entre le groupe du RN qui est le premier groupe.
27:34Je n'ai une précision pas sur votre réforme des retraites, mais sur le sujet qui va occuper
27:38les semaines à venir, c'est-à-dire qu'est-ce que vous demandez à Michel Barnier sur le
27:44fait que l'indexation des retraites sur l'inflation sera différée en juillet, n'interviendra
27:51pas en janvier ?
27:52Qu'est-ce que vous demandez comme amélioration pour censurer l'NFP ?
27:57Sur ce point-là, on ne demande pas d'amélioration, on demande la suppression, j'avais déposé
28:01au nom du groupe RN…
28:02La suppression totale des isolatifs, que ce soit les grandes ou les petites retraites ?
28:05Oui, parce que les retraités ne sont pas des nantis, ils ont travaillé toute leur
28:08vie, ils ont droit à leur retraite, surtout qu'on le sait, c'est le régime général
28:14là.
28:15Parce que l'Agir Carco, la partie complémentaire, elle est déjà sous-indexée et les retraites
28:21générales sont plafonnées et donc ça touche quasi exclusivement les petites retraites.
28:26Il y a un geste sur les petites retraites de manière à ce que le rattrape, il y a
28:31plusieurs solutions, soit donner un chèque tout de suite, soit au moment en juillet rattraper
28:37ce qui n'a pas été donné pour les moins de 1200 euros, si ce geste est fait, comme
28:40ça a l'air d'être le cas, par Michel Barnier, est-ce que ça vous suffit ?
28:43Non, mais non, on a un contre-budget qu'on a proposé, qui a trouvé 15 milliards, proposé
28:49par Jean-Philippe Tanguy, l'ensemble du groupe, qui a proposé 15 milliards de plus
28:52que les 60 milliards, 75 milliards d'économies sur le budget de l'État.
28:56On a la capacité, ces 3 milliards, 3 milliards et demi pour la désindexation, on a la possibilité
29:03de la financer.
29:04Les retraités ont subi de plein fouet l'inflation ces dernières années.
29:07Il y a déjà un retraité sur trois en France qui renonce à se soigner parce qu'il y a
29:10un reste à charge trop important.
29:12Est-ce que vous ne faites pas une confusion entre les petits retraités qui souffrent
29:16et les retraités beaucoup plus aisés qui souffrent moins peut-être que les actifs
29:21et peut-être que les jeunes que vous voulez aussi aider dans votre projet en essayant
29:25d'améliorer le logement, le transport ? Est-ce qu'il n'y a pas un choix générationnel
29:30à faire en disant on va peut-être aider un peu moins les retraités aisés pour donner
29:34un peu plus aux actifs qui souffrent ?
29:36Il y a bien entendu des retraits, des retraits de chapeau, il y a bien entendu des dispositifs
29:40sur lesquels, au moment de la réforme des retraites, on était favorable à plafonner,
29:44à demander des efforts supplémentaires, mais aujourd'hui comme on est sur le régime
29:47général, ça concerne majoritairement, quasi exclusivement, des retraites qui ne
29:52sont pas des retraites mirobolantes et des retraites de personnes qui sont dans ce qu'on
29:55appelle la classe populaire, voire la classe moyenne basse.
29:58Vous êtes très clair.
29:59Thomas Ménager, est-ce que vous voulez être aussi clair sur cette autre question du jour
30:02posée par la ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq ? Est-ce que l'ERN est favorable
30:08à une taxation plus forte sur les sucres dans les produits transformés ? D'accord
30:12ou pas ?
30:14C'est un vrai débat.
30:15Parce que l'enfer est pavé de bonnes intentions et on peut comprendre que, alors même qu'il
30:18y a des enjeux de santé publique, d'obésité, de diabète, que les jeunes sont exposés
30:22fortement aux sucres, ça peut être un levier.
30:25Mais nous, nous ne croyons pas que ça soit un levier parce que cette fiscalité incitative
30:30ne marche pas, ne marche plus.
30:31On l'a vu sur le tabac, ça fait plusieurs années, au début ça a marché, mais ça
30:35fait plusieurs années où on augmente le prix du paquet et ça ne permet pas que la
30:39prévalence tabagique diminue.
30:41Par contre, ça va faire en sorte, malheureusement, que les classes populaires, les classes moyennes,
30:46et il faut les accompagner à avoir un pouvoir d'achat supérieur, puissent aller sur des
30:48produits de meilleure qualité, moins sucrés, et ça va faire des baisses de contemplativité
30:53pour nos entreprises, nos entreprises qui produisent aujourd'hui ces boissons en France.
30:57Donc ça n'a absolument aucun impact, ce n'est pas en augmentant de quelques centimes
31:01chaque boisson que les jeunes vont se détourner.
31:03Ça passera par de la prévention dès l'école où l'on explique comment on se nourrit,
31:09comment on prend soin de son corps, comment on met en place ces enjeux de santé publique.
31:14Mais donc en attendant, les industriels peuvent dormir sur leurs deux oreilles ?
31:18Non, mais les industriels, avec la taxation sur les surprofits, avec cette contribution
31:21qu'on leur demande, en plus ceux qui font des profits importants, ces grosses entreprises
31:27ne vont pas dormir sur leurs deux oreilles.
31:28Vous savez, les 20 milliards qui sont déjà prévus dans le budget, et c'est au total
31:3222 milliards que nous proposons sur les surprofits, sur l'impôt sur la fortune financière,
31:37sur les rachats d'actions, les entreprises ne vont pas non plus avoir un paradis fiscal.
31:41On est déjà dans un pays qui est déjà très imposé et très difficile d'un point de vue fiscal.
31:45Mais ça n'aura aucun impact d'un point de vue santé publique, mais ça aura un impact
31:50sur la compétitivité d'un entreprise et sur le pouvoir d'achat de ceux qui achètent ces boissons.
31:53Quand vous dites que ça n'a pas eu d'impact sur la tabagie, par exemple, je crois quand même
31:56que les mesures qui avaient été prises ont permis d'avoir un impôt qui me semble.
31:58Les premières années, mais aujourd'hui, ça a juste développé le marché parallèle,
32:02l'importation de cartouches qui viennent de l'étranger, des usines de production parallèles
32:07avec des produits encore pires, avec des cigarettes qui sont encore dans des produits
32:11qui ne sont plus néfastes pour la santé. Donc il faut trouver l'équilibre, même si je comprends
32:14le débat, qu'il peut y avoir un débat parce qu'il y a un enjeu de santé publique derrière.
32:17Alors je voudrais vous faire écouter un concurrent, le ministre de l'Intérieur,
32:21qui était l'invité cette semaine de la matinale de France Inter.
32:25Il parle de l'un de ses sujets de prédilection, à savoir l'immigration. Bruno Retailleau.
32:31Peu importe pour moi la bien-pensance, le politiquement correct, je dis les choses
32:35telles que je les pense. Et il se trouve que ce que je dis rencontre l'assentiment des Français
32:40de façon très très large. Et je me battrai avec toujours, avant d'agir, une réflexion.
32:47C'est ce que je fais pour l'immigration, avec une stratégie qui consiste à une première ligne
32:54très loin devant nos frontières européennes, avec des accords avec les pays de transit,
33:00d'origine, les pays tiers. Ensuite nos frontières extérieures, avec la renégociation
33:06que nous avons obtenue de la directive retour. Et ensuite avec un dispositif français.
33:11Thomas Ménager, est-ce que j'ai raison de parler de concurrent ? Est-ce que vous le voyez
33:15comme un allié ou comme un redoutable adversaire, Bruno Retailleau ?
33:18Bruno Retailleau permet de légitimer le programme du Rassemblement national
33:23qui, depuis des années, dit un certain nombre de choses sur l'immigration,
33:26propose un certain nombre de mesures, et que le ministre de l'Intérieur en poste
33:30confirme la réalité, l'application possible de nos mesures, bien entendu,
33:35qu'il ne fait que légitimer ce que l'on dit. Après le problème de Bruno Retailleau,
33:39ça peut être un porte-parole, ça peut être quelqu'un qui a du Marine Le Pen
33:44ou du Jordan Bardella dans le texte, je ne vais pas dire le contraire.
33:46Mais la vraie question c'est, est-ce que dans les actes, ça sera vraiment du Marine Le Pen
33:48et du Jordan Bardella, ou ça sera du Nicolas Sarkozy ?
33:51Et c'est un ancien UMP qui vous le dit, c'est-à-dire que cette déception
33:54d'avoir des personnes qui montent les muscles et qui au final ne sont pas là.
33:57Ça veut dire quoi celui de Nicolas Sarkozy ? Ça veut dire qu'en gros, on dit des choses...
33:59On parle de Karcher, mais derrière il ne se passe rien.
34:01C'est le Karcher, et au final, ça sera le filet d'eau tiède. Le vrai sujet, il est là.
34:03C'est qu'il en fait tellement trop, que je pense que dans les faits,
34:07on risque d'être très fortement déçus, parce que les Français attendent énormément
34:12de fermeté sur cette question, et je pense que Bruno Retailleau,
34:15premièrement, n'aura peut-être pas la volonté politique, et deuxièmement,
34:18le gouvernement dans sa globalité, notamment avec le ministre de la Justice,
34:21M. Mingo, n'est absolument pas aligné sur les positions de M. Retailleau.
34:25Voilà les deux raisons qui font que je ne suis malheureusement pas forcément optimiste
34:29sur sa capacité à agir.
34:30C'était une ligne rouge, le fait qu'on présente une loi émigration au premier trimestre 2025.
34:35Sur cette présentation, normalement, vous êtes servi.
34:38Si le projet tel qu'il est, décrit par Bruno Retailleau,
34:43c'est reprendre le dernier, celui de l'année dernière,
34:46notamment avec tout ce qui a été invalidé par le Conseil constitutionnel
34:49pour des raisons de formes, pas forcément de fonds,
34:51est-ce que ça, vous direz, ils sont courageux ?
34:54Et on vote.
34:55Bien entendu.
34:56Si ça reprend tous les dispositifs que nous avions votés la dernière fois…
34:59Mais vous n'irez pas chercher un truc qui n'est pas présent en disant…
35:02Le petit détail, le petit codicil…
35:03On l'a voté, la loi émigration.
35:04On montre bien à chaque fois que dès lors qu'on est d'accord,
35:06on ne cherche pas à trouver des excuses et à se dérober.
35:09Dès lors qu'on est d'accord, que ce soit sur l'abrogation tout à l'heure
35:11de la réforme des retraites avec la gauche, ou que ce soit sur la loi émigration
35:13avec le Box central, nous l'avons voté.
35:16Parce qu'on essaie d'être cohérents, clairs avec nos électeurs.
35:19Vous discutez avec Bruno Retailleau et avec LR un peu ?
35:22Vous êtes reçus à Beaumont ?
35:23On discute avec l'ensemble des ministres.
35:25C'est le rôle de l'opposition de porter nos propositions,
35:28d'aller les défendre, de faire pression sur ce gouvernement
35:32pour que le projet qu'il développe soit le plus proche des besoins des Français
35:35et le plus proche des engagements qu'on a pris devant les Français.
35:37Donc on le fera.
35:38Après, attention sur la loi émigration.
35:40Seule chose qui nous inquiète, c'est la reprise de ce qu'on a appelé
35:43les cavaliers législatifs, les éléments de forme qui avaient été empêchés
35:48par le Conseil constitutionnel.
35:49Il n'y aura pas de soucis.
35:50Il y en a d'autres qui pourront être cassés par le Conseil constitutionnel.
35:52C'est un autre sujet.
35:54Parce que dans tous les cas, on le sait, on le dit,
35:56il faudra, si on veut vraiment changer le concept et la situation,
35:59une réforme de constitutionnel par référendum.
36:04Ce que souhaite M. Barnier, qui ne souhaite pas enclencher aujourd'hui
36:07de ne pas le demander au président de la République.
36:08Nous le regrettons.
36:09Mais l'inquiétude qu'on peut avoir, c'est la volonté de transposer dans la loi
36:12les éléments issus du pacte d'émigration.
36:16Notamment le fait que l'on perd une partie de notre souveraineté
36:18en nous imposant d'accueillir...
36:19Du pacte d'asile et d'émigration qui vient de l'Europe.
36:21Qui vient de l'Europe.
36:22Et qui nous impose d'accueillir des migrants.
36:24C'est deux textes à part. Il y aura trois textes au total.
36:27Si il y a deux textes, ça sera très clair.
36:28Nous voterons contre ceux qui transposent et qui nous obligent
36:30à répartir dans les villiages et les villes de France
36:32sans nous laisser le choix des migrants.
36:34Et qui nous imposent 20 000 euros par migrant d'amende si nous refusons,
36:37si la France refuse et si c'est la Commission européenne
36:39qui prend la main sur notre politique migratoire et nos frontières.
36:42Mais nous voterons en faveur, bien entendu, de tout ce qui va dans le sens
36:45de plus de fermeté et qui reprend les dispositifs
36:48que nous avions votés l'an dernier.
36:49Alors on aimerait en avoir un petit peu plus à présent
36:51sur le nouveau plan Matignon.
36:53S'il devait y avoir des nouvelles élections législatives.
36:56C'est vous, Thomas Ménager, les Français ne le savent pas forcément,
36:59qui êtes chargé de vous en occuper de ce nouveau plan Matignon.
37:02Alors avec Julien Audoul, un autre député.
37:05Vous devez trouver et recruter les futurs candidats
37:08en cas de nouvelle dissolution.
37:10Ce dont on parlait en début d'émission.
37:12Alors des candidats qui ne soient pas racistes,
37:14qui ne soient pas antisémites, qui ne soient pas homophobes,
37:16qui ne soient pas incompétents.
37:18Vous allez les trouver où, tous ces candidats ?
37:20Je peux vous dire qu'avec 100 000 adhérents,
37:22le Premier Parti de France a ces candidats.
37:24Il faut aller les chercher, les trouver, les former.
37:26Les cas que vous avez évoqués...
37:28Qu'est-ce qui s'est passé il y a trois mois alors ?
37:30Ces cas qui étaient résiduels ont donné lieu à des exclusions
37:33puisqu'ils n'étaient pas conformes,
37:35à qui on a retiré même les investitures en cours d'élection.
37:38Nous, nous avons accepté, et Jordan Barilla l'a dit,
37:41qu'il y avait eu un certain nombre d'erreurs
37:43au moment de ces élections législatives,
37:45même si ça a été quand même une belle victoire.
37:4711 millions de voix, et le premier groupe,
37:49et on le voit au moment du budget,
37:51à quel point nous avons un poids politique dans cette Assemblée.
37:53Mais vous aviez déjà les 100 000 adhérents.
37:55Non, on en a gagné quand même énormément.
37:57Le sujet, c'est qu'il y a eu une dissolution,
37:59et nous l'avons avoué, qui est arrivée plus rapidement que prévu.
38:01Il y avait eu 80% des candidats qui avaient été investis,
38:04et c'est sur les 20% qui ont été investis en 48 à 72 heures
38:08où il n'y a pas eu d'audition préalable,
38:10et où il y a eu des erreurs de casting que nous assumons,
38:12parce que quand on aspire à gouverner,
38:14il faut avouer ses erreurs, les reconnaître,
38:16et travailler pour, parce que les Français attendent qu'on ait cette majorité,
38:18et on va mettre tout en place pour le faire.
38:20C'est quoi ce qui vous guide ? C'est la professionnalisation ?
38:23Parce qu'il n'y a pas que des gens qui ont dérapé,
38:25ou plus que dérapé, il y a aussi des gens qui n'y connaissent rien.
38:27Enfin, il n'y a pas que chez vous, d'ailleurs.
38:30Est-ce que vous cherchez des gens qui aient des compétences
38:34dans un certain nombre de domaines pour pouvoir exercer
38:36normalement leur fonction de député ?
38:38C'est quelque chose de compliqué, de voter les lois,
38:40il faut quand même avoir une... Est-ce que c'est ça que vous cherchez ?
38:42Oui, mais il y avait énormément de profils de ce type,
38:44compétents, qui étaient aussi habitués à parler devant les médias.
38:48Il y en a d'autres qui sont issus notamment de la société civile,
38:51et on l'avait vu au moment de 2017,
38:53où c'était arrivé aussi à Emmanuel Macron,
38:55où on avait vu un certain nombre de ratages en direct.
38:57Eh bien, il faut que nous, on passe à une étape de professionnalisation
39:01et surtout de formation, parce que comme on n'est pas
39:03un parti d'apparatchik, mais qu'on repose sur la France,
39:07dans toute sa diversité, avec des personnes qui ont
39:09des métiers différents, qui sont enseignants,
39:11qui sont ouvriers, qui sont artisans, qui sont docteurs,
39:15mais ce n'est pas des personnes qui sont forcément habituées
39:17à aller parler devant un plateau et à défendre un programme politique,
39:19et donc il faudra les former.
39:20Ce n'est pas le problème de la télé, c'est le problème...
39:22D'avoir des choses à dire.
39:25Malheureusement, ça nécessite d'être formé,
39:27de faire de la politique, et même si ce sont des gens
39:29qui ont des convictions, qui ont envie de défendre la France,
39:31il faut qu'on leur donne aussi les moyens de le faire
39:33de la manière la plus efficace possible,
39:35au quotidien, devant la presse et sur le terrain.
39:37Donc, Aménager, vous disiez à l'instant
39:39que vous acceptiez de reconnaître vos erreurs de casting.
39:42Est-ce que Christine Angrand a été une erreur de casting ?
39:46Est-ce que vous l'avez retrouvée, cette députée,
39:48qui a mélangé ses frais de représentation avec ses frais personnels,
39:52qui a longtemps conduit avec un permis invalide ?
39:56Elle ne s'est pas présentée à la convocation du bureau du RN.
40:00Et aujourd'hui, le RN nous dit qu'on ne sait pas où elle est.
40:03Elle est malgré tout députée.
40:05Elle est aujourd'hui en arrêt maladie.
40:07Vous savez, en France, on ne peut pas non plus,
40:09sans procédure contradictoire, prendre une décision la concernant,
40:11sachant qu'elle ne vient pas aux convocations,
40:14comme vous l'avez très bien dit,
40:15mais nous avons pris, nous, la décision de la convoquer.
40:18Il y aura une décision dès lors que la procédure contradictoire
40:21sera passée.
40:23Donc nous avons pris, bien entendu, pleinement à bras-le-corps ce problème.
40:27Et c'est vrai qu'on la laissera se défendre.
40:29Mais si les propos et les éléments qui ont été révélés sont conformes,
40:33il y aura vraisemblablement une sanction,
40:36mais je ne peux pas partager au préalable,
40:38qui peut aller jusqu'à l'exclusion, bien entendu.
40:40Ça, ça sera une décision qui devra être prise par le bureau du groupe.
40:44Un mot sur le procès pour emploi fictif
40:46de plusieurs collaborateurs du RN au Parlement européen.
40:50Est-ce que vous redoutez, pour Marine Le Pen,
40:53une sanction d'inéligibilité ?
40:55Non, je vous le dis sincèrement,
40:57on est très serein,
40:59très serein parce qu'on croit en l'innocence de Marine Le Pen,
41:01en sa défense,
41:02et on ne peut pas croire qu'il y aurait une décision
41:05qui ne serait pas en droit et qui serait une décision politique.
41:08Donc aujourd'hui, vous savez, moi je suis détenteur d'une partie du pouvoir législatif.
41:12J'ai tendance à ne pas commenter des décisions judiciaires en cours
41:16et un procès en cours.
41:17Non, mais ça va bouleverser votre parti si jamais Marine Le Pen…
41:19Je crois, oui, mais pour le moment, on ne fait pas de politique fiction.
41:21On n'est absolument pas dans cet état d'esprit.
41:23Marine Le Pen est sereine, on est serein aussi.
41:25Ces collaborateurs ont du mal à se justifier, à s'expliquer.
41:28On ne va pas faire le procès ici.
41:30Ça sera au juste de le décider.
41:32C'est quoi les chances ?
41:33On sera fixé quand ?
41:34Puisque, notamment, l'inéligibilité pourrait perturber quand même l'avenir
41:38de la politique française.
41:39C'est quoi les dates ?
41:41Vraisemblablement, vous le savez peut-être mieux que moi,
41:43je crois que c'est au mois de mars qu'il y aura un délibéré.
41:45Vraisemblablement, mais je n'ai pas plus d'informations,
41:47je n'ai pas de ligne directe avec les juges.
41:49Si elle est déclarée inéligible, ça s'applique tout de suite ?
41:53Je n'ai pas les oppositions,
41:55mais je ne suis pas dans cet état d'esprit du tout, Madame Saint-Cricq.
41:57Je ne vois pas comment quelqu'un en France pourrait être déclaré inéligible,
42:00comment la première personnalité, celle qu'elle a mieux placée pour 2027,
42:04et alors même qu'elle est innocente, puisse être déclarée inéligible.
42:06Je ne suis absolument pas dans cet état d'esprit.
42:08Merci Thomas Ménager.
42:10Il est temps d'accueillir notre second invité pour le livre de la semaine.
42:15France Inter.
42:19Questions politiques.
42:22Karine Bécard.
42:24Merci beaucoup de nous avoir rejoints,
42:26Nicole Bacharan, sur le plateau de questions politiques.
42:28Vous êtes historienne,
42:30vous êtes une grande spécialiste des Etats-Unis,
42:32vous êtes l'auteur de très nombreux livres,
42:34dont Les Secrets de la Maison Blanche,
42:36que vous avez décidé de rééditer.
42:38La Maison Blanche est assurément l'endroit le plus stratégique de la planète,
42:42écrivez-vous en introduction de cet ouvrage,
42:45est l'un des plus secrets, même si on découvre,
42:48entre autres, que le président Nixon, par exemple,
42:51n'était pas le seul à avoir enregistré secrètement tous ses adversaires politiques.
42:54On apprend beaucoup de choses sur les dix présidents américains
42:57que vous avez sélectionnés,
42:59Jefferson, Lincoln, Roosevelt, Truman, Kennedy, Obama et Trump.
43:04On va bien sûr revenir sur Donald Trump,
43:07mais je précise d'abord que les journaux Le Monde et La Vie
43:10ont fait également de votre livre un hors-série absolument passionnant,
43:13qui vient donc également de sortir.
43:15Nicole Bacharan avec Donald Trump,
43:17vous revenez sur son insurrection ratée du Capitole,
43:20c'était le 6 janvier 2021,
43:22il n'a pas réussi à se faire réélire président des Etats-Unis
43:26et il ne supporte pas de devoir céder son fauteuil
43:29donc au démocrate Joe Biden.
43:31Est-ce qu'on peut dire qu'il a passé ces quatre dernières années
43:34à se radicaliser, à devenir de plus en plus grossier,
43:37de plus en plus insultant, de plus en plus excessif ?
43:41Je pense qu'il a vraiment passé les quatre dernières années
43:44à préparer ce retour.
43:46Et c'est vrai qu'au lendemain de l'assaut du Capitole,
43:49dont il est responsable,
43:51et il y a des gens qui ont participé à cet assaut,
43:54beaucoup sont en prison et pour longtemps,
43:56c'est l'instigateur qui n'a pas eu le procès qu'il aurait dû avoir,
44:00en tout cas, on pensait tous, de droite, de gauche,
44:03de tous les camps, que c'était fini pour lui.
44:07En 2022, presque deux ans après,
44:10il y a eu les élections de mi-mandat, les législatives,
44:13les candidats qu'il soutenait ont fait de très mauvais scores
44:16ou n'ont pas été élus.
44:18De nouveau, on s'est dit, on passe à l'après Trump.
44:21Or, les deux dernières années,
44:24il a repris en main complètement le parti républicain
44:28et c'est vrai qu'à la différence du Trump de 2020 ou de 2016,
44:33ce n'est pas qu'il soit plus brutal ou plus grossier,
44:37c'est que son équipe est organisée.
44:40Quand il est arrivé au pouvoir la première fois,
44:43il a été totalement surpris et il n'avait pas d'équipe autour de lui
44:47pour appliquer un programme radical qui, au fond,
44:50n'était pas non plus davantage construit ou organisé.
44:53Là, il y a un vrai programme, il y a une vraie équipe,
44:56il y a de vrais idéologues autour de lui
44:59qui peuvent mettre en musique, si j'ose dire,
45:01et en application des points de vue très radicaux.
45:04Vous dites qu'il n'est pas forcément plus grossier ou plus brutal.
45:07On a quand même le sentiment, là, qu'il dit des choses
45:10parfois totalement fausses, voire vraiment insensées.
45:13Cette semaine, le général John Kelly,
45:15qui a été également son chef de cabinet,
45:18qu'il a donc connu vraiment de très près,
45:21il l'a même traité de fasciste,
45:23après avoir reconnu qu'il avait une fascination totale pour Hitler.
45:28On n'arrive pas à comprendre comment des gens,
45:31des électeurs, peuvent avoir envie de voter pour lui.
45:34Qu'est-ce que ça dit de l'état du pays
45:36et qu'est-ce que ça dit de la démocratie des États-Unis ?
45:39Ce qui est fascinant, je trouve, dans cette campagne,
45:41c'est que, pardon, je suis enrouée,
45:43mais je vais essayer d'être claire,
45:45c'est que, quoi qu'il arrive,
45:47quels que soient les événements,
45:49on est à 50-50.
45:51On est 48-48, mais ça veut dire 50-50.
45:54Ça veut dire que, d'un côté, le Parti démocrate,
45:57depuis plusieurs décennies,
45:59a perdu les classes populaires.
46:01C'est un peu...
46:03C'est un peu perdu lui-même
46:05dans des questions identitaires,
46:07de niches raciales,
46:09très très fines,
46:11qui sont très élitistes, finalement.
46:13Ce n'est pas juste la question de l'égalité
46:15qu'heureusement tout le monde souhaite.
46:17Donc, il ne déborde pas de la moitié du pays.
46:20Et de l'autre côté, si vous prenez l'électorat,
46:22qui s'apprête à voter Donald Trump,
46:24vous avez, disons, 30% de passionnés.
46:27C'est ce qu'on voit dans les meetings.
46:29Et puis le reste de son électorat,
46:31qui, au fond, est assez loin de la politique,
46:34qui se dit...
46:36Et c'est fréquent, et ce n'est pas faux,
46:38nos salaires étaient un peu meilleurs,
46:40et les prix étaient plus bas,
46:42et on vivait mieux.
46:44Moi, je l'ai entendu dire dans le Wisconsin,
46:46dans le Michigan,
46:48oui, c'est vrai, c'est un voyou,
46:50il faut pas forcément s'y attacher.
46:52Donc, c'est comme ça,
46:54un très grand trait,
46:56que je vois l'explication de cette possibilité,
46:58pour lui, tout à fait réaliste d'être réelle.
47:00– Est-ce qu'il a raison de le traiter de fasciste ou pas ?
47:02Il a des tendances fascisantes ?
47:04– C'est la question qu'on me pose,
47:06et je ne suis pas la seule, depuis une dizaine de jours,
47:08et il y a deux questions.
47:10L'une, est-ce que c'est habile de le dire,
47:12par exemple, pour Kamala Harris ?
47:14Et l'autre, est-ce que c'est la vérité ?
47:17Et c'est vrai, quand vous avez le général Mark Milley,
47:21qu'il a dit auparavant qu'il était
47:23le président de l'état-major interarmé,
47:26c'est-à-dire le sommet de la hiérarchie militaire.
47:28– D'accord.
47:29– L'ancien général des Marines, John Kelly,
47:32qui le dise, c'est un fasciste.
47:34De quoi parle-t-il ?
47:35Il y a parce qu'on n'est pas dans l'Allemagne des années 30,
47:38c'est évident, la structure du pouvoir et autres, etc.
47:41Mais il y a des traits qui relèvent d'un néo-fascisme.
47:45Vous évoquiez le langage extrêmement ordurier,
47:48et ça c'est le premier aspect pour vraiment démolir l'adversaire,
47:53le traîner dans la boue sans aucune limite.
47:56Vous avez autour de Trump un vrai culte de la personnalité,
48:00vous avez une proximité avec des milices armées,
48:03vous avez vraiment la désignation de bouc émissaire,
48:08la menace de faire intervenir l'armée
48:10contre des adversaires politiques.
48:12Il ne ferait peut-être pas tout,
48:14mais il y a des traits qui rappellent une certaine forme de fascisme.
48:17– Françoise, du coup, est-ce que vous diriez
48:19qu'il y a un danger sur la démocratie américaine,
48:21ou est-ce que les contre-pouvoirs sont suffisamment forts
48:24pour résister en cas d'élection ou de contestation
48:28de l'élection de son adversaire ?
48:29– Déjà, la contestation, si Donald Trump ne gagne pas l'élection,
48:33si on ne lui dit pas le 6, le 7, le 8, vous avez gagné,
48:36il y aura contestation.
48:37Il n'y a aucun doute, il n'acceptera pas une défaite.
48:40Il fait encore, du fait de dire qu'il a gagné en 2020,
48:45ce qui est faux, le test de loyauté absolue
48:48pour quiconque veut se présenter chez les républicains.
48:51Donc les contestations, elles sont prêtes, déjà.
48:55Menace sur la démocratie américaine ?
48:57Oui, pas au sens de ce sera fini la démocratie américaine,
49:02mais beaucoup de dysfonctionnements et beaucoup de libertés menacées,
49:09beaucoup d'excès dangereux.
49:12Je le disais au début, la structure du pouvoir, l'État fédéral,
49:15les gouverneurs, les parlements locaux, la justice,
49:18tout ça est lourd, compliqué, mais néanmoins, il y a un vrai risque.
49:24Et pour moi, j'ai envie de dire, pour amener les choses au plus simple,
49:27comment se fait-il qu'un homme qui a incité à l'émeute, face caméra,
49:32ce n'est pas un secret bien gardé, puisse être candidat
49:37et potentiellement être réélu ?
49:39Ça veut dire que cette démocratie, sur le plan de la justice, ne marche pas ?
49:43Alors, est-ce que ça ne veut pas dire plutôt qu'ils sont assez incultes ?
49:45Non, mais attendez.
49:47Ce que je veux dire, c'est que quand on dit qu'il admire Hitler,
49:49si les gens ne savent pas qu'il est Hitler, ça ne sert strictement à rien.
49:52Ça, c'est ma première question.
49:53Ma deuxième question, on a entendu qu'il était fatigué psychologiquement,
49:58mentalement, c'est-à-dire qu'il y a des moments
50:01où quand il écoute de la musique, il n'a pas l'air totalement dans son état,
50:04y compris Kamala Harris qui a dit « moi je me suis prêtée à des examens de santé,
50:08lui non, des tests cognitifs ».
50:10Est-ce qu'il y a une hypothèse qu'il ait des problèmes mentaux,
50:16y compris neurologiques, qui font qu'il ne réagit pas normalement
50:20et qu'il est dangereux ?
50:21Est-ce que les gens sont au courant ?
50:24Parce qu'Hitler, je trouve que si les gens ne savent pas qu'il est Hitler…
50:27Ce n'est pas forcément une référence pour tout le monde, vous avez raison.
50:29Réponse rapide, parce que j'aimerais poser une ou deux questions à Thomas Ménager.
50:33Rapidement sur sa santé mentale.
50:36Il y a un aspect purement psychologique, le narcissisme malveillant, etc.,
50:42qui est archi-documenté, mais qui ne fait pas de lui un irresponsable.
50:46Et puis il y a peut-être une dégradation du à l'âge, peut-on imaginer.
50:5078 ans.
50:51Voilà, 78 ans, peut-être 82 ans en fin de mandat.
50:57Et oui, il y a quelque chose de très net.
50:59Je ne dis pas qu'il est gâteux, mais c'est vrai que quand on se donne la peine,
51:02et j'ai dû le faire, de l'écouter, non pas dans les meetings
51:05où il n'est qu'entouré de gens qui l'adulent,
51:07mais par exemple dans les forums économiques où il a des hommes d'affaires autour de lui,
51:10des femmes d'affaires, qui lui posent des questions précises.
51:13Et il perd le fil tout le temps.
51:16Il est incapable d'aller au bout d'un raisonnement qui se tienne.
51:19Il se rabat toujours sur la réponse par défaut, les droits de douane,
51:23qui serait la panacée à tout.
51:25Mais je ne pense pas que ça trouble ses électeurs.
51:27Thomas Ménager, depuis le début, on parle quand même de tous ces excès, de l'outrance.
51:31Est-ce qu'il n'y a plus que l'outrance qui marche en politique aujourd'hui ?
51:34J'espère qu'on n'aura pas une américanisation de notre débat public en France.
51:38C'est vrai que c'est inquiétant quand on voit le style américain.
51:41C'est vrai qu'on en est encore loin, mais on voit quand même qu'il y a une certaine violence
51:44à l'Assemblée Nationale, des propos.
51:46On a eu un bras d'honneur de Mme Rousseau cette semaine.
51:48Un demi, mais c'est déjà...
51:51Peut-être que ce n'est pas tout l'Amérique, ce n'est pas un style américain.
51:54Il y a quand même un style américain global.
51:56Mais c'est vrai que Donald Trump est un contre-modèle du genre, malheureusement,
52:01avec les outrances, avec ce que vous avez cité.
52:03Après, moi j'avoue que cette élection américaine, on la regarde de loin.
52:07En se disant juste, dans l'intérêt des Français,
52:09je ne vois pas forcément de différence entre les deux sur le point de vue économique.
52:13Parce qu'on a vu que M. Biden a continué économiquement ce qu'a fait M. Trump,
52:17avec peut-être un peu moins de succès, mais qui est lié à des contextes internationaux aussi, peut-être.
52:21Moi, ce qui m'intéresse, c'est ça.
52:23Après, c'est vrai que j'espère qu'on ne tombera pas...
52:25S'il gagne, vous n'allez pas être effondrés ?
52:28Que Trump gagne ?
52:29Oui.
52:30Vous souhaitez sa victoire ou pas ?
52:31Ni la victoire de l'un, ni la victoire de l'autre.
52:33Je ne suis pas américain.
52:34Moi, ce qui m'intéresse, c'est la victoire de Marine Le Pen.
52:36Ce n'est pas leur sujet.
52:37Ce n'est pas pour tout de suite.
52:38Mais franchement, quand Donald Trump a été président des États-Unis,
52:43il n'y a pas eu non plus une guerre mondiale,
52:45il n'y a pas eu une situation économique catastrophique pour les Américains.
52:48Voilà ce que je peux constater, c'est tout.
52:49Nicole Pacharan, il s'est passé avec quelque chose de très important ces derniers jours.
52:52C'est le journal, ce grand journal, le Washington Post,
52:55qui décide de ne pas soutenir l'un des deux candidats,
52:58ce qu'il ne fait absolument jamais.
52:59En général, il affiche clairement le candidat qu'il décide de soutenir.
53:02Qu'est-ce qui s'est passé ?
53:03Pourquoi cette décision-là de la part du Washington Post ?
53:05Pour ce que l'on en sait, c'est la décision de Jeff Bezos,
53:08le propriétaire du journal et le propriétaire d'Amazon,
53:12dont je peux supposer, puisqu'il ne s'est évidemment pas expliqué là-dessus,
53:16qu'il se dit, on ne sait jamais que Donald Trump gagne
53:19et je veux gagner et garder mon accès à la Maison Blanche,
53:22avec tout ce que ça peut signifier.
53:23Il n'y a pas que le journal.
53:24Le journal, pour lui, c'est comme on disait autrefois, c'est une danseuse.
53:27Mais sa fortune et ses affaires sont colossales.
53:32Il y a des intérêts servis par Donald Trump avec des baisses d'impôts drastiques.
53:37Mais dans la presse anglo-saxonne en général,
53:40il est de tradition pour un journal d'afficher finalement son choix.
53:44Le New York Times l'a fait sans surprise pour Kamala Harris.
53:47Le Washington Post ne le fait pas.
53:50Il y a beaucoup de tangage dans la rédaction et des lecteurs qui se désabonnent.
53:54Merci à tous les deux.
53:56Merci Nicole Bacharan.
53:57Je rappelle la réédition des Secrets de la Maison Blanche.
53:59Merci Thomas Ménager.
54:00Je vous souhaite une très belle fin de week-end
54:03et je vous dis bien sûr à la semaine prochaine.