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L'UE fait marche arrière sur l'écologie

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00:00 [Musique]
00:07 Bienvenue dans les informer de l'Europe sur France Info,
00:10 votre rendez-vous de la semaine pour décrypter l'actualité européenne.
00:13 Avec vous, François Bonnet, rédacteur en chef de la rédaction européenne de France Télévisions,
00:17 éditorialiste chaque matin sur France Info TV. Bonjour.
00:20 Bonjour.
00:20 Cette semaine, nous parlons de la délicate position de l'Europe sur l'écologie,
00:24 mais aussi de la réforme du fameux pacte de stabilité.
00:27 Et pour rendre simples ces sujets parfois compliqués, François, je vous laisse présenter nos invités.
00:32 Eh bien aujourd'hui, sur le plateau des informer de l'Europe, nous sommes avec Audrey Vuettaz,
00:37 autrice du podcast "Trait d'union", qui est un podcast spécialisé sur l'Union européenne,
00:43 et avec Fabien-Janick Cherbonnel, qui est journaliste spécialiste des affaires européennes,
00:48 au site franceinfo.fr.
00:50 Alors François, les tracteurs des agriculteurs français sont de retour dans les fermes,
00:53 mais les manifestations d'agriculteurs se poursuivent en Espagne, en Italie notamment,
00:57 et la Commission européenne vient de faire un nouveau pas en direction des agriculteurs européens.
01:02 Oui, un nouveau pas, on pourrait même dire machine arrière toute sur l'écologie.
01:06 En 2019, vous vous en souvenez, quand Ursula von der Leyen arrive à la tête de la Commission européenne,
01:11 elle affirme que sa priorité numéro un, c'est la protection du climat.
01:16 Et pour ça, elle lance le pacte vert européen avec un objectif très ambitieux,
01:20 faire de l'Europe le premier continent neutre en carbone en 2050.
01:24 Des dizaines de textes visant à lutter contre le dérèglement climatique sont adoptés,
01:28 mais patatras, la machine s'enraille, les agriculteurs protestent,
01:32 et ce mardi, à Strasbourg, Ursula von der Leyen annonce qu'elle retire une loi européenne
01:37 dont l'objectif était de diviser par deux l'utilisation de pesticides d'ici 2030,
01:43 et elle donne cette justification.
01:47 Nous devons faire quelque chose.
01:50 C'est pourquoi je propose de retirer cette proposition,
01:54 mais bien sûr, le sujet reste d'actualité.
01:57 Et pour aller de l'avant, il faut davantage de dialogue avec les agriculteurs et une approche différente.
02:07 Et sur cette base, la Commission pourrait faire une nouvelle proposition,
02:11 avec un contenu beaucoup plus mûr et avec les acteurs eux-mêmes.
02:17 Dans le pacte vert européen, il y a l'interdiction de la vente de moteurs thermiques en 2035,
02:24 la taxe carbone aux frontières, mais il n'y aura pas de nouveau texte sur la protection de l'environnement.
02:30 C'est trop court avant les élections européennes qui sont dans trois mois et demi.
02:33 Audrey Vietaz, ça fait plusieurs mois que l'Union européenne fait marche arrière sur l'écologie.
02:38 Il faut peut-être rappeler Audrey les décisions, les déclarations qui ont affaibli l'Union européenne sur ce thème de l'écologie.
02:45 Une déclaration marquante dont on se souvient, c'est Emmanuel Macron avec sa fameuse pause réglementaire au printemps dernier.
02:52 Il a été suivi par d'autres leaders, notamment Alexandre de Croo, le Premier ministre belge.
02:56 Mais Emmanuel Macron, ça avait un impact parce que c'était lui qui voulait "Make our planet great again".
03:01 Donc c'était très important.
03:02 Cet été, il y a eu aussi un texte sur lequel il y a eu beaucoup une hystérisation des débats,
03:06 c'était au Parlement européen.
03:08 C'était un texte pour restaurer la biodiversité.
03:10 Il y a eu une telle opposition qu'il a failli ne pas passer.
03:12 Il est finalement passé, mais totalement vidé de sa substance.
03:15 Et puis plus récemment, on se souvient de l'autorisation pour dix années supplémentaires du glyphosate
03:20 parce que les États membres n'ont pas réussi à se mettre d'accord pour l'interdire totalement.
03:23 Et puis sur le texte pour réduire de moitié les pesticides, en fait la Commission a fait marche arrière,
03:29 mais il était bien mal engagé ce texte.
03:31 Il avait été rejeté au Parlement européen.
03:33 Et les États membres qui devaient l'étudier aussi de leur côté n'avançaient pas non plus.
03:36 Donc voilà, il y avait quand même beaucoup d'exemples cette dernière année.
03:39 Fabien, Jannick, Cherbonnel, comment expliquer ce revirement qui finalement ne date pas de l'affront des agriculteurs ?
03:44 Effectivement, en fait, si on rembobine à 2019, on avait un vrai moment écologie,
03:48 comme vous l'avez rappelé François, mais aussi avec la victoire ou pas la victoire,
03:52 mais plutôt les bons scores des écologistes aux élections européennes,
03:54 notamment en France et en Allemagne.
03:55 Depuis, il s'est passé beaucoup de choses, mais notamment il y a une vraie stratégie de l'extrême droite
03:59 de cibler toutes ces mesures climatiques.
04:02 Vraiment, on les met dans le même panier que une espèce de,
04:06 c'est décrit comme une politique de l'élite globaliste qui est déconnectée des Européens et des Français.
04:13 On le voit, le meilleur exemple, je pense, c'est l'interdiction du moteur thermique
04:16 qui est prévue pour 2035, qui a été votée.
04:18 Et c'est vraiment un axe de bataille pour l'extrême droite.
04:20 Et donc, il y a tout ce travail-là qui, forcément, infuse un peu dans nos débats, dans le quotidien.
04:26 Mais en fait, petit à petit, l'extrême droite est rejointe par la droite,
04:29 qui a peur de se faire concurrencer par l'extrême droite.
04:31 On voit les sondages et qui, du coup, sur des textes au Parlement européen,
04:34 s'allient avec l'extrême droite pour faire tomber ces mesures.
04:37 C'est vraiment ce que me décrivait, je parlais avec Marie Toussaint,
04:40 qui est la candidate écologiste pour EELV aux européennes,
04:44 et qui est vraiment sous cette ligne.
04:46 Elle voit une coalition anticlimat se mettre en place.
04:49 En fait, dans un sens, c'est la question du climat qui est repolitisé aussi,
04:52 puisque en 2019, il y avait une espèce de grand consensus,
04:55 mais tout ça, ça a des coûts politiques et on voit les clivages qui se font.
04:58 Et ça serait intéressant de voir le positionnement de Ursula von der Leyen,
05:01 si et quand elle se présentera pour sa succession,
05:04 parce qu'elle est sûrement la présidente la plus écologiste,
05:06 mais elle est aussi membre du parti de son tournoi, le PPE.
05:09 Donc, on verra ce qu'elle leur proposera.
05:10 Mais François, est-ce que le pacte vert, dans son ensemble, pourrait être mis en cause ?
05:14 Oui, je crois qu'en fait, il est déjà remis en cause.
05:17 D'une part, parce qu'on le disait, il n'y aura pas de nouveaux textes,
05:20 contrairement à ce que dit la présidente de la Commission européenne.
05:23 Il n'y a pas le temps, les élections européennes, c'est le 9 juin.
05:26 Donc, le Parlement va changer, la Commission européenne va changer.
05:29 Et on sait que pour un texte, il faut de deux à trois ans à peu près pour l'adopter.
05:32 Donc, il n'y aura pas de nouveaux textes.
05:34 Ensuite, parce que les textes qui ne sont pas adoptés,
05:37 qui sont, on va dire, dans les tuyaux,
05:39 ne le seront pas non plus avant les élections européennes,
05:42 pour les mêmes raisons.
05:45 Et aussi, parce qu'ensuite, les textes qui sont adoptés,
05:50 pourraient ne pas être appliqués.
05:52 Et je pense en particulier à la mesure phare,
05:54 qui est celle de la fin des moteurs thermiques,
05:56 l'interdiction de la vente des moteurs thermiques dans l'Union européenne en 2035.
06:00 Normalement, c'est adopté, ça va se faire.
06:03 Il est fort possible qu'ensuite, puisqu'il va y avoir un changement,
06:06 encore une fois, des équipes, à la fois au Parlement et à la Commission,
06:10 il est tout à fait possible, en fait, que ce soit redétricoté,
06:13 et que finalement, ça ne s'applique pas.
06:17 Sauf si, je dirais, l'écologie...
06:20 Une hypothèse, c'est que l'écologie soit prise en otage
06:23 de cette campagne électorale, parce qu'on est en campagne électorale,
06:26 et qu'une fois les élections passées,
06:28 il y ait quand même une prise de conscience
06:30 que, évidemment, c'est important, qu'il faut faire quelque chose,
06:32 et dans ce cas-là, ça pourrait redémarrer.
06:34 Donc, je ne sais pas ce qui va se passer, mais en tout cas, tout est possible.
06:37 - Audrey Vietas, dans le discours qu'on a entendu tout à l'heure
06:39 sur la Vanderleyen, la présidente de la Commission
06:41 a fixé comme objectif de réduire de 90% les émissions de CO2 en Europe en 2040.
06:46 Ça reste ambitieux ou pas ?
06:48 - Oui, c'est ambitieux, mais elle ne se donne pas de moyens supplémentaires.
06:50 Donc, ça veut dire qu'on va y arriver
06:52 si tous les textes qu'on a mis en place jusqu'à présent sont appliqués,
06:55 s'ils sont acceptés, et s'ils fournissent les résultats escomptés.
06:59 Mais il n'y a rien de supplémentaire, il n'y a pas d'objectif supplémentaire,
07:02 et ça, c'est ce qui est vraiment décrié par les associations.
07:04 J'ai noté une phrase d'une représentante de Greenpeace qui disait
07:07 "C'est comme vouloir éviter un cancer de la langue sans prévoir d'arrêter de fumer".
07:10 Donc, en effet, c'est ambitieux, mais il n'y a pas de moyens derrière.
07:12 - On a l'image. Fabien, Yannick, Cherbonnel, est-ce que, dans ces conditions,
07:16 l'UE sera en mesure de respecter l'accord de Paris ?
07:19 - Ça paraît assez compliqué, effectivement,
07:21 sachant déjà que quand on regarde les chiffres de la Commission,
07:24 normalement pour 2030, on avait un objectif de réduction des gaz à effet de serre
07:27 comparé à 2019 de 55%, et là, d'après la Commission, on n'est qu'à 51%.
07:32 Alors, on n'est pas très loin derrière,
07:34 mais si on décide d'arrêter toutes les mesures climatiques,
07:37 on a du mal à imaginer comment on arrivera à la neutralité carbone en 2050,
07:41 effectivement, et c'est vraiment ce qui inquiète les associations environnementales.
07:44 - Alors, on va clore ce chapitre sur l'agriculture, chapitre européen sur l'agriculture.
07:48 Dans quelques instants, on va aborder les nouvelles règles budgétaires de l'Union européenne.
07:52 Il en a été question il y a quelques heures.
07:54 Maintenant, on va essayer de vous expliquer tout ça
07:56 dans la suite des informés de l'Europe sur France Info,
07:59 juste après le Fil info de 9h50 avec Elia Bergen.
08:03 Vers la fin du droit du sol à Mayotte, Gérald Darmanin l'annonce ce matin à son arrivée sur l'île.
08:08 "Nous couperons ainsi l'attractivité qu'il peut y avoir dans l'archipel maorais", assure-t-il.
08:12 Mayotte en pleine crise migratoire, sécuritaire.
08:15 Cette fin du droit du sol sera faite dans une révision constitutionnelle
08:19 que choisira le chef de l'État, explique le ministre de l'Intérieur.
08:22 Donald Trump durcit encore son projet politique.
08:26 L'ancien président, archi-favori des Républicains,
08:28 promet une expulsion massive de migrants
08:31 dès le premier jour de son nouveau mandat, s'il était réélu.
08:35 Frisk Orléone visait par une enquête pour apologie du terrorisme
08:38 ouverte par le Parc Aidnitz.
08:40 Dans une chanson, le rappeur controversé paraît évoquer l'attentat de la promenade des Anglais.
08:45 "Nous voulons la même chose que les supporters,
08:48 que le PSG reste au Parc des Princes", réaction sur France Info de Pierre Rabadon,
08:52 adjoint à la mairie de Paris en charge des sports.
08:55 Hier soir, Anne Hidalgo a été la cible de la colère de certains ultras du PSG
08:59 contre l'île, sur fond de conflits entre le club et la mairie
09:04 concernant la vente du Parc des Princes.
09:06 La suite des informés de l'Europe sur France Info,
09:20 avec Audrey Viettas, journaliste autrice du podcast "Traits d'Union",
09:23 podcast spécialisé sur l'Union européenne,
09:26 et Fabien-Janick Charbonnel, journaliste spécialiste de l'Europe pour le site Franceinfo.fr
09:30 et bien sûr, François Bodonnet avec nous.
09:32 Chaque semaine, François, il s'est passé des choses à Bruxelles,
09:35 dans la nuit de vendredi à samedi.
09:36 Oui, il y a eu une longue réunion.
09:39 Vous savez qu'à Bruxelles, on aime bien faire des réunions nocturnes et qui durent longtemps.
09:42 Là, c'est une réunion qui a duré 16 heures et qui a accouché sur un accord,
09:47 sur une réforme du pacte de stabilité.
09:50 Alors, qu'est-ce que c'est ?
09:51 Le pacte de stabilité, vous savez, il avait été créé dans les années 90
09:55 et en particulier autour des critères de Maastricht,
09:58 c'est-à-dire 3%, il ne faut pas dépasser, chaque pays ne dépasse pas 3% de déficit
10:03 et que sa dette ne soit pas supérieure à 60%.
10:07 Alors, ces critères ont longtemps été contestés,
10:10 en particulier dans ces 10 ou 20 dernières années,
10:13 parce que certains disent que cela fait trop d'austérité.
10:16 On en avait beaucoup parlé, souvenez-vous, en particulier au moment de la crise grecque,
10:19 au moment de la crise de l'euro.
10:22 Et il fallait donc réformer, en tout cas, cette façon de fonctionner.
10:27 Alors, les critères de Maastricht, donc 3% et 60% demeurent,
10:31 mais la réforme, c'est qu'il va y avoir une dose de flexibilité.
10:34 En gros, jusqu'à présent, c'était Bruxelles qui disait à chaque État,
10:37 "Attention, il va falloir faire mieux et dépenser moins".
10:40 Là, maintenant, c'est chaque État qui va se fixer lui-même la direction
10:44 pour respecter les critères et il aura plus de temps pour le faire
10:49 s'il investit dans des secteurs clés, comme la transition écologique,
10:52 le numérique ou la défense.
10:55 Mais l'Allemagne a obtenu des garde-fous,
10:58 comme par exemple une réduction automatique de la dette,
11:02 ce qui fait dire à certains que c'est le retour de l'austérité.
11:07 Cette réforme doit quand même encore être votée au Parlement européen,
11:12 vraisemblablement en avril.
11:14 Fabien-Janick Charbonnel, cet accord a été difficile à trouver,
11:17 parce qu'encore une fois, les pays dits frugaux se sont opposés
11:21 aux pays du sud de l'Europe qui sont plus dépensiers.
11:24 Oui, c'est vraiment cliché, mais c'est vrai.
11:26 C'est vraiment une division assez classique en Europe.
11:28 Les frugaux, c'est l'Allemagne, c'est la Scandinavie,
11:30 c'est les Pays-Bas, c'est l'Autriche.
11:32 C'est ces pays qui veulent une Europe qui dépense moins globalement
11:35 ou en tout cas une Europe qui ne dépense pas plus,
11:37 qui, par tradition politique, culturelle, fait attention à ses comptes publics, etc.
11:42 Ce qui est intéressant, c'est que ces débats reviennent tout le temps.
11:45 On avait le même débat entre plus de dépense, moins de dépense,
11:49 mutilisation de la dette ou pas, avec le plan de relance européen il y a quelques années.
11:53 François parlait de la crise de la dette en Grèce, c'était à peu près la même chose.
11:57 Là, ce qui est intéressant de pointer, c'est que même s'il y a un entêtement des frugaux,
12:01 et notamment de l'Allemagne, pour faire respecter ses critères de dette,
12:04 on voit bien finalement que là, en ce moment, l'Allemagne est en récession,
12:07 justement parce qu'elle ne peut pas s'autoriser à dépenser plus.
12:10 Et on a un pays comme l'Italie, par exemple, qui a une dette assez grande,
12:13 qui elle, a une croissance malgré les difficultés économiques.
12:16 Donc on voit bien que peut-être il serait temps de faire un changement politique,
12:19 mais les pays comme d'habitude restent un petit peu coincés dans leurs habitudes.
12:22 Audrey Vétaz, si je ne me trompe pas, ce pacte de stabilité n'a jamais donné lieu à de sanctions.
12:27 Il n'y en a pas non plus dans ce nouveau pacte ? Est-ce que ça va servir à quelque chose ?
12:31 Alors en effet, il n'y a jamais eu de sanctions, j'ai vérifié.
12:34 Et pour vous donner une image, la France n'a respecté ses critères que deux années consécutives
12:38 dans toute l'histoire de ce pacte de stabilité.
12:42 En fait, la Commission, elle peut froncer les sourcils, taper du poing sur la table,
12:46 mettre un pays en procédure de déficit excessif.
12:48 Mais pour qu'il y ait sanction, il faut qu'il y ait accord des autres pays de l'Union européenne.
12:52 Et c'est difficile de se sanctionner les uns les autres.
12:55 Pour vous donner aussi une autre idée, au début des années 2000,
12:58 c'était la France et l'Allemagne qui étaient en procédure de déficit excessif.
13:01 Et c'est peut-être la raison pour laquelle ils n'ont pas été sanctionnés,
13:03 c'est parce que c'était la France et l'Allemagne.
13:04 Alors pourquoi on fait ça ? Pourquoi on s'en tête ?
13:06 Il faut savoir déjà qu'on n'a pas tous la même manière de voir les choses.
13:09 On l'a dit, en Allemagne, le frein à la dette, c'est tellement important
13:12 que c'est inscrit dans la Constitution.
13:14 Et c'est ce qui a poussé aussi l'Allemagne à rejoindre l'euro,
13:16 à abandonner le Deutsche Mark et à rejoindre l'euro, ce fameux pacte de stabilité.
13:19 Donc ils en font un totem, c'est très important.
13:21 Et puis ça rassure aussi les marchés financiers.
13:23 De montrer qu'on a une bonne gestion de ses finances,
13:26 ça permet de rassurer les marchés financiers, d'avoir une crédibilité.
13:29 Et c'est là où on emprunte notre argent.
13:30 Donc ça montre un peu la crédibilité de l'Union européenne.
13:33 François, l'accord a été annoncé hier matin, mais il y a déjà des réactions à gauche,
13:37 notamment à la gauche de la gauche.
13:39 Oui, effectivement, en fait, la gauche et la gauche de la gauche,
13:42 je trouve que c'est le retour de l'austérité, d'une certaine façon.
13:46 Ce qui est intéressant aussi de noter, c'est quand même la position de la France,
13:49 qui a accepté que cette réforme soit faite.
13:52 Mon opinion, c'est que vraisemblablement, c'est ce qu'on disait,
13:56 en fait la France sait que de toute façon, ça n'aura pas beaucoup d'impact,
13:59 puisqu'il n'y aura pas de sanctions.
14:00 Donc en fait, la France continuera à faire ce qu'elle veut.
14:02 Ce qu'il faut savoir, c'est que cette réforme sera mise sur pied dès à présent.
14:06 C'est-à-dire que dès 2025, oui, la France sera déjà en procédure de déficit excessif.
14:13 C'est-à-dire à peine mise sur pied, la France sera, alors pas sanctionnée,
14:18 mais en tout cas, sera dans le rouge d'une certaine façon.
14:21 Donc je crois qu'en fait, la France s'est dit, bon, on va faire plaisir à nos amis allemands,
14:24 parce qu'effectivement, comme Audrey l'a rappelé, c'est historiquement, évidemment,
14:28 très important pour eux, mais finalement, c'est pas très grave.
14:31 Et il faut investir absolument dans le numérique, dans la défense, par exemple.
14:35 Vous savez qu'en fait, il y a un grand nombre de pays de l'Union européenne
14:39 qui font aussi partie, enfin la quasi-totalité d'ailleurs, fait partie de l'OTAN.
14:42 Ils sont en dessous de 2% de leurs dépenses en ce qui concerne la défense.
14:48 Or, la défense de l'OTAN va augmenter considérablement dans les années qui viennent.
14:52 Donc il va falloir que ces dépenses augmentent.
14:55 Et donc forcément, il va y avoir des déficits qui vont apparaître.
14:59 - Très bien, Yannick Cherbonnel, pourquoi on continue de s'imposer ce jeu des règles,
15:02 finalement, de ce pacte de stabilité si personne ne le respecte et s'il n'y a pas de sanctions ?
15:06 - Est-ce que le lieu, c'est pas ça en général ? Un jeu des règles qu'on s'auto-impose en cherchant un compromis ?
15:10 Parce qu'on cherche un compromis, parce qu'on a 27 cultures politiques économiques très différentes
15:15 et qu'on a une monnaie commune, pas parmi les 27, mais parmi un grand nombre de pays,
15:19 et qu'il faut trouver un point commun et que même si on sait qu'au final,
15:22 on ne va pas respecter les règles, c'est important de le dire.
15:25 Et je pense que c'est vraiment ça le point des négociations.
15:27 Et quand même, elles ont un impact dans la vraie vie, puisqu'elles vont empêcher,
15:32 par exemple, le budget de l'UE, puisqu'on parle des règles qui vont impacter les États,
15:35 mais aussi des questions budgétaires de l'UE propre.
15:37 Il y avait beaucoup de demandes de la part de la Commission d'augmenter le budget,
15:40 ce qui n'a pas vraiment été le cas, donc ça a quand même un vrai impact.
15:43 - Ça peut durer combien de temps, ce petit jeu, finalement ?
15:45 Que chacun accepte que l'autre dépense plus sans être sanctionné,
15:48 alors qu'il y en a qui se serrent la ceinture, quelque part ?
15:52 - Oui, comme il n'y a pas de sanctions, de toute façon, voilà.
15:55 Et puis, encore une fois, il y a quand même ces secteurs que sont la défense,
15:59 le numérique et la transition écologique, où les États vont pouvoir investir,
16:03 parce qu'on sait que c'est évidemment important,
16:05 et ils vont bénéficier d'un délai pour rentrer dans les clous.
16:08 - François, l'Europe, c'est aussi du concret, un dernier mot,
16:11 pour notre vie quotidienne, parce qu'il y a une carte
16:14 qui va changer la vie des personnes handicapées.
16:16 - Absolument. En fait, il y a même deux cartes.
16:18 Il y a une première carte qui a été créée,
16:21 qui est une carte pour les personnes handicapées,
16:23 qui sera valable partout en Europe. Elle n'existait pas.
16:26 Et ça donnera, par exemple, des accès privilégiés
16:28 ou des réductions pour certaines choses.
16:30 Et puis, vous savez, la carte de stationnement qu'on connaît tous,
16:33 pour les personnes handicapées, jusqu'à présent, elle n'était pas harmonisée.
16:36 Elle était différente dans chaque pays. Ça posait des problèmes.
16:38 Dorénavant, elle sera harmonisée, elle sera partout la même.
16:41 Et effectivement, ça concerne 87 millions de personnes sur notre continent.
16:45 - Eh bien, voilà du concret. Merci, François Bedonnet.
16:47 Et merci à vous, Audrey Vuettas, autrice du podcast "Trait d'union".
16:50 Fabien, Yannick Charbonnel, merci à vous également.
16:53 Le site franceinfo.fr, bien sûr.
16:55 Et les informés de l'Europe, vous les retrouvez également sur notre site,
16:59 justement, en vidéo, franceinfo.fr. Bonne journée.
17:01 journée.
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