• il y a 2 mois
Nouveau gouvernement, nouvelle Europe ?

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00:00Ravis de vous retrouver pour les Informer de l'Europe.
00:10Comme chaque dimanche, on ne déroge pas aux habitudes.
00:13Avec vous, François Bodonnet, bonjour.
00:15Bonjour Adrien, bonjour à tous.
00:16Acteur en chef de la rédaction européenne de France Télévisions.
00:18On retrouve votre édito international chaque matin sur le Canal 27.
00:23François et nos informés, qui sont-ils aujourd'hui ?
00:26Les deux informés du jour sont Tam Tran Uy, directrice adjointe de la rédaction de Public Sénat
00:31et Théo Bourjorie-Gonce, journaliste au site spécialisé sur l'Europe, site qui s'appelle Euractive.
00:38Alors François, on va dire les choses, on a un petit peu changé notre programme
00:41puisqu'on a appris hier soir qu'il y avait un nouveau gouvernement en France, qu'on attendait un petit peu.
00:46Et alors, qui va incarner l'Europe dans ce nouvel exécutif ?
00:49Et bien, Jean-Noël Barraud est le nouveau ministre de l'Europe et des Affaires étrangères.
00:53Il était auparavant ministre délégué à l'Europe depuis peu, depuis février dernier seulement.
00:59Et il est remplacé à ce poste par Benjamin Haddad, qui est donc ministre délégué chargé de l'Europe,
01:04auprès du ministre de l'Europe, je ne sais pas si vous me suivez, des Affaires étrangères,
01:08donc Jean-Noël Barraud, qui est son patron, mais aussi et peut-être surtout
01:12auprès du Premier ministre Michel Barnier.
01:14Et ça, c'est étonnant parce que c'est une première.
01:17En général, le ministre délégué à l'Europe ne dépend que du quai d'Orsay.
01:21On va en reparler dans le courant de l'émission parce que je crois que ça veut dire des choses
01:24sur l'organisation de ce gouvernement.
01:26A noter, le poste de secrétaire d'Etat ou de ministre délégué à l'Europe,
01:29ça change de nom régulièrement, c'est un poste très éphémère.
01:32Depuis le début du premier mandat d'Emmanuel Macron, donc en 2017, il y en a eu six.
01:37Alors, je vous le rappelle, Marielle de Sarnez, Nathalie Loiseau, Améline Monchal,
01:40Clément Beaune, Laurence Boone et Jean-Noël Barraud.
01:43Donc Benjamin Haddad est le septième.
01:45Depuis que je couvre les affaires européennes, ça fait quelques années,
01:48c'est mon dix-septième ministre délégué aux affaires européennes.
01:51Et je peux vous dire que c'est d'ailleurs assez drôle,
01:53parce que quand ils arrivent à Bruxelles pour la première fois, pour leur première conférence de presse,
01:57ils sont un peu gênés parce qu'ils ont face à eux des journalistes
01:59qui suivent les affaires européennes depuis des années.
02:01Et eux, en général, ils les découvrent.
02:04Pour finir, juste noter que c'est un poste que Michel Barnier lui-même connaît bien,
02:08ce poste de ministre délégué à l'Europe, puisqu'il l'avait occupé entre 1995 et 1997.
02:12Jacques Chirac était alors président de la République.
02:15Théo Bourgerigonce, d'abord, notre nouveau ministre chargé des affaires européennes,
02:21Benjamin Haddad, qui est-il ? Il connaît déjà un peu ces sujets ?
02:25Alors tout à fait. Déjà, il est député depuis 2022.
02:27C'est un proche parmi les proches d'Emmanuel Macron qui le suit depuis plus de dix ans.
02:31Il a surtout créé une spécialisation sur toutes les relations transatlantiques
02:36entre l'Union européenne et les États-Unis.
02:38Il a fait ça quand il était dans le think tank, le laboratoire dité Atlantic Council,
02:41qui s'assume pro-américain et atlantiste.
02:44Et donc, il a pu développer sa compétence là-dessus,
02:47qui lui sera très utile dans ce nouveau poste.
02:50Voilà un petit peu le pédigré. En fait, ces deux dernières années,
02:53il s'est aussi prononcé et a pris position de manière très claire sur certains sujets internationaux.
02:57Une défense vaille que vaille de la question ukrainienne.
03:01Et aussi, il s'est positionné en faveur du gouvernement israélien
03:06dans le conflit qui oppose Israël à la Palestine.
03:08Alors, il est rattaché à Matignon.
03:11François le disait, quelle est votre lecture sur ce rattachement ?
03:15Alors, je commencerai par une précaution, puisque si les ministres sont effectivement
03:19présentés et connus depuis hier soir, on n'a pas encore les décrets d'attribution.
03:22Donc, on ne sait pas exactement quelles missions il va devoir occuper.
03:29Néanmoins, c'est frappant de voir que pour la première fois au moins depuis quelques années,
03:33le ministre délégué chargé de l'Europe est rattaché au ministre des Affaires étrangères,
03:37mais aussi au premier ministre.
03:39Ce qui, je pense, montre la volonté de la part de Michel Barnier
03:43de garder le contrôle sur certains sujets européens.
03:46En premier chef, le budget, puisque si c'est avant tout une question française,
03:49c'est aussi où ça a des répercussions européennes réelles.
03:52Avec la procédure de déficit excessif, on pourra en revenir.
03:55Et donc, monsieur Haddad, qui sera chargé d'être la courroie de transmission,
03:59si je puis dire, entre les institutions européennes, les députés européens,
04:02notamment la délégation française et puis le gouvernement,
04:05aura à charge de porter la voie de la France sur cette question du budget.
04:08Et je précise d'ailleurs très brièvement que le ministre chargé du budget,
04:11Laurent Saint-Martin, est lui aussi rattaché au premier ministre et non à Bercy,
04:14comme c'est souvent le cas.
04:15– Alors, Tam Tranui, vous aurez la parole, c'est promis.
04:17Dans une minute, on va parler aussi de Jean-Noël Barraud.
04:20D'abord, le fil info de 9h45, ou plutôt qui aura lieu dans 5 minutes, pardon,
04:27je me suis un petit peu avancé.
04:29Je vais vous donner la parole, Tam Tranui, puisque Jean-Noël Barraud,
04:32effectivement, c'est notre nouveau ministre de l'Europe et des Affaires étrangères.
04:36Et ce qui est intéressant chez Jean-Noël Barraud,
04:38c'est que l'Europe lui est d'autant moins étrangère
04:40que son père, Jacques Barraud, a été très investi sur ce sujet.
04:43– Effectivement, il a l'Europe dans le sang, Jean-Noël Barraud,
04:45puisque son père, Jacques Barraud, a été vice-président de la Commission européenne,
04:49notamment en charge des questions de justice.
04:51C'était de 2004 à 2010.
04:54Auparavant, Barraud père a été connu pour être un Européen convaincu,
04:58un grand partisan de la démarche communautaire,
05:01un grand défenseur de Maastricht, par exemple.
05:04Et Jean-Noël Barraud, son fils, est dans la droite lignée.
05:06Il appartient, lui aussi, à une famille politique
05:09qui a toujours défendu l'Europe, puisqu'il est vice-président du MoDem.
05:13Tout le monde qualifie depuis hier son parcours d'ascension éclair.
05:17C'est un économiste avec un parcours brillant.
05:20Il a été élu député en 2017.
05:22Il est entré au gouvernement en 2022 comme ministre délégué en charge numérique.
05:25Il était déjà ministre en charge de l'Europe depuis à peu près 6 mois
05:29auprès de Stéphane Séjourné, qui a été appelé en début de semaine
05:33à rejoindre la Commission européenne après la sortie tonitruante de Thierry Breton.
05:38Alors, Jean-Noël Barraud, il ne découvre donc pas le quai d'Orsay.
05:41Il est sixième dans l'ordre protocolaire.
05:45C'est relativement haut, mais on a bien compris qu'il n'aurait pas les coups des franches.
05:49Il va être en charge des affaires étrangères.
05:51C'est le domaine réservé du président de la République.
05:55On peut bien l'imaginer, il va essayer d'être très actif sur ce volet-là.
05:59On l'a expliqué, même son ministre délégué de l'Europe est aussi celui du Premier ministre.
06:05Juste un mot pour dire qu'on avait senti que Jean-Noël Barraud, ces derniers jours,
06:09était très favorable à Michel Barnier il y a quatre jours sur Public Sénat.
06:13Il nous avait dit qu'il ferait tout pour que le nouveau Premier ministre puisse réussir.
06:17On peut penser que la promotion était...
06:19Je crois même qu'il l'avait beaucoup répété à ce moment-là quand vous l'aviez reçu sur Public Sénat.
06:24François, est-ce que ce gouvernement tel qu'il est conçu, il est fait pour gérer les dossiers européens ?
06:30On va voir à l'usage. Ce qui est certain, c'est que Michel Barnier lui-même est un Européen.
06:34Il a été commissaire européen deux fois. C'est lui qui a géré le Brexit pendant cinq ans.
06:41La question qui va se poser, c'est est-ce que la prérogative des affaires étrangères et de l'Europe,
06:48qui revient normalement au chef de l'État, donc Emmanuel Macron,
06:52est-ce qu'il va pouvoir lui-même la gérer ? C'est toute la question.
06:56Ensuite, il y a une question quand même autour de l'équipe Europe, on va dire,
06:59de ce gouvernement dont on vient de parler.
07:01On vient de parler de Benjamin Haddad. Benjamin Haddad est quand même quelqu'un de très atlantiste.
07:05Alors, Ursula von der Leyen l'est également, la présidente de la Commission européenne.
07:08Donc de ce côté-là, ils vont bien s'entendre.
07:10Mais c'est trop quand même pour ce tropisme américain. C'est trop pour ces détracteurs.
07:16Jean-Noël Barraud, lui, est très pro-européen, sans aucun doute.
07:21Mais lui aussi, il est jeune. Les deux sont très jeunes.
07:23Moi, je trouve ça très marquant parce que Jean-Noël Barraud a 41 ans et Benjamin Haddad a 38 ans.
07:29Et Michel Barnier, il a 73 ans. Si on additionne l'âge des deux, on arrive presque...
07:34Avec une moyenne plus basse quand même.
07:36Alors, eux deux font beaucoup baisser la moyenne.
07:38Mais lui seul, il a quasiment leur âge à tous les deux.
07:42Et dans ce gouvernement où on sait qu'il n'y a aucun poids lourd, aucun des deux européens, entre guillemets, n'est poids lourd non plus.
07:48Donc, on va voir comment ça va se faire.
07:49En fait, quand même, souvent, l'Europe, ça se fait plutôt dans les ministères.
07:52Les ministères de l'agriculture, ministères de l'économie.
07:55Avec tous ces conseils, effectivement.
07:57Exactement, parce que chaque ministre va au moins une fois par mois à Bruxelles.
08:00Et c'est là que les décisions se prennent.
08:02Donc, on va voir à l'usage comment tous ces équilibres vont se mettre en place sur le plan européen.
08:08Et bien, l'usage, ça va être le tout premier de ces usages.
08:10Ça va être le budget, sans doute.
08:12Vous l'avez évoqué, Théoborge Rigonce.
08:13On va en parler.
08:14Parce que cette fois-ci, c'est le moment du Fil Info.
08:17On va donc en parler dans une minute.
08:19Il est 9h50.
08:20Claire Chescaglini.
08:22On a à l'intérieur Bruno Retailleau.
08:24Pour qui il y a des Français de souche et des Français de papier.
08:27On va voir ce qu'est la vraie droite, prévient sur France Info Aurélien Rousseau.
08:30Ancien ministre de la Santé du gouvernement Attal.
08:33Et désormais député du NFP.
08:35Le nouveau Front populaire unit pour dénoncer le casting ministériel annoncé hier soir.
08:40Une équipe qui compte une dizaine de LR et une douzaine de membres du parti présidentiel.
08:44A l'éducation nationale, nomination surprise.
08:47Dan Jeunetet, médecin de formation.
08:49Elle était jusqu'à présent membre de la commission de la défense à l'Assemblée nationale.
08:53Al Jazeera fermé durant 45 jours à Ramallah en Cisjordanie.
08:57Ordre de l'armée israélienne qui a effectué cette nuit une descente dans les bureaux de la télévision qatarie.
09:02Les journalistes ont été accusés à plusieurs reprises par Israël d'être des agents terroristes affiliés au Hamas et au Djihad.
09:08Affirmation démentie par la chaîne.
09:22Et toujours Tham Tran Ngui de Public Sénat et Théo Bourger-Higon, ce journaliste au site Euractive.
09:28Théo, on le disait juste avant le fil info.
09:31Le premier des sujets, ça va être la procédure pour déficit excessif qui a été enclenché.
09:36Le budget.
09:37Alors d'ailleurs, le gouvernement français a demandé un délai à la Commission européenne.
09:43Où en est-on ?
09:44Tout à fait.
09:45Alors peut-être pour revenir un petit peu à la genèse.
09:47La procédure de déficit excessif, ça a été acté par le Conseil européen le 26 juillet dernier sous recommandation de la Commission européenne.
09:53Suite au dérapage des finances publiques françaises.
09:56Il faut savoir qu'il y a une loi un petit peu sacro-sainte en Europe qui est la loi des 3% de déficit.
10:01Ou si on dépasse la barre des 3% de PIB en déficit, on estime que les comptes sont dans le rouge.
10:07Et donc, du coup, que le gouvernement doit se rattraper.
10:09Or, pour la France, on est bien au-delà.
10:11On pourrait être à 6,2% d'ici 2025.
10:14Et ce qui est frappant, c'est que les projections du gouvernement pour les années 2024 à 2027.
10:21Que Bruno Le Maire, à l'époque, avait présenté à Bruxelles il y a 18 mois de ça, ont été complètement explosées.
10:27On n'est plus du tout dans les clous.
10:29Et donc, du coup, par le biais de cette procédure de déficit excessif, la Commission européenne demande à être rassurée.
10:35Et donc, le 20 septembre dernier, elle a demandé à la France, particulièrement à la France et aux autres pays qui sont en PDE,
10:40en procédure de déficit excessif, mais aussi aux autres États membres, un plan pluriannuel des finances publiques.
10:46Qu'elle n'a pas, on imagine ?
10:48Pardon ?
10:49Qu'elle n'a pas.
10:50Qu'elle n'a pas, en fait, pour avoir une idée un peu sur le temps long de ce à quoi ressembleraient les comptes publics.
10:54Sur les 27 pays membres, seuls deux ont respecté la date du 20 septembre, c'est le Danemark et Malte.
11:00Il y a une nouvelle date le 15 octobre.
11:02Et on peut être certain que la France ne respectera pas ces délais.
11:06Et de ce que je comprends, c'est que le cabinet de Michel Herbernier est toujours en conversation avec la Commission
11:10pour repousser la date de cette échéance au vu de la situation politique qu'on connaît.
11:14Et de fait, on attend plutôt un plan pluriannuel de la France en novembre.
11:18L'avantage, c'est que quand on se compare, on se console quand même, malgré tout.
11:21Oui, il y a sept pays, donc six autres pays que la France.
11:24Ce qu'il faut peut-être dire aussi, c'est qu'en fait, les personnes qui travaillent sur ce dossier à Bruxelles connaissent bien Michel Barnier.
11:30Ou aussi proprement, parce que pour certains d'entre eux, en particulier, je pense à une directrice générale à la Commission européenne.
11:36En fait, c'est une de ses anciennes collaboratrices lorsqu'il s'occupait du Brexit.
11:39On peut imaginer que Michel Barnier a déjà peut-être commencé à passer quelques coups de fil.
11:42Je pense que ça a dû être immédiat.
11:44On lui a dû recevoir d'ailleurs des SMS de félicitations dès le soir de sa nomination.
11:48Et oui, il n'a pas perdu contact avec Bruxelles.
11:51Et puis, vous savez, à Bruxelles, les gens restent.
11:53Les fonctionnaires, les hauts fonctionnaires restent.
11:56Ils changent de poste.
11:57Mais ceux qu'il a côtoyés pendant des années sont toujours en place.
12:00Alors, il y a aussi un autre sujet à me traduire.
12:02C'est celui de la crise agricole.
12:04On se rappelle évidemment des manifestations qui, d'ailleurs, n'étaient pas que françaises.
12:07Elles étaient aussi européennes.
12:10La nouvelle ministre de l'Agriculture va peut-être de nouveau devoir avoir à gérer ça.
12:14Et c'est très européen aussi comme sujet.
12:16Oui, c'est le gros dossier, bien sûr, d'Annie Gennevard,
12:19ministre LR qui arrive à l'agriculture.
12:23La crise agricole, c'est la crise, bien sûr, qui a percuté l'Europe et la France
12:28pendant la campagne européenne l'hiver dernier.
12:31On a vu tous les types de revendications qu'il y a eu.
12:34Il y avait l'amélioration des revenus agricoles,
12:36la reconnaissance de la dignité du métier d'agriculteur,
12:39la dénonciation des normes qui ont été jugées trop étouffantes par les agriculteurs
12:43qui ont notamment largement visé toutes les normes environnementales.
12:47On a entendu toutes les oppositions au fameux pacte vert,
12:50le Green Deal européen,
12:52l'opposition aussi à l'arrivée massive de produits en provenance d'Ukraine,
12:57notamment au Pologne et dû au conflit en Ukraine,
13:01ou encore la hausse du gazole non routier.
13:03Tout ça, ce sont des sujets explosifs, toujours, en Europe comme en France.
13:08On rappelle que la France avait quand même annoncé un milliard d'euros de mesures,
13:12mais il y a toujours la loi, la loi d'orientation agricole en France
13:16qui est restée complètement coincée.
13:18Elle n'a été que reportée.
13:19Elle a été annoncée pour février.
13:20Elle a été reportée au fur et à mesure.
13:22Elle a été bloquée par la dissolution.
13:25Et donc, on voit les dossiers qui vont continuer à s'empiler
13:28pour Annie Genevard, avec notamment tout ce qu'il y a eu cet été.
13:32Les très mauvaises conditions météorologiques,
13:34avec les problèmes que ça a posé pour les récoltes.
13:37Aussi la fièvre catarale.
13:39On a l'impression que tout ça a été un peu mis sous le tapis.
13:41Et là, on sent que les syndicats sont à nouveau très remontés en France comme en Europe.
13:45Un tout petit mot peut-être, Théo Bourgerigon, sur l'agriculture.
13:47On a eu le sentiment pendant la crise agricole que Emmanuel Macron négociait beaucoup.
13:52Marc Fesneau aussi.
13:53Là, ça va encore être ce même type d'organisation.
13:56C'est-à-dire Emmanuel Macron va avoir une place très importante.
13:58Annie Genevard aussi.
13:59Est-ce qu'il doit y avoir un nouveau sujet agricole ?
14:01Comment ça fonctionne ?
14:02On verra ce qui est certain.
14:04Et le message a été très clair par la nomination Stéphane Séjourné
14:07et par la nomination de Benjamin Datte,
14:08qui s'il est rattaché au Premier ministre, reste infidèle d'Emmanuel Macron.
14:11Emmanuel Macron garde le contrôle des questions européennes
14:15et donc en premier chef de l'agriculture.
14:17Un mot sur Michel Bernier.
14:18C'est quand même quelqu'un qui connaît bien les sujets agricoles.
14:22Il ne faut pas oublier qu'on a beaucoup montré l'homme européen.
14:26C'est aussi l'homme de la Haute-Savoie qui connaît très bien ce domaine-là.
14:31Certains m'ont raconté qu'il y avait des agriculteurs du Bled
14:34qui avaient même fêté sa nomination comme Premier ministre
14:37au champagne dans les stabules avec les vaches.
14:40Comme quoi, effectivement, il garde peut-être une forme de popularité.
14:44François Bodonnet, l'autre dossier, on en a parlé avec vous la semaine dernière,
14:48c'est bien sûr le sujet migratoire.
14:50Je crois qu'une fois que la procédure de déficit excessif sera examinée,
14:56et en fait, ça sera sûrement en même temps,
14:58c'est l'autre gros dossier européen.
15:01On a un gouvernement, on le dit qu'il y a un gouvernement de droite,
15:04mais on a aussi une commission européenne qui est de droite.
15:06On a également un parlement européen qui est de droite, voire à l'extrême droite.
15:10Et partout, aujourd'hui par exemple, vous avez des élections dans le Brandenbourg,
15:13qui est cette région autour de Berlin,
15:16où l'AFD, l'Alternative für Deutschland, qui est un parti d'extrême droite,
15:19pourrait arriver en tête.
15:20L'Allemagne vire à droite, vraiment,
15:22elle a remis les contrôles aux frontières, etc.
15:24Et partout en Europe, autour de l'immigration, c'est un sujet extrêmement chaud.
15:28Et donc, je pense que l'un des premiers dossiers de ce nouveau gouvernement,
15:32ça va être ça.
15:33On sait que Michel Barnier s'est déjà prononcé là-dessus
15:36depuis qu'il est Premier ministre.
15:38Il a dit qu'il serait ferme, je crois, mais humain.
15:41Il y avait ce côté humanité qui était important.
15:44Donc oui, l'immigration, ça va être quelque chose.
15:46Le pacte asile-migration, qui n'est pas encore entré en vigueur,
15:49qui sera peut-être déjà modifié.
15:51Et donc, on parlera beaucoup de l'immigration en Europe dans les prochaines semaines.
15:53En quelques mots, Théo Bourgeois-Rigonce, il y a bien sûr aussi,
15:55Tam l'a évoqué, le sujet de l'écologie, toujours,
15:58qui revient à Agnès Pannier-Runacher,
16:00qui est maintenant chargée de la transition écologique,
16:02de l'énergie, du climat et de la protection des risques, il me semble,
16:06ou prévention des risques, excusez-moi.
16:09En fait, Madame Pannier-Runacher,
16:12elle a surtout brillé à Bruxelles en 2022 et en 2023
16:15comme étant la fer-de-lance des intérêts nucléaires français.
16:19Et c'était elle qui avait créé d'ailleurs une alliance du nucléaire en Europe.
16:21Elle était ministre de l'énergie à ce moment-là.
16:23De la transition énergétique actuellement.
16:25Et elle avait vraiment porté la voix du nucléaire,
16:27avec d'autres États membres qui étaient engagés.
16:29Et là, le vrai sujet, très brièvement...
16:31Le nucléaire qui a été reconnu, énergie verte.
16:33Oui, et le véritable enjeu, c'est que les deux commissaires européens
16:35en charge de l'énergie sont antinucléaires,
16:37ou du moins, sont opposés au nucléaire.
16:39Donc, charge à Madame Pannier-Runacher
16:41de faire entendre la voix de la France et des autres pays pour le nucléaire.
16:44Effectivement, ça promène une belle bataille.
16:46Merci Théo Bourgerigon, journaliste au site Euractive.
16:50Merci Tam Tranhuy de Public Sénat.
16:52Et bien sûr, merci à vous, François Baudonnet.
16:55Et à bientôt, les informés de l'Europe reviennent la semaine prochaine.
16:58Dimanche, bien sûr.

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