• il y a 4 jours
Aujourd'hui, dans « Les 4 V », Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec Sandrine Rousseau, députée les Ecologistes NFP de Paris.

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00:00Vitember, pour les 4V, vous recevez ce matin la députée Europe Écologie Libère, Sandrine Rousseau. Bonjour à tous les deux.
00:09Bonjour Sandrine Rousseau.
00:10Bonjour.
00:11Maïa Loquet nous a tendu la perche. Qu'est-ce que vous en pensez de cette EPR de Flamanville ?
00:14Comme ça a été dit, c'est un projet de toutes les gabegies en réalité parce qu'avec 13 milliards d'euros,
00:21on aurait pu faire toute une autre politique de l'énergie fondée sur la sobriété, sur les énergies renouvelables.
00:27Il faut sortir du nucléaire comme les Allemands quitte à revenir aux centrales à charbon.
00:30Il faudrait qu'on ait un débat sur le nucléaire un peu plus long pour expliquer la position.
00:34Mais le nucléaire demande à la fois un état fort des ressources, de l'eau notamment, etc.
00:38Et en fait, on est dans un monde d'incertitude, on rentre dans un monde d'incertitude.
00:42Le nucléaire n'est pas l'énergie de l'incertitude.
00:44Vous avez entendu le Premier ministre hier, François Bayrou.
00:47Est-ce que cela a changé quelque chose à ce que disait Marine Tondelier à la sortie des entretiens à Matignon ?
00:53À savoir, je la cite, la censure est toujours sur la table.
00:56C'est ce que disent les écologistes. Vous le dites encore ce matin.
00:59Moi, je n'ai pas vu de virage. Je n'ai pas vu même véritablement de main tendue
01:05parce qu'il a eu des propos qui se contredisaient les uns les autres.
01:09Alors déjà, c'était assez pénible à écouter, je veux dire quand même.
01:12C'était brouillon, c'était flou. On ne comprenait pas complètement tout ce qu'il voulait dire.
01:17Mais moi, j'ai entendu sur les retraites qu'il ne disait pas de suspension.
01:21Vous avez entendu ce qu'il a dit hier soir sur France 2.
01:25Il y a une autre possibilité que le report de l'âge à 64 ans. C'est un totem qui tombe ça.
01:30Dans ces cas-là, il y a une abrogation et puis tous ces députés prennent cet âge de 64 ans
01:35comme quelque chose sur lequel on ne peut absolument pas revenir.
01:39En fait, on est toujours dans la même chose, c'est-à-dire des paroles.
01:43Des paroles, des paroles, des paroles. C'est la chanson d'Alida Parole. Parole, parole.
01:49Donc oui, la censure est toujours sur la table et je pense qu'elle-même, elle sera votée.
01:52Mais quand vous entendez, par exemple, le secrétaire confédéral de Force Ouvrière,
01:56il s'appelle Michel Bogas et il dit, je le cite ce matin, que c'est une bonne chose
02:00que le Premier ministre se rende compte que, justement, cet âge légal porté à 64 ans,
02:05on peut peut-être y toucher. Vous n'êtes plus jusqu'au boutiste que certains syndicats ?
02:10Actons le fait que c'est la première fois qu'il y a une parole sur les 64 ans.
02:14Mais en fait, on ne peut pas revenir sur 64 ans sans suspendre ou abroger cette réforme des retraites.
02:19Donc voilà, il va falloir qu'il prononce les mots qu'il faut.
02:22Et puis, de toute façon, tout ne se résout pas non plus à la retraite.
02:25Mais évidemment, c'est un point essentiel. Nous ne voulons pas travailler jusqu'à 64 ans.
02:29Nous ne voulons surtout pas que les personnes qui ont les métiers les plus durs le fassent.
02:33Mais est-ce que ça pourrait être un des bougés significatifs que, encore une fois,
02:37Marine Tendelier réclamait à la sortie du Matinon ?
02:39Moi, je ne l'ai pas entendu faire ce bougé significatif.
02:42Le maintien de Bruno Retailleau, comme l'a laissé entendre le Premier ministre au gouvernement,
02:47est-ce que, pour vous, c'est une ligne rouge ?
02:49Est-ce que c'est, par exemple, si Bruno Retailleau est dans le nouveau gouvernement,
02:53que l'on devrait connaître avant Noël ?
02:55Vous censurez ou il n'y a pas une automaticité entre ces deux faits ?
02:59Ce n'est pas une question de ligne rouge, c'est une question de politique menée, de ligne politique.
03:04Bruno Retailleau s'est distingué en voulant une nouvelle loi sur l'immigration.
03:09On a eu 17 lois sur l'immigration en 15 ans.
03:12Ces lois n'ont même pas le temps d'être appliquées.
03:15On ne sait même pas si elles sont efficaces ou pas, qu'on en fait déjà une autre.
03:18En fait, on est dans une espèce d'obsession autour de cette question des lois d'immigration.
03:26Son simple maintien serait déjà un message ?
03:28Oui, parce qu'en fait, il le veut, quand j'entends qu'à Mayotte,
03:33alors qu'il y a probablement des centaines, si ce n'est des milliers de morts
03:36qui sont ensevelis sous les décombres, qu'il n'y a toujours pas de plan d'urgence à la hauteur de l'enjeu,
03:41que sa priorité à Bruno Retailleau, c'est de dénoncer l'immigration, c'est indigne.
03:46Non, il n'a pas dit que c'était sa priorité sur l'enjeu.
03:48Le premier tweet qu'il a fait en tant que ministre de l'Intérieur, c'était sur l'immigration.
03:52C'est indigne, c'est indécent. Il y a des gens qui meurent là.
03:55Il y a des odeurs à Mayotte de cadavres en putréfaction.
03:58Enfin, on en est là, et là, il va nous parler d'immigration, ça n'est pas ça le sujet.
04:02Emmanuel Macron est sur place. Comment vous jugez cette visite ?
04:06Il a notamment dit qu'il n'y avait pas de distinction entre les personnes qui sont dans la souffrance,
04:12qu'il fallait donner à manger, à boire, des toits pour tout le monde,
04:14y compris aux personnes qui sont là-bas en situation irrégulière.
04:17C'est vous qui aviez parlé il y a quelques jours, et c'était un tweet qui avait été d'ailleurs critiqué.
04:22Vous aviez dit, je cite, « Les vies racisées et ultramarines valent-elles une édition spéciale ?
04:27Que nous stoppions nos habitudes ? » Visiblement pas, vous trouviez qu'on n'en parlait pas assez de Mayotte.
04:31Comment vous jugez en tout cas cette visite d'Emmanuel Macron là-bas ?
04:35Je maintiens absolument, Emmanuel Macron y est allé dans une attitude très macronienne,
04:39c'est-à-dire avec une attitude arrogante et donneuse de leçons.
04:42Et d'ailleurs, ça s'est très mal passé sur le terrain, il a été contesté de mille et une manières.
04:46Mais c'est quoi une attitude qui ne serait pas arrogante ?
04:49On a reproché à François Bayrou, par exemple, de ne pas y aller.
04:52Une attitude humble, une attitude même d'écoute, une attitude de respect,
04:57et une attitude presque d'excuse, parce que cette catastrophe était absolument prévisible.
05:03On savait que Mayotte a déjà été privée d'eau pendant plusieurs mois.
05:07On savait que ces habitations faites de tôle seraient des fêtues de paille dans un ouragan.
05:13Mais vous avez le sentiment que le Président, dans les reportages que vous avez vus, n'écoute pas la population ?
05:17On l'a vu quand même plusieurs heures hier.
05:19Moi je l'ai vu en bras de chemise dire « Mais vous êtes fier d'être français ? »
05:23Mais ce n'est pas le sujet là en l'occurrence.
05:25En fait maintenant il faut arrêter, il faut prendre en considération le fait que là on a un territoire
05:30qui est en train de compter ses morts et de ne même pas être en capacité de compter ses morts
05:35puisqu'il n'y a aucune transparence sur le nombre de morts.
05:37Donc moi je lui demande un, de la transparence sur ce qui est en train de se passer à Mayotte sur le nombre de morts.
05:41Deux, qu'il y ait un plan d'urgence mais d'une ampleur bien plus importante.
05:45Il faut qu'il y ait un pont aérien pour amener de l'eau, des vivres,
05:49et que les personnes ne soient pas confrontées ni aux épidémies, ni à la famine, ni au manque d'eau.
05:54Et puis qu'enfin il y ait des tractopelles qui arrivent en masse.
05:57Où sont les tractopelles là pour essayer de déblayer et de sauver les personnes qui peuvent en vous faire le lettre ?
06:03C'est en tout cas ce que vous feriez si vous étiez aujourd'hui en responsabilité.
06:05Oui et vraiment je pense que là on a la plus grande catastrophe depuis la seconde guerre mondiale,
06:09la plus grande catastrophe humaine et qu'en fait on est en train de faire un show de Macron, ça n'est pas à la hauteur.
06:16On en vient à un tout autre sujet, le procès des viols de Mazan,
06:21pour lequel et parmi beaucoup d'autres vous avez dit votre implication et tout ce que cela provoquait dans la société française.
06:29Les enfants de Gisèle Pellicot et certaines personnes qui étaient sur place
06:32ont trouvé que le verdict était parfois trop léger pour certains accusés, vous êtes de cet avis aussi ?
06:37Moi je ne commande pas les décisions de justice, je dis juste que cette affaire Pellicot,
06:42elle a pu avoir l'impact qu'elle a eu parce qu'il y avait Gisèle qui a ouvert la porte des tribunaux
06:48mais aussi parce qu'il y a eu à un moment un vigile dans un supermarché qui a demandé avec force aux femmes de déposer plainte
06:55et donc il a eu un rôle dans la révélation de cette affaire parce qu'il y a eu des policiers qui ont enquêté sur l'ordinateur de Dominique Pellicot
07:03et en fait ce que je veux dire là-dessus c'est que vous voyez qu'on arrête les violences sexuelles,
07:08on les sanctionne quand il y a tout le monde qui est responsabilisé et tout le monde qui prend ses responsabilités
07:15et je voudrais vraiment dire qu'il y a Gisèle, il y a Judith Gaudrèche, il y a Adèle Haenel, il y a Vanessa Springora
07:22puis il y a tous les inconnus, il y a toutes les femmes qui subissent des violences sexuelles et dont on ne connaît pas les noms,
07:28il faut comprendre que ça n'est pas juste une somme de faits individuels, il y a moi aussi.
07:32Oui mais pardon, ça a aussi été à l'époque critiqué parce que vous aviez parlé d'une personne, en l'occurrence monsieur Bayou.
07:40Je pensais que vous parliez de monsieur Bopin dont j'ai subi l'agression sexuelle.
07:45Est-ce qu'aujourd'hui tout doit être dit parfois sans décision judiciaire, est-ce qu'il faut dénoncer ?
07:52Alors déjà je voudrais dire que ce ne sont pas une somme de faits individuels mais que ça tisse une toile qui est un système
07:59où le corps des femmes est à disposition et que c'est cela qui est en train d'être contesté aujourd'hui
08:04et que tout le monde a sa responsabilité là-dedans et sur Julien Bayou je rappelle qu'il y a plusieurs femmes qui ont dénoncé des faits,
08:11qui ont quitté la politique à cause des faits qu'elles ont dénoncé et que dans le canard enchaîné il y avait même une suspicion
08:17de faits pouvant s'apparenter à des viols. Mais oui, mais donc en fait à un moment la question c'est comment on dénonce ces faits-là
08:24et comment on protège les femmes et bien c'est le combat que je mène et c'est la ligne politique que j'entends mener.
08:29Je ne me situe pas à la justice, je dis juste que dans notre parti politique nous avons une responsabilité, nous aussi, de protéger les femmes qui y militent.
08:37Eh bien vous l'avez dit ce matin, merci beaucoup Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris et c'est la suite de Télématins, merci beaucoup.

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