Les informés de l'Europe 14.01

  • il y a 8 mois
2024, l'année qui va tout changer en Europe

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00:00 *Musique*
00:06 Merci d'être avec nous pour les informés de l'Europe sur France Info, la radio et la télévision Canal 27.
00:12 C'est reparti pour cette année 2024 qui sera un peu particulière au niveau européen.
00:16 On va en parler avec vous François Bonneney.
00:18 Bonjour François.
00:19 Bonjour Jean-Rémi.
00:19 Rédacteur en chef de la rédaction européenne de France Télévisions, éditorialiste chaque matin sur France Info TV.
00:25 François, qui sont nos informés du jour ?
00:27 Aujourd'hui nous sommes avec Clara Bauer-Babeff qui est journaliste au site Euractiv,
00:32 un site spécialisé sur l'actualité de l'Union Européenne.
00:35 Et avec Louise Bodé, journaliste à la rédaction internationale de Radio France.
00:39 Merci beaucoup chers informés.
00:40 Avec vous donc François.
00:41 Nous avons choisi d'intituler cette émission 2024, l'année qui va changer l'Europe en particulier
00:46 parce que ce sera... il y aura beaucoup de scrutin au niveau européen.
00:49 Une douzaine de pays vont se choisir des nouveaux gouvernements.
00:52 On va en reparler un petit peu plus tard.
00:54 Évidemment, l'autre actualité européenne de l'année, ce sont les élections européennes du 9 juin prochain.
00:59 Oui absolument.
01:00 Alors quelques chiffres et des dates pour commencer.
01:03 Alors les dates d'abord parce qu'il faut le rappeler, les élections européennes se tiendront donc en Europe du 6 au 9 juin.
01:08 Oui je parlais du 9 juin parce que c'est en France le 9 juin.
01:10 Et ça commence le 6 par exemple aux Pays-Bas et donc le dimanche 9 juin en France.
01:15 Alors attention, il n'y a qu'un seul tour parce que parfois on ne sait pas.
01:17 Il y en a qui ne vont pas voter puis après ils sont un peu surpris.
01:19 Il n'y a qu'un seul tour.
01:20 Les chiffres, ce sont donc les dixièmes élections européennes depuis 1979.
01:24 Ça fait 45 ans qu'on vote au suffrage universel.
01:28 450 millions d'européens sont appelés à voter.
01:30 Il y aura 720 députés européens, dont 81 Français.
01:35 Et le Parlement européen est le plus grand parlement au monde derrière les parlements chinois et indiens.
01:41 Bon François, qu'est ce que nous disent les sondages ?
01:45 On est à cinq mois de l'échéance.
01:46 Alors il faut être prudent parce qu'effectivement on est à cinq mois donc il peut encore se passer beaucoup de choses.
01:49 Mais les sondages donnent une forte poussée de l'extrême droite et en particulier du groupe politique auquel appartient le Rassemblement National en France.
01:58 Mais aussi la Ligue de Matteo Salvini en Italie et également le Parti pour la liberté de Gerd Wilders aux Pays-Bas.
02:04 Ce groupe s'appelle IDD, Identité et Démocratie.
02:07 Et selon les derniers sondages, il serait à 93 sièges.
02:11 C'est du jamais vu.
02:12 Cela en ferait le troisième groupe politique du Parlement européen.
02:15 Autre groupe, des eurosceptiques qu'on appelle ECR ou CRE en français, Conservateurs et Réformistes Européens,
02:21 dans lequel il y a Fratelli Italia.
02:23 Fratelli Italia c'est Giorgia Meloni d'Italia, post-fasciste, qui est également en progression.
02:30 Et si vous additionnez les deux, ce qui n'a pas de sens peut-être, on va le voir tout à l'heure, mais ça donne quand même une tendance.
02:36 Ça ferait la première force politique à Strasbourg et à Bruxelles devant le centre droit, qui est généralement majoritaire, le PPE,
02:44 qui est donc le premier groupe normalement.
02:45 Cette poussée des populistes inquiète beaucoup de monde et en particulier Christine Lagarde,
02:50 la présidente de la Banque Centrale Européenne, qui était cette semaine l'invité de Caroline Roux sur France 2.
02:55 Ce qui m'inquiète parfois avec le risque des poussées populistes, c'est la remise en cause de l'Europe, de l'euro,
03:03 auquel tous nos concitoyens sont extrêmement attachés, au bénéfice d'une souveraineté strictement nationale.
03:10 Et je pense que la meilleure façon de soutenir une souveraineté nationale dans notre région du monde, c'est de le faire au sein de l'Europe.
03:16 Donc je dis à tous les populistes qui réfléchissent à ces questions-là, réfléchissez bien à la dimension européenne
03:23 et à ce qu'elle nous apporte pour défendre notre souveraineté.
03:27 Les pays qui pourraient envoyer le plus de députés européens d'extrême droite sont la France, tout d'abord, l'Italie, les Pays-Bas, la Slovaquie.
03:34 Et bien sûr, il faudra aussi surveiller le score de l'AfD en Allemagne, qui espère doubler le nombre de ses députés européens.
03:41 Alors voilà, rappelons que pour l'instant, ce sont des sondages qu'on est à 5 mois de cette élection.
03:45 Clara Bauer-Babeuf, je te rappelle que vous êtes journaliste sur le site R-Activ.
03:48 Est-ce que ça veut dire que le Parlement européen pourrait être, pour la première fois, majoritairement anti-européen ?
03:55 Bon, alors, vous venez de le rappeler, on est à 5 mois de l'échéance, donc il faut rester prudent.
04:00 Néanmoins, on ne peut pas nier qu'il y a une montée de l'extrême droite, que ce soit dans les gouvernements ou au sein de coalitions gouvernementales.
04:06 On l'a vu récemment avec les Pays-Bas, ce qui peut en effet se répercuter à Bruxelles.
04:10 Il va falloir regarder très attentivement, comme le disait François, le groupe ID d'un côté et le groupe ECR de l'autre,
04:16 qui sont donc les deux parties d'extrême droite au Parlement européen.
04:20 Il faut aussi regarder ce que les forces pro-européennes vont avoir comme majorité ou en tout cas comme résultat.
04:27 On pense aux Verts, aux socialistes, aux conservateurs.
04:30 Et Stéphane Séjourné le disait lui-même en novembre dernier, le risque, c'est une Europe ingouvernable.
04:35 Une Europe ingouvernable, avec peut-être effectivement donc une poussée des parties d'extrême droite.
04:40 Il y a donc, il y est d'un côté l'ECR de l'autre.
04:42 On sait que notamment, par exemple, Marine Le Pen avait tenté et tente depuis des années, en réalité, de faire des rapprochements de l'extrême droite européenne.
04:48 Pour l'instant, ça ne fonctionne pas.
04:49 Quelles conséquences, néanmoins, aurait Louise Baudet d'avoir de très bons scores comme ça des populistes, des nationalistes ?
04:56 Alors, quelles conséquences sur les politiques menées par l'Europe ?
04:58 En fait, pour répondre, il faut voir ce qui rapproche tous ces populismes européens qui sont très divers.
05:03 C'est vrai, ECR et ID sont pas toujours d'accord sur la question de l'atlantisme, la relation aux États-Unis, la question de la guerre en Ukraine,
05:10 les questions économiques également. Certains sont plus libéraux, d'autres sont plus dirigistes.
05:15 Mais ce qui les rassemble, c'est d'abord qu'ils sont pour tous, pour une Europe des nations.
05:20 Et ça, ça serait, c'est un frein puissant à l'intégration européenne.
05:23 En gros, les nouvelles politiques, l'approfondissement des politiques communes, on oublie.
05:27 La deuxième conséquence, ça sera pour les politiques migratoires, le renforcement de l'Europe forteresse qui est déjà à l'œuvre, il faut bien le dire.
05:33 À ce niveau, la bataille des idées est peut-être déjà un peu gagnée pour les extrêmes droites européennes.
05:40 Conséquence pour le Green Deal, puisqu'on l'a beaucoup vu ces derniers mois et encore ces dernières semaines et ces derniers jours en Allemagne.
05:45 La défense de la ruralité contre l'écologie punitive, je mets des guillemets.
05:50 C'est un des combats payants électoralement de l'extrême droite.
05:53 Et donc, du coup, on peut imaginer qu'une poussée des extrêmes droites impliquerait un détricotage encore plus important que celui qu'on a vu ces derniers mois du Green Deal.
06:01 De tout ce qui est de tout ce pacte, en fait, qui permet de lutter contre le réchauffement climatique et pour la défense de la biodiversité.
06:07 Et puis conséquence pour l'État de droit, avec peut-être un changement dans le rapport de force.
06:12 Jusqu'ici, les partis dits illibéraux, les pays illibéraux sont quand même très minoritaires en Europe.
06:18 On a beaucoup parlé de la Pologne. Ça vient de changer. On parle encore beaucoup de la Hongrie.
06:22 Mais si évidemment, les populistes poussent au Parlement européen et dans le cadre des scrutins nationaux,
06:29 dont on va reparler dans un instant, évidemment, le rapport de force peut changer.
06:33 J'ajoute une chose, la polarisation accrue du débat politique avec ce match progressiste contre populiste,
06:40 qui finalement apparaît comme un peu la seule photo possible, seule image, seule affiche possible du scrutin.
06:48 Et ça, évidemment, ça ne plaît pas aux autres partis, puisque on pourrait juger ça un peu simpliste.
06:55 Alors, juste pour donner une image franco-française à ces divisions au sein de l'extrême droite,
07:00 ID, c'est là où siège le Rassemblement national d'un côté, et ECR, c'est là où siégerait éventuellement des députés qui se réprochent d'Éric Zemmour.
07:08 Voilà, c'est pour montrer que même au niveau français, on le sait, ils ne sont pas d'accord sur tout.
07:11 Et ça se retrouve sur ces espèces de deux fractions au niveau européen.
07:15 François Baudonnet, vous parliez tout à l'heure de ces pays qui pourraient envoyer au Parlement les plus gros contingents d'élus nationalistes et populistes.
07:22 Est-ce que les causes de leur succès sont en réalité les mêmes partout ?
07:27 Alors oui, pour beaucoup. En fait, ce qu'il faut voir d'abord, c'est que les élections européennes ne sont pas véritablement des élections européennes.
07:34 Ce sont des élections nationales. Et donc, très souvent, en fait, les électeurs... Alors, eh bien, ça marche très fort en France, mais ça marche aussi ailleurs.
07:40 Envoyer un message, c'est souvent une façon de punir leur propre gouvernement. Ça, ça marche très fort au niveau européen.
07:48 Si vous voulez, c'est des élections à bon compte, en fait, parce que les électeurs se disent...
07:52 C'est des élections qui reflètent l'opinion ?
07:54 Des élections qui reflètent l'opinion, voilà. Mais il n'y a pas cette idée qu'il peut y avoir au niveau national, par exemple, d'un vote utile. C'est tout à fait différent.
08:01 Après, sur le fond, je crois qu'effectivement, il y a des causes qui sont identiques.
08:05 Par exemple, en Europe, l'un des sujets importants, c'est l'immigration. Il y a quand même cette crainte de l'immigration dans beaucoup de pays européens.
08:14 Il y a aussi partout, presque, ce sentiment un peu de déclassement et en particulier de déclassement des classes moyennes qui ont le sentiment qu'elles ne comptent plus.
08:22 Ça, c'est important. Il y a cet effet de dégagisme dont je parlais. En fait, ils ont envie de changer.
08:28 Et même au niveau européen, de se dire « et bien après tout, pourquoi on ne donnerait pas nos voix à des populistes et à des nationalistes ? »
08:37 Et puis, il y a un dernier point, je crois qui est important aussi, et dans tous les pays dont on va parler, c'est le refus d'une écologie considérée comme punitive.
08:48 Et ça a été vraiment particulier très fort aux Pays-Bas. Et ça, il y a un grand nombre d'Européens qui ne veulent pas de ça.
08:54 François Bodonnet, Clara Boer-Babafe et Louise Baudet, les informés de l'Europe.
08:58 On se retrouve dans un instant, juste après le fil info de Diane Fershid, bien évidemment, à 9h50.
09:04 Le cyclone Belal est à présent à 285 kilomètres de la Réunion. L'île sera placée en alerte rouge cyclonique à partir de 17h00 heure de Paris.
09:13 La préfecture appelle la population à se confiner. Un confinement sans doute jusqu'à mardi, selon la préfecture.
09:20 L'hôpital public, c'est un trésor national. D'après Gabriel Attal, le Premier ministre promet un investissement massif dans les années à venir.
09:27 Il parle de 32 milliards d'euros dans les cinq ans. Un montant qui n'est cependant pas nouveau.
09:32 Il correspond, selon la Fédération hospitalière de France, à une hausse des dépenses déjà votées.
09:37 Stéphane Séjournet, le ministre des Affaires étrangères, poursuit son déplacement à Berlin. Aujourd'hui, il rejoindra ensuite la Pologne.
09:43 Hier à Kiev, il a assuré que l'Ukraine resterait la priorité de la France. Il a promis à Volodymyr Zelensky le soutien sans faille de Paris.
09:52 La 18e journée de Ligue 1 de football. Reims s'est imposé 3-1 sur Monaco. Hier, victoire de Rennes 2 à 0 à domicile sur Nice.
10:00 Ce dimanche, six rencontres à suivre en clôture. Le PSG se déplace à Lens. Ce sera à 20h45.
10:06 (Générique)
10:19 Retour sur le plateau des informés de l'Europe à la radio sur France Info et à la télévision France Info Canal 27.
10:24 On parle cette semaine de cette année 2024 qui va changer l'Europe. Mais dans quel sens ?
10:28 C'est évidemment la question qui se posera à travers les différents scrutins que nous aurons cette année,
10:32 et notamment le scrutin européen du 6 au 9 juin prochain. On en parle avec François Baudonnet, Clara Bauer-Babeff et Louise Baudet.
10:40 Et Clara, je vais me tourner vers vous parce qu'on parlait il y a quelques instants de l'éventuel poussé des populistes.
10:46 Et si je me souviens des élections de 2019, il y a cinq ans, on avait cette même crainte d'une déferlante de l'extrême droite au Parlement européen.
10:54 Finalement, oui, ils ont réalisé de bons scores, surtout le Rassemblement national. Mais l'Europe ne s'est pas pour autant arrêtée de fonctionner.
11:01 Est-ce que ça pourrait être la même chose cette fois-ci ou est-ce que ça pourrait être différent ?
11:05 Alors justement, c'est très intéressant. C'est exactement ce qu'on disait tout à l'heure.
11:08 En 2019, il n'y a pas eu cette alliance entre idée, identité et démocratie. Et ECR, les conservateurs et réformistes.
11:17 Du coup, c'est là où il va vraiment falloir observer les résultats et les eurodéputés qui vont être élus dans ces deux parties pour voir s'ils vont créer une coalition.
11:26 Pour l'heure, il y a peu de chances que ça arrive, même si le risque zéro n'existe pas, évidemment.
11:31 Et ce qui va être intéressant, c'est que même sans coalition, l'Europe a changé par rapport à 2019.
11:36 Elle a été traversée quand même par des crises majeures, que ce soit le Covid, la guerre en Ukraine, l'immigration, l'inflation.
11:43 Et ce sont des sujets sur lesquels ces députés d'extrême droite, qu'ils soient de idée ou d'ECR, sont complètement à contre-courant des textes européens.
11:51 Et pas seulement des textes européens, mais aussi des valeurs prônées par l'Europe, comme la solidarité.
11:56 Ça veut dire que s'il ne s'allie pas, il pourrait néanmoins bloquer certains textes, en tout cas peser sur les débats ?
12:01 Peser sur les débats, c'est évident.
12:02 Louise Baudet, de Radio France. On a appris cette semaine que Charles Michel, le président du Conseil européen, c'est une figure qu'on connaît un petit peu en France,
12:10 on a appris qu'il allait se présenter aux élections européennes dans son pays, la Belgique, et que du coup, il va quitter son poste avant la fin de son mandat.
12:17 Est-ce que ça, ça pose un quelconque problème ?
12:20 Ça risque de poser un problème à ceux qui considèrent que Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, est mal placé pour prendre le lead en Europe.
12:26 Je vous explique.
12:27 Expliquez-nous.
12:29 Charles Michel, donc, devait rester à son poste de président du Conseil européen jusqu'à la fin de l'année.
12:34 Il se présente aux élections européennes, il va lâcher ce poste en juillet.
12:38 Et dans ce cas-là, si les 27 n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur son successeur plus tôt que ce qui était prévu, c'est-à-dire dès juin,
12:47 c'est Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, qui n'est pas franchement le plus europhile des chefs d'État européens,
12:53 qui pourrait prendre sa place dans l'organisation et la gestion des côtés européens,
12:58 parce qu'en fait, lui, il préside le Conseil de l'Union européenne.
13:01 Alors attention, ce n'est pas comme le Conseil européen.
13:02 En fait, le Conseil européen, ce sont les 27 qui se réunissent en sommet, les 27 chefs d'État et de gouvernement.
13:06 Le Conseil de l'Union européenne, c'est lui qui organise le débat législatif entre les États et le Parlement.
13:12 C'est lui qui organise les conseils des ministres, c'est-à-dire le travail des ministres des différents pays.
13:17 Pour construire l'Europe de demain.
13:20 Et cette présidence, elle est tournante.
13:22 Tous les six mois, ça change.
13:24 Et à partir de juillet, c'est la Hongrie, c'est Viktor Orban qui prend ce poste-là.
13:28 Et donc, Viktor Orban qui pourrait se retrouver à avoir les deux casquettes,
13:32 ce qui évidemment lui donnerait un poids majeur à un moment clé,
13:35 puisque c'est le moment où vont se décider qui va être à quel poste, notamment au sein de la Commission européenne.
13:41 Donc les top jobs...
13:42 – Ça veut dire qu'en coulisses, ils sont en train de voir comment faire pour se mettre d'accord avant ?
13:46 – Eh bien oui, du coup, évidemment, les 26 autres, en tout cas les 25 si on arrive à Slovaquie,
13:50 essayent de voir comment éviter cette écueille.
13:52 – Bon, François Baudelaire, on vient de voir les conséquences
13:54 qu'un bon score éventuel des nationalistes aurait au Parlement européen.
13:57 Mais est-ce qu'il ne faudrait pas regarder ce que ça changerait aussi dans les autres institutions européennes ?
14:02 Parce que ça, c'est souvent mis en question, notamment par les souverainistes.
14:05 – Oui, et en particulier, ce qui se passera à la Commission européenne.
14:08 Parce que la Commission européenne, il y a donc 27 commissaires.
14:10 Vous savez que chaque commissaire est choisi par un pays.
14:14 Chaque pays, plutôt, envoie son commissaire.
14:16 – Nous, c'est Thierry Breton.
14:17 – Nous, c'est Thierry Breton.
14:18 Mais ça veut dire qu'après, quand il va y avoir ces élections européennes qui auront eu un changement,
14:23 ça veut dire qu'il y aura autour de la table du Collège à Bruxelles,
14:26 ça se tient tous les mercredis matin,
14:28 il va y avoir des commissaires qui seront forcément nationalistes, populistes,
14:33 on les appelle comme on veut, puisqu'ils auront été choisis par ces pays-là.
14:36 Donc ça va évidemment avoir... ça va changer les choses.
14:39 Parce que c'est là que se prennent les décisions.
14:40 En plus, le Collège, c'est pas pour rien que ça s'appelle le Collège,
14:43 parce que les décisions sont prises, enfin, sont collégiales.
14:46 Donc ça veut dire que s'il y a des nationalistes autour de la table
14:50 qui s'opposent à un certain nombre de décisions,
14:52 quand on sait que la Commission européenne, c'est l'organe exécutif,
14:54 donc c'est vraiment un organe absolument central,
14:57 et bien ça veut dire qu'il y a les aspects, par exemple, sur l'immigration,
15:02 mais également sur l'économie.
15:02 – En fait, ça peut paraître loin, mais c'est finalement très concret,
15:04 c'est des décisions qui vont être prises au niveau européen,
15:07 qui vont se jouer avec ces équilibres politiques.
15:09 – Complètement, parce que la Commission a ce qu'on appelle le monopole
15:11 de la proposition législative.
15:13 C'est-à-dire que toutes les lois européennes,
15:14 au départ, elles viennent de la Commission européenne.
15:16 Donc si plus rien ne sort de la Commission européenne,
15:19 puisque c'est ça l'objectif en fait,
15:20 ils veulent bloquer ou changer l'Europe de l'intérieur,
15:23 donc oui, ça peut avoir des conséquences très importantes
15:25 au niveau de la Commission européenne.
15:27 – Bon alors 2024, année d'élection européenne,
15:29 donc pour tous les Européens,
15:31 mais année aussi d'élection dans de très nombreux pays,
15:34 Clara Bauer-Babeuf, on ne va pas tous peut-être les citer,
15:39 mais en fait, c'est du jamais vu qu'il y ait autant d'élections d'une fois.
15:42 – Absolument, c'est du jamais vu, donc notamment en Europe,
15:45 mais aussi dans le monde,
15:46 parce qu'il y a la moitié en fait de la population mondiale cette année
15:49 qui est appelée aux urnes pour aller voter.
15:51 En Europe, vous l'avez dit, 12 chefs d'État et de gouvernement,
15:54 dont 6, il faut le rappeler, qui vont siéger au Conseil européen,
15:58 donc l'organe qui définit les grandes orientations politiques de l'Europe.
16:01 Donc c'est pas rien, c'est des élections qui vont avoir,
16:03 évidemment, une résonance nationale, mais aussi européenne.
16:06 Et on en parlait, donc il y a d'autres élections dans le monde,
16:09 et je pense qu'on va en parler,
16:10 parce que c'est d'une importance capitale,
16:12 mais les États-Unis vont également élire leur nouveau président en novembre prochain.
16:16 – Louis, si on devait retenir un seul pays parmi les pays
16:19 qui vont avoir des élections,
16:21 lesquels ce serait le plus important à scruter peut-être ?
16:23 – On va s'intéresser évidemment à ce qui va se passer en Belgique,
16:26 en Autriche, des pays où on sait que la poussée populiste,
16:29 nationale populiste, va être importante,
16:30 mais je voudrais rebondir sur ce que vient de dire Clara,
16:32 je pense que finalement et paradoxalement,
16:34 l'élection nationale la plus importante pour l'Europe,
16:37 elle se jouera peut-être pas dans les frontières européennes,
16:39 mais outre-Atlantique, aux États-Unis.
16:41 – Avec les équilibres qu'un éventuel retour de Trump pourrait créer,
16:44 notamment sur le dossier ukrainien ?
16:46 – Sur le dossier ukrainien, évidemment,
16:47 quid de l'aide, quid aussi de l'OTAN,
16:50 quid, donc ça c'est pour la sécurité et la défense,
16:53 sur les sujets économiques,
16:55 est-ce que le protectionnisme américain va encore se renforcer,
16:58 et ça serait des conséquences très importantes pour nos économies européennes,
17:01 sur la question du climat évidemment,
17:03 avec, on le sait, Trump qui souhaiterait sortir des politiques climatiques.
17:06 – Donc 2024, l'année qui va changer le ramp,
17:08 en fait l'année qui va changer le monde, François Boddenet,
17:10 vous avez 30 secondes.
17:11 – Oui, oui, parce que, alors je vais faire très vite,
17:13 parce que ça va changer aussi justement les sommets européens,
17:16 si vous voulez, tous ces nationalistes qui vont arriver
17:17 autour de la table des sommets européens, il y a deux options,
17:19 soit ils font un peu comme en Georgia-Melonie,
17:21 c'est ce qu'on appelle l'effet Bruxelles,
17:22 et ils rentrent un peu dans le rang,
17:24 soit au contraire ils décident de renverser la table,
17:26 et donc c'est ce qu'on va voir en 2024.
17:27 – Et on suivra ça bien évidemment dans ces "Informés de l'Europe",
17:29 merci beaucoup François Boddenet,
17:30 merci beaucoup Clara Boer-Babeff, journaliste au site Eure Active,
17:33 et Louise Baudet qu'on connaît bien ici, de la rédaction internationale de Radio France.
17:38 Les "Informés de l'Europe" revient la semaine prochaine, 9h40 le dimanche.
17:41 [Musique]

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