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Le député Renaissance, et ancien ministre, Éric Woerth est l'invité du grand entretien de ce samedi. Il revient sur le passage en quatrième vitesse et sans vote du projet de réforme des retraites devant l'Assemblée nationale, avant son départ vers le Sénat. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-du-week-end/l-invite-du-week-end-du-samedi-18-fevrier-2023-1562621

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00:00 France Inter, Karine Becker, Eric Delvaux, le 6/9 du week-end.
00:07 Bonjour Eric Woerth, député Renaissance de l'Oise, ancien ministre du travail, vous avez été le ministre qui il y a 12 ans a fait reculer l'âge du départ à la retraite de 60 à 62 ans, c'était sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
00:22 Cette nuit donc, les députés ont terminé l'examen de cette réforme des retraites sans avoir pu examiner l'article 7 justement sur le report de l'âge légal de 62 à 64 ans.
00:33 D'ailleurs fallait-il prolonger ou pas ce week-end les débats comme le réclamait le parti socialiste notamment ?
00:38 Non, c'était pas possible, il y a un délai qui est de 20 jours pour l'examen du texte à l'Assemblée nationale, c'est les règles d'un projet de loi de finances et là on est dans un projet de loi de financement de la Sécurité sociale donc c'était pas...
00:50 Ça, ça dit, je crois qu'il y a une jurisprudence du conseil constitutionnel de 1986 qui autorise à dépasser un peu les limites...
00:56 Oui, il dit que si la moitié plus un député le souhaite, c'est possible.
01:00 Non mais c'est pas complètement... D'abord en 1986, les lois de financement de Sécurité sociale n'existaient pas, donc le conseil constitutionnel a jamais vu ce type de cas et puis surtout, la possibilité qui avait été offerte pour les lois de finances elles-mêmes n'intègrent pas du tout l'idée...
01:14 Enfin, n'intègrent pas l'idée... Enfin, intègrent l'idée que le Sénat doit avoir le temps nécessaire et que le tout doit être fait dans les 50 jours, donc là c'était évidemment pas possible vu qu'il restait, je sais pas, 5, 6 000, 7 000 amendements...
01:26 Mais là, il y a une semaine de vacances en fait, c'était ça l'idée aussi, il y a une semaine de vacances parlementaires.
01:29 Oui, mais il y a 7 000 amendements à nouveau, les délais étaient fixés et les délais sont constitutionnels, donc il y a un rideau de fumée qui a été lancé par le président de la commission des finances, bon pas mon successeur, mais ça tient pas.
01:41 Bordélisation des débats à 17 nuits, le député Modem Erwann Balanant. Eric Woerdt, comment est-ce que vous qualifiez cette séquence ?
01:49 Ça a été vraiment très intense et l'FI a mis la pagaille sans arrêt. C'est une volonté de pagaille, une volonté de, je pense aussi, un peu dégrader l'institution, puisqu'il souhaite au fond faire table rase des institutions de notre pays.
02:09 Donc les dégrader par des appels aux règlements sans arrêt, par le dépôt de 20 000 amendements. Je crois aussi qu'ils ont peur. Je pense qu'ils avaient peur d'arriver aux articles un peu majeurs comme celui, le fameux article 7, c'est-à-dire l'augmentation de l'âge de départ à la retraite.
02:27 Oui, mais de ce point de vue, pari réussi pour eux, les insoumis ?
02:30 Quand on réussit le pari de mettre la pagaille, c'est pas réussi, c'est au contraire assez pitoyable. Mais pari pas réussi parce que, in fine, le texte part au Sénat, les ministres ont joué leur rôle, le gouvernement a joué évidemment son rôle, s'est adapté à un certain nombre de circonstances.
02:52 On a fait évoluer le texte légèrement durant cette séquence à l'Assemblée nationale. Les députés de la majorité ont eu l'occasion de beaucoup pouvoir parler, même si évidemment la majorité du temps de parole était consacré aux amendements de LFI.
03:06 Mais dans cette pagaille, pour reprendre votre expression, qui sort gagnant de cette première séquence parlementaire ?
03:12 En tout cas, pas LFI. D'ailleurs, la Nupay, y'a de l'eau dans le gaz, c'est le moins qu'on puisse dire, puisque les communistes ont retiré leurs amendements, ils n'ont d'ailleurs pas voté un certain nombre de choses à la fin, les socialistes ont retiré leurs amendements.
03:25 Et un député socialiste du G7, on ne sort pas grandi de cette séquence.
03:29 Non, mais je crois que ça jette un voile de mauvaise opinion sur l'ensemble de l'Assemblée nationale.
03:37 Oui, mais l'opinion est sévère ce matin. Dans le Figaro, au DOXA, 55% des Français estiment que c'est de la faute du gouvernement, si les débats à l'Assemblée n'ont pas été à la hauteur de la réforme discutée. Vous comprenez les Français ?
03:48 Non, non, en France, tout est de la faute du gouvernement, d'une manière générale, quoi qu'il arrive, si mon café est froid, c'est essentiellement à la faute du gouvernement. Tout est de la faute du gouvernement.
03:57 Donc là, le gouvernement, il y est pour rien. Évidemment, il fait un texte. On peut toujours remonter à la source, s'il n'y avait pas eu de texte, il n'y aurait pas eu de pagaille.
04:02 Il fait un texte et il fait un choix de véhicule législatif, Quest 47.
04:05 Mais même sans ce texte, en dehors de ce texte, c'est la pagaille. En dehors de ce texte, ce n'est pas la pagaille parce que l'Assemblée est mal gérée, la présidente fait ce qu'elle doit, mais c'est la pagaille parce que la manière de concevoir le débat par les filles est une manière pagailleuse, pseudo-révolutionnaire. Enfin, c'est de la révolution de salon, mais pseudo-révolutionnaire.
04:26 Pas d'erreur de stratégie, le 47-1, c'est ce qu'il fallait faire.
04:29 Vous savez, il n'y a que des gens qui hurlent. Donc quand vous atténuez 80 décibels, on ne s'entend plus, donc il n'y a pas de dialogue.
04:35 Tout le monde hurle. Je ne sais pas pourquoi, chez LFI, ils hurlent tout le temps. Ça doit être dans la culture révolutionnaire de ce type.
04:42 Il n'y a pas que LFI, les syndicats aussi. Ce qu'ils reprochent, les syndicats, c'est que le gouvernement, vous allez dire, c'est toujours lui le responsable et qu'on accuse trop facilement.
04:49 Le gouvernement a fait des concessions, mais au LR, pour faire passer ce texte et pas de concessions à la rue qui réclamaient des changements.
04:56 Mais les concessions à la rue, d'abord, c'est de faire le texte.
05:00 Entre nous, c'est là où est le paradoxe. La justice sociale dans ce pays, elle passe par des textes de cette nature.
05:06 Elle passe aussi par des efforts, compte tenu du fait qu'on est probablement un des pays les plus justes.
05:11 Si on regarde l'ensemble des statistiques, et il est un peu tôt pour réévoquer tout ça, mais c'est un des pays les plus justes au monde,
05:18 qui réduit le plus les écarts de revenus, etc. etc. et garantit les protections.
05:22 Le premier modèle de protection, c'est la retraite. Et faire une réforme comme celle-là, impopulaire par nature,
05:29 est une obligation, est un devoir de gouvernement.
05:34 Et la justice du système, c'est qu'il soit équilibré pour plein de raisons.
05:37 S'il n'est pas équilibré financièrement, vous faites payer les retraites par les marchés financiers.
05:40 Une réforme qui pourrait faire tomber simplement ce gouvernement, disait Michel Rocard.
05:44 Oui, mais il n'a pas fait tomber le gouvernement de Nicolas Sarkozy à l'époque.
05:47 Il n'a pas fait tomber et il ne fera pas tomber le gouvernement d'Emmanuel Macron.
05:51 Emmanuel Macron, il a fait ce qu'il devait.
05:53 Ça va être le Sénat maintenant. Le texte va partir le 28 février au Sénat, où la droite est majoritaire.
05:59 Ce sera a priori plus calme dans les débats.
06:02 Est-ce que vous redoutez de sérieuses modifications par la droite au Sénat ?
06:06 Non, je ne pense pas. En tout cas, il ne peut pas y avoir de modifications qui affaiblissent l'équilibre financier.
06:14 L'objectif du texte, c'est quand même de revenir à l'équilibre financier du système de retraite,
06:19 qui, je le rappelle, à partir de cette année, est déficitaire pendant 20 ou 25 ans,
06:23 quand on regarde l'ensemble ou quasiment l'ensemble des scénarios du Cor.
06:27 Donc, vous avez une obligation de faire quand vous voyez cela.
06:33 Tout le monde n'a pas la même lecture, je le redis.
06:36 On peut toujours mettre de la... Un jour, on critiquera...
06:40 Il n'y a pas de déficit sur les deux prochaines années.
06:42 Mais bien sûr que oui. On peut tout contester.
06:46 On peut contester que France Inter est une radio, on peut contester plein de trucs.
06:50 Il y a des évidences, quoi. Il y a des évidences.
06:52 Il y a des gens qui jouent la politique de l'autruche sans arrêt.
06:55 Ils ne veulent pas voir, ils ne veulent pas dire, parce que c'est un populaire, qu'ils sont démagos à mort
06:59 et que donc, ils vont toujours dans le sens de la ligne de pente la plus faible.
07:03 Là, il y a une ligne de pente un peu forte, dans laquelle ça nécessite un effort collectif.
07:07 Alors, est-ce que le parti d'Edouard Philippe, Horizon, a eu raison hier
07:11 de proposer pour les carrières longues un plafond pour tout le monde à 43 années de travail,
07:17 même pour ceux qui ont commencé à travailler à 16 ans, à 15 ans, à 14 ans, même pour certains ?
07:22 Est-ce que vous êtes d'accord avec cette proposition d'Edouard Philippe ?
07:24 Le gouvernement a proposé un amendement qui n'a pas pu passer à cause de LFI.
07:29 Sinon, ça aurait été mis évidemment au débat.
07:33 Et il a clarifié les choses sur les carrières longues.
07:36 Pas toutes.
07:37 Oui, si, quand même.
07:39 Toutes. On s'arrêtait à 17 ans. Là, c'est un plafond pour tout le monde.
07:43 Je remarque que nous, en 2003, c'est François Fillon, d'ailleurs en lien avec la CFDT,
07:47 qui crée ce dispositif de carrière longue.
07:49 En 2010, j'améliore ce dispositif de carrière longue, c'est-à-dire au fond, on donne un an de plus.
07:55 Madame Touraine ne voit pas non plus de défauts dans ce dispositif.
08:00 Elle augmente aussi d'un an. Et ce gouvernement, il augmente aussi d'un an.
08:04 Donc, toutes les personnes qui ont commencé à travailler avant 21 ans,
08:08 toutes ces personnes, elles vont bénéficier d'un dispositif de carrière longue.
08:11 Sauf celles qui ont commencé à 16 ans, à 15 ans et à 14 ans.
08:15 Mais bien sûr que oui, ils partent à 58 ans.
08:17 58 ans. Ils partent à 58 ans, les gens qui sont partis avant 16 ans.
08:21 Donc, ils partent à 58 ans. Les autres partent à 60, pendant deux années.
08:26 Pour celui qui a commencé à travailler à 14 ans, ça fait 44 années.
08:28 Et même les moins de 21 ans. Et honnêtement, à un moment donné, c'est plus du tout une longue carrière.
08:31 C'est une carrière normale.
08:33 Donc, à partir de 21 ans, on part à l'âge normal.
08:35 Avant 21 ans, on part à 63 ans, à 62 ans, etc.
08:40 Et le Sénat qui risque d'imposer ?
08:42 Tout ça est tout à fait clair. Il faut une durée de cotisation, au moins 43 ans.
08:45 Et puis, il faut avoir réalisé 4 ou 5 trimestres de travail avant cet âge de début anticipé de votre carrière.
08:53 Et le Sénat ?
08:54 Et c'est parfaitement juste. Et d'ailleurs, une personne sur 4 part sur ce régime de carrière longue.
09:00 Et 40% d'ailleurs des gens, d'une manière générale, partent à la retraite avant l'âge légal,
09:04 parce qu'il y a ce dispositif de carrière longue, parce qu'il y a ce dispositif de pénibilité, etc.
09:10 Les sénateurs risquent d'imposer leur point de vue, notamment sur l'index senior,
09:15 ce qui a été retoqué au palier pour bon.
09:18 Les sénateurs pourraient proposer des exonérations de cotisation pour l'employeur bon élève.
09:23 Est-ce que vous validez ça ?
09:24 Les sénateurs, ils sont favorables à la structure du texte.
09:26 Ils l'ont dit à plusieurs reprises.
09:28 Mais ils vont apporter leur pierre quand même.
09:30 Et c'est normal, ils sont cohérents.
09:31 Le Sénat, en général, est très cohérent.
09:33 Les LR du Sénat sont plus cohérents qu'un certain nombre de LR de l'Assemblée Nationale.
09:37 Et donc, je pense qu'il y aura un débat très approfondi,
09:41 qu'on n'a pas pu avoir complètement à l'Assemblée Nationale.
09:44 Et je suis le premier à le regretter, le gouvernement aussi.
09:46 Mais il y aura un débat sur cet index senior.
09:49 L'idée, c'est quand même de dire qu'il faut qu'on prenne en compte l'âge au travail.
09:53 Augmenter l'âge au travail, ça veut dire aussi organiser autrement le travail
09:57 et avoir les éléments de mesure des efforts des entreprises.
10:01 - Alors maintenant, il y a la journée du 7 mars qui est annoncée par les syndicats.
10:04 Journée de blocage. Ils veulent, je les cite, "un pays à l'arrêt".
10:08 À quoi est-ce que vous attendez, vous Eric Wörth ?
10:10 Est-ce que ça pourrait être, à votre avis, un mouvement effectivement très dur et très suivi ?
10:15 - Je ne fais pas de prévision climatique.
10:18 J'en sais rien, on verra bien.
10:19 En tout cas, ils font beaucoup d'efforts pour essayer de bloquer le pays.
10:22 C'est une drôle d'idée d'ailleurs de faire des efforts pour bloquer son propre pays.
10:25 Mais enfin, c'est ainsi.
10:27 Donc, ils font beaucoup d'efforts là-dessus.
10:29 On verra bien.
10:31 - Vous êtes surpris par les 68% de Français qui continuent à soutenir, effectivement,
10:35 ce qui est le cas en 2010 aussi à peu près.
10:37 - Non, c'était le cas en 2010 aussi à peu près.
10:38 Et puis après, je vais vous dire, personne ne revient jamais sur ce type de réforme.
10:42 On a l'expérience, les socialistes qui étaient très opposés à la réforme de 2010,
10:46 quand en 2014, ils ont réformé également de leur côté.
10:50 Ils ne sont évidemment pas revenus.
10:51 Parce que c'est l'intérêt général.
10:53 Et quand on défile aujourd'hui, tout le monde a le droit de le faire, on est en France.
10:57 Et j'ai de toute façon du respect pour ça.
11:00 Mais quand on défile, on a le sentiment qu'on défile pour protéger la retraite de ses enfants.
11:04 En réalité, ce n'est pas le cas.
11:05 On défile pour soi-même.
11:06 On ne défile pas pour ses enfants.
11:08 - C'est votre point de vue, mais on peut aussi défiler pour...
11:09 - Mais ce n'est pas mon point de vue, c'est la réalité.
11:11 Si vous ne réformez pas un système de retraite par répartition, c'est-à-dire intergénérationnelle,
11:15 vous fragilisez les retraites des futurs retraités et donc des jeunes.
11:19 - Éric Wörth, l'actualité, c'est aussi la conférence de Munich sur la sécurité ce week-end à Munich.
11:25 Et le dossier ukrainien, la France qui réfléchit à accroître son aide militaire à l'Ukraine.
11:32 Est-ce que cette perspective doit être soumise aux parlementaires en France ?
11:36 - Non, il y a une constitution là-dessus.
11:39 Il peut y avoir des débats.
11:40 - Au moins une mission d'information.
11:41 - Il y a eu un débat encore présent.
11:42 Il y a eu des débats, des missions d'information des commissions compétentes, bien sûr.
11:46 Autant qu'elles le veulent.
11:48 - Vous n'êtes pas pour un débat parlementaire avec un vote des députés sur ce dossier ?
11:51 - Ah non, pas de confusion des rôles.
11:53 La constitution, elle organise les choses.
11:55 Déclaration de guerre, évidemment, vote des députés,
11:58 envoie de troupes à l'extérieur, vote du parlement à un moment donné au bout d'un certain nombre de jours.
12:04 En ce qui concerne, heureusement, la diplomatie,
12:08 et puis cette diplomatie très particulière qui est d'aider un pays en conflit,
12:13 nous n'y participons pas directement.
12:15 Nous avons pris l'engagement, le président Macron et ses homologues ont pris l'engagement
12:20 de continuer à fournir des armes, probablement de plus en plus,
12:23 et des armes de plus en plus lourdes.
12:25 - Et ça, ça ne mérite pas que les députés en discutent ?
12:28 - Licence d'exportation, il y a des droits à ça,
12:31 et il y a évidemment des autorisations qui sont données.
12:35 Mais rien n'empêche de faire des déclarations.
12:41 Il y a un article dans la Constitution qui permet évidemment au gouvernement,
12:46 non pas de voter, mais qui permet au gouvernement de venir l'expliquer devant le parlement.
12:51 Et j'imagine qu'à un moment donné, comme il l'a fait il y a un mois ou deux,
12:55 le gouvernement viendra expliquer les choses.
12:57 Et c'est un débat constant dans les commissions des affaires étrangères,
13:00 dont je fais partie, et dans la commission de la défense.
13:03 - Et il y a aussi une mission d'information qui est emmenée d'ailleurs par votre collègue de renaissance,
13:07 Thomas Gassilou.
13:08 - La commission de la défense.
13:09 - Absolument. Le président de la commission de la défense qui fait une mission d'information.
13:13 Il va rendre ses conclusions l'été prochain.
13:16 Est-ce que ce n'est pas un peu tard, vu l'urgence sur le terrain ukrainien ?
13:19 - Non, ce n'est pas le parlement qui est en train de livrer des armes.
13:22 Ça ne marche pas comme ça.
13:23 Il y a des gouvernements qui ont la légitimité démocratique pour le faire.
13:28 Et évidemment, ce sujet est parfaitement intégré à la démocratie française.
13:34 Les débats ont lieu.
13:36 Mais c'est au gouvernement de décider dans le cadre juridique qui est le nôtre.
13:40 Et on a besoin d'être rapide.
13:42 Le président Zelensky a raison.
13:44 Il rappelle sans arrêt qu'il y a tous les jours des confrontations.
13:47 Il y a tous les jours des gens qui meurent.
13:48 Il y a tous les jours des crimes de guerre en Ukraine faits par les Russes.
13:53 Et donc, il faut aller vite.
13:54 - Et une urgence criante de besoin de munitions.
13:57 - Et en même temps, il faut faire très attention, évidemment, à la manière dont on le fait,
14:01 à la manière dont on livre des armes.
14:02 Mais le soutien à l'Ukraine, il est puissant, il est fondamental, il est moral, il est nécessaire.
14:08 - Éric Wörth, il faut qu'on parle aussi du nucléaire.
14:11 Parce que la France se prépare de plus en plus activement à relancer cette filière.
14:16 C'est une promesse du candidat Macron à la dernière présidentielle.
14:19 On parle pour l'instant d'au moins six nouveaux réacteurs.
14:22 Mes questions sont très simples.
14:24 Ça coûte combien ? Et qui va payer ?
14:26 Parce qu'a priori, EDF est extrêmement endetté.
14:29 On en parlait hier soir dans le journal de France Inter à 19h.
14:32 Donc, qui et combien ?
14:33 - Écoutez, l'État est maintenant actionnaire quasiment unique de EDF.
14:39 Donc, c'est des discussions qui auront lieu, je pense, bientôt.
14:43 C'est vrai qu'EDF est très endetté, plus de 60 milliards.
14:46 C'est vrai qu'EDF a fait des pertes très importantes dues au prix du marché,
14:50 dues aux tarifs régulés, dues au fait que notre propre production interne n'était pas suffisante.
14:56 - Six réacteurs, vous avez une idée de combien ça coûte ?
14:58 - Six réacteurs, ça doit coûter une trentaine de milliards, un peu plus sans doute.
15:02 Ça dépend de la nature des réacteurs, pour tout vous dire, parce que ce n'est pas des EPR.
15:05 - Bien sûr, on est tout à fait d'accord.
15:07 On en entend un peu parler, est-ce que le Livret A, les petits épargnants français,
15:10 pourraient être une des solutions à ce financement ?
15:13 - Non, mais le financement, il sera évidemment un financement par la dette à un moment donné,
15:19 remboursé par le prix, parce que ça produit de l'électricité.
15:22 Donc, on vend de l'électricité aussi.
15:25 Donc, le financement, c'est un modèle économique de vente.
15:28 C'est aussi un modèle de régulation en France.
15:31 À partir du moment où le marché européen évolue, on voit bien que ce contexte énergétique
15:36 nécessite sans doute des investissements, un mur d'investissement,
15:40 mais en même temps, la capacité pour les Français d'avoir des tarifs à peu près acceptables, socialement.
15:45 - Mais vous parlez d'un...
15:46 - L'électricité nucléaire, elle reste à un tarif acceptable à partir du moment, évidemment,
15:51 où il y a un peu de subvention publique pour absorber le niveau d'investissement.
15:55 - Vous parlez d'un mur d'investissement, effectivement, c'est un engagement financier très important.
15:58 Est-ce qu'on sait malgré tout encore faire ?
16:00 Est-ce qu'on dispose, en France, encore des compétences pour construire ces sites nucléaires ?
16:04 - Écoutez, je le crois, je ne suis pas du tout énergéticien,
16:06 ni je suis évidemment très favorable au nucléaire depuis longtemps.
16:10 - C'est pour ça.
16:11 - Et c'est vrai que ça fait longtemps qu'on n'a pas construit.
16:13 On a les EPR, qui sont, avec les difficultés qu'on connaît, évidemment terribles.
16:18 Mais je crois qu'on a encore les compétences.
16:20 Oui, après, il faudra demander à quelqu'un de plus compétent que moi.
16:23 - Il faudra vérifier.
16:24 - Mais oui, on va réactiver nos compétences grâce à cela.
16:27 - Alors, on parle de fusionner, pour finir, les organes de contrôle de la filière nucléaire,
16:33 la SN, l'autorité de sûreté et l'IRSN, l'institut de radioprotection.
16:38 Est-ce qu'il faut les fusionner ? Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
16:40 Est-ce qu'on peut améliorer la sécurité quand on soustrait un organe de contrôle ?
16:45 - Non, mais s'il y a une fusion, je ne sais pas du tout si le gouvernement décidera de faire ça.
16:49 Ce sont des organismes qui sont évidemment extrêmement importants.
16:53 - On en entend sérieusement parler en ce moment ?
16:54 - Oui, il y a beaucoup d'organismes de toute nature, d'une manière globale.
16:58 Parfois, on peut les fusionner, parfois pas. Je n'ai pas d'opinion là-dessus.
17:01 De toute façon, leur rôle reste évidemment fondamental.
17:04 L'autorité de sûreté nucléaire, son rôle est absolument fondamental.
17:07 On l'a vu, elle met des centrales à l'arrêt quand il y a des difficultés,
17:10 même sur des circuits secondaires, c'est-à-dire sur des circuits de sécurité.
17:13 On voit bien qu'on met des centrales à l'arrêt.
17:15 C'était le cas pour toutes les centrales qui se sont arrêtées récemment.
17:17 - On a besoin de ces deux organes là ?
17:19 - On a besoin des deux fonctions de ces deux organes.
17:22 Alors, est-ce que ces deux organes ou un seul ?
17:24 Moi, je laisserai les ministres compétents répondre à cette question d'organisation.
17:29 - Une dernière question, Eric Vertis, ça va nous ramener sur le dossier ukrainien.
17:32 C'est Auchan accusé d'avoir participé à l'effort de guerre en faveur des Russes.
17:36 Auchan, Saint-Pétersbourg, 25 000 euros de collecte de produits Auchan
17:41 destinés aux militaires russes.
17:43 C'était quelques semaines après le début de la guerre.
17:45 Auchan, Desmands.
17:47 Est-ce que les entreprises françaises qui sont restées à Moscou depuis le début de la guerre,
17:51 est-ce qu'elles doivent rester en Russie au risque d'alimenter ce genre de polémiques ?
17:56 - C'est leur choix. La plupart sont parties.
17:58 La plupart sont parties.
18:00 La plupart sont parties.
18:02 Pour la plupart, ça leur a coûté très cher.
18:04 Mais c'est évidemment très contre-invictoire.
18:06 - Il reste quand même 23 grandes entreprises françaises.
18:08 - Oui, sous des raisons différentes. Parfois, elles sont totalement mises en sommeil.
18:11 Parfois, il peut rester les murs. Parfois, certains payent leur personnel.
18:14 Mais on fermait toute activité commerciale.
18:18 - Mais là, qu'est-ce qui se passe avec Auchan ? L'État veut intervenir ou pas ?
18:21 - C'est un article du journal. J'en sais rien. Je ne sais pas trop.
18:24 - Le monde, c'est-à-dire ? Publié par Le Monde mais qui est international ?
18:27 - Oui, oui. Je ne dis pas le contraire. J'ai vu des photos. J'ai lu ces différents articles.
18:31 Je laisse la possibilité à Auchan de se défendre.
18:33 Mais il faut qu'Auchan s'explique très clairement là-dessus.
18:35 En tout cas, si Auchan a participé directement ou indirectement à l'effort de guerre des Russes
18:40 contre les Ukrainiens, c'est évidemment gravissime.
18:42 - Et lui, Auchan dit que c'est une grande surprise et qu'il n'a pas participé directement à cet effort de guerre.
18:48 Merci Eric Wörth d'être venu ce matin sur France Inter.
18:51 8h39.

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