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00:00Et bienvenue, bienvenue dans Les Informer, l'émission de décryptage de l'actualité de France Info avec Renaud Dely. Bonjour Renaud.
00:14Bonjour Salia.
00:14Et avec nous en plateau aujourd'hui, Victoria Coussat, journaliste politique à France Info, vous présentez le Brief politique à 7h24, un filet matin.
00:21Bonjour, à vos côtés Gilles Bernstein, éditorialiste politique à France Info Télé, bienvenue Gilles.
00:26Merci Salia, bonjour à tous.
00:28Renaud Dely, la polémique sur la submersion migratoire fait planer la censure sur le gouvernement.
00:34Et oui, ce mot, ce mot lâché par François Bayrou, ce mot de submersion, le Premier ministre s'est inquiété de la progression d'un sentiment de submersion
00:42qui gagnerait selon lui de plus en plus les Français face à l'ampleur de l'immigration.
00:46Ce mot a donc gêné toute une partie de la majorité, provoqué l'indignation de la gauche,
00:52et puis incité les socialistes à suspendre leur participation aux négociations en cours sur le budget,
00:59puisque la réunion prévue hier soir n'a pas eu lieu.
01:02Jusqu'où peut aller cette crise ?
01:05Je vous propose d'écouter par ordre d'apparition Boris Vallaud, le président du groupe socialiste Assemblée Nationale,
01:10qui a interpellé hier François Bayrou, et la réponse du Premier ministre.
01:14Écoutez cette phrase de Rousseau, la domination même est servile quand elle tient à l'opinion,
01:19car tu dépends des préjugés de ceux que tu gouvernes par les préjugés.
01:23Si vous gouvernez avec les préjugés de l'extrême droite, nous finirons gouvernés par l'extrême droite,
01:28et vous en aurez été le complice.
01:30Les préjugés sont nourris par le réel.
01:33Je n'ai aucune connivence avec personne, ni avec ceux qui exagèrent les réalités, ni avec ceux qui nient les réalités.
01:41Alors pourquoi un tel tollé ? Pourquoi François Bayrou a-t-il utilisé ce mot, ce sentiment de submersion ?
01:48Et au-delà d'ailleurs, quelles peuvent être les conséquences de cette polémique politique ?
01:52Peut-elle chambouler la situation politique extrêmement fragile ?
01:55Avoir raison donc de ce compromis laborieusement négocié par la part entre le gouvernement et les socialistes ?
02:01Et finalement peut-être faire chuter le gouvernement Bayrou ?
02:03Alors d'abord, sur l'utilisation du mot submersion par le Premier ministre François Bayrou, c'est une faute ou pas ?
02:09Oui, je pense que c'est une faute politique, parce que ça risque d'avoir des conséquences extrêmement négatives pour lui.
02:16Après la question c'est de savoir, est-ce qu'il l'a fait, est-ce qu'il a instrumentalisé le terme, est-ce qu'il l'a fait à dessein ?
02:21Ou est-ce qu'il ne s'est pas rendu compte de la portée symbolique du terme qu'il employait ?
02:26Parce que c'est un mot connoté, employé par Jean-Marie Le Pen et qui donc est un mot extrêmement urtiquant pour la gauche.
02:33Mon sentiment, enfin je ne suis pas dans la tête du Premier ministre, mon sentiment est qu'il ne s'est pas rendu compte.
02:38Il a voulu faire du, en même temps, il a fait une phrase, sur TF1 le premier jour, sur LCI,
02:43il a fait une phrase extrêmement balancée, quand il dit les apports étrangers sont positifs,
02:47ça veut dire, il ne le dit pas, mais ça veut dire l'immigration est une chance pour la France.
02:51A l'inverse de ce que dit Bruno Retailleau dans la phrase d'après, il dit le mélange des cultures c'est positif,
02:56ça veut dire le multiculturalisme que dénonce même la droite de mon gouvernement, c'est pas mal.
03:00Donc la première partie de sa phrase elle est, et la deuxième partie, pour faire du en même temps,
03:04pour dire un peu d'immigration ça va trop, ça va pas, à l'Assemblée Nationale, dans son discours de politique générale,
03:10il avait dit quand une famille vient s'installer dans un village des Pyrénées, tout va bien,
03:15s'il y en a beaucoup trop, ça va mal, c'était une autre façon de dire la même chose.
03:18Là, sur le terme, il a buggé, mon sentiment est qu'il ne s'est pas rendu compte
03:24qu'en politique on n'emploie pas la langue de son adversaire et qu'il y a des mots
03:27qui donnent des raisons à son adversaire qui hésite de vouloir rompre avec vous.
03:32Donc oui, je pense qu'il a fait une faute politique, parce qu'un mot lui a échappé.
03:39Donc c'est une faute politique. Victoria, est-ce que justement ce mot de submersion migratoire,
03:43puisqu'on l'a dit longtemps, utilisé par Jean-Marie Le Pen et puis tout le Front National
03:48et le Rassemblement National d'aujourd'hui, est-ce que dans les faits il est justifié ?
03:52Parce que c'est ça qu'il faut dire aussi, l'expliquer. Est-ce que dans les faits il y a une submersion migratoire en France ?
03:57Lui, il le justifie en évoquant notamment la situation à Mayotte et on entendait sur France Info ce matin,
04:02sur notre antenne, justement, des Mahorais se satisfaire aussi de cette position du Premier Ministre.
04:08Le maire de Mamoudjou, par exemple.
04:10Tout à fait. Ça, c'est sur la situation à Mayotte.
04:15Maintenant, d'après la gauche, non, ce n'est pas justifié.
04:18D'après la gauche, ce sont les mots de l'extrême droite, ce sont les mots du RN.
04:21Et ça va être très compliqué maintenant d'aller réparer les pots cassés,
04:26parce qu'il reste moins de 24 heures avant la commission mixte paritaire,
04:30qui réunit les sept députés et les sénateurs pour se mettre d'accord sur une seule et même version du budget.
04:34Est-ce que François Bayrou est capable de se dédire ?
04:38Ce n'est pas trop le genre du personnage.
04:40Est-ce qu'il peut publier d'ici demain un communiqué en précisant peut-être ou en revenant sur le mot ?
04:46C'est encore possible, même si c'est difficile à imaginer.
04:49Est-ce que le PS peut gratter de nouvelles concessions, notamment sociales ?
04:54Par exemple, là, dans les tuyaux, on parle d'une revalorisation anticipée du SMIC.
04:58Est-ce que peut-être que des dernières concessions fortes peuvent faire changer les choses d'ici demain,
05:04et notamment évoluer la position du PS, qui pourrait voter ou non la censure ?
05:09Ça, ils le détermineront, je pense, encore une fois, jusqu'au dernier moment.
05:13Donc, les socialistes considèrent que ce n'est pas un terme approprié,
05:15parce que c'est un mot d'extrême droite, la submersion migratoire.
05:18Dans les faits, il faut juste rappeler les chiffres,
05:208,2% d'étrangers en France, soit 5,6 millions d'étrangers sur 66 millions d'étrangers.
05:27C'est 10,5%.
05:29Des étrangers, il y a 10% d'immigrés en France.
05:32Pour être très précis, faute lexicale, faute politique, ça a été dit,
05:35c'est un terme d'extrême droite depuis des décennies.
05:37Submersion, bien avant d'ailleurs, Jean-Marc Le Pen, c'est Dominique Wehner,
05:41un idéologue identitaire qui, dès le début des années 60, l'a utilisé.
05:44Effectivement, les Le Pen, père et fille, l'ont mis au cœur du programme BFN puis du RN,
05:49Éric Zemmour, pour attiser le fantasme du grand remplacement.
05:52Donc, évidemment, cette menace de submersion migratoire,
05:55c'est effectivement une faute politique et lexicale de la part de François Bayrou.
05:58Ensuite, il faut distinguer deux choses.
05:59Y a-t-il submersion migratoire du pays ?
06:01Evidemment que non, puisqu'il y a...
06:03Mais le Premier ministre ne l'a pas dit.
06:05Voilà, mais c'est ce que j'allais dire, il n'allait pas le dire.
06:07Il ne l'a pas dit.
06:08Il y a plus de 68 millions d'habitants en France.
06:10Vous le disiez, il y a 10,5% d'immigrés.
06:13Donc, il n'y a évidemment pas de submersion,
06:15même s'il y a une vraie progression de l'immigration depuis 20 ans,
06:17puisque ce taux d'immigrés en France était stable entre 1970 et 2000,
06:21autour de 7,5%.
06:23Et qu'on est aujourd'hui autour de 10,5%.
06:26Et c'est vrai en France comme c'est vrai en Europe d'ailleurs.
06:28L'immigration progresse et progresse à un rythme assez rapide depuis 20 ans, c'est vrai.
06:31Mais il n'y a pas de submersion migratoire, bien sûr.
06:34En revanche, il a évoqué un sentiment de submersion migratoire.
06:37Et c'est à mon avis ce qui pose problème à la gauche quand même,
06:39au-delà de l'indignation quant à l'utilisation du mot par François Bayrou,
06:44parce que ce sentiment de submersion, quoi qu'on en pense, il existe dans l'opinion.
06:49Quand on regarde l'étude, la vaste étude fracture française menée par l'Institut Ipsos très régulièrement,
06:55et la dernière livraison remonte au mois de décembre dernier,
06:58il y a par exemple 63% des Français qui disent qu'à cause de l'immigration,
07:03je cite, on ne se sent plus chez nous comme avant.
07:05C'est précisément le phénomène qu'a pointé d'ailleurs François Bayrou
07:08quand il évoquait justement une question de proportion,
07:11c'était le terme qu'il a utilisé,
07:13qui peut, si ses proportions sont dépassées,
07:15conduire à ce sentiment dans une partie des Français.
07:18Proportion, d'ailleurs, ça rappelle exactement la formule de François Mitterrand,
07:22en son temps, dès 1989, il évoquait un seuil de tolérance,
07:25l'ancien président socialiste,
07:27disant que ce seuil de tolérance en matière d'immigration,
07:29d'accueil de populations immigrées sur le territoire français,
07:32était par endroits, lui aussi, atteint, ce seuil de tolérance.
07:34Ça rappelle exactement la même chose.
07:36Et autre chiffre assez stupéfiant dans cette enquête,
07:40fracture française, pour 65% des Français,
07:42donc presque les deux tiers,
07:44il y a trop d'étrangers en France.
07:46C'est-à-dire qu'il faut distinguer le fait qu'il n'y a pas,
07:48évidemment, arithmétiquement, de submersion migratoire en France,
07:50c'est clair, du fait qu'il y a, effectivement,
07:52un sentiment de submersion migratoire,
07:54qui est ressenti par une frange croissante des Français,
07:57c'est indéniable.
07:59Ensuite, comment, effectivement, gérer cette réalité,
08:01comment y répondre politiquement,
08:03certainement pas en se trompant de mots,
08:05mais pas non plus, en nuant cette réalité,
08:08en tout cas cette menace dans l'opinion.
08:10Et le problème des socialistes, c'est qu'au-delà de l'indignation légitime,
08:13quand on regarde le programme du Nouveau Front Populaire
08:15sur l'immigration,
08:17et notamment sur la lutte contre l'immigration clandestine,
08:19il n'y a rien.
08:20Mais La Gauche, elle dit qu'il va trop loin,
08:22parce qu'il parle de submersion aujourd'hui,
08:24mais les jours précédents, on a eu un ministre de l'Intérieur,
08:26qui s'appelle Bruno Retailleau, qui a justement parlé de la ME,
08:28et d'autres choses, avec les salades circulaires valses aussi,
08:30qu'il a remises en cause.
08:32D'ailleurs, ce qui est assez drôle, entre guillemets,
08:34dans cette histoire, c'est que beaucoup,
08:36notamment chez les macronistes,
08:38craignaient que le coup,
08:40que le dérapage ou que des sujets migratoires
08:42soient évoqués plutôt par Bruno Retailleau,
08:44et que ce soit Bruno Retailleau,
08:46le ministre de l'Intérieur, qui électrise
08:48les négociations en cours, finalement,
08:50le coup est parti du Premier ministre lui-même.
08:52Et je me souviens même d'un conseiller de Bercy,
08:54qui regardait l'interview
08:56de son ministre à la télé,
08:58et qui retenait son souffle, quand il était question
09:00d'immigration, parce qu'il avait peur
09:02qu'il y ait un faux pas de fait, un dérapage.
09:04De Beauvau ?
09:06De Bercy. Un conseiller de Bercy,
09:08qui regardait...
09:10Tout le monde a peur de faire un dérapage
09:12sur l'immigration, c'est François Bayrou
09:14qui l'a fait.
09:16Résultat, les socialistes
09:18ont arrêté de négocier sur le budget.
09:20C'est demain,
09:22la commission mixte paritaire sur le budget.
09:24Qu'est-ce qu'il va se passer ?
09:26François Bayrou s'est mis en danger,
09:28parce qu'on sait qu'il y a des tensions
09:30à l'intérieur du Parti Socialiste,
09:32entre ceux qui veulent censurer et ceux qui ne veulent pas censurer.
09:34Je faisais partie de ceux qui pensaient
09:36qu'ils étaient au milieu du chemin,
09:38à la maison, si je puis dire.
09:40Le retour sous l'égide de Mélenchon qui les menace tous les jours
09:42était très compliqué,
09:44et qu'ils allaient franchir le pas
09:46et à nouveau ne pas censurer le gouvernement.
09:48Sur des chiffres,
09:50on peut toujours s'arranger.
09:52C'est-à-dire qu'après des négociations,
09:54le PS aurait toujours pu dire
09:56qu'on a obtenu ça pour la vie des gens.
09:58On a sauvé tant de postes de profs
10:00pour la vie des gens.
10:02On a sauvé tant de milliards pour la recherche,
10:04pour la vie des gens.
10:06On ne peut pas expliquer les choses
10:08sur des chiffres et s'accommoder d'un budget.
10:10Sur les valeurs, c'est quand même
10:12beaucoup compliqué d'aller expliquer à un militant socialiste
10:14qu'il a employé les termes
10:16de l'extrême droite, comme le dit Renaud.
10:18On peut le censurer et on ne va pas le censurer.
10:20Je trouve que, quand même,
10:22les partisans de la censure,
10:24à cause de François Bayrou,
10:26qui est le premier intéressé à ne pas être censuré,
10:28ces partisans de la censure
10:30ont marqué des points hier.
10:32L'idée généralement admise
10:34dans le monde politique
10:36était que les socialistes n'allaient pas censurer.
10:38Que ça allait être compliqué, mais qu'à la fin des fins,
10:40ils n'allaient pas censurer.
10:42Depuis hier soir, je ne dis pas qu'ils vont censurer,
10:44mais depuis hier soir, c'est plus incertain.
10:46La question se pose sérieusement.
10:48Je vous propose qu'on continue la conversation juste après
10:50le Fil info à 9h16.
10:52L'eau continue de monter
10:54et Météo France annonce de nouvelles précipitations
10:56avec entre 20 et 30 millimètres
10:58de pluie d'ici ce soir.
11:00C'est l'étude ce matin du préfet des Pays de la Loire.
11:02La Loire-Atlantique est en vigilance rouge au cru.
11:04Tout comme le Morbihan et l'Île-et-Vilaine,
11:06les secteurs de Redon
11:08et de Rennes sont les plus touchés.
11:10Le secteur du bâtiment, toujours mal en point.
11:12Les autorisations de permis de construire pour les logements neufs
11:14chutent à un peu plus de 330 000
11:16en 2024.
11:18C'est une baisse de plus de 12% par rapport
11:20à l'année précédente, malgré un léger
11:22rebond au quatrième trimestre.
11:24Quasiment trois ans après le début de
11:26l'invasion russe, en Ukraine,
11:28Vladimir Poutine veut négocier,
11:30mais sans le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
11:32Réaction ce matin sur France Info
11:34du ministre délégué chargé de l'Europe.
11:36Quand on négocie, on doit le faire
11:38avec les Ukrainiens car il s'agit de la sécurité
11:40de l'Ukraine et avec les Européens
11:42car il s'agit de la sécurité de l'Europe.
11:44C'est le début du Festival d'Angoulême,
11:46festival consacré à la bande dessinée
11:48avec en ouverture la remise du Grand Prix
11:50de la BD. Trois femmes sont
11:52susceptibles de remporter ce prix très
11:54prestigieux, les Françaises Catherine Meurisse
11:56et Anouk Ricard, ainsi que
11:58l'Américaine Alison Bechdel.
12:12De retour sur le plateau des informés
12:14avec Victoria Koussa, journaliste politique
12:16à France Info, Gilles Bernstein, éditorialiste politique
12:18à France Info TV. Renaud,
12:20on parlait juste avant le Fil Info
12:22de François Bayrou qui s'est s'abordé
12:24lui-même en parlant de submersion migratoire,
12:26les socialistes qui ne veulent plus négocier avec lui
12:28sur le budget. Juste
12:30arithmétiquement, si
12:32les socialistes décident de voter la censure
12:34la semaine prochaine, est-ce que
12:36le gouvernement tombe ou pas ?
12:38Pas forcément, puisque tout dépend
12:40évidemment de la position des autres groupes et en particulier du
12:42Rassemblement National. Et c'est là qu'on voit d'ailleurs
12:44peut-être les limites du petit coup tactique
12:46que peuvent jouer les socialistes. Se répond aussi
12:48l'idée qu'après tout ils pourraient se décider de
12:50censurer entre guillemets à bon compte
12:52sachant que le gouvernement pour autant ne tomberait
12:54pas puisque le Rassemblement National dans ces cas-là
12:56peut-être ne censurerait pas. Ce qui fait que
12:58l'une des conséquences de cette polémique serait qu'à
13:00la fois la faute lexicale commise par
13:02François Bayrou et puis
13:04l'indignation mise en scène par les
13:06socialistes pourraient finalement ressusciter Marine
13:08Le Pen qui était en grande difficulté
13:10stratégique, en vraie panne de stratégie depuis
13:12qu'elle avait commis cette erreur de censurer
13:14le gouvernement Barnier. On a
13:16bien vu que depuis elle ne savait plus quoi faire et que
13:18l'ERN avait disparu
13:20la négociation avait été marginalisée et en fait
13:22de façon, j'allais dire
13:24quasi complice, François Bayrou et les socialistes
13:26remettraient Marine Le Pen en selle
13:28et l'extrême droite au centre du jeu. Donc ça serait une
13:30conséquence, me semble-t-il, d'un point de vue politique
13:32dont ils paieraient
13:34d'ailleurs eux-mêmes le prix
13:36et le gouvernement d'une part et les socialistes
13:38d'autre part, c'est-à-dire de restaurer
13:40le rôle de
13:42faiseuse de roi
13:44ou plutôt de Premier ministre de Marine Le Pen.
13:46Après je pense que c'est quand même compliqué pour les socialistes
13:48de censurer d'un point de vue politique sur le fond
13:50parce qu'il y a certes l'indignation
13:52encore une fois, on en a parlé, lié à ce
13:54lexique. Mais si on regarde sur le fond
13:56derrière les mots, vous évoquiez aussi les mots de Bruno
13:58Retailleau qui effectivement sont souvent extrêmement
14:00clivants voire provocateurs
14:02mais en fait dans les faits, François Bayrou a beaucoup reculé
14:04par rapport à Michel Barnier sur le sujet migratoire
14:06et quand on écoute y compris l'intervention de
14:08François Bayrou avant-hier sur
14:10LCI, François Bayrou
14:12il enterre la perspective d'un référendum sur
14:14l'immigration réclamé à corps réécrit
14:16par le Rassemblement national
14:18depuis des décennies
14:20et par d'autres voies désormais à droite
14:22il ne remet pas en cause
14:24l'AME, l'aide médicale d'état
14:26alors qu'on sait que régulièrement Bruno Retailleau
14:28en parle, c'est pas le cas
14:30de François Bayrou, il ne dit absolument
14:32pas qu'on va supprimer l'AME
14:34il enterre de fait, il a enterré il y a déjà un moment
14:36la grande loi sur l'immigration dont rêvait
14:38Bruno Retailleau et que Michel Barnier
14:40lui faisait miroiter, il n'est plus
14:42question de loi et effectivement
14:44il y a cette circulaire Retailleau qui durcit
14:46les conditions de régularisation qui a été publiée la semaine dernière
14:48sauf qu'une circulaire d'abord, c'est pas une loi
14:50ce sont des instructions qui sont ou pas suivies
14:52des faits, et puis d'autre part
14:54elle aboutit à un paradoxe cette circulaire, c'est qu'effectivement
14:56on entend maintenant toute une partie de la gauche
14:58indignée par la circulaire Retailleau
15:00défendre à corps réécrit la circulaire
15:02Valls, alors que les mêmes
15:04critiquaient auparavant la circulaire de
15:06Manuel Valls comme étant trop appréciée
15:08c'est que sur le fond c'est compliqué, pour les socialistes
15:10c'est d'autant plus compliqué qu'effectivement on a évoqué
15:12quand même qu'il n'y a pas de submersion
15:14migratoire, il y a ce sentiment dans l'opinion
15:16et ses attentes sur le sujet
15:18et que donc censurer le gouvernement
15:20sur ce mot, je pense, je ne suis pas sûr
15:22que d'un point de vue politique, à part
15:24ça satisferait leur base électorale encore une fois
15:26je ne suis pas sûr que dans l'opinion au sens large
15:28les socialistes puissent en tirer profit
15:30Victoria ? Je pense que
15:32très rapidement je pense que les
15:34socialistes, il y a un dilemme face à eux
15:36c'est le coeur ou la raison entre guillemets
15:38le côté valeur
15:40avec le sujet de l'immigration
15:42s'ils ne votent pas la censure, ça donne
15:44un boulevard à LFI encore plus large
15:46qu'il n'avait
15:48pour les accuser justement de se
15:50renier, de renier leur valeur
15:52et de l'autre côté la raison c'est qu'il y a un budget
15:54à faire passer et que si
15:56le gouvernement de François Bayrou est renversé
15:58la situation est plus catastrophique
16:00que jamais, avec une pression derrière
16:02aussi des acteurs économiques
16:04donc effectivement le dilemme est
16:06énorme. Ça veut dire que symboliquement s'ils ne votent pas la censure
16:08techniquement ils laissent passer un truc énorme
16:10à savoir le mot d'immersion. Voilà.
16:12Le mot n'est pas dans le budget.
16:14Le mot n'est pas dans le budget mais Renaud, la politique c'est autre chose.
16:16C'est aussi des symboles.
16:18Rationnellement l'argumentaire
16:20disant à quand Olivier Ford
16:22dit la gauche du tout ou rien
16:24c'est la gauche du rien, cette idée
16:26qu'on obtient, on gratte
16:28des millions par-ci
16:30par-là dans le budget pour essayer d'améliorer
16:32la vie des gens et que l'opposition
16:34systématique ça n'aide en rien
16:36les gens qui votent pour nous et que nous
16:38on essaie ces panneaux, était entendu
16:40dans l'opinion publique. Bien.
16:42Là je pense que
16:44le dilemme est vraiment beaucoup plus compliqué
16:46aujourd'hui pour eux. Mais là
16:48aujourd'hui, voilà hier je parlais à un
16:50militant Renaissance
16:52un député Renaissance, ancien militant
16:54socialiste. Il dit mais moi je connais bien
16:56le PS dans l'AG
16:58de ma section, après
17:00ces mots-là, c'est le premier
17:02qui prendra la parole en disant
17:04Jean-Marie Le Pen l'a dit, etc.
17:06Comment peut-on ne pas censurer ?
17:08Il emportera plus facilement la décision
17:10parce que voilà, il y a de là
17:12symbolique. Ce qui rend l'erreur de François
17:14Bayrou, ce que dit Renault, c'est-à-dire que sur le fond
17:16il a fait des gestes, encore une fois
17:18sa phrase était vraiment
17:20le mélange des cultures c'est positif
17:22franchement c'est
17:24un homme du centre, c'est pas un homme de droite.
17:26Le mot c'est plus que maladroit
17:28Ah bah c'est plus que maladroit
17:30c'est dingue alors que franchement
17:32il avait été un peu
17:34pâteau, François Bayrou
17:36depuis un mois, mais enfin il avait quand même réussi
17:38son coup. Il avait quand même réussi son
17:40coup de ramener les socialistes à la table
17:42des négociations. Bah pour un mot
17:44qu'il ne doit même pas penser
17:46qui doit lui avoir
17:48échappé, il prend le
17:50risque d'avoir tout gâché. Bon on va voir
17:52comment ça va se passer la semaine prochaine avec effectivement ce dépôt
17:54de motion de censure par la France
17:56insoumise. L'autre sujet
17:58d'actualité Renault, c'est le gouvernement
18:00qui cherche la solution pour empêcher
18:02la banalisation de l'usage
18:04du couteau chez les jeunes. Et oui parce que
18:06les tragédies se sont multipliées
18:08ces dernières semaines
18:10en tout cas les affrontements et puis il y a une vague d'émotions
18:12évidemment après la mort du jeune Elias
18:14ce jeune garçon
18:16tué d'un coup de couteau, c'était vendredi soir à la sortie
18:18de son entraînement de foot par deux jeunes de 16
18:20et 17 ans qui ont été mis en examen d'ailleurs
18:22hier et qui voulaient lui voler son
18:24portable à l'origine de ce drame
18:26et ce drame survient alors que les agressions
18:28à l'arme blanche se sont effectivement multipliées
18:30chez les jeunes ces
18:32derniers mois et que l'usage du couteau
18:34semble se répandre y compris
18:36au sein des établissements scolaires d'ailleurs
18:38le gouvernement donc cherche la solution
18:40à Paris, la ville
18:42de Paris envisage des mesures, un plan
18:44couteau, d'ailleurs les autorités en tout cas ont décidé de mettre
18:46en place des mesures. Voici ce que disait de ce
18:48phénomène le préfet de police de Paris
18:50Laurent Nunez hier soir
18:52chez notre confrère de France 2
18:54Dans presque un affrontement
18:56entre bandes
18:58sur deux, on a
19:00l'utilisation d'armes par destination
19:02ou d'armes blanches et
19:04ces affrontements concernent sur
19:06l'agglomération parisienne à 80%
19:08quasiment 80%
19:10des mineurs donc c'est effectivement un phénomène
19:12inquiétant. Alors face à cela il y a
19:14un plan qui est envisagé avec trois axes
19:16principaux, prévention, formation
19:18présents sur le terrain mais justement
19:20peut-il y avoir suffisamment de moyens, suffisamment
19:22aussi de personnel, de policiers
19:24municipaux ou de médiateurs qui interviennent
19:26aussi dans les établissements scolaires pour essayer d'enrayer
19:28ce phénomène mais aussi
19:30auprès des centres sportifs
19:32par exemple et puis il y a aussi tout un arsenal
19:34judiciaire déployé par le garde des Sceaux
19:36Gérald Darmanin qui annonce en particulier
19:38sa volonté de voir jugés en
19:40comparution immédiate les mineurs
19:42désormais pour les faits les plus
19:44graves plutôt que de les soumettre à
19:46un principe dit de césure pour les mineurs
19:48qui conduit à les juger en
19:50deux temps. Est-ce que
19:52tout cet arsenal peut
19:54contribuer à endiguer ce qui devient
19:56un véritable phénomène, cette banalisation
19:58du recours aux armes blanches dans les affrontements
20:00entre mineurs ? Victoria ? Ce qui est sûr c'est qu'il y a
20:02les outils qui existent, que le port
20:04d'un couteau sans utilisation
20:06sont condamnés, évidemment
20:08qu'il y a des lois qui existent
20:10et là l'idée notamment de ce
20:12plan couteau parisien c'est vraiment
20:14d'accentuer la prévention, d'aller
20:16dans les établissements scolaires
20:18expliquer aux jeunes déjà les risques
20:20qu'ils encourt, ne serait-ce que de porter
20:22un couteau sur eux ou dans leur cartable
20:24essayer aussi d'éviter
20:26avec la présence de médiateurs qui est
20:28très importante aujourd'hui mais qui va être
20:30déployée à Paris notamment
20:32on va passer de 50 à
20:34100 médiateurs aux abords
20:36des établissements scolaires parce que quand il y a
20:38notamment une bagarre, il y a
20:40souvent derrière un règlement de compte et donc c'est pour
20:42éviter, pour désamorcer les situations,
20:44les médiateurs se mettent aux abords des établissements
20:46scolaires et essayent de convaincre aussi
20:48les jeunes de ne pas se venger
20:50il y a vraiment cette approche d'aller leur parler
20:52avec leurs mots et c'est souvent des médiateurs
20:54qui sont jeunes et qui savent
20:56convaincre donc il y a vraiment un accent
20:58mis sur la médiation
21:00à Paris dans ce plan couteau. Donc une présence humaine
21:02à accentuer mais est-ce que ça peut
21:04aussi passer par des contrôles puisqu'on parlait des établissements
21:06scolaires, le
21:08chef d'établissement qu'on avait ce matin sur France Info
21:10à 7h40 disait mais c'est trop compliqué
21:12les contrôles, c'est comme dans les aéroports
21:14Bah oui c'est exactement ça, c'est
21:16effectivement extrêmement, enfin un couteau c'est assez facile
21:18à cacher, c'est extrêmement
21:20compliqué de fouiller sérieusement
21:22tous les élèves qui rentrent dans un collège
21:24ou un lycée
21:26c'est vrai qu'on a
21:28souvent en retard sur la société, nous les journalistes
21:30on a constaté là cette
21:32espèce de phénomène il y a quelques mois ou
21:34quelques années c'était les kalachnikovs, on nous disait
21:36il y a des kalachnikovs partout, bon bah
21:38pas dans les carnales, pas dans les carnales
21:40c'est ce que j'allais dire, c'est ce que j'allais dire
21:42
21:44on est dans quelque chose de évidemment
21:46moins létal si je puis dire
21:48encore que, mais
21:50plus difficile à détecter
21:52plus difficile à détecter
21:54donc oui les outils existent
21:56oui on peut toujours augmenter les moyens
21:58en même temps je serais
22:00étonné que ça suffise à régler le problème
22:02les parents sinon derrière
22:04faudra penser aux parents
22:06merci, merci à tous les trois, on aura plus
22:08de temps pour l'évoquer dans les prochains
22:10jours avec ce plan qui verra le jour justement
22:12les réponses des députés
22:14Victoria Koussa, merci à vous, journaliste politique à France Info
22:16je rappelle le brief politique à 7h24 tous les matins
22:18sur France Info, Gilles Bernstein, éditeur
22:20et réaliste politique à France Info TV, vous revenez quand vous voulez
22:22évidemment, merci Renaud, à demain
22:24les informés du soir c'est à partir de 20h
22:26avec Aurélie Arbemont et Jean-Rémi Baudot

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