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00:00Bienvenue dans Les Informés de l'Europe, 20 minutes de décryptage de l'actualité européenne avec vous, François Baudonnet, bonjour.
00:07Bonjour Benjamin, bonjour à tous.
00:09Rédacteur en chef de la rédaction européenne de France Télévisions.
00:12Aujourd'hui, deux sujets majeurs pour l'avenir de l'Europe, sa compétitivité, en particulier vis-à-vis des Etats-Unis,
00:18mais aussi sa défense et sa sécurité vis-à-vis de la menace russe.
00:21Et pour parler de ces deux sujets, nous avons deux informés.
00:24Oui, aujourd'hui nous sommes avec Catherine André qui est directrice éditoriale du média européen Vox Europe
00:30et José Manuel Lamarque, journaliste spécialiste de l'Europe à Radio France.
00:34Bonjour à vous deux.
00:35François, depuis la présentation en septembre dernier du rapport Draghi du nom de l'ancien Premier ministre italien,
00:40ancien patron de la Banque Centrale Européenne, Mario Draghi,
00:43l'Europe a pris conscience d'un constat assez cruel, son économie décroche par rapport à celle des Etats-Unis.
00:49Oui, et c'est en se basant sur ce rapport que cette semaine à Bruxelles,
00:53la présidente de la Commission Européenne, avec Stéphane Séjourné qui est le commissaire européen français,
00:59ils ont présenté ce qu'on appelle la boussole stratégique avec un double objectif économique,
01:04rattraper les Etats-Unis, alors qu'effectivement nous décrochons des Etats-Unis depuis 2008 et la crise financière,
01:10et également ne pas se faire dépasser par la Chine, en particulier dans le domaine des nouvelles technologies.
01:17Cette boussole, en fait, c'est une sorte de poupée russe, si vous voulez,
01:20dont seule la plus grande poupée a été dévoilée cette semaine, et les plus petites le seront un peu plus tard.
01:27Il y a trois grands axes, on va simplifier au maximum.
01:30Un, simplifier justement les normes pour les entreprises européennes.
01:33Deux, faire baisser les coûts d'énergie toujours pour les entreprises.
01:37Et puis trois, encourager l'innovation.
01:39Vous savez que l'Europe n'a aucun géant du numérique, ils sont tous américains ou chinois.
01:44Il s'agit donc de ne pas rater la révolution de l'intelligence artificielle.
01:48Écoutez ce qu'a dit à ce sujet Ursula von der Leyen.
01:52Nous constatons que seule une petite partie des entreprises de l'Union européenne saisit l'opportunité du changement numérique.
01:59Seuls 13% de nos entreprises utilisent l'intelligence artificielle, donc une entreprise sur sept.
02:06Tout cela doit changer.
02:08Cette année, nous lancerons donc une vaste stratégie en matière d'IA pour notre continent.
02:13Elle comprendra une initiative d'IA appliquée visant à favoriser l'adoption industrielle de l'intelligence artificielle dans des secteurs clés.
02:22Alors on le voit, la prise de conscience est bien là.
02:25Mais les annonces faites cette semaine seront-elles suffisantes pour nous faire remonter la pente ?
02:29Ne manque-t-on pas de volonté politique dans les capitales ?
02:32Et surtout, d'où pourront venir les centaines de milliards d'euros nécessaires à cette révolution ?
02:37Eh bien, on va en discuter.
02:38José-Manuel Lamarque, François, nous parlait à l'instant de la boussole, de cette boussole, des grands axes de cette boussole.
02:43J'aimerais qu'on développe la partie sur les nouvelles technologies, en particulier sur l'intelligence artificielle.
02:48Qu'est-ce qu'il y a précisément dans cette boussole ?
02:50Alors justement, François parlait de poupées russes, j'y gagne.
02:53L'intelligence artificielle déjà à la Chine a pris longueur d'avance dernièrement, et ça c'est vérifiable.
02:58Dans l'intelligence artificielle, c'est la simulation de l'intelligence humaine.
03:03Vous avez par exemple les biotechnologies.
03:05Biotechnologie, c'est par exemple le secteur de la pharmacie.
03:08Là, on va trouver les nouveaux composants au fond des océans.
03:12Et ça concerne aussi, par exemple, ce qu'on appelle le biomimétisme.
03:15A peu près 2000 médicaments vont être issus des océans.
03:19Et dans cette nouvelle biotechnologie aussi, par exemple, l'énergie avec la force des vagues, l'holomoteur, ça c'est de la biotechnologie.
03:27Après, vous avez les matériaux avancés, le graphène.
03:29Qu'est-ce que c'est que le graphène ?
03:30Le graphène, c'est un exemple.
03:31Par exemple, c'est le matériau le plus fin, le plus puissant, qui dépasse les performances du cuivre en tant que conducteur.
03:37Le lithium, par exemple, aussi.
03:39Après, vous avez les technologies quantiques et spatiales.
03:41La fameuse physique quantique de Planck et Schrödinger et de Deepak Chopra, c'est le vulgarisateur.
03:47La physique quantique, c'est passionnant, parce que la physique quantique, tout simplement, c'est l'infiniment petit face à la vaste structure du cosmos.
03:54Quand le président Macron nous parlait d'ordinateur quantique,
03:57ce seront des ordinateurs qui, aujourd'hui, pourront réaliser des calculs inaccessibles aux ordinateurs normaux.
04:05Et puis, la robotique, avec l'intelligence artificielle, la biotechnologie, les matériaux avancés, ça va très loin.
04:14Par exemple, en physique quantique, une chose très simple, on a découvert que dans un CD,
04:19par exemple, vous avez votre film que vous regardez chez vous, un jour, on pourra mettre 100 films dans un CD.
04:24Tout ça va être développé, on va vers de l'innovation.
04:28On l'espère.
04:29Catherine André, plus largement, est-ce qu'on peut dire qu'il y a dans cette boussole une vraie politique industrielle européenne ?
04:34Je dirais qu'il y a une vraie volonté de développer une politique industrielle européenne.
04:40Et ça, déjà, c'est une avancée.
04:42On continue, je dirais, depuis des affirmations et un plan déjà en 2023, mais on va sans doute un petit peu plus loin.
04:50Et ce qui est clair, c'est qu'en tout cas, on peut dire que l'UE a compris les enjeux du décrochage de l'Europe par rapport à la Chine et aux Etats-Unis, évidemment.
04:57Et elle a compris également qu'il fallait changer d'échelle.
05:01Et ce changement d'échelle, en fait, il est déjà préconisé dans le rapport Draghi, dont on vient de parler,
05:05déjà aussi par le rapport d'Henri Colletta.
05:09Et ça, ça va dans le sens de faire tout ce qu'on peut pour rendre possible une politique industrielle européenne.
05:16Il y a donc des avancées.
05:18Qui dit politique industrielle dit avoir un coût d'énergie plus bas.
05:22Or, l'Europe est évidemment désavantagée depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie,
05:28puisqu'on n'a plus accès aux gaz, notamment aux gaz pas chers russes.
05:32Et donc, il y a des choses intéressantes dans la boussole.
05:36Il y a une préconisation, par exemple, de faciliter des contrats à long terme d'achat d'électricité.
05:42Il y a également des investissements prévus dans les réseaux de transport, le stockage, etc.
05:49Et il y a aussi la création en commun d'achats en commun de matières premières stratégiques.
05:57Tout ça ne fait pas une politique industrielle européenne, mais ça facilite grandement les choses.
06:04Et ça fait partie des demandes aussi des patrons français ici en France.
06:08On les entend régulièrement demander au gouvernement des facilités pour pouvoir continuer à produire ici sans délocaliser.
06:14François, est-ce que vous pensez que ces annonces dont on vient de parler seront suivies des faits ?
06:18Alors, on peut l'espérer parce qu'on l'a bien compris, les enjeux sont absolument énormes.
06:22Peut-être ce qu'il faut dire, c'est que si la Commission européenne n'avait pas présenté comme ça ce plan,
06:28qui est un plan ambitieux, elle aurait été critiquée en disant
06:32que l'Europe, encore une fois, n'a rien vu venir.
06:34Donc, elle aurait été critiquée et c'est normal.
06:36Là, en fait, si vous regardez un peu les articles de presse de ces derniers jours,
06:40on voit qu'elle est critiquée également parce que beaucoup pensent que c'est insuffisant,
06:44qu'on ne va pas assez loin.
06:46Alors, c'est vrai que si on regarde dans le rétroviseur,
06:48ce n'est pas la première fois que l'Union européenne dit qu'elle va devenir le continent le plus compétitif au monde.
06:54Et puis, à chaque fois, ça ne marche pas.
06:56En l'an 2000, il y a 25 ans, la stratégie de Lisbonne voulait déjà faire de l'Europe, je cite,
07:01l'économie la plus compétitive et la plus dynamique du monde d'ici 2010.
07:05Bon, ça n'a pas marché. Pourquoi ? Entre autres parce qu'il y a eu la crise financière à partir de 2008.
07:10Ensuite, en 2010, puisque ça n'avait pas marché, il y a eu l'agenda 2020.
07:15Je me souviens de tout ça parce que j'étais à Bruxelles à ce moment-là.
07:18Une stratégie pour l'emploi et la croissance, ça n'a pas marché non plus.
07:22Et donc, en 2025, on a la boussole stratégique.
07:25Alors, je crois que, comme le disait Catherine, il y a vraiment un volontarisme des institutions européennes,
07:30mais qui, pour l'instant, on verra avec ce plan-là, n'a pas été suivi d'effet.
07:35Et quelles sont les raisons, selon vous, José-Manuel Lamarre,
07:37qui pourraient faire que cette boussole montre un cap sans jamais vraiment l'atteindre ?
07:41Une boussole, vous savez, quand on est navigateur, ça s'appelle aussi un compas.
07:45Le problème de la boussole et du compas, c'est tout simplement une question de financement.
07:48Parce que tout ce dont on vient de parler, ça se fait avec de l'intelligence humaine, de la matière grise.
07:53Il ne faut pas que la matière grise s'en aille.
07:55Il faut que, justement, l'Europe puisse garder sa matière grise.
07:58Donc, il faut beaucoup d'argent, beaucoup de financement.
08:00Et en gardant la matière grise, il faut aussi donner des moyens pour ce développement.
08:04C'est là où le bas blesse.
08:06Donc, le financement, ça, il va falloir se mettre d'accord.
08:08Il va falloir se mettre d'accord, vraiment.
08:09Il y a beaucoup de monde autour de la table et c'est toujours un peu compliqué avec l'Europe.
08:11Exactement. Et que tout le monde s'entende, surtout.
08:13Et puis, il faut que les États membres, si je puis me permettre, aient envie aussi.
08:16Parce que la Commission européenne n'a pas les moyens de dire,
08:20ben voilà, les milliards vont pleuvoir comme ça.
08:23Elle, elle essaye de rendre de facilité, on va dire, un peu les choses.
08:26Mais après, les États membres, donc les 27 pays, ont un rôle, évidemment, essentiel à jouer.
08:31On va continuer cette discussion.
08:32On va parler également de la sécurité de l'Europe.
08:34Autre enjeu important en ce moment avec vous, les informés.
08:38Ce sera juste après le Fil info à 9h50 avec Mathilde Romagnon.
08:421500 automobilistes ont passé la nuit dans des centres d'hébergement d'urgence en Savoie.
08:46Ils étaient bloqués sur la route de la Tarentaise après un éboulement
08:49survenu hier matin entre Albertville et Moutier.
08:52Cette route permet d'accéder à plusieurs stations de ski.
08:55La circulation sera encore perturbée toute la journée.
08:58François Bayrou utilisera l'article 49-3 dès demain pour faire adopter le budget de l'État
09:03et en fin de semaine pour celui de la sécurité sociale.
09:06Le ministre de l'Industrie et de l'Énergie, Marc Ferracci,
09:09appelle les députés à retrouver la culture du compromis.
09:12Il était ce matin l'invité du 8.30 France Info.
09:15Le Canada, le Mexique et la Chine promettent des représailles
09:18après la mise en place et la hausse de droits de douane
09:21par les États-Unis, mesure officialisée hier par Washington.
09:25Des Français nommés au Grammy Awards, le groupe de métal Gojira,
09:29la chanteuse lyrique Marina Viotti et le compositeur Victor Le Man
09:32pour la prestation métal de l'année, prestation effectuée
09:35lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris.
09:38La cérémonie des Grammy Awards, elle, se déroule la nuit prochaine aux États-Unis.
09:51François Baudonnet, Benjamin Fontaine.
09:54La suite des informés de l'Europe sur France Info avec toujours Catherine André,
09:57directrice éditoriale du Média Européen Vox Europe
10:00et José Manuel Lamarque, journaliste spécialiste de l'Europe à Radio France.
10:03Dans l'actualité européenne aussi François, il y a ce sommet
10:06demain à Bruxelles sur la défense européenne.
10:09Oui, et là encore les enjeux sont énormes, je dirais presque vitaux.
10:12Les services de renseignement allemands sont persuadés par exemple
10:15que la Russie, je cite les services de renseignement allemands,
10:18va tester militairement l'OTAN avant la fin de la décennie.
10:21Donc c'est bientôt, c'est d'ici 5 ans.
10:24Et l'OTAN, justement, elle croit à cette menace.
10:27Mi-janvier, Marc Routeux, qui est le secrétaire général de l'Organisation Transatlantique,
10:30a dit devant les députés européens médusés
10:33l'Europe doit investir dans sa défense.
10:36Si vous ne faites pas, prenez des cours de russe.
10:39C'est ce qu'il a dit Marc Routeux, c'était mi-janvier devant le Parlement européen.
10:42Alors la question qui sera soulevée au cours de ce sommet, c'est
10:46Là, il ne s'agit pas de parler d'une armée européenne.
10:49Aujourd'hui, les 27 fabriquent des armes, mais pas ensemble
10:52et de manière totalement morcelée.
10:55Juste un exemple, dans les armées européennes,
10:58il y a aujourd'hui 17 types de chars différents,
11:01alors qu'aux Etats-Unis, il y en a un seul.
11:04Et les Européens achètent plus de 60% de leurs armements aux Etats-Unis.
11:07Et donc ce qui va être sur la table demain à Bruxelles, c'est
11:10est-ce que l'argent européen doit servir à financer
11:13l'industrie américaine de défense en leur achetant des armes ?
11:16Je vous le disais, les enjeux sont vraiment importants.
11:19José-Manuel Lamarck, sur cette question, nous les Européens,
11:22nous n'arrivons pas à créer une industrie européenne de défense.
11:25Qu'est-ce qui coince encore aujourd'hui ?
11:28Rien ne coince ou tout coince, ça s'appelle la souveraineté.
11:31C'est les industriels de l'armement, qu'ils soient français ou autres,
11:34d'abord ils disent nous, on fabrique pour notre pays, c'est la souveraineté.
11:37Transfert de technologie, là, ça commence à poser problème.
11:40Si vous faites un élément de défense par un avion entre deux pays,
11:43vous voyez le temps que ça prend et combien c'est compliqué.
11:46Et puis aussi, il ne faut pas oublier une chose,
11:49vous faites un avion de combat, il y a quelques années, avec le Royaume-Uni.
11:52Mais maintenant le Royaume-Uni n'est plus dans l'Union Européenne.
11:55Voilà, transfert de technologie, ça pose des problèmes.
11:58L'influence du marché européen aussi. Je prends le cas de Naval Group.
12:01Naval Group, on l'a vu à Euronaval, le salon militaire maritime de défense.
12:04Tout le monde était là, mais tout le monde a ses propres technologies.
12:08Difficile de travailler ensemble, je le répète, souveraineté.
12:11Et puis il ne faut pas oublier que tout ça, ça dépend aussi du renseignement.
12:14Tant qu'on n'aura pas d'agence de renseignement européenne,
12:17avoir une agence d'armement européenne, on en est loin.
12:20N'oublions pas une chose, vous avez parlé des Etats-Unis, François.
12:23Souvenons-nous du temps de l'Union Soviétique, le pacte de Varsovie.
12:26Tout ce qui était avec l'Union Soviétique avait le même armement.
12:29C'est-à-dire qu'un militaire roumain pouvait échanger une arme avec un militaire polonais.
12:34Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
12:37Catherine André, pensez-vous que sous la pression des Etats-Unis,
12:40la pression de Donald Trump et bien sûr aussi de Vladimir Poutine,
12:43les Européens vont réussir à créer une industrie européenne digne de ce nom ?
12:48Benjamin, on dit souvent que l'Union Européenne avance dans les crises.
12:53Je dirais que là, en termes de moteur, on a rarement eu une conjonction pareille
12:58entre, comme vous venez de le dire, les menaces de Vladimir Poutine
13:03aux portes de l'Union Européenne, la vision « America First » démultipliée
13:09depuis la nouvelle investiture de Donald Trump à la Maison-Blanche.
13:14Il menace donc aussi les Européens de se désengager de l'OTAN.
13:20En tout cas, il leur demande de participer davantage à son financement.
13:23Et puis on a, dernière en date, c'est important aussi,
13:26les Danois se préparent à une guerre commerciale
13:29du fait que Donald Trump, en effet, menace de remettre en cause la souveraineté
13:36au Groenland.
13:38Donc tout ça fait qu'il y a une pression absolument énorme.
13:41Maintenant, aujourd'hui, on est sur de l'intergouvernemental.
13:45C'est un petit peu la même réponse que j'ai faite à la question précédente.
13:49On n'a pas de politique coordonnée, mais simplement on a peut-être un tempo
13:55qui fait que, et on le voit avec la réunion de demain,
13:58il y a une volonté qui est affichée à nouveau,
14:01peut-être de s'appuyer sur ce qui existe déjà.
14:05Il y a des coopérations comme Airbus,
14:08il y a des acquisitions conjointes de matériel militaire, notamment.
14:12Il existe des tas de choses.
14:14Et pourquoi pas de politique coordonnée ?
14:15Qui sont ceux qui coïncent, qui empêchent le plus l'Europe d'avancer ?
14:19On a à nouveau la question du financement,
14:21qui est absolument épineuse, évidemment.
14:24L'Allemagne, on sait, coince sur certaines choses.
14:28On a également la possibilité, par exemple, d'emprunt commun,
14:33de financement commun, c'est assez complexe.
14:35Mais globalement, sans financement conjoint,
14:38on est face à des politiques nationales.
14:41Il y a une particularité, je dirais, à la France aussi,
14:43parce que c'est en gros la France qui, en Europe, pousse pour une défense européenne.
14:48Elle est à peu près seule, il faut quand même le dire.
14:51Pourquoi elle est seule ?
14:53Parce que nos partenaires pensent que quand la France pousse pour une défense européenne,
14:58la France veut d'abord vendre ses armes.
15:01Vu d'Allemagne et vu d'ailleurs,
15:04la France souhaite qu'on lui achète ses Rafales, qu'on lui achète etc.
15:10Les autres sont plus atlantistes,
15:14et ils se sont toujours vus, et c'est le cas,
15:17protégés par les Etats-Unis.
15:20Pour eux, c'est beaucoup plus naturel d'acheter du matériel américain.
15:24C'est vraiment un changement de philosophie,
15:29et ça va être extrêmement compliqué à opérer.
15:32N'oublions pas que certains composants ne sont pas européens.
15:35Certains viennent de Chine, et on parle aussi de métaux rares.
15:38Et forcément, il y a aussi des histoires commerciales qui viennent s'inviter dans ces échanges-là.
15:42La différence entre le bilatéral et le multilatéral est énorme.
15:45François Bodonnet-Kersthammer sera donc à Bruxelles demain.
15:48Pourquoi c'est si important ?
15:50Depuis le Brexit, il y a exactement 5 ans,
15:54c'était le 31 janvier 2020,
15:57jamais un Premier ministre britannique n'est revenu à Bruxelles
16:01pour parler comme ça aux 27,
16:04qui seront réunis demain dans ce dîner.
16:07C'est important parce que le Royaume-Uni est évidemment
16:11l'une des armées fortes d'Europe, du continent européen,
16:16avec l'armée française.
16:18On voit également l'armée polonaise qui est en train
16:22de devenir une armée absolument incontournable.
16:25Et là, ils vont se parler tous ensemble,
16:28demain soir au dîner, des sujets de défense.
16:31Et il y a l'idée, derrière cela,
16:34de signer un accord de sécurité
16:37entre le Royaume-Uni et l'Europe.
16:40Donc c'est pour ça que c'est important,
16:42même si ce ne sera pas signé demain soir,
16:44parce qu'il n'y aura probablement seulement évoqué.
16:46On va suivre ça, évidemment, dès demain.
16:48Et dans les prochains jours, grâce à vous,
16:50François Bedonnet, on va devoir s'arrêter là.
16:52C'est la fin des Informés de l'Europe.
16:54Merci Catherine André, directrice éditoriale
16:56du Média Européen Vox Europe.
16:58Merci à vous, José Manuel Lamarck,
17:00journaliste spécialiste de l'Europe à Radio France,
17:02d'avoir été avec nous.
17:03François, on vous retrouve dès demain matin
17:05sur France Info TV.
17:06Les Informés de l'Europe reviennent dimanche prochain.
17:08Bonne journée à vous.
17:09L'info continue sur France Info.

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