Retrouvez la chronique de Maxime Lledo tous les mercredis à 8h10
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NewsTranscription
00:00Je préviens avant toute chose, cher Jean-Jacques, je ne vais pas faire de l'antimacronisme primaire,
00:04mais en effet, comme un tableau digne de Magritte, il y a quelque chose qui interpelle.
00:09Un président sous la joconde qui annonce un grand chantier intitulé « Nouvelle renaissance du Louvre ».
00:15Alors l'objectif, il est clair, c'est notamment une nouvelle entrée pour désengorger ce qu'il se passe...
00:20Plus de 8 millions de visiteurs par mois.
00:23Exactement, dégager l'entrée de la pyramide avec une augmentation du prix des billets,
00:27notamment pour les habitants hors de l'Union Européenne.
00:30Et évidemment, pas d'inquiétude, parce que tout ça ne sera pas financé beaucoup par le contribuable français.
00:35Ce sera en grande partie, notamment les produits de la licence qu'ils ont délivré au Louvre d'Abu Dhabi.
00:40Il y aura également des mécènes, avec évidemment le prix des billets qui participera à cette opération
00:46pour quand même un petit montant de 800 millions d'euros.
00:49Mais ce qui est stupéfiant, c'est Emmanuel Macron qui semble condamné comme ça à une étrange fatanité.
00:54C'est d'être l'architecte d'un chantier qu'il dépasse après Notre-Dame.
00:57Voici venu le Louvre, dernière cathédrale où il espère inscrire son nom.
01:01Ça a réussi avec Notre-Dame.
01:03Oui, ça a réussi avec Notre-Dame, bien sûr.
01:05Mais François Mitterrand avait, lui, la pyramide.
01:07Macron se retrouve à décaler la joconde, ce soit en dix longs,
01:10alors que la France politique s'enfonce dans une crise d'autorité.
01:13On l'a très bien vu avec tout à l'heure la chronique de Jean-François.
01:16On voit que la France est absent d'un budget.
01:18Lui essaye de se projeter absolument sur les siècles à venir avec son projet de rénovation du Louvre.
01:22Il veut marquer l'histoire, faire œuvre de badisseur.
01:25L'ironie, c'est évidemment lorsqu'il parle de renaissance,
01:27alors qu'il ne fait en réalité que gérer la conservation
01:31ou l'état de vétusté du Louvre qui était en train de s'effondrer.
01:34Comme s'il cherchait à masquer son impuissance sur le court terme
01:37par un geste qui ne portera ses fruits.
01:38Quand, en 2031, les esprits les plus pernicieux évoquent déjà
01:43que la présidentielle prochaine aura lieu en 2032,
01:46le président qui ne peut plus réformer le réel s'évade dans le temps long,
01:50espérant qu'un jour les guides touristiques diront de lui
01:52« Tu vois, c'est Macron qui a sauvé le Louvre ».
01:54— Je peux vous dire qu'Emmanuel Macron pense à autre chose qu'à la prochaine présidentielle.
01:58— Non mais je dis les esprits les plus pernicieux.
02:00— Je pense qu'il en a absolument par-dessus la tête de la présidence de la République.
02:03Enfin bon, nous verrons bien.
02:05— On ne fallait pas se représenter dans ce cas.
02:07— C'est un sentiment, puisque maintenant nous sommes dans les sentiments.
02:11— Tout est sentiment. — Tout est sentiment.
02:12— Vous le ressentez, hein.
02:14— Je le ressentis.
02:15— Vous trouvez que cette image correspond à ce que nous sommes ?
02:18Parce que la France est en train de devenir un pays musée.
02:21— Oui, une fois de plus, l'idée n'est pas du tout de faire de l'antimacronisme primaire,
02:24mais d'avoir observé ce président hier,
02:26plutôt que de laisser la ministre de la Culture,
02:28qui est quand même capable de porter les grands dossiers,
02:30observer ce président s'attarder sur le sort d'un tableau
02:33et le sort d'un musée aussi sublimes et aussi importants soient-ils.
02:37— Le musée le plus visité au monde, quand même.
02:39— Mais bien sûr, mais le contraste avec justement le reste du monde est totalement frappant.
02:42Tandis que Macron organise cette nouvelle construction,
02:45on voit bien que les plaques technocratiques de la politique internationale bougent.
02:49On voit bien que Trump détonne totalement à la Maison-Blanche.
02:52Est-ce qu'il est nécessaire de rappeler les résultats en moins d'une semaine
02:55et l'onde de choc qu'il a réussi à propager,
02:57laissant décrésigner la présence remarquée à Davos,
03:00la tractation par médias interposée avec Vladimir Poutine,
03:03le CCFRE, alors certes fragile à Gaza, mais rappelez-vous déjà...
03:06— Avec Poutine, il n'y a pas d'avancée.
03:07— Oui, il n'y a pas d'avancée, mais enfin on en était à « je négocierai jamais »,
03:09à « en effet, je veux bien vous rencontrer ».
03:11Donc pour ceux qui ne voient pas une avancée, ça bouge quand même un tout petit peu.
03:14Et on voit bien les quelques propos sur Gaza,
03:16ou encore les résultats avec la Colombie et la politique d'immigration.
03:19De l'autre côté du globe, on a également Ravier Milei,
03:22loin de moi également de tomber dans l'idolâtrie,
03:24mais on voit bien qu'il est dynamique totalement l'Argentine
03:26à coup de réformes ultra-libérales,
03:27loin de moi l'idée quand même de m'emparer d'une tronçonneuse.
03:30Mais il y a des résultats.
03:31L'inflation mensuelle qui est passée de 25 à 27 en une année.
03:34Les dépenses publiques ont été réduites de 30%.
03:37L'excédent budgétaire a atteint 0,4% sur les 9 premiers mois de 2024.
03:42Et puis il y avait un déficit de 5,4% en 2023.
03:46Et il est passé à 0,4%.
03:48Et puis le FMI prévoit une croissance de 5% pour 2025 et 2026.
03:53C'est à peine 1% pour la France.
03:54Donc je comprends qu'il y ait des choses à critiquer.
03:56Mais il faudrait quand même se réjouir des choses qui fonctionnent.
03:58Et puis pendant ce temps, en Italie, on observe Giorgia Melloni
04:01qui conserve son pouvoir et tisse des liens étroits avec Donald Trump.
04:04Le taux d'emploi a notamment augmenté.
04:06La croissance est prévue en 2025 à plus de 1%
04:10avec des cotisations sociales et des choix économiques qui fonctionnent.
04:13Vous voulez revenir sur Bernard Arnault.
04:14C'est ce qu'a dit Bernard Arnault.
04:16Alors allez-y.
04:17Parce que c'est passionnant.
04:18Parce qu'en réalité, si beaucoup de commentateurs
04:20ne veulent pas forcément regarder ce qui se passe à l'international,
04:24il y a ce qui se passe en France.
04:25Bernard Arnault, hier dans une prise de parole publique,
04:28a dit en réalité et a comparé la situation entre la France et les Etats-Unis
04:32en faisant écouter les cocos.
04:33Moi je reviens des Etats-Unis.
04:34Et j'ai pu voir le vent en réalité d'optimisme qui règne totalement sur le pays.
04:38Et quand on revient en France, c'est totalement la douche froide.
04:40Parce que peu importe ce que vous lisez, peu importe ce que vous écoutez,
04:43peu importe ce que vous regardez,
04:44vous apercevez que les Français pensent à augmenter les impôts,
04:47à créer de nouvelles taxes et à empêcher en réalité les entreprises de se développer.
04:53Et dans le même genre, vous avez aussi le patron de Michelin
04:56qui a fait une audition remarquée devant le Sénat
04:58et qui hier a pris la plume dans l'opinion
05:00pour souligner à quel point il y avait une différence de compétitivité
05:03entre la France et les autres pays du monde.
05:05— Bien. Nous reviendrons d'ailleurs sur les déclarations de Bernard Arnault.
05:08— Oui. Je croyais que ce n'était pas un édito ou une chronique anti-Macron.
05:13C'est bizarre, non ? J'ai entendu le contraire.
05:15— C'est l'oreille déformée.
05:18— Justement. Dans la future rénovation qui est nécessaire du musée du Louvre,
05:23c'est quand même un des trésors nationaux.
05:25— Nécessaire parce qu'en plus, l'électricité, il faut refaire toute l'électricité
05:30parce qu'il y a des œuvres d'art qui sont en train d'être dégradées par la situation.
05:36— Je vais vous dire, il y a une très bonne chose,
05:38c'est de créer un endroit privilégié pour aller voir la Joconde.
05:42Moi, j'ai amené mon fils Victor qui a 15 ans.
05:45On a vu un timbre-poste au loin.
05:48On n'a jamais pu approcher de la Joconde.
05:50— Mais on ne peut pas la voir, la Joconde.
05:52— Mais n'y allez pas quand il y a tout le monde.
05:54Allez au Louvre tôt le matin pendant les vacances.
05:56Croyez-moi, vous avez la paix.
05:58— En 2031, la Joconde sera en 2031.
06:01— Et en face de la Joconde, quand le président s'est exprimé,
06:03en face, il y a le tableau, le radeau de la Méduse.
06:05C'est un naufrage. On n'est pas loin.
06:06— En 2031, la Joconde sera toujours populaire.
06:09— Bon, écoutez, 8h22.
06:11Vous êtes sur l'antenne de Suède Radio.
06:13Et tout de suite, on retrouve nos deux interlocuteurs dans quoi ?
06:18Dans 3 minutes, 8h22.