Thomas Ménagé, porte-parole du groupe Rassemblement national à l'Assemblée, député du Loiret et rapporteur du dossier des retraites pour le RN appelle le gouvernement à "se rendre compte que ce n'est pas anodin d'avoir des milliers de personnes dans la rue".
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00:00 Bonjour Thomas Ménager, porte-parole du groupe Rassemblement National à l'Assemblée,
00:04 vous êtes député du Loiret et rapporteur notamment du dossier Retraite pour le RN.
00:09 Tiens d'ailleurs à propos de votre fauteuil de député obtenu en juin dernier, hier le
00:15 Conseil Constitutionnel a rejeté le recours en annulation qui avait été émis par votre
00:21 rival Jean-Michel Blanquer.
00:24 Est-ce que vous étiez inquiet d'ailleurs de perdre ce fauteuil ?
00:28 Non j'étais très serein et puis j'avais dit que dans tous les cas si la décision
00:31 était le rejet je serais retourné devant les électeurs, c'est la démocratie, il y
00:35 a des voies de recours en France, je n'avais jamais critiqué ce recours de mon concurrent,
00:38 après je suis très heureux maintenant de pouvoir être totalement apaisé, de pouvoir
00:41 continuer mon travail que j'avais commencé et je remercie et je profite parce que ce
00:44 sera la dernière fois que je pourrai le faire, de remercier les électeurs de ma circonscription
00:47 qui ont fait moi le député le mieux élu de la région.
00:49 Allez-y vous faites la claque ça s'appelle, à l'antenne de France Inter.
00:53 J'en profite.
00:54 Après les Etats-Unis et l'Allemagne, est-ce que la France doit aussi s'engager à livrer
01:00 des chars lourds, des chars Leclerc pour la France à l'Ukraine ?
01:04 Je pense que malheureusement la question ne se pose pas.
01:07 J'ai écouté hier encore Alain Bauer qui est un expert sur la question, qui est professeur
01:11 au Centre national des arts et métiers, on a 222 je crois chars Leclerc, il y en a une
01:14 bonne partie qui sont en maintenance, c'est-à-dire qu'aujourd'hui on n'a pas la capacité
01:17 déjà s'il y avait un conflit de se protéger nous-mêmes.
01:20 C'est ça qui est inquiétant et c'est la question qui se pose de notre souveraineté
01:25 militaire.
01:26 Après au-delà de ces problèmes matériels, je pense que nous ne devons pas le faire.
01:30 Nous avons toujours été très clairs.
01:31 Parce que je pense qu'il y a un risque d'escalade militaire, il y a un risque de co-belligérance.
01:36 Nous avons toujours été très clairs dans la condamnation de l'attaque de la Russie
01:40 envers l'Ukraine, dans le soutien qu'il fallait, le soutien à la fois aux sanctions
01:43 dès lors qu'elles ne contreviennent pas à nos intérêts nationaux, dans le soutien
01:47 aussi logistique, notamment dans l'accès à l'eau, dans l'accès à l'électricité,
01:51 dans l'apport de matériel humanitaire, aussi dans l'accueil des réfugiés.
01:55 Mais je pense qu'il y a aujourd'hui, et c'est notre rôle en tant qu'hommes politiques
01:58 français, de défendre l'intérêt de la France, d'éviter l'internationalisation
02:02 de ce conflit, car c'est un risque.
02:04 Donc on ne soutient pas militairement si je vous comprends bien ? Parce que l'eau,
02:06 l'électricité, les migrants…
02:08 Aujourd'hui il y a un risque, dès lors qu'on soutient militairement, notamment
02:10 avec des armes offensives, de passer en co-belligérance et d'internationaliser.
02:14 Pardon mais nous sommes déjà en co-belligérance dans ce conflit, parce que nous fournissons
02:19 de l'aide à l'Ukraine, nous sommes en co-belligérance.
02:23 A partir de quand est-ce qu'on passe de la co-belligérance à la belligérance ?
02:27 C'est une vraie question.
02:28 Moi ce qui m'inquiète aussi sur cette question, nous parlementaires, nous représentants de
02:32 la nation, nous ne sommes pas consultés.
02:34 Aujourd'hui on le voit, il y a petit à petit une montée en puissance du soutien,
02:38 une montée en puissance du soutien militaire, sans que la représentation nationale ne soit
02:42 consultée.
02:43 Aujourd'hui on voit qu'on est sur une ligne de crête et il y a un risque de conflit
02:48 internationalisé, de conflit mondial et je ne pense pas qu'on puisse se le permettre
02:52 aujourd'hui.
02:53 Alors on parle des chars Leclerc, on parle aussi, et de plus en plus, en tout cas depuis
02:56 hier, des avions de combat.
02:58 C'est ce que demande le président Zelensky, le président ukrainien.
03:02 Alors là encore on vous pose la question, on s'attend à la réponse, il faut accepter
03:05 ou pas l'envoi de la part de la France de Mirage 2000 par exemple ?
03:09 Non mais en cohérence avec mes propos, à l'instant je pense que nous ne devons pas
03:14 lancer cette escalade.
03:15 Nous avons toujours été très clairs, Marine Le Pen l'a soutenue pendant la campagne présidentielle,
03:19 sans faire de polémique, la ligne d'Emmanuel Macron qui était aussi une ligne de diplomatie.
03:22 On oublie totalement l'idée d'une conférence pour la prier, on oublie totalement la diplomatie,
03:27 parce que la France a aussi une voie particulière dans le concerné de la nation.
03:30 La France doit monter au créneau et à un moment, parce qu'il n'y aura pas de sortie
03:34 militaire.
03:35 Non mais monter au créneau pour dire quoi ?
03:36 Monter au créneau pour essayer de participer à un échange diplomatique entre les deux pays.
03:40 C'est déjà ce que fait Emmanuel Macron, il a l'air à discuter avec Vladimir Poutine.
03:43 Oui mais on en entend moins en moins parler, on entend beaucoup et c'est triste.
03:46 Et je peux comprendre aussi parce que face à l'émoi, face aux combats qui sont sur
03:50 le territoire ukrainien, cette volonté de les soutenir, il faut les soutenir.
03:53 Mais je pense qu'un soutien militaire, un soutien armé, plus il y aura d'armes, plus
03:57 il y aura de guerres, plus il y aura de morts et je pense qu'on doit redescendre progressivement
04:00 et aller vers la paix.
04:01 Thomas Ménager, cette semaine, plusieurs hauts responsables ukrainiens ont été accusés
04:06 de corruption, ils ont été immédiatement écartés du pouvoir par le président Zelensky.
04:10 Est-ce que ce genre d'affaires pourrait impacter, pourrait modifier la nature de nos relations
04:15 avec l'Ukraine ?
04:16 Je ne pense pas.
04:17 Chaque pays a bien sûr ses cas de corruption.
04:19 L'Ukraine n'est pas exempte comme tous les pays.
04:23 En Russie, il y en a tout autant, voire bien plus.
04:26 Je ne pense pas que ça puisse remettre en cause notre soutien à l'Ukraine, remettre
04:30 en cause la nécessité de soutenir ceux qui sont aujourd'hui attaqués, qui sont les
04:34 cous ukrainiens.
04:35 Et c'est normal que le pouvoir ukrainien fasse le tri, fasse du nettoyage s'il y a
04:40 des brebis galeuses parmi leurs rangs.
04:41 Thomas Ménager, vous êtes aussi le monsieur retraite au sein du Rassemblement National
04:47 et mardi prochain, ce sera une journée de grève contre cette réforme.
04:50 Est-ce que les mairies détenues par le Rassemblement National vont fermer mardi prochain, un peu
04:58 comme d'autres villes qui se disent solidaires ? C'est des villes d'ailleurs souvent de gauche.
05:01 Alors déjà, il y a un monsieur retraite, mais il y a aussi une madame retraite, ma
05:04 collègue Laure Lavallette, duité du Var.
05:06 Oui, je pense que c'est bien d'avoir cette parité.
05:09 Et dans tous les cas, il y aura l'ensemble du groupe qui sera mobilisé.
05:11 Concernant cette fermeture, nous pensons qu'il ne faut pas rajouter de la souffrance aux
05:17 français alors que nous vivons déjà une période de souffrance.
05:20 Donc nous n'allons pas critiquer le choix des différents maires qui lancent cette initiative
05:25 dès lors qu'il y a un service minimum pour l'état civil, pour les cantines, pour éviter
05:29 de rajouter de la souffrance à la souffrance.
05:31 Mais je pense que les maires des communes du Rassemblement National s'exprimeront, mais
05:35 je pense qu'à l'heure actuelle, ce n'est pas prévu.
05:37 Et est-ce que vous appelez vos militants RN à défiler aux côtés des syndicats mardi ?
05:41 Alors, concernant les mobilisations dans la rue, on a toujours été très clair.
05:44 On a toujours dit que notre rôle de député, le mandat qui nous avait été confié, c'était
05:48 de bosser à l'Assemblée Nationale.
05:49 Donc c'est ce que nous allons faire.
05:51 Concernant les mobilisations, on les a toujours regardées d'un œil bienveillant, on les
05:53 a toujours soutenues, dès lors que, bien sûr, elles restent comme ça a été le cas
05:57 le 19 janvier.
05:58 On peut s'en féliciter.
05:59 Et vous appelez à les manifester ou pas ?
06:00 On laisse les Français libres.
06:01 On n'appelle jamais, parce que ce n'est pas notre rôle d'appeler.
06:03 C'est le rôle peut-être des syndicats, c'est le rôle de tout un chacun, chaque
06:06 Français de faire leur choix.
06:07 Et il y a des partis communistes qui appellent ?
06:09 Oui, après, ça c'est leur choix.
06:11 Ce n'est pas dans notre ADN d'appeler à manifester.
06:13 Par contre, il y a de nombreux électeurs du Rassemblement National qui ont été manifestés.
06:17 Il y a aussi un certain nombre d'élus qui sont allés à titre personnel.
06:21 Ce que je sais, c'est que moi, à titre personnel, le 31 janvier, je serai en commission des
06:24 affaires sociales en train de traiter le texte.
06:25 Donc vous ne serez pas dans votre circonscription à Montargis pour défiler ?
06:29 Non, parce que mon boulot…
06:30 Vous auriez aimé ou pas ?
06:31 Mon boulot, c'est d'être en commission des affaires sociales et de faire mon mandat
06:35 de parlementaire.
06:36 Ce n'est pas que j'aurais aimé.
06:37 Si j'avais été un citoyen, oui, en tant que citoyen, j'y serais peut-être allé,
06:40 parce que je suis opposé à cette réforme et que je considère que toute forme de protestation,
06:43 dès lors qu'elle respecte l'état de droit, qu'elle ne bloque pas le Pélican,
06:46 qu'on n'ennuie pas les Français, est bonne à prendre parce qu'il faut faire
06:48 échec à ce projet.
06:49 Ces mobilisations dans la rue, est-ce que vous pensez que, tôt ou tard, elles peuvent
06:53 faire céder le gouvernement ?
06:54 Je l'espère.
06:55 Je ne suis pas Madame Irma, je n'ai pas de boule de cristal.
06:58 Je souhaite qu'à la fois le travail que l'on mène dans l'opinion…
07:02 Ma question, c'est, est-ce que le gouvernement peut les entendre ?
07:03 Le gouvernement, malheureusement, depuis le début, déjà du quinquennat précédent,
07:09 mais même du nouveau, on nous avait promis de l'empathie, on nous avait promis de l'écoute.
07:12 On est face à des gouvernants qui sont totalement sourds, sourds à ce cri des Français qui
07:17 leur disent non, non à ce projet.
07:19 Donc, je l'espère, je le souhaite, j'appelle Elisabeth Borne, j'appelle Olivier Dussopt
07:24 à se rendre compte que ce n'est pas adodin d'avoir des millions de personnes dans la
07:27 rue, d'avoir des sondages qui, en deux semaines…
07:29 Parce qu'au début, on disait que les Français sont opposés mais ne connaissent pas la réforme.
07:33 Aujourd'hui, ils la connaissent.
07:34 Ils la connaissent et en deux semaines, le dernier sondage de Lab montre une augmentation
07:38 de 13 points de l'opposition à cette réforme.
07:40 Alors, vous êtes député, Thomas Ménager, on l'a plusieurs fois rappelé, député
07:44 du Rassemblement National.
07:45 La bataille va jouer effectivement au Parlement, maintenant à l'Assemblée.
07:49 Le groupe Rassemblement National n'a déposé que, j'ai envie de dire, 75 amendements.
07:54 Je trouve que ça ne fait pas beaucoup pour s'opposer efficacement à la réforme des
07:59 retraites.
08:00 Vous vous opposez vraiment ou pas ?
08:01 Oui, on s'oppose très fortement et vous verrez, on sera le groupe, bien entendu, le
08:03 plus présent en séance, en séance publique.
08:06 Vous savez, il ne faut pas mélanger qualité et quantité.
08:09 Il y a des groupes qui ont fait de l'obstruction.
08:12 Moi, je considère que l'obstruction, c'est clairement un piège à con parce que c'est
08:14 donné au gouvernement l'excuse d'utiliser le 49-3, l'excuse de dire que les oppositions
08:20 ne sont pas constructives.
08:21 L'obstruction, c'est plus d'un millier.
08:22 Là, on n'est même pas à une centaine.
08:23 Oui, mais dans les précédentes réformes des retraites, avant l'arrivée de la France
08:27 insoumise, qui a une volonté un petit peu de rendre l'Assemblée Nationale comme une
08:30 ZAD, il y avait 500 amendements.
08:32 500, 600, j'ai regardé.
08:33 Donc, nous, on s'inscrit totalement dans cette logique parlementaire.
08:36 Et aujourd'hui, quand je regarde les amendements, parce que je les ai sortis, on a fait un petit
08:40 peu les pépites.
08:41 Il y en a 7000, dont plus de la moitié, même le 2/3.
08:42 Mais par exemple, monsieur Jérôme Getsch, qui est socialiste, il a sorti 307 amendements
08:47 sur le titre, juste pour changer le titre.
08:49 Ça ne va pas changer le quotidien des Français.
08:50 On connaît le principe de l'obstruction parlementaire.
08:52 On ne va pas justifier chaque amendement.
08:54 Oui, mais bon, quand vous voyez que madame Rousseau en a déposé une centaine, juste
08:57 en changeant année par année, nous, nous avons déposé des amendements qui sont utiles.
09:01 Voilà, c'est vos amendements qui nous intéressent.
09:02 Alors, qu'est-ce que vous allez essayer de changer ?
09:03 Nous allons déposer des amendements qui sont utiles.
09:04 Déjà, vous savez, face à un texte qui, dans sa globalité, est un texte injuste, l'objectif,
09:08 c'est de le faire tomber.
09:10 Donc, ce sont des amendements de suppression pour mettre fin notamment à ce report de
09:14 l'âge légal.
09:15 Après, il y aura bien sûr des amendements sur le fond, sur le cumul emploi/retraite,
09:18 notamment la proposition de Marine Le Pen de créer un abattement sur le salaire quand
09:22 vous reprenez une activité pour ne pas être imposé sur l'impôt sur le revenu.
09:26 Il y a des amendements aussi qui visent à réintroduire les quatre critères de pénibilité
09:30 qui avaient été supprimés en 2019 par Emmanuel Macron.
09:33 Il y a des amendements de fonds.
09:34 Après, on est uniquement en commission des affaires sociales.
09:37 C'est la semaine prochaine puisque, vous le savez, le texte ne sera pas changé en
09:42 commission puisque le texte qui arrive pour un texte budgétaire en séance publique est
09:46 le texte initial.
09:48 Donc, c'est juste un ballon d'essai.
09:49 Et vous allez voir, il y aura des surprises et on a gardé un certain nombre de billes
09:52 que nous sortirons lors de la séance publique.
09:54 Alors, vous vous en gardez sous le pied, comme on dit, pour les séances.
09:58 Mais bien sûr, c'est un combat politique.
09:59 C'est un combat.
10:00 On ne sort pas l'ensemble de ces armes directement.
10:04 Vous venez de reconnaître au RN qu'il y a tout de même des articles qui vous conviennent
10:09 dans cette réforme des chapitres constructifs sur le SMIC, notamment le cumul emploi-retraite.
10:14 C'est aussi ce que disent les Républicains lorsqu'ils lisent le texte.
10:19 Et pourtant, vous accusez le parti Les Républicains d'être acheté par la Macronie.
10:23 Mais pourquoi donc ? Parce que vous avez à peu près le même raisonnement.
10:25 Oui, sauf que eux, depuis le début de ce quacana, c'est une béquille pour la plupart.
10:29 Moi, je ne les mets pas tous dans le même sac parce que vous savez, il n'y a pas vraiment
10:31 de groupe républicain.
10:32 Il y a des individualités.
10:35 Il y en a des courageux qui ont déjà exprimé que cette réforme était injuste, inutile
10:39 et qui vont s'opposer à nos côtés, aux côtés de l'ensemble de l'opposition à
10:43 cette réforme.
10:44 Et il y en a certains, notamment Éric Ciotti, notamment Olivier Marlex, qui sont allés
10:49 négocier, magouiller avec Elisabeth Borne sur le dos des Français.
10:54 Sur le dos des Français qui, pour certains, notamment ceux qui ont commencé le plus tôt,
10:58 ils ont dû travailler.
10:59 Ils ont dealé le soutien de la part des Républicains.
11:03 Alors même que aujourd'hui...
11:04 Mais dealer et magouiller, c'est deux choses différentes, vous m'entendrez.
11:06 Oui, non, mais excusez-moi, mais le terme était peut-être mal choisi, mais ils ont
11:08 été négociés dans le dos des électeurs qui, aujourd'hui, eux, attendent que l'on
11:13 s'oppose à ces 44 annuités, c'est-à-dire cette réforme injuste.
11:16 C'est-à-dire que quelqu'un qui, aujourd'hui, a commencé à travailler à 20 ans, devra
11:19 travailler 44 annuités.
11:21 Donc nous verrons comment ça se passera au Parlement.
11:23 Nous verrons comment les Républicains agiront, notamment dans le cadre d'une motion de censure.
11:27 Parce que, quand bien même certains ont dit qu'ils seraient contre cette réforme, est-ce
11:30 qu'ils seront en capacité de voter une motion de censure le moment venu ?
11:33 Alors vous souhaitez défendre également une motion référendaire, un référendum.
11:37 C'est étonnant de la part d'un député de défendre cette idée-là, parce que finalement
11:43 ça vous coupe l'herbe sous le pied.
11:44 Passer par une motion référendaire, ça vous empêche votre travail parlementaire ?
11:48 Pas du tout.
11:49 Nous, on a toujours été très clair au Rassemblement national.
11:52 Marine Le Pen l'a proposé notamment en matière d'immigration, sur un certain nombre de sujets.
11:54 On considère que les Français doivent pouvoir s'exprimer.
11:57 Quand vous avez 72% des Français dans le dernier sondage, bien plus les actifs, près
12:01 de 90% qui sont contre cette réforme, je considère que c'est aux Français de s'exprimer.
12:06 Ce n'est pas à Emmanuel Macron et à Elisabeth Borne de décider seuls.
12:09 Mais c'est pas aux députés de discuter et de voter la loi ? C'est pour ça que vous avez été élus ?
12:12 L'un n'empêche pas l'autre.
12:13 La Ve République permet le référendum.
12:16 Le règlement de l'Assemblée nationale permet qu'une sollicition du Président de la République,
12:20 un référendum via ces motions référendaires.
12:22 Et nous avons été très clairs, nous avons dit à nos électeurs que nous utiliserons
12:25 tous les moyens qui sont en notre pouvoir, de groupes, de premiers groupes d'opposition.
12:30 Ça ira de cette motion référendaire à une motion de rejet préalable.
12:34 Ça ira aussi, le moment venu, une saisine du Conseil Constitutionnel, le dépôt d'une motion de censure.
12:38 Même concernant, vous avez dit, ces amendements, nous avons sollicité tant en commission,
12:43 et nous le ferons sûrement en séance publique, si les députés d'extrême-gauche et de gauche
12:48 continuent dans leur obstruction, de demander un examen prioritaire de l'article 7, c'est-à-dire
12:51 celui sur le report de l'âge légal, parce que le risque que nous avons aujourd'hui avec ce mécanisme
12:56 de 47.1 qui fera que le texte basculera automatiquement au bout de 20 jours,
13:01 quand bien même nous n'ayons pas analysé tous les amendements au Sénat, et tout ira à la poubelle,
13:05 il faut qu'on puisse débattre des vrais sujets, les carrières longues, la pénibilité et l'âge légal.
13:09 Sur la motion référendaire, l'ANUP a la même initiative que vous, je crois même que c'est le projet
13:13 de l'ANUP qui va être retenu. Est-ce que vous voterez favorablement à la motion référendaire de l'ANUP ?
13:17 Alors comme c'est unique actuellement, on n'a pas de réponse encore des services sur une conférence
13:20 des présidents, je pense qu'il tranchera la semaine prochaine en savant si c'est celle qui est déposée
13:24 la première ou si c'est un tirage au sort comme c'est le cas pour l'émotion de l'OMS.
13:27 Mais nous on a toujours été clairs...
13:29 Donc l'hypothèse où c'est l'ANUP, elle est faite en particulier, vous la votez ou pas ?
13:32 Oui, nous la voterons. Nous avons été clairs depuis le début. On ne regarde pas d'où vient l'idée,
13:36 on ne regarde pas d'où vient la proposition, on se dit qu'est-ce qui est bon pour les Français,
13:40 qu'est-ce qui est en cohérence avec notre ligne politique.
13:42 Il y aura en février un projet de loi sur l'immigration. Comment est-ce que le RN va mettre la pression
13:47 au gouvernement sur ce chapitre, sur ce sujet ?
13:49 Vous savez, je pense qu'aujourd'hui, les Français reconnaissent que nous sommes les plus clairs,
13:53 les plus nets sur ces questions, les plus en capacité de changer les choses.
13:56 Pendant la présidentielle, nous avions expliqué qu'il y avait aujourd'hui une submersion migratoire,
14:00 que rien n'était contrôlé. Les chiffres qui sont tombés cette semaine, qui montrent une augmentation
14:04 de 17% des titres de séjour, montrent qu'il y a un vrai problème. Donc nous allons convertir
14:09 lors de ce projet de loi immigration, nos propositions dans des amendements.
14:14 Nous allons voter tout ce qui ira dans le bon sens et nous apporterons un certain nombre d'ajouts.
14:19 Sur ce que l'on sait du texte du gouvernement pour l'instant, il prévoit entre autres une carte de séjour
14:23 temporaire pour aller travailler dans les métiers dits en tension.
14:26 L'intégration par le travail, est-ce que vous validez ça ?
14:29 Alors l'intégration par le travail, l'assimilisation et le travail fait partie de la politique d'assimilation.
14:34 Mais aujourd'hui, d'importer de la main d'œuvre, déjà c'est une logique totalement capitaliste,
14:39 qui n'est pas pour moi humaine, de se dire qu'on va importer des gens parce qu'il y a des Français
14:43 aujourd'hui qui ne veulent pas faire le travail. Il faut régler le problème à la source,
14:46 c'est-à-dire la formation, d'augmenter les salaires, c'est tous ces premiers...
14:49 - On parle de gens qui sont déjà sur place, on parle de gens qui sont déjà en France et qui exercent déjà des intentions.
14:54 - Ce sont des gens qui sont souvent arrivés de manière illégale sur le territoire, et nous sommes très clairs.
14:58 Nous ne voulons pas envoyer un message que vous arrivez en France illégalement,
15:03 quand bien même vous trouvez un travail. Non, aujourd'hui il y a des règles, il faut envoyer un message très clair.
15:08 Nous ne régulariserons pas, nous ne régulariserons pas les personnes qui viennent de l'étranger illégalement
15:13 sur le sol, quand bien même elles travaillent. - Même sur des métiers en tension.
15:15 - Même sur des métiers en tension. - Vous avez parlé de submersion, je rappelle juste qu'on accueille en France
15:22 300 000 réfugiés chaque année, sur 68 millions de Français, ça représente 0,4% de la population.
15:28 Vous parlez vraiment de submersion ? - Alors là vous me parlez de réfugiés, moi je ne vous parle pas des réfugiés.
15:32 La question du droit d'asile n'est pas remise en cause, nous avons toujours une politique d'humanité, d'accueil.
15:37 - 0,4% de la population c'est une submersion ? - Alors l'année dernière, nous avons, en cumulant les titres de séjour
15:42 et les demandeurs d'asile, 475 000 personnes. C'est les chiffres qui sont sortis hier, avant-hier du ministère d'Intérieur.
15:47 - Ça fait toujours moins de 1% ? - Oui mais ça fait toujours la taille de la ville de Toulouse, ça fait toujours...
15:52 Et ça s'accumule, c'est pas seulement cette année, c'est une accumulation. Aujourd'hui notre système social
15:57 ne se peut plus se permettre, la sécurité aussi est grandissante, donc aujourd'hui on peut avoir une vision
16:04 très, très... dans un tableur Excel, en calculant des pourcentages, la réalité c'est que les Français n'en veulent plus
16:10 et que sur le terrain, ça se voit. - Sur le social justement, les préfets prévoient de lutter contre le travail illégal
16:17 en permettant aux préfets d'infliger des amendes aux employeurs fraudeurs qui emploient de la main-d'oeuvre étrangère.
16:24 Bon ou pas bon ? - Si, il faut bien entendu condamner tout travail dissimulé, tout travail illégal, tout travail
16:31 qui ne respecte pas notre droit social, que ça soit à la fois pour des personnes françaises sur notre territoire
16:37 ou pour des étrangers. - Donc il y a dans ce texte sur l'immigration de bonnes choses aussi.
16:41 - Alors nous verrons, et nous verrons parce que là actuellement il sera au Sénat, il arrivera après à l'Assemblée Nationale...
16:46 - Vous avez dit que vous seriez constructif. - Mais nous sommes constructifs depuis le début et nous le resterons
16:50 tout le long des cinq années à venir. - Une dernière question Thomas Ménager, les péages d'autoroutes
16:54 qui vont augmenter de 4,75% mercredi prochain, le 1er février. Il faut savoir que le tarif des autoroutes
17:01 augmente de toute façon chaque année, c'est une clause qui fait partie du contrat de concession qui lie les sociétés
17:07 d'autoroutes et l'État. Dans le contexte économique, social dans lequel on est aujourd'hui, est-ce que l'État
17:12 doit demander un effort aux sociétés d'autoroutes ? - Dans tous les cas oui, le contexte vous l'avez dit,
17:16 moi je suis élu d'un territoire rural, du Loiret, le carburant a encore augmenté, c'est pour ça que nous avions dit
17:21 que les restournes qui étaient celles proposées par le gouvernement n'étaient pas pérennes, qu'on demandait
17:25 une baisse de la TVA à 5,5% puisque c'est un produit pour les biens nécessités. Et donc oui, aujourd'hui chacun
17:30 doit faire un effort, les sociétés d'autoroutes, au-delà de la question de la renationalisation des autoroutes
17:35 que nous portons, doivent aussi ne pas augmenter ces tarifs, ne pas apporter une double peine aux français,
17:41 sachant que surtout si c'est pour nourrir des actionnaires derrière, ce n'est absolument pas l'objectif vu le contexte actuel.
17:46 - Merci d'être venu le dire ce matin sur France Inter. Thomas Ménager, député, porte-parole du Rassemblement
17:52 national à l'Assemblée. Donc merci et bonne journée.