Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, était l’invitée du Face-à-Face sur BFMTV et RMC de ce jeudi 20 février. Elle a été interrogée sur la guerre en Ukraine et les négociations bilatérales entre les États-Unis et la Russie, l'interdiction des PFAS ou encore sur la sécurité dans les villes.
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00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur AMC et BFM TV, bonjour Marine Tendelier, merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions, très nombreuses questions,
00:18avec même une question assez large qui est de savoir si l'écologie n'est pas en train de perdre, n'est pas en train de perdre en France, aux Etats-Unis, dans le monde, perdre la bataille y compris des idées.
00:28Mais je voudrais qu'on commence par ce qu'il se passe bien sûr en Ukraine, ce qu'il se passe aux Etats-Unis et en Russie, vous serez tout à l'heure à 11h avec les autres chefs de parti convoqués par Emmanuel Macron qui vous propose cette rencontre,
00:40avec une première question, est-ce qu'il faut parler avec Vladimir Poutine ? Donald Trump le fait et Emmanuel Macron dit qu'il n'est pas contre si cela pouvait faire avancer les choses.
00:50Le problème c'est que Donald Trump ne négocie pas avec Vladimir Poutine, il est en train de s'aligner sur ses positions, c'est ça qui est en train de se passer, il faut que vos auditeurs en aient conscience,
01:01on avait un agresseur, Poutine, la Russie qui était allé envahir l'Ukraine, c'est un conflit qui est le plus gros conflit depuis la deuxième guerre mondiale sur notre continent,
01:10qui a déjà fait un million de morts et un million de morts c'était le chiffre en septembre, il y a eu un quart du territoire envahi, maintenant on est à peu près à 22% du pays occupé,
01:19imaginez-vous si on vous disait la France on va devoir céder 22% de notre territoire à Poutine, c'est extrêmement violent, il y a eu 19 000 enfants déportés qui sont dans des camps de rééducation, c'est ça qui se passe en Ukraine.
01:31Et donc face à ça, oui il faut être ferme, parce que l'Ukraine, on l'a toujours dit, n'est qu'une étape pour Poutine, derrière l'Ukraine c'est les pays baltes, c'est les autres pays de l'ex-URSS et c'est en fait la stabilité et la sécurité et la paix en Europe qui est menacée.
01:46Mais est-ce que dans la négociation, comme vous dites, ou est-ce que dans la tentative pour trouver une fin à cette guerre, il faut oui ou non accepter le principe même de parler avec Vladimir Poutine ? Qu'est-ce que vous en direz tout à l'heure au chef de l'État ?
02:01Je pense qu'Emmanuel Macron a tenté de le faire au début du conflit, ça avait beaucoup fait parler en France, on se disait peut-être qu'il avait un plan derrière ça, ce qui est sûr c'est que ce plan n'a pas marché.
02:11Mais il faut le retenter aujourd'hui.
02:14Lui parler, avoir des contacts, pourquoi pas, la question c'est pour lui dire quoi et on ne peut pas abandonner l'Ukraine, moi c'est ça que je veux dire tout à l'heure.
02:22Après je ne vais pas vous dire exactement quelle sera ma position à la sortie de cette réunion, parce qu'on va avoir des informations que ni vous ni moi n'avons à ce stade, c'est pour ça que cette réunion a lieu.
02:32On a maintenant une petite expérience de ce genre de réunion malheureusement.
02:35Tout ce que je peux vous dire c'est que quand Emmanuel Macron prend le temps en urgence, puisqu'on l'a appris hier, de convoquer tous les chefs de parti de ce pays, ce n'est pas de très bonne augure.
02:43Ce que je vais vous dire aussi, c'est que c'est un mauvais signe en général.
02:48S'il a besoin de nous réunir, c'est qu'il n'a pas de bonnes nouvelles à nous annoncer et que la situation est très grave.
02:53Ce que je dois vous dire aussi c'est que moi je suis très perplexe de la présence du RN à la table tout à l'heure.
02:58Je ne sais pas aujourd'hui ce que je peux dire devant eux ou pas sur le sujet.
03:02Comme j'ai l'habitude de dire la même chose sur les plateaux télé que dans les réunions, je suis à l'abri, je ne dis rien de secret dans ces réunions.
03:08Mais vous voyez, on va avoir tout à l'heure Louis Alliot à la table de discussion.
03:12Il faut préciser des choses, c'est parce qu'effectivement Jordan Bardella sera aux Etats-Unis.
03:16Louis Alliot, qui va représenter le RN à cette réunion, était présent à la cérémonie d'investiture de Trump, où il représentait Marine Le Pen dont il est le bras droit.
03:27En fait, je n'ai pas envie de discuter de ce sujet avec lui, parce que ces patriotes de pacotille,
03:32ces patriotes de pacotille qui nous donnent des sons de patriotisme toute la semaine,
03:36sont en fait en France les représentants de Poutine et les représentants de Trump.
03:41Et c'est avec eux qu'on va discuter de la sécurité nationale. J'ai un petit doute sur le fait d'en parler avec eux à la table.
03:46En fait, ce que vous nous dites ce matin, c'est que vous n'avez pas confiance dans le fait de pouvoir parler avec eux.
03:53Vous vous demandez s'ils ne sont pas en quelque sorte presque des taupes des Etats-Unis et de la Russie ?
03:58Ce sont en tout cas leurs alliés objectifs sur le territoire national. On le sait, ils ont bénéficié des prêts de Poutine.
04:03Ils ont fait des déplacements. Certains d'éminents membres de leur parti sont allés le rencontrer.
04:08On a rencontré d'ailleurs aussi Bachar el-Assad en Syrie.
04:11C'est-à-dire que dès qu'il y a une petite faiblesse, on voit bien comment ils font en Russie.
04:17Dès qu'ils voient une petite faille, une faiblesse en France, ils vont encourager ce parti pour le faire monter,
04:21parce qu'ils veulent déstabiliser nos démocraties.
04:23On le sait maintenant qu'ils visent aussi et qu'ils y arrivent parfois à déstabiliser des scrutins.
04:29Ils s'attaquent à la démocratie même en Europe et en France en disant qu'ils peuvent s'occuper des résultats électoraux de n'importe quel parti.
04:36Et donc tout ça est très grave pour notre sécurité nationale, pour notre souveraineté, pour notre indépendance.
04:42Et donc oui, je le dis, j'ai un problème à discuter de ça devant le Rassemblement national.
04:46Et je ne sais pas si tout le monde pourra dire tout ce qu'il a à dire, en particulier le président de la République.
04:51Vous auriez souhaité qu'il n'invite pas les représentants du Rassemblement national ?
04:56Moi, je fais avec ce que j'ai sur la table. Ils seront là tout à l'heure.
05:00Qu'est-ce que je ferai ? J'en profiterai pour leur demander des clarifications.
05:03Je pense qu'ils doivent sortir de l'ambiguïté sur le sujet.
05:06Soit ils le font et ce sera fait, mais il faudra que ce soit sincère et honnête.
05:10Et avec eux, j'ai des doutes.
05:11Soit ils ne le font pas et dans ces cas-là, il faudra considérer que sur ce dossier, ils sont des ennemis.
05:15Marine Tondelier, le RN, qui justement hier a sauvé la peau de Richard Ferrand,
05:21qui a donc été élu à une voix près président du Conseil constitutionnel.
05:27Qu'est-ce que vous y voyez, vous ?
05:29Pour être très exacte, c'était pour être révoqué.
05:32Pour qu'il puisse s'être, exactement.
05:33Pour être révoqué, il fallait trois cinquièmes des voix. Il en a manqué une.
05:36Moi, j'ai plein de pensées ce matin.
05:39Ma première pensée, c'est pour les juristes de ce pays,
05:42où normalement on a une séparation des pouvoirs.
05:44Il y a le pouvoir politique et puis il y a le pouvoir juridique,
05:46qui est une forme de contre-pouvoir, surtout le Conseil constitutionnel,
05:49qui doit garantir notre Constitution.
05:51C'est le rôle de juriste.
05:52Alors que d'anciens présidents de la République, etc., puissent siéger, pourquoi pas ?
05:57Mais la nomination de Ferrand, elle fait un truc dramatique.
05:59Pour une fois, pour la première fois, il y aura plus de politique au Conseil constitutionnel,
06:04dont son président, que de juriste.
06:06Et donc, on est en train de dénaturer cet instant,
06:08dont on va avoir cruellement besoin dans les années qui viennent.
06:11Ça, c'est la responsabilité d'Emmanuel Macron.
06:13Je pense au juriste.
06:14Je pense aussi à tous les défenseurs de l'État de droit dans ce pays.
06:17Parce qu'on va mettre à la tête du Conseil constitutionnel
06:20quelqu'un qui est passé à une voix, vous l'avez dit,
06:23qui n'est pas légitime pour ce poste,
06:25qui a perdu son élection législative
06:27et qui, d'ailleurs, est un des plus proches de Macron.
06:30Un président ne devrait pas faire ça.
06:31De nommer un de ses plus proches et de ses derniers proches politiques
06:34à la tête du Conseil constitutionnel, ça ne se fait pas.
06:37Imaginez si Marine Le Pen était au pouvoir et faisait ça.
06:40Ce qu'elle fera, d'ailleurs, on dira quoi
06:42quand on aura laissé faire les macronistes là-dessus.
06:44Et puis, évidemment, moi, je pense aux électeurs du RN.
06:47Parce que, vous le dites, Richard Ferrand, il est élu
06:50parce que le RN décide de s'abstenir.
06:53Il est élu grâce à eux.
06:55Et donc, Emmanuel Macron, oui, je le dis très formellement
06:58sur votre plateau ce matin, ne devrait pas le nommer.
07:00Parce que s'il le nomme, regardez ce qui va se passer.
07:03Le Conseil constitutionnel va avoir à se prononcer bientôt
07:06sur l'inéligibilité potentielle de Marine Le Pen
07:08du fait de ses emplois fictifs au Parlement européen.
07:11Bon, qu'est-ce que va faire le Conseil constitutionnel ?
07:13Soit il dit, je confirme qu'elle est inéligible.
07:16Et donc, le RN dira, de toute façon, c'est normal,
07:19ce n'est pas le Conseil constitutionnel,
07:20c'est la bande des amis de Macron.
07:22Ce n'est plus une instance juridique, c'est une instance politique.
07:25Donc, ça confirmera leur théorie du complot.
07:27Et donc, ça abîme cette institution et sa crédibilité.
07:30Soit le Conseil constitutionnel dit, finalement,
07:32on décide qu'elle n'est pas inéligible.
07:34Et alors, ça passera pour un renvoi d'ascenseur.
07:36Une forme de soupçon.
07:39Ce sera terminé, cette institution, sa crédibilité.
07:42Et donc, Macron, s'il veut protéger l'état de droit en France,
07:44ne doit pas la nommer.
07:45Je précise par ailleurs que, pour les électeurs du RN,
07:48qu'il faut qu'ils arrêtent de croire qu'ils votent,
07:50quand ils votent pour Marine Le Pen, pour un parti antisystème.
07:52La réalité, c'est que le Rassemblement national
07:56est aussi antisystème que Richard Ferrand est un juriste.
07:59Voilà, c'est ça la double supercherie de cette affaire.
08:01Vous y voyez une forme de magouille.
08:03Et donc, de système politique, d'alliance, de renvoi d'ascenseur.
08:08Mais le pire, c'est que je ne suis même pas sûre
08:10que le RN ait vraiment comploté officiellement avec Macron.
08:14Ils mettent juste les macronistes dans une situation intenable.
08:18C'est une abstention, quand ils la décident,
08:21qui, en fait, est un coup de génie stratégique.
08:24Ils mettent le gouvernement,
08:26puis ils y perdent, et face, ils perdent aussi.
08:28Donc, vous voyez, Macron, s'il veut sortir de cette impasse-là,
08:31ne doit pas nommer Richard Ferrand.
08:32Peut-il encore le faire ?
08:34J'espère bien. Il est président.
08:35J'ai compris que dans ce pays, il y avait une chose,
08:37c'est que le président avait beaucoup de pouvoir.
08:39Donc, il a aussi le pouvoir, oui, de ne pas nommer Richard Ferrand
08:41et d'expliquer pourquoi il se fait grandir.
08:43Donc, même validé par le Parlement, pour vous,
08:45Emmanuel Macron peut encore faire machine arrière.
08:47Et je vous dis, on a fait, les écologistes au niveau européen
08:49ont demandé de faire une étude, un stress test,
08:52qu'ils ont fait courir à toutes les institutions
08:54de tous les pays d'Europe pour dire lesquelles étaient les plus résistants
08:57en cas d'arrivée de partis illibéraux au pouvoir.
09:01La France fait partie, très clairement, des pays les moins armés.
09:04Si le Rassemblement national arrive au pouvoir dans ce pays,
09:07ils ont très peu de garde-fous pour les empêcher de faire ce qu'ils font.
09:11Quand on a fait, pas nous les écologistes,
09:14mais quand des gouvernements précédents, qui n'étaient pas RN,
09:16mais qui essayaient de les imiter, ont fait des lois antiterrorismes
09:20qui permettaient de poursuivre des militants politiques et des syndicalistes.
09:23Quand ils ont fait la déchéance de nationalité,
09:25quand ils placent leurs copains à des postes
09:27qui sont des postes haut placés dans la République,
09:30qui doivent être des postes au-dessus de la mêlée,
09:32alors ils préparent lentement la normalisation
09:36de ce que pourrait faire Marine Le Pen si elle arrive au pouvoir.
09:38Parce que tous les journalistes qui disent que ce n'est pas très grave,
09:40les éditorialistes que j'entends dirent que oui, mais bon.
09:42Quand Marine Le Pen le fera, ils ne pourront plus rien dire.
09:45C'est ça la vérité.
09:46Moi, j'aurai le luxe de pouvoir le dire
09:48et de continuer à être constante et cohérente sur le sujet.
09:50Marine Tendelier, est-ce que vous n'êtes pas en train de perdre la bataille ?
09:52Je veux dire, est-ce que les écolos, globalement,
09:54est-ce que l'écologie n'est pas en train de perdre la bataille ?
09:57Alors le problème, si c'était que l'écologie qui perdait,
10:00bon, je prendrais pour moi.
10:02C'est l'humanité qui est en train de perdre la bataille.
10:04Parce que les enfants qui naissent cette année,
10:06personne ne peut leur garantir que la planète sera encore habitable dans 30 ans.
10:09Je vous donne quelques chiffres.
10:11Vous dites que potentiellement,
10:13les enfants qui naissent aujourd'hui n'iront pas au-delà de 30 ans ?
10:16La planète sera plus habitable,
10:17c'est-à-dire qu'on ne pourra plus avoir des conditions normales
10:19d'habitabilité des planètes.
10:21Je suis en train d'organiser un déplacement pour aller la semaine prochaine à Valence,
10:24où après les inondations qui ont fait beaucoup de morts,
10:27qui ont pris tout le monde par surprise,
10:28tout le monde leur tourne le dos, plus personne ne les écoute,
10:31donc je vais aller à leur côté.
10:32Ça va être ça la réalité.
10:33La banquise arctique aura disparu dans 35 ans.
10:380,5% du poids de notre cerveau à tous les humains
10:41est aujourd'hui formé de microplastiques qui se logent dans notre cerveau.
10:45Il y a 60% des oiseaux des champs qui ont disparu en France en 40 ans.
10:4970% des insectes en Europe en 30 ans.
10:52En Ile-de-France, depuis 20 ans, 80% des hirondelles ont disparu.
10:55Je peux vous donner des chiffres comme ça encore très longtemps.
10:58Dans le monde, il y a 9 millions de morts par an de cancers.
11:029 millions de morts par an.
11:04Vous voyez, par exemple, quand je regarde l'actualité,
11:06je vois des faits divers très graves et très choquants.
11:10Et donc on a l'impression que le vrai risque pour nous,
11:12c'est de mourir assassiné au coin d'une rue.
11:14Ça arrive.
11:15C'est 1 000 homicides à peu près par an.
11:17Mais c'est beaucoup moins risqué en France de mourir d'un homicide
11:21et d'un fait divers atroce, même s'il faut combattre ça.
11:23Les écologistes sont très mobilisés là-dessus,
11:25y compris nos maires dans les villes écologistes.
11:27Mais le plus probable pour vous, malheureusement,
11:29c'est de mourir de ce que vous avez respiré, bu ou mangé.
11:33Et donc nous, nous voulons protéger les Français globalement.
11:36C'est pour ça que nous présentons des textes sur le sujet aujourd'hui à l'Assemblée.
11:39Il y a plein de choses dans ce que vous avez dit.
11:41Je rappelle effectivement que, notamment depuis l'élection de Donald Trump,
11:44des grands groupes prételiers comme BP ont annoncé
11:47qu'ils renonçaient à la trajectoire qu'ils avaient faite en faveur des énergies renouvelables, notamment.
11:53L'interdiction de l'ensemble des PIFAS pour une série d'usages,
11:58ça fait partie de ce que vous défendez aujourd'hui à l'Assemblée.
12:01Vous demandez à ce que, dès le 1er janvier 2026,
12:04tous les cosmétiques, chaussures, vêtements dans un certain nombre de domaines
12:11qui contenaient des PIFAS soient interdits de fabrication, d'importation, d'exportation.
12:15Est-ce que vous allez l'obtenir ?
12:16Alors, les PIFAS, c'est les polyfluoralkylés,
12:18donc c'est tout ce qui rend anti-adhésif ou qui rend résistant au feu ou qui rend imperméable.
12:24Et donc, il y en a à peu près partout, y compris dans les tenues des pompiers.
12:27On sait faire sans, mais par facilité, l'industrie, depuis 40 ans, on l'a mis partout.
12:31Vous savez qu'on retrouve des PIFAS jusque dans la Grèce des ours polaires,
12:35qui n'ont jamais été en contact direct normalement avec cette substance,
12:38parce que ça a pollué tout.
12:40Et nous, on avait fait des tests il y a quelques mois au Robinet des Français,
12:44les écologistes, puisque personne ne s'occupait de ce sujet,
12:46on dit on va le mettre sur la table.
12:48On vous a protégé, on a testé l'eau de votre robinet dans 50 villes,
12:50les résultats étaient accablants.
12:52Les députés, ainsi que certaines startu showbiz ont testé leurs cheveux.
12:56Tout le monde a des PIFAS.
12:57Les pompiers, par exemple, sont particulièrement exposés.
12:59Ils l'ont découvert parce qu'on a mis le sujet sur la table et on a bossé avec eux.
13:02Donc oui, il faut arrêter cette substance, c'est-à-dire qu'il faut interdire à la source
13:08pour arrêter la contamination avant de s'occuper de la décontamination de tous nos écosystèmes.
13:13Et donc ce texte qui a été porté l'année dernière a été adopté à l'Assemblée nationale déjà.
13:17Il a été adopté avec quelques variantes au Sénat.
13:21Et donc là, l'idée, c'est qu'il repasse à l'Assemblée nationale.
13:23Et ce qu'on espère, et on est en phase de l'obtenir, c'est qu'il soit adopté conforme.
13:27C'est-à-dire qu'il soit définitivement adopté.
13:29Le gouvernement vous soutient ?
13:30C'est ça la grande nouvelle.
13:31Vous dites qu'on est les perdants.
13:32Moi, je constate que sur un sujet où on était moqués au début en disant
13:35qu'est-ce qui nous ont encore trouvé les écolos,
13:36en mots qu'on ne comprend même pas ce que ça veut dire,
13:38on a réussi à sensibiliser l'opinion publique,
13:40à travailler avec la société civile écologiste.
13:42Et la ministre, qui au début était quand même assez frileuse sur le sujet,
13:46maintenant dit qu'ils ont raison, c'est ça qu'il faut faire.
13:48Et bien, vous voyez, moi je suis fière d'être écologiste dans ces cas-là.
13:50Dans le même temps, je crois que c'était lundi soir,
13:53les députés ont refusé d'inscrire la date de 2035
13:58pour l'interdiction des voitures à moteur thermique dans la loi.
14:02Ça, c'est une vraie bataille perdue ?
14:05C'est dangereux, mais sur l'automobile,
14:07vous savez, il y a une chose très simple qu'on pourrait faire,
14:09c'est interdire la pub pour les voitures les plus polluantes.
14:13Je ne comprends pas.
14:14Il y a toujours un argument, c'est l'emploi.
14:16Si c'est ça, tout le monde a besoin d'une voiture, ok.
14:18Mais au moins, arrêtons, dans tous les spots publicitaires,
14:22dès qu'il y a une page de pub dans ce pays,
14:24que ce soit la télé ou le cinéma,
14:25on se tape une pub pour un SUV qui est en harmonie avec la nature.
14:27Mais tout ça fait des morts, en fait.
14:29Des morts de la mauvaise qualité de l'air,
14:31mais aussi des morts parce que les plus gros véhicules
14:33sont les plus accidentogènes.
14:35Quand vous êtes au pilotage de ce genre de bolide,
14:39vous vous sentez tellement en sécurité
14:41que vous avez les conduites plus à risque.
14:43C'est prouvé scientifiquement.
14:45Et quand vous avez un accident,
14:46cet accident a beaucoup plus de chances d'être meurtrier
14:49parce que le véhicule est plus lourd.
14:51Tout ça, on le sait.
14:52Pourquoi on continue à autoriser la pub ?
14:54On devrait l'interdire comme on l'a fait pour les cigarettes et pour l'alcool
14:57parce qu'on donne envie à des gens d'acheter ça.
14:59Ceux qui l'achètent se ruinent,
15:00alors qu'à moins qu'ils aient l'intention de traverser le Kenya,
15:03normalement, ils n'ont pas besoin de voitures pareilles
15:04quand ils habitent dans des centres-villes.
15:06Et deuxièmement, on frustre ceux qui n'ont pas accès,
15:08qui ont l'impression de leur rater leur vie
15:09parce qu'ils n'ont pas accès.
15:10Marine Tendelier, à propos de la cigarette,
15:12comme vous disiez tout à l'heure,
15:13la ministre de la Santé, Catherine Vautrin,
15:15a évoqué l'idée peut-être d'interdire tout simplement,
15:18purement et simplement, la cigarette pour les mineurs.
15:20C'est-à-dire pas seulement d'interdire la vente,
15:22mais également si des mineurs fument dans la rue
15:25et fument des cigarettes,
15:26ils pourraient en être sanctionnés.
15:28Qu'est-ce que vous en pensez ?
15:29Moi, je suis plutôt favorable à être très dure sur le tabac
15:35en termes de santé publique
15:36parce que ça touche beaucoup trop de monde,
15:39ça rend malade les gens
15:40et surtout ça rend très très riches
15:43des personnes peu recommandables
15:44qui jouent avec la santé des gens.
15:46Moi, depuis très petite,
15:47c'est un de mes premiers combats quand j'étais toute petite,
15:49ce truc m'a toujours frappé, le truc du tabac.
15:52Mais le tabac...
15:53Donc, interdire...
15:54Je vous repose la question.
15:55Potentiellement, pourquoi pas ?
15:57Pourquoi pas, en tout cas ?
15:58Il faut regarder comment on fait reculer le tabagisme dans la société.
16:02Moi, j'y tiens beaucoup.
16:03J'ai fait partie des gens qui étaient...
16:04Moi, quand j'étais étudiante,
16:05je ne pouvais pas aller dans les boîtes de nuit
16:06parce que ça me rendait vraiment malade,
16:07j'étais asthmatique.
16:08Et je me rappelle avoir passé un an
16:09pour les stages d'études en Suède,
16:12où c'était interdit.
16:13Et je me suis dit,
16:14quand je vais rentrer en France,
16:15je ne pourrai plus retourner dans les boîtes, dans les cafés.
16:18Et ça a été interdit peu de temps après en France.
16:20Moi, ça m'a libérée, ça a rendu ma vie plus simple.
16:23Mais la différence entre le tabac maintenant en France
16:26et la qualité de l'air,
16:27par exemple, c'est que le tabac,
16:28les gens, ils choisissent quand même de fumer.
16:30C'est addictif, vous connaissez tout ça,
16:32mais c'est un geste individuel qui vous expose.
16:35La qualité de l'air et les sujets dont on parle,
16:37l'épiphase, vous ne pouvez pas y échapper.
16:39Mais en tout cas, effectivement,
16:40une forme de cohérence en se disant
16:41si on doit défendre la santé,
16:43protéger la santé des Français
16:45en interdisant l'épiphase,
16:46il faut aussi potentiellement interdire le tabac.
16:49Moi, je suis très connue dans mon parti
16:50pour être très chiante sur le sujet,
16:51y compris quand je vois un écologiste qui fume,
16:53je dis, toi, tu veux qu'on mange bio
16:54et qu'on n'ait pas de pesticides ?
16:57Mais je le dis à chaque fois.
16:59Mais je suis chiante parce que
17:00quand j'en ai un qui arrête de fumer,
17:01il m'appelle et je le soutiens dans tout son montage.
17:03Mais qu'est-ce que vous dites, Marine Tendelier,
17:04à ceux qui, y compris dans votre propre parti,
17:07parfois plaident pour une dépénalisation du cannabis ?
17:10C'est-à-dire, j'allais dire...
17:12Attendez, ce n'est pas la même chose.
17:13On ne va pas criminaliser la cigarette
17:15et mettre en prison les gens qui fument des cigarettes.
17:17L'idée, c'est la pénalisation.
17:18On va dire qu'il faut l'interdire aux mineurs.
17:20Avec une pénalisation.
17:21Sur la pénalisation du cannabis,
17:23en fait, on ne dit pas
17:25qu'il faut faire l'apologie du cannabis
17:26et dire que c'est bien.
17:27On dit qu'on combattrait mieux sur le sujet,
17:30la santé publique,
17:31en arrêtant d'être hypocrite.
17:33Aujourd'hui, vous savez,
17:35la bande passante que prend à la justice
17:38et à la police la chasse à la boulette,
17:39c'est énorme.
17:40Et en attendant,
17:42ce sont des moyens qui sont en moins
17:44pour les vrais gros sujets.
17:45Le narcotrafic, le terrorisme,
17:48le vrai, pas celui qui sert à inculper
17:50des syndicalistes
17:51ou des concepts fallacieux.
17:53Assurer la sécurité réelle des Français.
17:56Là, aujourd'hui,
17:57ça prend du temps à tout le monde.
17:58Et surtout, en attendant,
17:59comme c'est interdit,
18:00c'est hypocrite,
18:01on ne contrôle pas la qualité des produits
18:03et on met en danger des gens.
18:04Si on veut faire une prévention,
18:06il faut regarder le sujet en face.
18:08Vous avez dit, Marine Tandelier,
18:10que la question de la sécurité,
18:12vous l'avez dit,
18:13on a horriblement plus de chances,
18:15plus de risques
18:18de mourir pour des raisons environnementales
18:21que pour un crime au coin de la rue.
18:23Mais tout de même, dites-vous,
18:24on s'en occupe
18:25et on considère que c'est sérieux.
18:27Vous êtes plutôt, Marine Tandelier,
18:29Pierre Urmic, Bordeaux,
18:31ou Éric Piolle, à Grenoble ?
18:34Je suis écologiste.
18:35Tous les deux écologistes,
18:36et comme vous le voyez,
18:37ils n'ont pas du tout la même approche
18:38de ces questions-là.
18:39Je suis écologiste
18:40et donc je fais confiance à mes mères.
18:41Chez les écologistes,
18:42on a un principe très fort
18:43qui s'appelle la subsidiarité.
18:44C'est-à-dire que les décisions
18:46qui concernent les territoires
18:47se prennent dans les territoires.
18:48Tous les territoires ne sont pas les mêmes.
18:50Mais vous, est-ce qu'aujourd'hui,
18:51vous estimez, dans cette approche,
18:52l'un a décidé d'évoluer,
18:54notamment sur la question
18:55de l'armement de la police municipale,
18:57c'est Pierre Urmic.
18:58Il dit d'ailleurs que face à la réalité
19:00de l'insécurité,
19:03il a pris cette décision.
19:04Il a également décidé
19:06de rallumer davantage
19:09les rues la nuit
19:10pour les mêmes raisons.
19:11Éric Piolle, à l'inverse,
19:13estime que ce serait une erreur.
19:15Parce qu'ils ne sont pas
19:16dans les mêmes villes.
19:17Vous ne pouvez pas dire
19:18qu'à Grenoble,
19:19les questions de sécurité
19:20soient très sereines.
19:21Le rôle d'un maire,
19:22c'est d'être à l'écoute
19:23de ses équipes et de sa population,
19:25de prendre les meilleures décisions
19:26pour sa ville.
19:27Ce n'est pas moi qui connais
19:28la situation à Bordeaux,
19:29c'est Pierre Urmic.
19:30Ce n'est pas moi qui connais
19:31la situation à Grenoble,
19:32c'est Éric Piolle.
19:33Vous cherchez à opposer les deux
19:34comme si l'un pouvait avoir tort,
19:36que si l'autre avait raison
19:37et que je fassais ça.
19:38Ils ont des positions très différentes
19:39alors qu'ils sont dans le même parti.
19:40Nous sommes écologistes
19:41tous les deux.
19:42On a les mêmes formations,
19:43on a les mêmes opinions
19:44et les mêmes objectifs
19:45dans la vie.
19:46Mais moi, Pierre Urmic,
19:47quand il me dit
19:48que ses policiers municipaux
19:49ne veulent plus intervenir
19:50la nuit,
19:51quand il me dit
19:52comment il le fait,
19:53c'est-à-dire qu'il le fait
19:54comme un maire écologiste,
19:55il a armé certains,
19:56pas avec n'importe quelle arme,
19:57avec des formations renforcées.
19:59Uniquement la brigade
20:00s'y intervient la nuit.
20:01Vous voyez,
20:02c'est être à l'écoute
20:04et de ses agents
20:05et de sa population
20:06et de prendre les bonnes décisions
20:07pour sa ville.
20:08Nos maires écologistes
20:09font partie des maires
20:10les plus appréciés de ce pays
20:11parce qu'ils font leur travail bien,
20:13qu'ils ne cumulent pas,
20:14qu'ils s'occupent des sujets
20:15de manière très pragmatique,
20:17sans être idéologue
20:18en disant
20:19j'ai dit ça un jour
20:20donc je ne changerai jamais d'avis.
20:21Ils s'adaptent tout simplement
20:22à la réalité de notre pays
20:23mais en gardant des convictions
20:24écologistes et pacifistes
20:25très fortes.
20:26Merci Marine Tendelier
20:27d'avoir répondu à mes questions
20:28ce matin.
20:29Vous qui êtes à la tête
20:30du parti,
20:31les écologistes,
20:32il est mieux.