Avec Charles Prats, ancien magistrat, délégué national de l'UDR et auteur de "Cartel des fraudes" ; Hervé Lehman, ancien juge d'instruction, avocat au barreau de Paris et auteur de "Le procès Dupond-Moretti" (éd. du Cerf) ; Dr. David Bouillon, médecin généraliste ; Véronique Besse, députée de la Vendée.
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NewsTranscription
00:00:00...
00:00:02-"Sud Radio", Bercov, dans tous ses états.
00:00:05Nous sommes en guerre.
00:00:07Si on vous proposait un poste de ministre de la Justice,
00:00:09vous l'accepteriez ?
00:00:11Cette nature sauvage convient bien au renard-pou.
00:00:13Sûr ?
00:00:14Oui, sûr. Vous voulez que je vous le signe ?
00:00:17Au lever du jour, le mâle part en quête de nourriture.
00:00:19Je n'accepterais jamais un truc pareil.
00:00:21Il se fie à son ouïe fine.
00:00:23Pas du tout. J'aimerais pas faire ça.
00:00:25Et à son odeur à développer.
00:00:26J'ai pété. Quel est le bilan de Valérie Pécresse ?
00:00:29C'est plutôt bon.
00:00:30On n'a jamais dit ça.
00:00:31C'est le chat de GPT.
00:00:33Nous recommandons le redoublement.
00:00:35Nous sommes en guerre.
00:00:36...
00:00:37-"Nous sommes en guerre".
00:00:39Eh oui, on n'arrêtera pas, on n'arrêtera pas.
00:00:41Alors, quelle guerre ? Vous avez vu aux Etats-Unis hier,
00:00:44et merci de vos réactions, qui ont été extrêmement nombreuses.
00:00:47Ils ont parlé de cet extraordinaire scandale d'Etat
00:00:53avec le Doge,
00:00:56avec Elon Musk et Donald Trump,
00:00:59qui s'occupent de quoi ?
00:01:00Eh bien, des dépenses de l'Etat,
00:01:02et surtout des excès et des pactes de corruption
00:01:05pratiquement planétaires.
00:01:07Ça se passe aux Etats-Unis, mais ça se passe aussi ailleurs.
00:01:11On va en parler.
00:01:12Ça ne se passe pas en France, quand même.
00:01:14Non, en France, on est pur.
00:01:16On n'a pas de pacte de corruption.
00:01:18Mais on va quand même en parler avec Charles Prats,
00:01:21magistrat de disponibilité, délégué national du DR aujourd'hui,
00:01:24et qui a écrit des best-sellers,
00:01:26les deux cartels des fraudes.
00:01:27On va en parler avec Charles Prats.
00:01:29Effectivement, où on en est, ici, en France,
00:01:32par rapport à ce qui se passe aux Etats-Unis et qu'il n'est pas mince.
00:01:35Et puis, nous allons parler de...
00:01:38Eh bien, d'un ancien ministre de la Justice.
00:01:40Eh oui, Éric Dupond-Moretti.
00:01:43Hervé Lehmann, qui est avocat,
00:01:44lui a consacré un livre tout à fait choc,
00:01:48le procès Dupond-Moretti.
00:01:49Alors, pourquoi ? Eh bien, on va le savoir.
00:01:52Et puis, évidemment, le bilan du mandat de Valéry Pécret,
00:01:55selon Tchad GPT.
00:01:57Ce que dit Xavier Niel d'Elon Musk
00:01:59et ce que Elon Musk répond à Xavier Niel.
00:02:02Un joli petit duel.
00:02:04Ça va se régler dans le près, on le saura.
00:02:07Et enfin, en seconde partie de l'émission,
00:02:10face à face, très, très, très, très important,
00:02:13qu'est-ce qu'on fait de nos personnes âgées ?
00:02:16Qu'est-ce qu'on fait des vieux ?
00:02:18Qu'est-ce qu'on fait ? On doit...
00:02:19On parle de dépopulation, on parle de soins palliatifs,
00:02:23on veut les éliminer ?
00:02:24Non, on veut s'en occuper.
00:02:26Eh bien, le docteur David Bouillon,
00:02:28qui est médecin généraliste belge,
00:02:30il va en parler, il va parler de ce qu'il fait.
00:02:32Et puis, Véronique Besse, députée de Vendée,
00:02:34qui a fait le tour des EHPAD,
00:02:36elle aussi, beaucoup de choses à dire.
00:02:37Alors, attachez vos ceintures,
00:02:40c'est parti et ça démarre très fort.
00:02:43Sud Radio.
00:02:44Sud Radio.
00:02:44Parlons vrai.
00:02:45Parlons vrai.
00:02:46Sud Radio.
00:02:47Parlons...
00:02:48Ici Sud Radio.
00:02:52Les Français parlent au français.
00:02:55Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:58Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:03:01Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:03:04Écoutez, depuis ce qu'on sait,
00:03:06depuis l'extraordinaire tsunami de révélations
00:03:09sur le pacte de corruption aux Etats-Unis,
00:03:12on se demande ce qu'il se passe dans notre cher et doux pays.
00:03:16Il ne se passe rien ?
00:03:17Ah non, vous allez voir,
00:03:18on en a parlé ici, dans Bercov,
00:03:19dans tous ses états, à Sud Radio.
00:03:21Mais vous allez voir, ça continue encore et encore.
00:03:25Écoutez.
00:03:26Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:03:29Le fait du jour.
00:03:29C'est évidemment Bernard Lavillier.
00:03:32Je suis la corruption.
00:03:34Alors, c'est quoi la corruption ?
00:03:35Écoutez, ce matin, c'est sorti ce matin,
00:03:39pour la première fois, notre pays,
00:03:41je parle de la France, bien sûr,
00:03:43est classé parmi ceux
00:03:44risquant de perdre le contrôle de la corruption,
00:03:47carrément,
00:03:48risquant de perdre le contrôle de la corruption,
00:03:50témoignant d'une multiplication des conflits d'intérêts
00:03:53et des affaires de corruption
00:03:54dans un contexte de crise institutionnelle.
00:03:57Les mots sont lourds.
00:03:59La France se passe, en effet,
00:04:00selon Transparency International,
00:04:03au 25e rang mondial sur 130 pays.
00:04:06Voilà, l'ONG, donc,
00:04:08parle et pointe une absence de volonté,
00:04:11tout bord politique confondu,
00:04:12de lutter contre les atteintes à la probité.
00:04:15Elle met en cause Emmanuel Macron.
00:04:17Il avait ouvert son premier quinquennat
00:04:18en faisant de la moralisation de la vie publique
00:04:20une de ses priorités.
00:04:21Sept ans plus tard, le constat est amer.
00:04:23Alors, juste un mot, juste un mot,
00:04:25pas moins de 26 de ses ministres,
00:04:28depuis 2017, depuis la première présidence,
00:04:31ont été impliqués dans les affaires politico-financières.
00:04:34Alors, attention, attention,
00:04:35la plupart sont loin d'avoir été condamnés,
00:04:38ni même formellement poursuivis.
00:04:39Il n'empêche, il n'empêche,
00:04:41on ne va pas rentrer dans les détails,
00:04:43qu'on peut vraiment se poser des questions,
00:04:45c'est le moins que l'on puisse dire.
00:04:46Alors, quelqu'un qui connaît bien
00:04:48la fraude et les fraudes, c'est Charles Prats.
00:04:50Charles Prats, magistrat en disponibilité,
00:04:52aujourd'hui délégué national de l'UDR d'Eric Ciotti.
00:04:56Et il est auteur, je le rappelle,
00:04:58on a parlé de ses deux livres remarquables,
00:05:01le cartel des fraudes.
00:05:03Et Charles Prats, bonjour.
00:05:05– Bonjour André.
00:05:06– Alors, d'abord, le cartel des fraudes,
00:05:08il faut le savoir, c'est en vente,
00:05:10vous vous occupez de la vente,
00:05:11on ne va pas raconter la maison d'édition ayant fait faillite,
00:05:15mais aujourd'hui, où est-ce qu'on peut,
00:05:19alors ce livre que nous recommandons,
00:05:22que nous avons suivi, où est-ce qu'on peut se le procurer ?
00:05:25– Alors les deux, tome 1, tome 2,
00:05:28en fait sur internet, j'ai ouvert un petit site internet,
00:05:31cartel-des-fraudes.sumupstore.com,
00:05:34et bon, vous pouvez le chercher,
00:05:36les liens sont sur tous mes réseaux sociaux.
00:05:37– D'accord.
00:05:39– Et je les vends en direct neufs, le petit stock qui me reste,
00:05:42et je les dédicace aux gens qui me les achètent.
00:05:44– Bon, très bien, écoutez, comme ça, c'est fait et c'est dit.
00:05:48Alors, Charles Prats, justement,
00:05:49vous avez suivi un peu ce qui se passe,
00:05:52ce qui s'est passé et ce qui se passe encore,
00:05:54ça ne fait que commencer aux Etats-Unis,
00:05:56et puis il y a Anticor et Transparency International
00:05:59qui dit, écoutez, en France, ça ne va pas du tout.
00:06:02Alors, vous, ça ne vous étonne pas,
00:06:06quand on parle des...
00:06:08Alors, justement, vous avez été quand même le premier à raconter,
00:06:11je dis bien la fraude sociale, parce qu'il y a aussi la fraude fiscale,
00:06:14mais parlons déjà de la fraude sociale,
00:06:16et vous rappelez toujours, et depuis des années,
00:06:20que la France, contre 67 millions d'habitants,
00:06:24chiffre officiel, tenez-vous bien,
00:06:26la France contre 67 millions d'habitants,
00:06:28les bénéficiaires de l'assurance-maladie sont 75,3 millions.
00:06:33C'est déjà extraordinaire.
00:06:35Alors, qui sont ces 8 millions d'habitants supplémentaires ?
00:06:39En fait, effectivement, c'est ce que j'expliquais dans mes deux livres,
00:06:43à l'époque, on avait eu le rapport de la commission d'enquête parlementaire
00:06:47sur la fraude sociale de 2020,
00:06:49et puis un rapport de la Cour des comptes qui avait dit,
00:06:52la Cour des comptes a trouvé 75,3 millions d'assurés sociaux
00:06:54pris en charge en France,
00:06:56pour, à l'époque, c'était 67 millions d'habitants,
00:06:58maintenant, il doit être 68 millions d'habitants.
00:07:01Et en réalité, il y a eu un peu une petite mise à jour,
00:07:04l'inspection générale des finances et l'inspection générale des affaires sociales
00:07:08ont travaillé l'année dernière,
00:07:09enfin, 2023, il y a quasiment deux ans maintenant,
00:07:12pour voir où est-ce qu'on en était, pour essayer d'expliquer ces écarts.
00:07:16Ils ont encore trouvé 73 millions, 100 000 assurés sociaux
00:07:20pris en charge par l'assurance-maladie,
00:07:22parce qu'après, il y a d'autres choses que l'assurance-maladie, évidemment.
00:07:24Donc, on a toujours ce surnombre de 4 à 5 millions de personnes.
00:07:28Alors, j'en ai reparlé un peu sur les réseaux sociaux il y a quelques jours,
00:07:34parce que je me suis amusé à faire un petit peu une mise à jour
00:07:38de ce que j'expliquais dans le cartel des fraudes 2,
00:07:41parce que tout le monde disait,
00:07:42oui, mais ces gens-là, ils ne consomment pas de soins,
00:07:44ce n'est pas grave, etc.
00:07:46Et à l'époque, la Cour des comptes nous avait expliqué,
00:07:48c'était ça intéressant,
00:07:50que quand il y avait 67 millions d'habitants,
00:07:52on avait 66 800 000 personnes qui s'étaient fait rembourser des soins,
00:07:57donc qui étaient passées à la caisse.
00:07:58– Ah oui, presque 100 % de l'assurance-maladie,
00:08:00alors même qu'il nous expliquait qu'il y avait 16 % des gens
00:08:02qui n'allaient pas voir le médecin chaque année.
00:08:04Alors, j'ai fait quelque chose d'assez amusant,
00:08:06il y a une semaine, 10 jours, une dizaine de jours,
00:08:09je suis allé explorer ce qu'on appelle l'open data de l'assurance-maladie.
00:08:14Vous savez, quand en fait l'État met à disposition de tout le monde,
00:08:17tout le monde peut aller, il faut savoir où aller chercher,
00:08:18mais tout le monde peut aller chercher sur Internet,
00:08:20ce qu'on appelle l'open data.
00:08:22Et donc, je suis allé chercher les chiffres officiels de l'assurance-maladie
00:08:25pour voir, aux dernières nouvelles,
00:08:27combien il y avait de gens qui s'étaient fait rembourser des soins.
00:08:31Les derniers chiffres, ça c'était pour 2022,
00:08:32parce qu'il y a toujours un petit décalage.
00:08:34– Donc là, vous êtes allé il y a une semaine.
00:08:35– Donc là, je suis allé il y a une semaine,
00:08:36et là, j'ai trouvé que nous avions 68,7 millions de personnes,
00:08:44d'individus qui s'étaient fait rembourser des soins,
00:08:47alors qu'à date 2022, il y avait 67,8 millions d'habitants,
00:08:50donc quasiment un million de plus de gens
00:08:52qui s'étaient fait rembourser des soins
00:08:54que de gens qui existent sur le territoire français.
00:08:56Alors, c'est un peu embêtant quand même,
00:08:57parce que dans le même temps, le ministère nous expliquait
00:08:59que vous aviez 20% des gens,
00:09:01c'est une étude de l'adresse, c'est une direction du ministère,
00:09:04qui n'allaient pas voir le médecin cette année-là.
00:09:07Donc, ça faisait quasiment 14 millions de gens
00:09:11qui n'auraient pas dû se faire rembourser des soins,
00:09:13et pourtant, on en avait plus de 68 millions,
00:09:15pratiquement 69 millions qui s'en étaient fait rembourser.
00:09:18Alors, il peut y avoir des gens qui sont en retraite à l'étranger,
00:09:21les expatriés qui sont à la Caisse des Français de l'étranger, etc.
00:09:24– Ils ne sont pas 5 à 6 millions, quand même, ou 14 millions.
00:09:27– Mais ça ne fait pas 14 millions, etc.
00:09:28Donc, il y a eu ce décalage,
00:09:30en fait, on voit que ça s'aggrave, la situation.
00:09:33Alors, j'ai dit, ben voilà, qui sont ces gens ?
00:09:35Alors, j'ai eu droit évidemment au fact-checker,
00:09:39alors là, c'est TF1 Info qui a fait un petit truc,
00:09:42mais comme d'habitude, Libération m'a envoyé un message en disant,
00:09:44oui, on a demandé à l'assurance maladie, etc., ils contestent vos chiffres.
00:09:48Alors, j'ai répondu à Libération,
00:09:51j'ai comme d'habitude mis les échanges sur Internet,
00:09:53sur mon compte Twitter, enfin X, pour dire,
00:09:55ben voilà, ils m'ont posé cette question, voilà ce que j'ai répondu.
00:09:58Et comme d'habitude, quand on met dans le public
00:10:00les réponses qu'on leur fait, détaillées,
00:10:02et bien, ils ne font pas leur article de fact-checking,
00:10:03ça fait 10 jours que je l'attends, ils ne l'ont pas publié.
00:10:06Donc, c'est assez amusant.
00:10:07Mais donc, voilà, on en est là.
00:10:08– D'accord, mais où sont-ils ? Qui sont-ils ?
00:10:11– C'est une bonne question, mais surtout, combien ça coûte ?
00:10:13Parce que les dépenses, ce qu'on appelle long dame,
00:10:15les dépenses d'assurance maladie, ce sont 250 milliards d'euros par an.
00:10:19Donc, si vous avez comme ça des millions et des millions de personnes
00:10:22qui viennent se faire soigner, se faire rembourser des soins,
00:10:25alors qu'a priori, ils ne sont pas censés y avoir droit,
00:10:28d'ailleurs qu'ils soient français ou étrangers,
00:10:30c'est une question de résidence sur le territoire national,
00:10:33enfin, il y a des règles pour bénéficier de l'assurance maladie.
00:10:36On parle de milliards d'euros potentiels, là.
00:10:39Et donc, c'est bien au-delà de la corruption,
00:10:41de ce qu'on parle là, on est vraiment sur des fraudes massives
00:10:43et sur des gens qui se font rembourser des soins,
00:10:45qui sont pris en charge par la Sécurité Sociale,
00:10:47qui ne devraient pas l'être.
00:10:48Et ça renvoie exactement à ce qu'Elon Musk
00:10:51a mis sur la place publique depuis quelques jours,
00:10:55en disant, ben voilà, le DOJ, les Américains,
00:10:58ils sont allés s'intéresser à ce qui se passait
00:10:59dans l'assurance maladie américaine,
00:11:01et puis il nous a expliqué qu'il y avait quasiment 100 milliards de dollars
00:11:04qui partaient comme ça et qui n'étaient pas justifiés.
00:11:08100 milliards de dollars à des gens qui n'ont ni carte d'identité,
00:11:11on ne le retrouve pas, ni inscrit sur la Sécurité Sociale.
00:11:14C'est un truc de fou, mais cela étant, moi, ça m'a fait rire,
00:11:17parce qu'en réalité, Elon Musk, Donald Trump, etc.,
00:11:21ils sont en train de découvrir ce que nous, on vit en France
00:11:23depuis des années, qu'on connaît bien, en réalité, comme problème,
00:11:27qui existe aussi au Royaume-Uni,
00:11:29parce qu'ils ont un peu le même système de gens pris en charge.
00:11:31– Vous dites qu'on le connaît bien, mais qu'on n'a pas du tout résolu.
00:11:33– Ah, ben ça, évidemment, on ne l'a pas résolu.
00:11:35C'est documenté, on sait qu'il y a un problème,
00:11:38mais on ne va pas le traiter, ce problème-là.
00:11:41Et l'avantage, c'est que si Elon Musk met un petit peu le projecteur
00:11:45sur ce genre de choses, peut-être qu'enfin, en France,
00:11:49ça va un petit peu infuser, et qu'on va finir par se dire,
00:11:51ben tiens, ce ne serait pas inintéressant d'aller voir
00:11:54ce qui se passe là-dessus, par exemple.
00:11:56– Et comment, est-ce qu'on a un peu plus d'éclairage
00:12:00sur qui sont ces 4, 5, 8, je ne sais pas combien ils sont ?
00:12:05Alors, on parle, vous savez, il y a eu quand même
00:12:07tout un certain nombre de députés, dont Sarah Knafo et autres,
00:12:11ont parlé de l'Algérie, ont parlé de ceci ou cela.
00:12:15Est-ce qu'on en sait vraiment, est-ce qu'on en sait un peu plus,
00:12:18ou c'est encore le flou artistique ?
00:12:20– Alors, le problème, c'est que ce n'est pas le flou artistique,
00:12:23c'est le flou complet, on imagine bien qu'en réalité,
00:12:26on est en face de personnes qui sont inscrites à la Sécurité Sociale,
00:12:31pour le coup, sur ces 68,7 millions de personnes.
00:12:33Elles ont un numéro de Sécurité Sociale valide,
00:12:35puisque derrière, elles passent à la caisse,
00:12:37sauf qu'a priori, elles ne sont pas en France,
00:12:39elles ne sont pas résidentes.
00:12:40On peut être à l'étranger et avoir droit de venir se faire soigner en France,
00:12:45d'avoir une carte vitale.
00:12:46Retraité, vous partez, vous prenez votre retraite au soleil, André,
00:12:51vous êtes retraité du système français,
00:12:53vous avez le droit de conserver vos droits à la science maladie,
00:12:54vous venez vous faire soigner, etc.
00:12:56– On a cotisé, etc.
00:12:58– Maud part vivre aux États-Unis pour travailler, à CNN ou à Fox News,
00:13:04si elle cotise à la caisse des Français de l'étranger,
00:13:06elle aura le droit de venir se faire soigner en France.
00:13:09Mais par contre, si vous ne cotisez pas
00:13:11ou si vous ne remplissez pas les conditions,
00:13:12vous n'avez pas le droit.
00:13:13Il y a des tas de gens qui ne déclarent pas qu'ils sont partis à l'étranger
00:13:16et qui continuent de bénéficier de la science maladie.
00:13:19Vous avez les gens qui avaient des titres de séjour,
00:13:21qui n'en ont plus, pour X ou X raisons,
00:13:23soit parce qu'ils sont partis, soit parce qu'on l'a retiré, etc.
00:13:26Mais la science maladie continue de les prendre en charge.
00:13:29L'Inspection Générale des Finances et l'Inspection Générale des Affaires Sociales
00:13:32estiment qu'entre 250 000 et 500 000 personnes,
00:13:35c'est ce que leur a dit l'ACNAM,
00:13:36donc autant dire que c'est un demi-million, c'est 500 000,
00:13:38à au moins personne dans cette situation-là.
00:13:41– Et comment ça se fait que l'Inspection Générale ne le sait pas ?
00:13:44Quand ils n'ont pas de titre de séjour, ils ne le savent pas ?
00:13:47– Si, pour la petite histoire, au mois d'octobre dernier,
00:13:52Michel Barnier était encore Premier ministre,
00:13:53il venait d'arriver et il m'a demandé de passer le voir à Matignon
00:13:57pour leur faire des propositions d'action de lutte contre l'info.
00:13:59Donc je suis allé voir Michel Barnier, j'ai vu son cabinet
00:14:01et je leur ai expliqué que justement s'ils voulaient faire une opération immédiate,
00:14:06ce qui prenait quelques jours, quelques semaines maximum,
00:14:08c'était ce phasmeux croisement de fichiers
00:14:10entre ce qu'on appelle à Gédref le fichier des titres de séjour
00:14:13et le fichier de la Sécu, pour sortir du système
00:14:15les gens qui n'ont plus de titre de séjour
00:14:17mais qui sont encore pris en charge à la Sécu.
00:14:19Et donc, vu les chiffres donnés par les deux inspections,
00:14:21je leur avais expliqué, vous sortez un demi-million de bonhommes
00:14:24du système d'un seul coup, des étrangers qui n'ont plus rien à y faire.
00:14:26– C'est déjà pas mal.
00:14:26– Et là, vous gagnez le respect de tous les contribuables français.
00:14:31Ça n'a pas été fait.
00:14:32– Mais pourquoi ?
00:14:33– C'est une bonne question, pourquoi ? Voilà.
00:14:35– En tout cas, il vous a écouté, il vous a dit, ah oui, c'est intéressant.
00:14:37– Non, mais Michel Barnier, il n'y a pas de problème,
00:14:38on se connaît depuis des années, à chaque fois,
00:14:40il était très volontaire là-dessus, mais vous savez comment c'est.
00:14:43Vous avez le Premier ministre ou le ministre qui dit,
00:14:45ah bah oui, il faut faire ça, puis derrière,
00:14:47quand ça descend dans les strates administratives,
00:14:48il ne se passe plus rien.
00:14:49Bon, donc, on a un vrai sujet là-dessus, voilà,
00:14:52c'est des gens qui n'ont plus rien à faire dans le système
00:14:54mais qui continuent à y être pour plein de raisons.
00:14:57Vous avez d'autres choses qui peuvent intervenir,
00:15:00par exemple, les personnes qui ont de multiples identités frauduleuses.
00:15:04Ça, c'est ce que j'expliquais dans le tome 1 de mon livre,
00:15:07et là, il y a deux semaines peut-être,
00:15:09on en a un qui est passé au tribunal,
00:15:10il s'était créé 29 identités différentes.
00:15:13– Et il touchait sur les 29 ?
00:15:15– Il touchait les prestations de la CAF, là, sur les 29 identités.
00:15:19Il a fini par se faire un golé, quand même, mais ça veut dire quoi ?
00:15:22Ça veut dire que dans le système d'immatriculation à la Sécurité sociale,
00:15:25il a réussi à passer 29 fois avec des faux documents.
00:15:28– Et s'il lui a réussi, il en a peut-être des dizaines
00:15:30ou des centaines d'autres, etc.
00:15:33– C'est bien le problème, c'est bien le problème.
00:15:35Donc, vous voyez, on est dans un système
00:15:36où ce n'est pas de la corruption des fonctionnaires
00:15:40ou des ministres, etc.
00:15:42C'est la corruption généralisée d'une partie de la population
00:15:45ou d'une partie des gens qui sont là,
00:15:48parce qu'on peut appeler ça de la fraude, de la corruption,
00:15:50qui sont là pour essayer de voler de l'argent.
00:15:52Mais vous savez, on l'a vu au moment du Covid,
00:15:55j'explique ça aussi très bien,
00:15:57on a eu des centaines de milliers de personnes
00:15:59qui ont essayé de truander le Covid.
00:16:02Soit le chômage partiel, vous savez, toutes les fraudes au chômage partiel,
00:16:05soit le fonds de solidarité.
00:16:07Et à l'époque, les services du ministère des Finances
00:16:09ont bloqué, je vous dis, des centaines de milliers de demandes frauduleuses.
00:16:12Il y en avait pour quasiment, je crois, plus de 7 milliards d'euros
00:16:15qui ont été stoppés avant d'être payés.
00:16:17Et donc, ça vous laisse imaginer l'état de moralité ambiante
00:16:20quand même dans ce pays.
00:16:21– Ça, c'est certes que l'état de moralité ambiante,
00:16:23on ne peut pas s'en réjouir.
00:16:25Mais est-ce qu'il y a quand même quelque chose aussi ?
00:16:29Alors, est-ce que ça manque, juste en finir là-dessus, Charles Prats,
00:16:32est-ce qu'il y a un manque de moyens, un manque d'effectifs, etc.
00:16:35sur le...
00:16:37enfin, quand même l'absence, je dirais, pas quasi totale,
00:16:40quand même de contrôle ?
00:16:41Parce que quand vous donnez, je dis que vous donnez,
00:16:43encore une fois, les 67 millions d'habitants,
00:16:47ou les 108 millions,
00:16:48et les presque 76 millions de bénéficiaires de l'assurance maladie,
00:16:53il y a un problème de contrôle, ou de compétence, je ne sais pas.
00:16:56– Il y a un problème de volonté politique de mettre un terme à ça,
00:17:00c'est très clair.
00:17:02À un moment donné, il faut dire stop, on arrête.
00:17:04Et puis après, il y a un problème de moyens aussi, d'effectifs.
00:17:07Vous savez, je discutais dernièrement avec un directeur d'une CAF,
00:17:10une grosse CAF en France,
00:17:12qui me disait qu'il avait une dizaine de contrôleurs
00:17:14à sa disposition pour mener les enquêtes.
00:17:17Et il avait des centaines de milliers de personnes
00:17:19qui bénéficiaient d'allocations.
00:17:21On sait que le taux de fraude,
00:17:23admettons qu'on soit vers 5% de fraudeurs,
00:17:25ce n'est pas exceptionnel, mais voilà.
00:17:27Donc, ils se retrouvaient en fait avec une enveloppe
00:17:31de fraudeurs potentiels de gens à contrôler
00:17:34qui allait être positive, on contrôle fraude,
00:17:36qui était tellement énorme que ces agents ne pouvaient pas le faire.
00:17:40C'est-à-dire que chaque agent devrait contrôler de manière positive
00:17:44et monter 1 500 ou 2 000 procédures par an.
00:17:48C'est humainement impossible.
00:17:50Et donc, mathématiquement, les services de contrôle
00:17:53ne peuvent attraper, en fait,
00:17:55parce qu'il n'y a que 24 heures dans une journée,
00:17:57ils ne peuvent attraper que peut-être 10 à 15% des fraudeurs.
00:18:01Et ils sont obligés de laisser passer le reste
00:18:04parce qu'ils n'ont pas le temps,
00:18:06il n'y a pas suffisamment de gens pour le faire,
00:18:08pour monter les dossiers.
00:18:10Donc, c'est assez inquiétant quand on pose des choses comme ça
00:18:14de manière bête et méchante, avec des chiffres, mathématiquement.
00:18:18D'abord, il faut effectivement cibler et nettoyer les fichiers,
00:18:21faire en sorte que, etc.
00:18:23Et après, une fois que vous montez les procédures,
00:18:25il faut avoir des enquêteurs pour monter les procédures.
00:18:27Et surtout que vous dites,
00:18:29mais enfin, au moins déjà, et vous l'avez dit, Charles Prats,
00:18:31au moins que l'on commence, comme Elon Musk et d'autres aux États-Unis,
00:18:35à mettre le projecteur,
00:18:36mais vraiment le mettre complètement sur ce scandale.
00:18:40Je vais aller plus loin, André Berkhoff.
00:18:43Mettre le projecteur, c'est bien.
00:18:45Moi, ça fait des années que je le mets, le projecteur.
00:18:47Oui, mais un projecteur, je dirais, au niveau du pouvoir.
00:18:49Pardon, c'est autre chose.
00:18:51Il faut agir maintenant.
00:18:52Il faut arrêter de dire, on va évaluer où est-ce qu'on en est, etc.
00:18:55Il faut aller chercher les fraudeurs.
00:18:57Et on attrape ceux qu'on arrive à attraper.
00:18:59Et puis, il faut continuer, il faut continuer.
00:19:01À un moment donné, il faut changer de paradigme.
00:19:04Il faut changer de braquet.
00:19:05C'est ce que j'expliquais à l'époque
00:19:07quand j'avais créé le projet de FBI, de lutte contre la fraude sociale.
00:19:10C'est du temps du projet de Sarko en 2012.
00:19:13Puis, ça a été repris après par un certain nombre de choses.
00:19:15Et puis, la volonté de création d'un ministère dédié,
00:19:17comme ça existe en Belgique.
00:19:19À un moment donné, il faut changer de paradigme.
00:19:20Et il faut vraiment avoir cette volonté politique.
00:19:23Sortir la lutte contre la fraude du giron des organismes sociaux.
00:19:26Eux, leur boulot, c'est de payer les prestations.
00:19:28C'est pas vraiment de lutter contre la fraude.
00:19:29En fait, il faut créer vraiment un doge, mais surtout l'activer.
00:19:33Et le problème, ce que vous dites, c'est de volonté politique.
00:19:36On en revient toujours là.
00:19:37Merci Charles Prats.
00:19:38Merci beaucoup André.
00:19:40Et puis, cartel des fraudes, lisez-le, cartel 1 et cartel 2.
00:19:51Ici Sud Radio.
00:19:54Les Français parlent au français.
00:19:58Les carottes sont cuites.
00:20:00Les carottes sont cuites.
00:20:02Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:20:06Eh bien, vous allez écouter une voix, un ancien ministre.
00:20:10Il y a pratiquement 7 ans.
00:20:157 ans, c'est ça.
00:20:17Il disait des choses à la radio très intéressantes.
00:20:21En fait, il était avocat à l'époque.
00:20:24On va en parler tout de suite.
00:20:27Sud Radio André Bercov.
00:20:31Bercov, dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:20:35Nous sommes en avril 2018 sur LCI.
00:20:39Et avec la journaliste Audrey Crespo-Marat,
00:20:43elle interview quelqu'un.
00:20:45Et il lui tient à peu près ce langage.
00:20:48Écoutez.
00:20:49Si on vous proposait un poste de ministre de la justice,
00:20:52vous l'accepteriez ?
00:20:53Sûr ?
00:20:55Oui, sûr.
00:20:56Vous voulez que je vous le signe ?
00:20:58D'abord, personne ne me le proposera. Ce sera un bordel.
00:21:01Personne n'aurait jamais l'idée.
00:21:03Saute, totalement saugrenu, incongru, invraisemblable
00:21:06de me proposer cela.
00:21:08Moi, franchement, je n'accepterais jamais un truc pareil.
00:21:11Pourquoi ?
00:21:12Parce que c'est pas mon métier.
00:21:14Faut en avaler des couleurs pour faire de la politique.
00:21:17D'abord, il faut être d'accord avec tous les copains
00:21:20du gouvernement auquel on appartient soi-même.
00:21:22Il faut manger son chapeau. C'est une discipline.
00:21:25C'est un exercice. J'en ai pas les compétences.
00:21:28Non, non, pas du tout. J'aimerais pas faire ça.
00:21:30Voilà. Pas du tout.
00:21:32J'aimerais pas faire ça. Je ferai jamais ça. Jamais.
00:21:35Et qui est cette personne ?
00:21:37Vous l'avez tous reconnu, bien sûr.
00:21:39Il s'agit de Éric Dupond-Moretti,
00:21:42qui est devenu, quelques deux ans plus tard,
00:21:46ministre de la Justice
00:21:50sous Emmanuel Macron, disons cela.
00:21:54Alors, Hervé Lehmann, bonjour.
00:21:56Vous êtes ancien juge d'instruction.
00:21:58Vous êtes, aujourd'hui, avocat au Parc de Paris.
00:22:01Vous venez d'écrire le procès Dupond-Moretti
00:22:04aux éditions du CERF.
00:22:06Justement, c'est quand même tout à fait intéressant.
00:22:09Vous analysez, dans ce bouquin,
00:22:10vous racontez un peu tout, les sous-bassements,
00:22:13comment c'est arrivé et tout,
00:22:14qu'un ministre, qu'un avocat,
00:22:16qui s'est fait connaître, d'abord, sous le surnom d'Aquitator,
00:22:20parce qu'il a beaucoup de talent et il acquit tout bien,
00:22:22il a fait acquitter, en tout cas,
00:22:25et qui, avec les juges, a des relations plutôt conflictuelles,
00:22:29c'est le moins que l'on puisse dire.
00:22:31Ils n'ont pas, pour le CID-Moretti, les yeux de chimène et vice-versa.
00:22:35Et il devient...
00:22:38...mise de la justice, garde des sceaux.
00:22:41Alors, d'abord,
00:22:42qu'est-ce que ça signifie, avec le recul ?
00:22:45Vous regardez le bilan Dupond-Moretti,
00:22:48vous racontez, effectivement, son ascension,
00:22:50avocat, outreau, tout ce qui s'est passé,
00:22:54et puis son combat contre un certain nombre de juges.
00:22:58Et puis, le voilà, en 2020, en juillet 2020,
00:23:00il est garde des sceaux.
00:23:02Et au fond, quelle leçon tirer de là ?
00:23:04Votre livre raconte très bien ça, avec moult détails.
00:23:08Quelle leçon on peut en tirer ?
00:23:10– Écoutez, c'était une très mauvaise idée
00:23:12de nommer Éric Dupond-Moretti garde des sceaux.
00:23:15Vous l'avez dit, c'était un très grand avocat d'assises,
00:23:19et il ne l'était pas du tout fait pour être garde des sceaux.
00:23:21Il le savait, d'ailleurs,
00:23:22puisque l'interview que vous venez de diffuser le montre.
00:23:26Il était parfaitement lucide sur ce que...
00:23:29Il dit que ce serait un bordel.
00:23:31Effectivement, c'est ce qui s'est passé ensuite.
00:23:35Nommer garde des sceaux quelqu'un qui tenait des propos
00:23:39aussi virulents à l'égard de la magistrature,
00:23:41je le rappelle dans mon livre,
00:23:43je ne vais pas les tenir ici parce que je ne les fais pas miens,
00:23:46des propos aussi virulents à l'égard des magistrats,
00:23:48ça ne pouvait que provoquer une réaction d'hostilité
00:23:51de la part des magistrats.
00:23:52Ce serait comme aller nommer, ministre de l'écologie,
00:23:56le président de la fédération des chasseurs,
00:23:57si vous voulez, c'est une provocation.
00:24:00– Ou Marc Dutroux au ministère des droits de l'enfance.
00:24:02– Voilà, exactement, c'est une provocation.
00:24:05Et ça a été ressenti comme tel par les syndicats de magistrats
00:24:08puisque la présidente de l'union syndicale des magistrats,
00:24:11qui est le magistrat majoritaire, considéré comme modéré,
00:24:15a réagi immédiatement en disant que c'est une déclaration de guerre.
00:24:19Et effectivement, ça a été pris par les magistrats
00:24:21comme une déclaration de guerre et il y a eu une guerre.
00:24:24Et c'est ce que je raconte dans ce livre, c'est cette guerre.
00:24:27Et alors cette guerre a fait, justement, parlons-en,
00:24:30vous racontez dans ce livre, et encore une fois,
00:24:32vraiment qu'il est très intéressant de lire parce que...
00:24:35Et cette guerre a eu beaucoup d'épisodes,
00:24:38vous vous rappelez d'ailleurs, ça précède tout cela,
00:24:41vous vous rappelez Sarkozy, vous vous rappelez ce qui s'est passé avec Fillon,
00:24:46toutes ces espèces de... avec le parquet national financier, etc.
00:24:50Et en fait, cette guerre, vous diriez que...
00:24:54Alors, lui n'est plus ministre de la Justice, on le sait,
00:24:58les magistrats sont en place.
00:25:00Est-ce qu'il y a eu un vainqueur ou un vaincu, ou pas ?
00:25:03Alors, je dirais que...
00:25:06on peut considérer qu'Emmanuel Macron et Éric Dupond-Moretti
00:25:09ont gagné cette guerre, puisque finalement,
00:25:12Éric Dupond-Moretti a été relaxé par la Cour de justice de la République
00:25:15à la fin de l'histoire.
00:25:17Mais c'est une victoire à la pyrusse,
00:25:20c'est-à-dire que les guerres, ça laisse des champs de ruines.
00:25:23Et donc...
00:25:24– Et des blessures, et des rancœurs.
00:25:27– Absolument, vous avez tout à fait raison.
00:25:30Et donc, on a eu un ministère de la Justice
00:25:32qui a été quasiment bloqué pendant plusieurs années
00:25:35à cause de cette nomination et des conflits qui s'en sont suivis.
00:25:38– Ah oui, véritablement, il y a eu un blocage.
00:25:40– Imaginez que vous avez un ministre qui ne peut pas parler à ses syndicats,
00:25:44et dont les plus hauts responsables des plus hautes juridictions
00:25:48refusent également de le rencontrer et de parler avec lui.
00:25:51– Et puis il a poursuivi trois juges, il faut rappeler.
00:25:54– Je dirais, en quelque sorte, le point d'accroche de la part des syndicats,
00:26:00c'est qu'il a deux maladresses lorsqu'il arrive à la chancellerie.
00:26:05La première, c'est de nommer comme directrice de l'école de la magistrature une avocate.
00:26:09Là encore, c'est une nouvelle provocation,
00:26:10c'est la même que la précédente, si je puis dire.
00:26:13C'était bien sûr très mal ressenti par les magistrats.
00:26:17Et ensuite, il va engager une enquête, ce qu'on appelle une enquête administrative,
00:26:23mais qui est en fait une enquête disciplinaire,
00:26:25à l'égard de trois magistrats du parquet national financier,
00:26:28dont la chef du parquet national financier,
00:26:31sur les conditions dans lesquelles une enquête a été menée
00:26:36et qui a amené à examiner les factures téléphoniques détaillées
00:26:41d'un certain nombre d'avocats, dont Éric Dupond-Moretti.
00:26:44Et les syndicats de magistrats vont sauter sur cette occasion pour dire
00:26:47« Ah, mais vous êtes en conflit d'intérêt.
00:26:50Vous commettez une prise illégale d'intérêt
00:26:52puisque vous engagez une procédure disciplinaire comme ministre
00:26:55sur des faits dont vous vous êtes plaint quand vous étiez avocat. »
00:26:59– C'est ça, et donc vous jouez la victime et le bourreau, enfin le bourreau en tout cas.
00:27:05– J'allais dire, vous êtes jugé parti, si on peut dire.
00:27:08Et en tout cas, vous êtes en conflit d'intérêt.
00:27:10Et donc, ça constitue le délit de prise illégale d'intérêt.
00:27:13Et donc, les syndicats de magistrats, le syndicat de la magistrature,
00:27:16qui est très à gauche, mais également l'union syndicale des magistrats,
00:27:20qui est beaucoup plus modérée et qui représente 60% des magistrats,
00:27:23vont ensemble, ce n'est pas courant,
00:27:26déposer une plainte pénale contre leur ministre.
00:27:29C'est ça qui est extraordinaire dans cette histoire.
00:27:32– C'est une première, je crois.
00:27:33– Ah oui, c'est une première.
00:27:34Le syndicat de la magistrature avait déposé une plainte pénale
00:27:36contre Alain Perfit il y a très longtemps, mais qui n'avait pas donné grand-chose.
00:27:40Mais une plainte pénale de cette consistance, c'est une première.
00:27:44Et c'est une situation qui est absolument insensée.
00:27:49Cette procédure dans laquelle les syndicats de magistrats,
00:27:51qui représentent 90% des magistrats,
00:27:54déposent une plainte pénale contre leur ministre,
00:27:58c'est quelque chose d'absolument insensé.
00:28:00C'est du jamais vu dans l'histoire de la République
00:28:02et probablement dans l'histoire de France.
00:28:04– Alors oui, et puis c'est sur fond d'élections présidentielles,
00:28:07c'est sur fond de bruit de choses.
00:28:09Mais moi, ce qui m'a absolument fasciné,
00:28:12et je voudrais le lire parce que c'est votre morale,
00:28:14vous tirez morale de votre livre.
00:28:16Et j'aimerais dire aux éditeurs de Sud Radio, aux résistants, à toutes,
00:28:21vous dites ceci, et je voudrais que vous le commentiez aussi,
00:28:25comme dans un conte de fées, tout est bien qui finit bien.
00:28:29Écoutez bien, le ministre a été relaxé,
00:28:31bien qu'il ait commis deux prises illégales d'intérêt,
00:28:34mais sans le vouloir, car avocat pénaliste depuis 35 ans,
00:28:37il ne savait pas trop ce que c'était.
00:28:39Il a pu reprendre son travail normalement.
00:28:42Le procureur national financier n'a pas été sanctionné,
00:28:45bien qu'il ait commis des manquements déontologiques
00:28:47constitués par un harcèlement moral et une violation de secret professionnel,
00:28:52ce qui ne constitue pas les fautes disciplinaires.
00:28:54Il profite d'une retraite heureuse.
00:28:57Le vice-procureur national financier n'a pas été sanctionné,
00:29:01bien qu'il ait commis un manquement déontologique
00:29:03en dénonçant sa chef de service comme une délinquante,
00:29:06ce qui ne constitue pas une faute disciplinaire.
00:29:09Il a pu donc reprendre son travail normalement
00:29:11sur les affaires politico-financières.
00:29:14Personne n'a été sanctionné ni même poursuivi
00:29:17pour l'enquête parallèle sur les fadettes des avocats,
00:29:19dont celle de Dupont-Moretti.
00:29:21Mais tout est bien qui finit bien.
00:29:23Il est mal, tout va bien.
00:29:24Personne n'est sanctionné.
00:29:26Tout va bien qui finit bien, personne n'est responsable de rien.
00:29:29Simplement, ce que montre aussi toute cette affaire,
00:29:34et ça, c'est quand même assez grave,
00:29:35c'est les dysfonctionnements très importants
00:29:38du parquet national financier pendant ces années-là.
00:29:41Pendant les procédures contre Fillon,
00:29:43pendant les procédures contre Sarkozy,
00:29:46qui continuent encore aujourd'hui,
00:29:48on voit des dysfonctionnements qui sont quand même assez sidérants.
00:29:53L'État a été condamné
00:29:55parce que le procureur national financier
00:29:57faisait du harcèlement moral sur ses adjoints.
00:30:00On le reproche d'avoir prévenu des avocats de perquisition imminente.
00:30:05Tout ça, c'est quand même des faits qui font froid dans le dos.
00:30:08Et à la fin, on dit non, il n'y a pas de problème.
00:30:11– Circuler, il n'y a rien à voir.
00:30:12– Circuler, il n'y a rien à voir.
00:30:14On remet le couvercle sur la marmite et tout va bien.
00:30:17Mais quand on remet le couvercle sur la marmite,
00:30:19généralement, la marmite continue à bouillonner.
00:30:21– À bouillir, c'est pour ça qu'il faudra voir ce qui se passe.
00:30:24C'est pour ça que votre livre est très intéressant.
00:30:26D'ailleurs, le procureur dont vous parlez,
00:30:28c'était le procureur qui coule des jours heureux,
00:30:32le procureur national financier de l'époque.
00:30:34– C'était Eliane Ouellet.
00:30:34– Eliane Ouellet, absolument.
00:30:35Qui a dit d'ailleurs qu'elle a subi des pressions, on vous en parlait.
00:30:39– Absolument, Eliane Ouellet qui a reconnu, une fois à la retraite,
00:30:42la retraite, ça donne du courage.
00:30:44– Ah, c'est sûr, c'est sûr.
00:30:46– C'est là où on est en vrai.
00:30:47En fait, les héros et les rebelles,
00:30:49il faut les prendre uniquement parmi les retraités.
00:30:51C'est là que ça commence à bouger.
00:30:53– Et une fois qu'elle était à la retraite,
00:30:54elle a reconnu devant une commission d'enquête parlementaire
00:30:57qu'elle avait subi des pressions très importantes de sa hiérarchie
00:31:01pour ouvrir une instruction judiciaire
00:31:03qui permettait de mettre en examen François Fillon
00:31:05juste avant l'élection présidentielle.
00:31:06– Comme par hasard.
00:31:07– C'est quand même un événement important
00:31:09parce que ça aussi, ça a changé l'histoire de France.
00:31:12C'est ce qui a fait que Fillon a perdu,
00:31:13qu'Emmanuel Macron a été élu et donc tout ce qui s'est passé.
00:31:17– Le crime n'était même pas presque parfait, il était parfait.
00:31:21– Voilà, le crime était parfait absolument et donc elle l'a reconnu
00:31:25et c'est à partir de là qu'on a commencé à voir
00:31:28que ce parquet national financier, à l'époque,
00:31:30fonctionnait quand même d'une rôle de...
00:31:31– Mais il est toujours là le parquet national financier.
00:31:33– Alors il est toujours là mais on peut espérer
00:31:37que ces errements qui ont été mis à jour n'existent plus,
00:31:43il n'y a pas de raison de penser qu'ils continuent à exister.
00:31:45Il y a une information intéressante,
00:31:47le parquet national financier a rendu un rapport cette semaine
00:31:52dans lequel il dit, il y a quelque chose qui est inquiétant,
00:31:54c'est que 40% des personnes que nous poursuivons sont relaxées.
00:31:58C'est beaucoup.
00:32:00– C'est pas mal oui.
00:32:01– Alors, soit les juges ne comprennent rien,
00:32:03soit peut-être que le parquet national financier a la main un peu lourde.
00:32:07– Écoutez, comme vous avez dit, aujourd'hui on relaxe,
00:32:10ce soir on improvise, disait l'autre, et aujourd'hui on relaxe.
00:32:14En tout cas, c'est un livre vraiment que je recommande,
00:32:16Hervé Léman, le procès Dupont-Moretti aux éluçons du Cerf,
00:32:20il explique très bien pourquoi on peut toujours avoir confiance
00:32:24dans la justice de notre pays, n'est-ce pas ?
00:32:26Merci. – Merci.
00:32:28– Sud Radio, votre avis fait la différence.
00:32:31– Vous êtes une super radio, vraiment, vous êtes la radio du moment.
00:32:34Continuez, c'est super.
00:32:36– Sud Radio, parlons vrai.
00:32:38– Ici Sud Radio, les Français parlent au français.
00:32:45Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:32:49Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:32:52– Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:32:55– Et nous sommes en plein sommet de l'intelligence artificielle.
00:33:01Eh bien, nous allons appliquer les dix commandements de Tchat GPT.
00:33:06Écoutez.
00:33:07– Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:33:10Les perles du jour.
00:33:11– Ah mon pipin, oui, il faut s'aimer, je m'aime, je m'aime.
00:33:14Et il y a quelqu'un d'autre qui le fait, c'est très bien, elle a raison.
00:33:17C'est la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse.
00:33:21Valérie Pécresse, qu'on a interrogée récemment.
00:33:23Je crois que c'est Paul Larruturou qui l'a interrogée.
00:33:27Et écoutez, elle est heureuse et a la raison de l'être, écoutez.
00:33:31– C'est le Tchat, est-ce que vous connaissez le Tchat GPT ?
00:33:33Comment, dans votre vie de présidente de région Île-de-France, vous l'utilisez ?
00:33:36– Écoutez, je n'ai pas encore utilisé le Tchat,
00:33:38mais il se trouve qu'il y a quelques jours,
00:33:41parce que j'arrive à la moitié de mon mandat,
00:33:45à la moitié de mon mandat, on fait des bilans.
00:33:47Et donc, je me suis dit, je vais essayer le Tchat GPT.
00:33:51Quel est le bilan de Valérie Pécresse ?
00:33:53– Et alors ?
00:33:54– Eh bien, c'est plutôt bon, c'est plutôt bon.
00:33:57– Et on est content, Valérie, on est content,
00:33:59c'est plutôt bon, le bilan, c'est plutôt bon.
00:34:02Mais notre réalisateur, Julien Delmas, est allé fouiller,
00:34:05parce qu'il a ce côté truffier, comme ça, chez lui,
00:34:09et il est allé fouiller dans Tchat GPT.
00:34:12Et il est allé fouiller, et justement, il lui a posé la question,
00:34:15comme ça, mais c'est un esprit vraiment chagrin.
00:34:18Mais quel est le bilan de Valérie Pécresse ?
00:34:20Écoutez ce que dit Tchat GPT.
00:34:23– Le bilan de Valérie Pécresse est plutôt négatif,
00:34:26marqué par des promesses ambitieuses,
00:34:27mais des résultats contrastés et une gestion budgétaire critiquée.
00:34:32– Alors, je mets les bras en tombe.
00:34:34Comment ? Valérie Pécresse nous dit, c'est plutôt bon, c'est plutôt bon.
00:34:37Est-ce que ses collaborateurs lui auraient menti ?
00:34:40Mais enfin, alors voilà, écoutez, on vous a soumis
00:34:43les déclarations de Valérie, celles de Tchat GPT,
00:34:47alors, eh bien, on jugera aux prochaines élections, n'est-ce pas ?
00:34:51– Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:34:55– Vieille canaille, Eddy Mitchell et Serge Gainsbourg, vieille canaille.
00:34:58Mais alors, je veux dire, les duels en ce moment, c'est très intéressant.
00:35:01Alors, qu'est-ce qui se passe, par exemple ?
00:35:04Eh bien, écoutez, il y a eu une passe d'armes entre Xavier Niel,
00:35:08vous savez, le fondateur, le PDG de Free, bien sûr, et Elon Musk.
00:35:13Apparemment, Elon Musk, en ce moment, vraiment, on lui en veut beaucoup.
00:35:16Alors, pourquoi ? Je ne sais pas, si on sait pourquoi,
00:35:21mais voilà ce que disait, donc, hier, dans les 4 vérités sur France 2,
00:35:27voilà ce que disait le milliardaire, il n'est pas aussi milliardaire
00:35:30qu'Elon Musk, mais c'est pas mal, Xavier Niel, écoutez.
00:35:34– Vous avez déjà rencontré personnellement Elon Musk, ou pas ?
00:35:36– Oui.
00:35:37– Et alors, vous en avez pensé quoi ?
00:35:38Parce qu'il est aussi, évidemment, sur ces sujets-là,
00:35:39et il est aussi intervenant auprès de Donald Trump
00:35:43pour couper les crédits aux États-Unis.
00:35:45– Je pense que c'est le plus grand entrepreneur du monde,
00:35:48et à côté de ça, un garçon qu'on va qualifier de, au minimum, complexe,
00:35:52si je vais utiliser un mot difficile, peut-être parfois un connard,
00:35:56voilà, donc, c'est un mélange des deux.
00:35:58– Pourquoi c'est un connard ?
00:35:59– Parce qu'il a des positions tranchées, extrêmes,
00:36:03comme il est très intelligent, à l'instant donné,
00:36:07il peut avoir une petite idée, puis il prend sa petite idée,
00:36:09puis il la balance, et puis ça peut être une bêtise,
00:36:11et donc, après, il la traîne, parce qu'il est obligé de la défendre.
00:36:14– Donc voilà, alors oui, quand on a des opinions tranchées,
00:36:18selon Xavier Niel, on est un connard,
00:36:20bon, c'est, écoutez, chacun se fera une opinion,
00:36:22mais Elon Musk, évidemment, a vu, a écouté cela,
00:36:26on lui a fait écouter cela, et Elon Musk, alors, il répond,
00:36:29mais tout de suite, il parle de Xavier Niel,
00:36:32il dit que ce type a été envoyé en prison pour être un véritable proxénète
00:36:37avec un groupe de prostituées, d'ailleurs, il va fort,
00:36:41carrément envoyé en prison pour être un véritable proxénète
00:36:43avec un groupe de prostituées, alors, il est à la prison, Xavier Niel,
00:36:47mais enfin, proxénète, prostituée, il y va quand même fort de café,
00:36:52et Xavier Niel, eh bien, il a répondu, et il a dit,
00:36:55on va régler ça au Lidl, voilà, alors, je ne sais pas ce que c'est
00:36:58que régler ça au Lidl, c'est intéressant, en tout cas, de savoir,
00:37:03voilà, ça se passe aujourd'hui, effectivement,
00:37:07les milliardaires, quand les milliardaires s'accrochent,
00:37:10je voudrais simplement dire, sans du tout prendre parti
00:37:14dans cette querelle, je dirais à titre vraiment personnel,
00:37:18qui n'engage que moi, ben, des connards comme Elon Musk,
00:37:22ben, j'achète, j'achète, je pense que pour un certain nombre
00:37:25d'éclairages en France, ce ne serait pas inutile.
00:37:32C'est très amusant, c'est un truc sur le métro,
00:37:34je voudrais dire que, justement, Maud Kofler m'a donné l'explication
00:37:38de, on va régler ça au Lidl, on va régler ça au Lidl,
00:37:42en fait, a répondu Xavier Niel, en référence à son échange
00:37:45avec un internaute, qui lui avait donné rendez-vous
00:37:48à Marseille, en mai dernier, pour un 1 contre 1,
00:37:51il a réglé son compte, et il lui dit, voilà, Xavier Niel,
00:37:54je te déteste, je te propose un 1 contre 1, devant le Lidl
00:37:58de la rue Sainte, avec René Méfuego, je t'attends,
00:38:02avait réagi le milliardaire, postant une photo de lui,
00:38:04l'air menaçant, devant le magasin en question.
00:38:06Alors, je dois dire que, si c'est ça, le règlement de Lidl,
00:38:10nous attendons tous, que ce soit à Sainte, à New York,
00:38:14à Austin, Texas, le match singulier,
00:38:17règlement de compte à milliardaires choral,
00:38:20entre, effectivement, Xavier Niel, à ma gauche,
00:38:23et Elon Musk, à ma droite, ça risque d'être assez important,
00:38:27et évidemment, c'est Emmanuel Macron qui arbitrera, bien sûr.
00:38:32Alors, juste sur le métro, juste une petite chose,
00:38:34comme ça, rapide, à propos du métro,
00:38:37c'était sur la 5, c'est politique,
00:38:42Thomas Snegaroff répondait à quelque chose,
00:38:45il a fait un commentaire, écoutez.
00:38:47À la demande des Français, des entreprises françaises,
00:38:50puisque tout ça date des années 50-60.
00:38:53Au même avant, le métro parisien a été construit par des Algériens.
00:38:55Voilà.
00:38:58Voilà, Thomas Snegaroff dit,
00:39:00le métro de Paris a été construit par les Algériens.
00:39:03Écoutez, on a demandé à Mistral,
00:39:06c'est Juliette Briens, la journaliste,
00:39:09de répondre à ça.
00:39:11Est-ce que vraiment, le métro...
00:39:13Alors, voici ce que répond Mistral.
00:39:15Il serait pertinent de répondre à Thomas Snegaroff
00:39:17que son affirmation selon laquelle le métro parisien
00:39:20a été construit par des Algériens est historiquement inexacte.
00:39:23Le métro parisien a été précisément construit au début du XXe siècle,
00:39:27bien avant l'indépendance de l'Algérie en 1962.
00:39:29Les travailleurs impliqués étaient majoritairement Français,
00:39:32avec également des immigrés Européens.
00:39:34Bien que les travailleurs Algériens aient contribué
00:39:37à divers projets de construction en France après la Seconde Guerre mondiale,
00:39:39il n'existe pas de preuves historiques
00:39:42de leur participation massive à la construction initiale du métro algérien.
00:39:47Voilà. Donc, il ajoute simplement,
00:39:50les entreprises françaises comme Vinci Construction et l'RATP
00:39:52ont participé à la construction et l'exploitation du métro d'Alger.
00:39:56Donc, allez, nos amis animateurs, journalistes, etc.,
00:40:01tournez un peu cette fois la langue devant la bouche
00:40:03avant de parler dans la bouche avant de parler, c'est vrai.
00:40:06Il faut un tout petit peu réfléchir de temps en temps.
00:40:08Ça fait du bien.
00:40:09-"Sud Radio". -"Sud Radio".
00:40:11-"Parlons vrai". -"Parlons vrai".
00:40:12-"Sud Radio". -"Parlons vrai".
00:40:14-"Sud Radio Bercov", dans tous ses états.
00:40:18Le face-à-face.
00:40:20Il était bon, à un moment donné, à la fin de l'année,
00:40:23de présenter ses meilleurs vieux.
00:40:25Ah non, ça se dit plus, là. Non, non, non.
00:40:28On ne dit plus ses meilleurs vieux
00:40:30parce qu'en ce moment, c'est très mis en question.
00:40:32L'agisme. L'agisme.
00:40:34Alors, c'est bien, c'est une vertu, c'est un défaut.
00:40:39On peut se demander ce qui se passe aujourd'hui
00:40:42et comment on traite une société, on l'a très souvent dit,
00:40:45qui se mesure au degré d'efficacité
00:40:50avec laquelle il s'occupe d'efficacité et d'humanité, bien sûr,
00:40:53avec laquelle il s'occupe des personnes âgées et des enfants.
00:40:57Eh bien, les enfants, je ne sais pas comment ça se passe,
00:41:00on va en parler, on a déjà parlé au moment du Covid.
00:41:04Mais alors, les personnes âgées, les vieux, les seniors,
00:41:08quand on entend des mots, et je vous dis ça
00:41:11parce qu'on a entendu ça,
00:41:12et je ne citerai pas les auteurs de ces propos,
00:41:16l'euthanasie permettrait de faire une économie de 1,4 milliard d'euros.
00:41:20Alors, il s'agit de quoi ? Il s'agit de se barrasser des vieux,
00:41:23de les mettre au rencard, sinon ailleurs,
00:41:27on a vu des films aussi, des dystopies,
00:41:30où on dit, mais écoutez, oui, mais ça coûte très cher,
00:41:32on sait que dans les dernières années,
00:41:34ça coûte à la Sécurité sociale des millions, voire des milliards.
00:41:38Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
00:41:39Alors, sans tomber dans ces errements,
00:41:42nous avons deux personnes, et nous allons parler,
00:41:45parce qu'ils s'occupent vraiment, chacun à leur manière.
00:41:48Véronique Baize, bonjour.
00:41:50Bonjour.
00:41:50Vous êtes députée non inscrite de Vendée,
00:41:52et vous travaillez, vous êtes centrée sur la question du vieillissement.
00:41:56Vous avez entrepris un tour de France du bienveillir et de l'innovation.
00:42:00On va en parler, justement, et de votre tribune dans le Figaro,
00:42:03et ce qui se passe, justement, vous avez pu voir sur place,
00:42:07et de visu, où on en est exactement.
00:42:09Docteur David Bouillon, bonjour.
00:42:11Bonjour, M. Bouillon.
00:42:12Déjà, vous a déjà reçu, et toujours avec plaisir,
00:42:16vous êtes médecin généraliste,
00:42:17vous avez créé en 2022 la Fondation Lagardère,
00:42:20protection de la personne âgée, vous êtes à Mons,
00:42:22vous êtes en Belgique, bien sûr,
00:42:24une unité médico-sociale qui offre des services à dimension médicale et humaine.
00:42:28Donc, on va parler de tout cela.
00:42:30Vous avez sorti un film, justement,
00:42:32qui s'appelle « Sermon d'hypocrate des dignités »,
00:42:35voilà, comment défendre les droits fondamentaux
00:42:38et la dignité des personnes âgées,
00:42:40parce que c'est vrai qu'il faut arrêter de dire
00:42:42que des millions d'hommes et de femmes doivent être passés par profits et pertes,
00:42:47ce qui est plus qu'un scandale, c'est une indignité.
00:42:49Alors, Véronique Baize, votre retour de France,
00:42:51vous l'avez fait, pourquoi ?
00:42:53Enfin, je veux dire, qu'est-ce qui vous a amené à le faire
00:42:55et qu'est-ce que vous avez constaté ?
00:42:57Je ne l'ai pas terminé, je continue, bien sûr, à faire ce tour de France.
00:43:00En fait, c'est né d'un constat.
00:43:02Je me suis rendu compte que le sujet des personnes âgées,
00:43:05qui est un sujet de société,
00:43:07n'intéressait pas grand monde ou, pour quasi dire, personne.
00:43:12Alors que c'est un thème qui nous concerne tous,
00:43:14il n'y a pas une famille qui soit épargnée aujourd'hui,
00:43:17on a tous dans nos proches un grand-père, une grand-mère, un oncle, une tante,
00:43:20et même nous, demain, on va vieillir, le plus tard possible.
00:43:23Mais je me suis dit, c'est incroyable,
00:43:26et à l'Assemblée nationale, c'est un sujet
00:43:28qu'on ne regarde que par le petit bout de la lorgnette,
00:43:30c'est-à-dire par le bout de la lorgnette du financement.
00:43:33Donc, comme on n'a pas de sous,
00:43:35parce que l'État, je ne vais pas vous l'apprendre, est endetté,
00:43:37donc on dit, on s'en occupera plus tard et on colmate,
00:43:41voilà, on tire des bords et on essaie de...
00:43:43De taire sur une jambe de bois.
00:43:44Voilà, exactement, exactement.
00:43:45Donc, je me suis dit, en fait, il n'y a pas que l'argent,
00:43:48il y a aussi plein de choses qui existent.
00:43:50Moi, j'ai été maire aussi de ma commune,
00:43:52je sais qu'on a fait plein de choses adaptées aux personnes âgées,
00:43:56et donc, j'ai entrepris un tour de France,
00:43:57un peu comme ça, la fleur au fusil,
00:43:59et puis, je me suis rendu compte qu'il y avait énormément de choses
00:44:02qui se passaient, qui étaient extraordinaires,
00:44:04dans le domaine public et dans le domaine privé.
00:44:06Je me suis aussi rendu compte que...
00:44:07– Vous avez vu un tour de France, des maisons de retraite, c'est ça ?
00:44:08– Des maisons de retraite, non, pas forcément des maisons de retraite,
00:44:11des choses qui fonctionnent.
00:44:12Donc, je suis allée là où les personnes me demandaient de venir,
00:44:17et en fait, je croule sous les bandes,
00:44:18parce qu'il y a énormément de choses qui se passent,
00:44:20des petites choses, notamment pour le domicile,
00:44:22qui changent la vie, des petits rien du tout.
00:44:26– Par exemple ?
00:44:27– Écoutez, j'ai visité, au Havre, une maison, la maison d'Alia,
00:44:33qui a été créée par le CCAS, et qui est une maison témoin,
00:44:36où les personnes qui souhaitent rester à domicile,
00:44:40mais avec des problèmes quand même de vieillissement,
00:44:43viennent dans cette maison, et en fonction de leur perte d'autonomie,
00:44:49on leur donne des solutions, et elles peuvent apporter ça chez elles.
00:44:52– C'est comme une maison de conseils, si vous voulez ?
00:44:54– Oui, je vais vous donner un exemple très simple.
00:44:59Une personne âgée, ce qu'elle redoute, c'est de tomber,
00:45:01parce que quand on se tombe, on peut se casser le col du fémur,
00:45:03et après, c'est la dégringolade.
00:45:05C'est-à-dire qu'on est hospitalisé, etc.,
00:45:07avec toutes les conséquences que ça engendre.
00:45:10Et là, il y a par exemple une canne,
00:45:12des personnes âgées qui ont une canne,
00:45:14là, il y a une canne, avec au bout de la canne,
00:45:16en fait, c'est une espèce de système qui empêche la canne de tomber.
00:45:20Alors vous voyez, c'est tout simple,
00:45:22mais ça veut dire que si la canne tombe, la personne âgée peut tomber,
00:45:27mais avec ce genre de canne, la personne âgée ne tombera pas,
00:45:30parce que la canne ne tombe pas.
00:45:32Ça paraît dérisoire de dire ça, mais c'est des petites choses de la vie,
00:45:37vous voyez, des petits exemples de la vie quotidienne,
00:45:40qui permettent à nos personnes âgées de rester le plus longtemps à domicile.
00:45:43Mais il y a plein de choses, tout ce qui touche à l'hygiène,
00:45:46à la salle de bain, à la cuisine, etc.
00:45:48Il y a plein d'éléments qui sont adaptés.
00:45:50Et puis, je suis allée aussi dans les EHPAD.
00:45:52Je me souviens d'un EHPAD qui a collé à l'hôpital de Cannes,
00:45:57là où ils font des choses remarquables.
00:45:58Ils se sont pris en main, le personnel notamment,
00:46:01ils se sont dit qu'on ne peut plus continuer comme ça,
00:46:03on ne peut pas accompagner nos anciens de la façon dont on le fait,
00:46:08parce que ce n'est plus notre éthique.
00:46:11Et ils ont fait une grande réflexion, ça a duré deux ans,
00:46:14et ils ont fait un truc extraordinaire.
00:46:15C'est-à-dire qu'ils ont remis, ça paraît simple quand on le dit,
00:46:18la personne âgée au cœur de leurs réflexions.
00:46:21C'est-à-dire, qu'est-ce que veut la personne âgée ?
00:46:23Parce qu'en fait, la personne âgée...
00:46:24Vous voulez dire qu'avant, ce n'était pas ça ?
00:46:26Non, c'est-à-dire que la personne âgée devient dépendante
00:46:29parce qu'elle n'est plus utile.
00:46:32Elle ne choisit pas comment elle s'habille,
00:46:33elle ne choisit pas ce qu'elle mange,
00:46:35elle ne choisit pas ses animations, on choisit pour elle.
00:46:38Et là, ils ont tout changé leur façon de voir les choses.
00:46:41Ils ont remis la personne âgée au cœur de leurs réflexions.
00:46:45C'est-à-dire que la personne âgée,
00:46:48elle se lève quand elle le souhaite,
00:46:49elle déjeune quand elle le souhaite, etc.
00:46:52Elle participe à l'animation qu'elle a choisie, etc.
00:46:55Ils ont pu modeler ça au leur emploi du temps ?
00:46:59C'était compliqué, mais moralité,
00:47:01moins de médicaments chez la personne âgée
00:47:03et moins d'absentéisme chez le personnel.
00:47:06Tout le monde a le sourire.
00:47:07Je peux vous dire que ça fait du bien
00:47:08de voir une maison de retraite comme ça.
00:47:10Ce sont des petites choses que j'ai découvertes
00:47:12en faisant ce Tour de France, et je continue.
00:47:15J'ai énormément de sollicitations, mais c'est extraordinaire.
00:47:18Est-ce que vous regardez le côté positif des choses,
00:47:23qui est très bien, ou vous regardez aussi le côté où ça ne va pas ?
00:47:27Je vois les choses qui ne vont pas,
00:47:29mais j'essaie surtout de voir les choses positives.
00:47:32Parce qu'on a tendance à parler des personnes âgées
00:47:35d'une manière très négative.
00:47:37Un jour, j'ai été très choquée.
00:47:40Il y a un jeune qui m'a dit, il n'y a pas très longtemps,
00:47:43en Vendée, chez moi, et qui m'a dit...
00:47:45Les personnes âgées, je ne vois pas pourquoi vous en occupez,
00:47:47parce que c'est moche, ça pue et ça coûte cher.
00:47:51Quand vous entendez ça,
00:47:53ça vous pose un certain nombre de questions.
00:47:56Moi, je veux voir le côté positif.
00:47:57Les personnes âgées, elles ont beaucoup à nous apprendre.
00:48:01Et notre devoir, c'est de les accompagner
00:48:04dans leurs souhaits, dans leurs choix, etc.
00:48:07Et c'est possible de le faire aujourd'hui,
00:48:09à condition qu'on les mette au cœur de notre réflexion.
00:48:12Alors, justement, il y a quelqu'un qui a mis au cœur de sa réflexion
00:48:16depuis longtemps, c'est David Bouillon.
00:48:18David Bouillon, cette fondation, la Gardère,
00:48:21on en a parlé déjà, vous l'avez créée en 2022.
00:48:25Et les personnes âgées,
00:48:27parce que vous vous êtes beaucoup occupés, justement,
00:48:29au moment du Covid, etc.
00:48:31Et vous avez créé, et vous allez nous en reparler,
00:48:34cette espèce de car qui fait que vous pouvez circuler,
00:48:37vous et vos collaborateurs, etc.
00:48:39Alors, expliquez-nous.
00:48:40C'est-à-dire qu'en fait, ce que vous avez ressenti,
00:48:42c'est qu'on abandonnait...
00:48:44Donc, en Belgique, à Mons, mais là, ça rayonne un peu partout.
00:48:49Vous venez en France...
00:48:51En fait, c'est quoi ?
00:48:52Vous avez constaté qu'on mettait un peu au rencard
00:48:55un peu un certain nombre de gens
00:48:56et qu'il fallait s'en occuper autrement.
00:48:58Comment ?
00:48:59Écoutez, la réponse, elle est simple.
00:49:00Ce n'est pas que j'ai constaté, c'est que je l'ai vécu.
00:49:02Donc, des moments où, en étant enfant,
00:49:05on subit la maltraitance de son père,
00:49:09et on y résiste, on est un vrai résistant.
00:49:11Donc, on dit non à ce que votre père vous impose.
00:49:14Et si on dit non, on baissait la ceinture.
00:49:16Ce sont des coups.
00:49:17Ma grand-mère était au courant de cette maltraitance
00:49:20et elle a inventé toutes les raisons pour venir me chercher,
00:49:23pour me protéger, pour m'aider.
00:49:25Et donc, évidemment, en tant qu'humain,
00:49:27jamais je n'oublierai l'attitude de ma grand-mère,
00:49:30donc une personne âgée, qui m'a aidé dans cette maltraitance.
00:49:34Alors, je me suis dit,
00:49:35je ferai la même chose quand je serai plus grand.
00:49:37Évidemment, en étant plus grand,
00:49:39la vie fait que ma propre grand-mère,
00:49:41qui m'a aidé à subir la maltraitance de mon père également,
00:49:45qui l'a placé contre sa volonté dans une maison de repos,
00:49:49qu'on dit EHPAD en France.
00:49:51Et un jour, elle m'a téléphoné quand j'étais médecin,
00:49:53en disant, David, viens me chercher, je suis malheureux,
00:49:55on rentre dans ma chambre, je mange mal,
00:49:57je vais me laisser mourir parce que je suis au bout du rouleau.
00:50:00Et j'étais là à chercher.
00:50:01Et elle a vécu jusqu'à 92 ans à mes côtés.
00:50:04Et là, j'ai appris toutes ses souffrances,
00:50:06j'ai appris tous ses besoins,
00:50:08et surtout, écouter ce qu'elle avait besoin.
00:50:12Et donc, c'est une expertise en tant qu'humain extrêmement importante.
00:50:16Puis, j'ai vécu le suicide de mon frère,
00:50:18donc aussi de maltraitance.
00:50:20Donc, cette maltraitance, je l'ai au bout des doigts.
00:50:22Et évidemment, étant médecin.
00:50:27Et ça, je pense que c'est important de le souligner aujourd'hui,
00:50:30et de le rappeler,
00:50:31c'est que des moments où on prête son serment d'hypocrate,
00:50:33son serment des médecins,
00:50:35on n'est pas dans les traitements,
00:50:37on est dans la dignité humaine,
00:50:39on est dans la vie humaine,
00:50:41on est dans la souffrance des patients,
00:50:43quel que soit l'âge,
00:50:44quelles que soient les circonstances,
00:50:47le serment, il est là, il est noir sur blanc.
00:50:50Donc, on doit s'occuper de tout ce qui est dignité humaine.
00:50:55Alors, évidemment, je passe au niveau politique.
00:50:58On a sorti quand même la loi relative aux droits du patient,
00:51:01où là, c'est l'information, c'est la dignité,
00:51:04encore et toujours, et une médecine de qualité.
00:51:07Et puis après, vous avez cette chaire fondamentale,
00:51:10cette chaire des droits fondamentaux au niveau de l'Europe,
00:51:14c'est toujours la dignité humaine, c'est toujours le droit à la vie.
00:51:18Et puis, il y a le code pénal.
00:51:19Alors, quand vous êtes médecin de terrain,
00:51:23et qu'on vous appelle au secours, docteur,
00:51:25je me sens mourir, il n'y a personne qui vient m'aider,
00:51:28vous découvrez cette maltraitance que je qualifie d'invisible.
00:51:32Invisible par les autorités médicales,
00:51:35donc lors des médecins, invisible par la justice,
00:51:38et invisible par les élus politiques,
00:51:40en tout cas du côté de Mons, en Belgique,
00:51:42et en Belgique, c'est invisible du côté politique aussi.
00:51:45Ils ne vont pas vers le citoyen, ils ne font pas la guerre d'air.
00:51:47Alors, justement, on va en parler, de cette invisibilité,
00:51:50on va continuer à en parler juste après cette petite pause.
00:51:53C'est très important, ça concerne des millions de gens.
00:51:56Avec Véronique Besse, députée non inscrite de Vendée,
00:51:59et avec David Bouillon.
00:52:00À tout de suite.
00:52:02-"Sud Radio". -"Sud Radio".
00:52:03-"Parlons vrai". -"Parlons vrai".
00:52:04-"Sud Radio". -"Parlons vrai".
00:52:06-"Sud Radio", Bercov, dans tous ses états,
00:52:09midi, 14h.
00:52:10André Bercov.
00:52:12Eh bien, toujours et plus que jamais, effectivement,
00:52:16il faut choisir, on s'occupe de quoi ?
00:52:18On s'occupe d'économie, on s'occupe de rentabilité,
00:52:21et donc, on ne s'occupe plus des bouches dites inutiles,
00:52:25ou au contraire, comme Véronique Besse,
00:52:28une politique, et comme David Bouillon, un médecin,
00:52:32on s'occupe justement de la vie,
00:52:35et de la vie dans tous ses états.
00:52:37Véronique Besse, justement,
00:52:39par rapport à David Bouillon,
00:52:42on parlait de ce qui se passe en Mons,
00:52:43est-ce qu'effectivement, et vous l'avez dit,
00:52:45vous aussi, au début de votre intervention,
00:52:48c'est un peu invisibilisé, tout ça,
00:52:50on ne s'occupe... On en parle pour les retraites,
00:52:52ça, oui, on en parle beaucoup, des retraites,
00:52:54et plus que jamais,
00:52:56mais vous avez constaté, vous,
00:52:57par rapport à l'Assemblée nationale ou ailleurs,
00:53:00on s'en occupe, mais on ne s'en occupe pas,
00:53:02parce qu'il faut dire aussi les choses,
00:53:05les personnes âgées, ce n'est pas eux qui vont manifester,
00:53:08qui vont casser des préfectures,
00:53:10qui vont bloquer des routes, etc.
00:53:15Donc on se dit, oui, ceux-là,
00:53:16ils ne vont pas nous embêter, comme d'autres.
00:53:18Est-ce qu'il y a quand même ce sentiment,
00:53:20un peu honteux, un peu pas dit,
00:53:22mais chez certains, qui existe ?
00:53:24– Vous avez raison, ce ne sont pas les personnes âgées
00:53:27qui rendent sur les ronds-points manifestés
00:53:29avec les gilets jaunes à une époque,
00:53:32mais pourtant, les personnes âgées,
00:53:34elles sont en souffrance, beaucoup sont en souffrance,
00:53:36pas toutes, mais beaucoup.
00:53:38Elles ne disent rien, parce qu'en fait, elles subissent,
00:53:42elles ne se sentent plus utiles pour la plupart d'entre elles,
00:53:45comme je le disais, parce qu'on décide à leur place.
00:53:47Il y a aussi, bien sûr, les aidants, les proches,
00:53:50le conjoint, et les aidants aussi souffrent,
00:53:53on en parle très peu, mais…
00:53:54– Les aidants, vous voulez dire le personnel soignant ?
00:53:56– Non, la famille souvent, ou le conjoint,
00:53:59qui est à côté de la personne âgée et qui est souvent démuni,
00:54:02et qui, quelquefois, se fatigue et s'essouffle
00:54:05beaucoup plus vite que la personne âgée.
00:54:07Et puis, bien sûr, il y a le personnel,
00:54:08vous savez, je vous donnais un chiffre,
00:54:1042% du personnel, aujourd'hui, en EHPAD ou à domicile,
00:54:14a un projet de reconversion dans les 3 ans, ce qui est énorme.
00:54:19Et moi, ce que je voudrais dire, c'est qu'on a, en fait,
00:54:23une bombe à retardement qui est sous nos yeux, en fait,
00:54:27parce que, quand on regarde la démographie,
00:54:29on sait qu'à l'horizon 2030, c'est-à-dire dans 5 ans,
00:54:31c'est tout près, il y aura plus de 6 millions de personnes âgées
00:54:36de plus de 75 ans.
00:54:38En France.
00:54:396 millions de personnes âgées de plus de 75 ans.
00:54:41Et aujourd'hui, on a à peu près un peu plus de 4 millions.
00:54:44Donc, vous voyez le bond qui va être fait.
00:54:46Donc, ça veut dire aussi, on a des gens qui vont être valides,
00:54:48mais on va avoir aussi des gens dans la grande dépendance.
00:54:51On vit de plus en plus vieux, ce qui est une chance.
00:54:53Il n'y a jamais eu autant de centenaires,
00:54:55mais comment on les accompagne ?
00:54:57Donc, notre système en EHPAD et à domicile,
00:55:00je pense, est vraiment à bout de souffle.
00:55:02Il faut tout revoir, il faut tout remettre,
00:55:04il faut avoir le courage et l'audace
00:55:06de remettre tout ça un peu au goût du jour,
00:55:09parce que nos EHPAD ne sont plus du tout adaptés.
00:55:12Le personnel s'essouffle.
00:55:14Il n'y a pas les moyens suffisants pour avoir du personnel en nombre.
00:55:19Et donc, qu'est-ce qui se passe ?
00:55:21C'est que le personnel court toujours.
00:55:22Je ne leur jette pas la pierre, loin de là,
00:55:23parce qu'ils font un travail remarquable.
00:55:25Mais c'est-à-dire, je vais vous donner un exemple très concret.
00:55:28La petite dame qui veut s'habiller le matin
00:55:31et qui a envie, on vient dans sa chambre,
00:55:33on lui dit, Madame Dupont, on va vous habiller,
00:55:36bon, très bien, on va vous mettre le pull rouge.
00:55:39Et elle dit, non, mais j'aurais bien mis le pull vert ce matin.
00:55:42Ah non, on va mettre le pull rouge.
00:55:43Pourquoi on veut lui mettre le pull rouge ?
00:55:45Parce que le pull rouge, il s'enfile plus vite que le pull vert,
00:55:48ou veut faire des contorsions,
00:55:49elle a de l'arthrose et que c'est compliqué, etc.
00:55:51Donc, on lui met le pull rouge, contre son avis.
00:55:54Bon, elle ne dira rien et puis après, elle va déjeuner.
00:55:58Elle n'a pas envie, forcément, de ce qu'on lui présente,
00:56:02parce qu'on lui propose un café, elle aurait préféré un thé, etc.
00:56:05Et toute la journée, en fait, elle bataille un peu
00:56:08et puis finalement, elle finit par baisser les bras.
00:56:12Et voilà, la dépendance s'installe comme ça.
00:56:14C'est pareil, un petit grand-père que j'ai vu il n'y a pas longtemps,
00:56:17il est rentré valide, 15 jours après,
00:56:18je le retrouve dans un fauteuil roulant.
00:56:20Je dis, mais pourquoi vous êtes dans un fauteuil ?
00:56:22Parce qu'en fait, le personnel, et encore une fois,
00:56:25je ne jette pas du tout la pierre,
00:56:27mais ils n'ont pas le temps d'accompagner le papy,
00:56:32bras-dessus, bras-dessous, pour aller déjeuner.
00:56:34Donc, c'est bien plus rapide de le mettre dans un fauteuil.
00:56:38Même chose, on ne l'accompagne plus aux toilettes.
00:56:40Désolé de rentrer dans les détails, mais c'est ça.
00:56:42Et donc, on lui met une couche et voilà.
00:56:44Et on entretient comme ça la dépendance des personnes âgées.
00:56:47Et surtout, ça dégrade de plus en plus la personnalité.
00:56:49Et il n'y a plus de dignité.
00:56:50En fait, la maltraitance, ce ne sont pas que des coups.
00:56:52La maltraitance, c'est ça.
00:56:54C'est-à-dire que la personne âgée, petit à petit,
00:56:56on lui enlève tout son pouvoir de décision.
00:56:59Et c'est ça, de la maltraitance.
00:57:00C'est aussi, par faute de personnel,
00:57:02quand il faut, un week-end du mois d'août,
00:57:05commencer à mettre les gens au lit,
00:57:08eh bien, quand on n'est que deux dans un établissement de 100 personnes,
00:57:12eh bien, on commence à coucher les anciens à 15h30,
00:57:15un beau dimanche du mois d'août.
00:57:17Ça, c'est de la maltraitance.
00:57:18C'est ça. Et vraiment, il faudrait parler aussi,
00:57:21parce que les soignants aussi ne sont pas toujours très bien payés.
00:57:26C'est le moins que l'on puisse dire.
00:57:27Parce que c'est un travail très difficile, il faut le dire.
00:57:30Enfin, moi, j'ai de l'admiration devant, en tout cas,
00:57:34la plupart des soignants, parce que c'est très dur.
00:57:37C'est très dur et il y a un manque de...
00:57:39Alors, il y a le salaire, même si ça a été un peu revalorisé,
00:57:42mais il y a surtout la reconnaissance.
00:57:43Oui, la reconnaissance, absolument.
00:57:45Et ce sont des métiers qui n'attirent plus,
00:57:46alors que c'est des métiers qui ont du sens.
00:57:48Et en fait, effectivement, c'est des métiers difficiles
00:57:51parce que, moralement et physiquement,
00:57:54ce sont des métiers difficiles.
00:57:56Mais ce sont des gens qui sont peu reconnus dans leur métier,
00:57:58alors que ce sont des vocations, souvent.
00:58:01Et c'est dommage qu'on n'incite pas des jeunes
00:58:04à aller vers ces métiers.
00:58:06Les jeunes, aujourd'hui, ils veulent donner du sens à leur vie.
00:58:09Moi, je trouve que ce serait bien
00:58:11de les inciter à aller plus vers ces métiers.
00:58:13Mais compte tenu du contexte,
00:58:14c'est compliqué aussi de les inciter d'aller vers ces métiers.
00:58:17Encore avec la crise et avec ce qui se passe.
00:58:18Alors, justement, la maltraitance, David Bouillon,
00:58:21c'est au centre de votre démarche,
00:58:23parce que vous parlez, vous combattez justement la maltraitance.
00:58:25C'est un combat, bien sûr.
00:58:27Alors justement, donnez-nous des exemples un peu.
00:58:29Qu'est-ce qui vous a fait réagir ?
00:58:30Parce que la maltraitance, vous en parlez depuis qu'on se connaît,
00:58:33depuis que vous avez entendu votre action.
00:58:35Alors, c'est quoi pour vous ?
00:58:36Et donnez-nous, encore une fois,
00:58:38les démarches que vous avez faites, quelques exemples, en tout cas.
00:58:41Je suis très content, en tout cas, d'entendre, madame la députée,
00:58:43parce qu'en réalité, c'est le côté politique
00:58:45qui ne fait pas son travail en Belgique, mais en France aussi.
00:58:48Et donc, c'est quoi la maltraitance ?
00:58:50Ce sont des personnes âgées qu'on n'écoute pas, qu'on n'entend pas.
00:58:52Voilà pourquoi le film leur donne la parole.
00:58:55Ils expliquent leur propre maltraitance et souffrance.
00:58:59Ils sont souvent devant la mort.
00:59:02Mais comme ils sont âgés, c'est une mort qui n'est pas méritée.
00:59:05Ça veut dire, je parle, je découvre,
00:59:08j'ai découvert des milliers de personnes âgées
00:59:10qui étaient, par exemple, en privation de soins.
00:59:12Ça veut dire, on téléphone dans son médecin traitant
00:59:14ou on va à l'hôpital et on n'a pas une mise au point,
00:59:16on n'a pas un diagnostic,
00:59:17on n'a pas un traitement approprié à la maladie.
00:59:21Ça, c'est une autre chose.
00:59:22Deuxièmement, il y a le fait que cette personne âgée
00:59:25n'a plus le droit à son autonomie.
00:59:28Donc, ça veut dire que ce sont des avocats,
00:59:30ce sont des hommes de loi qui prennent la décision à leur place.
00:59:33Et donc, ils sont plus maîtres de leur santé,
00:59:37ils ne sont plus maîtres de leur argent,
00:59:38ils ne sont plus maîtres de leurs décisions.
00:59:40Et alors, par rapport à ce que je viens d'entendre,
00:59:42c'est le combat que je mène avec ma compagnie infirmière depuis 10 ans.
00:59:46C'est que le domicile, il est facile.
00:59:49C'est-à-dire, dès le moment où on installe la personne âgée
00:59:52au milieu de cette équipe de soignants,
00:59:56l'infirmière, l'aide-soignante, le pharmacien, le médecin généraliste,
01:00:00tout le monde devrait collaborer ensemble
01:00:03pour apporter les soins de qualité et la dignité à cette personne âgée.
01:00:07Et avec cette crise sanitaire,
01:00:08on a découvert que les infirmiers ont continué leur travail à domicile,
01:00:12mais elles étaient seules parce que les médecins généralistes
01:00:14restaient dans leur cabinet, refusaient des soins,
01:00:17avaient des consultations par téléphone.
01:00:19D'ailleurs, je suis content d'apprendre qu'en Belgique,
01:00:21on va supprimer cette consultation médicale par téléphone payante.
01:00:25Donc, ça veut dire que le médecin obtenait de l'assurance plus de 20 euros
01:00:29en disant au téléphone, je ne suis pas venu ou ne viens pas, clac.
01:00:33Et c'était 20 euros.
01:00:34Et donc, cette consultation téléphonique, pour moi, est une aberration
01:00:40parce que c'est en allant vers la personne âgée
01:00:42ou en écoutant la personne âgée qu'on découvre la vraie maltraitance.
01:00:46C'est-à-dire qu'elle nous appelle pour une angine, une bronchite ou une pneumonie
01:00:49et on découvre, comme dans le film,
01:00:51que cette personne âgée est séquestrée par exemple par les tâches.
01:00:54On découvre que cette personne âgée subit des coups
01:00:57par un petit-fils qui a besoin d'argent.
01:01:00Et donc, c'est en parlant, c'est en écoutant,
01:01:05c'est vraiment en prenant le temps qu'il faut
01:01:08qu'on découvre cette maltraitance qui est invisible.
01:01:11Alors, évidemment, on appuie sur la sonnette d'alarme.
01:01:14– L'invisible, parce que justement, il y a une maltraitance invisible.
01:01:16– Alors on appuie sur la sonnette d'alarme et après, on se rend compte
01:01:19que les élus politiques ne font rien.
01:01:21Donc, ça veut dire, Madame la députée, à Mons et dans beaucoup d'endroits en Belgique,
01:01:25parce qu'il n'y a pas que Mons, on travaille dans toute la Belgique,
01:01:28il y a des maisons insalubres, par exemple.
01:01:29Il y a des personnes âgées qui vivent dans une auto, dans un garage.
01:01:33Il y a des personnes âgées qui vivent dans des bois.
01:01:36Eh bien, ils sont là et il n'y a personne qui vient les aider.
01:01:38Donc, dans le film, il y a des personnes sans-abri âgées
01:01:41qui étaient dans une caravane, sans chauffage, sans électricité, sans eau,
01:01:44et ils ont vécu 17 mois sans traitement, sans aide financière et médicale,
01:01:50alors qu'ils avaient du diabète et de l'hypertension.
01:01:52Et donc, voilà le problème.
01:01:55Et quand le docteur Bouillon tire sous la sonnette,
01:01:58il y a une maltraitance qui, alors, devient une cabale.
01:02:02C'est-à-dire que celui-là, il devrait se taire, il dérange.
01:02:05Et donc, parce que certains magistrats ne font pas leur travail,
01:02:09l'ordre des médecins, certains membres de l'ordre des médecins ne font pas leur travail.
01:02:12Et quand je dis pas leur travail, M. Bercoff,
01:02:14ça veut dire que la personne qui est victime de maltraitance
01:02:17n'est pas entendue par les magistrats, n'est pas entendue par la police,
01:02:22n'est pas entendue par les membres de l'ordre des médecins.
01:02:24Comment voulez-vous aider ou combattre la maltraitance
01:02:27si toutes ces autorités qui sont là pour aider et protéger les personnes âgées
01:02:31ne font pas leur devoir ?
01:02:33Et voilà pourquoi.
01:02:34Dans cette importance, ce que je vais dire,
01:02:37c'est que je reçois alors le coudre vert, vraiment le coudre vert,
01:02:41parce que ce sont la famille
01:02:45qui est l'objet de la maltraitance vis-à-vis de leurs aînés,
01:02:48qui porte plainte, et alors ça se retourne contre moi.
01:02:51Donc voilà, c'est pas grave,
01:02:53mais je pense que dès le moment où le politique, le médical va s'unir,
01:02:59comme l'emblème de la Belgique, l'union fait la force,
01:03:01je pense que les personnes âgées vivront mieux.
01:03:04– On va en parler tout de suite, et justement,
01:03:06je voudrais avoir la réponse de la politique,
01:03:09de la députée qui est là, Véronique Besse,
01:03:11la réponse en tout cas, comment pallier cet état de choses,
01:03:16pallier cette invisibilité,
01:03:18pallier peut-être cette relative indifférence en tout cas,
01:03:21qui vaut en Belgique, en France et ailleurs.
01:03:24Juste après cette petite pause, restez avec nous,
01:03:27et 0826 300 300, si vous avez à intervenir,
01:03:31pour poser des questions à Véronique Besse et à David Bouillon.
01:03:34A tout de suite.
01:03:35– Soudradio.
01:03:35– Parlons vrai.
01:03:36– Parlons vrai.
01:03:37– Soudradio.
01:03:37– Parlons vrai.
01:03:37– Soudradio.
01:03:38– Parlons vrai.
01:03:39– Soudradio, Bercov dans tous ses états, midi 14h, André Bercov.
01:03:46– Alors justement, cette question est vraiment tellement importante,
01:03:50de parler de ça, ça concerne absolument tout le monde,
01:03:53qu'on soit grand-père ou qu'on soit petit-enfant,
01:03:56et qu'on soit petit-fils, etc.
01:03:59Véronique Besse, dans votre tour, vous avez parlé,
01:04:02et à juste titre, et plus que légitimement,
01:04:05et on espère que les exemples positifs sont là,
01:04:08et vont croître et se multiplier,
01:04:11mais qu'est-ce qu'on peut faire pour aller un peu plus loin,
01:04:14justement, que peuvent faire les politiques ?
01:04:16Je parle de législateurs, je parle de l'exécutif,
01:04:20comment, à votre avis, on peut aller un peu plus loin,
01:04:23et surtout dans le changement de logiciel,
01:04:26qui consiste, parce qu'encore une fois,
01:04:27on l'a entendu certains, de ne pas dire,
01:04:29ah oui, ils ne servent à rien, ils ne manifestent pas,
01:04:32donc on va leur prendre leur retraite,
01:04:33enfin, je caricature, mais exprès,
01:04:36et puis le reste, ce n'est pas important,
01:04:37alors qu'au contraire, la vie, c'est ce qu'il y a de plus important.
01:04:42– Déjà, il faut prendre conscience du problème,
01:04:45parce que pour l'instant, on met un peu le problème sous le tapis.
01:04:47– À votre avis, on n'a pas pris conscience du problème ?
01:04:49– Non, en fait, je vous rappelle, Emmanuel Macron avait dit
01:04:53que ce serait le marqueur social de son quinquennat,
01:04:55il a dit ça en 2018, on est au deuxième quinquennat,
01:04:57on n'a toujours pas vu la loi Grandâge qui est demandée depuis longtemps.
01:05:03Donc, on dit qu'il n'y a pas d'argent,
01:05:04on voit toujours ça, comme je le disais tout à l'heure,
01:05:07sous le prisme de l'argent.
01:05:09Je pense qu'il ne faut pas du tout voir les choses comme ça.
01:05:11Deuxièmement, le modèle de nos EHPAD, il faut le changer totalement,
01:05:17parce qu'il faut le dé-bureaucratiser,
01:05:19c'est-à-dire qu'aujourd'hui, le personnel,
01:05:21dans la grande majeure partie des cas,
01:05:23notamment le directeur ou la directrice,
01:05:25ils croulent sous les tableaux à remplir, sous la paperasse,
01:05:30c'est autant de temps qu'ils ne passent pas auprès des personnes âgées.
01:05:34Donc, il faut tout ça, simplifier tout ça.
01:05:37– Mais je pensais qu'on avait créé des autorités régionales de santé
01:05:40pour s'occuper de la paperasserie.
01:05:42– C'est pire que tout, parce que les ARS,
01:05:46les agences régionales de santé,
01:05:48elles demandent encore plus de tableaux de bord.
01:05:49Il y a deux tutelles, les ARS et les départements,
01:05:52chacun demande des tableaux de bord,
01:05:53ce ne sont pas les mêmes évidemment,
01:05:55des tableaux de bord qui ne servent à rien.
01:05:56– On croule sur les normes.
01:05:58– Voilà, le dernier en date, c'est depuis le 1er janvier,
01:06:01c'est pour, il faut mesurer par jour, deux ou trois fois par jour,
01:06:04je crois, la qualité de l'air dans les EHPAD,
01:06:06avec des barèmes et des trucs à remplir.
01:06:10Donc, vous voyez, c'est complètement absurde,
01:06:12et pendant ce temps, on ne s'occupe pas des personnes âgées.
01:06:14Donc, en fait, il faut tout remettre à plat, etc.
01:06:18Et puis, repartir, comme je le dis, des souhaits,
01:06:21les personnes âgées, elles souhaitent rester à domicile
01:06:23le plus longtemps possible.
01:06:25Donc, il faut adapter les logements,
01:06:27et les domiciles, souvent, ne sont pas adaptés,
01:06:30mais il y a plein de choses qui existent.
01:06:32Je vais vous donner le cas d'une association
01:06:35qui s'appelle Colombage, ce sont des jeunes qui ont monté ça,
01:06:38des jeunes brillants qui auraient pu faire beaucoup d'autres choses,
01:06:40ils ont voulu donner du sens à leur vie,
01:06:42ils ont monté ça sur Paris et les grandes villes de France,
01:06:45mais j'espère que ça ira au-delà, ils sont en pleine expansion,
01:06:48c'est-à-dire que c'est du bon sens.
01:06:51Une mamie ou un papy qui vit dans un appartement à Paris,
01:06:53un appartement trop grand, ils sont seuls,
01:06:56enfin, la mamie ou le papy sont seuls,
01:06:58ils se disent, tiens, le soir, j'ai un peu peur,
01:07:00je ne voudrais pas rentrer en EHPAD,
01:07:03mais dans ce grand appartement, je suis un peu perdue.
01:07:05Et à côté de ça, il y a des jeunes qui n'ont pas les moyens
01:07:08de se payer un appartement ou un studio, etc.
01:07:11Et donc, eux, ils ont créé Colombage,
01:07:13et donc, c'est quoi ? Ils recherchent les anciens
01:07:16qui ont des appartements trop grands,
01:07:18ils recherchent des jeunes...
01:07:19Et c'est gagnant-gagnant.
01:07:21C'est-à-dire que la personne âgée, elle a un petit pécule en plus,
01:07:23que le jeune lui paye quand même un loyer.
01:07:27Elle a aussi le sentiment d'être en sécurité,
01:07:29notamment la nuit, elle a quelqu'un à portée de main,
01:07:32et le jeune peut rendre service et est très heureux au contact.
01:07:35Et ça marche super, trop bien, ils sont débordés de demandes.
01:07:40Et la famille est aussi en sécurité, se dit,
01:07:42ma mère ou mon père dort tranquille, etc.
01:07:45Vous voyez, c'est des petites choses qui peuvent paraître dérisoires,
01:07:47mais c'est comme ça qu'on avance, en fait.
01:07:49Il faudrait avoir toute la palette de domicile
01:07:53en fonction des besoins des personnes âgées.
01:07:55Et il y a plein de choses qui existent là encore,
01:07:57mais il faut les regarder, il faut prendre le temps de...
01:08:00Alors, ça paraît vraiment quelquefois un peu horreur des pâquerettes,
01:08:02mais ça fonctionne, ça fonctionne.
01:08:04Et dans nos EHPAD, il faut arrêter de faire des trucs énormes,
01:08:09il faut faire des petites...
01:08:11Alors, parce qu'on est toujours dans une logique financière
01:08:13de rentabilité, mais il faut revoir nos EHPAD,
01:08:19il faut les rendre beaucoup plus humains,
01:08:22il faut vraiment que ces établissements soient à échelle humaine
01:08:26avec des petits nombres,
01:08:29où l'ancien est pris en considération, où il y a une attention.
01:08:33Mais tout le problème des reliques baisses, c'est ça,
01:08:35c'est que beaucoup de gens placent la rentabilité au premier plan,
01:08:38et vous disent, oui, c'est très gentil tout ça,
01:08:40mais nous, retour sur investissement, on le sait très bien,
01:08:43et on ne dit pas que c'est bien,
01:08:45mais justement, votre film, oui, David Bouillon...
01:08:47Je voudrais quand même rebondir,
01:08:49parce qu'ici, c'est le respect le plus profond par rapport à madame la députée,
01:08:54mais ça me fait penser à dix ans en arrière,
01:08:56parce que ça fait dix ans que je me bats.
01:08:58Or, donc, en 2017, vous devez le savoir tous,
01:09:01en 2017, j'ai rencontré la ministre de la Santé fédérale,
01:09:04Maggie de Bloch, pour dénoncer ce gaspillage de médicaments.
01:09:09Donc, en Belgique, on détruit 600 tonnes de médicaments par an,
01:09:14périmés et non périmés, de cancer et pas de cancer.
01:09:17Et donc, ça veut dire que c'est déjà de l'argent qui est jeté,
01:09:20qui pourrait servir directement dans la poche des personnes âgées.
01:09:24J'ai rencontré le premier ministre en 2019
01:09:27pour signaler que des personnes étaient en privation de soins
01:09:30et dans des maisons insalues.
01:09:31Il m'a dit, vous avez raison, mais on le fera.
01:09:34Il ne l'a jamais fait.
01:09:35Et alors, ici, à Mons,
01:09:37j'ai rencontré les élus politiques
01:09:39pour créer des habitats d'urgence pour personnes âgées.
01:09:42Donc, quand une personne âgée était victime de maltraitance,
01:09:45on pouvait l'installer dans des logements d'urgence.
01:09:48On l'a fait.
01:09:49On a eu des personnes âgées qu'on a hébergées en urgence.
01:09:52Les élus politiques ne nous ont pas aidés, bien au contraire.
01:09:56Mais par contre, c'est là que je ne suis pas toujours d'accord,
01:10:01c'est que dans le budget d'une ville,
01:10:03il y a eu une gare à Mons de 500 millions d'euros.
01:10:06Un demi-milliard pour une gare,
01:10:08qui n'était pas une priorité, qui n'était pas une nécessité.
01:10:12Vous avez l'ensemble de la ville de Mons, 100 000 habitants.
01:10:16Il y a une quantité phénoménale de logements
01:10:19qui sont à moitié vides,
01:10:21qui pourraient être utilisés pour des personnes âgées
01:10:24qui sont dans des maisons insalubres.
01:10:25Je répète, des maisons insalubres.
01:10:27Et donc, l'argent est là,
01:10:29mais on ne l'utilise pas pour ces personnes âgées.
01:10:31Les élus politiques à Mons, ce sont des personnes qui sont jeunes
01:10:35et qui sont plus dans l'amusement,
01:10:39puisqu'on vient de terminer un festival des Lumières.
01:10:42Donc, toutes les façades illuminées à Mons,
01:10:44c'est beau, mais ça coûte un prix de fou.
01:10:47Et donc, les DJs...
01:10:49Vous voulez dire, au vu du divertissement,
01:10:51mais il y a des gens qui ont besoin de...
01:10:53Mais oui, mais l'OMS, je ne suis pas pour l'OMS,
01:10:56mais ils le disent quand même,
01:10:57il ne faut pas oublier que les personnes âgées, c'est plus de 60 ans.
01:10:59Donc, j'y suis.
01:11:01Donc, ça veut dire qu'une personne âgée,
01:11:03elle est la bienvenue quand il faut aller chercher
01:11:05les petits-enfants à l'école,
01:11:06elle est la bienvenue derrière un micro en tant que journaliste.
01:11:10J'ai des avocats de plus de 80 ans,
01:11:12j'ai des personnes super actives de 100 ans.
01:11:15Non, la personne âgée, ce n'est pas l'âge qui compte.
01:11:18C'est comme les enfants. Ce n'est pas l'âge.
01:11:20C'est simplement la dignité, c'est-à-dire le respect de l'être humain.
01:11:25Ils le font mieux chez les animaux que chez nos êtres humains européens.
01:11:29Parce que j'ai des amis, professeurs en RDC,
01:11:32et ce n'est pas comme ça qu'on agit vis-à-vis de leurs aînés.
01:11:35– Vous parlez de l'Afrique, du Congo notamment.
01:11:37– Oui, et pendant la crise sanitaire,
01:11:39dans notre centre Lagardère à Mons,
01:11:41nous avons eu beaucoup de communautés algériennes, marocaines,
01:11:44qui sont venues avec leurs grands-parents très âgés
01:11:48pour se faire soigner parce que le médecin traitant refusait
01:11:50et parce que l'hôpital les remballait avec du paracétamol.
01:11:52Il faut le dire ça, et c'est dans le film.
01:11:54Donc, le film…
01:11:56– On peut le voir où, votre film, juste là-bas ?
01:11:58– Alors, le film peut être maintenant vu sur la plateforme Vimeo,
01:12:01donc sur le segment Hippocrate et Dignité sur la plateforme Vimeo,
01:12:05et il est gratuit.
01:12:06Vous savez qu'on a projeté ce film en Belgique dans 8 grandes salles,
01:12:10on n'a pas vu un seul journaliste, on n'a pas vu un seul homme de loi,
01:12:14et on n'a pas vu un seul membre de l'ordre des médecins.
01:12:17Donc ça veut dire que, comment voulez-vous traiter un sujet
01:12:20si vous ne regardez pas un film où ce sont les personnes âgées
01:12:22qui témoignent de leur souffrance et de leur calvaire ?
01:12:25Parce qu'on parle de calvaire, d'enfer,
01:12:27parce que madame la députée parle des vêtements, du confort,
01:12:33mais moi je ne parle pas de ça, je parle du médical,
01:12:36ça veut dire qu'une personne âgée qui téléphone à son médecin traitant
01:12:38n'aura pas une prise de sang complète, elle n'aura pas un diagnostic.
01:12:41– David Bouillon, l'un n'empêchera pas l'autre,
01:12:43je crois que vous êtes en synergie.
01:12:44– Ah, on est en phase ?
01:12:46– Et pas du tout en opposition.
01:12:47– Mais nous avons vu des personnes âgées victimes de pneumonies,
01:12:50où des infirmières ont utilisé des oreillers pour les faire taire,
01:12:53les empêcher de gémer, d'où le rivotril en France,
01:12:56qu'on n'a pas eu en Belgique.
01:12:57– On a, je crois, une auditrice, Sonia, qui appelle de Saint-Mordefossé.
01:13:04– Oui, Sonia, bonjour.
01:13:06– Bonjour André, toujours ravi de vous entendre.
01:13:09– Merci.
01:13:10– En plus, on a des super affiches dans les rues en ce moment,
01:13:13donc ça fait très plaisir de voir que vous êtes visé dans toutes les grandes rues.
01:13:18– Merci, merci Sonia.
01:13:21Oui, dites-moi.
01:13:22– Je suis ravie de vous inviter, dont le docteur Bouillon,
01:13:25et je ne pense pas que c'est un hasard,
01:13:29ce rapprochement avec son histoire de l'enfance et nos anciens.
01:13:33Je pense que c'est la société et la place qu'elle donne
01:13:35et à nos enfants et à nos anciens, qui ne va pas du tout.
01:13:41Et moi, j'ai été moi-même aidante de ma maman pendant des années,
01:13:45mais très jeune, parce que je suis enceinte dès 40 ans.
01:13:47D'ailleurs, ça étonnait les personnels soignants quand on arrivait,
01:13:51et du coup, les positions étaient autrement.
01:13:54Je n'ai pas eu la chance, la dernière fois, de pouvoir la sortir de là.
01:13:58Elle me disait tout le temps,
01:13:59si tu n'étais pas là, ça ferait longtemps que je serais partie,
01:14:03parce que c'est un vrai combat avec les personnels soignants,
01:14:08avec les méthodes budgétaires.
01:14:09– Un combat sur quel plan, dites-moi ?
01:14:11– Par exemple, pour une opération qui n'est pas vitale, mais qu'on pousse,
01:14:16il a fallu que je fasse sortir ma mère contre avis médical à deux reprises.
01:14:23Finalement, j'avais eu raison.
01:14:26La dernière fois, malheureusement, suite à une chute,
01:14:28elle est partie, mais pas pour ça,
01:14:30parce que justement, elle a contracté une infection pulmonaire.
01:14:36– La fragilité, à ce moment-là, qui devient…
01:14:40– Voilà, et moi, je serais un petit peu moins indulgente que votre invité.
01:14:45Je m'excuse, je n'ai pas retenu le nom de la dame, excusez-moi.
01:14:48– De Mme Bérolibès, oui, députée non inscrite.
01:14:52Sur le personnel, je pense que quand on fait un métier,
01:14:55la vraie question, c'est pourquoi on fait tout ce métier ?
01:14:57Et moi, dans ce milieu, j'ai rencontré des anges,
01:15:00et j'ai rencontré des personnes qui n'ont rien à faire dans les soins,
01:15:06qui sont là, je ne sais pas pourquoi, mais pas pour les bonnes raisons.
01:15:10J'ai été témoin silencieuse, j'ai entendu des fois
01:15:12des petites mamies se batailler en attendant l'ascenseur,
01:15:15ça fait très mal au cœur, et des infirmières qui se moquent.
01:15:20Voilà, j'ai été témoin aussi d'amis.
01:15:23Voilà, donc je pense qu'il y a aussi cette question-là,
01:15:26pourquoi fait-on ce métier-là ?
01:15:28C'est une vraie question à te poser.
01:15:31– C'est surtout que c'est un métier, encore une fois,
01:15:33qui n'est pas facile, il faut le dire et le répéter.
01:15:35Et évidemment, il faut le faire avec le maximum d'humanité, sinon...
01:15:40Véronique Besse, par rapport à ce que vous avez entendu,
01:15:42est-ce qu'à votre avis, aujourd'hui, s'il y avait des priorités,
01:15:47je ne dis pas si vous étiez ministre des personnes âgées,
01:15:49mais quand même si vous étiez des priorités,
01:15:52vous allez vers quoi d'abord, après l'expérience que vous avez eue,
01:15:56et que vous avez encore eu à visiter ?
01:15:58Qu'est-ce qui vous paraît aujourd'hui,
01:16:00dans un pays comme le nôtre, le plus important ?
01:16:02Il y a plusieurs choses, mais qu'est-ce qui vous paraît prioritaire, je dirais ?
01:16:07– La prévention, déjà, la prévention pour qu'on vive
01:16:12le plus longtemps possible en bonne santé,
01:16:15je crois qu'on a un gros travail à faire de prévention en France,
01:16:21parce que c'est comme ça que ça se dégrade,
01:16:23les situations se dégradent très vite,
01:16:25c'est pour ça qu'il y a une perte d'autonomie qui peut arriver très vite.
01:16:27– Je dirais juste, excusez-moi, je ne veux pas prendre de...
01:16:30Mais il y a quelque chose,
01:16:31hier, je faisais une émission sur l'intelligence artificielle,
01:16:34l'intelligence artificielle va jouer un rôle fondamental,
01:16:37parce qu'avec les milliards de données,
01:16:39on saura vraiment, avant que vous n'ayez le moindre signe,
01:16:42si vous pouvez avoir un cancer ou pas, etc.
01:16:45On est en train de changer de monde de ce point de vue-là,
01:16:47je ne dis pas que ça va tout arranger,
01:16:49je dis simplement que ça va pouvoir, en tout cas,
01:16:52prévenir beaucoup plus fortement qu'avant, par rapport à ce que vous disiez.
01:16:57– Complètement, donc la prévention,
01:16:58il faudrait que ça soit une habitude dès le plus jeune âge,
01:17:01qu'on inculque ça très jeune, et qu'il y ait des habitudes de santé,
01:17:04même si on a moins de médecins, moins de dentistes, etc.,
01:17:06mais que ça soit des habitudes de santé,
01:17:08parce qu'on voit que la santé se dégrade,
01:17:10après la personne devient très vite dépendante,
01:17:16et ça pose vraiment des problèmes.
01:17:18Donc la prévention, vraiment un gros travail sur ce volet-là,
01:17:22et puis après, tout ce qui touche, en fait,
01:17:24vous savez, le thème des personnes âgées, ça touche plein d'autres thèmes,
01:17:28c'est la santé, je viens d'en parler,
01:17:30c'est tout ce qui touche à la formation du personnel,
01:17:34à domicile ou en EHPAD, c'est bien sûr le logement,
01:17:39nos anciens veulent rester à la maison, comment on les accompagne ?
01:17:42On ne peut pas toujours rester dans le domicile d'origine,
01:17:44donc il y a plein d'autres solutions,
01:17:46donc ça, c'est un volet aussi très important,
01:17:48et puis tout ce qui est mobilité,
01:17:50c'est-à-dire qu'adapter nos villes et nos communes
01:17:53à l'accueil de personnes âgées,
01:17:55c'est-à-dire que, quelquefois, on met des bancs
01:17:58pour que les personnes âgées ou autres,
01:18:00il n'y a pas que des personnes âgées qui vont sur les bancs,
01:18:02mais on se dit que pour que les personnes puissent...
01:18:05C'est-à-dire qu'on met des bancs devant rien,
01:18:07il faut mettre des bancs devant une école,
01:18:09devant des magasins, etc.
01:18:11Ils sont pas devant un mur.
01:18:12Voilà, pas devant un mur.
01:18:13Il faut mettre des bancs assez souvent dans les villes
01:18:15et même dans nos communes pour que nos personnes âgées
01:18:17puissent marcher, faire des pauses et repartir.
01:18:19Ce sont des toutes petites choses,
01:18:21mais il faut réfléchir
01:18:23et mettre encore une fois la personne âgée au cœur de notre réflexion.
01:18:27Je dois dire, je ne sais pas si on a le temps de prendre un appel
01:18:31ou prendre un appel peut-être après la pause,
01:18:34mais nous sommes toujours avec David Bouillon et avec Véronique Besse
01:18:37et on parle de...
01:18:39On ne serait rien sans, vous savez, les personnes âgées.
01:18:42Comme vous dites, David Bouillon, il n'y a pas d'âge,
01:18:45il y a des vivants et c'est de ceux-là qu'il faut s'occuper.
01:18:48-"Sud Radio", votre intention et notre plus belle récompense.
01:18:52D'abord, je voudrais vous féliciter, André Bercov,
01:18:54pour les invités que vous faites venir.
01:18:55Vraiment, votre émission, si elle n'existait pas,
01:18:58vous auriez la vanté.
01:18:59-"Sud Radio", parlons vrai.
01:19:02-"Sud Radio", Bercov,
01:19:04dans tous ses états, midi, 14h.
01:19:07André Bercov.
01:19:08Eh bien, nous avons, je crois, une auditrice.
01:19:10-"Un deuxième appel", Dane Catherine, qui appelle de Goudarg.
01:19:13Bonjour, Anne-Catherine.
01:19:14Tout à fait. Bonjour à tous. Merci de prendre mon appel.
01:19:18Alors, tout d'abord, je voudrais commencer par un hommage
01:19:21aux soignants et aux aidants,
01:19:23qui font en général un travail formidable
01:19:26et qui mettent énormément de dévouement et d'humanité.
01:19:29Et malheureusement, il y en a quelques-uns,
01:19:31des brebis noires, qui n'ont rien à faire dans ces métiers-là.
01:19:34À ce moment-là, effectivement,
01:19:35ce serait mieux qu'elles se reconvertissent.
01:19:37C'est vrai. Comme dans tous les métiers, d'ailleurs,
01:19:39il faut le dire.
01:19:40Exactement.
01:19:41Je rebondis très vite sur ce que disait madame la députée.
01:19:45Et je remercie énormément vos deux intervenants
01:19:48pour tout ce qu'elles ont dit.
01:19:50Mais il y a une chose que je ne voulais pas laisser passer,
01:19:52c'était, bon, il y aura moins de médecins, moins de dentistes,
01:19:55mais on va trouver une manière de faire autrement.
01:19:58Et là, je ne suis pas d'accord.
01:19:59Je pense que, justement, au poste où elle est,
01:20:02c'est à elle d'exiger qu'on ait plus de médecins,
01:20:06qu'on ait plus de dentistes,
01:20:07parce que la santé des Français,
01:20:10de 1 an jusqu'à 97 ans, elle n'a pas de prix.
01:20:14Et c'est justement ce qui va garantir le bienveillir.
01:20:17Donc, ce ne sont pas des machines qui vont nous soigner,
01:20:20ce sont des êtres humains
01:20:21qui sont capables de poser un diagnostic
01:20:24et d'écouter des souffrances.
01:20:26À quoi ça sert de parler à une machine ?
01:20:28– Véronique Besse.
01:20:29– Alors, vous avez tout à fait raison, madame.
01:20:31Évidemment, je souscris tout à fait à ce que vous venez de dire.
01:20:36On manque, effectivement, beaucoup de médecins généralistes
01:20:39et de médecins spécialistes aujourd'hui,
01:20:40et puis tous les professionnels de santé.
01:20:43Il y a eu des erreurs énormes, de fait, par les temps passés,
01:20:46tout gouvernement confondu, avec le numerus clausus, etc.
01:20:51Et maintenant, on a du mal à remonter la pente.
01:20:55Et on sait que pour former un médecin généraliste,
01:20:57c'est au moins dix ans, et voilà, donc ça pose vraiment des problèmes.
01:21:02Ce que je voulais dire, ce n'était pas du tout le fait
01:21:05qu'on s'en lave les mains, c'était bien au contraire.
01:21:07En fait, on fait avec ce qu'on a, mais vous savez, c'est très compliqué.
01:21:12Il y a un lobby très fort à l'Assemblée nationale sur ce thème-là.
01:21:16Et dès qu'il y a une loi qui est proposée pour inciter,
01:21:22de manière diverse et variée, à ce qu'il y ait des professions,
01:21:27par exemple, on sait qu'il y a dans certains territoires,
01:21:30il y a une surpopulation de médecins, et que dans d'autres territoires...
01:21:34Il y a un désert médical, il y en a dans les déserts médicaux.
01:21:37L'idée, c'est de dire, on répartit, comme un peu pour les pharmaciens,
01:21:40il faut un pharmacien pour tant d'habitants.
01:21:43Mais dès qu'on prononce ce genre de choses,
01:21:45dès qu'on écrit ça dans une loi, c'est impossible,
01:21:48au nom de la médecine libérale, le libre choix.
01:21:53Donc voilà, on n'y arrive pas. Malheureusement, on n'y arrive pas.
01:21:57Ce que je voulais dire, c'est que, quelquefois,
01:22:00parce qu'il n'y a pas de médecins,
01:22:01parce que les médecins généralistes ne viennent plus à domicile,
01:22:04parce qu'ils n'ont plus le temps,
01:22:05parce que les dentistes ne se déplacent pas,
01:22:07la personne âgée est peut-être celle qui en pâtit le plus, en fait.
01:22:11Et quand je parle des dentistes, par exemple,
01:22:14quand il y a des problèmes buccodentaires
01:22:17chez une personne qui a du mal à s'exprimer, qui est très âgée,
01:22:20il y a ensuite des problèmes de nutrition.
01:22:23Et quand il y a des problèmes de nutrition,
01:22:24on sait qu'ensuite, ça va très vite
01:22:26et que la personne se déshydrate, se dénutrit, etc.
01:22:29Donc il y a vraiment, là, au niveau de la prévention,
01:22:32pour qu'il y ait des examens réguliers,
01:22:34il y a vraiment un domaine à investir.
01:22:35Et en tout cas, ce sont les grands domaines d'aujourd'hui et de demain.
01:22:39David Bouillon, pour conclure.
01:22:40Oui, je voudrais quand même conclure dans le sens de l'auditrice,
01:22:45parce qu'en réalité, les médecins et les infirmières
01:22:48ont tellement de surcharges administratives,
01:22:50parce qu'il y a des lecteurs de quartier,
01:22:51il faut rendre des comptes sans arrêt,
01:22:53ça prend des heures et des heures sur une journée,
01:22:55donc il faut alléger tout ce travail au profit de l'humain.
01:22:58Mais pendant ces crises sanitaires, ce qui a bien marché,
01:23:01parce qu'on oublie quand même de savoir
01:23:02que cette crise sanitaire est une crise d'une infection,
01:23:06c'est une infection,
01:23:07ça veut dire que nous avons passé beaucoup de temps
01:23:09à aider ces personnes âgées à booster leur système immunitaire,
01:23:12à faire vraiment une alimentation riche en vitamine D, en zinc, en vitamine C,
01:23:16et nous avons montré comment utiliser un stéthoscope,
01:23:21un stéthoscope, un tensiomètre, comment utiliser un oxymètre,
01:23:25donc ça veut dire que dès le moment où tous les paramètres
01:23:27peuvent être pris par la personne âgée et la famille,
01:23:29on a déjà une chance d'avoir un bon diagnostic de manière précoce,
01:23:33parce que ce sont des personnes âgées, oui,
01:23:35mais elles sont faibles, elles sont vulnérables,
01:23:37et il faut agir vite.
01:23:38Donc on ne peut pas laisser une personne âgée avec une pneumonie pendant 10 jours.
01:23:41Et donc quand on a une prise de sang complète
01:23:42et tous les paramètres qui sont pris, on a un bon diagnostic.
01:23:46M. Bercoff, n'oublions pas qu'aujourd'hui,
01:23:49la maltraitance invisible concerne donc des privations de soins,
01:23:52des abstentions coupables de soins et des injections létales,
01:23:57c'est-à-dire que quand un médecin fait un diagnostic
01:24:00et qu'il croit que c'est le bon,
01:24:01il a le droit d'abréger la vie de la personne.
01:24:05Mais s'il se trompe de diagnostic,
01:24:07alors là, où va-t-on ?
01:24:09Et c'est ça, le problème,
01:24:10c'est que moi, je suis partant pour tout ce qu'on peut faire
01:24:13pour d'abord donner un bon diagnostic à la personne âgée
01:24:16et un maximum de chance
01:24:18pour quand même pouvoir faire une fin de vie dans la dignité.
01:24:21Une prise de sang complète, M. Bercoff,
01:24:22nous avons 9 pages de prise de sang,
01:24:24nous avons les paramètres, l'oxygène,
01:24:26et nous avons les traitements à domicile.
01:24:28Pourquoi dépenser de l'argent pour les hôpitaux,
01:24:31des ambulances, des réanimations,
01:24:33des services d'urgence qui coûtent cher,
01:24:35alors que la médecine générale ne coûte pas cher ?
01:24:37C'est la sérologie au départ, alors qu'on n'a pas fait de sérologie.
01:24:40Et la médecine générale, c'est pas le médecin généraliste,
01:24:42c'est le médecin généraliste et tous les soignants
01:24:44qui sont autour du patient.
01:24:46Je le répète, il faut toute l'équipe soignante autour,
01:24:49y compris le pharmacien.
01:24:50Et ne pas oublier qu'un médecin, c'est un médecin traitant,
01:24:53c'est-à-dire qu'il doit traiter et pas disparaître derrière le doliprane.
01:24:57On est bien d'accord.
01:24:58Merci, Mme la députée.
01:25:00Merci beaucoup.
01:25:01Et merci, David Bouillon.
01:25:02Merci, Mme la députée.
01:25:03On continuera à parler de tout cela parce que ce n'est pas fini.
01:25:08Et on va défendre le droit à la vie jusqu'à les 110 ans,
01:25:12à les 112 ans.
01:25:13Au moins.
01:25:14Jusqu'au bonheur, finalement.