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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec François-Xavier Bellamy, député européen Les Républicains.

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00:00Bonjour François-Xavier Benamini. Bonjour. Merci d'être avec nous ce matin, on va parler de l'avenir de votre parti Les Républicains, on va parler de la situation internationale mais d'abord bien sûr cette question
00:12par ce qu'elle se pose ce matin sur l'affaire Notre-Dame de Bétharame et surtout la connaissance que François Bayrou avait ou pas des sévices et des mauvais traitements qui ont été infligés
00:22dans cette école des années 50 aux années 90. La France Insoumise parle d'une affaire d'Etat, est-ce que c'est aussi votre sentiment ?
00:29Sur cet établissement de Bétharame lui-même, il y a une enquête qui dure depuis plusieurs mois maintenant et je crois qu'il faut que la justice puisse faire son travail, bien sûr
00:38identifier les coupables et les condamnés. Sur le sujet de la responsabilité de François Bayrou, honnêtement il me semble que cette histoire qui est montée par la France Insoumise
00:48dans le débat public, elle est en réalité... Il y a une enquête qui existe. Sur l'implication de François Bayrou, à ma connaissance non et la question qui se pose il me semble
00:59c'est aussi celle de la vie de notre démocratie. On doit pouvoir attendre que la justice fasse la lumière mais on ne peut pas considérer comme une affaire d'Etat
01:08une question qui est portée dans le débat par la France Insoumise dans un but évident d'opportunité politique. Pour l'instant rien ne permet de montrer, je crois que François Bayrou
01:20a eu connaissance de cette situation. On a même découvert ce rapport de l'inspection de l'éducation nationale quand il était ministre de l'éducation qui dit qu'il n'y a pas de sujet.
01:29Evidemment ce rapport a été démenti par les enquêtes qui ont lieu aujourd'hui. Enfin voilà, le sujet c'est de se préoccuper de la situation des victimes, c'est ça l'urgence.
01:38C'est de condamner les coupables, c'est ça la nécessité. Pour le reste, je crois qu'encore une fois c'est la justice qui doit trancher et elle seule.
01:45Monsieur Bellamy, on en vient à votre parti, donc les Républicains. Le duel désormais, Retailleau-Wauquiez a bel et bien débuté. Pour l'instant vous n'avez rien dit.
01:53Comme d'autres leaders du parti, est-ce que vous allez prendre position pour l'un des deux candidats ?
01:58Oui, je soutiendrai Bruno Retailleau comme je l'ai fait il y a deux ans dans l'élection interne où il était déjà candidat. Parce que je crois que Bruno a la capacité de reconstruire
02:07cette famille politique et nous avons besoin de relever ce parti, pas pour un parti mais pour le pays. Jamais la France n'a eu autant besoin des solutions que la droite doit incarner
02:18sur les questions de sécurité et d'économie. Et ce n'est pas mon soutien envers Bruno Retailleau, il n'y a rien qui soit dirigé contre Laurent Wauquiez. Dans cette campagne,
02:27c'est une élection interne, il n'y a que des amis, c'est comme ça que nous devons le vivre. C'est normal qu'il y ait un moment de débat interne parce que nous avons devant nous
02:37un travail immense à faire, je le redis, qui est de reconstruire une force politique qui soit capable d'incarner une espérance. Aujourd'hui, la droite a perdu la confiance
02:46des Français. Depuis longtemps, elle doit la retrouver et ce travail-là, il suppose que nous soyons capables de nous refonder en profondeur.
02:52Monsieur Bellamy, vous dites dans votre parti, il n'y a que des amis, nos téléspectateurs ont aussi de la mémoire, ils se souviennent, il y a eu quand même des guerres des chefs
02:58aux Républicains. On se souvient par exemple du duel Copé-Fillon pour ne pas remonter plus loin dans l'histoire. Est-ce que c'est sain qu'il y ait deux personnalités comme ça
03:07qui vont avoir un duel ? Est-ce que vous ne souhaiteriez pas pour la sérénité de votre parti que l'un des deux, par exemple Laurent Wauquiez, j'imagine pour vous, se retire ?
03:15Non mais écoutez, il y a deux candidats, les deux sont très légitimes, les deux ont de grandes qualités. Et vous savez, il y a deux ans, dans la dernière élection interne,
03:24il y avait déjà plusieurs candidats. Je soutenais Bruno Retailleau, ça ne nous a pas du tout empêché de nous rassembler le lendemain de l'élection, de nous réunir et de travailler
03:31tous ensemble. Par exemple, dans la campagne pour l'élection européenne, où j'étais le candidat de toute notre famille politique. Et bien exactement de la même manière,
03:39je ne doute pas que nous serons capables de vivre. Vous savez, on a une très grande responsabilité parce que c'est notre famille politique qui peut se reconstruire pour demain
03:47incarner cette alternance. Et cette responsabilité, je ne doute pas que nous en serons à la hauteur. Bruno Retailleau, s'il gagne cette compétition, allons un petit peu plus loin,
03:54il doit être votre candidat à l'élection présidentielle. C'est votre souhait ? Il le dit dès aujourd'hui, Bruno Retailleau. Il faut séparer les choses. Aujourd'hui, on a un travail à faire
04:02pour reconstruire ce parti. Il le dit, mais vous, vous souhaiteriez qu'il soit votre candidat ? Mais on verra, chaque chose à son temps. Aujourd'hui, c'est 2025, c'est l'élection interne à la tête de ce parti.
04:11Nous aurons bien des campagnes à mener sans aucun doute avant 2027. Peut-être une nouvelle élection législative, peut-être des campagnes référendaires, les élections municipales l'an prochain
04:20qui vont être essentielles. Parce que sur les sujets les plus importants pour les Français, la question de la sécurité que porte Bruno Retailleau, la question...
04:27Je me permets de vous interrompre là-dessus. Est-ce qu'il peut à la fois régler les problèmes de sécurité à plein temps et être président éventuel des Républicains à plein temps ?
04:36Bien sûr. Je crois que tous les Français constateront que Bruno Retailleau, qui travaille d'arrache-pied, fait les choses à fond et nous l'entourerons dans cette campagne interne.
04:44Il est évidemment hors de question qu'il soit éloigné de sa mission. C'est un argument de ses adversaires de dire que Laurent Wauquiez, lui, n'a pas de job, si vous me permettez l'expression, de ministre.
04:52Il a une responsabilité très importante qui est d'être président du groupe LR à l'Assemblée Nationale, qui est un groupe fondamental parce que c'est sur lui que repose la défense de nos convictions
05:01et la défense des Français tous les jours à l'Assemblée. C'est grâce aux parlementaires les Républicains, c'est grâce à leur travail que, par exemple, nous avons pu permettre enfin
05:11que le droit du sol ne soit plus un appel d'air pour l'immigration à Mayotte. Donc bien sûr que tout le monde a des responsabilités et en parallèle, nous nous engageons pour ce parti.
05:19Encore une fois, pas pour un parti, mais pour le pays parce que c'est la seule chose qui compte.
05:22En tout cas, vous, vous nous le dites ce matin, vous vous engagez officiellement pour Bruno Retailleau. On en vient à l'actualité européenne. Elle est également très importante et très vive
05:31puisque vous, vous êtes député, eurodéputé depuis 2019. Vous siégez au Parti Populaire Européen, le principal groupe du Parlement européen. Est-ce que vous êtes inquiet
05:39de ce qui est en train de se décider, de se dessiner aujourd'hui pour l'avenir de l'Ukraine avec ce fameux coup de téléphone entre Donald Trump et Vladimir Poutine ?
05:47Moi, ce qui m'inquiète profondément, comme tous les Français, j'imagine, c'est que le destin de notre continent est en train de se décider entre deux chefs d'État
05:54qui ne sont pas européens et que l'Europe est d'une certaine manière dans le rôle de figurante alors que des décisions fondamentales pour son avenir et l'avenir
06:03de notre sécurité sont en train de se décider. Et ça, c'est, je crois, exactement le constat qu'il faut faire de manière lucide et courageuse pour reconstruire notre capacité
06:15de maîtriser notre destin. C'était tout le sens de la campagne européenne que j'ai portée il y a quelques mois et je crois qu'on voit aujourd'hui à quel point
06:22c'est un peu ratifié d'actualité. Monsieur Bellamy, vous venez de faire, vous l'avez dit vous-même, un constat. Mais au-delà du constat, quelles peuvent être
06:29les actions, les réactions de ce qui est en train de se passer, c'est-à-dire, comme vous l'avez dit, une Europe qui est finalement spectatrice de ce qui se passe ?
06:38D'abord, reconstruire notre capacité de nous défendre nous-mêmes. La plupart des pays européens ont choisi de miser toute leur sécurité sur leur dépendance
06:45à l'égard des Etats-Unis. On voit que ce choix est un choix risqué parce que les Etats-Unis, ils ont leurs propres priorités et personne ne peut leur reprocher
06:53mais ce n'est pas nous qui votons pour définir qui sera le prochain président des Etats-Unis. Et donc, aujourd'hui, l'Europe doit faire l'effort d'apprendre
07:00à mieux se défendre. Et les pays européens doivent ensemble, bien sûr... Mais ce n'est pas une raison pour laquelle Poutine décide de nous attaquer. Pardon, je suis un petit peu
07:09brutal. Donald Trump a dit, a laissé entendre qu'on pourrait avoir à se débrouiller sans les Etats-Unis. Vous songez à cette perspective ? Elle est crédible ?
07:18La première urgence, c'est de combler les vulnérabilités que nous voyons aujourd'hui si évidentes dans le débat européen. Et je le redis, bien sûr, ça va prendre du temps
07:28mais on peut aussi s'engager. On a des entreprises, des industries, on a des forces extraordinaires, on a des armées qui sont prêtes à s'engager. Ce qui compte, c'est que nous soyons
07:37capables de leur donner les moyens de leur mission. Et moi, je serai le rapporteur au Parlement d'un programme de grande ampleur pour réussir à faire en sorte de reconstruire
07:45une industrie de défense européenne qui soit vraiment, dans nos pays, la condition de la souveraineté de nos Etats et de la sécurité de l'Europe.
07:52Mais pour en revenir, et ce sera ma dernière question, à ce qui s'est dit entre les deux leaders de ce qu'on appelait autrefois les superpuissances. Est-ce qu'il faut aujourd'hui
07:59accepter une sorte de réal politique et donc dire aux Ukrainiens qu'ils doivent, compte tenu de la situation sur le terrain, concéder une partie de leur territoire ?
08:08Qu'est-ce que vous en pensez ?
08:09Je crois que l'essentiel, c'est que les Ukrainiens qui ont payé le prix du sang pour défendre leur pays soient associés à cette décision. Je pense qu'ils savent très bien
08:19la situation dans laquelle ils se trouvent. Je crois que nous n'avons pas le droit de leur imposer une paix qui serait une pure capitulation. Pourquoi ?
08:29Parce que c'est notre propre sécurité qui est en jeu. La vérité, c'est que ce que nous voyons aujourd'hui, c'est que le danger serait de faire le précédent,
08:39de montrer que la violence peut faire le droit et que la force peut déplacer des frontières. Parce que si nous laissons ce précédent s'établir, et je l'ai dit
08:48pour l'Ukraine, comme je l'ai dit pour l'Arménie, pour tant d'autres conflits autour de l'Europe où ce principe est aujourd'hui en danger, alors le grand risque,
08:57c'est que notre sécurité soit directement menacée elle aussi.
09:00Merci beaucoup François-Xavier Bellamy.
09:02Merci à vous.
09:03Eurodéputé, Les Républicains, c'est la suite de Télémathas.

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