Avec Rémy Rioux, directeur général de l’AFD (Agence française de développement)
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NewsTranscription
00:00— Grand matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin. — Il est 7h41. Je voudrais remercier Rémi Rioux, qui est directeur général
00:07de l'Agence française de développement. Le remercier d'être venu répondre ce matin sur l'antenne de Sud Radio aux accusations
00:13de l'eurodéputé reconquête Sarah Knafo. Bonjour, Rémi Rioux. — Bonjour. Merci, M. Bourdin. — Merci d'être avec nous.
00:19Alors l'AFD, l'Agence française de développement, quel est le budget de l'AFD ? — Alors l'AFD, c'est la Banque internationale
00:26de la France. On investit... C'est pas un budget. On investit 12 milliards d'euros par an... — 12 milliards d'euros par an.
00:32— ...dans 150 pays à peu près dans le monde. Il faut ramener les choses à leur juste proportion. On a 0,2% du budget de l'État
00:42chaque année, qu'on multiplie par 12. Donc on est une banque. On lève de l'argent sur les marchés. On le prête.
00:49C'est 85% de ce que fait l'AFD. Ce sont des prêts et pas des dons. 75%, c'est des infrastructures. On est un peu la petite sœur
00:57de la Caisse des dépôts, vous savez, en France. Et pour avoir les proportions, l'AFD, c'est 1 vingtième de la Caisse des dépôts
01:03qui est là pour nos territoires, évidemment. — Alors question toute simple. Est-ce notre argent, nous, contribuables ?
01:08Est-ce notre argent ? — Je vous dis, sur les 12 milliards de financement par an, il y a 1,5 milliard d'argent du contribuable.
01:14— 1,5 milliard. Je note. — Ça nous permet de faire des dons, évidemment, sur des sujets très sociaux ou dans des pays très pauvres.
01:20Et puis le reste, bon, c'est de l'argent qu'on va chercher à l'UE, différents endroits. Ça nous amène à environ 3 milliards d'euros
01:28d'argent public. Et on y ajoute 10 milliards d'argent qu'on lève sur les marchés et qu'on prête. — J'ai compris.
01:34Alors mais quelle est l'utilité de l'AFD ? Parce que je comprends pas très bien l'Agence française de développement.
01:41Quelle est l'utilité d'aller lever de l'argent sur les marchés et de distribuer cet argent, de prêter cet argent un peu partout dans le monde ?
01:48— 3 choses. D'abord, évidemment, on travaille pour les Français. Donc on est un pilier de notre politique étrangère.
01:54Donc le monde est en train de devenir très complexe, très dangereux. — C'est-à-dire prêter à des Français aussi ? À l'étranger ?
02:00— Non, on prête à des étrangers, mais qui sont nos amis, je dirais, nos partenaires. On crée du lien positif entre notre pays.
02:08Donc il y a un objectif qui est de nature, je dirais, diplomatique. La deuxième chose, c'est qu'on le fait avec les Français.
02:14On a beaucoup de Français des entreprises. D'abord, on ramène 3 milliards d'euros de contrats aux entreprises françaises dans des marchés extérieurs.
02:21On travaille avec les collectivités locales. Il y a 40 000 jeunes Français de la société civile qui sont engagés dans l'action internationale.
02:28Donc on crée aussi de l'emploi en France. Et par ailleurs, peut-être que c'est la chose la plus méconnue, on travaille vers les Français.
02:37— C'est-à-dire ? — Ça marche dans les deux sens, ces choses-là. Vous voyez, au Maroc, par exemple, on investit dans la reforestation de millions d'hectares au Maroc.
02:45— Oui. — Le Maroc, c'est peut-être notre écosystème dans 10, 20 ans dans le sud de la France. On est sur Sud Radio.
02:51Donc on travaille avec le CIRAD sur la recherche, les nouvelles essences, vous voyez, les arbres, qui vont être notre environnement, la nature,
02:59en France dans quelques décennies, avec le réchauffement climatique. Donc je peux vous donner beaucoup d'exemples comme ça de choses qu'on invente à l'étranger
03:06et qu'on ramène en France. Le microcrédit, par exemple, les pratiques agricoles. Voilà. C'est vraiment l'intérêt des Français.
03:12— Alors je regarde des accusations de Sarah Knafo. Il faut que vous répondiez. Sarah Knafo dit « On donne 130 millions d'euros par an à la Chine.
03:20Première puissance économique. Ça ne manque pas de saveur. Alors que chez nous, on manque de tout. On finance la restauration écologique
03:26du district de Pinyan dans le sud-est du pays ». C'est vrai ou pas ? — Alors on ne donne pas à la Chine. On n'aide pas la Chine.
03:34On a des échanges financiers avec la Chine. Je lève de l'argent sur les marchés financiers à 3%. Je les prête à 5% en Chine.
03:42Donc je gagne de l'argent en Chine. Et il se trouve que la Chine veut coopérer avec la France sur le changement climatique et la protection de la biodiversité.
03:50Vous savez... — Vous aidez les Chinois à lutter. Vous participez à la lutte. — J'investis. Vous savez que l'avenir du monde, en partie,
03:57c'est la trajectoire climatique de la Chine. La Chine, c'est un des 18 pays qu'on appelle de méga-biodiversité. Il faut protéger la nature en Chine.
04:05C'est notre intérêt à tous. Et donc c'est ce qu'on fait. — Alors elle prend un autre exemple. 50 millions d'euros d'aide pour la budgétisation sensible
04:13au genre en Jordanie. 51 millions d'euros pour le renforcement de l'égalité de genre en Albanie. — Alors on en fait 1 000 des projets par an.
04:21Donc je peux vous répondre sur tout cela. En l'occurrence, il faut peut-être dépasser les mots un peu jargonnants. — C'est vrai ou pas ? L'égalité de genre en Albanie, 51 millions d'euros.
04:30— Jean-Jacques Bourdin, le sujet en Jordanie, c'est qu'il y a 15% d'emplois des femmes en Jordanie contre 70% en France. On sait que la France a décollé
04:40son économie le jour où les femmes ont accédé au marché du travail et ont fait grandir le pays. — Mais pourquoi aider la Jordanie à employer des femmes ?
04:47— Vous croyez pas que pour des raisons migratoires, il faut stabiliser le Proche-Orient et donc que la Jordanie aille bien et le Liban et l'Irak,
04:55et que l'intérêt de la France, c'est d'investir dans l'économie de la Jordanie et de l'Albanie ? Pardon. L'Albanie, on le sait, c'est une route aussi migratoire.
05:04Donc c'est ça qu'on fait. — Est-ce que nous aidons l'Algérie ? — Alors nous, on fait rien en Algérie. On a fait, je crois, 700 000 €.
05:11Il y a un chiffre, j'ai vu, d'un chiffre de 136 millions d'euros. Il faut que vous compreniez bien, ces 136 millions d'euros d'aide à l'Algérie,
05:19à 92%, c'est des bourses pour les étudiants algériens en France, des gens qui étudient dans nos universités. Donc c'est pas du tout des investissements en Algérie.
05:28— C'est-à-dire qu'on aide les étudiants algériens à venir étudier en France. — Il se trouve qu'on a le droit de compter dans l'aide au développement,
05:33l'appui qu'on donne à des gens qui viennent étudier en France puis qui, souvent, vous le savez, restent en France et travaillent en France.
05:38Donc c'est ça qu'on appelle l'aide à l'Algérie. Et en tout cas, ça passe pas par l'AFD. Ça, je peux vous en assurer.
05:42— On a versé... Est-il vrai qu'on a versé 44 millions d'euros pour la sécurisation hydrique et alimentaire à Gaza ?
05:50— Alors on a... Effectivement, à la demande du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, parce qu'on travaille évidemment pour les objectifs diplomatiques de la France,
05:58ça fait longtemps que la France appuie les territoires palestiniens et cherche à amener des services essentiels aux habitants de Palestine.
06:05En l'occurrence, bien sûr, ce projet dont on parle, j'ajoute qu'il est financé par de l'aide irlandaise et le Fonds vert pour le climat.
06:13Donc c'est pas de l'argent français, en fait, en l'occurrence. Et bien sûr, le 7 octobre, ce projet, avec la guerre qui a commencé,
06:19ce projet s'est arrêté. Et j'ajoute un point, c'est que c'est Pont-à-Mousson, vous savez, une entreprise française, qui a gagné le marché.
06:26Donc c'est eux qui amènent... Et dernier élément, vous savez bien, quand on travaille dans les territoires palestiniens,
06:31il faut passer par tous les contrôles des Israéliens dès qu'on importe le moindre matériel.
06:35— Vous craignez qu'on supprime l'Agence de développement. Je vous dis ça parce que vous avez vu ce qui s'est passé aux États-Unis.
06:40Suppression du budget de l'Agence américaine de développement. — Oui. Alors on n'est pas du tout dans cette situation.
06:45Il y a une loi qui a été votée au Parlement le 4 août 2021 à l'unanimité du Parlement français. Le budget de l'AFD a été à peu près protégé.
06:54On contribue à l'effort de réduction du déficit fortement cette année. Et puis bon, nous, on a un impact sur la vie de 120 millions de personnes dans le monde.
07:03Est-ce qu'on veut vraiment se priver de ça dans l'intérêt de notre pays ? C'est la question que je vous pose, Jean-Jacques Bourdin.
07:08— Bien. Et c'est la question... Il faudrait accepter face à face. Tiens, je veux bien organiser face à face avec Sarah Knafo. Vous accepteriez ?
07:16— Non. Ce que je veux dire, c'est que je comprends bien... Vous savez, j'ai perdu mon papa à la fin de l'année dernière.
07:21Il est allé aux urgences à l'hôpital à Versailles. Il avait été amputé des deux jambes pour une erreur médicale. Je viens de Corrèze.
07:29La Corrèze, c'est le 66e département français en richesse par habitant. Donc je comprends très bien les questions que se posent vos auditeurs et nos concitoyens.
07:39Et on doit rendre des comptes. Mais je crois qu'il faut vraiment pas opposer les autres et les nôtres, en fait. On vit dans un monde d'interdépendance, un monde dangereux.
07:48C'est très important que la France ait une capacité à se lier positivement, à trouver des amis, à avancer collectivement dans le monde.
07:56— Merci, Rémi Rioux. Merci. 7 h 48.